Histoires de Cor; Le Forçat

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Cor
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Histoires de Cor; Le Forçat

Message par Cor »

Titre d’origine ;
The New Employee
Par Lordship Mayhem
D’après une idée originelle de Lordship Mayhem
Paru en premier sur le site ‘storiesonline dot net’ en 2011
Traduit par Cor van de Sande en 2012
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Chapitre 1 ; Fouine


Je regardai de nouveau les cartes d’identité scolaires que les deux jeunes avaient produites. La plus vieille, d’après leurs cartes, s’appela Marcy Silvers, 13 ans, et la plus jeune fut sa sœur cadette, Melissa, 9 ans. Elles étaient toute les deux étudiantes dans le Comté de King. Les deux étaient belles, en forme pour leurs âges et avaient de cheveux blonds dorés. Les deux avaient encore des traces normales de gras de bébé. Les deux étaient aussi tout-à-fait nues, afin de mieux pouvoir se dissimuler parmi les autres visiteurs du Centre Naturiste Barracuda Beach ce premier dimanche de la semaine de relâche.

Trois choses les avaient différenciés des autres. La première était les démarcations dans leurs bronzages. Les autres jeunes aux centres se promènent le plus souvent dans les maillots que la nature leur a fourni donc ils n’ont pas de démarcations tandis que les deux filles Silvers avaient les fesses blanches de ceux qui portent habituellement un maillot textile. Deuxièmement, elles n’étaient pas connues d’aucune des autres jeunes de leur âge qui étaient présentes ce dimanche au Centre Barracuda Beach, ni étaient-elles connues d’un adulte quelconque que nous puissions retrouver. Et troisièmement, la jeune demoiselle Marcy Silvers était prise d’une gêne corporelle telle que n’aurait soufferte aucune préado naturiste de son âge. Ce n’avait pris que cinq minutes de les démasquer, au sens figuré, il faut entendre.

Les deux avaient tenté de passer inaperçues, surtout Marcy. Mai là, elles furent toutes les deux debout en plein centre d’un groupe d’adultes tous aussi nus qu’elles et qui leur accordaient beaucoup trop d’attention, surtout à Marcy.

« Et donc, vous vous êtes faufilés sous la clôture du côté nord, » demandai-je, en regardant Marcy directement dans ses yeux terrifiés.

Elle acquiesça de la tête, son cœur visiblement prise dans sa gorge.

« Et c’était là que vous aviez défoncé la clôture… »

Elle rougit et regarda le plancher, visiblement souhaitant que celui-ci s’ouvrirait et l’avalerait tout rond. Pas de chance.

« Et dans quel rêve de drogué aurait-ce te venu à l’esprit que ça pourrait-être une bonne idée ? »

Elle resta sur place sans mot dire tandis que sa sœur cadette renifla à côté d’elle.

J’ignorai la plus jeune. « Marcy, » lui dis-je avec ma voix d’acier, « je t’ai posé une question. Je m’attends à une réponse. »

La tête penchée vers le sol, elle me regarda des yeux anxieux. Elle fut encore trop terrifiée pour me répondre.

« Étais-tu curieuse de voir si nous avions des véritables barracudas sur la plage, » proposai-je, des stalactites de sarcasme pendant de chaque syllabe. Marcy fuyait mon regard et chercha un endroit où regarder. À chaque fois son regard tomba sur des parties génitales, autant femelles que mâles, elle les retira hâtivement de cette direction.

« Bon, assez de ces niaiseries. Qui appelons-nous au sujet de nos petits truands, » demandai-je à la ronde.

« Tu pourrais appeler le Shériff. » proposa Shériff Fernandez d’un air malin, de sa perche auprès d’une des tables. « Je suis certain qu’il pourrait avoir quelqu’un ici le temps de le dire. » Ni Marcy ni Melissa ne l’avaient reconnu, ni lui ni sa fille également nue, la Député Alicia Fernandez, assise à côté de lui.

« Tu nous aide pas, » lui dis-je en réprimant un sourire. Me tournant de nouveau vers les coupables, « Et votre mère… que dirait-elle ? »

« Dieu, de grâce, » pria Marcy, visiblement en panique, « ne l’appelez pas, elle va me TUER ! »

« Ça parle, » je commentai à propos de ma captive avenante, l’assistance rigolant de mes bons mots. Me tournant de nouveau vers la belle petite mouche prise dans la toile des yeux scrutateurs. « Si elle te tuerais ce serait un bon exemple pour décourager des fouines futures. C’est une pensée pleine de possibilités… très tentant, en fait. »

« Mais vous ne pourriez pas l’appeler, vous ne connaissez pas son numéro, » dit Marcy, soulagée.

« C’est 555-4935, » dit une petite voix minuscule.

Marcy resta là, bouche bée, de nouveau prise de panique.

« Merci beaucoup, Mlle Melissa, » lui félicitai-je. « C’est très gentille de ta part. »

« Oui, Mel, merci, » commenta Marcy à travers de dents serrées. « … Vraiment gentille. »

Je signai ma serveuse-en-chef, Shelly. « Amènes Mlle Melissa au comptoir, vas lui chercher de la crème glacée. »

Marcy tenta de s’accumuler un semblant de fureur. « Un pot-de-vin ? »

J’haussai les épaules. « L’honnêteté devrait être récompensé. »

Marcy, inquiète, regarda partir Melissa avec Shelly puis s’est retourné vers moi. D’un ton boudeur, elle répondit « Parce que je sais que vous êtes tous des pervers. »

« Ça, ça fait du sens, » lui accordai-je. « Je dois absolument emmener ma petite sœur innocente vers ce val de débauche. Génial comme programme. L’emmènes-tu quand tu vas visiter les clubs de motards, aussi ? » Je me suis frotté le front.

« Je ne lui ai pas demandé de me suivre, » répondit Marcy, sur la défensive. « Je ne voulais que trouver les preuves dont j’avais besoin pour vous fermer boutique et puis me sauver. Je suis sensé la surveiller. »

« Et tu fais un travail de gardiennage parfait, » je lui complimentai. « Bon… » J’ai pris mon cellulaire et j’ai commencé à composer le numéro.

« Vous êtes à appeler des renforts pour faire des choses honteuses à mon corps nubile, » déduisit Marcy horrifiée – et plus qu’un peu excitée.

« C’est ça, ta mère pour être précis. Devrais-je lui dire le genre de pervers que sa fille est devenue. Des choses honteuses… franchement ! » Je reniflais de dégoût, surtout pour cacher mon amusement. La fille a dû lire le genre de littérature que les bibliothécaires d’école tendent à éviter.

Marcy se mordilla la lèvre. « J’aimerais mieux que vous appelleriez le Shériff. »

« Shériff, » appelai-je sans lever la voix.

« Présent, » lui répondit-il, tout aussi calmement. « As-tu besoin que je t’envoie un député ? »

Marcy, les yeux grands comme des assiettes, regarda le Shériff nu.

« Ouais, tu devrais peut-être. J’ai quelqu’un qui a rentré chez moi par effraction. »

Il signa à sa fille habillée du même uniforme. « Député Fernandez, je vous assigne cet appel. »

Marcy fit une excellente imitation d’un poisson sorti de l’eau et chercha ses mots. Alicia salua la jeune criminelle avec un sourire amical.

« Bonjour, Mme Silvers ? Je suis Paul Jackman, le propriétaire du Centre Naturiste Barracuda Beach… C’est ça, ce centre-là. J’ai avec moi une certaine Mlle Marcy Silvers et une certaine Mlle Melissa Silvers… Oui, maintenant que vous le mentionnez, elles le sont, oui. »

Marcy tourna son regard terrifié vers moi.

« Oui, j’aimerais ça. Oh, et il y a le petit détail de faire réparer la clôture qu’elles ont défoncé pour pénétrer notre enclos. Je dois avouer que cela sera plus dispendieux que de payer les frais d’entré. »

Elle pâlit et pas à peu près.

« Oui, je suis disposé à en discuter. Oui, ce serait peut-être une bonne idée. »

« C’est quoi qui serait une bonne idée, » demanda Marcy anxieuse.

« Apporter d’autres vêtements, » informai-je la jeune ado terrifiée. « Il est permit de te promener partout à Manatee Bay avec le costume que tu as sur le dos actuellement mais de la façon tu essaies de te cacher le corps, je crois que tu préférerais ne pas te faire voir nue en ville. »

J’ai repris ma conversation avec la mère Silvers. « Dans environs quinze minutes ? Parfait. Je dirai à la barrière de vous laisser rentrer et puisqu’il s’agit d’une réunion d’affaires, il n’y aura pas de frais d’entré pour vous. »

Je composai rapidement un autre numéro. « Oui, c’est Paul. Attends-toi à une Mme Mary Silvers qui se présentera d’ici une demi-heure. En toute probabilité, elle aura de la vapeur qui lui sortira par les oreilles alors, traites-là avec délicatesse. J’envoie quelqu’un pour venir l’accueillir. »
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Cor
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Quand la Député Alicia Fernandez escorta Mme Mary Silvers à mon bureau au deuxième étage du hall de loisirs, les autres personnes présentes étaient le Sheriff, ma femme Rose, notre avocate Linda Carruthers, moi-même et les deux truands. Mme Silvers était la seule habillée et elle resta ainsi tout le temps de l’entrevue.

Je me suis levé et je lui ai tendu la main. « Mme Silvers, je suis content que vous soyez venue. Je suis certain de pouvoir démêler cette situation assez rapidement. »

Mme Silvers m’ait tenu la main faiblement. « Oui… bien, je vous remercie de ne pas vouloir amener tout ça en justice. Et, je m’appelle Mary… »

Je fis les introductions et puisque le bureau était un peu à l’étroit pour ce genre de chose, j’ai guidé la foule vers la salle de conférences à côté.

« Nous sommes à visiter ma sœur et mon beau-frère pendant la semaine de vacances de Pâques, et puisqu’ils n’ont pas d’enfants, j’imagine que les miennes se sont ennuyées quelque peu. Je ne pourrais commencer à vous dire à quel point tout ceci me mets dans l’embarras. »

« Les enfants cherchent des aventures, n’est-ce pas ? Je me souviens d’être parti sur une aventure occasionnelle, moi aussi, quand j’étais de leur âge. »

« Cependant, elles ont commis un délit et, si j’ai bien compris, il y a des dommages à une clôture, également, » admit Mary.

« Elles auraient dus entrer par la porte en avant, avec un adulte, et payé le droit d’entré. Nous chargeons $30 pour jusqu’à deux adultes et six enfants jusqu’à l’âge de dix-sept ans. Beaucoup moins cher que le $100 que j’estime coûtera la réparation de la clôture. »

« Donc, elles vous doivent quelques $130 ? » Mme Silvers semblait soulagée qu’elle s’en sauverait avec une somme aussi mineure.

« Oui, Heureusement, elles ont débuté leurs carrières de truands par une activité restreinte. »

« Heureusement, en effet. Depuis que leur père est mort il y a cinq ans, nous vivons avec un budget restreint. « Elle s’est tourné vers ses filles. « Alors, c’est quoi qui vous a poussé à faire ça ? »

« J’étais curieuse, » dit-elle en regardant la table tandis que son visage rougit à la lueur d’une tomate. « Je n’avais jamais vu un garçon tout nu. »

« Enfin, la vérité, » dis-je doucement. « Bien, j’ai trouvé que le meilleur remède pour la curiosité débordante est de la combler avec toute l’information et l’expérience qui est disponible. » Je me suis tourné vers Linda. « Que dirais-tu de ceci. Nous demandons à Mlle Silvers, l’aînée, de rembourser le $130 en lui faisant travailler le reste de la semaine de relâche ici ? Ce devrait-elle qui paie plutôt que sa sœur cadette puisqu’elle, étant plus vieille, aurait dû être la plus responsable. »

« Ce serait une façon opportun de te compenser pour leur geste criminelle, » dit Linda en réfléchissant. Elle se tourna vers Mary. « Toutefois, en tant que mineure, nous devons avoir l’approbation de sa mère. Mary, aurais-tu d’objections que ta fille liquide sa dette en travaillant ici ? »

« Elle fut être sensé surveiller sa sœur cadette, » gronda Mary. Elle lança un regard meurtrier à sa fille qui réalisa avoir complètement foiré à cette tâche. « Je présume qu’elle sera nue ? »

Tout le monde autour de la table acquiesça.

« Ça lui aidera à intégrer la leçon, » réfléchit Mary. « En plus, comme vous le dites, cela lui permettra de combler sa curiosité. Que va-t-elle faire-?-»

Je pensai rapidement – je n’avais pas encore planifié aussi loin. « Aider à vérifier le taux d’acidité de la piscine, aider à faire les chambres, faire les tables au restaurant au dîner, peut-être aider à la garderie. Si elle démontre un talent pour ça, je lui ferai faire des cappuccinos au café. »

« Peux-je me fier sur vous que rien de… euh… désagréable lui arrive, » demanda Mary.

Elle sera autant en sécurité qu’elle puisse l’être avec vous. Elle travaillera sous les ordres d’un membre de mon personnel qui aura des directives claires de s’assurer de son bien-être. Oh, nous offrons une prime à tout le personnel, un service de gardiennage gratuit. Elle pourrait laisser Melissa avec nous et nous nous assurerons que la plus jeune bénéficie d’une expérience sécuritaire et amusante. »

« Oh, pour une expérience, j’en suis sure que cela en sera une – pour chacune d’elles. » Mary sourit à sa plus jeune pour l’encourager puis elle se tourna vers son aînée. « Quant à toi, tu vas te comporter comme du monde. » Ce ne fut pas une question. Même Attila aurait eu peur de ses fesses avec le regard que Mary lança à sa fille.

Marcy ravala. Oui, elle allait se comporter comme du monde.
-O-O-
Après que la tribu Silvers ait terminé de remplir la paperasse pour inscrire Marcy en tant qu’employée dans ce ‘val de débauche’ et avait quitté les lieux, j’ai téléphoné Harry qui gère la quincaillerie du cartier.

« J’ai du dommage à ma clôture encore une fois, » lui dis-je.

« À la même place ? Combien de dommage, » voulait-il savoir.

« Quelques planches cassées avec une masse ou quelque chose du genre. Elle essayait d se faufiler sous la clôture. »

« Ah, bon. Je pensais que ce fut encore des jeunes saouls qui avaient emprunté la voiture de Papa, » gloussa Harry.

« C'était encore une jeune mais cette fois-ci, le dommage fut délibéré. Et elle est beaucoup trop jeune pour conduire. »

« Elle, » s’exprima Harry. « Tu l’as poignée ? »

« Ouais. Je lui ferai teindre la partie réparée, » je lui assurai. « Elle me doit le coût des réparations et, puisque sa mère est à court, elle travaillera pour moi pour liquider la dette. »

Il ricana. « Comment t’as fait ça ? Sa mère n’a pas protesté ? »

« Elle a apparemment appris comment être parent chez les Spartes. Tu te souviens, ils prenaient les enfants maladifs et les envoyaient par la falaise pour voir s’ils savaient voler. »

« Alors, elle lance sa petite à ton centre pour voir si elle a le courage de voler, » devina-t-il. « Bon, d’accord. Je t’envoie un de mes jeunes à la première heure demain pour remplacer le panneau. Il te laissera un contenant de teinture à la réception. Aurais-tu besoin d’un pinceau ? »

« Probablement, s’il te plaît. »

« D’accord, c’est noté. Merci d’avoir magasiné chez nous. »
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Chapitre 2 ; Servitude pour dettes

Le lendemain matin, un beau lundi ensoleillé qui promis d’être une journée printanière plus que chaude, Mme Silvers déposa Marcy et Melissa au stationnement – déjà nues mise à part chaussettes et souliers de course. Je les attendais à côté de la camionnette des années ’30 du Centre, garé derrière le bureau d’accueil.

« Alors, Melissa, es-tu prête pour t’amuser ? »

« Oui, M. Jackman. Est-ce que je pourrais aller me baigner ? »

« Oui, Melissa, toute la journée, si cela te tente. As-tu mis de la crème solaire ? »

« Oui, M. Jackman, » la charmante petite fille me dit avec enthousiasme. « Maman a fait attention que nous étions biens couverts avant de venir ici. »

Marcy m’accueillit avec un agréable « Gardez vos pattes sales de ma petite sœur. »

« Ah, la toujours sympathique Marcy. Es-tu prête que je t fasse des choses honteuses avec ton corps ? »

« Comme me beurrer de crème solaire ? »

« Non, je demanderais à une des filles de faire ça et ça, qu’entre les omoplates. Le reste, tu pourrais atteindre par toi-même. »

J'ai commencé leur journée en leur faisant faire la visite de cinq sous. Nous avions commencé par les cabanes qui faisaient le pont entre le stationnement à un bout et le hall des loisirs et le terrain de camping à l’autre. « Il y a dans les 80 maisons pour des résidents à temps plein. Actuellement, elles sont tous occupées mais cela arrive qu’il y en ait une à vendre. »

« Il y a-t-il des familles ici, » demanda Melissa quand elle vit quelques garçons ados nus jouer à la balle.

« Oui, à peu près la moitié des résidents ont des jeunes de moins de 18 ans, y inclut ma famille, et de ceux-là, au moins la moitié ont au moins un enfant à l’école primaire. »

Le visage de Melissa fut enchanté tandis que celui de sa sœur aînée en fut un d’horreur.

Je leur ai fait faire le tour de l’école primaire et, en face de celle-ci, le dépanneur. Melissa fut fascinée par l’idée d’une école primaire naturiste. Le gros centre près de la Capitale avait lui aussi une école libre de vêtements mais celle-là fut à l’usage exclusive des résidents. La majorité des enfants de l’École primaire Barracuda Beach ne sont pas résidents de Barracuda Beach mais plutôt de la communauté de Manatee Bay et, qui plus est, cette majorité est surtout composée de familles textiles.

« Est-ce que pourrais y aller cet automne ? Je vais commencer la 5e. »

« Bien, ça, ça dépendrait. En ce moment, vous vivez dans le Comté de King. Je ne sais pas si vous arriveriez à vous faire déménager à Manatee Bay mais ce serait la seule façon. En plus, il faudrait qu’elle déménage dans le cartier Willow Lane, car c’est de là d’où viennent les étudiants de cette école. »

Je voyais les engrenages tourner dans sa tête tandis qu’elle envisageait les tactiques nécessaires à convaincre sa mère à déménager du Comté de King vers Manatee Bay. Je ne lui accordai pas beaucoup de chances – mais des choses plus étranges se sont déjà passées.

Passant à côté du hall de loisirs, j’indiquai la devanture du bâtiment. « La plateforme autour de la piscine extérieure et la barboteuse, tout comme le pourtour de la piscine intérieure sont des zones strictement libres de vêtements, » leur dis-je. J’indiquai un petit cabanon un peu en retrait. Un membre du personnel était déjà à l’installer, sortant les distributeurs à serviettes et les condiments, à mettre en ligne les tabourets et à ouvrir les parasols. « Voila la casse-croûte. »

À l’intérieur, j’indiquai vers la salle de billards et la bibliothèque au deuxième et je leur guidai à travers le restaurant, la salle de jeux, boutique de souvenirs et piscine intérieure au ré de chaussé. « Nous utilisons la salle de jeux comme garderie. Melissa, tu rencontreras les autres enfants ici dès que nous aurons fini la visite. »

Du coup, Melissa aurait voulu que la visite fût déjà terminée.

Dehors, de l’autre côté du hall de loisirs, j’indiquai une rangée de cabanes. « Pas tous de nos visiteurs utilisent des tentes ou des remorques, quelques uns préfèrent le confort d’un motel. »

Nous suivions une piste qui partait du dépanneur et qui courba vers le terrain de camping de nouveau. De retour à la zone de camping, je leur indiquai une structure ouverte avec toit qui ressemblait un abri de table de pique-nique. « L’abri-douches. L’eau est principalement chauffée par le soleil. » Marcy sembla impressionnée.

« Mini-putt, court de pétanque, court de ballon-panier, courts de ballon-volant, » pointant vers chacun en passant.

« C’est quoi de la ‘pétanque’, » demanda Melissa

« C’est un jeu semblable aux fers à cheval mais ça ce joue avec des boules d’acier de la taille des balles de tennis. » lui dis-je.

À l’autre côté d’une clôture fait de poutres horizontales, il y avait une grange dans un profond champ. Quatre grandes bête poilues furent débout et impassibles dans le champ.

« Des chevaux, » dis-je sur un ton neutre.

« Vous avez des chevaux, » demanda Melissa excitée.

« Vous avez des chevaux ? » Marcy fut plus que douteuse.

« Nous avons de chevaux, » j’ai confirmé.

« Ils ont des chevaux ! » Melissa fut en extase. Elle se voyait sans toute à en chevaucher un, sans aucun doute.

« Ils ont des chevaux… » Marcy en revenait pas.

Avec ça, le tour fut fini. Je me suis tourné vers Marcy. « Allons déposer Melissa avec les gardiennes, te chercher un uniforme et te mettre au travail. »

« Uniforme ? » À part de sa mère, Marcy n’avait vu qui que ce soit d’habillé dan tout le centre ni hier ni aujourd’hui.

Je me suis rendu à la salle de repos du personnel derrière le comptoir à souvenirs. « Uniforme. » Je lui lançai une casquette de baseball en orange fluo avec le logo de Barracuda Beach sur la couronne, au dessus du mot PERSONNEL en grosses lettres.

« Euh… ou est le reste, » demanda-t-elle.

Sans dire un mot, j’ai pris une des bouteilles de crème solaire de la réserve du personnel et je la lui montrai.

Elle se pencha pour regarder son corps nu et dit « Oh. »

Nous avons présenté Melissa aux gardiennes qui venaient d’arriver et j’ai affecté mon employée réticente au personnel de la piscine afin qu’elle apprenne à nettoyer le pourtour de la piscine et de vérifier le taux d’acidité.
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Les gardiennes, qui incluent ma fille ainée Debra, étaient toutes aussi prises par la venue de Melissa qu’elle le fut avec ses nouveaux amis. Elle a fait plusieurs rencontres et avait eu un temps merveilleux. À la fin de la journée elle était fatiguée, heureuse et avait hâte au lendemain.

Elle ait pu se baigner dans la piscine extérieure, caressé le museau de la jument la plus docile et a joué dans l’aire de jeux. Sensei Robert lui avait même permis d’assister à son cours d’enfants débutants en Aïkido. En tout, elle eut un temps magnifique.
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La même chose n’a pas été le cas pour Marcy. Les choses honteuses que j’ai faites à son corps étaient… du travail. Beaucoup de travail dur et physique.

Elle a commencé par aider à la préparation de la piscine. Elle a rangé les jouets dans leurs paniers, lavé la plateforme à grande eau et puis balayé les flaques d’eau vers les drains. Je lui montré comment vérifier le taux d’acidité et d’inscrire les résultats puis comment ajuster ces nivaux quand ils déviaient de leurs valeurs nominales.

« Faites-vous ça à tous les jours, » plaignait-elle.

« Plutôt, à tous les quarts, » lui dis-je. ‘À chaque quatre heures de huit heures du matin à minuit. Nous fermons la piscine intérieure à cette heure-là et la piscine extérieure ne voit pas beaucoup de fréquentation mis à part quelques baigneurs de minuit. »

Puis, ce fut au tour de la bonne de chambres d’avoir de l’aide pour nettoyer les chambres nouvellement libérées et elle a pu voir dans quel état les humains puissent laisser une chambre à coucher. Passer l’aspirateur, épousseter, changer les draps et laver la salle de bain lui avaient épuisée et il ne fut même pas encore midi.

Quand elle sorti de la dernière cabane, je l’attendais dans le chariot de golf du Centre. Ce fut ma plus vieille qui conduisait, ayant été remplacé dans ses fonctions de gardienne. « Oh, Fesses Blanches, » je l’appelai.

« Quoi…, » me cracha-t-elle.

« Elle répond quand on lui appelle, » commentai-je à Debra qui ricanait au volant. « Quoi, Patron, » je lui corrigeais.

« Quoi… Patron, » De l’insubordination voilée. Sa personnalité ne fut pas encore écrasée… Excellent.

« C’est lundi, » lui dis-je plein de bonne humeur.

« Ouais… et puis ? »

« Et puis nous avions eu salle comble cette fin de semaine. » J’agissais délibérément comme si cela devrait être une explication suffisante.

« Et comment cela affecte-t-il le prix du thé en Chine ? »

« Cela veut dire que les poubelles doivent être vidées. Les sacs de thé, ou plutôt de vidange, sont tous pleins. Marcy, ceci est ma fille, Debra. Debra, voici Fesses Blanches. »

« Papa, t’es méchant, » Debra me reprocha.

« Bien, elle a cassé ma clôture, après tout. »

« C’est vrai, » Debra concéda volontiers. « Bonjour, Fesses Blanches. »

« Je n’arriverai jamais à faire oublier ça, n’est-ce pas, » dit Marcy tristement.

« Pas avant d’avoir perdue tes démarcations, » concéda Debra. « En parlant de ça, c’est l’heure pour une nouvelle couche. » Elle envoya une bouteille de crème à la fille.

« Tu vas suivre les instructions de Debra. Elle sait où sont les poubelles et où se trouve le conteneur. Debra, quand vous aurez fini, elle prend une douche puis elle fera les tables à la Maison d’Or. »

« D’accord, P’pa. » J’ai débarqué du chariot de golf, Marcy embarqua et nous nous sommes quittés.

Comme prévu (suite à sa douche rapide à l’abri-douche), elle c’est présentée pour sa première session à ramasser les tables au restaurant. Shelly lui montra comment mettre les tables d’après les normes précises du Chef Jacques et l’a mise au travail.

Marcy avait travaillé comme forcenée depuis six heures et en tant que moi, je fus concerné, ce fut deux heures de plus que j’avais prévu – j’étais pris dans mes affaires et elle avait charmé la clientèle du restaurant. Quand le cadran avait sonné deux heures, j’ai appelé la mère de venir chercher ses jeunes.
-O-O-
Mary s’est présentée au stationnement une demi-heure plus tard, dans une voiture plus vieille conduite par une autre blonde, sans doute la sœur de la femme. J’attendais avec les filles de Mary, près du bureau d’accueil. Je tenais fermement l’épaule de Melissa – elle aurait voulu avancer tandis que la voiture roulait encore et je ne voulais pas qu’elle se fasse écrasée par sa tante dans mon stationnement. Ma femme Rose était dans le bureau à ce moment-là et elle fut enceinte d’un mois et demi. Je ne voulais surtout pas qu’elle voit un événement aussi tragique.

Aussitôt que l’auto fut arrêtée, Melissa courut vers la porte du passager. « Maman, Maman, nous avons eu le meilleur temps ! »

« Je suis contente que quelqu’un, au moins, s’est amusé, » marmonna Marcy tandis qu’elle avança vers la voiture à un rythme plus posé.

« Ce fut une journée merveilleuse et nous avons fait des choses fantastiques ! »

« C’est… merveilleux, » commenta Marcy, pas du tout impressionnée.

« Maman, Maman, est-ce qu’on peur déménager ici, » demanda Melissa hors d’haleine.

Je regardai Marcy rouler ses yeux tout en marchant à côté de moi. « Cette approche-là avait la subtilité écrit dessus en grosses lettres, n’est-ce pas, » dis-je.

Marcy acquiesça, gloussant pour la première fois en ma présence. »Je l’aime mais, parfois elle est une vraie emmerdeuse. »

« Elle a neuf ans. » J’ai haussé les épaules. « À cette âge-là, ça fait partie de la description de tâche. »

Pendant notre conversation, Melissa avait continué son monologue, ne laissant aucunement la chance à sa mère de répondre.

Tandis que les filles montèrent dans l’auto, Melissa démontra certaines des habilités naturistes elle ait apprise pendant la journée. « Marcy, » cria-t-elle, « tu n’es pas assise sur une serviette ! »

Nous avons des serviettes à louer au bureau d’accueil. J’ai demandé à Rose de m’en lancer une que j’offrais à Marcy. « Ramènes-là demain. Tu devrais avoir la tienne à ce moment-là. »

Mary sortit pour me causer. La matriarche ne semblait aucunement dérangé par ma nudité. « Ont-elles été du trouble, » voulait-elle savoir.

« Melissa a été un ange. Et Marcy à bien travaillé, je n’ai rien à redire. Oh, Marcy, voici un petit cadeau de ma part. » Je lui ai donné un tube de baume pour muscles endoloris.

Marcy fut douteuse tout d’un coup. « C’est quoi, du lubrifiant ? »

Sa mère avait remarqué l’emblème sur le tube et renifla, « Oh, Dieux, non. Loin de là. »

« C’est pour les muscles endoloris. T’en auras besoin après aujourd’hui. Fais attention de ne pas en mettre sur des membranes muqueuses à moins que tu aimes vraiment la douleur. À demain… Fesses Banches. »

« Mon nom est Marcy, » gronda-t-elle tandis que sa mère gloussa de nouveau.
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Chapitre 3 ; Expédition


Mardi se présenta beau et sans nuage, promettant une autre belle journée chaude et ensoleillée pour la semaine de relâche. Mary et sa sœur déposèrent ses filles à sept heures du matin, une heure que Marcy semblait croire être tout-à-fait contre nature. J’avais mes filles Debra et Tori à côté de moi pour accueillir mes deux naturistes en herbe.

« Salut, Melissa ! Es-tu prête à aller t’amuser avec les amis, » demanda Debra.

« Ouais ! Bye, Maman, à plus tard ! » Et, avec ça, la petite fée nue disparut vers le vaste intérieur du Centre Naturiste Barracuda Bay, accompagnée par ma fille aînée.

Ce qui laissa ma jeune et réticente apprentie Marcy, ma fille Tori et la mère et la tante de Marcy. Les deux femmes furent encore dans la voiture.

« Bien, Fesses Blanches, on est sur l’horloge, » lui dis-je. J’indiquai la camionnette de l’époque des années ’30 qui afficha fièrement le logo du Centre. « Embarque dans le camion. »

Marcy me regarda, sceptique, et ne bougea pas. « Vous êtes habillé, » dit-elle, notant mes jeans coupés et mon tee-shirt. Sur le tee-shirt, il y avait l’image d’une paire de fesses nue, un diagonal rouge par-dessus et la phrase ‘la joie c’est de ne pas avoir de démarcations’.

« T’as raison. Embarque dans le camion. »

Marcy regarda alors Tori, qui porta le même uniforme qu’elle ; casquette orange fluo avec le logo du Centre, des souliers de course et de la crème solaire. La fille cadette porta aussi un sourire d’anticipation, en prévision de la réaction textile à venir. Je voyais de par son visage qu’elle cogita aussi rapidement qu’elle le pouvait. « Je suis toute nue. »

« T’es déshabillée, » corrigeai-je. « Nue veut dire sans défenses, déshabillé veut dire sans vêtements. Embarque dans le camion. »

Réticente, elle se dirigea vers la camionnette. « Où allons-nous, » demanda-t-elle, arrivée à notre hauteur.

« En ville. Nous allons chercher les épiceries de la journée pour le restaurant. »

Marcy figea sur place. « QUOI ?! »

« Le restaurant. C’est un endroit où des gens paient d’autres gens pour cuisiner pour eux. »

« Je sais quoi c’est un maudit restaurant, » grogna-t-elle.

« Surveilles ton langage, ma demoiselle, » lui réprimanda sa mère de l’auto.

« Vous ne pouvez pas vous attendre que je me rende en ville ainsi, n’est-ce pas ? »

« Oui, pourquoi pas ? Embarque dans la voiture. »

« Si vous regardiez comme il faut, » disait-elle en s’indiquant le corps, « vous noterez que je n’ai rien sur le dos. »

J’indiquai le corps nu de Tori. « Si tu regarderais comme il faut, tu noterais qu’elle ne porte rien non plus. Embarque dans le camion. »

« Oui mais elle ne vient pas avec nous, non ? »

« Bien… oui, » répondit-je. « Embarque dans le camion. »

Marcy regarda Tori d’un air perplexe, qui acquiesça. Comme si elle grimpa sur un échafaud pour sa propre pendaison, elle embarqua dans le camion.
-O-O-
Il y a quelques tours méchants que je peux jouer à des filles excessivement modestes. Bien, peut-être pas méchants – disons plutôt des exercices dans le but de rompre une gêne corporelle malsaine. J’ai décidé de pratiquer l’une de ces exercices. Je me suis arrêté au garage de Jed en passant vers l’épicerie BreadBasket.

Marcy fut assise entre Tori et moi-même. Je suis sorti et je suis rentré dans le bureau, revenant avec Jed, un homme de 70 ans et son fils, le prince des vilebrequins et de carburateurs. Les deux m’ont rejoint pour une longue évaluation sous le capot. Marcy resta là, à alterner entre une vingtaine de tons de rouge tandis que Tori fut assise calmement, tout-à-fait à-l’aise nue parmi des gens habillés.

Finalement, nous terminions notre conversation et avions refermé le capot. Je leur ai secoué leurs mains graisseuses et je suis rembarqué et nous avions continué notre tournée d’achats.

« C’était quoi tout ça, » demanda Marcy méfiante. « Il y a-t-il quelque chose de pas correcte avec ce tas de ferraille ? Elle nous ne laissera pas tomber ou quelque chose du genre, non ? »

« Non, tout va très bien, » je lui ai rassuré. « C’est que Jed et Harry voulurent voir les modifications que nous avions faits pour que la camionnette roule à batteries. »

« Des batteries… ? » Ses sourcils disparurent sous le clapet de sa casquette.

J’acquiesçais. « Oui. »

« Minute…, » dit-elle quand la lumière fut. « Vous voulez dire que ce véhicule ne fonctionne pas à l’essence ? »

« Pour être franc, non. »

« Vous n’aviez pas à rien faire réparer ? » Sa voix c’était haussé de fréquence de par sa colère.

« Elle fonctionne à merveille, » admis-je.

« Vous n’aviez pas à arrêter du tout ? »

« Non mais toi, t’avais besoin d’un peu de temps pour t’habituer à te promener dans ta peau. »

Bouche bée, elle se tourné vers Tori pour un peu de support. Tori ne fit qu’acquiescer à la fille furieuse et de dire « ouais. »
-O-O-
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Je ne pourrais dire où, dans le trajet entre BreadBasket, le Marché des agriculteurs et la Poissonnerie de Paco que Marcy ait finie par comprendre mais quelque part dans ce trajet, elle a laissé tomber sa routine de ‘cachez-moi, je suis toute nue !’ Il arrive parfois que nous devons nous mettre à l’évidence à coup de bâton que ce qui nous met dans tous nos états n’en vaut pas la peine. Cela m’est déjà arrivé à moi aussi.

J’ai commencé par déposer les recettes de la veille à la Caisse de Manatee Bay afin de ne pas avoir de périssables dans le camion avec toute cette chaleur matinale. Cette partie du pays ne se refroidit pas trop souvent et avec de la nourriture, il est mieux de ne pas prendre de risques. Qui plus est, la bouffe aurait pu être volée par ceux qui pensent que s’est ‘amusant’ de s’approprier les choses qui ne leurs appartiennent pas.

Habituellement, Tori reste dans la camionnette mais, aujourd’hui, elle a décidé de m’accompagner à la caisse. En tant que client commercial, j’obtiens un service accéléré donc ça ne sert pas à grande chose qu’elle se me met en ligne avec son cher Papa. Aujourd’hui, c’était différent. Ça avait peut-être eu un lien avec l’occasion de mettre au défi la zone de confort d’une fille un an plus vieille qu’elle.

Tori traîna Marcy hors du camion en lui tenant la main avec l’une tandis qu’elle tenait la mienne avec l’autre. Quand Marcy s’est mise à protester, Tori lui rappela sotto voce qu’elle fut devant témoins et qu’elle était en train de s’attirer de l’attention. La fille terrifiée s’est tue et s’est collée à Tori.

Nous fume servis par la caissière en chef elle-même, Mme Guggenheim. « Bonjour, M. Jackman, Mlle Victoria. Comment allez-vous aujourd’hui-?-»

« Très bien, Mme Guggenheim, » répondis-je.

« Bonjour, Mme Guggenheim, » gazouilla Tori.

Mme Guggenheim regarda par-dessus ses lunettes à ma nouvelle employée. « Et qui pourrait être celle-ci ? Du nouveau personnel ? »

Marcy imita une tomate à merveille. « Mme Guggenheim, voici Marcy Silvers, je l’ai embauché pour la semaine de relâche. »

« Ah, toi, t’es celle qui a cassé sa clôture. »

Marcy roula ses yeux vers le plafond, visiblement blasée. « Oui, je suis celle qui a défoncé sa clôture, » dit-elle, sa voix toute basse.

« Bien, je suis certaine qu’il t’a déjà pardonnée, » Mme Guggenheim rassura la jeune fille gênée. « J’espère t’aimes ça travailler pour lui. Mon fils Roger a travaillé pour lui chaque été pendant l’école secondaire. Ça lui ait permis d’économiser assez pour sa première année d’université ! »

Cela a attiré l’attention de Marcy. Je devinai que la famille Silvers était l’une de celles impactées par la sévère baisse que l’économie ait subit dans cette région de l’État et qu’elle a dû entendre sa mère se soucier à propos de l’argent pour les études supérieures de ses enfants.

Marcy fut tellement aux prises avec cette pensée qu’elle oublia carrément qu’elle était dévêtue. Elle était encore à mijoter ses pensées quand nous avions reculés au quai de chargement chez BreadBasket.

Sandy, le propriétaire de BreadBasket enfonça sa tête par la vitre du conducteur de la camionnette. « Bonjour, Paul. Bonjour, Tori. Oh, c’est qui ta nouvelle employée ? »

« Voici Marcy Silvers. Fesses Blanches, voici Sandy, la propriétaire de la plus grande épicerie du comté. »

« La seule épicerie du comté, » corrigea-t-elle, « à moins que tu comptes les dépanneurs. Dis, tu ne serais pas la fille qui ait descendue la clôture de Paul par hasard ? »

Marcy me regarda d’un air peiné. « Est-ce que tout le monde à Manatee Bay est au courant de cette histoire ? »

« D’une version plus ou moins inexacte, probablement. Ceci est une petite ville et tout le monde est au courant des affaires de tout le monde. » Je me suis retourné vers Sandy. « Elle n’a pas descendu toute la clôture, elle n’a que défoncé quelques planches en bas d’une seule section afin qu’elle puisse se faufiler à l’intérieur. Il paraîtrait qu’elle croyait qu’on y tenait des orgies et elle aurait voulu participer. »

Sandy renifla. « Les jeunes. Bon, vous deux, allez aider Harold. »

Tandis que Tori et Marcy se dirigèrent vers l’intérieur, j’arrêtais Sandy. « Si j’ai entendu correctement, Selena Villanueva est aux caisses actuellement ? »

« Oui, elle au quart du matin. J’aurais besoin d’une autre ouvrière le matin quand les jeunes retournent à l’école à la fin de la semaine. Il y a-t-il un problème avec elle ? »

« Non, non – elle pourrait même fournir une solution. Pourrais-tu t’en passer pour un instant ? »

« Certainement, » accorda Sandy. « Je te l’envoies. »
-O-O-
Quand il est temps de décharger les denrées, tout le monde se met la main à la pâte. Les serveuses du restaurant attendirent à l’endroit où je me stationne habituellement. Marcy s’est investie pleinement pour entrer le tout à la cuisine du Chef Jacques.

Chef Jacques accueillit sa livraison avec soulagement – c’est un véritable fanatique quand il s’agit de la fraîcheur de ses aliments, ce qui fut l’une des raisons que je l’ai embauché. Mise à part la crème glacée et le gelato italien, nous n’avons que très peu de produits congelés.

« Alors, ma poupée, » accueillit-il joyeusement Marcy, « comment fut votre expédition ? »

« Tout le monde semblait savoir ce que j’avais fait. Est-ce la ville vraiment se petite que ça ? »

« Ah, » rit-il, « oui, effectivement. Mais c’est du bon monde et ils se sentent concernés par autrui, du moins, pour la plupart d’eux. N’est-ce pas, Paul. »

« Oui, t’as raison, Chef. À propos, est-ce que l’heureux couple a-t-il arrêté son choix de menu pour vendredi ? »

« Oui, un couple charmant. »

Autant Marcy que Tori furent intriguées. « Qu’y arrive-t-il vendredi, » demanda Tori.

« Hier, nous avions eu un demande en mariage et le couple veut se marier avant de rentrer à la maison, » expliqua Chef Jacques. « Romantique, non ? »

Les deux filles furent excitées par l’idée quoique Marcy se doive de demander « Tout nu ? »

« Bien oui, » confirmai-je. « Ils sont tous les deux ici pour la semaine. Au moins, les parents de la mariée n’auront pas à débourser pour la robe.-»

Sur cela, j’ai envoyé Marcy à vérifier le taux d’acidité des piscines puis d’aller vers la grange des chevaux. Là, elle fut introduite à nos quatre chevaux de traie. Elle fut rapidement mise au courant pourquoi, en anglais, on les appellent des ‘brûleurs de foin’ car elle à dû leur fournir des quantités prodigieuses de foin, puis de l’eau… puis elle a découvert qu’ils ne furent pas des consommateurs de foin efficaces… tout ce qui ne fut pas converti en énergie a dû être éjecté. Elle apprit également que les chevaux n’ont jamais appris à être propre. Pour une fois, elle fut soulagée ne pas porter plus que les bottes de caoutchouc que je lui avais prêtée.

Après s’être appliquée à tout nettoyer l’écurie et un tour aux douches pour se débarrasser de l’odeur du fumier, je lui ai traîné jusqu’à la clôture sur le côté nord de la propriété dans le chariot de golf. « Ça te rappelle quelque chose, » lui demandai-je.

Elle regarda la clôture fraîchement réparée. « Oui, » dit-elle avec regret. « C’est ici que nous avions défoncé la clôture dimanche. »

« Et ceci est de la teinture de séquoia et voici une brosse. Les nouvelles planches nécessitent deux couches, une aujourd’hui et une demain. À plus ! »

Plus tard, j’ai enfilé une paire de shorts et je lui ai conduit à l’extérieur de la clôture. Ce fut le travail que de quelques instants pour teindre l’extérieur.
-O-O-
Nous avions rejoint Melissa vers deux heures encore une fois et les filles se sont racontées leurs journées respectives.

Pour Melissa, la deuxième journée fut une joyeuse reprise de la première. Elle a encore eu l’occasion de caresser le museau d’un cheval, elle a encore eu l’occasion de se baigner dans la piscine et elle a encore eu l’occasion de se promener sans vêtement contraignants. À la garderie, ils ont chanté des chansons et Sensei Robert a donné encore un cours d’aïkido pour débutants. Elle a aidé Debra à présenter un spectacle de marionnettes pour les plus jeunes ce qui leur ait fait crier de plaisir.

« Et, » dit-elle à sa mère quand Mary est venue les ramasser, » nous devons absolument déménager ici. S’il te plaît, maman, s’il te plaît ! »

« Elle utilise encore la technique subtile, le vois, » soufflai-je à Marcy.

« Ouais, » gloussa Marcy. « Vous auriez dû la voir hier soir. Elle pense qu’ici, c’est le paradis. »

« Je ne suis pas surprise, » commenta Debra. « Moi aussi, je pense qu’ici, c’est le paradis. »
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Chapitre 4 ; Recherches


Mercredi avait commencé gris et pluvieux mais la météo avait promis un ciel clair pour cet après-midi et ça, jusqu’à la fin de semaine. Nous avions eu besoin de la pluie cette nuit mais je pensais que nous avions eu de la chance qu’elle fût finie pour sept heures.

À cette heure-là, j’attendais de nouveau avec mes filles. Melissa fut encore une fois heureuse de partir avec Debra, sautillant comme un faon vers le hall des loisirs à jouer avec ses amis. Je remarquai que son bronzage avait plus ou moins rempli les taches blanches sur ses fesses. Encore une semaine, elle ressemblerait une des étudiantes de la Primaire ‘Cuda Beach.

Marcy marmonnait à côté de moi… « Comment arrive-t-elle à trouver une telle énergie à une heure si peu catholique du matin ? »

Je déposai ma tasse sur le comptoir du bureau d’accueil. Rose, qui était d’office la rapporterait au restaurant quand elle aurait fini son quart. « Je suis même pas sur de vouloir le savoir. Allons-y. »

« Embarque dans le camion, » demanda-t-elle, ayant remarqué mes shorts et mon tee-shirt.

« Embarque dans le camion, » confirmai-je.

Sans la moindre trace de terreur, réticence ou de dégoût, Marcy rejoint Tori dans la camionnette. Elle commença à comprendre – ne pas s’inquiéter de son corps. Elle commença à apprendre aussi – de déposer une serviette avant de s’asseoir.

Tori fut, évidemment, heureuse d’y être – elle adore aider son papa avec ses corvées du matin.
-O-O-
Sandy, comme d’habitude, m’attendait au quai de chargement de BreadBasket quand nous sommes arrivés. Tori sortit en premier, étant à la place du passager et Marcy sortit en deuxième. Sandy me lança un regard en indiquant Marcy de la tête – ce fut une fille de 13 ans tout-à-fait différente et détendue que celle d’hier.

« Elle semble être beaucoup moins nerveuse qu’hier, » me souffla Sandy d’un air complice. « Sa mère le sait-elle qu’elle se promène ainsi ? »

« Pourquoi ne pas lui poser la question, » proposai-je. Je ne m’étais pas mis à souffler à mon tour. « C’est elle qui essaye de maintenir un peu de sang-froid, là-bas. »

Là-bas fut à la sortie du stationnement, endroit qui accorda à tous ceux voulant jeter un coup d’œil dans le rétroviseur une vue sans encombre du quai de chargement. Mme Mary Silvers fut debout à côté de la voiture de sa sœur, accotée contre la porte du passager. Son corps secoua de rire silencieux et elle souri à lui fendre le visage.

« Je suis impressionnée, » admit Sandy. « Marcy semble aussi confiante que tes filles. Je me souviens comment elle avait commencé, ses mains tentant de cacher sa nudité et maintenant elle court comme si elle fut née ainsi. »

« Sandy, » je lui ai reproché, « elle était née ainsi. Toi aussi, sauf que t’étais trop jeune pour t’en rappeler maintenant. »

Sandy m’a donné un coup de poing au bras, mais doucement.

« Un jour, tu viendras à Barracuda Beach et tu verras. Après quinze minutes, à moins que quelqu’un te le mentionne, toi aussi tu te promèneras comme si la nudité ne fut rien d’énervant. Tout comme ces filles. »
-O-O-
De retour au Centre, sans que j’aie à le lui dire, elle aida à vider la camionnette, fit les analyses des piscines et nettoya la grange. Je l’ai vu caresser le museau de Patricia, la plus vieille des chevaux de traie.

« Viens, jeune naturiste en formation. Ton aide fut demandé par du monde de l’extérieur. »

Elle me suivit vers sa prochaine tâche, pas du tout certaine de ce qui lui attendait, quoique vous ayez pensé qu’elle aurait dû comprendre maintenant que la seule chose qu’elle risquait fut des muscles endoloris.

Je l’ai emmenée vers un couple d’étudiants de l’Université de l’État. Ils étaient à faire une étude sur les oiseaux chanteurs du comté de Manatee Bay, ce qui inclut un recensement de la population au centre. Ils procédèrent à ce recensement en attrapant un nombre d’oiseaux, à identifier la sorte et le sexe de chacun, de les peser, leur mettre une bande métallique et d’enregistrer les données sur un ordinateur. Ils m’avaient demandé si quelqu’un se prêterait bénévole pour leur aider.

Marcy marcha à côté de moi vers la table de pique-nique où les deux biologistes débutants furent installés d’un air confus. « Bonjour, madame, monsieur, puis-je vous présenter votre bénévole. »

« Bénévole ? Depuis quand, » demanda Marcy.

Il me faisait plaisir de la lui annoncer. « Je t’ai porté volontaire. »

« Vous m’avez porté… ? Merveilleux. » Ça réception de cette nouvelle fut moins qu’enthousiaste.

Son enthousiasme s’est de beaucoup augmenté quand les deux étudiants, une fille et un garçon, lui montra comment ils avaient l’intention de procéder. Sa tâche inclurait beaucoup de courses ici et là et elle aurait à vraiment manipuler les volatiles à plumes.

Je lui ai laissé avec eux après leur avoir fait des menaces des pires souffrances si quelque chose d’inacceptable arriverait à Marcy.
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J’ai passé le reste de la journée assis sur la plateforme auprès du café, à parler au téléphone et à organiser la fête.

De quelle fête, dites-vous ? Je vous l’ai dit. Lundi, deux des mes clients de la Nouvelle Angleterre m’étaient venu avec une demande. Il lui avait proposé le mariage une heure plus tôt. Pouvions-nous être disponibles pour le mariage ? Vendredi ? Tous nus, il allait sans dire.

« Certainement, je les ai assuré, tout en me croisant les doigts derrière le dos. Habituellement, j’ai beaucoup plus que trois jours pour organiser ce genre de chose.

L’appel que je faisais à cet instant fut un que j’aurais préféré ne pas faire. J’avais besoin de quelqu’un pour célébrer le mariage et j’ai commencé là où je commence à chaque fois que je dois organiser un mariage au Centre Naturiste Barracuda Beach… Samuel B. Harrison. Il est aussi sympathique qu’un coup de pied au cul mais s’il apprend que j’ai demandé la présence d’un autre ministre du culte sans lui avoir demandé, cet ours mal léché se met sur ses pattes de derrière et se met à ruer, violemment. Bof, de toute façon, le tabouret du café était rembourré.

« Euh… Révérend Harrison ? » Dès que j’avais prononcé ces mots, deux couples assis aux tables près de moi me regardèrent, bouches bée. Je leur ai fait la grimace, leur salua de la tête et j’ai roulé mes yeux vers le ciel. « C’est Paul Jackman du Centre Barracuda Beach. » Il n’y avait aucune raison de l’irriter encore plus qu’il fallait en lui ajoutant ‘Naturiste’.

Sa voix sonna dans l’écouteur du téléphone, je pouvais sentir les vagues de mépris et de désapprobation m’inonder. « Ah, c’est vous… avez-vous fini par voir la lumière ? Allez-vous fermer ce lieu de péché ? »

« Non, pour autant que vous voudriez que je le fasse. C’est pour quelque chose qui est dans vos cordes, toutefois. Nous allons célébrer un mariage ici au Centre vendredi et nous cherchons quelqu’un pour unir les futurs époux. »

« Chez vous ? Tous nus, sans aucun doute. Non, je ne crois pas, non. »

« En fait, ils seront déshabillés devant dieu et les hommes, telle qu’il est indiqué dans la bible. Mais vous aviez raison, ce sera ici au Centre. Ceci est votre appel de courtoisie car je me souviens que vous n’aimez pas vous sentir exclu. Je présume que votre décision est sans appel, donc ? N’oubliez pas que vous n’êtes pas obligé de porter la même chose que les mariés. »

« C’est ça, sans appel, » dit-il sèchement, « mais merci quand même de l’avoir demandé. »

« Un de ces jours, mon révérend, vous devriez faire un tour pour voir de vos propres yeux cela dont ce que vous contester avec autant d’entêtement. Vous seriez peut-être surpris. »

De ma table, je pouvais voir où Marcy aidait avec les oiseaux. Elle tenait quelque chose amoureusement dans ses mains. Elle s’écarta à quelques pas de la table de pique-nique dans la direction générale de la plage puis retira la main supérieure vers son visage. D’un coup, un petit oiseau se sauva.

« Je le doute fortement, M. Jackman. »

« Vous n’avez même pas la foi de vos propres convictions, mon révérend. »

« Je prierai que vous voyez la voie, mon fils. Nous nous reparlerons. »

« J’en suis certain. Bonne journée ! »

Ma génuflexion envers la diplomatie faite, j’appelai la ministre de l’église Méthodiste avoisinante, la révérende Paula Matthews.

Pas de chance. J’ai eu la secrétaire de l’église, Cheryl Gibbs, qui avait apparemment transféré le téléphone de l’église vers son propre cellulaire.

« Je suis certaine qu’elle aurait aimé célébrer l’union, Paul, car je sais qu’elle l’a déjà fait chez vous par le passé. Malheureusement, cette semaine, c’est impossible. Elle est en visite chez sa famille dans l’Iowa et ne sera de retour avant la fin de semaine. »

« Oui, ça rendra la chose difficile, » je concédai.

Près de la plage, un autre oiseau s’enfuit des mains bienfaisantes de Marcy vers la liberté.

« Toutefois, la révérende Irene Bailey de l’Église Méthodiste Centrale de King City couvre ses fonctions cette semaine. Laisse-moi voir si elle serait disponible vendredi. Je te rappelle. »

Avec la recherche pour un ministre activé, je me suis penché sur la robe de la mariée. « Chez Kimberley Mode pour la Mariée, » répondit une agréable voix féminine.

« Est-ce que Kimberley est là ? » Avant que je puisse m’annoncer, j’ai entendu appeler « Maman ! Téléphone ! »

« Voici Kim. »

« Bonjour, Kim. C’est Paul Jackman, comment ça va ? »

« Merveilleux, merci. Et comment va l’ennemi de tous les merciers, » demandait-elle agréablement.

« Quelle rudesse, » ricanais-je. « Et moi qui voulais t’emmener de la clientèle. »

« Tu gères une colonie de nudistes. Que pourrais-tu m’apporter ? »

« Nous préférons le terme ‘centre naturiste’ plutôt que ‘colonie de nudistes’. Nous allons célébrer un mariage, comme vous auriez pu deviner. Les mariés viennent de l’extérieur. Ce sera pour vendredi, une affaire de dernière minute. »

« Et la mariée veut une robe ? » Kim fut sceptique, comme de raison. « Il nous sera impossible de modifier une robe en deux jours. Tandis que du fait sur mesure, oublis ça. »

« Pas tout-à-fait, Kim. Nous sommes un centre naturiste, tu te souviens ? Elle n’a besoin que la voile. »

« Oh, la mariée ne sera pas en blanc ? » Kim commença à jouer le jeu.

« Non, que le costume bronzé que portent la majorité de mariées naturistes, » confirmai-je.

« Tu pourrais nous l’envoyer. Les voiles, nous pouvons faire ça avec un ci peu d’avis. Tant qu’elle ne veut pas du fait sur mesure. »

Encore une chose de réglée. J’ai avisé Evelyn, la mariée, de se rapporter chez Kimberley Mode pour la Mariée tout de suite après le lunch. Elle arrêta de nager assez longtemps pour acquiescer.

J’ai réfléchi un instant. « Evelyn ? Barry ? »

Le couple d’amoureux sortirent de la piscine et s’installèrent sur les tabourets à côté de moi. Ils furent tous les deux au début de la vingtaine. Elle était mince, de taille moyenne et porta une coupe page boy, lui, il était un grand sec aux cheveux bruns. Ils dégouttèrent tous les deux de leur baignade.

« Vous vous êtes entendus avec Chef Jacques pour la réception ? »

« Oui, confirma-t-elle puis sauta de surprise quand encore un petit volatile passa à ça d’elle après avoir été relâchée par Marcy, un peu plus loin.

Barry ajouta « Nous avons choisi le rôti de bœuf. Nous nous sommes entendus sur le prix. »

« Combien de personnes entendez-vous pour la soirée ? » J’étais intrigué.

« Nous avons invité tout le centre, » annonça Barry.

Ce serait toute une réception, pensais-je. « Que faites-vous des parents, la parenté ? »

Barry haussa les épaules. « Je suis enfant unique et mes parents sont en Nouvelle Angleterre. Je ne saurais s’ils pourraient venir et en plus, c’est ici. Ils ne sont pas naturistes et je ne suis pas certain qu’ils savent que moi, je le suis. »

« Tu ne le sais pas ? Comment as-tu arrangé ça ? » Je fus incrédule. « Habituellement, on répond par oui ou par non. »

« J’ai laissé des indices. Je ne sais pas s’ils ont fait le lien. »

Je regardais la mariée d’un air appuyé.

« Euh… Les miens ne le savent certainement pas. »

« Voulez-vous les inviter ou voulez-vous simplement leur arriver et dire ‘Devine ce que nous avons fait pendant les vacances ?’ » Pendant que les deux me regardèrent étonnés, j’ajoutai « Croyez-moi, ceci est l’événement la plus importante dans la vie de leurs enfants. Ils aimeraient bien y participer si du tout possible. »

Ils se regardèrent mutuellement. J’ai essayé de les encourager en leur disant « Il n’y a pas meilleur temps que le présent. Ils auront besoin de temps pour décider de venir et puis, encore plus pour faire le voyage. » J’ai déposé mon cellulaire devant eux.

« J’avais espéré mettre la partie ‘je me suis mariée’ derrière moi avant d’aborder la partie où nous leur annoncions que nous sommes naturistes, » Evelyn annonça anxieusement.

J’ai fait la grimace. « J’ai peur que c’est mettre la chariot devant le bœuf, ça. »

Evelyn s’étira pour prendre le téléphone avec réticence. Ce qui allait venir pourrait être agréable mais j’en doutais. « Vous aller voir que le dire va vous libérer. Vous n’auriez plus à craindre que quelqu’un dévoilera tout – excusez le jeu de mots – et vous aurez la chance de leur expliquer vos motivations. »

Derrière eux, Marcy libéra encore un oiseau fraîchement marqué.
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Chapitre 5 ; Plans de guerre


Je crois avoir surpris les sœurs Silvers, autant les enfants que leur mère et leur tante. À l’opposée des deux journées précédentes, jeudi, je leur ai accueilli dans ma tenue de Chef du personnel de Centre. Les deux filles portaient déjà leurs tenues de Centre, comme de raison. Marcy avait même sa casquette sur la tête. Elles furent habituées de me voir nu et la mère m’avait déjà vu au moins une fois ainsi lors de notre petite entretient dans la salle de conférence mais je doute que la tante ne l’ait fait.

« Venez, » je les ai appelées de la porte du bureau d’inscription. « Nous allons avoir une petite réunion du personnel ce matin avant de partir pour les épiceries. »

« Oui, patron. » acquiesça Marcy tout simplement. Sa mère Mary m’envoya la main.

Je notai que la tante n’a pas hésité de quitter le stationnement. Les gravillons volèrent et ma femme, comme d’habitude au poste à la réception, chantait cet air classique des Beach Boys, "Little Old Lady from Pasadena".
-O-O-
La plupart du personnel fut rassemblé dans la grande salle du hall de loisirs ainsi que les jeunes qui utilisèrent généralement l’endroit pour leur garderie. Tous étaient nus sauf pour la poignée du personnel qui, comme Marcy, portèrent leurs casquettes fluos. Dans un coin, il y avait l’anxieuse mariée, Evelyn, et le (tout aussi anxieux) marié, Barry.

« Bon, nous allons garder ceci aussi court que possible. » Je jetai un autre coup d’œil à la liste devant moi. « Nous avons la mariée et le marié. » Je fis semblant d’y mettre un crochet.

Tout le monde salua le couple joyeusement.

« Nous avons quelqu’un pour célébrer le mariage. » dis-je à la ronde.

« C’est qui, » demanda Evelyn.

« Notre premier choix est la ministre de L’Église Méthodiste Centrale de King City, la révérende Irene Bayley. Au cas qu’elle ne pourrait le faire, j’ai demandé le maire de Manatee Bay d’endosser la tâche – je souhaite vivement que vous attendez à rire. Le sens d’humour de notre cher maire est parfois quelque peu tordu. »

Autant le marié et la mariée furent la grimace – et sans doute émirent une petite prière pour la bonne santé et la disponibilité de la Révérende Bayley.

« Si ce temps clément continue à nous sourire, nous allons tenir la cérémonie sur la plage. Notre couple d’amoureux m’ont informé qu’ils aient choisis des amis actuellement sur le site du Centre comme témoin et dame d’honneur. » J’indiquais deux de mes clients, M. Aaron Ginsberg et sa femme, Ruth. Le couple fut dans leurs années 70 mais furent bien connus au centre comme étant plein de vie et de vitalité. Je crois qu’ils carburent au solaire.

Ruth fut la grimace à cette description. « Dame d’honneur, ça me semble si vieux jeu, » se plaignait-elle pleine de bonne humeur. « J suis encore toute jeune. »

Je lui lançai un regard sardonique puis continuais avec ma liste.

« Ah, oui… Mlle Juanita Villanueva portera le bouquet. » Elle était dans la deuxième année de l’École Primaire Barracuda Beach. Quand elle est arrivée en ville, peu avant que l’École Willow Lane ait brûlé, elle était anxieuse et extrêmement gênée. Sa mère avait déménagé à Manatee Bay afin de se trouver un emploi et un endroit moins dispendieux où habiter après s’être séparé de M. Villanueva. La perte de son père et de ses amis avait ébranlé son réseau et la destruction de son nouvelle école fut presque la dernière goutte. Six mois plus tard, par contre, ses nouveaux amis et l’ambiance encourageante du centre ont fait que la petite demoiselle s’est sentie beaucoup plus en confiance et les enseignantes, entre elles, l’appellent le moulin à paroles.

« Dans le cas que les météorologues se sont encore gourés et que l’averse est plus qu’un petit crachin, nous allons déplacer la cérémonie ici. J’ai dessiné deux installations des sièges, une pour le champ gazonné près de la plage et l’autre pour cette salle. Marcy, toi, tu t’occuperas de placer les sièges. Mes croquis seront épinglés sur le babillard de mon bureau. Ça va ? »

Marcy ravala et acquiesça.

« Une coiffeuse sera ici pour neuf heures. »

« Ici, » demanda Evelyn, étonnée. Je remarquai que Marcy fut également surprise.

« Oui, elle vient couramment. Cette fois-ci, toutefois, est un spécial pour le mariage donc tu seras la première sur sa liste. » Je passai une feuille de papier à Shelly, la serveuse en chef de la Maison d’Or et aussi l’hôtesse au comptoir d’accueil. « Voici une feuille de rendez-vous. Carole sera disponible de huit heures à treize heures. Toutes celles qui aimeraient un rendez-vous pourraient s’inscrire à l’accueil. Oh, ça me rappelle quelque chose. »

Tout le monde se tourna vers moi en anticipation tandis que je me suis tourné vers les amoureux. « Vos parents ? Seront-ils présents pour le mariage de leurs rejetons-? »

Evelyn rougit. « Ma mère dit que cet endroit n’est qu’un lieu de partouse et ne veut rien savoir d’y venir. Elle accepterait de rester en ville mais pas au Centre. »

À mes côtés, Marcy fut un commentaire sarcastique de genre de « Lieu de partouse, c’est le mot juste… » Je lui pointai du doigt.

« Exactement. Tu lui ais dis, j’imagine, que nous somme un centre familial et non pas un de ces centres hédonistes pour adultes comme celui en Jamaïque ? »

« Oh, oui, mais elle ne me croit pas, » Evelyn répondit, frustrée. « Mon père dit être disposé de l’accepter. »

« Nous verrons. Quand arriveront-ils. »

« Ce soir. Ils veulent que je leur réserve une chambre dans l’hôtel ou dans un motel avoisinant. »

Je regardai ma femme qui fit la grimace. L’unique hôtel de Manatee Bay fut connu pour sa population animalière, surtout du genre insecte. Il ferme régulièrement ses portes quand les plus récents propriétaires découvrent qu’il est impossible de faire de l’argent avec un vieux bâtiment dilapidé dans un coin perdu de l’État, sans stationnement, sans permis de boisson, sans cuisine et sans permit de fonctionnement. Quand à Barracuda Beach, le centre est prospère car c’est une Destination, en grosses lettres illuminées, qui attire du monde de tous les États, du Canada et même de l’Europe. L’hôtel de Manatee Bay, qui change de nom tellement souvent que même ses propriétaires ne s’en rappellent plus, n’est pas une destination, à moins que votre nom soit Georges Brossard ou que vous soyez fasciné par l’architecture monotone de 1910. Les visiteurs textiles à Manatee Bay restent habituellement avec de la famille ou à l’un des motels de la Capitale et font l’aller-retour de deux heures de route.

« Et les vôtres, » demandai-je à Barry.

« S’ils réussissent à arrêter de rire d’où nous sommes actuellement, ils seront ici ce soir également. Ils étaient sensés contacter les parents d’Evelyn et de partager la conduite. »

« Au cas, » proposai-je à Rose, « gardons disponible une cabane ou deux pour les parents de notre couple d’amoureux. »

« Nous n’en avons qu’une seule en ce moment. Le Six. Et la famille de Chicago dans la Deux sont mieux de partir demain comme convenu car nous l’avions déjà promise aux O’donnell de Boston. Mais je garderai la Six pour ce soir. »

« L’hôtel… l’ont-ils rouvert ? »

Rose me regarda bizarrement. « Tu n’avais pas entendu ? Les nouveaux propriétaires voudraient le transformer en résidences pour aînés. »

« Moi, j’avais entendu un centre de désintox, » dit une des serveuses.

« Moi, J’ai entendu une clinique médicale, » dit une autre.

« Non, ce sera un genre de couvant. »

« Un centre de triage pour immigrants illégaux, » insista une quatrième

« De quelle planète, » demandai-je, frustré. Comme d’habitude, le moulin à rumeurs fonctionna à merveille.

Tandis qu’une douzaine de voix s’élevèrent des propositions de plus en plus farfelues quant au futur de notre auberge zéros étoiles, je soulevai mes bras. La réunion partait à la débandade. « Donc, est-ce que tout le monde sait qu’est-ce qu’il a à faire demain ? »

« Oui, » répondirent la même douzaine de voix.

« Vous deux, » je pointai Evelyn et Barry, « soyez là, avec le jonc. C’est à peu prè tout, mis à part coiffure et voile. »

Ils acquiescèrent.

« Dès que vous vous présentez demain, faites vos tâches matinales puis allez aider à placer les chaises. Marcy, aussitôt que nous revenons de l’épicerie, vérifies le taux d’acidité des piscines puis commence à placer les chaises. C’est ta job, donc assure-toi qu’ils t’écoutent comme du monde ! »

Marcy acquiesça.

« D’accord. Allez, tous… au boulot. Marcy et Tori, rendez-vous à la camionnette. »

Marcy me regarda. « Embarque dans le camion ? »

« Embarque dans le camion. »

« Allons-y, » appela Tori, courant en sautillant. Elle adore participer aux activités de son Papa. Ça va me manquer énormément quand elle deviendra ado et choisira de rester avec des autres jeunes de son âge.

Rose continua avec Evelyn et Barry. « As-tu choisi ta voile hier ? »

« Oui, » confirma-t-elle. « Ça a l’air vraiment beau. »

« Je ne l’ai pas vue, » admit Barry.

Rose prétendit d’être choquée. « Le mari n’est pas sensé voir la robe de la mariée avant la cérémonie ! »

Tandis qu’ils rirent de cette échange, je sortis pour enfiler mes shorts et un tee-shirt puis j’ai rejoint les jeunes au camion. Il était l’heure de commencer la journée.
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Cor
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Re: Histoires de Cor; Le Forçat

Message par Cor »

Tout en embarquant tous les trois dans la camionnette, je complimentai Marcy. « Je crois que tu ais comprise le principe derrière ce centre. Tu as beaucoup appris depuis dimanche. »

« Ouais, » confirma-t-elle. « J’ai surtout appris qu’opérer un centre comme celui-ci est beaucoup de travail. »

Pendant que Tori gloussa, elle continua. « Et j’ai appris que cet endroit est un endroit agréable. Tout le monde est si amical et détendu. Tout en travaillant, je me suis amusée. »

J’ai souris. « C’est bien. J’aime croire que c’est ça qui fait revenir mon personnel, année après année. Malheureusement, le taux de chaumage dans cette région est tel que même si j’obtiens le premier choix des candidats, je ne suis jamais certain que c’est parce qu’ils préfèrent travailler dans leurs peaux ou que c’est plutôt parce qu’ils aiment être payés. »

« Je crois que c’est parce qu’ils aiment ça travailler ici. La plupart des clients ne veulent que des vacances agréables et même le patron n’est pas pire. Vous n’êtes pas aussi méchant que vous le prétendez. »

Je crois que j’ai rougi quelque peu. « J’essaie toujours de perfectionner mon rôle comme le Capitaine Bligh mais je n’y arrive pas. Faudra que je m’y mette sérieusement. »

Marcy ne fit que glousser. « Ouais, définitivement ; faudra que je m’y mette sérieusement, » dis-je encore.
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Nos arrêts habituels inclurent le Marché des agriculteurs. Le Chef Jacques insiste sur la fraîcheur des ingrédients et autant que je souhaiterais faire tous mes achats à l’épicerie BreadBasket, avec les quantités que j’achète, j’obtiens un meilleur prix des fournisseurs locaux.

Les fermiers du Marché nous connurent suffisamment que notre présence ne souleva aucun commentaire, ce qui fut la raison que Mary Silvers ne nous avait pas reconnu avant que nous soyons côte à côte. Moi, j’étais préoccupé par ma liste d’achats et les jeunes – je n’avais aucune idée où elles avaient leurs têtes mais ce fut loin de Manatee Bay, de toutes apparences. Comme résultat, nous non plus, nous ne l’avions pas reconnue.

« M. Jackman, » cria le petit-fils de Josie, Chuck. Il travaillait au comptoir de sa grand-mère pendant la semaine de relâche, tout comme les miens travaillèrent au Centre. Quand c’est l’entreprise familiale, ce genre de chose arrive plus souvent. Chuck est un bon gars, dans les seize ans et comme on pourrait s’entendre d’un jeune fermier, solide comme un roc.

« Mon nom est ‘Paul’. S’il te plaît, » je lui répondis. « Comment va la semaine de relâche ? »

Il haussa les épaules et regarda vers le ciel. « Ce n’est pas vraiment une relâche, pour être franc. Toutefois, si je vais hériter la ferme un jour, je suis mieux d’apprendre tous les aspects de son fonctionnement. »

J’acquiesçai pendant qu’à côté de moi Mary, sans que je l’ai aperçu, absorba la tenue de sa fille chérie. « Marcy, comment ça va, aujourd’hui, » demanda-t-elle finalement, me faisant sursauter.

« Oh… salut, M’man. »

« Est-ce que t’amuses, » demanda-t-elle, de nouveau. D’un air interrogatoire, elle indiqua son costume.

« Oui, je m’amusais, » marmonna Marcy.

« Et où est ta sœur ? »

Marcy réfléchit un instant. « La dernière fois j’ai vu Mel, elle sauta dans la barboteuse. »

« Eh, bien, » commenta Mary, « c’est tout un changement. Jadis, elle avait peur de l’eau. »

« Nous évitons de trop climatiser le hall des loisirs afin d’économiser les coûts d’électricité alors il arrive que ça fait un peu chaud, » j’expliquai à la mère de Marcy. « Les jeunes ont souvent hâte de se rafraîchir dans la piscine rendu vers la fin de la matinée. »

Mary Silvers regarda sa fille et la mienne passant à travers les fruits et les légumes, et de choisir plusieurs paniers de la taille d’un boisseau pour rapporter au Chef Jacques. J’ai pu voir qu’elle fût impressionnée par le dévouement et la précision de sa fille. Avant de nous quitter, elle me marmonna dans l’oreille « Maintenant, si elle pouvait s’appliquer autant à ses devoirs. »

« Bien, vous ne lui payez pas pour faire ses devoirs, » lui dis-je, « et elle ne le mange pas pour son diner. »
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