Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 9 ; Courriels
Partie 3 (cont.)


Oups ! Navrée, j’avais oublié. Voici, maintenant, les photos en annexe… ;-)

Bisous,
Jess


___________________________
Pastiche.jpg
413K View Share Download
Image
Fin du chapitre
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 1

« C’est ça, vers moi…, descends la main gauche…, c’est beau, redresse…, continues, recules…, recules…, stop ! Parfait. » La dame d’âge moyenne avec des cheveux grisonnants attachés en queue de cheval était soulagé que ses instructions furent suivies avec tant de précision, surtout que la langue première du conducteur n’était pas l’anglais. Elle a déjà dû travailler avec plusieurs conducteurs de remorques à chevaux et, souvent, leur attention aux chevaux et à sa propriété manqua de rigueur.

Elle ressembla au tout pour tout à la cavalière qu’elle était, tandis qu’elle s’avança vers la cabine du motorisé ; élancée, avec de bottes de cavaliers, des jodhpurs, un veston ajusté et le visage buriné par le soleil et par le temps. Elle accueillit le conducteur qui sauta en bas de la cabine. « Merci, Henk. C’est une bonne opération de positionnement. Tu ne m’as pas défoncé un seul bâtiment, » dit-elle en blague.
Image

« Merci, Mme Johnson, pour nous laisser stationner ici. L’allée jusqu’ici est un peu serrée et nos amis n’ont pas d’espace de rechange, » dit Henk dans son accent Hollandais à couper le beurre.

« C’est Emma, s’il te plaît. Je dois avouer que ton argent me sera utile ; les choses sont serrées en ce moment. Je suis surpris que tu parles aussi bien l’anglais. J’ai déjà ramassé quelques mots en hollandais à voyager à travers l’Europe pendant mes années sur le circuit équestre mais je n’ai jamais pu m’immerger dans la langue. »

« Ah… C’est que, nous aux Pays-Bas, nous avons un avantage. Chez nous, on ne change pas la trame sonore pour des programmes venant de l’étranger ; on ne fait qu’insérer des sous-titres. Alors, nous sommes continuellement exposés à la langue d’origine telle qu’elle est prononcée. De nos jours, la plupart des câblodistributeurs et les postes par satellite offrent des émissions de la BBC dans le service de base. Ma femme sera collée au poste tout le temps qu’elle est ici car elle est maniaque de ‘East Enders’. Par contre, je te demanderai de bien vouloir m’excuser sinon ils vont envoyer des équipes à ma recherche. Je vais m’assurer que Famke et ses amies seront ici à l’heure demain matin pour leur randonnée. »

Pendant que Henk finit de garer le motorisé de la famille, sa femme et sa fille avaient trouvé le chemin vers la maison Evesham et furent à se réintroduire à la famille de Chloé. Henk et Emma se quittèrent avec des salutations de la main et il remonta l’allée vers le portique du centre équestre puis tourna vers le cul de sac.
-O-O-
« Rose ! Tu as osé, » exclama Chloé en voyant la couleur des cheveux de Famke.

« Je sais. Je pensais avoir besoin d’un changement et ce rose… c’est tellement criard. Je crois bien que cela me va, n’est-ce pas, » demanda Famke en faisant une pirouette pour étaler ses cheveux blonds blanc, maintenant teints de rose fluo.

« Oh, absolument… rose fluo pour une fille électrisante, » rit Chloé. « Bon, je sais qu’il pleut mais vous avez fait un long voyage, que diriez-vous de vous détendre dans le bain tourbillon ? »

« Oh, mais les familles de Stefan et d’Yvette auront fait un voyage plus long encore, » interjeta Lena, la mère de Famke.

« Zut, alors, » dit Susan avec le sourire, « nous devrons donc attendre qu’ils arrivent, eux aussi. »

Chloé, sachant que sa mère n’était aucunement sérieuse, ouvrit les portes-patio, retira le couvert isolant du spa et s’est laissé glisser à l’eau. Ça n’a pris que quelques instants pour que Famke rejoint Chloé, toute nue et dans l’eau agitée jusqu’au cou. Lena n’était pas habituée à l’humour pince-sans-rire anglais et devait être rassurée pour venir rejoindre les filles tandis que Mark attendit l’arrivée de Henk et Susan et commença à préparer du café contre le temps frais. Mark avait installé un auvent par-dessus le patio afin que les usagers du bain tourbillon ne serait pas refroidit de nouveau par la pluie. La deuxième fonction de l’auvent était d’empêcher les consommations de se faire diluer.

Au moment que Lena glissa son corps ample dans le bain tourbillon, Henk arriva, guidé vers la salle à manger par Mark. « Bonjour, Susan. C’est agréable de te voir de nouveau, » et lui fit l’accolade et lui donna deux baisers aux joues à la mode française.

« Bonjour, Henk, » répondit Susan. « Effectivement, une fois par année, même si c’est pour deux semaines, ce n’est pas assez long pour parler avec de bons amis. Comment était le voyage ? »

« Bon, bon, » dit Henk tout en se déshabillant lui aussi. « Par contre, je suis content d’avoir parlé à Mark. Si j’aurais suivi les conseils de Google Maps®, nous aurions traversé par le lien Calais-Douvres, et nous aurions été pris à suivre le M25 et le M6 tout le long, ce que Mark nous dit serait cauchemardesque. » Il sortit vers le spa avec Susan pour rejoindre sa femme dans l’eau puis continua. « Au lieu de ça, nous sommes partis dès que Famke sortit de l’école, prit le traversier de nuit entre Rotterdam et Hull et nous voilà, frais et dispos le samedi matin. Tu sais, vous avez du bien beau pays par ici en Angleterre, très vert et très montagneux. Je connais bien du monde de notre club qui adoreraient venir ici s’il y avait un endroit où rester. »
Image
« Ah mais c’est justement ça le problème, » dit Mark, sortant lui aussi vers le patio avec deux grands pots thermos de café. Il déposa le cabaret sur une petite table facilement accessible du bain tourbillon. « L’Angleterre a plein de petits clubs qui se tiennent tout seul et ne publicisent aucunement leur existence aux visiteurs éventuels de l’extérieur. C’est comme ils n’arrivent pas à outrepasser la gêne et cette mentalité hors-normes que véhicule la société britannique face à la nudité collective. »

Mark versa le café et invita les occupants du spa de se servir du sucre et du lait ou de la crème. Il rentra de nouveau alors pour appeler Robert afin qu’il descende de sa chambre pour dire bonjour aux invités et de venir chercher à boire. Robert descendit et s’est servi un soda, puis vint se rejoindre à la fête. Quand tous se sont tassés afin de s’installer convenablement dans le bain tourbillon, le portique dans le fond de la cour s’est ouvert et Jess passa sa tête par la barrière entrouverte, suivit de Jenny et Eddie, tous habillés pour profiter pleinement du spa.

« Oh, zut ! Il n’y a plus de place, » se plaint Jess.

« Sortons au moins de cette pluie, » proposa Jenny. Chloé invita Jess de venir s’asseoir sur ses genoux avec un bras autour de son cou pour se stabiliser.

« Je suis mieux d’introduire tout le monde, » dit Mark. « Henk, Lena ; voici Eddie et Jenny Finnegan et leur fille Jess. Jess est la filleule de Susan et la meilleure amie de Chloé. Eddie, Jenny ; ces gens sont Henk et Lena Bakker et leur fille, Famke. Nous les connaissons de nos voyages annuels vers Bordeaux depuis presque sept ans, maintenant. »

Des saluts et des sourires furent échangés à la ronde et Henk dut répéter la description de leur trajet.

« Oh, ça me rappelle, » dit Lena, « Les Schmidt étaient sur la même traversée que nous. De ce que dit Thomas, il a le pied pesant sur l’accélérateur à cause de tous ses déplacements sur les autobahns d’Allemagne. J’imagine qu’ils sont déjà rendus chez les Lowry depuis quelque temps. »

« Et moi, ça me rappelle quelque chose, également, » dit Mark. « La famille Simon ont pris l’Eurostar de Paris et doivent arriver sur le train de banlieue de Manchester vers deux heures. J’ai promis d’aller les chercher et de les remmener ici avant de les introduire à Eddie et Jenny donc je suis mieux d’y aller dès que j’ai fini mon café. »

Les adultes discutèrent quelque temps des projets pour les deux semaines à venir avec Eddie et Jenny assis sur le bord du bain. Mark finit son café, déposa sa tasse sur la table d’appoint et se leva pour sortir. Pendant qu’il s’essuyait on cogna au portique près de la maison. Mark jeta un coup d’œil par-dessus pour vérifier puis ouvrit.
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 2


« Scotty ! » cria Famke en sautant du bain et en courant vers Scott pour lui donner une accolade trempée.

« Rose ! Wow ! Ça te va bien. Bon, laisse-moi déposer mon vélo et me débarrasser de ce costume trempé de sueur et je pourrais te faire un sert-fort raisonnable, » dit Scott. Ses cheveux blonds platines avaient été tintés avec des grandes coulisses de rose fluo !

Famke céda et Scott put ranger son vélo contre le mur sous la fenêtre de la cuisine. Il n’avait plus le vélo Trek en alu argenté que ses parents lui avait acheté au début de sa huitième année mais plutôt une structure profilé en fibre de carbone de marque Dolan, de couleur noir comme une mine de charbon avec des roues a gorge profonde. Sans aucune explication supplémentaire, ce vélo parlait compétition. Scott programma son ordinateur de bord pour mise-en-veille et ferma ses feux de position à pulsations avant et arrière à DEL, puis retira son casque et ses lunettes. Déposant ceux-ci par terre, il retira son costume et vint les déposer dans la remise attenante à la cuisine. À son retour, Famke et lui se firent l’accolade réservée à des amis de longue date.

Se retirant quelque peu de Scott, Famke traça son doigt le long de la cicatrice sur sa joue gauche. « Oh, regardes ce que t’as fait à ton beau visage ! »

Scott se sépara de Famke en ricanant. « C’est encore un beau visage mais, maintenant, avec plus de caractère. »

La pluie a cessée et le soleil finit par percer les nuages alors Scott aida Eddie à décrocher l’auvent et de la rouler vers un côté tandis que Famke retourna vers le bain tourbillon. Jenny prit la place que Mark a laissé libre et était à parler avec Henk et Lena donc Scott dut faire le tour du bain pour grimper sur le bord derrière Chloé, déposant un pied de chaque côté d’elle et lui donna son baiser habituel dans son cou derrière son oreille droit. Chloé s’appuya simplement contre ses jambes, soulagée qu’il soit là du tout et flatta un genou avec sa main.

« Scott, » demanda Henk, brisant ainsi ce que pourrait avoir été un merveilleux rêve éveillé, « la famille Schmidt est-elle arrivée chez vous ? »

« Oh, oui, je voulais vous l’annoncer ; ils sont arrivé il y a une couple d’heures. J’ai dû sortir pour une session de récupération sur le vélo alors nous nous sommes entendus que nous nous rejoindrions tous ici. Ils devraient… »

« Salut, tout le monde. » Mike passa sa main par-dessus le portique et déclencha le loquet. Tout de suite derrière furent Beth, Thomas et Bettina Schmidt, Stefan et leur fille de huit ans, Alisha. La tournée des introductions fut recommencée de nouveau. Alisha était encore trop jeune pour avoir appris beaucoup d’anglais donc Stefan traduisit pendant qu’il fit des introductions spéciales pour elle au cas qu’elle aurait oublié qui étaient ses amis de l’été dernier.

« Scott » demanda Henk, « avant que ton père arrive, tu disais quelque chose par rapport à une ‘session de récupération’, as-tu encore des problèmes avec ton épaule ? »

« En fait, oui, il est encore assez raide, surtout le matin, et quand il fait humide, cela me fait assez mal que je dois avaler un couple d’aspirines mais ce n’est pas ça que j’ai voulu dire… Après une journée d’entraînement intense, le lendemain devrait être une journée de récupération avec une session plus courte et à un rythme plus relax. Ça améliore la mémoire musculaire sans les stressant plus. Cela devrait faire partie de la routine de chaque amateur de vélo, qu’ils ont eu des blessures ou non. Sans cela, il y a un véritable risque qu’un cycliste devient surentraîné et qu’il a dommage aux muscles. »

« Je vois… Merci. »
-O-O-
Il était deux heures et vingt quand Mark revint avec Yvette, ses parents, Jean-René et Sylvie Simon et Claude, son frère de neuf ans. Quoiqu’ils aient fait chaque connexion à temps, avec leur anglais limitée, ils eurent beaucoup de difficulté à demander des informations sur le trajet à suivre dans l’Underground de Londres, ce qui a occasionné quelques moments de panique. Finalement, ils se sont fiés à Yvette qui réussit à tout démêler sans effort. À part de ça, leur voyage avait été agréable et détendu, évitant ainsi l’obligation de conduire sur le mauvais côté de la route dans une circulation achalandée. Jess accorda un accueil tout spécial à Yvette, étant donnée qu’elles s’étaient échangées plusieurs courriels depuis un an. Elle accueillit alors Jean-René, Sylvie et Claude dans un français clair et précis, quoique quelque peu formel.

Après un repas léger de soupe et de petits pains préparés par Susan et Jenny, Jess conduisit la famille Simon lors d’un tour de sa nouvelle maison. Elle avait préparé sa visite en français avec l’aide de Chloé et Chloé accompagna le groupe afin de pouvoir répondre aux questions au-delà de la maîtrise du français de Jess. Jess avait également programmé l’intelligence artificielle de la maison pour allumer et éteindre des lumières et d’ouverture et fermeture de stores, toutes accessibles par l’entremise d’un contrôle à distance qu’elle tint discrètement dans sa main. Eddie avait assisté en cachant la vue de la cour à partir des douches avec une cloison mobile. La porte extérieure des douches s’ouvrirent au son d’un solénoïde quand Jess pesa sur le bouton de la télécommande et les lumières s’ouvrirent. Le vue vers la cour était masquée par des stores qui se fermèrent quand le groupe passa, guidé continuellement par l’ouverture et la fermeture séquentielle des lumières.

Le premier arrêt après les douches était le studio de Jenny qui perdit tranquillement son ordre initial en faveur d’un état de chaos créatrice à mesure que Jenny apporta ses idées à fruition. Le bureau d’Eddie était tout le contraire, l’image même de l’ordre intrinsèque de son occupant. En passant vers le salon,
Image


Sylvie remarqua une peinture de trois pieds par quatre pieds ; un portrait nu de Jess, couchée sur le ventre avec un livre d’école et un cahier d’exercice auprès d’elle et un stylo en main, à étudier le livre avec concentration. Son bras cacha ses seins et ses cheveux descendirent le long de l’autre épaule. Tous arrêtèrent pour étudier le portrait jusqu’à temps Jean-René commenta qu’il ne faudrait surtout pas se perdre dans la peinture quand la beauté qui fut représentée était là devant eux. Chloé traduit cela pour Jess, ce qui la fit rougir. ‡

Passant par la cuisine, Jess démontra les différents intensités d’éclairage entre la pleine intensité avec les plafonniers, l’éclairage aux poste de travail et la lumière tamisée venant des socles des armoires et mit l’eau à bouillir comme par une main invisible. Ce dernier tour de magie laissa Yvette et Jean-René bouche-bée. Sylvie fut plus impressionnée quand Jess démontra le système d’aspiration central quand ils se sont rendus à la salle à diner. Jess sortit ce qui semblait être un boyau d’aspirateur standard mais, au lieu de le brancher dans un aspirateur, elle insérait le raccord dans un réceptacle au mur. Aussitôt, il y a eu se son de l’air qui se faisait aspirer mais sans aucun bruit aigue de moteur électrique. Jess expliqua que l’appareil fut situé dans le garage avec des réceptacles identiques à celle-ci partout dans la maison. Le moteur était beaucoup plus puissant que ceux d’un aspirateur conventionnel, permettant ainsi les longs conduits que le système exigeait. Jess taquina que la chasse aux chaussettes disparues était enfin réglé car les chaussettes fautives se retrouvaient invariablement dans le garage.

La visite de l’aile abritant les chambres à coucher fut tout aussi banal avec Jess qui présenta chaque invité sa chambre. Eddie avait loué quelques meubles pour la visite et la chambre de Jess avait trouvé sa destinée en tant que chambre pour deux pour l’occasion tandis que Jess occuperait la petite chambre pour une personne à l’extrémité. Eddie avait réussi à insérer un deuxième lit simple dans la troisième chambre qu’Yvette et Claude devait occuper mais Yvette proposa plutôt qu’elle préférerait partager la chambre avec Jess, ce qui fit plaisir autant à Jess qu’à Claude.

Jess dirigea les Simon vers la cuisine de nouveau puis découvrit la cour intérieure et toutes les chambres qui s’ouvrirent vers elle, en ordonnant tous les stores du coup. Puis elle tira sur le mécanisme d’ouverture des grandes portes pliantes et poussa ; les espaces intérieures et les espaces extérieures s’unirent pour devenir un tout. Les Simon suivirent Jess en haut d’un escalier en fer forgée en spirale dans le coin arrière droit de la cour. L’escalier mena vers la terrasse en teck du deuxième qui s’étendait tout la longueur de la maison par-dessus le bureau d’Eddie, le salon et l’entrée. C’est ici que termina la visite avec les Simon qui se régalèrent du soleil et de la vue au-dessus du parapet.

Pendant l’heure qui vient, Jess répéta la visite pour les Bakker et pour les Schmidt, cette fois-ci en anglais, avec Stefan qui traduisit pour sa petite sœur. Tous furent impressionnés de comment la maison était parfaitement adaptée pour une famille naturiste. Même si la cour intérieure fut entourée, voire confinée par la maison, la terrasse sur le toit compensa plus qu’adéquatement pour ceci en fournissant un endroit intime ensoleillé pour prendre des bains de soleil.

Après les visites, les ados retournèrent vers le bain tourbillon à côté et les deux plus jeunes du groupe s’amusèrent à se courailler entre les deux propriétés. Les adultes se dispersèrent dans la cour des Finnegan pour le plaisir de s’étendre. Entre les femmes, la discussion tourna vers la grossesse de Beth ; non, ça ne paraissait pas encore, oui, l’ultrason de quatorze semaines était pour dans deux semaines, non, ils n’étaient pas inquiets de l’âge de Beth, non, ils n’avaient pas de préférence quant au sexe du bébé, oui, Beth allait prendre congé de l’enseignement pour au moins plusieurs années et oui, Mike irait se faire faire une vasectomie. Mike afficha un air de chiot battu et émit des gémissements à ceci, aux rires généralisés de la foule.

Jenny et Susan préparèrent un buffet léger pour le souper, avec des hors-d’œuvre au jambon et une salade de fruits pour le dessert. Il fallait que le repas soit léger, comme pour la plupart des samedis, à cause de la baignade du samedi soir. La complexité du déplacement vers la piscine avait créé des soucis pour Mike alors les Schmidt avaient suivi le monospace de Mike vers la maison des Evesham avec leur propre voiture. En tout, il y aurait quatre voitures sur la route de Manchester ; les Lowry transporteraient les Simon et les Bakker se partageraient entre les voitures des Evesham et les Finnegan et tous partirent à la queue-leu-leu après que Mike s’était assuré que la piscine fut programmée dans le GPS de Thomas.

_______________________________
Image
Notez, s'il vous plaît, que la prochaine partie ne sera affichée que lundi soir prochain - je descends à la Pommerie encore pour la fin de semaine (ce sera la dernière fois, la saison étant finie :triste: )
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 3


Il y avait eu une baisse dans la participation ce soir-là parce que plusieurs étaient parti pour le congé de Pacques donc les onze personnes supplémentaires n’eurent pas stressé la capacité de la piscine. Doug, le responsable de l’accueil fut quelque peu déçu quand il apprit que tous ces gens nouveaux n’étaient que des visiteurs. Quand Jess remarqua Stuart, elle courut vers lui et lui ait fait l’accolade de derrière. Stuart était surprit mais quand elle l’introduit à Stefan, Famke et Yvette, il comprit qu’elle voulut se vanter de lui.

Max était là, également, et avait aussi des nouvelles à partager. Il allait prendre sa retraite des plateformes de forages et dit qu’il voulut s’établir comme instructeur en plongeon sous-marine. Il avait en fait décidé de rentrer à la maison en permanence il y a quelques mois déjà et c’était pour cela qu’il avait autorisé Stuart de se rendre à Bordeaux en août. Maintenant que son dernière rotation était terminée, il se tourna les pouces un peu en attendant que sa retraite prenne effet. Mike savait que l’un des sites qu’il supervisait aurait besoin d’un soudeur qualifié si Max cherchait quelque chose à faire en attendant. Max remercia Mike et dit qu’il apprécierait la distraction.

Le jeu de ballons de plage était plus énergique que d’habitude avec toutes les familles qui participaient et avec six ballons dans les airs en même temps. Éventuellement, par contre, Stuart et Jess se sont retirés vers la partie creuse avec Stefan, Famke et Yvette pour qu’ils puissent se parler et apprendre à se connaître en prévision du congé annuel. Claude et Alisha se sont joints au groupe de jeunes de sept à dix ans avec Scott et Chloé pour faire la traduction au besoin. Toutefois, les rires n’ont aucunement besoin d’être traduits quand tout le groupe s’est mis à jouer au tag. Eddie a fait la visite guidée du pavillon turque. Jean-René et Sylvie n’étaient pas vraiment amateurs de saunas et de hammams mais Thomas, Bettina, Henk et Lena étaient tous impressionnés pas les installations de ce bain public de l’ère victorienne.

Bien trop tôt, les jeunes se sont épuisés et ce fut l’heure de partir. Les filles eurent besoin d’une bonne nuit de sommeil si elles voulurent se lever à temps le lendemain et si les bâillements infectieux furent une indication de la situation générale, il semblerait que le sommeil serait rapidement au rendez-vous.

Chloé et Famke furent debout aux premiers chants des oiseaux ce dimanche-là. Elles se sont préparées un déjeuner, puis ont enfilé jeans et tee-shirts puis sortirent par la porte arrière et passèrent par le portique vers la cour de Jess. Jess et Yvette n’étaient pas très en retard dans leurs préparatifs et Jess, avec un geste aucunement féminine, fourra le reste de son toast dans sa bouche pour sortir par la porte avant avec les autres. Elles n’eurent qu’à traverser la rue et de monter l’allée qui mena vers le centre équestre mais les filles partirent à courir, tout de même.

« Voyons ce que nous avons ici, » dit Emma, soucieuse quand les filles se sont présentées devant l’accueil. « Des jeans ? Non, ça n’ira pas du tout. Je vais devoir vous équiper de jodhpurs. Des jeans ne sont pas du tout confortables avec leur couture au mauvais endroit. Et même si le soleil est sorti, il risque de devenir friquet sous les arbres donc je vous passerai également des gilets. Vous pourrez toujours les ouvrir si vous avez trop chaud. Bon, commençons par toi, Famke, pour prendre tes mesures et après ça nous verrons pour des casques et des bottes. »

Quand toutes les mesures furent notées, y inclut la pointure des souliers des chaque fille, Emma ramassa quatre piles de vêtements avec des bottes. Tous les costumes furent neufs de toute évidence, et les gilets furent brodés de l’écusson du centre équestre. « Voilà… ceci est pour toi, Famke, pour toi, Jess, et toi, Chloé, et Yvette, » dit Emma en indiquant chaque pile, l’une après l’autre. « Le vestiaire est par là. Je vous verrez dehors en dix minutes. »

Les filles entrèrent le vestiaire et échangèrent rapidement leurs jeans pour des jodhpurs, quoiqu’elles fussent toutes d’accord que, bien que ceci soit une rigolade à tout casser, elles étaient soulagées que ce soit la seule occasion qu’elles devraient être habillées pour les deux semaines à venir. Après avoir remonté les fermetures éclair de leurs gilets et vérifié que leurs casques furent bien fixés, elles sortirent pour rejoindre Emma.

Dehors dans le paddock, une fille d’écurie de peut-être dix-sept ans était à aider Emma à préparer six chevaux, tous déjà sellés avec les rênes fixés au rail supérieur de la clôture. La fille, qui s’appela Jocelyne, introduisit les amies aux chevaux et les ait aidées à grimper sur leurs montures. Le cheval de Chloé, de couleur marron, s’appelait Moe et avait, de toute évidence, tendance à être farceur. Famke et Yvette eurent tous les deux eu des montures bais, nommés Cognac et Hennessey. Jess reçut un animal noir calme et patient du nom de Merlin. Jocelyne montait un cheval blanc du nom de Phileas et prit la tête vers le portique. Emma prit la position de serre-file sur son propre cheval, un Andalou noir du nom d’Assisi et ferma le portique sans descendre, faisant faire un gracieux pas de côté de style dressage.
Image


De sa position en arrière du groupe, Emma put évaluer la technique de chacune des filles. Famke, en avant, était visiblement à l’aise sur un cheval ; la façon dont elle suivait les mouvements du cheval ne trompait pas. Laissé aller, Famke pourrait, sans aucun doute, mener Cognac à travers ses allures sans problème. Savait-elle sauter, par contre ? Yvette fut assise sur la selle comme un sac de patates ; sans aucune rigueur ou grâce. Jess était quelque peu mieux ; elle essayait de suivre le cheval mais sa façon de se tenir avait besoin d’être reprise. Chloé était la dernière de la file. Elle avait une bonne tenue et elle tenta de s’accorder avec le cheval. Emme a déjà vu Chloé rentrer en vélo à plusieurs reprises donc elle croyait qu’elle aurait la force et l’endurance pour des leçons intensives. Bien qu’elle s’est prise sur le tard, Emma croyait que Chloé pourrait devenir bonne cavalière.

Les quatre filles avaient ouvert leurs gilets pour leur randonnée ensoleillée, non pas nécessairement parce qu’elles avaient chaud mais plutôt elles se sentirent prisonnières. Le périple vers Rawtenstall devait prendre une heure pour aller et une autre pour revenir, avec un arrêt pour un repas léger et pour abreuver les chevaux au café à l’entrée du hameau. Emma avait une entente avec le proprio du café, donc les repas étaient inclut dans le forfait de la randonnée et il y avait des seaux d’eau tout prêt.

Moitié-chemin, par contre, la piste équestre traversa la route vers Haslingden. Jocelyne démonta et passa les rênes à Famke, puis ouvrit la barrière de leur côté de la route. Maintenant, elle avait une bonne vue sur la route elle-même au-delà de l’épaisse haie qui longea la piste. Elle traversa et ouvrit la barrière de l’autre côté de la route puis revint pour remonter sur Phileas.

Jocelyne alla signer à Famke de traverser quand elle vit un cycliste descendre la route à une vitesse vertigineuse. « Nous sommes mieux d’arrêter, » dit Jocelyne en tirant sur la bride de Cognac pour la retenir. « Ces imbéciles peuvent couper droit devant le cheval sans aucun souci à la façon qu’ils peuvent apeurer le cheval. »

À mesure que le cycliste approcha, il fut évident qu’il ralentissait rapidement.

« Scotty ! T’es bien de bonne heure, » appela Famke. « Pourquoi n’es-tu pas venu avec nous en cheval. Je sais que t’aimais ça, faire de l’équitation en France. »

« Tu le connais, » demanda Jocelyne.

« Certainement, c’est le chum de Chloé. »

Scott arrêta et défit ses souliers de ses pédales. « Je pensais bien que c’étais toi, Famke, » dit Scott. « Je pouvais voir tes cheveux roses du haut de la colline. Je serai venu, mais je dois vraiment me rattraper depuis mon accident. Écoutes, » dit-il en se tournant vers Jocelyne, « T’es mieux de traverser le plus vite possible. Il y a une meute de cyclistes que j’ai dépassé il y a trois kilomètres à peu près. Si je pourrais juger par leurs manières, ils n’ont aucun savoir-vivre autour des chevaux. »

« Merci, » dit Jocelyne et aida les chevaux à traverser la route.

« Stefan n’a pas voulu faire de l’équitation, » demanda Yvette.

« Tu sais que Stefan n’est pas friand des chevaux. Je crois qu’il est allergique. »

« Stuart aurait dû venir avec nous. Ceci c’est fantastique, » dit Jess.

« Jess, tu vas finir par te rendre compte que Stuart n’est aucunement matinal. Peut-être t’arriveras à le convaincre d’y aller avec toi en août. »

« C’est toute une belle créature, » dit Scott quand Chloé passa à sa hauteur. « Et le cheval n’est pas mal non plus. »

« Bonjour, mon insolent d’amour. Fais-tu ta route habituelle, » demanda Chloé.

« Non, je vais m’allonger jusqu’à Darwin pour faire changement. Je devrais être de retour chez toi peu après que vous serez revenues. M’man et la famille de Stefan devraient aussi être arrivés, rendu là. Je te reverrai à ce moment-là, beauté. »

« C’est ça. À bientôt, sexy. »

Scott offrit de fermer les portiques mais Emma avait tout sous contrôle et le remercia pour sa gentillesse avant de partir pour la deuxième étape de leur randonnée. Chloé s’est retournée dans sa selle et salua Scott au moment qu’il chevaucha de nouveau son vélo au moment que la meute arriva en haut de la colline.
Image
Après la pause à Rawtenstall, où Chloé et Jess furent surprises de constater que l’aubergiste n’avait jamais entendu parler de cappuccinos ni de lattes, Emma indiqua à Jocelyne de prendre de l’avance avec Yvette et Jess pendant qu’elle ralentit pour parler avec Famke et Chloé. Comme elle l’avait deviné, Famke monta à cheval de façon régulière à la maison et Chloé n’était qu’une cavalière occasionnelle, ne montant à cheval qu’à leur centre de villégiature lors de leurs vacances annuelles. Emma et les deux filles parlèrent ainsi pour quelque temps, laissant Jocelyne prendre pas mal d’avance. Emma voulut voir comment Chloé se débrouilla pour amener Moe au trot alors elle demanda Famke de démontrer l’allure en faisant un grand cercle dans le pré où elles se trouvaient et demanda Chloé à bien regarder comment Famke s’y prenait en indiquant les détails de la technique. Puis c’était le tour de Chloé. Au début, Moe résista, incertain de ce qu’on lui demanda mais là. Il comprit et entreprit un trot régulier. Signalant Famke de prendre les devants, elle laissa Chloé s’insérer entre Famke et elle-même et surveilla le style de Chloé pendant elles coururent pour rattraper les autres. Cela a pris quinze minutes et durant ce temps, Chloé a maintenu le rythme et la forme. Oui, Emma avait des idées pour Chloé, si seulement elle pourrait la convaincre de prendre des leçons.
-O-O-
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 4


Lundi était censé être une journée tranquille car avec Mike, Mark et Eddie tous au travail, il n’y aurait pas de sorties vers des activités extérieures. Même si elles devaient s’habiller pour le faire, Famke et Chloé se sont portées volontaire pour aider aux écuries le matin. Louise avait déposé Stuart et Ben en allant travailler afin que les garçons puissent passer du temps avec Jess et Robert. Depuis que Ben a commencé à jouer avec Robert à vouloir garder le ballon dans les airs, il y a presque un an, Ben a beaucoup amélioré sa maîtrise du ballon. Pendant que Scott était occupé avec son régime d’entraînement, il n’y avait pas grand-chose à faire alors Beth a emmené Stefan et sa famille chez Susan, laissant Scott à les rejoindre quand il aurait fini.

Henk avait quelques idées qui lui roulaient dans la tête et eu besoin de vérifier quelques détails au centre équestre donc, lui aussi c’est habillé et est allé marcher le long de l’allée. En longeant les paddocks et rentrant la cour principale, il vit Emma sortir de l’école d’équitation, à guider un cheval sur lequel une fille ado fut montée. La fille démonta et guida le cheval vers le paddock. Emma vit Henk et était le rejoindre.

« Bon matin, Emma. Tu me disais l’autre jour que tu te sentais un peu à l’étroit, financièrement. Chez moi, je suis consultant en gestion et j’ai quelques idées qui pourraient t’aider. Je me demandais si je pourrais me promener un peu sur les lieux et penser où cela me mènerait ? Peut-être, si tu m’indiquerais les limites de ta propriété, nous pourrions en discuter. »

« D’accord, je suis toujours ouverte à des nouvelles idées et j’ai du temps actuellement mais je doute que je puisse me permettre tes honoraires. »

« Ça, ce n’est pas un problème. Ce que j’ai en tête peut être atteint sans les services d’un consultant en gestion quoique cela puisse demander un peu de travail de bras et un investissement de base. »

« Justement, mon problème c’est l’investissement, » commença Emma en guidant Henk vers l’extérieur, au-delà du bâtiment de l’école d’équitation. « J’avais une partenaire qui était sensée participer moitié-moitié à l’injection des fonds en capital. J’ai donc commencé les démarches pour la construction de la nouvelle école d’équitation et la commandite des uniformes et de la sellerie. Nous allions transformer l’ancienne école d’équitation en bureaux et en résidence mais, quand nous avions atteint le point de non-retour, elle s’est levée les pattes, prenant son argent avec elle et a disparu vers l’Espagne. Cela m’a laissé à peine suffisamment pour continuer avec l’enseignement pour survivre. J’aimerais embaucher un deuxième instructeur mais je ne peux même pas lui payer un salaire. Évidemment, j’ai regardé partout pour un investisseur qualifié mais les temps semblent être durs pour tout le monde. »

Emma montra Henk les limites de sa propriété et aurait continué vers la piste équestre au-delà mais Henk n’avait pas besoin de voir ça. Il ne dit pas grand-chose mais étudia plutôt le paysage, l’épaisseur des haies limitrophes, le sous-bois, le terrain occupé par des paddocks inutilisés et la position des bâtiments inoccupés par rapport à ceux qui étaient fonctionnels. « Oui, » dit-il éventuellement, « cela fonctionnerait sans aucunement déranger tes opérations actuelles. Écoutes, Emma, tu as une bonne parcelle de terrain dont tu ne te sers pas et tu n’as pas les fonds pour te permettre de grandir au point de pouvoir l’utiliser un jour. Selon ce que Mike, l’architecte de la maison au bout de l’allée, me dit, tu ne pourrais pas, non plus, le vendre à un entrepreneur. Ce que je te propose te donnera une source de revenu qui, quoique saisonnier, te donneras un bon rendement pour peu d’investissement. En plus, cela pourrait aussi t’apporter une clientèle supplémentaire pour des cours en milieu de semaine ou des randonnées. »

« Cela me semble bien. Je t’écoute mais souviens-toi, je suis à court de liquidité, » dit Emma.

« Bien, si t’es ouverte à mes idées, je pourrais avoir un investisseur pour toi mais je vais devoir lui montrer l’endroit et lui parler de mes idées, également. Ton terrain qui se trouve au-delà de la nouvelle école d’équitation ferait un endroit idéal pour un site de camping et de caravaning. J’ai déjà dit à Mark que je connaissais beaucoup de monde qui viendraient camper en Angleterre s’il y avait des bons endroits pour s’installer. »

« Mais ça, ce n’est pas un marché garantit. N’y a-t-il pas des milles et des milles de campings déjà ? »

« Pas ici en Angleterre, pas si on est naturiste. »
-O-O-
Chloé se leva de bonne heure mardi matin et enfila ses jeans, un petit haut et des espadrilles sans vouloir déranger Famke. Ouvrant la porte avant et la rembarrant derrière elle, elle marchait lentement et tristement le long de l’allée et vers le centre équestre. Notant que l’espace où la motorisé était stationnée était maintenant vide, elle entra le paddock et avec le cœur lourd, elle se rendit vers le premier cheval qui sortit sa tête de son box.
Image


« Moe de Grass‡… Quelle drôle de nom pour un drôle de cheval. » Chloé lui caressa le museau. ‘Adieu, Moe. » Chloé passa vers les deux box suivants avec leurs portes côte à côte. « Hennessey et Cognac. Quelqu’un a dû avoir pris un petit coup quand il vous a nommé, tous les deux. Adieu, Hennessey, adieu, Cognac. » Chloé continua. « Merlin, Merlin, mon cher magicien. Je souhaiterais que tu puisses envoyer un enchantement à tous les chauvins de ce monde. » Chloé soupira. « Adieu, Merlin. »

Quand Chloé sortit de l’écurie, elle vit Emma sortir de la porte arrière de la vieille maison de ferme. Chloé s’est tournée et s’est dirigée vers le portique.

« ‘Matin, Chloé, » appela Emma. Chloé ne répondit pas mais continua son chemin. « Chloé, attends… Où vas-tu ? »

Chloé arrêta et dit de par-dessus son épaule « Je vais aller où je me sens respectée. Je ne suis venue que pour dire adieu aux chevaux. C’est vraiment dommage. Ce sera mon anniversaire au milieu de la semaine prochaine. J’aurais voulu demander des cours d’équitation… »

« Attends, il n’y a pas de raison pour que tu t’en ailles. Pourquoi ne pas me dire quel est ton problème. »

Chloé se tourna vers Emma et approcha jusqu’à trois mètres de la dame, son entier comportement non-verbal exprimant la fureur. « Le problème est la vôtre, non pas la mienne. Je ne sais pas d’où vous avez recueilli vos impressions de que ou de qui sont les naturistes. Oui, Henk nous a raconté ce que vous lui aviez dit et je peux vous dire ceci ; je peux bien être encore jeune mais je ne me suis jamais sentie autant insultée de toute ma vie ! »

« Toi ? »

« Oui ! Moi, mes parents, mes grands-parents, mon frère cadet, Jess, ses parents, Yvette et Famke et leurs familles, mon chum et celui de Jess, ainsi que leurs familles, sont tous naturistes. Les naturistes ont des familles comme tout le monde, savez-vous. La seule différence entre une famille naturiste et une qui ne l’est pas est que, du moment nous sommes nés, on ne nous dit pas que nous sommes méchant, mal ou sale et nous grandissons en apprenant à respecter les gens pour ce qu’ils sont et non pas pour qui ils sont ou de la façon qu’ils sont habillés. »

« Mais quoi fais-tu de… tout le…, tu sais ? »

« N’oubliez pas que je suis mineur ; je ne suis pas censée être au courant de ce ‘tu sais’. Vous avez peut-être regardé trop de films burlesques avec Sidney James. Peut-être, même, vous vous amusez avec des films pornos. Tous ces ‘tu sais’ ne sont que dans vos pensées, non pas dans les miennes. Je n’ai jamais vu mes parents faire autre chose que de se bécoter. Et, avant que vous le mentionniez, c’est également tout ce que mon chum et moi faisons. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je dois aller faire un peu de d’époussetage ; ce qui est probablement la chose la plus ‘dégueu’ que je fais toute nue. » Chloé partit vers le portique mais arrêta et s’est retournée. « Vous savez ce que je trouve ironique ? Que vous avez nommé votre cheval Assisi et que vous pensez pourtant que les gens qui se promènent nu sont du monde pervers et immoral. » Chloé se retourna de nouveau et partit avec un élan déterminé, laissant derrière elle une Emma tout-à-fait confuse.
-O-O-
_________________________
‡ "Moe de Grass" se prononce exactement comme "mow the grass", qui en français veut dire "tondre le gazon" – NdT.
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 5


« Vous savez…, je crois qu’il serait mieux si nous plierons bagage et que nous partons chez nous, » dit Henk à la fin du déjeuner. Notre motorisé bloque le chemin dans l’entrée d’Eddie et il n’y a que tant de temps que nous pouvons passer dans le bain tourbillon avant que cela devient vieux jeu. »

« Ridicule ! » dit Susan. « Tu ne ferais pas grand-chose de plus à ton centre en Hollande. De toute façon, Eddie a déplacé sa voiture afin qu’il puisse sortir le matin. Tu n’es qu’en colère de ce qu’a dit cette chipie. Il n’y a aucune raison à couper court vos vacances et de dépenser encore de l’argent en voulant échanger vos billets de traversier à cause d’un accroc mineur. En plus, NOS vacances ne seraient pas les mêmes sans vous. »

Henk réfléchit pour un instant. « Je sais que t’as raison mais je ne saurai comment me relaxer maintenant. Famke c’est mise à l’idée de passer du temps avec les chevaux. Je ne sais pas comment nous allons nous amuser pour le reste de notre séjour ici. »

Tous les amis se sont regroupés chez Susan pour voir si l’atmosphère toxique aurait dissipé quelque peu. Seule la famille Clay fut absente car Louise travaillait et elle avait leur seule voiture. Chloé, Famke, Jess, Yvette, Scott et Stefan s’étaient tous installés dans le bain tourbillon dans le but de réduire la tension mais cela ne réussit pas. Tous les ados étaient assis là, tout-à-fait engourdis.

« Bon, si ce n’est que ça, » proposa Susan, « nous pourrions toujours déplacer tout le groupe vers notre camping et plage préférés, en Pays de Galles, si ce n’est pour quelques jours. Le camping que nous fréquentons à une section naturiste et il y a une plage naturiste officielle à proximité, quoique cela exige une bonne promenade le long de la plage. Vous avez votre motorisé, nous, nous avons une tente à six personnes et je sais que Jess et Jenny adorent le camping. Je suis certaine que Mark, Mike et Eddie pourront se débrouiller sans nous pour quelques jours, même qu’ils seraient soulagés de nous voir partir pour un peu. »

Avant même qu’aucun des ados eurent pointé leu tête dans la porte de la salle à diner à partir du patio, ce fut tout décidé ; ils allèrent passer trois nuits à faire du camping auprès de la mer, là où ils pourraient passer leurs journées à jouer sur la plage dans le soleil et loin d’Emma.

Jenny sursauta en pensant à quelque chose. « C’est Pacques. Ne sera pas le camping débordé ? »

« Je suis mieux de téléphoner pour voir quels sites sont disponibles. Nous étions des fidèles clients jusqu’à l’année dernière. Le gérant du site a toujours essayé à accorder la priorité à sa clientèle régulière, » répondit Susan.

« Bon, je suis mieux d’appeler Max pour voir s’il voudrait venir avec Stuart et Ben et après, tu pourrais voir quels sites sont disponibles, » dit Beth. Prenant son cellulaire, elle composa et attendit que ça décroche à l’autre bout. « Salut, Max, c’est Beth. Écoutes, t’as entendus de la prise de becs avec la dame du centre équestre hier ? Bien, pour compenser, nous avions décidé d’aller camper au Pays de Galles, à côté de la plage naturiste, là-bas. Aimerais-tu venir avec les garçons ? » Elle attendit pendant qu’il consulta les jeunes. Puis, elle écouta attentivement de nouveau quand Max revint. « Bien, si c’est ça, la seule chose qui vous arrête, alors je connais une grande surface en équipement de camping à Warrington, près de l’autoroute donc, si tu voyageais avec Scott et moi, nous pourrions arrêter et aller chercher une tente et tout le reste sur le chemin. Je suis certaine que Louise serait d’accord si tu lui demandes gentiment. »

« Oh, Maman, » coupa Scott, « dit à Stuart d’apporter son vélo de montagne avec des pneus tout-terrain et j’installerai le porte-vélo sur la voiture. »

« As-tu compris, Max ? … C’est ça, dis à Stuart d’installer ses pneus tout-terrain sur son vélo. Scott veut que Stuart l’amène. Nous n’avons qu’à établir qui voyagerait avec qui et de vérifier combien de sites seront disponibles. Si nous arrivons à nous départager les différents sites ça devrait marcher mais si tout tombe à l’eau, je te rappelle. »

“…”

« Tout de suite après le lunch, j’imagine. Scott et moi devrons faire un tour chez-nous en premier. C’est ça, au revoir. »

Susan avait les numéros du camping naturiste et du centre de villégiature textile à portée de main. Appelant le centre naturiste en premier, elle découvrit qu’il y avait deux sites de disponible dans la section naturiste, dont une qui fut libéré il y a à peine dix minutes à cause d’une annulation. Susan demanda si elle pourrait les réserver pour dix minutes pendant qu’elle vérifie si elle pourrait caser ses amis au centre de villégiature, expliquant qu’elle était une cliente fidèle. Le gérant accepta, disant qu’il lui accorderait la priorité pour une heure. Susan appela alors le centre de villégiature textile et découvrit qu’il y avait deux caravanes fixes de disponible et un emplacement pour tente. Susan réserva les trois espaces sur le champ et retéléphona le premier camping pour confirmer les deux sites qu’elle avait réservé.

Puisque Beth et Susan eurent chacun gardé le plus gros des véhicules familiaux pour les deux semaines que la visite y était, le déplacement s’est arrangé comme ceci ; Jean-René et Claude iraient avec les Bakker dans leur motorisé tandis que Sylvie et Yvette voyageraient avec Susan, Chloé et Robert. Jess était contente de pouvoir faire le trajet avec Stuart, son père, son frère, Scott et Beth dans le monospace des Lowry.

Les Schmidt étaient arrivés avec Beth et Scott ce matin-là alors Beth a dû retourner chez elle pour qu’ils ramassent leur propre voiture ainsi que quelques bagages pour les jours à venir. Jenny et Jess suivirent dans la petite auto de Jenny, quelles laisseraient chez Beth en passant. Beth fut contente que Mike était assez méticuleux pour avoir installé un système de rangement dans le garage avec un inventaire du contenu. Les sacs de couchage et les matelas furent trouvés facilement. Elle était curieuse quand Scott choisit d’amener deux légers traineaux à neige, quelques longueurs assez courtes de cordage ainsi que deux tiges de bambou avec des cordons fixés à une extrémité. Les raquettes de badminton et les moineaux furent d’une évidence-même. Scott fixa le porte-vélos et lui attacha son vélo de montagne après avoir changé les roues pour celles qu’il utilisait hors-route. Après que le chargement fut complet, Beth demanda de l’aide de Jenny pour préparer des sandwichs à la salade de poulet, des fruits et des boissons pour elles, les jeunes et les Schmidt. Juste avant leur départ, Beth et Jenny téléphonèrent leurs époux pour leur dire qu’ils devraient s’occuper d’eux-mêmes pour les quelques jours à venir.

L’étape suivante pour Beth était de se rendre à la résidence des Clay. Beth ne put s’empêcher de faire une visite rapide de leur ancienne maison tandis que les gars s’occupèrent des bagages. Louise l’avait déjà dit jadis que les anciens occupants n’avaient pas respecté les mensualités de leur hypothèque et avaient laissé la maison dans un état lamentable, en ayant arraché tout le cuivre de la plomberie et le filage électrique. Les Clay ont également dus remettre la cour arrière en son état d’intimité préalable. C’était pour ces raisons qu’ils puissent l’obtenir à si bon compte. En tout, Louise et Max eurent beaucoup investit d’efforts et la maison avait l’air bien de nouveau. Stuart eut un nouveau vélo de montagne au lieu de sa ferraille en forme de vélo de jadis qu’il avait consigné aux ferrailleurs avec grand plaisir. Il le souleva aisément sur le porte-vélos et Scott le fixa en place à côté du sien.
-O-O-
La visite chez le fournisseur de matériel de camping eut passé comme dans du beurre. Situé à quelques kilomètres du M6, ils avaient tout dont Max eut besoin en inventaire. Il choisit une tente à six personnes, au cas que des amis des jeunes auraient éventuellement voulu aller camper avec ses fils, trois sacs de couchage tout-saison et trois bons matelas. Pour le moment, il laissa de côté réchaud et bonbonnes de gaz ; Beth lui avait dit que la motorisé de Henk était pleinement équipée et que Susan avait également apporté son réchaud et tout son ensemble de casseroles et ustensiles. Max a eu un bon prix pour ses achats ; les différents fabricants ayant tout mis en solde pour liquider leurs inventaires dans ces temps difficiles.

Beth connu le chemin plus ou moins. Cela faisait plusieurs années depuis qu’elle ait fréquenté la plage, depuis qu’elle s’est mariée avec Mike, en fait. C’était trop loin, selon elle, pour en faire un aller-retour et la vie familiale est simplement devenue trop contraignante. Le GPS leur ait fait quitter la côte au nord des Pays de Galles, en passant à travers l’arrière-pays par Mold, Ruthin, Bala et Dolgellau (Scott ricana à l’idée de Stefan essayant de prononcer correctement ce nom-là) pour leur emmener éventuellement vers le nord par Barmouth. Beth chercha une petite chapelle en pierres des champs grises et un toit en ardoises à Llanddwywe (Scott aurait roulé par terre de rires s’il l’aurait pu) et le panneau indicatif pour le centre de villégiature. Les voyant enfin, elle tourna à gauche et suivit l’allée étroite.
Image
Après un demi-kilomètre, leur progrès devint ardu car, en avant, Beth pouvait voir le gros motorisé de Henk qui essayait de frayer le passage avec les véhicules en contre-sens. Se rangeant vers le côté, il signa aux autos derrière lui de lui dépasser. Beth fut la dernière donc, quand elle passa, elle signa Henk de la suivre et elle le guida vers la bonne entrée pour la section naturiste. Il fallait quelques reprises pour passer par le portique étroit mais, éventuellement, Henk réussit.

Susan était déjà arrivée et était déjà bien avancée dans son installation. La première chose qu’elle avait faite en arrivant était d’installer un brise-vent, la table de piquenique et son réchaud avec une bonbonne de gaz. Chloé avait été envoyée chercher de l’eau et Robert avait été envoyé (avant qu’il puisse se déshabiller) chercher du lait au dépanneur au centre de villégiature. Quand Robert est revenu, l’eau bouillait pour du thé et du café pour tout le monde.

Scott débarqua les vélos du porte-vélos afin de pouvoir accéder le haillon du monospace. Beth et lui déballèrent alors leur bagage dans la section naturiste. Dès que le vélo de Stuart était remonté sur le porte-vélos, elle céda sa voiture à Max pour qu’il puisse s’installer au centre textile, laissant les Simon à l’accueil en passant. Beth fut prête à s’installer dans la tente avec Susan, Chloé, Robert et Scott mais Henk ne voulut rien savoir de ça, étant donné sa grossesse. Cela ne dérangea Jess aucunement de se faire expulsée du motorisé ; elle eut beaucoup aimé ses expériences de camping sous la tente avec Chloé et sa famille. Jenny choisit de ne pas suivre Jess sous la tente, à fin de permettre que les gars eurent leur propre espace, séparée de celle des filles, donc elle prit la dernière couchette disponible du motorisé.

Tel que convenu, tous se rencontrèrent au bar du centre de villégiature à six heures ce soir-là, premièrement, pour confirmer que tous étaient arrivés sans problème et deuxièmement, pour savoir où chacun fut installé. Suite à la rencontre, tous se rendirent à section naturiste où, entre Susan et Lena, on préparait le repas du soir. Ce ne serait que des sandwichs toastés aux œufs frits et bacon mais avec toute la foule, cela a pris tous les bruleurs, la grille de Lena et tous les poêlons pour que tous furent servis dans un temps raisonnable. La plupart du groupe s’était déshabillée aussitôt arrivée à l’emplacement mais avec le soleil qui se coucha vers la Mer d’Irlande, la fraicheur descendit et les plus frileux durent garder un chandail. Aux alentours de six heures trente, le soleil était sur le point de se cacher alors Susan sortit une paire de lampes au gaz et les déposa sur des petites tables que Henk eut sorties des remises sous le plancher de la caravane. Henk installa également un cordon de lampions électriques qu’il brancha dans une prise à courant alternatif du motorisé et qui éclairaient la région immédiate des tables.

À mesure que la soirée avançait, la température continua à baisser, forçant même les plus durs d’enfiler des chandails. Finalement, se furent les Simon qui proposèrent qu’il serait une bonne idée de se rhabiller et de retourner vers leur caravane loué. Les Schmidt furent d’accord et partirent avec les Simon, après qu’ils se sont tous entendus de revenir pour le déjeuner le lendemain matin à neuf heures. Max et ses jeunes suivirent, Stuart ayant donné un long baiser à Jess en guise d’au revoir. La soirée n’a pas finie particulièrement tôt puisqu’il était vers les dix heures du soir mais il y avait un degré de tristesse inévitable associé à la nécessité de couper la fête. Susan rentra ses lanternes dans la tente et en éteignit une. Henk éteignit son cordon de lampions et se prépara pour fermer boutique. Beth et Scott se sont fait une accolade avant de se diriger vers leurs couchettes respectives. Scott et Chloé se sont déshabillés de nouveau avant de se donner une accolade avec Susan qui menaçait, tout en riant, de vouloir leur refroidir leurs ardeurs avec un seau d’eau froide. Quand tout le monde était bien emmitouflé dans leur sac, Susan éteignit la dernière lanterne et s’est installé pour une bonne nuit de sommeil.
-O-O-
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 6


« Clisse de tabernouche de sapristi ! » Emma n’arriva pas à s’endormir. C’était comme si toutes ses balises morales furent retirées d’un coup. S’il y avait une chose dont elle était certaine, c’était que la nudité était immorale mais Chloé, une fille plein de bon sens, avait torpillé cette certitude. Elle n’avait pas du tout compris sa référence que le nom de son cheval étant contre sa conception d’immoralité des nudistes. Emma l’avait en fait nommé d’après une vulgarité que son premier instructeur, un français, avait utilisée quand il lui expliqua où s’assoir sur le cheval. Il avait dit « You put your arse ici, »‡ en tapant la selle d’une main. Le lien le plus proche entre une référence morale et Assisi qu’elle put trouver fut l’histoire de comment St. François d’Assise aurait rejeté sa richesse familiale et aurait fondé une communauté de moines selon le principe de la pauvreté volontaire mais elle ne voyait pas comment cela rejoint la nudité.

Si Chloé était en fait la créature innocente qu’elle ressemblait, Emma devrait remettre en question pourquoi elle tenait aux valeurs qu’elle avait. Qui avait-il dans son éducation ou dans ses expériences qui l’aurait tant marquée. Elle se souvint quand, étant toute petite dans la fin des années cinquante, elle avait été autorisé par sa mère à sauter à travers l’arc-en-ciel créé par le boyau d’arrosage toute nue lors d’une journée de canicule, pour se faire surprendre pas son grand-père qui l’accusa d’être éhontée. Est-ce ça ? Comment pouvait-il qu’une fille de cinq ans puisse être éhontée. Emma rejeta cette idée ; elle n’était pas éhontée, seulement naïve. À quelle âge était un enfant sensé de faire la différence entre le mal et le bien ? Et c’était quoi, le mal et le bien ? Elle décida qu’elle eut besoin de conseils sur ce problème mais, pour le moment, sa priorité était de dormir. C’était trop tôt pour commencer sa journée donc elle enfila sa robe de chambre matelassée par-dessus sa longue chemise de nuit et descendit dans la cuisine pour se faire une tasse de lait chaud dans l’espérance que cela l’aiderait à dormir.

_________________________
‡ « Tu mets ton cul ici. » - NdT

-O-O-
Un déjeuner à neuf heures était beaucoup trop tard au gout de Scott. Le ciel avait été déjà clair pour un temps quand le soleil se leva par-dessus Coed Y Brenin, à l’est à six heures, non pas que Scott l’avait vu, puisqu’il dormait encore profondément à ce moment-là. Il fouilla la poche de son sac à dos pour quelconque bidule électronique. La première chose identifiable fut l’unité de traitement de son ordinateur de route et moniteur cardiaque. Cela le rappela qu’il briserait sa routine d’entraînement s’il ne faisait que poiroter à la plage toute la journée. Scott partit son ordinateur et regarda l’écran. « Sept heurs trois, » se dit-il. « Le temps coule. »

Sortant de son sac de couchage, il trouva la courroie avec la sonde cardiaque et le fixa au tour de sa poitrine, positionnant l’émetteur par-dessus son cœur. Ouvrant alors la section principale de son sac d’équipements, il sortit une paire de shorts à bavette, le pot de crème démaquillante, une paire de chaussettes blanches et ses souliers de vélo de montagne Sidi. Il s’habilla mais ne mit pas son haut de corps, ni son chandail à manches courtes, ses gants ou son casque ; ce matin, il faisait déjà assez chaud et là où il s’en alla, il n’aurait pas besoin de la protection de ceux-là. Les derniers articles qu’il prit furent ses clés et sa bouteille d’eau. Il sortit de la tente, débarra son vélo du porte-vélos du motorisé des Bakker où il l’avait rangé la veille, roula vers le point d’eau pour remplir sa bouteille puis se dirigea vers la plage.
Image
Le sable était trop mou pour rouler à travers les dunes, même la piste piétonnière en gros madriers fut recouverte d’épaisses traînées de sable ; Scott dut pousser son vélo à bras. « Excellent, » pensa-t-il en voyant l’étendue de la plage la première fois, « la marée est basse. » Il dut marcher encore un peu avant d’atteindre la ligne de marée haute mais une fois arrivé, il commença à courir et monta son vélo en sautant, en style cyclocross et commença son entraînement. Il prit quinze minutes pour monter son rythme cardiaque à cent vingt battements par minute, selon les indications de son moniteur, montant le rapport d’engrenage doucement pour maintenir le degré d’effort. Rendu là, il choisit la grosse roue dentée et visa un rythme cardiaque de quatre-vingt pourcent de son rythme maximum, cent soixante-cinq battements par minute et maintint ça en dedans de cinq battements pour cinq minutes. Au moment d’atteindre son premier cycle de repos de trois minutes, il avait quitté la section naturiste de la plage et se dirigea vers l’anse de Shell Island. Scott fit cinq cycles de sa routine, changeant de direction à chaque période de repos avant de terminer avec une période de neuf minutes de refroidissement, en réduisant tranquillement ses battements en bas de cent par minute. Il avait commencé à s’encrasser avec son entraîneur fixe à la maison. Maintenant, il fut convaincu de la validité du vieux dicton ‘un changement vaut bien un repos’, ayant changé l’environnement de son entraînement.

Au lieu de retourner directement vers le camping naturiste, il dévia vers le centre de villégiature textile pour voir si Stuart serait debout ; son expérience lui fit douter de ça mais on ne savait jamais. Effectivement, en approchant la tente installée à côté de la monospace familiale, il vit Stuart déjà debout à passer le ballon avec son frère.

« Salut, oiseau du matin‡ ! Que fais-tu debout à cette heure-ci ? »

« Salut, ver de terre‡. Je n’arrivai plus à dormir avec toute cette clarté. De toute façon, depuis que je dors nu, je dors mieux.

« Ouais, je te comprends. Lors des quelques sorties scolaires auxquelles j’ai participé, j’ai porté des pyjamas mais ils se prenaient toujours en nœuds et m’étranglaient. Des boxers sont à peine tolérables. Par ailleurs, il est à peine huit heures donc le déjeuner ne sera pas avant un bout. Ça te tentes-tu de pédaler jusqu’à notre site et que je t’explique pourquoi je voulais que t’emportes ton vélo ? »

« D’accord, je vais juste réveiller P’pa pour lui dire où nous allons puis sortir mon vélo de ta voiture. Ben, viens-tu avec nous ?

Quelques moments passèrent et Scott et Stuart étaient à pédaler le long de la route de retour vers la parie naturiste avec Ben qui suivait en faisant rebondir son ballon de soccer tout en joggant. Scott, ayant appris qu’il y avait toute une distance entre la section naturiste du camping et la plage naturiste comme telle, avait pensé à quelque chose pour soulager ceux qui allaient porter des biens. S’ils chargeraient les traîneaux de telle façon à maintenir le centre de gravité assez bas, Stuart et lui pourraient les tirer derrière leurs vélos et avoir installé leur emplacement avant même que les marcheurs arrivent. Il faudrait que les marcheurs portent les bagages à travers les dunes vers la plage entre les niveaux de marée haute et marée basse. Là, ils pourraient fixer les traîneaux par les bouts de corde que Scott avait apportés aux poteaux de selle. Scott disait qu’ils ne pourraient aller trop vite sinon ils perdraient leurs charges avec les ondulations dans le sable. Stuart semblait croire que cela pourrait fonctionner et fut d’accord de vouloir l’essayer quand il était temps d’aller à la plage.

À son arrivée au site, Scott se débarrassa de ces quelques vêtements de cycliste et enfila des joggings pour aller aux douches dans la partie textile. Quand il fut de retour, la plupart du campement était debout ainsi que tout le groupe des visiteurs du centre de villégiature, avec Max qui s’était rasé paisiblement et avait arrêté s’acheter un journal avant d’arriver. Susan et Lena se sont divisé le déjeuner en services avec le premier groupe de convives faisant la vaisselle pour que le deuxième groupe puisse déjeuner à leur tour. Les Schmidt et les Simon ont eu la même idée et avaient déjeuné dans leurs caravanes de location avant d’arriver puisqu’ils étaient tous deux équipés avec toute la vaisselle nécessaire. Henk trouva ça génial et proposa qu’ils annulent le déjeuner de groupe et de se rencontrer que pour la plage. Max et ses jeunes devraient quand même manger et devraient encore venir mais cela faciliterait les choses si les familles de Thomas et de Jean-René s’occuperaient d’eux-mêmes puisque cela réduirait la file d’attente pour le déjeuner.

Ayant terminé de manger en premier, Chloé et Jess étaient à lancer un Frisbee avec des jeunes enfants de l’autre bout du camping naturiste. Les parents se sont approchés et se sont introduits comme étant Peter et Judy Musgrove, venant des Midlands. Leurs deux jeunes, des jumeaux de sept ans nommés Matthew et Yvonne se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, mise à part une petite différence de taille et que Sophie avait des boucles blondes tandis que Matthew avec une coupe brosse numéro quatre. Ce fut leur premier essai à un camping naturiste, après avoir eu l’idée d’adopter le naturisme comme réponse au cout exorbitant de la taxe d’eau et la suggestion de leur gardienne hippy.

Peter était déçu que la plage naturiste était si loin et dit d’avoir décidé de rester sur la section textile et de laisser les jeunes aller nu. Max expliqua aux Musgrove comment ses jeunes à lui sont devenus gênés quand leur mère avait cessé de se promener nue à la maison. Ce ne fut que maintenant que Louise eut trouvé le courage de se dénuder de nouveau et lui avait quasiment ordonné de se dénuder également pour que ses gars se sentent suffisamment à l’aise pour se promener sans vêtements de nouveau. Selon Max, Peter et Judy devraient faire l’effort de monter vers la plage naturiste et qu’il y avait plein de monde de disponible pour aider. Peter et Judy ne voulurent pas être à la charge des autres et ont essayé de refuser leur offre mais Scott intervint avec son idée de réduire la charge et indiquait qu’Alisha et Claude seraient de bons compagnons pour Matthew et Yvonne. Avant que Peter puisse protester plus, Judy informa le groupe qu’ils adoreraient aller à la plage naturiste avec tout le monde.

Lors des préparatifs pour la plage, Scott et Stuart supervisaient le chargement des équipements plus volumineux que le groupe devrait apporter. Ils eurent l’impression que chacun voulut transporter une glacière à moitié vide. Ils n’eurent aucun choix avec la glacière qui contenait les sandwiches et les salades que Susan et Beth avaient préparés mais Scott insista que toutes les autre devraient être rationalisées. À la fin, la charge fut réduite à deux glacières pleines et deux autres vides, qui seraient remplies avec des boissons et des popsicles au magasin du centre de villégiature. Peter prit note qu’il devrait acheter plusieurs boissons et popsicles lui-même car ses deux vautours prendraient plus que leur part s’il ne les surveillait pas. Max, Henk, Peter et Thomas portèrent les deux traineaux à travers les dunes entre eux et les déposaient sur le sable tassé de l’interstice des marées et Scott et Stuart prit chacun l’un des traineaux et l’attachèrent à leurs vélos pour les tirer vers la plage naturiste.

Susan et Jenny savaient ce que c’était devoir trainer tout ça et, rendues à l’endroit où Scott et Stuart avaient arrêté, elles étaient soulagées de ne pas avoir eu à le faire cette fois-ci. Les abris brise-vent étaient déjà montés et les couvertes de plage étaient déjà étendues. Tout ce qui restait était de se crémer contre le soleil et de se diriger vers la mer, du moins, c’était ça l’intention des ados. Ben et Robert se sont crémé eux-mêmes et ont commencé à se passer ballon de soccer, quatre coups de pied dans les airs puis passer à l’autre. Quant aux enfants, dès qu’ils étaient protégés eux aussi, Matthew, Yvonne, Claude et Alisha commencèrent une partie de Frisbee ; il n’y a aucunement eu besoin de services de traduction puisque tous apprirent assez vite les équivalents anglais, français et allemands pour ‘désolé’.

Il y avait pas mal de monde à la plage naturiste, en toute probabilité à cause de la longue fin de semaine de Pacques à venir, pensa Scott. Bien que beaucoup de gens étaient situés directement sur la plage, il y en avait aussi plusieurs qui restaient entre les dunes. Cela mit Jess mal à l’aise ; elle préféra voir les gens plutôt que de les savoir cachés à l’abri des regards, comme s’ils étaient fourbes. Chloé la comprit, ayant vu des sites soi-disant naturistes sur le web, pleines de photos de nus prises sur le vif interposées avec d’autres photos très explicites. Chloé fit confiance que sa famille et ses amis étaient consciencieux et ne voulut aucunement être la proie d’un chasseur avec une lentille téléobjectif.

_____________________
‡ « Oiseau du matin » et « ver de terre » font référence à un dicton anglais qui dit « C’est l’oiseau du matin qui attrape le ver de terre, » c’est-à-dire qu’il faut commencer les corvées de bonne heure pour en finir - NdT
-O-O-
Comme plusieurs le savent, je suis occupé au vignoble de la Pommerie. Or, cette fin de semaine, c'est les vendanges et je ne pourrai mettre à jour l'histoire avant lundi
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 7

Le milieu de la semaine n’était pas aussi tranquille que les gens puissent imaginer pour Steven Randall. Il y avait des lieux de travail à visiter, des groupes de jeunes et des forums de discussion à organiser, sans oublier la consultation non-confessionnelle et la médiation familiale. Malgré cela, il examina la propreté et l’ordre de son espace de travail. Il passa un plumeau sur le cadre de la fenêtre près du piano ; il ne pouvait pas vraiment se plaindre, le nettoyage était fait par des bénévoles. Au moment de se pencher pour examiner le piano, il entendit les portes principales s’ouvrir et refermer.

« Mon Révérend, j’ai besoin de votre aide. »

Steven leva sa tête. « Ah, Emma, bon matin. Et je t’ai déjà dit que tu pouvais m’appeler Steven quand je ne suis pas à faire le service. »

« Oui, désolée, Steven. C’est que, je suis troublé et j’ai besoin de tes conseils. »

Cette église-ci n’était aucunement le grand édifice de style gothique qu’étaient les églises traditionnelles mais plutôt une grande manse que quelqu’un avait légué à la paroisse il y a plusieurs décennies. Elle servait autant d’église que de résidence de vicaire pour lui et sa famille. Steven invita Emma dans son cabinet et offrit de se servir de la théière que son épouse avait laissée sur la table d’appoint. Karen a dû voir Emma arriver car elle avait préparé la grande théière et avait mis deux tasses, un petit pichet de lait et le sucrier. Karen disparut toujours quand son mari eu des visiteurs.

« Maintenant, comment puis-je t’aider, » demanda Steven.

Steven écouta pendant qu’Emma racontait comment quelqu’un avait proposé de transformer son centre équestre en centre naturiste et sa réaction à ces propos. La difficulté d’Emma partit autant du fait de découvrir que la fille qu’elle croyait être l’une des filles les plus gentilles qu’elle connaissait était, en fait, naturiste elle-même que du fait que cette même fille l’eut réprimandée pour ses croyances. Continuant en parlant de son commentaire que le nom du cheval étant ironique, Emma avoua qu’elle n’a pu trouver rien au-delà de l’histoire de St. François d’Assise.

Steven demanda quelques questions à Emma, apprenant l’expérience d’Emma aux mains de son grand-père et qu’Emma n’eut aucune expérience directe avec quelqu’un qu’elle savait être nudiste ou naturiste. Il venait maintenant à Steven de l’emmener sur le chemin de la compréhension, pour qu’elle soit à l’aise avec son choix, qu’importe la direction qu’elle choisit à la fin. Steven se leva et sortit un grand livre de sa bibliothèque débordante et l’apporta à son bureau.

« Cela ne me surprend pas que la référence à Saint François d’Assise ne t’a pas amené bien loin. Les histoires se font changer avec le temps et l’histoire de Saint François que tu m’as racontée n’est qu’un pâle résumé de l’histoire que moi, j’ai appris étant jeune. » Steven passa rapidement à travers les pages de son livre qui, comme Emma put le voir, était une collection d’art religieux. « Alors, non seulement eut St. François renié la richesse de son père, il s’est publiquement débarrassé de tout ce qui avait été acheté avec l’argent de son père. »

Steven prit le livre et le tourna vers Emma. Le livre était ouvert sur une image du jeune Saint François, nu, se faisant protéger d’une foule hargneuse par un évêque en tunique dorée.

« Ainsi libéré de tous ses biens matériels, Saint François pouvait alors passer vers le royaume de Dieu plus facilement qu’un chameau puisse passer par le chas d’une aiguille. Par ceci, je ne te dis pas que Saint François était en faveur de la nudité, comme telle, mais qu’il ne vit rien de mal avec le corps qui lui empêcherait de faire un tel geste. Il y a eu des textes dans la bible qui furent jugés comme hérétiques lors d’une époque ou une autre qui étaient en faveur de la nudité. Savais-tu qu’il y avait jadis un évangile d’après Saint Thomas ? Si, effectivement. Saint Thomas rapporta que Jésus dit que nous devrions tous être comme des enfants et piler sur nos vêtements pour entrer au ciel. Cela me semble assez net, n’est-ce pas ? »

Steven offrit Emma une autre tasse de thé, ce qu’Emma accepta volontiers.

Emma prit un moment à réfléchir sur Saint François. « Je ne vois pas comment cela me passer outre de la pensée que la nudité est pervers et immorale. »

Steven arrêta pour un instant, prenant une longue lampée de sa propre boisson avant de continuer.

« Tu m’as dit toi-même qu’il y avait un temps que cela ne te faisait rien et que ton premier apprentissage négative face à la nudité était traumatisante, suite à l’attitude de ton grand-père. Quand nous sommes jeunes, nous sommes comme un livre ouvert avec des pages vierges prêtes à être inscrites. Ce qui est inscrite n’est pas de notre choix mais de ceux qui nous entourent. Nous ne pouvons rien écrire tant que nous n’avons pas eu l’expérience nécessaire et ce que nous écrivons sera sans doute en accord avec ce qui fut inscrit auparavant. Effacer des textes écrits par erreur est si difficile parce qu’il faut démêler aussi de choses qui n’étaient pas écrite. On qualifie l’acte de juger quelqu’un selon des opinions qui furent inscrites par d’autres sans ses propres expériences ou connaissance comme ayant des idées préconçues. Dans un tribunal, ce qui n’est qu’opinion n’est pas admissible. Selon le vocabulaire biblique, c’est de porter un faux témoignage. Donc la question se résume à… es-tu certaine que ces gens sont immoraux ou es-tu plutôt à suivre un ensemble d’attitudes que quelqu’un d’autre t’a forcé à adopter ? »

« T’as raison. Je ne sais rien de leurs valeurs et de leurs croyances, alors pour moi de critiquer leur mode de vie n’est pas acceptable. La question est donc que fais-je maintenant ? »

« Bien, nous faisons tous des erreurs. Tu connais l’enseignement central chrétien par rapport à quoi faire de nos erreurs ? Demander le pardon et d’être pardonné. Penses-tu pouvoir faire ça ? »

« Oui, mon révérend, je crois pouvoir le faire. Toutefois, c’est très bien que j’avoue que je ne dois pas retenir leurs croyances contre eux et que je vais les traiter avec de la dignité et du respect, je ne sais pas plus comment outrepasser mon opinion que la nudité en soi soit est mal. Je veux dire, je ne voudrais pas me sentir que je vais en encontre de ma propre morale si je décide que le projet voit le jour. »

« Alors, tu crois que le projet pourrait se réaliser, » demanda Steven.

« Pour être honnête, je suis tellement prise avec cet endroit que l’on pourrait dire que cette opportunité est un cadeau du ciel. Ce n’est pas que je m’embarquerai avec eux ; je ne ferai que leur donner le droit d’en utiliser. Et je crois que tantôt, j’ai exagéré ; ce n’est pas tout l’endroit mais plutôt quelques paddocks que je n’utilise pas et le vieux bâtiment d’école d’équitation. Si je n’accepterai pas de procéder, se serait me tirer dans le pied. Ma seule autre option serait de vendre et ça, je ne tolérerai pas ; il y a des gens qui n’attendent que j’échoue pour me dérober les morceaux. Et puis, que fais-je pour calmer mon outrage morale, car qu’elle soit fausse ou vraie, je suis encore prise avec elle ? »

« Autant que je n’aime pas citer l’équipe adverse, disons, je trouve que ceci a quelque chose d’utile et de révélateur à dire au sujet de la nudité et de la moralité de ceci. J’ai même indiqué les passages appropriés avec des marque-pages jaunes. » Steven sortit un livre de poche visiblement bien consulté du premier tiroir de son bureau et le passa à Emma. Le livre porta une couverture banale avec l’inscription ‘Amour et Responsabilité par le Cardinal Karol Wojtyla’ »

« Karol Wojt…, désolée mais je n’arrive pas à prononcer cela, » dit Emma.

« C’est pourtant assez simple… il utilisa aussi le nom ‘Pape Jean-Paul Deux. »
-O-O-
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 8


Quand le lunch fut terminé, Matthew et Yvonne eurent sommeil tous les deux et se sont installés pour un dodo sous un parasol de plage. Claude et Alisha, quoiqu’ils n’aient pas eu sommeil, vivaient une baisse d’énergie également et se sont installés sur des serviettes de plage pour prendre un bain de soleil après que leurs mères leur ont remis de la crème.

Stuart aperçut les tiges de bambou que Scott avait insisté qu’ils amènent et, se souvenant des jeux qu’ils jouaient jadis dans la cour où il habitait maintenant, érigea les tiges à former un filet de badminton de fortune. Scott ramassa les quatre raquettes de badminton et en passa deux à Chloé et Jess. La première partie fut longue et les deux équipes furent de même force, avec l’équipe de Scott et Chloé réussissant une victoire durement gagnée contre Stuart et Jess. Pour la deuxième partie, ce fut les garçons contre les filles ; la force physique et l’endurance des gars n’étant d’aucune utilité contre la stratégie et le jeu des filles. Chloé et Jess trouvèrent constamment des ouvertures dans le jeu défensif de Scott et de Stuart. À mi-partie, Scott se botta le derrière de ne pas se souvenir que Chloé et Jess furent tous les deux membres de l’équipe de badminton de l’école mais malgré cela, les garçons félicitèrent gracieusement les filles pour le massacre.

Ayant vu les garçons se faire descendre en flammes, Max et Henk se proposèrent pour défendre l’honneur masculine. Au bas mot, leur défaite aux mains de Chloé et Jess fut encore plus écrasante et ils sont retournés vers leur emplacement en titubant, se plaignant que le sable était trop instable pour des grands hommes comme eux. Stefan et Yvette commencèrent à jouer à deux tandis que Famke rejoint Chloé, Scott, Jess et Stuart pour une baignade. La marée haute avait été à midi et la mer était encore assez proche quelques heures plus tard. Toutefois, la plage était tellement plane qu’ils durent aller assez loin avant que l’eau monte à leurs cuisses. Quand ils furent rendus là, Famke s’est retournée et s’est laissée tomber vers l’arrière dans l’eau. Les autres suivirent son exemple, en émettant des cris, toutefois, au choc de la fraicheur de l’eau. Une fois habitué à sa température, cependant, ils se baignèrent et s’arrosaient mutuellement pour un bon moment avent de ressortir, tous recouverts de chair de poule à cause du froid.

S’installant sur leurs serviettes de plage, les ados virent que leurs parents étaient à discuter de la soirée avec les Musgrove. Susan proposa d’aller souper au pub à Llanbedr, à côté. Henk proposa un barbecue, puisque qu’il avait un barbecue au gaz, ainsi qu’un autre, plus petit, au charbon de bois, rangés dans ses remises sous le plancher du motorisé. La proposition de Henk fut refusée car personne ne voulut faire des emplettes pour acheter de la viande lors d’une si belle journée. Peter et Judy travaillèrent à ne pas déborder de leur budget mais seraient toutefois disposés à manger à l’extérieur car leur budget leur permettait une sortie par mois.

Les jumeaux se sont réveillés à trois heures et se sont joint à Claude et Alisha à un jeu avec des boules de pétanque en plastique. Ils ne purent pas vraiment appeler ça pétanque ou boules car personne ne connaissait ni se souciait des règles de jeu. Ils s’amusèrent qu’à lancer les boules au cochonnet, celui arrivant le plus proche étant le gagnant. Jenny, Judy, Sylvie et Susan se sont prises le Frisbee et commencèrent une partie entre elles tandis que Henk sortit des bières qu’il partagea avec Max, Thomas, Jean-René et Peter. Beth refusa, préférant prendre un soda avec les ados. Les enfants abandonnèrent leur jeu avec les boules aussitôt que l’un d’eux vit que l’on leur offrit des popsicles et des orangeades.
Image


Rendu à quatre heures et demie, ils décidèrent qu’il fut le temps pour rentrer, de prendre une douche et de s’habiller pour la sortie de la soirée. Scott et Stuart supervisèrent de nouveau le chargement des traineaux avant de les tirer vers le camping, cette fois-ci allant pas mal de distance au-delà des affiches annonçant la limite de la zone naturiste avant d’arrêter pour enfiler leurs shorts de nouveau. Scott savait que ces affiches n’avaient aucune valeur légale et cela tenta aux deux de forcer les conventions un tout petit peu.

Selon l’opinion générale, se rendre à Llanbedr serait un cauchemar ; personne ne voulut que Henk tente de sortir son motorisé du site et d’être obligé de revenir plus tard, alors tous devraient faire le voyage dans les trois autres véhicules du groupe plus celui des Musgrove, qui n’avait pas vraiment de place entre les deux sièges d’enfants. Finalement, Susan se proposa de faire deux voyages sur l’aller et Thomas offrit de faire la même chose au retour.

Pendant qu’ils commandèrent leurs repas et leurs consommations au pub, Henk parla à Max de l’opportunité qu’il voyait dans l’espace non-utilisée du centre équestre.

« C’est dommage, » dit Max, ‘ç’a l’air d’être quelque chose qui aurait pu être tout un défi. J’avais accumulé une petite réserve avec l’idée de vouloir créer un centre de plongée sous-marine mais si ce que tu me dis à propos du nombre de campeurs potentiels est vrai ce serait été toute une affaire. »

L’air extérieur resta suffisamment chaud pour manger dehors, surtout que d’être nu était hors de question. Malgré ça, le personnel du pub fit le tour des chaufferettes de patio à huit heures pour les allumer et le groupe resta dehors à parler et à boire. Matthew et Yvonne se sont endormis vers les neuf heures, leurs bras et leurs jambes pendant de leurs bancs comme celles de poupées en chiffon alors les parents souhaitèrent le groupe bonne nuit et les ont transporté doucement vers leur auto. Claude commença lui aussi à cogner des clous à dix heures alors Thomas fit le premier voyage vers le centre de villégiature pour conduire les Simon avec les autres qui entendirent leurs tours. Quand il revint, Alisha fut également au pays des rêves alors elle aussi fut remmenée dans les bras d’un parent.

Ce n’était pas bien plus tard que tous se saluèrent au camping naturiste avec Max qui emprunta encore une fois la voiture de Beth pour se rendre à son propre site dans le camping textile. Susan mit une bouilloire à chauffer dans sa tente familiale pour un dernier café avec Chloé, Scott et Jess, Robert s’étant déshabillé et couché dès qu’ils furent arrivés. Bientôt tous finirent leurs cafés, se sont déshabillés eux aussi et se sont retirés après s’être souhaités bonne nuit à la ronde.
-O-O-
Dans le temps qu’elle trouvait avant de se coucher, Emma se préparait à s’installer avec le livre que le Révérend Randall lui avait prêté. Elle sortit un verre à brandy, choisit une bouteille de son cognac préféré et s’est étendue sur le sofa. Elle buvait rarement, que quand elle se sentait le besoin de se détendre. Ouvrant le livre à l’endroit indiqué par le premier marque-page jaune, elle prit une lampée de son verre et lut ce qui était écrit.
Image
- Il n’y rien d’impur dans les vêtements sauf ce qui… bien que couvrant la nature essentiel de la personne [ces organes génitaux], provoque une réaction inévitable vers cette personne en tant qu’éventuel objet de plaisir sexuel…
« Voilà qui est ça pour des maillots deux-pièces à peine visibles, » pensa Emma, « pas que je me ferrai voir dans des choses comme ça à mon âge. » Elle continua à parcourir le texte rapidement, en sautant des bouts jusqu’à quand quelque chose attira son attention.
- L’application concrète de ce principe simple et évidente dépend des individus, des moyens et de la société. S’habiller est toujours un problème social et donc, dépend de la coutume (soit bonne ou mauvaise)…
« S’habiller est un problème social ? Hmmm… » Elle n’était pas du tout certaine de ça.
- Mais cela n’indique aucunement que le corps soit impur par sa simple nudité partielle ou totale. Il y a des circonstances dans lesquelles la nudité n’est pas impure.
« Bon ! Eh, bien, moi, j’aimerais savoir quelles sont ces circonstances… Attends. Est-ce que je prends mon bain habillée ? Non, donc en voilà une pour commencer… »
- Si quelqu’un l’utilise pour considérer la personne comme un objet de plaisir – même que ce l’est qu’en pensée – seule cette personne et non la personne nue est celle qui commet l’acte impure.
« Tiens, je suis d’accord avec ça, » pensa Emma. « Je détestais me faire zieuter quand je ne faisais que me promener le long de la rue, étant plus jeune. Je suis certaine que cela doit être aussi vrai pour une femme naturiste. »

Emma essayait de lire plus mais ses paupières tombèrent de plus en plus. Elle s’est réveillée juste à temps pour éviter que son verre de brandy s’échappe de sa main. Le livre devrait attendre qu’elle puisse lui accorder son attention complète. Il souleva des points intéressants comme repères moraux positifs mais il amena aussi des points qu’elle devait explorer plus en profondeur. Emma vida le reste de son verre, ferma la lumière et monta se coucher.
-O-O-
Avatar de l’utilisateur
Cor
Administrateur Modérateur
Messages : 2184
Inscription : 08 sept. 2014, 17:52

Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Chapitre 10 ; Invasion
Partie 9


Bien que la météo avait annoncée qu’il serait ensoleillé jusqu’à la fin de semaine, Chloé se réveilla aux doux sons de la pluie sur la toile de la tente. Elle se leva, enfila un chandail et sortit du dortoir intérieur de la tente pour remplir la bouilloire avec l’eau de la cruche et l’a mise à chauffer sur l’un des bruleurs du réchaud de camping. Scott eut sans doute entendu Chloé se lever car quelques instants plus tard, lui aussi se leva ne portant qu’un chandail. Ils se sont accueillis avec un baiser et une accolade serrée, leurs bras les resserrant au tour de leurs torses. Leurs sentiments pour l’un et l’autre n’eut besoin d’aucune explication ni justification. Ils se sont séparés quelque peu et continuaient de se regarder dans les yeux, nez-à-nez. Juste là, Jess sortit, elle aussi, du dortoir. Jess ne s’est aucunement sentie de trop de les voir ainsi et Chloé et Scott, non plus, ne furent le moindrement gênés d’être pris sur le fait. Ils ne firent que se donner un dernier baiser et se sont mis à préparer des boissons chaudes pour démarrer la journée.

Leurs boissons en main, Chloé, Scott et Jess sortirent de la tente pour s’assoir sous l’avent et regardèrent tandis que le camping naturiste se réveilla tranquillement. Scott trouva ça curieux, quoique logique, que plusieurs sortirent de leurs abris avec des boissons et des robes de chambre contre la fraicheur du matin. Comme dans tous les groupes, il y avait un comique ; celui-ci partit pour les douches dans la section textile du camping, non seulement en robe de chambre mais aussi avec des palmes, un masque de plongeur avec un tuba. Chloé partit à rire quand elle comprit – c’était un commentaire sur la situation insensée d’être obligé à se vêtir pour aller se laver. Scott, quant à lui, se dit que ce n’était pas surprenant que les textiles trouvaient que les naturistes soient des oiseaux bizarres.

Lentement, le groupe s’est recueilli pour le déjeuner. Bien qu’ils aient déjà mangé, les Schmidt et les Simon se sont présentés pour discuter du déroulement de la journée puisque la plage serait hors de question. Beth proposa de faire une visite des environs et peut-être un peu de magasinage ; Henk tenait toujours à utiliser son barbecue. Il y avait des épiceries à Porthmadog et il y avait aussi un manège, un train à vapeur miniature qui amuserait sans doute les plus jeunes pour une grande partie de la journée. Une vérification rapide auprès du gérant du site confirma que le train allait directement vers Porthmadog à partir de la gare à Dyffryn Ardudwy, que quelques pas en passant par le centre de villégiature et le long de l’allée vers la route principale.

Quelqu’un devrait prendre une voiture de toute façon pour ramener les courses à la fin de la journée. Les ados simplifièrent les choses en disant qu’ils préféreraient rester ensemble et ils partirent, avec Robert et Ben, vers la gare. Susan appela derrière eux pour vérifier s’ils avaient suffisamment d’argent pour les billets. Le plus logique fut que Beth prenne la monospace puisque cette voiture pouvait transporter le plus de monde. Yvette aurait agi en traductrice pour ses parents mais Henk et Lena étaient tous les deux polyglottes alors ils accompagnèrent les trois Simon restants avec Beth et Max. Les Musgrove iraient à part puisque personne d’autre ne pourrait s’insérer dans le peu d’espace disponible. Il resta des espaces dans la voiture des Schmidt que prirent Susan et Jenny. Beth fit un décompte rapide pour s’assurer que personne ne fut oublié et le groupe partit.
-O-O-
La grisaille galloise avait cessé au moment que tous se rencontrèrent à la gare de Porthmadog, ce qui fit remonter la morale des troupes. Heureusement pour Yvette et Stefan, le français de Thomas était suffisant pour pouvoir communiquer avec Jean-René et Sylvie, alors ils n’étaient pas obligés de faire le tour du train miniature. Ce n’était pas qu’ils détestèrent rester avec leurs parents mais le but de tout ce voyage était que les ados puissent être ensemble.

Porthmadog n’avait pas grand-chose qui pouvait intéresser les sept ados naturistes ainsi que Robert et Ben qui les ont suivis. Après avoir fait le tour des boutiques pour des articles touristiques typiques et le musée maritime, Scott et Famke proposèrent que, plutôt de suivre les adultes, les ados se promènent à leur rythme et qu’ils se rencontrent tous de nouveau à la gare pour le voyage de retour

La chose prioritaire dans les pensées de Scott, Chloé, Jess et Stuart, dès qu’ils furent libérés de la supervision parentale, était de trouver un endroit qui servit des consommations digne de ce nom. Finalement, le long de la route principale, ils trouvèrent une boutique de crème glacée qui servit de bons cafés italiens. Stuart et Chloé ont traité Ben et Robert aux premiers cappuccinos qu’ils eurent consommés, avec des granules de chocolat par-dessus, et ils commencèrent à parler.

« Vous savez, c’est drôle que nous sommes ici, comme ceci, » réfléchit Jess tout haut. « Que nous soyons d’accord ou non, ce monde est textile. Si nous voulons une vie le moindrement normale, cela veut dire que nous devons nous habiller. »

« Je me le demande, » commença Famke. « Ce que j’ai entendu à propos de gros centres naturistes aux États Unis ; est-ce vraie ? Je veux dire qu’un jeune pourrait grandir à vivre nu tous les jours jusqu’à temps qu’il déménage pour aller à l’université ou pour aller se trouver un emploi. »

« Je ne le sais pas, » dit Scott. « Un tel endroit devrait être vraiment immense pour qu’il puisse exister. Quand je me faisais enseigner à la maison, je me suis senti vraiment seul et isolé. Des centres comme ça devront être tellement grands, pour qu’il y ait assez de jeunes pour qu’ils puissent interagir, alors je doute qu’ils existent, soit ça ou il y a un tas de jeunes naturistes solitaires aux États. »

« Moi, je crois que nous ne sommes pas si mal, Scott, » dit Stuart. « Après tout, nous avons nos familles, nos blondes, » il serra la main de Jess par-dessus la table, « nos meilleurs amis et, pour moi, des nouveaux amis. De qui d’autre aurions-nous besoin ? Je m’en fous que nous devons nous habiller quand nous sortons à l’occasion et que nous devons garder notre mode de vie secret quand nous avons tout ça. »

« Oui, nous sommes chanceux, tous les deux, » dit Scott. « Mais je souhaiterais qu’un jour, je pourrais vivre en tant que naturiste sans que ce soit une modification d’une vie textile. »
Image
Avec leurs cafés terminés, les sept ados et les deux préados se sont tous achetés des crèmes glacées et se sont installés à regarder le port où de petits yachts se déplacèrent dans la marée montante. Le temps passa facilement tandis que les jeunes parlèrent de tout et de rien. Tout d’un coup, ils réalisèrent qu’ils étaient en retard et qu’ils manqueraient le train s’ils ne se dépêcheraient pas. Stuart était le premier à arriver, complètement hors d’halène. Scott fut quelques pas derrière mais n’était pas aussi éreinté. Robert et Ben arrivèrent presqu’à égalité dans les trente secondes plus tard, avec Robert légèrement en tête. Stefan et les filles sont arrivés en joggant ensemble presque sans effort avec encore quelques minutes avant que le train arriva. Scott était en colère pour lui-même, se voulant parce que sa nature compétitive a eu gain de cause, surtout que la journée était censée être journée de repos.
-O-O-
Jeudi avait commencé chaud et sec à Edenfield, quoique la météo annonça qu’il y aurait de la pluie plus tard. Deux filles qui étaient sensées venir aider Emma à nettoyer les écuries en échange de cours à taux réduits lui avaient, encore une fois, faussées compagnie. Elles étaient probablement parties en vacances mais elles auraient dus aviser Emma, afin qu’elle puisse trouver quelqu’un d’autre. Toutefois, étant donné qu’elle manquait de personnel, elle dû elle-même s’occuper de plus de box que sa part ; elle ne pouvait pas, après tout, refiler tout ce travail à Jocelyne.

Le livre qu’Emma lisait discutait de la raison d’être des vêtements. Elle avait chaud et en sueur et le linge qu’elle porta n’empêcherait aucunement la nécessité d’une douche plus tard. Le but des vêtements dans cette situation se résuma donc à lui garder de la vue des autres. Il n’y avait que Jocelyne qui travaillait dans l’autre écurie. Ça réglait tout ; sa chemise prendrait le bord ! La nudité partielle n’était pas impur en soi, disait le livre ; il y avait une raison valable et, en plus, elle n’était même pas torse-nu, elle portait encore sa brassière.
Image
« Aimerais-tu quelque chose de froid à boire, » demanda une voix.

C’était Jocelyne. Emma sauta pour renfiler sa chemise.

« Laisse tomber ; il fait chaud. J’aurais fait la même chose si j’aurais su que tu sois ouverte à ça, » dit Jocelyne.

« J’adorais quelque chose, » répondit Emma, contournant le sujet.

Jocelyne partit pour la cuisine de la ferme et prépara deux verres de jus d’orange avec de la glace et revint à la cour de l’écurie. Habituellement, Emma aurait continué à travailler tout en buvant son jus mais, cette fois-ci elle s’assit sur un banc dehors et signa Jocelyne de venir la rejoindre.

« Jocelyne, j’aimerais ton opinion sur quelque chose. »

Jocelyne écouta.

« L’autre jour, Henk, le père de Famke, m’a proposé de transformer les champs arrières en camping naturiste. Je suis navrée d’avouer que j’ai été plus qu’impolie avec lui, traitant les naturistes de pervers entre autres. Ce qui me bouleverse est que j’ai appris par la suite que les quatre filles qui ont fait la randonnée dimanche dernier étaient toutes naturistes et que mes idées préconçues du naturisme n’accordaient aucunement avec mon impression d’elles. J’ai donc parlé avec un vicaire de mes amis et je me suis rendue compte que j’ai eu tort d’être aussi méprisante. Par contre, j’aimerais savoir ce qu’une jeune personne pourrait penser de ça, si cela ne te gêne pas trop. »

« En fait, » dit Jocelyne, « quand nous étions montées, tous ensemble, sur l’aller, Famke a laissé échapper qu’elle, Yvette, Chloé et le garçon que nous avions juste rencontré avaient tous fait de l’équitation nu en vacances, en France. Elle dit que la plupart de l’Europe avait une attitude plus ouverte au sujet du corps humain et de la nudité qu’en Grande Bretagne. De ce qu’elle me dit, rien de plus ne se passait à ces centres de vacances que des gens qui s’amusaient comme n’importe qui, sauf sans vêtements. »

« Et si nous transformions les champs arrières en camping naturiste ? Serait-ce un problème, » demanda Emma.

« Je ne serais pas forcée à les regarder, non ? Je ne vois pas où serait le problème, tant qu’ils ne font pas peur aux chevaux. Merde, si nous pourrions convaincre quelques-uns de nous aider lors d’une journée comme celle-ci, je les laisserais même nettoyer les écuries tous nus. »

« Tantôt…, » dit Emma, « je n’étais pas… j’avais chaud. »

« Je te l’ai déjà dit. Ça n’aurait rien fait si tu l’étais… mais tu ne l’étais pas, donc… »
-O-O-
Répondre