Histoires de Cor; Halal

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Cor
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Histoires de Cor; Halal

Message par Cor »

Nous voici arrivé à la dernière histoire de la série...

Tout comme pour la série "La compétition", quand j'avais rencontré cette série d'histoires pour la première fois, je trouvais qu'il manquait quelque chose pour terminer le tout. D'ailleurs, l'auteur, Lordship Mayhem lui-même, l'eut reconnut puisqu'il avait écrit sur un site d'histoires que je fréquentais qu'il pensait s'être peint dans un coin et demanda à d'autres auteurs s'il y avait quelqu'un pour lui sortir du trou. C'est là que je suis venu en avant avec ma première contribution ; "Rescapé de l'enfer". Plus tard, quand j'ai présenté ces histoires sur le site de la FQN, c'est là que j'ai eu l'idée d'y fusionner "L'enseignante" et d'écrire l'histoire qui vient de s"achever, "École seconaire Montessori".

L'histoire qui suit arrive quelques cinq ans après la fin de l'histoire précédente - Debra est maintenant gérante du Centre Baracuda Beach et Paul est effectivement maire de Manatee Bay. Pour ceux qui sont plus visuels qu'auditifs, j'ai trouvé une photo aérienne d'une municipalité sur le bord du Golfe du Mexique qui correspond à peu près à ce que j'imagine être Manatee Bay. La voici...

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Titre d’origine ;
Halal
Par Cor van de Sande en 2012
Cette histoire a été publiée auparavant sur le site storiesonline.net
L’univers de Manatee Bay est la propriété intellectuelle de Lordship Mayhem ; utilisé ici avec son aimable permission.
Traduit par Cor van de Sande en 2012


Chapitre 1 ;

Dix jours avant Pâques

La camionnette rouge Plymouth recula doucement et silencieusement vers le quai de chargement de l’épicerie à grande surface BreadBasket. La conductrice, une belle jeune femme avec des cheveux blonds descendant jusqu’à ses reins, ne portant qu’une paire de shorts ‘safari’ de couleur kaki, une chemise en coton brut blanc complètement déboutonnée avec des manches enroulées jusqu’aux coudes et des souliers de marche confortables couleur écru sans chaussettes, sortit.

Elle montait les marches en bondissant, entra par la porte de service, traversa le ‘back-store’ et pénétra le magasin. Là, elle rencontra la caissière en chef.
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« Salut, Selena… est-ce que Sandy est dans les environs ? »

« Oh, bonjour, Debra… t’es de bonne heure. Oui elle est au bureau. Tu peux y aller. »

« Merci. Oh, pendant que j’y pense, vas-tu envoyer Juanita au Centre encore cette année pendant la semaine de relâche ? »

« Oui, si ça ne vous dérange pas. »

« Pas du tout. Je parlais avec Mary Silvers l’autre jour… je pense débuter des tours de chevaux journalières pour la gang de la garderie cette année. Juanita pourrait aider Melissa à la supervision du groupe. »

« Ce serait fantastique. Tiens, passe-moi ta liste de commande ; je commencerai là-dessus pendant que tu parles avec Sandy. »

« Oh, ce serait merveilleux. Voilà… je te reverrai tantôt. »

Debra continua jusqu’au devant du magasin et pénétra le bureau à côté des caisses enregistreuses.

« Salut, Sandy… je me demandais si je pourrais te demander quelque chose ? »

« Oh, bonjour, Debra. Est-ce déjà l’heure ? »

« Non, je suis en avance. J’avais besoin de te parler. »

« Oh ? »

« Oui, P’pa veux organiser un barbecue pour le personnel de l’hôtel-de-ville aux alentours de la fin de semaine de Pâques mais plutôt que le barbecue traditionnel western, il veut faire quelque chose de différent. Chef Jacques lui parlait qu’en Afrique du Nord, ils font se qu’ils appellent un Méchoui. Ils prennent un mouton en entier ou un agneau et le mettent sur la broche mais Chef Jacques préfère la façon qu’ils le font au Québec, avec un cochon de lait ; l’agneau a souvent un goût rance… tout ce lanoline, tu comprends et il paraîtrait que le mouton est encore pire. En tout cas, pour venir jusqu’au bout, j’espérais que tu puisses me commander un cochon de lait pour le Mercredi avant Pâques, disons ? »

« Je crois bien que cela devrait être possible. Je vais le commander et je te dirai la réponse demain. Ça irait-il ? »

« Je crois que cela sera parfait. »

« Parlant de ton père, comment tient-il le coup ? »

« Oh, il s’amuse comme un petit fou à foutre le nez partout. Il est comme un enfant avec un nouveau jouet. Je crois qu’il s’ennuie de la camionnette, par contre. »

« Comment ça ? »

« Oui, l’autre jour, nous parlions de Bill White et la conversation s’est dévié vers son Oldsmobile 88. T’auras dû voir l’expression mélancolique sur son visage. Parles-lui en pas mais mon chum et moi sommes à lui préparer une surprise… il se tient avec des fanas de voitures d’époque. Il a entendu parler d’un ami que quelque part, un ami d’un ami aurait trouvé un Stanley Steamer datant de 1923 et qui serait prêt à nous le vendre pour un rien. Il paraîtrait que moteur ne vaut plus rien mais qu’un autre ami pourrait mettre ses mains sur un moteur a vapeur Pellandine en Australe du Sud. Nous espérons pouvoir installer le moteur Pellandine dans le châssis du Stanley Steamer et de tout avoir fonctionnel pour son 50e anniversaire. »

Ça me paraît être un projet plein de promesse. Si jamais il vous manque de liquidité, laisse-moi le savoir et je tenterais de partir une collecte. Moi, par contre, j’aurais quelque chose à te demander, également, au sujet de ton barbecue… »

« Le méchoui… ? À quel sujet ? »

« L’autre jour, un client… quelqu’un de nouveau ; je ne l’avais jamais vu auparavant, me demanda si je connaissais un fournisseur local pour de la nourriture ‘Halal’ ou quelque chose du genre. Lui et sa femme parlèrent français. J’ai déjà été au Nouvel Orléans à quelque reprises alors je l’ai reconnu ; j’imagine qu’ils venaient de l’Algérie, du Maroc ou du Liban, de ce coin-là. Bon, ce que j’aurais aimé est que tu demandes au Chef Jacques si, avec sa grande connaissance de la cuisine internationale, il savait de quoi il s’agissait. »

« Pas de problème, je lui demanderai. »

Selena rentra au bureau à cet instant-là.

« J’ai fini d’assembler ta commande, Debra… elle se trouve sur le quai. »

« Oh. Merci, Selena. J’ai oublié que le temps fila. Bon… je suis mieux de me mettre en route. Je te reviens au sujet de ton ‘halal’. À la prochaine… »
-0-0-
À la bicoque de Josie dans le Marché des Agriculteurs, ce fut Chuck qui était en poste, comme d’habitude.

Salut, Chuck… comment va Josie ? »

Aussi heureuse qu’un porc avec des restants de table. Elle s’occupe dans son jardin potager, de ses lapins et à dire à mon père quoi faire… On aurait pensé qu’il soit à ses premiers jours comme fermier. »

Debra ricanait. « Je te comprends… des fois, mon père est pareil. »

Chuck ria également. « Que peux-je faire pour toi aujourd’hui ? »

Pas beaucoup, en fait… deux douzaines de laitues Boston, une tresse d’ail, un sac de vingt livres d’oignons et un peu de fenouil et du basilic frais. »

« D’accord… je viens de recevoir un chargement de petits pois de l’année ; puis-je t’en offrir ? »

« Ça doit être bon ; j’en prendrais dix livres. »

« Autre chose ? »

« Non, ça va être tout… À demain. N’oublies pas de dire bonjour à la famille. »
-0-0-
Après que le commis de Chuck ait aidé à transporter les victuailles à la camionnette, elle le salua et descendu vers le centre-ville et le port. Stationnant à côté de la poissonnerie de Paco, elle sortit de nouveau et s’est rendu au quai, saluant un ancien copain de l’école secondaire en passant.

“Hola, Chico… ¿Como esta?”

« Hola, Debra… Je vais bien, et toi ? »

« On ne peut mieux. Comment va ton père ? »

« Bien, il est sorti des soins intensifs. Ils l’ont déplacé vers un centre de longue durée il y a deux jours. Il marche et arrive à se nourrir mais son AVC a dû atteindre son centre de diction ; il ne peut plus parler. IL essaie mais le son ne veut pas sortir. »

« C’est dommage. »

« J’en ai encore discuté avec le docteur hier soir ; il y a de bonnes chances qu’il parlera de nouveau… il doit réapprendre comment on fait. Ça aurait pu être pire… »

« J’imagine… »

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »

« Je prendrais vingt livres de crevettes, dix livres de vivaneau et vingt livres de thon, s’il te plaît. »

« Je ne t’aviserai pas le thon… c’est bon pour des bâtonnets de poisson mais pas assez pour Jacques. Par contre, j’ai de l’espadon qui serait parfait pour des steaks.-»

« Va pour l’espadon, donc… j’en prendrai quand même vingt livres. »

« D’accord… autre chose ? »

« Non, c’est tout, gracias. ¡Hasta la luego! »

“À plus.”
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Re: Histoires de Cor; Halal

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Chapitre 2 ;

Rose était à l’accueil comme d’habitude, ce matin-là. Elle s’est levée la tête et sourit à l’homme d’une cinquantaine d’années.

« Puis-je vous aider ? »

« Oui, j’aimerais avoir un billet d’entrée pour la journée, s’il vous plaît. Mon nom est Farouq Yacine. »

« Vous n’avez pas fait de réservation, n’est-ce pas ? Êtes-vous seul ? »

« Oui, effectivement. »

« Je suis désolé, monsieur, mais nous avons dû adopter une politique de refuser des hommes seuls qui nous ne sont pas connus. C’est regrettable mais des mauvaises expériences nous a obligés de le faire. »

« C’est tout-à-fait compréhensible. C’est pareil en France. Possiblement, ceci aidera… voici mon passeport et voici est ma carte d’adhésion à la Fédération française du Naturisme. C’est, comment le dites vous, l’équivalent de votre A, A, N… ? »

« L’AANR, on le prononce ‘âne ère’, » dit Rose en souriant.

Farouq sourit en retour. « J’en ai entendu parler ; il y a quelque temps, la FFN et l’AANR furent tous deux affiliés à la Fédération Internationale du Naturisme mais l’AANR a annulé son affiliation, il y a un couple d’années. »

Connaissez-vous quelqu’un ici, M… Yacine ? »

« Appelez-moi Farouq, c’est plus facile à prononcer… Je crois savoir qu’un monsieur Jacques Le Bigot serait résident ici. »

« Je ne connais pas de M. Le Bigot… attendez… ! Jacques… ! Voulez-vous dire Chef Jacques ? »

« Bien, Jacques a toujours aimé faire la popote… »

« Rose s’étira vers le téléphone et dit « Donnez-moi une seconde et je vais l’appeler… »

« Pourrais-je lui faire la surprise ? Nous ne nous sommes pas revus depuis vingt-cinq ans… vous pourriez peut-être me faire escorter. Je vous promets de ne pas vous causer de problèmes. »

Rose hésita… « D’accord, j’appellerai une des serveuses. »

« Excellent ! Entretemps, j’irai vers la voiture et y laisser mes vêtements. »

Quand il fut de retour, serviette à la main, Rose attendait avec une jeune femme d’une trentaine d’années ne portant qu’un demi-tablier.

« Shelly, ceci est M… Farouq. Il dit être un ami du Chef Jacques. Pourrais-tu le diriger vers la cuisine, s’il te plaît. »

Shelly sourit vers l’homme bronzé et barbu. « Voulez-vous me suivre, s’il vous plaît, M. Farouq ? »

« Que Farouq, s'il te plaît… c’est mon prénom. Votre nom est Shelly, n’est-ce pas ? Ça fait-il longtemps que vous travaillez ici ? »

Shelly sourit avec fierté. « Pour au-delà de quinze ans… j’ai commencé à temps partiel quand j’étais encore au secondaire et je ne suis jamais partie. Je ne voudrais travailler ailleurs. »

« C’est vrai que c’est agréable, n’est-ce pas… l’air frais, du soleil en quantité… la sensation de la brize sur la peau. »

« Nous voilà, » dit-elle en ouvrant la porte vers la Maison d’Or. « J’appellerai Chef Jacques. »

« Attendez ! Faisons-lui une petite plaisanterie… une… blague. Vous êtes serveuse, n’est-ce pas ? »

« Je suis la serveuse en chef ici. »

« Bon. Avez-vous de la ‘Ratatouille’ sur le menu ? »

« C’est quoi ça ? Je n’en ai jamais entendu parler. »

« Encore mieux. Ce que j’aimerais est de commander une assiette de ratatouille… »

Elle sortit sa tablette de la poche de son tablier. « Ça s’écrit comment ? »

« Permettez-moi…, » et il prit la tablette et son stylo de ses mains. D’une main rapide, il griffonnait quelques mots sur la première page. « Tenez… ne lui dites rien. Présentez-lui la feuille comme vous le faite toujours. »

Shelly jeta un coup d’œil à sa tablette en se dirigeant vers la cuisine et haussa les épaules. Tout ce qui fut écrit était ‘Ratatouille à l’Anchoïade’. Elle ne pouvait même pas imaginer comment le deuxième mot serait prononcé.

Elle fut de retour à la table avec Farouq quand Chef Jacques sortit de sa cuisine en trombe, la feuille de commande en main. « Shelly… qui a commandé… » Il arrêta, regardant Farouq, bouche bée, assis à l’une des tables.

« Salut, vieille branche… »

« Farouq… ? Vingt Dieux ! Que fais-tu ici ? »

Farouq regarda Shelly avec un sourire espiègle et dit « Vous voyez, j’avais dit que ça marcherait…, » tout en se levant et s’étirant la main. Jacques la balaya et lui fit l’accolade. Ils se serrèrent et se tapotèrent le dos.

Finalement ils se sont lâchés. Chef Jacques recula d’un pas et, toujours en retenant Farouq par les épaules, dit…
« Viens… il faut arroser ça. Tu prendrais bien un pastis ? » Chef Jacques tourna alors vers Shelly...

« Shelly, sur l’étagère arrière du bar, à la gauche, tu trouveras une bouteille en verre claire avec une étiquette argentée. Sur l’étiquette, en bleu et blanc, est écrit le nom ‘Ricard’. Amènes-nous cette bouteille, veux-tu, avec trois grands verres, de la glace et un pichet d’eau glacée ? Merci. »

Jacques sortit une autre chaise de dessous la table, retira son tablier, le renversa et l’étala sur la chaise pour s’assoir dessus.
« Racontes-moi ça… Je veux tout savoir. »

« D’accord, mais parlons anglais. T’as invité ta serveuse à nous joindre. La pauvre fille ne comprendra pas un mot, » dit Farouq.

« T’as raison. T’as toujours eu le souci du monde à l’entour. »

Shelly fut de retour avec toutes les articles le Chef ait demandées.

« Viens, Shelly assis-toi avec nous. Je connais Farouq depuis que nous étions en couches. Nous avons fait notre ‘service militaire’ ensemble. Quand nous étions ados, nous prenions le bateau pour le Centre Héliopolis sur l’Île du Levant pour aller regarder les filles toutes nues. »

Shelly regarda vers le bar, pensant aller chercher une serviette pour s’asseoir quand elle remarqua comment Chef Jacques s’était organisé. Elle retira également son tablier tandis que Chef Jacques ajouta des glaçons aux verres, versa trois doigts d’alcool et les remplit avec de l’eau. Aussitôt que l’eau et l’alcool se touchèrent, se dernier vira vers une apparence laiteuse avec un léger tint d’ivoire.

Elle y goûta avec circonspection et acquiesça.

« Bien… un petit goût de réglisse. »

« Ça, c’est l’anise. C’est ce qu’on boit à Marseille, surtout le dimanche après-midi lors des concours de pétanque. »

Bientôt, les trois convives nus furent à rire et à plaisanter tandis que Farouq et Chef Jacques se remémoraient leurs quatre cents coups sur la côte méditerranéenne.

« Donc, où vis-tu maintenant, » demanda Chef Jacques.

« Bien, ça c’est une logue histoire. Après que tu ais quitté pour Paris, les ordinateurs personnels commencèrent à faire rage donc je me suis reconverti en tant qu’analyste de systèmes. J’avais adoré nos escapades à l’Île du Levant alors quand l’argent à commencé à rentrer sérieusement, j’avais pensé à m’acheter un appartement à Cap d’Agde mais ce fut plus que j’aurais voulu investir alors j’ai laissé tombé. J’en suis soulagé maintenant car l’endroit c’est carrément viré au libertinage ; des boutiques de sexe partout, des orgies à ciel ouvert sur la plage… je n‘y irai pas même pas pour mille balles. Ces jours-ci, j’habite Montalivet temps plein. »

« Ah… ? Et Madame Lecocq tient la forme, » demanda Chef Jacques.

« Toujours là et agissant en impératrice. » Farouq, voyant le regard perdu de Shelly, expliqua.

« Immédiatement après la deuxième guerre, Albert Lecocq fonda un des premiers centres naturistes en France. Il fut deux fois la taille d’ici, aux abords de l’Atlantique, près de Bordeaux. Depuis lors, Monsieur Albert est mort mais Madame Albert vit toujours, aussi pétillante et maligne que toujours. Elle doit avoir les quatre vingt dix ans bien sonnés maintenant. »

« Ah ! Vous voilà… »

Au son de cette voix, tous les trois tournèrent dans leurs chaises. Debra venait de rentrer le restaurant et ce dirigeait vers eux, retirant sa chemise en chemin. « J’ai cinquante livres de fruits de mer dans la camionnette qui doivent être mis au frais. » Elle regarda Farouq. Chef Jacques fit les introductions.

« Debra, ceci est Farouq Yacine, un ami d’enfance de Marseille. Farouq, voici Debra Jackman. Elle est gérante du centre ; son père, Paul, en est le propriétaire et le maire de Manatee Bay. »

« Enchanté, » dit Farouq en étirant sa main.

« Moi, de même, » dit Debra, tout en secouant la main de Farouq fermement.

« Farouq, Shelly, allons rentrer les denrées… nous pourrons continuer plus tard. »

« D’accord… »

« Chef, donne moi une seconde pour me débarrasser de ces shorts et je suis à vous. »
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Chapitre 3 ;

Ce soir-là, après que Marcy avait dégagé la vaisselle, le groupe en entier, Rose, Debra, Tori, Chef Jacques, Farouq et moi, nous étions assis au tour de la table. Shelly nous rejoignit aussi quand elle le pouvait mais elle de leva fréquemment pour aider Helen, l’autre fille au bar.

« P’pa, j’ai parlé à Sandy ce matin ; elle va commander le cochon de lait pour ton méchoui. Je l’ai demandé pour le mercredi avant Pâques. »

« C’est bien, » dis-je. « Je pense faire le méchoui pour le jeudi, donc. Ainsi, ça ne bouleversera pas la ruée de la fin de semaine de Pâques. »

« Vous allez faire un méchoui ? Mais, ça se fait avec de l’agneau… »

« En Afrique du Nord, oui, » répondit Chef Jacques. « Mais quand les français se sont établis en Amérique du Nord, ils ont commencé de se servir de porc. La plupart des gens ici n’aiment pas le goût de lanoline de l’agneau. Au Québec, les méchouis sont relativement fréquents. En fait, j’ai acheté la rôtissoire d’un oiseau migrateur qui en faisait comme à-côté. »

« Oiseau migrateur… ? »

« Oui, c’est un phénomène particulier d’ici en Amérique. Dans la plupart du Canada et aussi dans plusieurs états du nord, la météo est franchement affreuse en hiver… donc plusieurs personnes à la retraite ainsi que quelques ouvriers saisonniers descendent vers le sud pour l’hiver. Rendu à novembre, tout ce qu’on voit sur les routes est des remorques et des caravanes, tous en direction du sud, puis, en avril, ils reprennent la route vers le nord. Nous les appelons des oiseaux migrateurs car ils agissent tout comme ceux-ci, descendant au sud pour l’hiver et remontant au nord vers les terrains de nidification au printemps. »

« Excuse moi, » dit Debra, « pour changer le sujet mais j’aimerais poser une question. Farouq, t’es arabe, n’est-ce pas ? Peut-être toi tu pourrais me renseigner… Sandy, la propriétaire de notre épicerie, me dit qu’elle a eu des clients, elle les croyait libanais ou quelque chose du genre, qui demandèrent auprès d’elle pour de la nourriture ‘halal’. Elle m’a demandé de m’informer auprès de Chef Jacques de quoi il s’agissait. »

« Merde ! Je suis arrivé trop tard… »

« Je suis désolée… ? »

« Oh, excusez… Quand je suis arrivé, je ne vous ai pas tout dit… j’espérais avoir un peu de temps pour renouer avec une vieille connaissance avant de vous le dévoiler mais je vois qu’ils ont été plus vite que j’anticipais. Pour vous expliquer, je dois reculer plusieurs centaines d’années pour vous décrire que c’est l’Islam. »

Lors du 7e siècle, le prophète Muhammad est allé dans le désert et a eu une vision, tout comme votre jésus est sensé avoir fait. De cette vision, en ont ressortit l’Islam et le Coran. À l’époque, l’Islam fut une religion ouverte et accueillante, à l’image d’un peuple qui furent de commerçants nomades. Cette ouverture peut être devinée à travers les grandes avances scientifiques du monde musulman de l’époque. Je ne commenterai pas les croisades car celles-ci furent d’origine politique ; dans le fond, elles ne furent que des tentatives d’occupation par les maisons nobles de l’Europe. »

« Il y a deux cent cinquante ans, toutefois, un théologien du nom de Muhammad ibn Abd-al-Wahhab, un partisan de la branche Sunnite de l’Islam, révolté par ce qu’il voyait comme un manque de sérieux parmi les croyants, a sortit une toute nouvelle interprétation du Coran. Il insista sur une lecture plus restrictive des textes du livre saint. En ceci, il ne fut pas différent de Jean Calvin, l’auteur de l’une des branches réformistes du christianisme. »

« Là où la sauce c’est gâtée est que l’un de ses disciples fut Muhammad ibn Saud, qui devint après coup le roi de l’Arabie Saoudite. Le Salafisme, ou comme l’occident le nomme, le Wahhabisme, devint le culte de l’État. C’est un culte très rigide et rigoureux. Al Qaeda et le Taliban d’Afghanistan sont deux exemples actuels de la pratique du Salafisme. »

« Comme vous pouvez l’avoir deviné, je ne suis pas Salafi ; c’est à cause de son influence parmi les croyants d’Algérie lors de l’occupation française que ma famille s’est établie à Marseille. Nous sommes partis juste à temps ; quelques semaines plus tard, dans le quartier où nous habitions, il y a eu un massacre épouvantable. Nous, les musulmans, nous avons tendance de nous tenir ensemble, cependant, par le fait même, et nous entendons parler les gens. »

« Même si nous ne nous sommes pas contacté depuis 25 ans, je savais où tu étais. Il y a quelques mois, j’ai commencé entendre parler d’un groupe de Salafi voulurent établir une tête-de-pont dans la région de Manatee Bay. Puis, il y a un mois, j’ai gagné un joli petit pactole à la loto donc je me suis permis un petit voyage pour te dire bonjour et pour t’avertir. Cependant, je vois que j’ai trop attendu et qu’ils sont déjà là. »

J’écoutais son discours avec fascination ; tout ce qui touche ma communauté m’importe beaucoup. En tant que maire, je lui demandai…

« Farouq, serez-vous ici encore pour quelque temps ? Je dois réfléchir sur ce que vous nous avez dit et j’aimerais, si possible, que vous restiez et m’indiquiez des preuves documentaires. Même si je ne doute aucunement la véracité de ce que vous dites, je ne pourrais agir qu’avec du ouï-dire. »

« Je vous comprends tout-à-fait. Je dois retourner dans un mois ; je dois honorer un contrat que je ne peux retarder mais, entretemps, je peux encore rester. Jacques m’a offert sa chambre d’amis donc, ce soir, je retournerai vers King City et mon motel et demain, je reviendrai ici. Je vous aiderai en tout ce que je peux. »

« Merveilleux. »

Debra revint à la charge… « Farouq, moi aussi, j’apprécie votre mise en garde. Par le passé, nous avions déjà eu à faire avec ce genre de ministre borné. Il est parti mais je vois que cela revient. Depuis que P’pa est maire, la gérance de ce centre est dévolue sur ma mère et moi ; M’man s’occupe de la finance tandis que moi, je m’occupe du roulement. »

« Toutefois, pour revenir à ma question d’origine, cela ne me donne pas le sens du mot ‘halal’. »

« Oups… t’as raison, désolé. Quand tu m’avais demandé ça, je me suis fait prendre par le besoin de vous informer de la situation que j’ai oublié. « Halal a plusieurs sens, dépendant du contexte, mais c’est quand même assez simple. Toute la zone palestinienne est très chaude et il y a mille ans et plus, la réfrigération n’existait pas donc la nourriture devenait vite avariée. À fin de la conserver et d’éviter la contamination, elle a dû être préparé selon des règles. Ça se résume donc ainsi… toute nourriture préparée selon les règles est ‘halal’, la nourriture qui ne respecte pas ces règles est ‘haraam’ ou impure ou avariée. Les juifs ont des règles semblables ; ce qui est bon à manger est cachère, ce qui ne l’est pas est ‘tref’. Au cas que vous vous poseriez la question, la raison que nous ne mangeons pas le porc est la viande de celui-ci est souvent infecté de parasites. Une cuisson inadéquate permet à ces parasites de survivre et l’homme, à son tour, est infecté. Il fut mieux de ne prendre aucune chance. »

« Ah, bon ! C’est tout ? Merveilleux. Je pourrais l’expliquer à Sandy demain. »

« Toutefois, explique également à ton amie Sandy que, si ces gens sont Salafi, comme je le crains, de ne pas tenter de faire passer de la nourriture cachère comme étant halal ; il y a des différences mineures mais d’une importance capitale, surtout pour ceux aussi bornés que les Salafi. Beaucoup de musulmans mangeront du cachère si le halal n’est pas disponible mais non pas les Salafi. »
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Chapitre 4 ;

Jeudi saint

Le méchoui fut beaucoup apprécié. La fête avait fini tard car le lendemain fut vendredi saint, un congé statutaire pour les employés de la ville tout comme sera ce lundi, le lendemain de Pâques. La plupart des employés de l’hôtel de ville avait adopté l’ensemble vestimentaire prôné par le Centre Naturiste Barracuda Beach lors de la fête. Le quelques uns qui ne l’avaient pas fait portèrent des paréos. Quoique j’ai fait semblant de ne pas le remarquer, j’ai vu qu’à mesure que la fête progressa, la plupart des dames avaient réajusté leurs paréos pour exposer le torse et que deux, les ont même abandonné complètement pour profiter de la piscine. Barracuda Beach a une politique rigide contre le port de vêtements de tout genre autour de la piscine.

J’avais fait circuler un mémo au début de la semaine avec des conseils, des suggestions de base, en fait, pour ces textiles entêtés qui furent quand même assez ouverts pour faire face à toute cette nudité. Je ne m’attendais pas d’avoir de problèmes ; cela fait maintenant six ans que l’État ait exigé que des cours de natation fassent partie du curriculum scolaire de tout enfant au-delà de 10 ans et, à Manatee Bay, cela impliqua des cours en tenue de peau aux deux piscines du Centre ‘Cuda Beach.

La situation particulière de Manatee Bay s’est répété une deuxième fois quand l’École Primaire Willow Lane a prit feu et que le seul endroit disponible pour l’érection d’une nouvelle école fut en plein centre, c’est bien le cas de le dire, au Centre ‘Cuda Beach. Il fut rapidement évident que cet environnement libre de tout vêtement favorisait l’apprentissage et la pression des parents fit que la commission scolaire a dû déclarer que tous les écoles primaires et intermédiaires seraient dorénavant libres de vêtements. La seul raison pourquoi le port des vêtements l’École Secondaire est facultatif est que, selon les règlements de la municipalité, la nudité intégrale est interdite pour des gens de 18 ans et plus. À peu près la moitié des étudiants de la douzième année sont adultes.

Quand je fus élu au Conseil de la Ville, il y a quatre ans, une des premières choses que j’ai fait fut de modifier, ou plutôt de clarifier, ce règlement ; maintenant, partout ou un homme peut se permettre de se promener le torse à l’air, le règlement le permet également à une femme. J’avais également demandé au Shériff que ses députés fassent le tour de tous les entreprises de la cité qui avaient de ces affiches de ‘Pas de chemise, pas de service’ sur leurs portes que ce genre de politique allait en encontre des règlements municipales. Ce n’ait pas pris beaucoup de temps que ces affiches détestables furent retirées.

Je dois vous avouer, cher lecteur, chose que je n’ai même pas avoué à ma famille, que j’ai en tête l’idée qu’éventuellement, tout le comté deviendrait tout-à-fait naturiste. J’ai toutefois le doute que mon honorable prédécesseur, le maire Bill White, aurait deviné mon plan diabolique ; la dernière chose qu’il m’a offerte avant de quitter Manatee Bay pour le nord de l’État afin de se rapprocher du reste de sa famille et ses arrière-petits-enfants fut un clin d’œil et un souhait de ‘bonne chance’.

De quoi parlais-je, déjà… ? Ah, oui… du méchoui. Il fut une réussite phénoménale, comme je l’ai indiqué plus haut. La rôtissoire du Chef Jacques fut l’attraction du jour d’une collection de mécaniciens de cour arrière et de cuistots amateurs. J’ai vu un de mes ingénieurs civils, tablette et crayon en main, faire croquis après croquis de son système de fonctionnement.

Afin de rester dans le thème méditerranéenne de la soirée, chef Jacques avait commencé par servir des pastis comme apéro. Ce fut un coup d’éclat et plusieurs en ont pris un deuxième, voire un troisième. Ces consommations descendirent comme des riens et furent des rafraîchissements parfaits. Je crois que ce fut une des principales raisons que la fête a si bien été. Chef m’avait cependant de ne pas en abuser car ce fut une boisson traître.

De toute façon, je ne suis pas porté vers la boisson, bien que j’aime prendre un verre de temps en temps. De toute façon, demain je dois me lever tôt pour la tournée d’épicerie. L’université du Golfe est en relâche cette semaine et Debra m’avait demandé la fin de semaine en congé pour descendre à Miami avec son chum, Eric. C’est quand même drôle de voir sa petite fille toute grande ; il me semble que ce ne fut qu’hier que je lui ai mouché le nez après qu’elle s’est éraflé le genou sur le pourtour de la piscine.

Farouq fut au centre d’un groupe de mes techniciens en informatique dans un coin du Hall des loisirs à discuter de je ne saurais quoi dans une langue obscure. Il n’a pas mangé du porc, bien qu’il fût convaincu de sa salubrité. En son honneur, Chef Jacques avait préparé plusieurs portions de ratatouille, qui s’est avéré être un plat de courgettes, d’aubergines, des poivrons, de l’ail et des tomates, tous sautés les uns après les autres et mélangés qu’après la cuisson, afin de garder distincts les divers saveurs. Comme ils disent en France… sublime. L’anchoïade fut une trempette d’anchois, de câpres d’ail et de l’huile d’olive, très savoureux mais, à cause des anchois, quelque peu trop salé à mon goût.
-0-0-
Le lendemain matin, j’attendais au stationnement en shorts et en tee-shirt quand Mary Silvers arriva avec ses deux filles. Les deux portèrent leurs casquettes fluo du personnel du Centre. Mary travaillait maintenant à temps plein au Centre. La Caisse faisait tellement d’affaires avec les résidents, le personnel du Centre et de l’école primaire et les oiseaux migrateurs, qu’ils ont décidé d’offrir un point de service à tous les jours. Pour ma part, je fus content de la décision. Quand c’était moi qui faisais la tournée d’épicerie, j’avais l’habitude de déposer la pochette avec les rentrées d’argent de la veille au bureau central. Traitez-moi de vieux-jeux si vous le voulez mais ça me soulage que Debra n’a pas à le faire ; maintenant, c’est Rose qui la dépose avec Mary.

Toutefois, puisque le vendredi saint, le point de service fut fermé et je devais déposer la pochette en ville. Mary passera la journée auprès de la piscine à intensifier son bronzage. Marcy fera l’entretien des piscines puis s’occuper de son poste en tant que ‘barista’ au bar-café. Melissa sera ma coéquipière pour la tournée. Nous allons ramasser Juanita en chemin et, au retour, les deux fillettes s’occuperont de nettoyer l’étable et de promener les chevaux.

Rose me disait que nous sommes à capacité pour la fin de semaine et que nous roulerons à 85% lors de la semaine de relâche. Une chance que Tori a un certain talent pour la cuisine ; elle doit aider Chef Jacques cette semaine. J’ai suffisamment de personnel pour le service mais quand il y a achalandage, Chef Jacques a besoin d’un coup de main pour le menu-frottis (je me suis fait un point d’honneur que mes filles ont tous les deux fait le tour de toutes les occupations du centre. Quand Charles sera plus grand, je ferai de même avec lui.)
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Chapitre 5 ;

Lundi de Pâque

Kelly Knowles venait de prendre la relève de Rose à la réception quand les trois filles ados ne portant des tennis sont arrivées en vélo.

Kelly les accueillit avec le sourire. « Salut, les filles. La marina ne vous convient plus ? »

« Non, plus maintenant, » dit Mandy Brooks. « Une nouvelle gang y est installée et ils nous mettent mal-à-l’aise. Tori est-elle là ? »

« Elle doit être sur le point de finir à la cuisine. Pourquoi n’irez-vous pas à la piscine ? C’est une tellement belle journée que je suis certaine qu’elle s’y rendra, si elle n’y est pas déjà. »

« Merci. »

Les filles embarquèrent de nouveau sur leurs vélos et se dirigèrent vers le hall des loisirs où il y avait un support à bicyclettes. À cause du programme de natation obligatoire de l’État, la commission scolaire avait négocié une adhésion annuelle pour tous les étudiants d’âge mineure. Je ne fais aucun profit avec cette entente mais cela nous épargne un temps fou en administration. De toute façon, je me reprends aisément avec le café près de la piscine. Nous maintenons un compte pour chacun des jeunes et, à tous les mois, Rose envoie un état de compte aux parents.

« Salut, Marcy. Pourrions-nous avoir des colas, s’il te plaît ? »

« D’acc. Trois, boissons gazeuses, trois… C’est qui, qui paie ? »

« Je le ferais, » dit Jennifer Glock.

« Est-ce que Tori est finie ; nous aimerions la parler, » demanda Kristen Hollingsworth.

Marcy jeta un coup d’œil à l’horloge. « Elle doit avoir terminé à l’heure qu’il est. J’appellerai la cuisine. »

« Merci. »

Quelques instants plus tard, Tori sortit les rejoindre.

« Salut, les filles. Je croyais que vous seriez à la marina. »

« Ce n’est plus la même chose, » dit Mandy. « Il y a une nouvelle gang qui s’est installée et qui nous font sentir toutes ‘Wouaach’. »

« Comment ça ? »

« Bien, pour commencer, tous les gars portent des shorts de surf… plus personne fait ça par ici et ils sont tous là à nous zieuter comme si nous étions des limaces ou quelque chose. Tu sais… comme si nous étions dégoûtantes mais fascinantes en même temps. Et les filles… »

« Ouais, » enchérit Jennifer. « Je n’ai jamais vu ça auparavant. Les filles portèrent un genre de collant académique qui leurs couvrent le corps de la tête aux pieds et par-dessus ça, elles avaient un genre de chemisette à capuchon aux motifs fleuries. Les seules parties du corps qu’on pouvait voir furent les pieds, les mains et le visage. »

« Vous vous souvenez du cours de sauvetage ‘anti-noyade’ que nous avions suivi l’automne dernier, » demanda Kristen, « et de comment l’Entraineur Wendy nous avait dit que, si jamais nous tombiez à l’eau, de se débarrasser de tout vêtement qui pourrait nous gêner ? Bien, tout dont je pensais quand j’ai vu ces filles que nous étions mieux de traîner des couteaux pour que nous puissions les sortir de ces carcans. »

« Je pense savoir de qui il s’agit, » dit Tori. « Chef Jacques a de la visite d’un ami de France qui nous raconta au sujet de ce gang-là il y a dix jours. Vous vous souvenez, il y a plusieurs années, ce moineau qui nous achalait tout le temps à propos de nos cours de natation… celui dont le fils avait tiré sur Debra avec une carabine à ‘paint-ball’ ? »

Elles acquiescèrent.

« Bien, ce groupe-ci est du même genre… ils sont musulmans mais du style pudibond, comme les Talibans. Il disait que ce n’étaient pas des terroristes mais plutôt dans le genre de vouloir que tout le monde pense comme eux. »

« Bien, s’ils pensent me convaincre de porter une armure pour aller me baigner, ils pourraient la mettre où je pense ! »

« Mandy ! Que dirait ta mère si elle t’entendrait ? »

« Bien, quoi… je veux dire, regardez-les. Les gars portaient des shorts de surf… ici, ils ne font plus ça mais ailleurs aux États, ils le font encore… Ça, ça va mais ce que portaient les filles… Partout ailleurs aux États, les filles portent des deux pièces ; le moins que ça cache, le mieux que c’est. Si les gars portèrent ces costumes rayés ridicules en tricot du début du siècle dernier, ça irait encore. Je les trouverais encore cinglés mais cinglés égales, vous me comprenez ? C’est la discordance entre ce qui est permis pour les gars et les filles qui me fait chier ! »
-0-0-
« D’accord, Mama… je serai de retour plus tard. »

Consuela ferma la porte, déposa le portefeuille de son père dans le panier de son vélo et enfourcha celui-ci. Elle c’était rendu jusqu’au portail de la communauté et allait tourner sur Willow Lane quand elle fut interpellé par quelqu’un derrière elle.

« H., Connie… Attends-moi ! »

Quand Mike l’avait rattrapée, il demanda « Où vas-tu comme ça ? »

« Papa a oublié son portefeuille ce matin ; Mama l’a retrouvé en faisant du lavage. Je m’en vais en ville pour le lui rapporter. Ça te tente-t-il de venir avec moi ? »

« D’accord. »

Ils descendirent Willow Lane et éventuellement rejoignirent Harbour et suivirent celle-ci jusqu’au bureau du Shériff derrière l’hôtel de ville. Le député Hughes fut à l’accueil.

« Buenos tardes, Conchita. Que fais-tu ici ? »

Salut, Jake. Papa est-il ici ? J’ai quelque chose pour lui. »

« Oui, il est dans son bureau. Vas-y. »

« Merci. »
-0-0-
Quand ils furent de nouveau à l’extérieur, Mike lui offert « Voudrais-tu aller jusqu’à la marina ; je t’achèterai un soda ? »

Consuela prétendait hésiter ; Mike Malone fut un gentil garçon et ils aimaient bien travailler ensemble sur leurs projets d’école. « D’accord. »

Mike venait de payer pour leurs consommations avec de la monnaie qu’il gardait dans la bourse affixé à la selle de sa bécane et étaient à téter leurs pailles près de leurs vélos quand un groupe de jeunes surgirent de la plage. Les gars portèrent des shorts de surf et les filles des bizarreries qu’ils n’avaient jamais vus auparavant. Ils semblèrent en colère. D’un coup, Mike a eu peur.

« Connie, partons d’ici… »

Rapidement, ils enfourchèrent leurs vélos et se dirigèrent vers le Centre. Deux des jeunes commencèrent à leur crier quelque chose et ramassèrent des pierres pour leur lancer mais, rendu là, Consuela et Mike furent hors de portée. De retour au Centre, ils s’étaient calmés et furent plus en colère qu’apeuré, alors ils décidèrent de se rendre à la piscine pour se rafraîchir les idées.

À la piscine, ils virent quatre filles rassemblés qui étaient dans des vives discussions mais, quand Mike et Consuela se sont rapprochés, Tori leva la tête et vit que quelque chose n’allait pas.

« Connie, Mike, qu’y a-t-il ? »

« Nous revenons de la marina…, » expliqua Mike. « Il y a un groupe d’ados qui y étaient dans des costumes bizarres. Ils ont commencé à nous crier des bêtises et de lancer des roches. »

Consuela ajouta « Ils nous crièrent en français ; ce n’était pas bien, bien accueillant mais la seule chose que j’ai saisi clairement était ‘infidèle’. »

« Ouais, nous sommes au courant, » dit Tori.

Pour le restant de l’après-midi, ils discutèrent de quoi faire de ces parvenus.
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Je suis fatigué et je vais me coucher -- voici la chapitre de demain, mardi :thumbsup: Bonne nuit !


Chapitre 6 ;

Le mardi après Pâques

Le commis du bureau de la planification urbaine leva la tête des documents sur on pupitre vers l’homme vieillissant à l’autre côté du comptoir.

« Oui ? Puis-je vous aider ? »

« On m’a informé que c’était ici que je devais m’adresser pour un permis de construction. »

« C’est ça, effectivement. Où est situé votre bâtiment ? »

« Je ne comprends pas. Je désire construire un bâtiment, j’en ai pas actuellement. »

« Oh, excusez-moi… il y a eu mépris. Me demandez-vous un permis pour ériger un bâtiment sur un lot non développé ? »

« C’est ça, oui… C’est ça ce que je voudrais. »

« Je suis désolé, Monsieur, mais cela sera impossible. Nous n’émettons des permis que pour la modification ou le remplacement de bâtiments existants. Ériger une nouvelle construction est hors de question. »

L’homme hésita et sortit un portefeuille visiblement bien garni.

« Êtes-vous certain que nous ne pourrions pas arriver à une entente ? »

« Non, Monsieur, ce n’est pas du tout une question d’argent ou rien de ça. Je serais fort heureux de pouvoir vous émettre un permis pour le prix habituel de $50. C’est que nous nous trouvons dans le ceinturon biosphérique de King City, aucune nouvelle construction n’est permise nulle part… ni dans le comté de King, ni Manatee Bay, ni le comté de Calaverras, ni ailleurs dans cette zone. Voici, c’est tout expliqué dans cette brochure. La seule façon de pouvoir construire une nouvelle bâtisse est d’acheter un terrain avec un bâtiment de la même superficie, démolir celui-ci et d’ériger le nouveau à sa place. Je suis désolé. »

« Je vois… je devrais réfléchir là-dessus. »

« À votre aise. Et quand vous aurez trouvé un site qui correspond à ces exigences, nous serons heureux de vous émettre votre permis. »

« Merci. »

« Il n’y a pas de quoi. Revenez nous voir quand vous serez prêt. »
-0-0-
Le commis était à manger son lunch dans la salle de repos de l’hôtel de ville et à raconter l’événement du client de ce matin…

« Le croiriez-vous ? Il voulait vraiment me payer un pot-de-vin pour que je lui émette le permis. On se serait cru au Moyen-Orient ou quelque chose comme ça. »

Chuck Malone lui interpella. « Jeremy, après dîner, j’aimerais que tu montes avec moi voir Paul et lui raconter ce que tu viens de nous raconter. »

« Paul… ? Tu veux dire le maire… ? »

« Ouais. Ne t’inquiètes-toi pas… il ne mord pas… beaucoup. »

Les autres personnes de la salle partirent à rire.
-0-0-
Chuck et Jeremy marchèrent le long du couloir vers le bureau du maire. Jeremy avait la trouille, se demandant quoi qu’il ait pu faire de pas correcte et demandant s’il devait se mettre à chercher un autre emploi.

Pénétrant l’antichambre, Chuck dit ‘Salut, Liz. Est-ce que Paul est occupé ? »

« Non, vas-y, Chuck… il n’y a pas de problème. » et ils entrèrent dans le Saint des Saints.

Dès qu’il ait ouvert la porte, il tomba à genoux et fit trois Salam. « Oh Seigneur exalté, l’humble paysan que je suis souhaiterait tenir parole avec vous. »

Je le regardais, me demandant quelle folie fut encore à lui traverser ce qui put vaguement être décrit comme son cerveau. « Laisse tomber, Chuck, et dis-moi ce que tu veux. »

« Ce jeune-ci, Jeremy, a quelque chose que je crois que tu voudrais entendre. Il est à chier dans sa frusque à l’idée de te rencontrer alors je pensais le mettre dans l’ambiance. »

Je regarda le jeune. « Oh ! ¨Ça vas-tu ou préfères tu aller à la toilette avant ? »

Jeremy, comprenant que nous étions à le taquiner, c’est détendu. « Non, Monsieur, ça va. »

« Jeremy, racontes à Paul ce que tu nous a dit dans la salle de repos. Explique-le exactement comment tu l’avais fait en bas ; ce fut parfait ainsi. »

Quand il avait terminé, je suis resté à réfléchir quelques instants. « Je vois… Merci, Jeremy. J’apprécie que tu sois venu m’en informer. »

« De rien, Monsieur. » Il était à se retourner pour sortir quand je l’ai arrêté.

« Jeremy, tu n’es pas venu au méchoui, la semaine dernière. » Ce ne fut pas une question.

« Non, Monsieur. J’avais un empêchement. »

« Ça fait pas longtemps que t’es en ville, n’est-ce pas ? As-tu une femme, une blonde… un chum ? »

« Oui, Monsieur, une blonde, Monsieur. »

« Bon… une dernière question personnelle… As-tu une aversion profonde pour la peau ? »

« … Je ne comprends pas, Monsieur. »

« Je vais reformuler la question… avez-vous, toi et ta blonde, déjà été vous baigner à poil ? »

Jeremy rougit. « … Oui, Monsieur. »

« Excellent. Cette fin de semaine, toi et ta blonde seront mes invités au Centre, tous frais payés. Il est impossible de continuer à craindre quelqu’un après avoir passé du temps à se parler tout en étant nu tous les deux. Je m’appelle Paul et non pas ‘Monsieur’. Voudrais-tu t’occuper des détails, Chuck ? »

« Oui, Patron. »

Après qu’ils aient quitté le bureau, Jeremy demanda Chuck « Est-il toujours comme ça ? »

« Nan, nous avons dû le prendre dans une mauvaise passe. »

Jeremy arrêta et regarda Chuck en face. « Tu me niaises, non ? »

« Pas du tout. Dans ses bons jours, il t’aurais demandé où tu habites et aurait venu te chercher lui-même. »
-0-0-
Plus tard dans l’après-midi, Chuck fut de retour dans mon bureau ; il voulait m’informer de ce que son fils lui avait raconté par rapport aux événements de la marina et de la discussion auprès de la piscine. J’ai décroché le téléphone et composé le numéro du Shériff Fernandez.

« Jose… ? Paul. Es-tu occupé ? Chuck Malone était à me raconter quelque chose dont je crois que tu devrais prendre connaissance, également. Dix minutes… ? Parfait, nous t’attendons. »

Quand le Shériff Fernandez est arrivé, Chuck et moi discutions de la demande du permis et de quoi cela impliquerait tandis que moi, je lui mis au parfum de ce que Farouq nous avait dit.

« Salut, Jose…Chuck me parlait d’un incident hier… »

« … À la marina avec son fils et Conchita… ouais, j’en avais entendu parler. »

« Oh ? Ta fille te l’a-t-elle raconté ? »

« Pas du tout. Mais elle en avait parlé à Ernesto parce qu’elle voulait son opinion. C’est Ernesto qui me l’a raconté. J’ai l’impression que les jeunes veulent régler ça entre eux. »

« Mile ne m’a rien dit de ça. Il ne m’a dit que ces jeunes leur avaient traité ‘d’infidèles’ et qu’ils avaient commencé à lancer des pierres. »

« C’était un peu plus corsé que ça. Ce que les jeunes furent à crier fut qu’ils traitaient Conchita de ‘pute infidèle’. L’espagnol et le français sont assez similaires que Conchita avait très bien saisi ce que les autres lui envoyèrent. Ce qui fut également évident était ces jeunes mettaient tout le blâme sur Conchita même si Mike fut tout aussi nu qu’elle. »

« C’est quoi que tu veux faire ? »

« Bien, en tant que père outragé, je veux aller là-bas et passer ces jeunes à travers un mur. En tant que shériff, tout ce que j’ai est des jeunes insultants et des gestes de menace. Après qu’Ernesto m’en a parlé, je me suis à l’ordinateur pour connaître un peu mieux ce que se passe entre leurs deux oreilles et, ce matin, j’ai demandé au député Hughes d’augmenter ses patrouilles aux environs de la marina. »

« Si tu veux une meilleure idée de ce qui se passe entre leurs oreilles, viens faire un tour à la Maison d’Or ce soir après le souper. Chef Jacques a un ami français en visite… il est venu spécifiquement de nous mettre en garde contre cette invasion arabe. Il pourrait t’expliquer comment leurs cerveaux fonctionnent de l’intérieur. »

« Je le ferai. »
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Chapitre 7 ;

Le jeudi après Pâques

Depuis deux jours, la compagnie de téléphone mobile locale fut submergée par une augmentation de trafic de 50% par rapport à la moyenne parce que à peu près tous les étudiants de l’école secondaire Manatee Bay et les écoles intermédiaires Palmetto Drive et Poplar Road commencèrent à se texter à répétition. Le fournisseur d’Internet de Manatee Bay ait remarqué une augmentation frappante de connexions vers Google, Yahoo, Wikipédia et d’autres moteurs de recherche. Un technicien, lui-même à peine sortit de l’université, commenta en étudiant les statistiques journalières qu’il n’avait pas vu autant de trafic lors d la semaine des examens l’année dernière.

Le tout fut que jeudi, comme par hasard, tous les plus que quatre cents étudiants des écoles secondaire et intermédiaires ce sont rejoint dans l’entrepôt abandonné d’une usine de production de poissons de l’est de la ville qui avait fait faillite il y a quelques années. Plusieurs jeunes plus entreprenants, quoique puisqu’il s’agissait de jeunes universitaires, on ne pourrait plus vraiment les qualifier de jeunes, avaient installé une connexion tout-à-fait ‘officieuse’ au réseau électrique et l’entrepôt est devenu la base secrète où tous les amateurs de jeux informatiques de tout genre se réunissaient pour se recueillir, pour concourir et pour discuter de stratégie. Le bureau du Shériff savait parfaitement bien que l’entrepôt fut ainsi occupé mais puisque le jeunes ne faisaient pas de mal (du moins, à part de vole une quantité infime d’électricité – les ordinateurs n’en consomment pas beaucoup) il faisait mine de rien.

Dans la partie centrale de l’entrepôt, il y avait une section surélevée, comme une estrade. Sur cette estrade, on avait installé une longue table et une demi-douzaine de chaises pliantes que l’on avait récupéré des rebuts de l’école secondaire. Assis sur ces chaises furent Ernesto, Consuela, Tori, Mandy, Kristen et Jennifer. Scott, le fils de Sandy, fut debout devant la table. Devant l’estrade, par terre, tassés l’un contre l’autre furent tous les jeunes de douze à dix-sept ans de Manatee Bay ainsi que quelques uns 18 ans et plus.

Après un coup d’œil rapide à sa montre, Scott ouvra la réunion. « Bon, tout le monde… de l’ordre, s’il vous plaît ! »

L’agitation continua dans la foule. Scott prit un grand respire puis cria… « SILENCE ! »

« Merci. Permettez-moi de me présenter… Je m’appelle Scott McCormick. Ma mère est propriétaire du BreadBasket. La plupart de vous avez déjà témoigné comment nos parents tiennent des réunions générales, telles que le Comité des Parents, la Commission scolaire ou le Conseil de la Ville. Essayons de nous comporter comme des gens civilisés, d’accord ? Plus que nous fonctionnerons de façon ordonné, plu vite nous aurons terminés. »

« Bon, comme vous le savez tous, nous sommes ici pour discuter de quoi faire avec cette gang de nouveaux qui se tiennent maintenant à la marina. Au cas que vous reveniez sur terre après un voyage dans l’espace, je vais demander à Mandy de vous résumer les événements de dimanche et de lundi derniers. Puis Tori va vous peindre un portrait de qui sont ces gens et finalement, Consuela vous proposera quelques gestes concrets que nous pourrions entreprendre. Après ça, comme disent nos parents, nous accepterons des questions de l’assemblé avant de voter sur les propositions. Es-ce que ça vous va ? … Silence ! Par main levé, s’il vous plaît… »

« Bon. Merci. Mandy… ? »

« Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Mandy brooks. Ma mère est présidente de la commission scolaire de Manatee Bay. Au contraire de Tori et quelques d’autres parmi vous, je ne fut pas élevée en tant que naturiste. Pour moi, tout ça avait commencé il y a six ans quand l’État a imposé un programme de cours de natation obligatoire au curriculum scolaire. Puisque les seules piscines du comté se trouvent à ‘Cuda Beach, nous furent obligés de suivre ces cours en tenue de peau. Deux mois plus tard, l’école où j’allais à brulé et le seul endroit où la nouvelle école a pu être installé fut sur la propriété de ‘Cuda Beach. Il y avait apparemment d’excellentes raisons pour ça mais cela me concerne peu. Ce qui est important est que j’ai commencé à apprécier pouvoir vivre nue… plus de problèmes pour acheter des vêtements, à chercher quelque chose qui faisait, qui ne piquait pas, qui ne m’irritait pas la peau… vous savez tous ce que je veux dire. »

« À mesure que j’ai grandit, j’ai découvert un autre avantage quoique je ne l’ai pas reconnu comme tel à l’époque. Nous regardons tous la télé et, contrairement à ce que nous avons ici, tout le monde est habillé. Ce que j’ai fini par remarquer est que, dans ces émissions et dans les films sur le câble, les ados, des gars pour la plupart mais aussi des filles, passèrent beaucoup de leur temps à essayer de poigner l’autre sexe en petite tenue si ce n’est carrément tout nu, soit dans les vestiaires de gymnases, soit à la plage, qu’importe. Nous n’avons pas ça ici et, pour être franche, je trouve ça un soulagement. »

« Dimanche dernier, Kristen, Jennifer… » Mandy indiqua deux des filles assises derrière la table, « et moi, nous sommes allé à la marina. La nouvelle gang était là. Les gars portaient des shorts de surf… bon, pour des shorts de surf, je peux m’y faire ; personne ici les portent mais c’est courant sur la télé. Les filles portaient des justaucorps académiques dans des couleurs toutes ‘féminines’ tels que bleu ciel, turquoise, vieux rose et par-dessus, elles portèrent des blouses fleuries assorties. Sur leurs têtes, elles avaient ce qui semblaient être des tops tubulaires… vous savez, ces genre de tricots élastiques que les femmes à la télé portent au tour de leur poitrines. On ne voyait rien de leurs corps, ni même leurs cheveux. Quand nous sommes arrivées, on nous zieutait comme si nous étions des insectes. Je ne me suis jamais sentie aussi mal-à-l’aise. Nous avons fait demi-tour et nous sommes parties. »

« Le lendemain, plutôt que de subir ça encore une fois, nous sommes descendues à la piscine à ‘Cuda. Au moins, nous nous sentons chez nous là-bas. Pendant que nous y étions, Connie, ici, et Mike… Mike Hollingsworth, sont venus nous rejoindre. Eux, aussi, avaient été à la marina mais, cette fois-ci, au lieu de zieuter, la gang a commencé à crier des grossièretés et à lancer des roches. Nous nous sommes rendus compte, toutefois, que même si Mike était tout aussi nu que Connie, tout leur venin fut dirigé vers elle. »

Mandy regarda Tori et les deux filles se sont changées de place.

« Je suis pas mal certaine que tout le monde ici me connais mais puisque les autre se sont introduits, aussi bien faire de même. Je m’appelle Tori Jackman. Mon père est le propriétaire de ‘Cuda et est le maire de Manatee Bay. La première fois que j’ai entendu parler de cette gang à la marina fut il y a deux semaines quand un des amis du chef Jacques est venu en visite de la France. Il nous a mis en garde contre un groupe d’arabes pudibonds qui voulurent établir une… ‘Tête de pont’ est la façon qu’il l’avait nommée, une base à partir duquel ils avaient l’intention d’envahir sournoisement l’Amérique. Il les décrivait non pas comme des terroristes mais plutôt comme un genre de cinquième colonne qui tenterait d’instaurer leurs croyances culturelles et d’influencer nos lois. »

« Certains de vous sont des catholiques, d’autres sont des méthodistes, des anglicans, des épiscopaliens… certains de vous sont peut-être même juifs ou musulman, je ne le sais pas et cela ne me fait pas un pli. Vos croyances sont vos affaires. Le simple fait que vous soyez ici et que vous soyez nus… bien, la plupart de vous, en tout cas » dit-elle en voyant un collégien en shorts, « me dit que vous êtes mon genre de personne. »

« Ce dont je sus en train de parler et d’un groupuscule de gens, peut-être une vingtaine en tout, qui viennent ici et veulent imposer leur culture puritaine sur nous. En Arabie Saoudite, où ce culte ait vu le jour, ils arrêtent une femme si elle montre ses cheveux. Si une femme est violée, c’est elle qui se fait arrêté et si elle ne marie pas celui qui l’a violée, c’est ELLE qui se fait lapidé à mort pour avoir commit l’adultère. Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, ça veut dire qu’ils l’enchaînent contre un poteau et qu’ils lui lancent des roches jusqu’elle en meurt ! Pour rien au monde voudrais-je vivre dans unetelle société ! »

Visiblement enragé, elle se tourna et marcha vers l’arrière de la table. La foule fut à marmonner furieusement à propos que ce que Tori vint leur annoncer. Scott se leva et lui offrit sa chaise, puis revint vers l’avant de la scène. Cette fois-ci, plutôt que de crier, il leva les bras jusqu’à temps qu’il obtint le silence.

« Je sais… c’est intolérable et ma première réaction quand Tori et Mandy m’en ont parlé fut probablement ce que vous ressentez actuellement. Cependant, je ne veux pas descendre à leur niveau… juste par ce qu’ils aiment lancer des roches, ça ne veut pas dire que je dois faire de même, même si ce serait mon souhait le plus cher. C’est comme ça que commencent des guerres… c’est ça, le terrorisme ; des gens qui se lancent des roches sans aucun souci pour ceux et celles pris en plein milieu. »

« Depuis lundi dernier, le groupe assis à la table et quelques autres ne discutent que de ça. Nous avons même rencontré Farouq, l’ami du Chef Jacques, pour lui demander son avis et, si possible, son aide. Nous sommes arrivés à un plan d’action que nous voudrons vous proposer. Puisque ce fut Connie qui en a eu l’idée, j’aimerais qu’elle avance pour vous l’expliquer. »
Consuela se leva et fit le tour de la table pour se mettre devant la foule. Il fut évident qu’elle était anxieuse. Elle prit un profond respire.

« Bonjour, je m’appelle Consuela. Mon père est le Shériff Fernandez. Tori dit tantôt que la religion que nous pratiquons lui importait peu. Bien, je suis catholique et j’en suis fière. La religion est un aspect très important de la culture espagnole. Pour certains parmi vous, ça l’est également, pour d’autre pas tellement. Je le mentionne car la religion joue un rôle important dans ce que nous discutons. La principale différence entre les catholiques et ceux que nous appelons les protestants mais que les autres chrétiens appellent les réformistes est que les catholiques s’attardent beaucoup plus sur le Nouveau Testament. Nous ne nions pas l’Ancien Testament, c’est juste que nous y prêtons moins d’attention. »

« Il se peut que j’ai tort ; si c’est le cas, j’en suis navrée mais de ce que j’ai compris, le Coran est plus ou moins l’Ancien Testament musulman. À travers les années, les siècles, ces Livres Saints furent étudiés par des hommes érudits, interprétés et interprétés de nouveau pour les ajuster à la culture du jour, à les moderniser. Il y a trois cents, quatre cents ans en Europe, certains crurent que ces gens érudits sont allé trop loin et voulurent revenir vers une interprétation plus ‘mot-à-mot’ de la Bible et nous nous sommes retrouvés avec les guerres de la religion, les Pilgrims de Plymouth Rock et tous ces conflits. La même chose a eu lieu en Arabie Saoudite il y a deux cent cinquante ans. »

« La chose est, il y a deux mille ans, quinze cents ans dans le cas du Coran, nous ne savions pas ce que nous savons actuellement. Nous croyions que le soleil tournait au tour de la terre, que la lune soit faite de fromage… il n’y avait pas d’autos, pas d’avions, pas de télé. On ne connaissait ni la réfrigération, ni la médecine, ni la biologie, ni plein d’autres choses que nous connaissons aujourd’hui. Ce qui est inscrit dans ces livres n’est plus applicable. Je ne dis pas qu’ils ont tort ; ils furent écrits pour que les gens DE L’ÉPOQUE puissent les comprendre. Ils doivent être interprétés en fonction de ce que nous savons AUJOURD’HUI. »

« À l’époque d’il y a entre neuf cents et sept cents ans, nous avions eu les Croisades, où tout un groupe de gens, plusieurs groupes, en fait, se sont rendus vers les Terres Saintes pour libérer Jérusalem du joug des ‘infidèles’. Nous savons maintenant que c’était de la foutaise ; ce fut qu’une excuse pour que les gens nantis puissent accumuler plus d’argent, plus de pouvoir. L’une d’elles a eu lieu il y a presque huit cents ans aujourd’hui. Elle fut appelé la Croisade des Enfants. La tradition voudrait que des enfants, des ados pur la plupart, avait décidé d’aller vers les Terres Saintes et réussir là où les adultes avaient échoués. Cette croisade fut un désastre et la plupart des enfants furent sensés être vendus en esclavage. J’ai consulté Wikipédia l’autre jour et, comme d’habitude, la tradition c’est gouré ; ce ne c’est pas du tout produit ainsi. »

« Mais l’idée d’une croisade des enfants m’est restée prise. Ce que j’aimerai faire, que nous fassions, est de tenir une nouvelle Croisade des Enfants, ici même à Manatee Bay. Nous pourrions faire un défilé paisible afin de montrer à ces musulmans que nous n’acceptons pas leur culture, tout comme Gandhi l’a fait contre les anglais dans ce film avec Ben Kingsley. Les musulmans prétendent que nous devions cacher nos corps sinon nous sommes impudiques. Je veux leur montrer que c’est l’inverse, que nous sommes purs et que nous n’avons rien pour lequel nous devions avoir honte. Je veux que ce défilé soit composé que d’enfants parce que nous avons le droit d’être nu. Je ne veux pas donner à mon père quelque raison pour nous arrêter. Je suis certaine qu’il soit de tout cœur avec nous mais son rôle est d’appliquer la loi et la loi dit que les adultes doivent porter des culottes. »
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Chapitre 8 ;

Quand Tori rentra à la maison, Debra l’attendait.

Où étais-tu… ? T’es sensée être avec Chef Jacques. »

« À une réunion à l’entrepôt… Cela prit plus longtemps que je m’y attendais. Je suis navrée. »

« De quoi s’agissait-il ? Nous n’avions eu aucun enfant ici à part de la trolée de la petite enfance. »

« Ah, oui… c’est vrai ; tu n’étais pas ici la fin de semaine dernière. Il faut que je te racontes tout ça. Laisse-moi aller à la cuisine et je te mettrai au courant ce soir après souper. »

À la cuisine, Tori expliqua à Chef Jacques « Navrée du retard, Chef, mais les jeunes sont à préparer une manif contre ce groupe de musulmans dont Farouq nous parlait. Pourrais-tu lui demander s’il pourrait nous aider avec les pancartes… ? Nous voulons les préparer en arabe autant qu’en anglais. » Tori arriva à peine de contenir son excitation à l’idée.

« Ah ? Que voulez-vous faire ? »

« Nous voulons faire un défilé d’ici à travers la ville jusqu’à la marina. Tous les jeunes de Manatee Bay y participeront. Nous ne voulons que les jeunes, pas d’adultes, car nous voulons le faire nu et Shériff Fernandez sera obligé d’arrêter tout adulte qui n’est pas vêtu adéquatement. Ce sera une véritable Croisade des Enfants. »

Chef Jacques se rappela son propre époque étudiante quand toute la ville allait en grève pour un oui ou un non et sourit.
« D’accord, je lui le demanderai. Entretemps, j’ai besoin que tu me tranches ces courgettes. Essayons quelque chose de différent… Tranche-moi les à 45°, disons aux 3 millimètres… »

« Pardon ? »

« Oh, pardon. Des tranches d’un huitième de pouce. »

« D’accord. »

« Par après, j’aimerais que tu me juliennes ces carottes. Quand nous aurons sauté les légumes, je te montrai comment sculpter un cygne à partir d’une pomme pour décorer une assiette. C’est très facile et sa donne une touche exotique au service de table. »
-0-0-
Ce soir-là, assises au bar à café auprès de la piscine, Tori raconta à Debra les événements de la marina et du défilé qu’ils voulurent entreprendre.

« Alors, tu vois, nous ne tenons pas que tout le monde dans ce pays soit nu ; ce ne serait réalisable… mais je n’accepterai jamais, ni moi ni aucun autre du groupe, que les femmes soient traitées autrement que les hommes. Si un homme a le droit d’être nu ou même que le torse nu, la femme doit en avoir le droit aussi. Veux-tu savoir ce que j’ai découvert dans mes recherches… ? Si la femme n’avait ni mari, ni père, ni frère, elle devait demander la permission de son FILS de pouvoir sortir de la maison. Peux-tu le croire… ? C’est ridicule, franchement. Et ne me parle pas de ce qu’ils nomment poliment ‘crimes d’honneur’. Tout ceci me tellement en colère que je pourrais… » Elle en perdait le Nord.

« Je te comprends parfaitement ; c’est dégoûtant… mais moi, j’ai d’autres soucis. Je dois gérer tout ceci, je ne peux tout laisser tomber pour m’attaquer à des moulins à vent, même si je suis d’accord avec toi. »

« Je ne te demande rien… de toute façon, t’as plus que 18 ans. À la limite, tu devrais porter au moins des culottes. Pense à la façon dont tu t’habilles quand tu fais tes emplettes. Ce n’est pas que je refuse ton aide mais la raison que nous nous limitons aux jeunes c’est justement parce que la loi nous permet de le faire en tenue de peau. Nous ne voulons aucunement compliquer les choses en faisant quelque chose d’illégale. Comme ça, le seul message sera ‘qu’ils’ tentent de nous empêcher de faire quelque chose dont nous avons le droit légal. »

« En as-tu parlé avec P’pa ? »

« Non… je ne sais pas vraiment comment m’y prendre. Je veux dire, j’y crois fermement et j’ai l’intention de poursuivre, qu’importe ce qui adviendra. Je suis convaincue que P’pa me supportera. Ce que je ne sais pas est comment Son Honneur, le Maire Paul Jackman réagira. »

« Veux-tu que je lui le dise ? »

« Si tu veux. Je vais le faire, quoiqu’il dise. »
-0-0-
Dans la salle à dîner, le Shériff Fernandez, Chef Jacques, Farouq et moi étions à discuter, également. Chef avait laissé tomber le morceau il y a une demi-heure et j’avais immédiatement appelé Jose chez lui et je lui ai demandé de venir tandis que chef mit Farouq au parfum.

J’avais des opinions mitigées sur le sujet ; d’un côté, je fus fier de Tori, de son sens de justice, et de la volonté, même empressement, avec laquelle elle fut prête à luter pour ce qu’elle croyait. De l’autre côté, en tant que père anxieux, ma première fit de vouloir l’interdire, de lui protéger d’un mal éventuel. Jose sentait plus ou moins la même chose. Chef et Farouq furent tout-à-fait en faveur, cependant. Ils nous décrivirent les grèves sauvages et les manifs qui secouèrent la France pendant les années soixante et soixante-dix. Ils dirent croire que le défilé fut une bonne chose ; que cela indiquait que nos jeunes ne furent pas les pestes blasés et gâtés que la population semblèrent les méprendre.

Nous étions à discuter de notre réaction quand Debra rentra, prit une serviette de derrière le bar et nous rejoint à notre table.

« Êtes-vous à discuter du défilé ? »

« T’es au courant ? »

« Tori vient juste de m’en informer. Ne pensez même pas à vouloir l’arrêter ; le défilé aura lieu de toute façon et tout ce que vous allez réussir à faire est de perdre le respect des jeunes. »

« Que t’as-t-elle dit ? »

« Qu’au-delà de quatre cents jeunes se sont réunis à l’entrepôt, qu’ils ont eu une assemblée générale du genre de la commission scolaire, qu’il y a eu un vote en bonne et dû forme et que le vote fut unanime. Ils ont l’intention de se recueillir ici, près du portail, a dix heures dimanche et de défiler, nu, jusqu’à la marina. Ils ne veulent personne au-delà de dix-sept ans dans le défilé car ils veulent éviter que le Shériff soit obligé de les arrêter. Tori me dit que ce fut Consuela, » elle regarda Shériff Fernandez dans les yeux, « qui ait eu l’idée suite à avoir vu la biographie de Gandhi avec Ben Kingsley… vous vous souvenez de cette scène où ils ont fait ce défilé contre l’Armée britannique ? »

« Tu veux dire qu’ils ont l’intention de continuer, tout en sachant qu’ils pourraient être blessés ? »

« Oui. »

« … »

Je me suis tourné vers Jose. « Shériff… opinion ? »

« Conchita semble avoir bien étudié la question… elle a raison. Si personne n’a plus que dix-sept ans, je ne pourrais les arrêter selon le règlement. Je ne pourrais pas non plus empêcher le défilé pour simple présomption d’éventuels méfaits. Non, la seule chose dont ils sont coupable, c’est l’omission d’avoir demandé un permis de foire et ça, c’est une nullité. Nous n’aurons autre choix que de leur fournir une escorte policière. Non seulement cela leur accordera une reconnaissance officielle, cela découragera probablement toute violence impulsive, ce qui ne serait que pour le mieux. »

« Farouq, comment vont ‘ils’ réagir ? »

« Ça c’est difficile de prévoir… cela dépend de leur imam ; je ne le connais pas. Ce sont toujours les jeunes qui sont le plus impétueux, toujours prêts à faire tout pour la plus grande gloire de Dieu, comme ceux qui crièrent des insultes et lancèrent des pierres lundi dernier. Leur chef, Abdul Saïd, est un homme tempéré mais si leur imam est un meneur-de-foules, il pourrait les enflammer et les envoyer à l’attaque comme des chiens. »

« Sera le message que les jeune veulent transmettre compris ? »

« Ça, oui. Sera-t-il suffisant pour les convaincre ? Probablement pas. Par contre, si nous, en tant qu’adultes, montrons que nous supportons leur démarche, et encore plus si nous pourrons leur citer des textes sacrés en faveur de leur démarche, cela leur fera réfléchir. »

« Jacques me dit que les jeunes aimeraient que je leur aide avec leurs pancartes, à écrire leurs slogans autant en arabe qu’en anglais. Je crois que c’est une excellente initiative. Nous pourrions jouer avec les mots ‘halal’ et ‘haraam’, par exemple. Une des pancartes pourrait avoir la légende ‘le corps est un temple, il n’est pas impur’. Le mot pour ‘temple’ est ‘haram’ tandis que le mot pour ‘impur’ est ‘haraam’. En arabe, la différence entre ces deux mots n’est qu’une lettre. »
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Chapitre 9 ;

Le dimanche après Pâques

Dimanche matin, même des gens de King City furent au courant du défilé et, tandis que les jeunes commencèrent à se rencontrer sur l’ancien terrain de l’école Willow Lane, d’autres commencèrent à s’installer le long de la route du défilé. On ne pourrait l’affirmer avec certitude mais il y avait quelque chose de différent qui séparait les résidents de Manatee Bay des gens de l’extérieur. Peut-être ce fut que les résidents furent bronzés de façon plus uniforme, peut-être ce fut que les femmes, même si elles ne se promenaient pas toutes la poitrine à l’air, elles semblaient plus décontractées dans leur habillement. Il se pourrait aussi que ce soit simplement que les résidents se déplacèrent avec plus de maîtrise.
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Shériff Fernandez avait convoqué tout son équipe au travail, ainsi que tous ses autos-patrouille. Il avait, en plus, demandé à la police de l’État de garder quelques véhicules disponibles, au cas où. Tous les chaînes de télé nationales avaient attitrés des équipes de nouvelles, voir même plusieurs équipes de nouvelles le long de la route du défilé. En tout, sauf pour la rareté des drapeaux, de bannières et de ballon, on aurait dit le quatre juillet.

Les jeunes furent pris par la gravité de leur démarche et tenaient que le tout se déroule comme ils l’entendaient. Ils ignoraient les adultes au tour d’eux même si certains, en non pas nécessairement les plus jeunes, furent anxieux, même apeurés. La plupart arrivèrent en vélo, quelques uns, plus âgés, en voiture qu’ils garèrent dans les rues transversales. Debra leur avait offert le stationnement du Centre mais, suite à une discussion rapide, ils décidèrent de ne pas accepter l’offre ; ils ne voulurent qu’aucun puisse dire que leur effort fut sanctionné en aucune façon par toute organisme officielle adulte. Un jeune collégien, dont le père tenait une entreprise d’imprimerie à King City, arriva avec une camionnette et débarqua une centaine de pancartes imprimées en arabe et en anglais.

Dix heures sonna. Alicia Fernandez monta dans son auto-patrouille et se positionna à la tête du défilé, suivi par Consuela, toute seule, avec une pancarte plus grande que les autres, affichant en anglais sur un côté et en arabe sur l’autre ‘JE SUIS HALAL’. Elle fut totalement nue, ne portant même pas de souliers. Derrière elle, portant une grande bannière devant elles à la hauteur de la taille, furent Tori, Mandy, Kristen et Jennifer. Sur la bannière fut écrit ‘Ce qui est Halal ne doit pas être caché’ et ‘Seul ce qui est Haraam fuit la lumière d’Allah’.

Derrière elles, le reste des étudiants de l’école secondaire, les étudiants des deux écoles intermédiaires ainsi que quelques étudiants des écoles primaires suivirent dans un ordre aléatoire, les garçons plus vieux, toutefois, prirent position vers l’extérieur du défilé pour des raisons de sécurité. À peu près un enfant sur cinq porta une pancarte imprimée, d’autre encore avaient fabriqué leurs propres pancartes fait-maison avec des slogans, en anglais, similaires à ceux des pancartes imprimées.
Le défilé descendit Willow Lane, puis accéda le rue Elm où, la commission scolaire au grand complet et tous les membres du comité de parents se tinrent devant le bâtiment de l’École Secondaire. Rendu au chemin Harbour, le défilé vira à gauche et se dirigea lentement vers le centre-ville. À l’intersection de Centre et Harbour, Paul Jackman et tout le Conseil de Ville se tint au garde-à-vous devant l’hôtel de ville. Continuant vers l’est, le défilé quitta Harbour pour accéder le chemin Seminole et enfin, à deux heures trente arriva à la hauteur de la marina.

Pendant tout le long du défilé, il n’y avait eu que peu de bruit. Les jeunes n’avaient pas eu l’idée de scander leurs slogans et l’assistance, respectant la gravité du moment, s’était abstenu de saluer les jeunes quand ils passèrent et ne s’était parlé entre elle qu’à voix basse.

Quand Alicia avait accédé au stationnement de la marina, elle gara sa voiture et sortit pour accueillir Consuela. Consuela avait un sourire béat sur le visage mais les yeux pleins de larmes, et dès qu’elle eut abaissé sa pancarte, commença à boiter terriblement. Aussitôt qu’Alicia vit ça, elle est accourue, ramassa Connie dans ses bras et la transporta vers son auto-patrouille où elle la plaça sur le banc arrière. Les deux pieds de Consuela saignaient abondamment.

« Connie, pourquoi ? Pourquoi pied-nu ? Es-tu malade ou quoi ? »

« Il le fallait, Licia… c’était la chose à faire. »

« Bien, je t’emmène à la clinique. »

« Tu ne pourrais pas juste les nettoyer un peu et y mettre des pansements… ? Je n’ai pas encore terminé.

« D’accord, mais je ne veux pas que tu te remets sur pied. Si tu dois parles au monde, tu peux le faire assise. »

« Oui, ‘Maman’. »

« Ne fait pas ta maligne, jeune fille…, » dit Alicia d’un ton sévère. « Je suis énormément fière de ce que tu a accompli aujourd’hui mais je suis quand même plus grande que toi. »

Pendant qu’Alicia s’occupait de panser les pieds de Consuela, Tori et les autres filles approchèrent les deux sœurs Fernandez. Alicia leur jeta un coup d’œil. « Tori, je ne veux pas que Connie soit sur pied en ce moment. Pourrais-tu vérifier auprès de la marina s’ils ont un tabouret ou quelque chose du genre que nous pourrions emprunter ? Si non, nous l’installerons sur une des tables de piquenique. »

Et ce fut ainsi, finalement, que Consuela rencontra les journalistes ; assise sur une serviette sur l’extrémité d’une table de piquenique, les pieds pendant. Les autres filles furent à chaque côté d’elle. À un moment donné, une belle fille de seize ans avec des cheveux tellement blondes qu’ils furent quasiment blanches approcha et lui marmonna quelque chose dans l’oreille. Consuela acquiesça de la tête.
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« Messieurs, madame, » dit-elle aux journalistes, « avant que vous terminiez et que vous rangeriez votre équipement vidéo, j’aimerais que vous enregistriez ceci… » Puis, s’adressant aux cameramans, elle demanda « Continuez-vous d’enregistrer ? Bon. Je veux qu’une chose soit claire… vous avez filmé notre défilé et nos entrevues. Nous tenons à vous remercier de ceci et pour bien vouloir le transmettre au public, Durant tout ce temps, nous étions nues. Nous le sommes parce que nous le voulons bien, perce que cela fait partie intégrale de notre message et parce que c’est notre droit le plus strict. Toutefois, nous regardons la télé et nous savons comment vous et vos patrons pensez. Nous tenons que vous transmettiez les vidéos du défilé et des entrevues mais vous devez nous montrer tel que nous sommes. Si aucun de vos postes tente de flouter ces vidéoclips, nous allons vous poursuivre pour diffamation, est-ce clair ? Nos avocats ont été avisés de notre position et nous avons nos propres copies de ce qui s’est passé et de ces entrevues. Vous devez nous montrer tel que nous sommes ou ne pas nous montrer du tout. Nous n’accepterons pas, non plus, que vous avertissiez votre public que ce qu’il verra pourrait ‘offenser’ les téléspectateurs plus ‘jeunes’. Je ne suis aucunement offensante, ni suis-je une pièce de viande à être présenté à une gang de voyeurs lors de la télé de nuit.
-0-0-
Plus tard dans l’après-midi, après que tout le remue-ménage fut calmé, Consuela, Tori, Mandy, Jennifer et Kristen trônèrent auprès de la piscine du centre, Consuela étendue sur une chaise longue avec ses pieds enveloppés. Pour une heure déjà, elles reçurent un fil continue de visiteurs ; de résidents de ‘Cuda Beach, de Manatee Bay et même de l’extérieur, pour leur féliciter de leur courage et de leur détermination. En concordance avec le code vestimentaire de la piscine, tous furent nus. Parmi les visiteurs furent Linda Carruthers, l’avocat du Centre, et sa fille, Crystal, la blonde qui avait soufflé à l’oreille de Consuela lors de l’entrevue.

« Crystal, merci pour m’avoir faire penser à la façon le télé a l’habitude de flouter la peau. Les laisser faire aurait tout-à-fait ridiculisé le message que nous voulions faire passer. »

« Il n’y a pas de quoi ; ce fut l’idée de Maman… de toute façon, peut-être passerai-je aux nouvelles nationales. J’aurais pleinement vécu mes quinze minutes de gloire… » Elle en rit aux éclats.

Consuela rit également. « Mme Carruthers, merci… Je n’avais même pas pensé à la télé. J’étais tellement concentrée à transmettre mon message à ces arabes, je n’avais même pas évalué tout le reste… et merci, également, d’avoir offert d’être notre avocat. »

« Pas du tout, chéri… c’est à NOUS de te remercier. Il y des gens à travers le monde qui sont offensé par la façon que ces Salafi gardent les femmes en esclavage virtuel. Toi, au moins, à eu le courage de dire ‘assez, c’est assez’. Ce fut le moindre que je pouvais faire pour me rallier à ta cause. »
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Re: Histoires de Cor; Halal

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Chapitre 10 ;

Ce soir-là, nous nous sommes tous rassemblés autour de la télé dans le hall des loisirs. Nous étions toute la tribu Fernandez, y inclut Manuel, un avocat de King city et un an plus jeune qu’Alicia, Linda Carruthers avec ces deux flos, tout le personnel de la Maison d’Or ainsi que Farouq, et toute la famille Jackman. Nous étions surtout intéressé à savoir comment les télé-diffuseurs nationaux allait traiter notre petit défilé, ou même s’ils le mentionneraient du tout. Personnellement, j’ai une nette préférence pour la politique du réseau ABS ; des trois principaux télé-diffuseurs, ils traitent les nouvelles avec le plus de justesse. Nous nous sommes entendus que d’autres familles surveilleraient NCN et la chaîne Foster, ainsi que la chaîne de nouvelles du câble.

À l’instant que l’horloge du bar changea pour 6:00, Le carillon d’ABS annonça les nouvelles et Andrea Price, le présentateur des nouvelles du poste d’ABS de King City est apparu sur l’écran. « Bonsoir, mesdames et messieurs. Notre première histoire ce soir vient de Manatee Bay. Mais avant de vous la présenter, je dois vous faire cette annonce. La chaîne ABS a longuement maintenue une politique de justesse dans la diffusion des nouvelles. Par le passé, cela a parfois soulevé quelques soucis car nous sommes également soumis aux exigences de la FCC, la Commission fédérale des communications, sur ce qui est acceptable à présenter lors des périodes de grande écoute à la télévision. Ces exigences n’ont pas toujours reçu l’accord de tous car elles permettaient la télédiffusion de scènes de violences, elle interdisait toute représentation de la nudité, même partielle, aussi innocente qu’elle put être. »
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« Par le passé, quand nous vous présentions un vidéoclip qui contenait de la nudité, nous avions, selon les directives de la FCC, flouté ces parties de l’anatomie que la FCC ne voulait pas que nous diffusions. Je dois insister que c’était la FCC qui jugeaient ces séquences offensantes. Nous étions obligés de suivre leurs exigences, sans égard à ce que nous voudrions nous-mêmes. »

« À Manatee Bay, depuis sept ans, suite à l’introduction par l’État des cours de natation obligatoires dans le programme d’étude des écoles primaires et secondaires, à cause de la situation particulière qui existe dans cette communauté, toutes les écoles du comté sont libre de vêtements. Contrairement au code vestimentaire facultatif de certains centres nudistes, à Manatee Bay, la commission scolaire a statué que tout enseignement serait fait dans un état de nudité intégrale, autant pour le personnel que les élèves. En plus, pour faire écho aux statuts de la commission scolaire, le conseil de ville s’est voté un règlement permettant la nudité totale pour tout enfant mineur et la possibilité de se promener le torse nu autant pour les hommes et les femmes adultes. »

« Depuis peu, toutefois, plusieurs familles d’origine arabe, des partisans de la tradition Salafi de l’Arabie Saoudite, se sont installées à Manatee Bay. Et depuis quelques semaines, on rapporte plusieurs incidents fâcheux entre la jeunesse de ces nouveaux immigrants et la jeunesse de Manatee Bay au sujet des différences culturelles entre ces deux groupes. »

« Aujourd’hui, TOUS les plus que 400 jeunes des écoles intermédiaires et de l’école secondaire ont monté un défilé pour contester l’intention de la jeunesse Salafi à vouloir imposer leurs valeurs culturelles. Puisque la controverse se situe surtout au fait que ces derniers n’acceptaient pas la nudité des jeunes de Manatee Bay, chose qui est, comme je l’ai mentionné tantôt, tout-à-fait légale dans ce comté, tous les étudiants du défilé étaient nus. »

« Anciennement, afin de nous plier aux exigences de la FCC, nous aurions flouté ce que vous allez voir. Toutefois, aujourd’hui, nous avons été formellement interdits par les organisateurs du défilé de flouter quoi que ce soit sous peine de poursuite judiciaire. Nous nous trouvions pris entre deux feux. Soit nous floutions les vidéoclips et risquions la poursuite ou nous ne floutions pas au risque de perdre notre permis. Nous avons décidé que notre responsabilité envers vous de vous présenter les nouvelles avec justesse devait prendre précédence. Voici donc le reportage de Susan Bach sur le défilé de Manatee Bay. »

Ce qui suivit fut un long montage de vidéoclips du défilé. Dans la majorité des prises de vue panoramiques, la caméra était suffisamment distante qu’aucun détail puisse être clairement vu tandis que la plupart des prises rapprochées furent de têtes et d’épaules, quoique les seins nus d’une demoiselle était visible ici et là. C’était la même chose pour les entrevues ; à part d’une seule prise de vue globale pour établir la scène avec Consuela assise sur la table avec les trois autres filles à ces côtés, pendant toute l’entrevue, les seins des filles furent à peine visibles. L’exception fut quand Crystal s’est approché de Consuela pour lui souffler à l’oreille. Tous les ados de la salle crièrent « Yay, Crystal… Bravo ! »

Le télé-diffuseur a retenu l’avertissement de Consuela dans l’intégralité. Quand Manuel ait vu ça, il ricana de mépris. « Oh, merveilleux… quels hypocrites. Ils utilisent l’avertissement de Conchita comme une excuse pour se permettre de montrer des filles nues aux heures de grande écoute et de lui mettre la responsabilité d’ignorer la FCC sur le dos… ‘Devons-nous respecter la FCC et nous faire poursuivre ou est-ce que nous montrons la peau est risquons notre permis’. Certainement… ! Je suis convaincu qu’ils on dû réfléchir une bonne trentaine de secondes là-dessus. »

Je suis parti à rire. « Manolito, t’es devenu aussi cynique que ton père. »

« Bien, tu connais le vieux dicton… ‘La pomme ne tombe pas loin de l’arbre’. »

À la télé, Andrea Price faisait la récapitulation. « Voila, donc, se qui en était, mesdames et messieurs. À la fin de cette émission, nous vous présenterons une entrevue entre Stuart Hill, le chef de cabinet D’ABS à King City et Abdul Saïd, le chef du groupe Salafiste de Manatee Bay, pour sa vision du défilé étudiant d’aujourd’hui. Maintenant, sur la scène internationale, un tremblement de terre… » Je baissai le son.

Je regardai Linda. « Opinions… ? »

« Bien, ils se sont plié mot-à-mot aux directives de Consuela. Je ne suis peut-être pas aussi cynique que Manuel mais je dirais que l’entrée-en-matière de Price au début des nouvelles était aussi loin qu’ils osèrent aller dans le sens ‘d’avertir’ l’assistance qu’il y aurait de la nudité intégrale à la télé. Je suis certaine que leur cote d’écoute a monté en flèche pour ces quinze minutes. Ce que nous devons faire maintenant c’est de vérifier s’ils l’ont respecté ailleurs dans le pays. La meilleure façon serait de demander auprès de la TNS ; c’est un organisme qui est plus militant que l’AANR. Je demanderai aussi aux ados d’en discuter sur les réseaux sociaux du ‘net. »

Nous en discutions encore pour les minutes jusqu’à temps que quelqu’un remarque le visu photogénique de Stuart Hill sur la télé. Nous arrêtions de parler et j’augmentai le son de nouveau.

« … avez sans doute regardé notre nouvelle principale ce soir. Pour faire suite à notre politique de justesse dans la diffusion dont parlait Andrea plus tôt, nous avons invité M. Abdul Saïd, le chef du groupe de Salafi qui s’est récemment installé à Manatee Bay, de commenter sur la manifestation d’aujourd’hui. Bon soir, M. Saïd. »

« Bonsoir, M. Hill. »

« M. Saïd, étiez-vous surpris par la manifestation d’aujourd’hui ? »

« Bien… oui et non. Nous avions su depuis quelque temps que l’opinion occidentale est en désaccord avec les principes établis dans le Coran. Ce qui nous a surpris, par contre, était le degré de rancune des jeunes de Manatee Bay en encontre de ces principes. »

« M » Saïd, vous avez écouté l’entrevue que Mlle Consuela Fernandez ait accordée suite à la manifestation. Qu’est votre réponse à son accusation que ce n’était pas le Coran mais plutôt la Shariah, les règlements pour la vie de tous les jours, qui souleva son ire. »
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« La Shariah fait partie intégrale du Coran, M. Hill. Un musulman ne peut ignorer les principes de la Shariah, pas plus qu’il ne peut ignorer les principes du Coran. »

« Mlle Fernandez indiqua dans son entrevue que la Shariah maintient deux poids, deux mesures quant à ses prescriptions face aux femmes par rapport aux hommes. Quel est votre réaction face à cela ? »

« Le Coran enjoint tous à se comporter de façon chaste et modeste dans ses pensées et dans sa vie, M. Hill. Il n’y a pas question ici de deux poids, deux mesures. »

« Pourtant, il me semble évident quand un homme peut se promener torse nu quand une femme doit être couvert de la tête aux pieds. »

« La femme est enjointe de se comporter de façon pudique. Le Coran est clair dans son exigence qu’elle doit restreindre la vue de son corps dévêtu qu’à son époux. »

« Donc vous dites qu’un homme peut se permettre d’être impudique, pour utiliser vos propres mots, mais qu’une femme ne le peut. N’est ce pas deux poids, deux mesures, ça ? »

« Pas du tout. La responsabilité d’un homme en tout temps est de respecter la dictée d’Allah. S’il suit les principes du Coran, comment peut-il qu’il y ait deux poids, deux mesures. »

« M. Saïd, n’est-il pas vrai qu’à l’intérieur du culte musulman, il y a deux modes de pensée ; dans l’une d’elles se trouvent ceux qui suivent les sunnas, qui sont un groupe de textes qui interprètent et expliquent le Coran quant aux Shiite, ils suivent d’autres interprétations et, qu’en plus, il y a deux cent cinquante ans, un homme du nom d’Abdul al Wabbah n’ait-il pas réinterprété les sunnas à sa façon ? Je voudrais m’excuser de mes yeux de profane mais il me semblerait que tout dépend alors de celui qui en fait l’interprétation. Je ne peux m’empêcher de croire que Mlle Fernandez ait raison quand elle dit qu’il serait peut-être nécessaire que les textes sacrés soient réévalués afin de les rendre plus à-jour avec les connaissances et les croyances d’aujourd’hui. »

« Mlle Fernandez n’est que jeune ; nous nous devons de lui excuser son impétuosité. Cela prend des années d’étude pour maîtriser les subtilités du Coran. »

« Oui, je suis d’accord avec vous ; Mlle Fernandez est jeune. Par contre, je me suis fait dire que votre imam n’a que 25 ans et que les jeunes qui lui lancèrent des pierres la semaine dernière n’avaient que 16 et 17 ans. Tout donc laisse à croire que la maîtrise du Coran ne vient qu’à 15 ans. Ou est-ce plutôt que, Mlle Fernandez n’étant qu’une fille, elle ne serait jamais apte à maîtriser les subtilités du Coran ? »

« … »

« C’est malheureusement tout le temps dont nous disposons, M. Saïd. Je vous remercie de prendre le temps pour descendre chez nos studios afin d’expliquer votre point de vue… ce fut très illuminateur. »
FIN
_______________________________

Nous voilà rendu à la fin des histoires de Lordship Mayhem que j'ai traduite. 'Sa Seigneurie' en a écrit d'autres, dont une histoire de science-fiction que j'aime beaucoup mais, malheureusement, il ne l'a jamais terminée, donc je n'ai jamais entrepris à la traduire - peut-être son muse lui a abandonné, qui sait ?

J'aimerais prendre une pause pour quelques jours pendant que je fignole la prochaine série d'histoires que je veux vous présenter ; celles-ci écrites par un auteur anglais du nom de David Lloyd. La série tourne autour un groupe de jeunes ados, naturistes pour la plupart, pendant qu'ils grandissent dans la grande région de Manchester en Angleterre. Si tout va comme je le souhaite, je serai de retour lundi ou mardi.
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