Tout comme pour la série "La compétition", quand j'avais rencontré cette série d'histoires pour la première fois, je trouvais qu'il manquait quelque chose pour terminer le tout. D'ailleurs, l'auteur, Lordship Mayhem lui-même, l'eut reconnut puisqu'il avait écrit sur un site d'histoires que je fréquentais qu'il pensait s'être peint dans un coin et demanda à d'autres auteurs s'il y avait quelqu'un pour lui sortir du trou. C'est là que je suis venu en avant avec ma première contribution ; "Rescapé de l'enfer". Plus tard, quand j'ai présenté ces histoires sur le site de la FQN, c'est là que j'ai eu l'idée d'y fusionner "L'enseignante" et d'écrire l'histoire qui vient de s"achever, "École seconaire Montessori".
L'histoire qui suit arrive quelques cinq ans après la fin de l'histoire précédente - Debra est maintenant gérante du Centre Baracuda Beach et Paul est effectivement maire de Manatee Bay. Pour ceux qui sont plus visuels qu'auditifs, j'ai trouvé une photo aérienne d'une municipalité sur le bord du Golfe du Mexique qui correspond à peu près à ce que j'imagine être Manatee Bay. La voici...
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Titre d’origine ;
Halal
Par Cor van de Sande en 2012
Cette histoire a été publiée auparavant sur le site storiesonline.net
L’univers de Manatee Bay est la propriété intellectuelle de Lordship Mayhem ; utilisé ici avec son aimable permission.
Traduit par Cor van de Sande en 2012
Chapitre 1 ;
Dix jours avant Pâques
La camionnette rouge Plymouth recula doucement et silencieusement vers le quai de chargement de l’épicerie à grande surface BreadBasket. La conductrice, une belle jeune femme avec des cheveux blonds descendant jusqu’à ses reins, ne portant qu’une paire de shorts ‘safari’ de couleur kaki, une chemise en coton brut blanc complètement déboutonnée avec des manches enroulées jusqu’aux coudes et des souliers de marche confortables couleur écru sans chaussettes, sortit.
Elle montait les marches en bondissant, entra par la porte de service, traversa le ‘back-store’ et pénétra le magasin. Là, elle rencontra la caissière en chef.
« Salut, Selena… est-ce que Sandy est dans les environs ? »
« Oh, bonjour, Debra… t’es de bonne heure. Oui elle est au bureau. Tu peux y aller. »
« Merci. Oh, pendant que j’y pense, vas-tu envoyer Juanita au Centre encore cette année pendant la semaine de relâche ? »
« Oui, si ça ne vous dérange pas. »
« Pas du tout. Je parlais avec Mary Silvers l’autre jour… je pense débuter des tours de chevaux journalières pour la gang de la garderie cette année. Juanita pourrait aider Melissa à la supervision du groupe. »
« Ce serait fantastique. Tiens, passe-moi ta liste de commande ; je commencerai là-dessus pendant que tu parles avec Sandy. »
« Oh, ce serait merveilleux. Voilà… je te reverrai tantôt. »
Debra continua jusqu’au devant du magasin et pénétra le bureau à côté des caisses enregistreuses.
« Salut, Sandy… je me demandais si je pourrais te demander quelque chose ? »
« Oh, bonjour, Debra. Est-ce déjà l’heure ? »
« Non, je suis en avance. J’avais besoin de te parler. »
« Oh ? »
« Oui, P’pa veux organiser un barbecue pour le personnel de l’hôtel-de-ville aux alentours de la fin de semaine de Pâques mais plutôt que le barbecue traditionnel western, il veut faire quelque chose de différent. Chef Jacques lui parlait qu’en Afrique du Nord, ils font se qu’ils appellent un Méchoui. Ils prennent un mouton en entier ou un agneau et le mettent sur la broche mais Chef Jacques préfère la façon qu’ils le font au Québec, avec un cochon de lait ; l’agneau a souvent un goût rance… tout ce lanoline, tu comprends et il paraîtrait que le mouton est encore pire. En tout cas, pour venir jusqu’au bout, j’espérais que tu puisses me commander un cochon de lait pour le Mercredi avant Pâques, disons ? »
« Je crois bien que cela devrait être possible. Je vais le commander et je te dirai la réponse demain. Ça irait-il ? »
« Je crois que cela sera parfait. »
« Parlant de ton père, comment tient-il le coup ? »
« Oh, il s’amuse comme un petit fou à foutre le nez partout. Il est comme un enfant avec un nouveau jouet. Je crois qu’il s’ennuie de la camionnette, par contre. »
« Comment ça ? »
« Oui, l’autre jour, nous parlions de Bill White et la conversation s’est dévié vers son Oldsmobile 88. T’auras dû voir l’expression mélancolique sur son visage. Parles-lui en pas mais mon chum et moi sommes à lui préparer une surprise… il se tient avec des fanas de voitures d’époque. Il a entendu parler d’un ami que quelque part, un ami d’un ami aurait trouvé un Stanley Steamer datant de 1923 et qui serait prêt à nous le vendre pour un rien. Il paraîtrait que moteur ne vaut plus rien mais qu’un autre ami pourrait mettre ses mains sur un moteur a vapeur Pellandine en Australe du Sud. Nous espérons pouvoir installer le moteur Pellandine dans le châssis du Stanley Steamer et de tout avoir fonctionnel pour son 50e anniversaire. »
Ça me paraît être un projet plein de promesse. Si jamais il vous manque de liquidité, laisse-moi le savoir et je tenterais de partir une collecte. Moi, par contre, j’aurais quelque chose à te demander, également, au sujet de ton barbecue… »
« Le méchoui… ? À quel sujet ? »
« L’autre jour, un client… quelqu’un de nouveau ; je ne l’avais jamais vu auparavant, me demanda si je connaissais un fournisseur local pour de la nourriture ‘Halal’ ou quelque chose du genre. Lui et sa femme parlèrent français. J’ai déjà été au Nouvel Orléans à quelque reprises alors je l’ai reconnu ; j’imagine qu’ils venaient de l’Algérie, du Maroc ou du Liban, de ce coin-là. Bon, ce que j’aurais aimé est que tu demandes au Chef Jacques si, avec sa grande connaissance de la cuisine internationale, il savait de quoi il s’agissait. »
« Pas de problème, je lui demanderai. »
Selena rentra au bureau à cet instant-là.
« J’ai fini d’assembler ta commande, Debra… elle se trouve sur le quai. »
« Oh. Merci, Selena. J’ai oublié que le temps fila. Bon… je suis mieux de me mettre en route. Je te reviens au sujet de ton ‘halal’. À la prochaine… »
Salut, Chuck… comment va Josie ? »
Aussi heureuse qu’un porc avec des restants de table. Elle s’occupe dans son jardin potager, de ses lapins et à dire à mon père quoi faire… On aurait pensé qu’il soit à ses premiers jours comme fermier. »
Debra ricanait. « Je te comprends… des fois, mon père est pareil. »
Chuck ria également. « Que peux-je faire pour toi aujourd’hui ? »
Pas beaucoup, en fait… deux douzaines de laitues Boston, une tresse d’ail, un sac de vingt livres d’oignons et un peu de fenouil et du basilic frais. »
« D’accord… je viens de recevoir un chargement de petits pois de l’année ; puis-je t’en offrir ? »
« Ça doit être bon ; j’en prendrais dix livres. »
« Autre chose ? »
« Non, ça va être tout… À demain. N’oublies pas de dire bonjour à la famille. »
“Hola, Chico… ¿Como esta?”
« Hola, Debra… Je vais bien, et toi ? »
« On ne peut mieux. Comment va ton père ? »
« Bien, il est sorti des soins intensifs. Ils l’ont déplacé vers un centre de longue durée il y a deux jours. Il marche et arrive à se nourrir mais son AVC a dû atteindre son centre de diction ; il ne peut plus parler. IL essaie mais le son ne veut pas sortir. »
« C’est dommage. »
« J’en ai encore discuté avec le docteur hier soir ; il y a de bonnes chances qu’il parlera de nouveau… il doit réapprendre comment on fait. Ça aurait pu être pire… »
« J’imagine… »
« Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »
« Je prendrais vingt livres de crevettes, dix livres de vivaneau et vingt livres de thon, s’il te plaît. »
« Je ne t’aviserai pas le thon… c’est bon pour des bâtonnets de poisson mais pas assez pour Jacques. Par contre, j’ai de l’espadon qui serait parfait pour des steaks.-»
« Va pour l’espadon, donc… j’en prendrai quand même vingt livres. »
« D’accord… autre chose ? »
« Non, c’est tout, gracias. ¡Hasta la luego! »
“À plus.”