Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

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Chapitre 11 ; Le Cercle de la Vie
Partie 7

Mike ne dormait qu’à moitié. Il avait encore mal après avoir passé au bistouri pour éviter de mettre Beth de nouveau enceinte. Un pensée fougasse lui traversa l’esprit ; ils auraient pu attendre que le bébé soit né. Cette pensée le réveilla complètement. Ça ne devrait plus tarder maintenant ; c »était déjà la mi-novembre. Il se tourna de côté et se mit à son aise. Pendant qu’il était à s’endormir de nouveau, il semblait qu’il entendit quelqu’un haleter mais peut-être rêva-t-il déjà. Il y avait une pause puis il se faisait secouer.

Mike… Mike, c’est maintenant, » dit Beth, anxieuse.

« Hmmm ? Quoi ? T’es certaine ? demanda Mike en s’étirant vers la lumière.

« Ça fait peut-être seize ans mais je sais reconnaître une contraction quand j’en ressens une ! »

« Bon, d’accord, calme-toi. Je te donne tes vêtements et j’irai partir l’auto et la faire réchauffer pendant que toi, tu te prépares. »

« Regardes l’heure ; une heure du mat, » continua Mike. « On dirait que celui-ci nous prépare un avant-goût des nuits sans sommeil. »

Mike savait que Beth détestait de se faire obséder sur elle. Elle pouvait s’habiller elle-même et se rendre d’elle-même jusqu’à la voiture. S’il était là, il serait plutôt dans le chemin donc il ramassa le sac de nécessités et le porta jusqu’à la voiture puis il partit la voiture et le recula jusqu’à la porte. Il rentra alors pour sortir Scott du lit.

Scott était déjà debout et à ranger son uniforme scolaire dans son sac d’école. Il enfila alors un jogging et une paire d’espadrilles, ramassa un sac de couchage et son sac et descendit vers la voiture.

Malgré sa personnalité indépendante, Beth prit le bras de Mike pour se rendre à la voiture. Même si la taille de la monospace ne fut aucunement nécessaire, elle fut contente que Mike l’ait choisit plutôt que la trois portes ; il était beaucoup plus facile d’embarquer dans le siège du passager.

Mike plaça son cellulaire dans son support et composa le numéro de Mark et Susan avant de quitter l’entrée. Cela à sonné plusieurs coups avant que Susan finit par répondre.

« Allo…, » dit Susan, encore endormie.

« Salut, Susan. C’est Mike. Nous sommes en chemin vers la salle d’accouchement. »

À l’autre bout, Susan, maintenant tout-à-fait réveillée, appela « Mark, le bébé arrive. »

« Allez-vous déposer Scott chez nous, » demanda Susan à Mike.

« Nous allons installer Beth en premier et puis je vais emmener Scott avant de retourner vers Beth. »

« D’accord. Nous allons nous lever maintenant et nous préparer un café et nous te verrons dans un peu, » dit Susan.

« C’est ça. À plus, » dit Mike et coupa la communication.
-O-O-
Beth était en train d’accoucher pour déjà six heures avant qu’elle soit suffisamment dilatée pour indiquer que la naissance fut imminente. Ce faisait un bout qu’elle fut assise dans la chaise de travail pendant que l’on prenait les mensurations finales. Mike était debout à côté d’elle au niveau de la taille et tenait sa main et, à chaque contraction, elle sera ses doigts. Ça lui sembla une éternité avant que la sage-femme annonça que la tête du bébé était visible et dit à Beth de pousser, rappelant à Mike et elle comment respirer.

« La tête est sortie. Excellent, Beth. Maintenant, j’ai besoin que tu donne une dernière grande poussée. Prête… maintenant ! Pousse, » dit la sage-femme.

Beth grinça ses dents et cria avec l’effort, tout en écrasant la main de Mike.

« Ça y est… c’est une fille. »

La sage-femme étira le cordon ombilical et invita Mike de le couper, comme il l’avait fait pour ses deux autres enfants. Mike coupa et la sage-femme prit le bébé pour l’emmener vers le poste de travail à l’autre côté de la salle d’accouchement. Le bébé commença à crier quand elle fut déposé sur la balance.

« Notre demoiselle a des choses à dire, » remarqua Beth quand Mike est revenu à ses côtés.

Un deuxième membre du personnel d’accouchement s’occupa à nettoyer Beth et lui offrit une débarbouillette pour s’essuyer le visage.

« Elle pèse trois virgule trois kilos. Ça, ça fait sept livres cinq onces si vous le préfériez en impérial, » dit la sage-femme de par-dessus son épaule. Elle continua à faire son examen, à prendre des mesures et puis, commença à la nettoyer.

« Je sais que nous avions discuté d’un nom, » dit Mike, « mais as-tu vu l’heure ? Le soleil est sur le point de ce lever. »

« Je sais qu’est-ce que tu penses, » dit Beth. « Vas-y. »

Beth embrassa Mike rapidement mais donna tout son attention à la sage-femme quand elle revint et ramena la nouveau-né, enveloppée dans une serviette.

« Avons-nous un nom pour la petite, » demanda la sage-femme.

« Je crois que oui mais c’est à Mike de le dire, » dit Beth.

Beth avait refusé la blouse d’hôpital donc il n’y avait pas d’entrave entre ses seins et sa fille quand celle-ci fut déposée sur sa poitrine. Beth retira la serviette pour que le bébé soit en contact direct avec sa peau. Le bébé arrêta de pleurer et, après quelques instants, se tourna vers le mamelon gauche de Beth et commença à téter.

Mike enveloppa son bras au tour de l’épaule de Beth. « Monde, j’aimerais vous présenter Mademoiselle Dawn Lowry, née ce vendredi, le quinze novembre à sept heures trente-cinq du matin, avec tous ces doigts et ses orteils.
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Fin du chapitre
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Chapitre 12 ; Le Gouffre
Partie 1


C’était la fin d’un autre jeudi au collège pour Jess et elle rangea ses matériaux et ses outils pour son cours d’arts plastiques de niveau ‘A’. Le lendemain, elle assemblerait son portfolio pour son évaluation finale ; aujourd’hui, elle s’est concentrée de vérifier son travail pour s’assurer que tout soit complet. C’était son tour pour conduire alors Chloé l’attendait après avoir passé la dernière heure à la bibliothèque. Puisque le ciel était couvert, elles s’étaient entendues qu’elles iraient dans le sauna chez elle plutôt que le bain tourbillon extérieure des Evesham. Avant de monter dans la voiture, elle composa le numéro du système informatique de la maison. Quand elle a eu la connexion, elle composa la séquence numérique qui programmerait le sauna à s’allumer après dix minutes, pour qu’il soit à la température voulue à leur arrivée.

Quand Jess approcha le portique, celui-ci et le garage ouvrirent, leur permettant d’entrer, puis referma de nouveau quand Jess appuya sur le contrôle à distance, ce qui débloqua également la porte d’entrée. Chloé et Jess se rendirent à la chambre de Jess, où elles se déshabillèrent et prirent des serviettes et revinrent par la cuisine et le salon pour passer par la salle d’eau et se rendre au sauna à la chaleur invitante. Elles étendirent leurs serviettes sur les bancs supérieurs et s’installèrent pour laisser les tensions de la journée s’évaporer de leurs corps.

« Viendras-tu regarder Scott lors de sa course à Bury, samedi soir, » demanda Chloé à Jess.

« Non, je suis désolé, » répondit Jess. « Tu te souviens que je t’avais dit que Stuart et moi irions faire une sortie avec Donna et Nick ? J’en reviens pas que Nick l’ait convaincue d’aller visiter le Musée de la Science. »

« Oh, c’est vrai. Dommage. C’est la seule fois qu’il fera une course aussi proche de la maison. Je lui ai dit que j’irais l’encourager et que nous irions sortir ensemble par après. »

« Comment ça se passe-t-il avec Scott ces temps-ci ? Ça me semble que ça fait des siècles que Stuart et moi avons pris le temps pour jaser avec vous deux. »

« Pour être franche, Jess, je ne pourrais te le dire. Nous fréquentons le même collège mais avec nos horaires respectifs et moi, qui, en plus, doit faire le saute-mouton entre les différents campus, j’arrive à peine de le voir d’une fin de semaine à l’autre. Sur ça, il a ses courses de vélo qui l’amène d’un but du pays à l’autre. Il n’arrête plus jamais après une randonnée, non plus. Quand nous prenons le temps pour étudier ensemble, il ne se déshabille plus donc quand nous nous collons, c’est comme je n’arrive plus à sentir sa présence. »

« Ne faites-vous plus de vélo ensemble, » demanda Jess.

« Nous n’avions plus fait du vélo ensemble depuis que la gang d’Europe est venue en visite à Pacques de la dixième année. Mon vélo va être trop petit pour moi maintenant. De plus, Scot est devenu beaucoup trop fort pour moi ; vouloir rester à sa hauteur serait une honte. » Chloé arrêta. « Jess…, je crois que je suis en train de le perdre. »

« Oh, non, ça ne se peut pas ! C’est quoi qui t’amène à croire ça, » demanda Jess en lui prenant la main.

« Comme je te l’ai dit, je n’arrive plus à sentir son corps contre le mien quand nous sommes ensemble, donc, peut-être c’est la même chose pour lui et qu’il oublie comment nous nous aimions. Aussi, je l’ai vu tenir la main d’une fille dans son club de vélo. C’est comme il fréquente deux mondes distincts, l’un pour le naturisme, l’autre pour le vélo. Ç’a l’air que le monde du cyclisme prend les devants et que je vais le perdre pour cette fille. »

« Chloé, ne penses-tu pas que t’es à additionner deux et deux afin d’obtenir cinq ? Allez, dis-moi ce tu as vu vraiment. »

« Une fois quand Maman m’emmenait magasiner à Bolton, je les ai vu lors d’une randonnée… Juste avant de se quitter, ils se sont tenu la main, pour un bref instant. J’ai voulu lui en parler mais j’ai eu la trouille et je l’ai chassé de mon esprit. »

« Ça, ça pourrais n’être qu’un simple geste d’amitié. Si tu les avais vus en train de se bécoter, alors là, j’aurais pu dire que t’avais raison de t’inquiéter. Ce que vous avez, toi et Scott, la confiance et la complicité… ne penses-tu pas que ce serait plus fort qu’une attirance passagère pour une autre fille ? »

« Je ne le sais plus, Jess, peut-être je me trompe de fond en comble. Ce que je sais, par contre, c’est que si je me sens ainsi, qu’avec les quelques jours que nous ne nous voyons pas, nous ne survivrons pas l’université. »

« Je pense que tu fais fausse route, » dit Jess. « Je ne connais pas Scott aussi intensément que toi, tu peux le connaître, mais je connais ses sentiments tout aussi bien que toi et, depuis vos débuts, la confiance qu’il a pour toi est primordiale. Vous n’avez besoin que de vous accorder du temps ensemble, tu vas voir. Écoutes, tu vas devoir abandonner ton équitation de toute façon en allant à l’université. Pour quoi ne pas la laisser tomber maintenant et prendre ce temps-là pour être avec Scott ? »

« T’as raison. Mon équitation nuit tout autant que le vélo de Scott mais, pour moi, l’équitation n’a jamais été plus qu’un loisir tandis que Scott vise une carrière de coureur professionnel. J’en parlerai à Emma demain, après les cours du soir. Je suis certaine qu’elle comprendra.
-O-O-
Pendant ce temps, Scott termina sa dernière session d’entraînement avant la course de samedi. Aillant terminé ses examens, il était libre de faire ce qu’il voulait mais cela lui semblait que ça ne concordait jamais avec les désirs ou l’emploi de temps de Chloé. Chloé serait sans doute à l’école équestre, soit à aider Emma lors de ses cours ou à pratiquer elle-même. Aussitôt qu’il eut pris sa douche et s’était habillé, il envoya un texto à Stuart pour voir s’il était disponible. Peu après, Stuart lui répondit qu’il était rentré et n’avait rien sur le programme alors, Scott emprunta la voiture de sa mère et s’est rendu à Heywood.

« Dis, ça ne t’as pris de temps, » dit Stuart en ouvrant la porte à Scott. « Ah, je vois… tu n’es pas en vélo. »

« Non, » confirma Scott. « J’ai terminé mon entraînement pour aujourd’hui et je me dois de me reposer en vue du circuit carnaval en ville samedi. »

« Je vois. Veux-tu te débarrasser de tes affaires et voir si t’arriveras enfin à me battre au Grand Prix Racing sur le Xbox ? »

« Le Xbox me tente mais, malheureusement, je dois rester habillé. Les premières couches sont des vêtements de contention ; ils aident à mitiger les dommages musculaires et accélérer la guérison suite aux sessions d’entraînement intensives. Je dois les porter jusqu’à aller au lit. J’ai même entendu dire que certains entraîneurs recommandent même de les porter au lit mais je ne veux pas aller jusqu’à là. Et je dois porter mon jogging car, pour une raison que je ne saisis pas, je gèle comme une crotte quand je ne porte que cette maudite combinaison de contention. J’ai quasiment le gout de fêter quand c’est une journée-repos et je peux me promener nu de nouveau. »

« Bon, d’accord, » dit Stuart. « Bon, j’ai déjà installé la console donc nous sommes prêts à partir. »

Ils partirent le jeu mais, très bientôt, Stuart s’apercevait que les pensées de Scott étaient ailleurs.

« Qu’y a-t-il, Chum, » demanda-t-il en arrêtant le jeu. « Tu ne semble pas être là ? »

« C’est Chloé, » dit Scott avec un profond soupir. « Je crois qu’elle est sur le point de me laisser tomber. »

Stuart ne dit rien pendant qu’ils se levaient du plancher pour s’assoir sur le divan mais Scott sut que les questions y étaient tout de même.

« C’est comme elle n’a plus de temps pour moi, avec tout l’équitation qu’elle fait. Je sais que mon propre emploi du temps est chargé à bloc mais chaque fois que j’ai un jour de repos, et que je puisse être avec elle, elle semble être au centre d’équitation. Peu après que nous avions commencé à sortir ensemble, elle commença à faire du vélo pour partager mes intérêts mais, depuis mon accident, nous n’avons que cette fois où nous avions rencontré Donna et Nicole, tous ensembles, à Bury. C’est vraiment dommage, car jadis, elle était une cycliste forte et confiante et elle semblait vraiment aimer ça. »

« Avant, quand nous nous collions, elle souriait et je pouvais voir l’agrément dans ses yeux. Là, tout ce que je vois c’est la tristesse. Il y a quelque chose qui manque, Stuart, et je ne sais aucunement que c’est. »

« Chum, ce n’est pas à moi que tu devrais dire ça mais à Chloé. Tu as ta course samedi et, après ça, tu me dis que vous êtes sensé sortir. Profites-en pour lui parler cœur à cœur. »
-O-O-
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Chapitre 12 ; Le Gouffre
Partie 2


Scott se sentit électrifié. C’était sa première victoire dans une course contre un tel groupe de cyclistes de haut niveau, avec, en plus, la prime que c’était son propre club qui l’eut organisé, le long des rues du centre-ville de Bury. Encore mieux, il avait eu gain de cause contre le champion en titre de la course cycliste britannique, chose qu’il devait faire puisqu’il n’avait pas encore développé la technique de la poussée finale que d’autres cyclistes, plus expérimentés, maîtrisaient. Scott fonctionna sous encore un autre désavantage… puisque son anniversaire était en septembre, il se trouva parmi les seniors du classement moindre de 23 ans pour la plus grosse partie de la saison tandis qu’il n’avait pas encore atteint ses dix-neuf ans.
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Une échappée s’était formée, rassemblant la plupart des cyclistes principaux. Scott attendit que l’écart était tellement grand que tout autre aurait pensé que le refermer fut hors de question avant de partir à la poursuite. Sa démarche fut impeccable ; il rattrapa le groupe avec assez de tours de circuits en réserve pour retrouver ses forces et entreprendre une attaque lui-même, plus loin encore que les sprinteurs d’expérience auraient préféré partir. Un autre couseur à long-cours tenta de dépasser Scott mais il se brula avant d’atteindre son but. Les sprinteurs d’expérience se regardèrent, aucun d’eux voulant être celui qui se sacrifia en se vidant avant l’arrivée. Tout possiblement, aussi, ils faisaient fi de la témérité de Scott à cause de sa jeunesse. À la fin, toutefois, ils se trouvèrent tous la face dans la boue car le meilleur d’eux ne put arriver que deux longueurs de vélo derrière.

À mesure que Scott ralentit doucement, il reçut tape après tape sur le dos en guise de félicitations pour une performance hors-paire. Scott secoua les mains des autres coureurs, acceptant leurs félicitations avec humilité. Quand les résultats furent annoncés sur les bigophones, ses coéquipiers se sont groupés autour de lui dans l’écurie pour partager sa gloire. En déposant son vélo, prêt à l’installer dans son appareil d’entraînement pour son cycle de refroidissement, il sentit une ferme poignée de main sur son épaule. Tournant, il se trouva à être fermement embrassé sur la bouche. Chloé ? Non, c’était une fille de son club. Scott se trouva figé pour un instant puis la repoussa.

« Allison… ! C’est trop, » cria Scott, surprit.

« Oh Scott, je ne faisais que te féliciter, espèce de rabat-joie, » dit-elle

« Bon, nous sommes amis, d’accord, mais pas plus. Les becs sont pour ma blonde. »

« Ah, bon, t’as une blonde. Navrée, je ne le savais pas… après tout, t’es tellement pris par ton cyclisme. »

« N’en penses plus, » dit Scott. « Elle et moi sommes ensemble depuis longtemps et nous partageons une complicité que je pourrais expliquer. »

« Mais je ne la vois jamais lors de tes courses, même celles de la ligue locale. »

« Nous avons, tous les deux, été pris avec nos cours de niveau ‘A’ et elle a aussi ses activités donc je n’allais pas insister qu’elle vient me regarder courser. Elle est ici, quelque part, ce soir, par contre. »

Scott fixa son vélo dans son appareil et commença la routine visée à chasser l’accumulation d’acide lactique de ses muscles pendant qu’Alison s’éloigna. Où était Chloé ? Elle avait dit qu’elle serait là pour la fin. Elle y était tantôt. Il l’aurait appelée mais son téléphone était dans son sac au centre récréatif qui servait comme base pour l’équipe. Ils avaient été sensés fêter la fin des examens mais où était-elle ?

Au moment que Scott termina sa routine de refroidissement de neuf minutes, Mike arriva pour féliciter son fils et pour ramener son équipement vers l’auto. Scott vérifia auprès de son père mais il n’avait pas vu Chloé, non plus. Ils étaient sur le point de partir quand Scott vit l’entraîneur de l’équipe junior national passer.

« Hé, » appela Scott, offusqué par le manque de civisme de l’homme qui dédaigna lui féliciter.

L’homme arrêta et se retourna.

« Ceci n’est pas mon terrain habituel, » continua Scott, « mais ça fait quatre fois maintenant que le laisse tes poulains de l’académie dans la poussière, autant à plat que dans les collines. Je veux savoir pourquoi je n’ai jamais reçu d’appel pour rejoindre l’équipe nationale. »

« Lowry, » commença l’homme, « nous avions regardé tes statistiques et nous avons découvert que tu t’évanouissais en plein milieu de la saison. Si t’avais été sérieusement intéressé par une place sur l’équipe nationale, tu te serais arrangé pour être disponible. »

« Ça fait deux ans que je suis au collège, » répliqua Scott. « Pendant ce temps, je me suis entraîné et j’ai coursé indépendamment. Les vacances d’été étaient les seuls moments où je pouvais passer du temps avec ma famille et mes amis. Si quelqu’un me l’avais demandé, j’aurais essayé d’organiser ma cédule autrement. Mais non, pas un mot. Bien, c’est trop tard ; je suis dans la catégorie ‘moindre que 23’ maintenant et t’as manqué ta chance. Je crois que mes résultats des deux dernières années parlent d’eux-mêmes. »

« En août… t’aurais dû te rendre disponible en août, » dit l’homme et partit.

Scott roula doucement à côté de son père qui porta l’appareil replié.

« Ce qu’il disait par rapport au mois d’août, » dit Scott à son père, « ce n’était qu’une excuse bidon. »

« Ouais, » dit Mike. « Tu sais, n’est-ce pas, que tous les coureurs de l’académie sont des ressortants du programme de course sur piste ? T’aurais peut-être dû laisser tomber la ligue de course sur route du mardi soir pour la ligue de course sur piste au Vélodrome de Manchester. »

« Je ne sais pas, » dit Scott. « L’idée de courir à une telle proximité d’autres avec des vélos sans freins me fait peur et je n’aurais pas voulu que tu dépenses de l’argent pour un vélo uniquement bon pour la piste. »

« Bien, t’es dû pour encore une mise à niveau pour ton vélo de route. Nous n’aurons peut-être pas à nos inquiéter de cette dépense si t’arrives à décrocher un contrat avec une équipe professionnelle domestique pour l’année prochaine. »

« C’est vrai, encore quelques points de plus sur mon permis et je me trouverai dans la catégorie élite. J’ai déjà eu des commentaires plus qu’élogieuses des gérants de quelques unes des équipes secondaires mais il va falloir discuter sérieusement au sujet du genre de support que je recevrai, c’est-à-dire, si jamais ils me font une offre concrète. »

Au centre récréatif, Scott récupéra son permis avant de prendre sa douche et de se changer tandis que Mike chargea le vélo et l’appareil dans le monospace et attendit puisque, maintenant, Scott et lui retournerait à l a maison ensemble.

Scott dut s’essuyer avec beaucoup d’attention après sa douche car enfiler son combiné de contention qu’il devait porter était un véritable enfer si sa peau était le moindrement humide. Il aurait préféré se détendre sans aucun vêtement du tout rendu chez lui mais ces vêtements furent dorénavant partie de sa vie. Comme d’habitude, il enfila son ensemble de jogging par-dessus pour tenter d’éviter de trembler comme un jouet à ressort dans vingt minutes. Sortant son téléphone du sac en se dirigeant vers l’auto, il composa le numéro de Chloé.

Dès qu’il ait fini, le message automatisé se fit entendre « L’abonné que vous tentez de rejoindre actuellement n’est pas disponible. Veuillez essayer plus tard. »

Chloé oublia souvent de remettre son téléphone sur la charge ou encore d’acheter des minutes mais Scott était inquiet puisqu’elle s’était volatilisée. Scott essaya de nouveau à mi-chemin et encore rendu à la maison, toujours avec le même message comme résultat. À l’intérieur, il essaya d’autre chose et composa le numéro de Jess. Après quelques sonneries, le message automatisé commença.

« Bonjour, vous avez rejoint le cellulaire de Jess. Je ne peux vous parler pour le moment donc laissez un message. »

Scott attendit le bip. « Salut, Jess, c’est Scott. Je n’ai pas pu retrouver Chloé à la fin de ma course aujourd’hui et je me demandais si toi, tu l’aurais vu. Rappelles-moi, s’il te plaît. »

Mike s’était déshabillé et avait commencé à aider Beth avec le repas mais en entendant le message de Scott, il prit le téléphone fixe et composa le numéro chez Susan et de Mark.

« … »

« Salut, Susan, c’est Mike. Dis, Scott et Chloé se sont manqués après la course. Est-elle là ? »

« … »

« Bon, d’accord. Scott était inquiet ; elle avait complètement disparu. Je le lui dirai. Merci et au revoir. »

À ce moment-là, le cellulaire de Scott sonna et il put voir le nom de Jess sur l’écran. Il décrocha.

« Salut, J… »

« Espèce d’imbécile, » cria Jess. « Ne t’avais-je pas dit dès le début de ne pas lui blesser ? B’en, devines… te mettre à bisouter une autre fille est une façon sans faute de faire justement ça ! Crisse de sans-dessin ! »
-O-O-
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Chapitre 12 ; Le Gouffre
Partie 3


Cela faisait une heure que Chloé était retournée chez elle. Elle avait prit l’album-photo familiale en passant et s’était renfermé dans sa chambre, en claquant la porte. Quand Jess eu passé pour voir comment Scott avait fait dans sa course, elle découvrit Chloé à pleurer dans son lit parmi une pile de photos déchirées. Quand Jess lui toucha à l’épaule, Chloé s’est sauté dans les bras de Jess et s’est fondue en larmes. Cela prit plusieurs minutes avant que Chloé put se maîtriser.
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« Jai vu Scott bécoter la fille de son club. Je t’avais dit qu’il vivait dans deux mondes différents, l’un pour moi et le naturisme, l’aitre pour le cyclisme et elle. Bien, le monde du cyclisme était plus fort et elle a gagné. Mais regarde ce qu’il ma fait faire… »

Chloé lui passa une photo déchirée. C’en était une de Chloé, Scott et George ensemble. En voulant arracher Scott, elle s’était en même temps déchirée de son grand-père. Jess comprit à quel point ça dut lui faire mal.

« Bien, » dit Jess, en ramassant son cellulaire de la table de chevet de Chloé où elle l’avait déposé. « J’ai deux mots à lui dire ! »
-O-O-
Deux heures ont passé depuis que Jess ait téléphoné Scott. Pendant ce temps, Scott eut tenté vainement de rejoindre Jess mais, de toute évidence, elle avait bloqué son numéro. Il lui fallu essayer d’autre chose donc il appela Stuart.

« Hé, Scott. Et puis, comment ç’a été, » demanda Stuart en décrochant.

« J’ai gagné mais je ne veux pas parler de ça, » répondit Scott.

« Oh ? Que ce passe-t-il ? »

« C’est de la bouillée pour les chats, merde ! À la fin de la course, une des filles du club c’est approchée et m’a donné un gros bec pour me féliciter. Je te jure, elle m’a poigné par surprise ; aussitôt que me suis séparé d’elle je lui ai dit que j’avais une blonde et que le bec était de trop. Mais c’était trop tard – Chloé l’avait vu et maintenant, ni elle, ni Jess veulent me parler. »

« Calvaire... »

« Pourrais-tu faire quelque chose pour moi ? Parle à Jess et dis-lui ce que je viens de te raconter. La seule façon que j’ai pour faire Chloé voir la vérité est si j’emmène Jess de mon bord. »

« D’accord, » dit Stuart, « je te rappelles dès que lui aurais parlé… Dis, que fais-tu pour cet été ? Nous ne pourrons vous laisser vous détruire pendant les deux semaines que nous serons en France. »

« Bien, nous arrivons à la fin juin donc, si tout va bien, j’arriverai à faire Chloé voir raison avant ce temps-là mis il se pourrait fort bien que je ne pourrais m’y rendre de toute façon. »

« Comment ça, »demanda Stuart.

« Ouais, l’entraîneur de l’équipe junior de British Cycling m’a plus ou moins dit que je n’avais jamais été invité à joindre l’équipe parce que je disparaissais en août. Si je veux être sélectionné pour l’équipe des moindre de 23 ans, je me dois de montrer ma disponibilité. »

« Merde, Chum. Le mois d’août et la France sont ce qui te tiennent en vie. »

« Je le sais, je le sais…, » dit Scott, « Mais que veux-tu que je fasse ? C’était déjà assez pire quand nous avions dus couper nos vacances à deux semaines pour pouvoir appeler les universités dès que nous avions nos résultats. Le cours de kinésiologie à Loughborough est très en demande, donc je dois avoir trois ‘A’ minimum pour avoir une chance d’être accepté, c’est-à-dire, si je n’attrape pas un contrat de course professionnel entretemps. »

« Dis, pour changer le sujet, » continua Scott, « as-tu encore l’idée d’appliquer à la police ? »

« Ouais, j’ai assez lu au sujet de fausses applications de la loi. J’ai pensé qu’il serait mieux d’essayer de changer les choses de l’intérieur. En attendant que mon application soit traité, je vais me trouver un emploi quelque part. »

« C’est dommage que Jess ne veut pas suivre Eddie et devenir avocat, » dit Scott. « Toutefois, elle a démontré toute une doigtée pour les illustrations que mon père lui avait fait faire pour le centre naturiste. Est-ce qu’elle t’a dit qu’il lui a offert un poste comme apprentie dans son entreprise ? »

« Ouais. Elle était toute excitée. Bon, je suis mieux de l’appeler et voir si nous ne pourrions pas démêler ce fouillis. »

« Bonne chance, Chum. On se reparle. À plus. »
-O-O-
Dimanche fut une journée de repos bien méritée pour Scott. Malgré cela, il se devait d’améliorer son rythme de récupération alors il décida de rejoindre son club pour la randonnée sociale de son club qui partait de l’hôtel de ville de Bury. Comme d’habitude pendant la saison des courses, le nombre de cyclistes était réduit et ils n’étaient que douze pour entreprendre la longue pente vers Heywood. Et delà, vers Rochdale et le West Yorkshire, avec un arrêt pour le diner dans le territoire des Sœurs Brontë, dans le bout de Bradford. Le retour exigea de grimper plusieurs pentes rudes à travers les Pennines pour revenir dans le Lancashire. Bien que Scott prenait ça relax, les autres durent forcer pour rester à sa hauteur dans les pentes. Descendant de nouveau par les landes des Pennines de l’ouest, il décida de rebrousser chemin et de retourner vers Edenfield. Faisant le tour du groupe, il secoua la main avec tout ses coéquipiers avent de se détacher.

Il se doutait bien que Chloé ne serait pas au centre naturiste quand il passa sa carte de membre devant le lecteur et ouvrit le portique ; elle serait à accompagner un groupe de randonneurs équestres avec soit Emma ou Jocelyne. Il lui semblait que Chloé passa tout son temps au centre équestre ces jours-ci. Toutefois, Jess y serait et Scott voulut savoir si Stuart avait réussi à la rejoindre. Max permit Scott de garder un sac de voyage sous le comptoir à la réception avec des articles de toilette, des vêtements de rechange et quelques bricoles. Il prit le sac et se dirigea vers les douches. Il était en train de se déshabiller dans le vestiaire quand Jess rentra, elle aussi, et posa une main sur son épaule.

« Scott, pourquoi tu n’as rien dit, » lui demanda-t-elle.

« Si je me souviens bien, la conversation d’hier avait été plutôt bref et unidirectionnelle, » répondit Scott

« Je suis navrée. J’avais comme l’idée qu’elle s’était trompée mais elle était tellement insistante, surtout qu’elle me dit déjà t’avoir vu tenir la main de cette fille. »

« Quoi ? Je n’ai jamais… Quand est-ce qu’elle dit m’avoir vu ? »

« Elle disait qu’elle vous avait vu vous promener ensemble en vélo et que vous vous teniez la main avant de vous vous diriger chacun de votre bord. »

« OH, clisse ! Ça ce n’était pas se tenir la main. Nous nous secouions nos mains. Nous le faisons toujours entre nous suite à une randonnée de groupe, pour se remercier mutuellement d’être de bonne compagnie. C’est une tradition que nous avions hérité de l’un des anciens membres. »

« Bon, pour revenir, as-tu réussi à parler à Chloé suite à l’appel de Stuart, » continua Scott en se mettant sous la douche.

« Non, il était tard quand Stuart m’a appelé et Chloé est sortie tôt ce matin, alors je n’ai pas encore eu l’occasion. Tiens, laisse-moi faire ton dos »

Scott passa sa débarbouillette à Jess et prit sa bouteille de shampoing. Pendant qu’il faisait ses cheveux, Jess lui faisait le dos jusqu’aux reins. Ils continuèrent discuter de la façon Jess devrait approcher Chloé pendant qu’ils s’essuyèrent et sortirent vers le soleil. Scott sortit une couverture de son sac et l’étendit sur la pelouse. Jess et lui prirent position avec Jess qui lui offrit de lui crémer le dos tout comme elle l’avait offert de le laver.

Entretemps, Chloé était revenue de sa randonnée et se sentit seule. Sachant que Jess serait au centre, elle débarra le portique avec sa carte et entra. Aussitôt qu’elle avait contourné le muret, elle vit Jess occupé avec le dos de Scott.

En se retournant pour rentrer à la maison, Jess sentit le mouvement du coin de l’œil et sauta sur ses pieds pour la rattraper mais Chloé était de retour dans le domaine textile du centre équestre avant que Jess a pu le rejoindre, coupant la poursuite. Chagrinée, Jess se retourna vers Scott.

« Les choses ne font qu’empirer, » dit-elle.

« Écoutes, Jess, je suis navré. Je n’aurais pas dû venir ici cet après-midi, » dit Scott

« Non, t’es parfaitement dans tes droits pour être ici. Si elle est tellement décidé de te laisser tomber suite à un malentendu, c’est son problème. »

« Non, Jess… Vas la rejoindre, s’il te plaît. Même si elle s’est trompée, elle a besoin d’une amie. Dis-lui ce que t’as entendu et que je veux lui parler pour m’expliquer. Rappelles-moi plus tard pour me dire comment ça s’est passé. »
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Chapitre 12 ; Le Gouffre
Partie 4


Le mois de juin devint le mois de juillet mais le froid entre Scott et Chloé ne s’est aucunement estompée. Jess avait réussi à rétablir des liens avec Chloé mais Chloé avait insisté que Jess ne prononce plus son nom. Jess protesta et tenta de mettre en évidence la défense de Scott mais Chloé fit la sourde oreille. Scott avait même essayé de passer par ses parents, qui crurent que Chloé finirait par voir raison mais rien ne sembla fonctionner.

Il devint difficile pour Scott de maintenir sa routine. Il avait un but ; avec trois cents points d’accumulés, il atteindrait la classe élite ce qui lui ouvrirait le chemin vers un contrat avec l’une des équipes professionnelles de la Grande Bretagne mais son cœur n’y était plus. Son classement commença à baisser, malgré des sessions d’entraînement supplémentaires. Son coach lui jugea surentraîné et lui ordonna une période de repos total. Scott arrêta complètement pour une semaine, croyant que cela dissiperait la fatigue accumulée mais quand il reprit sa routine, il n’était plus du tout motivé.

À la fin de juillet, Scott écrit à ses amis pour leur dire qu’il ne serait pas au rendez-vous pour les vacances ; la première fois en onze ans. Il devait participer aux courses dans le but de récolter tous les points qu’il pourrait. Mike et Beth aussi avaient préféré annuler le voyage également et de rester chez eux car en plus du standing de Scott, Mike avait un carnet de commandes chargé et puisque Dawn n’avait pas encore tout-à-fait trois ans, elle serait trop jeune pour apprécier le voyage. En plus, Beth avait choisit de prendre un congé sans solde jusqu’au moment que Dawn commencerait la maternelle dans deux ans, donc le budget familial ne pouvait pas vraiment subir la charge d’un voyage à l’étranger.

À la mi-août, au moment que les Lowry seraient normalement en route vers le sud, Scott était couché dans un hamac avec Dawn au soleil, en train de lui lire un conte de fées. Sa petite sœur serait presqu’une copie conforme d’Anne à cet âge si on se fia aux vieilles photos familiales. Tandis que Dawn s’endormit tranquillement, collée contre la peau nue de son frère, Scott tourna son attention vers les choix qu’il avait à sa disposition. Son rêve de rejoindre les rangs professionnels était en train de s’évanouir ; il n’arriva plus à surmonter la charge de travail que cela demandait et il n’avait plus la passion du cyclisme qu’il avait jadis. Le lendemain, les résultats de ses examens de niveau ‘A’ seraient publiés alors il saura vers quel université il se dirigerait.

Quand Beth vint pour reprendre Dawn pour sa collation, Scott monta vers sa chambre ; sa décision fut prise. Sortant ses souliers de vélo de sous son lit, il trouva leur boite et les rangea dans son garde-robe. Il sortit tous ses vêtements de vélo de leurs tiroirs, les seraient dans un sac d’entreposage et les monta dans le grenier. Ses yeux tombèrent sur le bracelet d’identification que Chloé lui avait donné ce premier Noël. Il le ramassa et s’assit sur le lit, sa poitrine saisit par l’émotion. Après un temps, il fit un grand soupir, essuya ses yeux et rangea son bracelet dans le tiroir à chaussettes. L’année prochaine, il serait à l’université et n’aura pas le temps pour du cyclisme.
-O-O-
Le lendemain matin, Scott emprunta la voiture de sa mère et descendit au collège pour aller chercher ses résultats. Nick était réjoui d’avoir obtenu une acceptation en génie mécanique à l’Institut de Science et Technologie de l’Université de Manchester donc il n’aurait pas à déménager trop loin de chez lui. Scott prit le temps de lui féliciter avant de prendre l’ascenseur vers le bureau.

Arrivé à la salle où l’on distribuait les résultats, Scott pu voir plusieurs étudiants se tenant en petits groupes, soit excités et heureux ou encore déçus et en chagrin. Il prit position dans le petit fil, recueillit l’enveloppe avec ses résultats et rejoint un groupe de ses amis de collège. Tirant sur la languette de l’enveloppe, il sortit le bout de papier avec ses notes. Français ; A, Bio ; A, Maths appliquées ; A, Physique ; A. Il avait tout dont il avait besoin et allait appeler Loughborough pour confirmer sa présence et pour réserver son hébergement pour septembre. Ces amis firent le tour pour fêter avec lui puis il partit.

Avant de descendre, il arrêta aux toilettes. Il se regarda dans le miroir pendant qu’il se lava les mains. Il n’avait aucune envie à la fête ; le résultat de ses examens lui sembla, en quelque sorte, vide de sens. Il y avait un grand vide dans sa vie et il avait l’impression de flotter dans le néant. L’année suivante, il devait de se concentrer ; sans s’épivarder. Scott sécha ses mains et se rendit à l’ascenseur.

Les portes de l’ascenseur ouvrirent et Scott entra avec plusieurs autres. Au moment que les portes se fermèrent de nouveau, une main les arrêta. Ce fut Jess, avec Chloé juste derrière. Chloé vit Scott, s’est retournée partit en courant. Scott fonça à travers la foule et partit après elle. Il finit par l’attraper dans le puits d’escaliers à l’étage inférieur.

« Chloé, attends, » cria Scott en la prenant par l’épaule.

« Lâche-moi, » cria-t-elle en retour.

« Écoutes, tu m’as pas dit un mot depuis la journée de la course. Je dois t’expliquer… »

« Je sais que j’ai vu ; toi, en train de bécoter cette fille ! »

« Ce n’est pas du tout ça, qui s’est passé, » dit Scott en baissant le ton.

« C’est pourtant bien ça que c’avait l’air. »

« Je croyais que nous avions confiance l’un dans l’autre, » dit Scott, « mais la première fois que j’ai dû me fier sur cette confiance… Si, si, la seule et unique fois, et que ce passe-t-il ? Je me rends compte que tu ne me fais pas confiance après tout et en plus, tu ne me laisse même pas l’occasion de m’expliquer. Je sais que Jess t’a raconté ce que je lui ai dit mais je dois te le dire moi-même, même si tu ne veux pas me croire. La fille m’a donné un bec ; je ne m’y attendais pas et je lui ai dit que je n’en voulais pas car j’avais déjà une blonde que j’adorais. Ça m’a prit jusqu’à maintenant de pouvoir te parler et si tu ne peux pas me croire, malgré tout le temps que nous avions été ensemble et tout ce que nous avions partagé, alors…, » sa voix brisa, « alors…, je devrais me l’avouer… que c’est fini entre nous. »
Fin du chapitre
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Chapitre 13 ; Champs Élysées
Partie 1


Le téléphone sonna sur la table mais le nageur ne l’entendit pas ; le son de l’eau qui éclaboussa avec le mouvement de ses bras et son coup de pied et le fait d’avoir sa tête dans l’eau s’unirent pour noyer le monde extérieur. La sonnerie eut son écho venant de l’intérieur de la maison alors la femme de ménage est venue dehors pour voir pourquoi on ne décrochait pas. Voyant la forme nue du nageur longer la piscine, elle décrocha, ne voulant pas laisser tomber l’appel.

« Allo ? »*

« … »

« Ah, oui. Il est dans la piscine. Je vais l'appeler pour vous. »*

N’étant pas aussi agile que lors de sa jeunesse, elle ne put pas s’abaisser pour avertir le nageur donc elle prit le balai de la piscine accroché au mur et lui tapa sur la tête avec la brosse quand il approcha de la partie peu profonde. Cela lui sortit de son état second.

« Il s'agit d'un appel téléphonique pour vous. »*

« Merci, Madame Renoir. Je vais le prendre ici. »* Le nageur sortit de la piscine et prit une serviette pour s’essuyer avant que l’air frais lui donna un coup de froid.

Madame Renoir n’était aucunement offensé par la nudité du jeune homme ; il était tellement comme son cher Henri dans sa jeunesse. Elle se souvint de leur vie de couple, vivant dans cette maison de ferme qu’ils louaient maintenant, à nager dans la petite mare à l’autre bout du champ et d’élever leurs enfants. Elle ne rentra pas dans la maison mais commença plutôt à balayer quelques feuilles sur le patio.

L’homme pressa le bouton pour activer le haut-parleur ; il avait besoin de ses deux mains pour s’essuyer. « Allo ? »*

« Hello, c’est Marc au téléphone. » La voix sur le haut-parleur parlait anglais avec un solide accent français.

« Salut, Marc. Comment ça va, » demanda-t-il avec l’accent rondelet du nord-ouest de l’Angleterre.

« Je ne tournerai pas autour du pot. Nous avons besoin de toi à Luxembourg d’ici deux jours. Je sais que nous te gardions en réserve jusqu’à l’année prochaine mais André s’est déchiré un tendon dans un accident et est foutu pour le reste de l’année. J’ai besoin de toi comme domestique principal pour Jérôme. Emmènes-toi et ton meilleur vélo à Luxembourg. Nous nous occuperons d’avoir ton vélo de course contre-la-montre tout prêt pour que tu puisses l’essayer avant le prologue. David sera ton Directeur Sportif, donc appelles-le pour finaliser les détails. Compris ? »

« Oui, compris. »

Mais le jeune homme n’était pas du tout certain d’avoir compris quand son Gérant d’Équipe raccrocha. De toute évidence, c’était d’une importance primordiale mais pour que le grand patron de l’appeler directement plutôt que d’avoir le Directeur Sportif choisi pour la course de le faire ? Ça valait la une. Sa tête tourna avec l’énormité des implications. Ce n’était pas juste énorme, c’était la culmination de tout dont il avait rêvé en tant que cycliste. Il avait le goût de crier à tue-tête mais cela ne ferait qu’apeurer sa vieille dame qui était son propriétaire. Il a dû s’appuyer sur la table pour quelques instants avant de pouvoir se tenir debout de nouveau.

Il allait appeler sa famille et ses amis pour leur dire que son rêve allait se réaliser mais, pour le moment, il n’y avait que sa propriétaire et femme de ménage. « Mme Renoir…, c’est le Tour, je vais faire le Tour de France. »*

Madame Renoir approcha. « Oh, magnifique ! Félicitations ! »* Elle lui dit quelques mots à moitié étouffés en lui faisant une accolade et lui donnant une triple bise pleins de larmes. « Je dois appeler Henri et lui l’annoncer. »* Sur ce, elle lâcha prise et se dépêcha vers l’intérieur.

Il devait se préparer. Il gardait toujours un sac de voyage prêt à partir dans la salle de lavage mais le Tour allait durer trois semaines alors un seul sac ne suffirait jamais. Il devait paqueter trois ensembles de course pour compenser pour les délais lors du lavage, ainsi que quatre autres pour remplacer ceux qui seraient endommagé lors de collisions ; disons dix ensembles en tout. Il aura besoin de quatre ensembles de contention ainsi que trois ensembles de détente dans les couleurs de l’équipe, y inclut des souliers. Il amènerait ses deux paires de souliers de vélo et sortirait une troisième paire de sa boite. La valise était en haut.

Mais, avant tout ; il devait emballer son vélo dans sa caisse, prêt pour le vol vers Luxembourg. Se rendant à son gymnase derrière le garage, il descendit le vélo rouge de marque Time de ses crochets, la déposa doucement, passa ses doigts sur la barre supérieure et médita sur sa destiné. Ce n’était pas son vieil ami qui l’a accompagné lors des étapes du classement national ; celui-là était rangé, tout propre et apprécié, dans le garage de ses parents. Ce vélo-ci était un camarade, un partenaire, un pro que l’équipe pourrait abandonner et remplacer à tout moment. Cependant, dorénavant, il aurait un destin, avec lui. Ses doigts caressèrent le petit drapeau ‘Union Jack’ et la plaque avec le nom de son pilote ; ‘Scott Lowry’.
-O-O-
« Dieu merci que ce matin est enfin terminé ! » Chloé claqua la porte de leur appartement à Paris.

« Qu’y a-t-il, » demanda Yvette, étendue nue sur le divan, à passer les canaux de la télé en revue.

« Ce n’est pas du tout comme je l’avais imaginé, à conduire des morons incultes et unilingues anglais le long des attractions touristiques de Paris. »

Chloé enleva son veston, envoya ses souliers vers un coin, défit sa jupe et déboutonna sa blouse. Ramassant le tout, elle alla les déposer dans la chambre à coucher et revint.

« C’est quand même mieux que d’avoir à repousser les avances de ces ados britanniques alcoolisés et en chaleur à Ibiza, là où le seul moment que j’avais l’occasion de parler espagnol était au moment que j’au dû sortir leurs culs de geôle ou de faire panser les blessures qu’ils s’étaient infligées eux-mêmes. Je tremble encore de dégout quand je pense aux fois j’avais essayé de me détendre à la plage naturiste et que ces cons eurent l’idée de venir se rincer l’œil. »

« Tu m’avais dit que t’as quand même eu quelques reconvertis. »

« Voyons donc ! Tu sais bien qu’est-ce qu’ils avaient en tête pour la soirée. »

À ce moment-là, ils entendirent un cri de détresse venant de l’appartement d’en face par la fenêtre ouverte et elles entendirent deux voix masculines sacrer. Un instant plus tard, on cogna à la porte.

« Yvette, c’est Pierre. Pourrais-tu nous faire une faveur ? »

Sachant qui s’était, Chloé ouvrit la porte et laissa entrer Pierre, leur voisin de palier, un jeune artiste barbu aux cheveux bruns en broussaille et le chum à Yvette. Derrière lui était Jean, son coloc ; un jeune journaliste au traits étroits avec des cheveux courts foncés et des yeux profonds. Pierre se sentit tout-à-fait à-l’aise avec la nudité de Chloé et d’Yvette mais pour Jean, ce fut une bataille constante de garder ses yeux là où ils devraient être.

« Notre télé vient juste de sauter et il y une attaque décisive en marche lors de la dernière journée en montagne. Nous avons besoin de voir comment ça se termine. »

Yvette ramena la télé vers le canal 2 pendant que Pierre se déshabilla pour rejoindre Yvette sur le divan. Jean resta habillé mais prit un sofa. En bonne hôtesse, Chloé leur sortit une bière du frigo. Yvette avait déjà un boc de café devant elle. Chloé ne resterait pas longtemps ; elle ne suivait pas les courses de cyclistes, pas depuis… non, elle ne voulait aucunement revivre ça. Malgré cela, elle resta debout et écouta le commentaire.

« Le jeune de vingt-trois ans n’est qu’à sa deuxième année avec une équipe de la UCI World Tour et ceci est son tout premier Tour de France. L’équipe Arc-en-ciel ont acheté son contrat de NetApp-Endura, voyant en lui en véritable cheval de traie. Il était à apprendre le métier, servant en tant que domestique jusqu’ici, amenant des imperméables, des bouteilles d’eau, de la nourriture et agissant en tant que garde du corps pour les coureurs principaux. C’est quand même incroyable qu’il sut maintenir une telle position dans les standings car son rôle est essentiellement de se sacrifier pour le bien-être de son chef d’équipe pendant les courses en montagne. Évidemment tout a changé du fond en comble il y a deux jours quand Arc-en-ciel a perdu son coureur vedette dans ce terrible accident, qui résulta avec Jérôme Francis sur le carreau avec la clavicule cassée pendant qu’il porta le maillot jaune. Je ne sais pas si les autres gérants eurent imaginé la chose mais Arc-en-ciel a une chance réaliste de se retrouver avec le maillot blanc du meilleur jeune pilote parmi les cendres de la compétition de cette année, en plus d’une victoire d’étape plus que probable… »

Chloé devait se préparer pour le lendemain. Allant vers la cuisine, elle sortit le fer à repasser et la planche et mit le fer à réchauffer et, en attendant, elle s’est servit une tasse de café de la cafetière qu’Yvette avait préparé. Elle chercha sa blouse et sa jupe de la chambre et étendit la blouse sur la planche. Elle attendit encore quelque temps et buvait son café pour que le fer soit assez chaud et elle s’est mise à repasser sa blouse et sa jupe. Ses souliers avaient besoin d’être nettoyés également donc, après avoir débranché le fer, elle s’est mise à brosser ses escarpins et de leur appliquer une couche de cire noire, puis elle s’est étendue au soleil sur leur petite terrasse sur le toit. Puisqu’Yvette était occupée avec son chum et son coloc, elle avait la terrasse pour elle seule mais elle n’arriva pas à se détendre entièrement avec le bruit du commentaire venant de la télé.

« Pas depuis l’époque de Charles Gaul, l’Ange des Montagnes, a-t-on vu quelqu’un prendre son envol d’une façon aussi passionnée. Il attaqua ses deux compagnons d’échappée sur la dernière montée et ils ont fait l’erreur de se regarder sans rien faire, ne sachant pas à quel point Lowry est un ace de la montagne. Il arrive maintenant au dernier kilomètre, seul… »

« Quoi… ? » Chloé se leva de sa chaise longue et retourna au salon.

« Chloé, je ne l’avais pas reconnu, » dit Yvette. « C’est Scott. »

« Quoi ? Vous le connaissez, » demanda Jean.

« Oui, » répondit Yvette, « il était le chum de Chloé jusqu’à leur universitaire. »

Chloé ne pouvait regarder ; elle dut se sauver. « Nous avons besoin de lait, » dit-elle, en courant vers sa chambre pour aller chercher shorts, tee-shirt, sandales et bourse et sortir du flat. Tellement vite qu’elle eut sortie qu’elle dû prendre un arrêt sur le palier pour s’habiller avant qu’elle fasse l’erreur de sortir dans l’univers textile encore nue.
-O-O-
________________
* Les paroles en français dans le texte d’origine sont toutes indiquées en italiques, suivis par un astérisque, comme ceci.* - NdT
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Chapitre 13 ; Champs Élysées
Partie 2


Le tiraillage, le bruit ! Scott avait l’impression que toute la terre était à l’envahir. Il n’arriva pas à faire du sens du brouhaha qui lui tomba dessus après avoir traversé la ligne d’arrivée. Son soigneur l’attrapa au moment qu’il alla tomber de son vélo d’épuisement et le ramena vers le côté afin qu’il puisse démonter. Celui semblait que toute la presse du monde était à lui fourrer une lentille ou un micro dans le nez. Il ne voulait pas que son soigneur le supporte, il se devait de se tenir debout et de marcher ; sa compétition devait lui voir sur ses deux jambes. Un par un, ses coéquipiers sautèrent sur lui avec des accolades enjouées. Une escorte en veston fluo s’est présentée ; une visite au poste anti-dopage était de rigueur pour un gagnant d’étape. Une gorgée d’eau et Scott se sentit d’aplomb pour le spectacle.

Un coup de débarbouillette à l’eau de Cologne au visage, un maillot frais et il était prêt pour faire face au monde. C’était l’évènement de la France donc pour lui faire honneur, il fit la première entrevue en français.

« Scott Lowry… ceci est votre deuxième année avec Arc-en-ciel, votre premier Tour de France, votre première victoire d’étape et même votre première victoire comme cycliste sur le World Tour. Ça sent comment ? »

« C’est fantastique, presqu’indescriptible. L’équipe a eu une série de déceptions qui ont fait que je me suis retrouvé sur l’escouade à la dernière minute. En tant que domestique, je fit parti d’un groupe de cyclistes dont le rôle était de protéger et d’alimenter notre chef ; on pourrait dire que nous avions échoué quand nous avions perdu Jérôme dans cette collision. La malchance de l’équipe est devenu ma chance de nouveau quand on m’a détaché de mes responsabilités pour tenter ma chance pour le maillot blanc. Ce qui semblait être, pour beaucoup, une échappée osée a quand même eu l’endurance pour rester en avant du peloton et j’ai profité du fait que je n’était que peu connu pour monter une attaque en force. Cela a été difficile ; toutes les sacrifices que j’ai fait pour me trouver dans les rangs professionnels, cela a été vraiment difficile, pour ma famille, pour mes amis et pour moi. »

« Scott… Votre salut de victoire… que signifia-t-il ? »

Scott hésita et ferma les yeux, résistant à une volée d’émotion. Il regarda le journaliste dans les yeux. « C’est en souvenir d’une sacrifice de trop. »

Avec ça, on l’appela vers l’estrade. Attendant derrière l’estrade étaient les autres gagnants de prix, tous habillés dans les couleurs de leurs équipes. Tous tapèrent Scott sur l’épaule pour le féliciter, il fit de même. On joua l’hymne du Tour et Scott fut escorté sur l’estrade pour recevoir son trophée, son bouquet et le lion, symbole de Crédit Lyonnais, pour le gagnant d’étape. Bizou pour la fille aux fleurs, bizou pour la fille au toutou en pluche, bizou à la dame qui lui présenta le trophée, poignée de main au gagnant émérite au classement général, poignée de main aux invités spéciaux de droite, merci beaucoup, poignée de main aux invités spéciaux de gauche, merci beaucoup et descendre de l’estrade. La cagnotte de €8 000 irait dans le pot de l’équipe pour être distribué parmi les membres équitablement.

Ils n’avaient pas encore fini avec Scott car, aussitôt descendu de l’estrade, ils le rappelèrent pour de prix de combativité, accordé au cycliste qui eut monté l’attaque la plus imposante de la journée. Musique, monte vers l’estrade, salut à la foule, bizou à la fille au fanion, bizou à la fille au toutou, poignées de main au gagnant émérite, poignées de main à droite, merci, poignée main à gauche, merci et sortie. Le €2 000 irait dans le pot.

Et encore une fois, comme gagnant du maillot blanc pour le meilleur coureur moins que vingt-cinq ans. Scott n’était pas blasé, que tellement fatigué que tout lui passa par-dessus la tête. Musique, salut, bizou, bizou, maillot (tiens, ça c’est nouveau), poignée de main, poignées de main, merci, poignées de main, merci et sortie. €300 ne semblait pas beaucoup mais s’il réussit à garder le maillot jusqu’à Paris, ce serait €25 000.

Les commanditaires de l’équipe, étant français, ne lui pressaient jamais de faire des entrevues pour les médias anglais mais il le faisait quand même, sachant qu’il fallait cultiver sa popularité auprès des fans. Il y aurait possiblement des commanditaires britanniques qui regardaient. Comment savoir ? Il savait, par contre, qu’à chaque fin de contrat, il y avait un pas de danse entre cycliste et commanditaire. Ses commanditaires lui avaient présenté un contrat ‘ho-hum’ avant le Tour mais ils leur a tenu tête. S’il n’aurait pas été à la hauteur, ce contrat aurait disparu et remplacé par un autre de moindre valeur, même s’il eut remplit son rôle de domestique admirablement mais, là, il s’attendrait à un contrat qui refléterait son nouveau statut de vedette. Dans ses entrevues en anglais, il joua son rôle d’équipier à merveille. Dans les faits, toutefois, la courte durée de la carrière de cycliste professionnel voulut dire qu’il devait penser à lui en premier et avant tout.

Les entrevues terminées, c’était hautement le temps de compléter sa routine de décompression, avec quinze minutes sur son appareil installé dans l’écurie à côté de l’autobus de l’équipe, suivi par une boisson protéinée, une douche pendant que l’autobus se dirigea vers l’hôtel de l’étape suivante et d’enfiler son ensemble de contention. Il y avait un ordre de priorité établie ; certains membres de l’équipe durent entendre être rendus à l’hôtel pour la douche. Scott, en tant que chef d’équipe provisoire, recevrait son massage avant le repas, devant tout le monde. Pour le moment, toutefois, tandis que l’autobus se dirigeait vers la ville suivante pour le début de la course du lendemain, Scott inclina son siège complètement, brancha ses écouteurs et joua sa musique de détente et se déconnecta du monde, espérant s’endormir. À mesure que ses pensées voguaient, il se voyait nager nu dans sa piscine. La piscine se transforma alors pour celle du Domaine du Soleil Gironde. Autour de lui étaient ses amis ; Stuart, Jess, Stefan… et Chloé, son amour perdue.
-O-O-
Quand Chloé est revenue à l’appartement, elle avait, semble-t-il, oublié le lait. Yvette était de nouveau toute seule, les gars aillant décidé d’aller fréquenter un bar-tabac pour se baigner dans l’ambiance, sonder les opinions des autres et, tant qu’à y être, se payer quelques bières-pression.

Yvette leva les yeux. « T’aurais dû rester pour voir ça. »

« Tu sais que je ne le pouvais pas –ça fait encore trop mal. »

« Tu ne lui as même pas donné la chance de s’expliquer. »

« Quoi ? D’où as-tu allé chercher ça ? »

« Penses-tu que, simplement parce que toi et Scott ont eu un malentendu, que nous arrêtions de nous écrire ? Bien, laisse-moi te le dire, fillette*, qu’il s’attendais du moins que tu l’écouterais objectivement mais rien de ça ne s’est produit. Pour tout le temps que vous étiez ensemble, tu ne penses pas que tu le dois l’occasion de s’expliquer ? Tiens, ». Yvette prit une boite qui se trouva sur le plancher et l’a poussé dans les mains de Chloé, « J’ai imprimé tous mes courriels de chacun de nous et je les ai mis avec mes premières lettres. Vas lire ce que Scott écrit. »

Chloé ne prit pas la boite ; plutôt, elle tourna sur elle-même et s’enfuit dans sa chambre. Elle ne put pas avoir fait d’erreur, c’était impossible. Elle le voyait comme c’était hier ; Scott bécoter cette fille. Elle savait que son cyclisme était plus important que le naturisme et cette fille faisait partie de son univers de cyclisme. Elle accepta que l’autre avait gagné. Tout le cauchemar de cette période traumatique revint lui hanter de nouveau. Elle s’est lancée au lit toute habillée et tenta d’enterrer sa tête sous l’oreiller. Pourquoi, après toutes ses années, devait-il réapparaître comme ça ? Il était dans le Tour, en plus, et elle ne pourrait aucunement l’éviter pour encore une grosse semaine, juste qu’à il arrive à Paris. Comment arriverait-elle à le fuir pendant ce temps-là ?
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Chapitre 13 ; Champs Élysées
Partie 3


Se sentant beaucoup mieux suite à son massage, Scott revint à sa chambre d’hôtel pour découvrir que son coloc avait été déménagé et qu’il avait la chambre à lui seul, un privilège de chef d’équipe. Il n’avait aucunement été importuné par Alex, un hollandais de trente-sept ans en fin de carrière. Scott l’avait impressionné avec la qualité de son hollandais quand Scott avait rejoint l’équipe alors Alex l’a pris sous son aile et lui avait montré ses fonctions. Alex et sa femme se sentirent aussi assez à l’aise pour participer à la vie naturiste à la maison de ferme de Scott quand leur cédule de courses leur permettait de s’entrainer et de se reposer ensemble. La spécialité d’Alex était la course contre-la-montre, une discipline que Scott n’avait pas encore maîtrisée. Ce n’était pas que Scott n’était pas capable de vitesse quand il était libre de le faire, c’était plutôt qu’il n’avait pas encore appris à ‘lire’ un trajet technique et de d’établir un rythme en conséquence, ce produisit comme résultat qu’il perdit quelques quatre-vingt-dix secondes du gagnant de l’étape de la course contre-la-montre. Scott décida de demander qu’Alex soit réinstallé dans sa chambre sous le prétexte qu’Alex puisse le conseiller dans cette discipline. Scott découvrit que sa buanderie avait été livré à sa chambre ; d’habitude, il fallait le chercher lui-même. Il ne resta plus rien à faire que d’aller manger, qui serait sans doute une immense portion de pâtes à la viande.
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Le lendemain matin, Yvette était partie travailler sans mot dire à Chloé. Chloé jugea que cela s’avérait pour le mieux, car Chloé lui aurait probablement crié par la tête pour avoir dévoilé qu’elle continua à écrire à Scott après qu’il l’avait trahit. Cela lui sembla une nouvelle trahison en soi. Chloé s’était endormie comme elle était la veille, habillée en shorts et un tee-shirt. Ses shorts en denim lui avait irrité la peau pendant la nuit mais au moins, elle les mettrait de côté pour son costume de travail. Chloé remarqua qu’elle avait oublié de polir ses escarpins, prit dans son délire de fuir la maison la veille au soir. Prenant la brosse qu’elle avait mise de côté, elle termina cette corvée avant d’enfiler slip, blouse, jupe et veston et d’enfiler ses souliers. Dans quelques minutes, André passerait la chercher pour l’emmener au terminus d’autocar, pour une autre matinée de guider des nuls autour de Paris. Chloé réalisa qu’elle devrait déjeuner au casse-croute auprès du terminus, étant donné qu’elle avait sauté le souper la veille.
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Une journée de repos n’en est pas véritablement une pour un cycliste professionnel ; il y avait toujours la nécessité de faire au minimum deux heures de vélo afin d’éviter que les muscles se prennent en pain. Pour tous avec la moindre chance de mériter le maillot jaune, l’acharnement médiatique pourrait durer toute la journée si ce n’était pour une équipe de personnel supplémentaire dont le rôle était d’éloigner les paparazzis. Toutefois, encore baigné par la chaleur de la réussite de la veille, Scott se trouva encore recherché. Sa popularité auprès des média a grimpé en flèche quand il fut découvert qu’il pouvait parler quatre langues couramment. Cependant, c’étaient toujours les mêmes questions, coup après coup. Avait-il récupéré suite aux efforts de la veille ? Est-ce qu’Arc-en-ciel allait lui offrir un nouveau contrat ? Que sera sa position dans l’équipe quand Jérôme se serait rétabli de ses blessures ? A-t-il eu une offre de l’équipe SKY ? C’était quoi sa réaction face aux commentaires du Directeur Sportif d’une autre équipe que sa performance serait ‘augmentée’ en quelque sorte ? Scott répondit à chaque question avec diplomatie sans avouant quoi que ce soit de drastique, sauf que quand il entendit cette dernière, où il répondit qu’il n’avait pas, lui-même, entendu ces remarques, qu’en toute probabilité, son propre Directeur irait investiguer ces allégations et que si le Directeur sportif de l’autre équipe voulait s’informer de l’utilisation à mauvais essayant de produits pharmaceutiques, il pourrait tout possiblement le demander à ses propres équipiers. La conférence de presse finit en émeute.

Scott est retourné à sa chambre et s’est isolé dans ses pensées avec sa musique. Il avait vu à travers les chinoiseries de l’autre Directeur Sportif. Suite à un examen plus approfondi, on découvrirait que ses paroles actuelles avaient été tout-à-fait anodins et que c’étaient les médias qui auraient compris de travers. C’était, ni plus, ni moins, une tentative de vouloir le déboussoler puisque le cycliste sensé mériter le maillot blanc à la place de Scott se trouva sur l’équipe de l’autre Directeur. Dans un sens, Scott s’est même senti flatté par sa démarche.

On cogna à la porte et, sans entendre d’être invité, David, le D.S. de Scott entra. David était un ancien cycliste du Tour qui, bien que ne pas avoir une ribambelle de trophées en tant que gagnant d’étape, a su mériter le respect de tous ces compatriotes français et du peloton de par sa position farouche contre le doping. David ne parlait aucun mot d’anglais. Scott s’attendait que cette rencontre soit une réprimande suit à son commentaire mais David sourit chaleureusement.

« Scott, tu sais que tu a été un méchant garnement, n’est-ce pas ? Ça se voit que tu connais le jeu. Ce que t’as dit était parfait ; d’aller jusqu’à mais sans vraiment dire que ses équipiers sauraient les réponses aux questions de drogues. Demain, tu pourras t’attendre à quelques rudesses de leurs équipiers mais ils n’ont rien contre toi. Cependant, d’ci Paris, tu auras toute l’escouade à tes pieds. Si Milanolat te fait encore des problèmes, je demanderai à Luc de reculer ‘accidentellement’ la fourgonnette de service dans leur voiture d’équipe sur l’aire de stationnement, d’accord ? »

« Ça pourrait être amusant. Je paris que Luc aurait un malin plaisir à se venger au nom de l’équipe. »

« Bon… par ailleurs, on m’a demandé de te mettre la pression pour signer le nouveau contrat. Es-tu arrivé à une décision ? »

Scott lâcha un soupir. « Tu sais que j’adore l’équipe ; mes coéquipiers, la gérance, les soigneurs… tout le monde. Et tu sais que j’ai le plus grand respect pour toi, pour ta loyauté envers une seule équipe pendant toute ta carrière et pour tout ce que tu représente. Il y a, toutefois, quelques points qui accrochent, des choses auxquelles je dois réfléchir. La première chose sur cette liste est de faire paniquer notre cher gérant un peu plus. Le contrat qu’il m’a présenté avant le Tour était dérisoire. Je comprend bien que je n’ai que vingt-trois ans et que je ne devrait même pas être ici mais je suis impatient, David. Je dois aussi tenir compte de ma position dans l’équipe et de mon futur. Donc, non, je ne pourrais te donner une réponse pour le moment. »

David tapa Scott sur l’épaule et le laissa à ses pensées. Scott avait besoin de réfléchir. En général, les cyclistes professionnels étaient du genre superstitieux, chacun avec son gri-gri ou son TOC pour attirer la chance. Scott n’était aucunement une exception. Il glissa sa main dans la pochette de son sac de sport et sortit son gri-gri particulier ; un petit morceau de plâtre inscrit avec un cœur transpercé d’une flèche. Scott le tint contre son cœur, ferma ses yeux et pria pour la clairvoyance.
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Chapitre 13 ; Champs Élysées
Partie 4


Dans un bar de Paris, loin des boulevards huppés, Henri, un commis-comptable d’âge moyen, attendait ses potes pour prendre leur verre habituel de la soirée. C’est ainsi qu’ils se décompressèrent toujours des stress de la journée. Henri sirota son petit rouge tout en paginant Le Parisien et en regardant les points saillants de l’étape du Tour sur la télé derrière le bar. Son ami, Laurent, un commis de banque du même âge et corpulence, rentra en titubant, en secouant l’eau de son parapluie. Laurent monta l’index au garçon derrière le bar pour commander sa consommation habituelle et prit place au bar à côté d’Henri, déposant sa copie de l’Équipe sur le comptoir.

« Dites, vous ne devinerez jamais ce qui vient de m’arriver, » dit Laurent, adressant autant Henri et Ronan, le garçon du bar. « J’étais en chemin pour venir ici sur le Métro comme d’habitude quand je vois cette belle nana qui lisait mon journal de par-dessus mon épaule. J’ai commencé à tourner la page mais elle m’arrête et m’arrache le journal des mains. Bien, je ne suis pas du genre à dire non à une nana - »

« Racontes-nous donc la dernière fois qu’une nana t’as demandé quoi que ce soit, » interrompit Henri. Ronan et Henri partirent à rire.

« Je n’ai peut-être plus l’apparence d’un jeune premier mais le charme y est toujours et c’est ça qu’elles aiment. »

Henri et Ronan partirent à rire de plus belle.

« Comme je disais, elle m’arrache le journal des mains et se fixe sur cette photo de Scott Lowry qui gagna l’étape d’hier. Elle commence alors à lire en diagonal tout l’article, tout haut, comme c’il n’y avait personne aux alentours. Pis, elle arrive à cette citation et la lit tout haut – ‘Une sacrifice de trop,’ dit-elle. Rendue à ce point, elle pleurait comme une fontaine. Quand nous arrivons à ce qui, de toute évidence était son arrêt, elle me fourre le journal dans mes bras, me donne un gros bec et un merci et part en courant. »

« Je peux bien croire la partie à propos qu’elle part en courant, » dit Ronan en riant, avec Henri qui l’accompagne.
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Chloé était figée devant le kiosque à journaux, à relire l’article qu’elle venait d’examiner dans le journal du monsieur du Métro. Elle avait tenté d’ignorer le journal avec la photo sur la une, montrant Scott prise contre les montagnes et le ciel et son en-tête criard ‘L’Ange du ciel’. Mais quand le monsieur tourna la page, il y avait une deuxième photo de Scott, à la ligne d’arrivée. Ce n’était pas le salut habituel avec les deux bras dans les airs. Son bras gauche était plié au coude pour que son poignet rencontra ses lèvres. Mais ce n’était pas son poignet auquel il donna un bec ; ce fut un bracelet d’identification, celui qu’elle lui avait donné à Noël il y a tant d’années. L’inscription sous la photo lui a saisie et retenue : "En souvenir d’un sacrifice de trop". Elle aurait encore resté figé sur place si le vendeur de journaux n’aurait pas exigé d’être payé pour le journal. Chloé mit sa main dans sa poche et sortit une poignée de monnaie et le déposa sur le comptoir. Elle ne la compta pas ni attendit pour son change mais plia le journal et courra le peu de distance qui resta jusqu’à son appartement.

Excellent, Yvette était encore sortie. Chloé pourrait lire le journal comme il faut sans être dérangée. Le texte n’expliqua pas la citation, ne mentionnant que c’était ainsi que Scott l’avait décrit. Voulait-elle dire ce que Chloé pensa que cela voulait dire ? Était-il encore en amour avec elle après tout ce temps ? Elle ne pouvait le lui demander. Puis elle remarqua la boite à souliers qu’Yvette voulait lui faire prendre la veille. Même si Yvette l’avait presque ordonnée de lire ses courriels, de fouiller la boite lui semblait un manque de respect, un rapt. Chloé craignit de se faire surprendre quoiqu’elle n’aurait pas pu dire pourquoi donc elle amena la boite vers sa chambre et étala les paquets de messages soigneusement sur son couvre-lit.

Le premier paquet en était de lettres dans des enveloppes. Yvette avait inscrit la date sur chaque enveloppe avec soin, le premier étant daté avant même que Chloé connaissait Scott. Celles-ci ne répondraient pas à son questionnement alors elle passa rapidement à travers les piles de courriels jusqu’elle soit arrivé vers la date de leur séparation. Choisissant un courriel daté juillet, elle le déplia et le lut.
  • Chers Famke, Yvette et Stefan,

    Je suis désolé mais je ne pourrais me rendre à Bordeaux cette année. Depuis quelque temps, j’essaie de me faire nommer pour l’équipe de cyclisme britannique mais il paraîtrait que toutes les positions seront comblées par des membres de l’académie nationale. Je croyais que si je participerais à toutes les courses de l’été, je pourrais rehausser ma visibilité mais il semblerait que si tu ne fait pas partie de l’académie, t’es foutu. Cela m’irrite au plus haut point car j’ai battu chacun de leurs membres lors d’une course ou une autre. En plus, ils n’avaient pas quatre cours de niveau ‘A’ pour lesquels ils durent étudier comme moi, j’ai dû faire. J’espère encore obtenir ma licence de coureur d’élite et me faire offrir un contrat avec l’une des équipes anglaises qui courent en Europe de temps en temps.

    J’ai le regret de vous annoncer que Chloé et moi sommes séparés. Tout cet entraînement et ces courses faisaient déjà que nous nous voyions plus assez souvent. En plus, quand moi, je n’étais pas pris à m’entraîner et à courir, Chloé passa son temps à ses cours d’équitation. Le vase a débordé quand Chloé a vu une fille de mon club de cyclisme me donner un bec pour me féliciter d’avoir gagné une course en circuit sur route. Elle m’a eu par surprise. Je lui ai dit que j’avais déjà une blonde et elle s’est excusée. Malheureusement, Chloé nous avait déjà vus et ne voulut pas me parler quand j’ai essayé de lui expliquer ce qui était arrivé. Ça fait maintenant un mois et elle refuse toujours de prendre mes appels.

    Les courses deviennent de plus en plus difficile. Je n’arrive plus à me concentrer sur mon programme, je n’arrive pas à dormir suffisamment pour récupérer et j’ai perdu mon appétit. Si j’aurais su que cela arriverait, j’aurais abandonné mes courses il y a plusieurs mois déjà. Chloé m’est beaucoup plus importante que ça.

    Jess avait aussi arrêté de me parler mais heureusement, Stuart à pu la convaincre de voir mon côté de l’histoire. Elle a essayé d’en parler à Chloé à son tour mais Chloé refuse même de lui parler de moi. Il va sans dire que j’ai le cœur brisé.

    J’affixe une photo de Dawn qui grandit à vue d’œil et ressemble tout-à-fait comme Anne à cette époque. Dawn adore que je lui lis des histoires pendant que nous sommes étendus nu dans le hamac dans la cour arrière.

    Il doit avoir d’autre chose dont je devrais vous écrire mais je n’arrive pas à me souvenir que cela pourrait être.

    Donnez tout mon amour à vos familles pour moi.

    Je vous aime,

    Scott
    ________________________________
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Chloé sentit son cœur battre douloureusement dans sa poitrine. Scott aurait tout abandonné pour elle et elle n’avait même pas voulu l’écouter. Elle n’aurait pas voulu qu’il fasse ça ; c’était son rêve dès le début, même avant qu'ils sont tombés en amour. Elle comprit enfin que c’était vrai qu'il l’avait toujours aimé et que c’était elle qui l’eut trahit en ne pas vouloir lui faire confiance.

Elle sortit le courriel suivant et nota qu’il était daté un peu plus qu’un an après le précédent. Une vérification rapide démontra qu’il n’y avait aucun courriel mal classé donc elle déplia celui qu’elle avait en main et commença à le lire.
  • Chers Famke, Yvette et Stefan,

    Je suis désolé que cela à prit autant de temps pour que j’écris de nouveau. J’avais toujours l’intention de le faire mais rien ne semblait plus important.

    J’avais aussi l’intention d’aller consulter un médecin depuis une éternité mais je n’ai réussit à le faire qu’il y a un mois et on m’a diagnostiqué avec une infection glandulaire. Cela faisait des mois que j’ai eu mal partout, que j’étais fatigué et sans entrain mais je croyais que ce n’était qu’à cause de ma déprime. Après avoir traité l’infection, le docteur m’a mit sur un régime d’exercices.

    Il y a deux semaines, Maman m’a aidé à faire le ménage dans ma chambre chez moi. En le faisant, je suis tombé sur un morceau du plâtre que j’avais suite à mon accident avec le fourgon sur lequel Chloé avait dessiné un cœur transpercé d’une flèche. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais à cet instant, j’ai décidé de ressortir mon vélo. Je ne l’avais pas touché depuis un an et j’ai dû la d’épousseter et vérifier si les pneus étaient encore acceptable. J’ai également retrouvé le bracelet d’identité que Chloé m’avait donné pour notre premier Noël et j’ai mis ça également avant de sortir. Cette première promenade me dit que j’étais dans une forme affreuse, le pire que je ne sois jamais été, mais ça me rappela aussi que j’adorais le vélo. Depuis ce jour, j’ai sorti mon vélo chaque deuxième jour et j’ai découvert que ma dépression s’est en partie amoindrie.

    Cela fait au-delà d’un an que je n’ai rien entendu de Chloé. Jess me dit qu’elle réussit très bien son cours de langues modernes et pense aller travailler comme représentante touristique en Espagne. Je me dois de me prendre en main et d’accepter qu’elle est sortie de ma vie pour toujours. Merde, même d’écrire ces mots me fait mal. Je sais que je ne trouverai jamais quelqu’un avec qui je pourrais partager mes moindres pensées comme avec Chloé.

    Je sais que je ne l’ai pas dit mais j’avais été accepté pour le programme de kinésiologie à l’université. Avec la dépression et mon infection glandulaire, je n’ai réussit qu’en m’accrochant par le bout des doigts. Suite à mon diagnostique, j’en ai discuté avec mes conseillers et ils ont accepté de me permettre de continuer avec la deuxième année du programme et de reprendre les cours que j’avais échoué en même temps. Je commence à croire que j’arriverai à passer à travers.

    Donnez mes meilleurs souhaits à tout le monde, comme d’habitude.

    Je vous aime,

    Scott
Chloé lut tous les courriels suivants, qui racontèrent comment Scott eut une liaison avec une fille qui étudiait en psychologie sportive. Elle l’avait adopté comme sujet pour sa thèse et l’a aidé à rebâtir sa motivation. Quoi qu’ils ont sortis ensemble, ce n’a pas duré au-delà de l’université.

Scott avait écrit…
  • … Sarah et moi sommes séparés et je me sens comme un imposteur. Elle avait remarqué que quelque chose ne tournait pas rond et j’ai dû lui avouer que j’étais encore épris de Chloé. Au moins, nous nous quittons en ami. Je lui serai toujours reconnaissant pour m’avoir aidé à pouvoir rêver de nouveau.
Scott avait recommencé à faire de la course lors de sa deuxième année et à monté rapidement en grade à travers les rangs amateurs de la troisième catégorie jusqu’à la sacro-sainte catégorie des coureurs élite. Il sortit de l’université avec un diplôme de kinésiologie avec double mention et fut immédiatement signé par une équipe qui courrait autant au Royaume-Uni et sur le continent. Toute nouvelle plus récente de Scott serait sur le portable d’Yvette. Chloé remit les imprimés dans la boite et la ramena au salon.
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Chapitre 13 ; Champs Élysées
Partie 5


La première journée de course suite à la journée de repos en était une d’attaques d’opportunité. L’équipe du maillot jaune dans le classement général choisit de ne contester que les attaques qui nuirait à la position de leur chef donc l’étape avait été gagné par un cycliste qui avait été classé assez loin dans la foule, ce qui lui accorda bon nombre de minutes dans le standing. Le rival principal de Scott pour le maillot blanc avait tenté une attaque mais le maillot jaune avait jugé bon de l’empêcher car cela aurait nuit à son propre standing. Par principe, Scott avait demandé David d’offrir l’équipe pour aider le maillot jaune. Scott savait que sa spécialité était de grimper des montagnes mais puisqu’il n’y en avaient plus et que le maillot jaune serait trop fort dans la dernière course contre-la-montre pour se faire débarquer. Leurs buts devinrent donc le même ; de défendre le statu quo. Avec cet accord tacite en place, Scott serait presqu’assuré le maillot blanc rendu aux Champs Élysées.

Son seul tour à l’estrade pour la présentation du maillot blanc de la journée ne fut qu’un petit ajout à sa routine, comme s’était la tournée rapide d’entrevues avec la presse anglaise. Après son programme de refroidissement, sa douche, le voyage vers l’hôtel, massage et souper, Scott prit un peu de temps pour envoyer un tweet. Sa suite Twitter avait de beaucoup augmenté depuis deux jours. En finissant son rapport, son téléphone commença à sonner dans ses mains. Il vit que celui qui appelait était son agent, Rodger.

« Salut, Rodger. As-tu réussi à avancer avec les négos pour mon contrat avec mon gérant bien-aimé, » demanda Scott.

« Salut, Scot. Non, ce n’était pas nécessaire. J’avais été voir Jérôme pour voir comment il allait. Comme tu pourrais t’y attendre, nous avons abordé ta position et les difficultés avec ton contrat. Ça se résume à qu’il a des idées en tête pour toi et a mis de la pression sur ton gérant sans que j’avais à faire quoi que ce soit. J’ai devant les yeux une copie d’un nouveau contrat de trois ans qui adressera, je suis certain, toutes tes inquiétudes. Marc fait livrer à David ta copie et celle de l’équipe par messager cette nuit. Tu pourrais l’étudier mais je te conseillerai vivement de le signer. Nous avons eu une offre plus importante de la part de Milanolat mais je connais ton opinion sur ce groupe-là. Nous avons aussi eu des attouchements de trois autres groupes mais l’un d’eux risque d’avoirs des problèmes contractuels l’année prochaine et, pour les deux autres… bien, pour être franc, je ne vois pas d’amélioration de ta situation actuelle. »

Rodger n’a pas discuté des clauses du contrat à ce moment-là mais dit à Scott de le rappeler quand il aurait le document devant lui. Tout étant dit, ils raccrochèrent tous les deux. Au moment de déposer son cellulaire, il sonna de nouveau. Il ne connaissait pas le numéro mais, de toute évidence, c’était un téléphone fixe français.

Il répondit. « Allo ? »*

« Bonsoir, Scott. C’est Jérôme. Comment ça va ? »*

« Salut, Jérôme. Comment c’est passé l’opération, » demanda Scott.

« Oui, ça a bien été, quoique j’ai encore mal. Je vais commencer sur l’appareil d’entraînement d’ici quelques jours. En tout cas, pour venir à la raison de mon appel, je parlais avec ton agent et il me dit que t’avais quelques difficultés à signer ton nouveau contrat. Je vais te dire quelque chose, juste à toi, qui t’aiderais peut-être à décider. J’ai déjà dit à David que j’avais l’intention de prendre ma retraite après encore deux saisons, avec l’année prochaine était ma dernière tentative pour le maillot jaune. Ton cyclisme m’a impressionné ; en fait, il m’a toujours impressionné mais surtout pendant le Tour actuel. Je te veux comme mon lieutenant encore une fois l’année prochaine et non pas avec une autre équipe. Et l’année suivante, je serai ton lieutenant avant de prendre ma retraite. J’espère que cela te rassure autant de ta position dans l’équipe et tes qualifications. »

« Pour te dire la vérité, Jérôme, je viens tout juste de parler avec Rodger. Il m’a recommandé de signer et il ne m’a jamais trompé. Donc, dès que je reçois les papiers… »

« Oh, merveilleux ! Tu ne le regretteras pas. »

« Toi, non plus. Merci pour ta confiance en moi. »

Ils finirent l’appel et Scott s’assit pour évaluer ce que cela impliquait. Ce ne serait pas l’année suivante mais il était destiné à être le chef d’une équipe française importante avec la capacité de gagner le Tour de France. Ce n’était probablement pas la meilleure chose à avoir en tête quand on se préparait pour s’endormir mais il ferma la lumière et essaya tout de même à s’endormir.
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Quand Yvette revint ce soir-là, elle vit l’édition de L’Équipe sur la table et nota que la boite de courriels n’était pas tout-à-fait là où elle l’avait laissée. Elle nota aussi une nette amélioration dans l’attitude de Chloé qui était en train de préparer le souper, nue et en chanson. Yvette ramassa le journal, le tint devant elle, toussa pour attirer l’attention de Chloé et lui jeta un coup d’œil interrogatoire.

« Bon, bon, je l’avoue, » dit Chloé. « J’ai vu la photo sur la deux et cela me fit me demander s’il avait encore des sentiments à mon égard. Je suis revenue ici et j’ai lu tous tes courriels du moment de la séparation et j’ai enfin comprit ; je ne l’ai pas laissé tomber que parce que je ne le croyais pas mais aussi parce que j’avais peur de le perdre par goutte-à-goutte quand nous fréquentions des universités différentes. Je l’aurais peut-être écouté et compris si je me sentais à même de le perdre à petit feu. »

« Oh, viens ici, ma tête de linotte, » cria Yvette et prit Chloé dans un sert-fort. « Scott est totalement éprit de toi. Il aurait tout fait pour te garder si tu n’était pas aussi déterminé de le repousser. »

« S’il te plaît, » dit Chloé, « ne me fais pas repartir à pleurer. J’ai besoin de savoir quoi faire, maintenant. »

« Bien, nous devrons regarder ça mais, pour le moment, nous devons manger. Je pense qu’une fête est de mise donc je propose que nous ouvrons cette bouteille de Bordeaux blanc. Laisse-moi me débarrasser de mon linge, avant. »
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Les révélations de la veille n’avaient pas dérangé son sommeil comme Scott le craint ; il s’est réveillé le lendemain bien reposé. Aillant dormi dans son ensemble de contention comme il le fit à chaque jour qu’il eut courut, il se sentit tout poisseux et collant donc il commença le matin avec une douche avant d’enfiler l’ensemble de détente aux couleurs de l’équipe et de descendre pour le déjeuner.

Les dépenses en énergie d’un cycliste du Tour sont telles qu’ils doivent prendre deux déjeuners donc, après avoir consommé le premier, Scott retourna vers sa chambre pour dormir encore un peu quand David l’a accroché avec une grosse enveloppe de taille A4 dans la main.

« Tu sais ce que c’est, » lui demanda David.

Scott acquiesça et conduit David vers sa chambre et prit l’enveloppe des mains de David. Il l’ouvrit pour trouver deux copies du contrat déjà signés par le gérant. Il sortit son cellulaire, trouva le numéro de cellulaire de son agent et l’activa en mode ‘haut-parleur’. Rodger répondit rapidement.

« Bonjour, Scott. J’imagine que tu as les papiers et que David est à côté de toi, » dit Rodger dans un français maladroit, espérant être comprit pas le D.S.

« Oui, c’est ça. » Scott garda le niveau de son langage simple pour que Rodger puisse suivre, également.

« Bon. Le contrat est pour trois ans, avec toi comme chef d’équipe pour la deuxième année. L’argent et les primes sont sur la deuxième… la deuxième côté. D’accord ? »

Scott tourna le contrant pour regarder le verso, prit un grand respire d’étonnement et signa à David de lui prêter un stylo. David lui en offrit un aussitôt.

« Es-tu là, » demanda Rodger, inquiet du silence.

« C’est beau, j’ai signé les deux copies, » dit Scott.

« Fantastique, » cria Rodger, puis changeant pour l’anglais, dit « J’émettrai un communiqué de presse ce matin. »

« Un instant, Rodger, » dit Scott, en anglais, également, « David voudrait peut-être coordonner cela avec le gérant et Jérôme. Je veux dire que cette nouvelle ne concerne pas que moi. Jérôme me dit que ce n’était pas pour être ébruité quand nous avions parlé hier. »

« Bon, d’accord, » céda Rodger, « je laisserai ça pour l’équipe. Alors… envoies-moi ta copie du contrat et je la garderai dans mes dossiers. Bon, je vous laisse. »

Scott termina l’appel puis fit une accolade avec David pour cimenter l’entente.

« Bravo, Scott. Comment te sens-tu ? »

« C’est plutôt étourdissant, en fait. Toutefois, ce serait mieux que je le mets de côté et que je me concentre à finir le Tour de cette année. »

« Certainement, » dit David. « Je te laisse te reposer et je te verrai dans deux heures quand tu redescends pour ton deuxième déjeuner. »
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* Les paroles en français dans le texte d’origine sont toutes indiquées en italiques, suivis par un astérisque, comme ceci.* - NdT
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