J’étais assis sur ma serviette sur une chaise pliante, le soleil commença à se coucher à l’ouest. La Révérende Irene Bailey, qui fut une dame à grand cœur et ouverte d’esprit dans la cinquantaine, fut à sermonner sur comment le mariage fut une déclaration à la société que vous étiez en amour et que vous étiez prêt à encourager la personne que vous aimez de toutes les façons à votre disposition. Je laissais mes pensées aérer au gré des vents.
Irene Bailey fut la seule qui porta des vêtements. C’est souvent ainsi quand le célébrant n’est pas naturiste lui-même. J’ai déjà assisté à des mariages, autant ici qu’ailleurs où le célébrant, souvent un ami du couple, fut également naturiste mais, autant que j’ai pu le constater, ceci fut la première visite d’Irene à Barracuda Beach. Elle avait été impressionnée, toutefois, et il se peut fort bien que ce ne sera pas se dernière. Elle m’avait exprimé des doutes quant à sa fille adolescente, cependant. Dans mon fort intérieur, je me suis senti en accord avec elle. Les ados qui ne sont pas élevées dans un milieu naturiste ont tendance d’être hypercritique de leurs soi-disant défauts corporels, de se cacher le corps et de croire que pour se permettre de se présenter nue, elles devraient avoir des corps de mannequins, voire des déesses – comme si ce serait possible.
Je fus assis dans la première rangée du côté de la mariée. Mon épouse fut à ma droite et, à sa droite, la mère de la mariée. La dame, brunette comme sa fille ne porta guère plus qu’une couche de la plus forte crème solaire disponible dans tout le comté de Manatee Bay. Le père de la mariée, tout aussi nu, avait déjà escorté sa fille heureuse et gênée le long de l’allée tandis qu’une petite orgue électronique joua la Marche de la Mariée de Wagner. Il était maintenant à supporter sa femme de son côté droit. Je notai que Maman chérie tenait la main gauche de son mari et la main droite de mon épouse dans des poignées de fer. Bien, c’était justement pour ça que j’avais placé Rose à cet endroit – afin qu’elle puisse servir d’appui pour une personne dont ce fut la première fois de se trouver nue en public.
Sur le côté du marié furent assis les parents de celui-ci, également sans vêtements, Je constatai que sa mère semblait plus en mesure d’accepter la situation que la mère de la mariée. J’avais installé Linda Carruthers, l’avocate du Centre, à côté d’elle. Les cheveux de la mère furent plus argentés mais la coiffeuse avait fait un petit miracle et ait rendu les cheveux plus givrés que gris.
Evelyn et Barry avaient donné à chacune des mères une seule rose, symbole, expliquaient-ils, de l’amour que chacun avait reçu en grandissant. Ce cadeau, selon moi, ne fut pas nécessairement des meilleurs choix vu les circonstances car chaque dame fut certaine de se piquer plus qu’une fois sur les épines en serrant la rose dans des mains anxieuses. Le père d’Evelyn tint la rose de sa fille, évitant ainsi que sa femme saigne partout sur sa jolie ‘robe’ rose.
La mariée fut radieuse, portant sa voile et une paire de sandales. Elle tenait un bouquet dans sa main. Son père avait déjà remarqué que le bouquet ne fut pas assez grand à son gout car Evelyn la porta trop haut pour cacher quoi que ce soit en bas de la taille.
Le marié semblait fier et heureux. En plus de ses sandales qui furent du même modèle de celles de son épouse, il porta un col de smoking, et c’est tout. Mais, dans le fond, on s’en fout de ce que porte le marié lors d’un mariage ; ils pourraient tous être nus et personne ne le remarquerait… tout le monde n’a que des yeux que pour la mariée.
Quatre dames étaient debout à côté d’Evelyn, avec Ruth Ginsberg en tête comme dame d’honneur. Toutes portèrent des sandales et une couronne de fleurs. Quatre hommes, avec Aaron Ginsberg en tête comme témoin, furent debout auprès de Barry.
Juanita Villanueva avec son panier de pétales de roses fut à l’extrémité des demoiselles d’honneur et un jeune garçon que je ne connaissais pas, apparemment un garçon de sa classe que Juanita affectionnait, était debout à l’autre extrémité. C’était lui qui avait porté les alliances. Sachant qu’ils furent sous la surveillance de non seulement leurs parents mais également de tous les adultes du Centre, ils avaient réussit de bien se comporter lors de la cérémonie mais Irene fut mieux de couper ça court ; les jeunes commencèrent à s’agiter.
Marcy qui avait fièrement géré le placement des sièges sur lesquels nous fûmes assis, était quelque part dans la dernière rangée avec sa mère et sa sœur. J’ai été surpris que Mary ait accepté l’invitation des mariés et qu’elle se soit présentée dans la même tenue que la mariée, sans voile. Quand j’ai fait le tour du propriétaire pour les parents des mariés, je l’avais invité de suivre – aussi bien qu’elle voit où sa fille a travaillé cette semaine.
« Votre sœur et son mari ne sont-ils pas ici, » je lui avais demandé. « J’aurais aimé voir un autre exemple du talent de conductrice de ‘La vieille dame de Pasadena’.-»
Sa réponse fut un délicat gloussement. « Ah, oui… son départ du stationnement hier matin ? C’est ça, oui, elle ne tenait pas à rester auprès d’hommes nus plus longtemps que nécessaire alors elle et Herb ont dû envoyer leurs excuses. »
« Ah, mais je n’étais pas nu – cela veut dire ‘sans défenses’ ; moi, je n’étais que déshabillé. »
Les gentils chevaux de traie les avaient charmés, tous les cinq, comme l’avait fait les enfants jouant avec une insouciance inégalée dans la barboteuse auprès de la piscine extérieure. L’idée d’une école située à même un centre naturiste, qui en plus accepta des enfants de l’extérieur du centre, les fascinaient. Mary avait entendu parler de ça de sa fille cadette mais elle croyait que c’était de l’exagération. Le voir c’était le croire.
Ramenant mes pensées vers le présent, je notai qu’Irene était sur le point de terminer son sermon. J’avais raison, les deux jeunes souffrirent mortellement d’ennui maintenant – et, à moins que je me trompe, les autres enfants derrière moi, également. La partie ‘Je le veux’ devait les remettre d’aplomb et, comme de raison, ça le fit.
Finalement, Irene Bailey dit à Barry « Vous pouvez embrasser la mariée. » Il obéit avec autant de délicatesse que possible – J’ai trouvé cela très difficile d’embrasser quelqu’un sur commande, sous les yeux d’une audience très attentive, et de rendre ça naturel. La foule a gémit et a applaudit en approbation et le couple d’amoureux, habillé que dans leur amour mutuel et quelques bricoles, fut présenté à la foule appréciative.
« Mesdames et messieurs… Evelyn et Barry. »
Les mariés descendirent l’allée aux sons de l’air final de Musique sur l'eau d’Händel tandis que nous nous sommes tous levés. Lentement, une ligne s’est formée et a serpenté vers le hall des loisirs du Centre pour des toasts.
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