Histoires de Cor; L'enseignante

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CHAPITRE 35

Lisa et Harold sortirent maintenant depuis deux semaines et elle profité d’un congé de mi-semaine (Rose et Beth tinrent les rennes au PCE) pour faire quelques emplettes de Noël de dernière minute pour les enfants. Puisqu’elle était en ville de toute façon, elle décidé sur un coup de tête de passer par le bureau d’Harold.

Quant Annabelle reconnut Lisa, elle lui sourit chaleureusement. Les deux se sont rencontrées à plusieurs reprises lors du procès et encore lors de la fête de réussite. Elle semblait véritablement contente d’apprendre qu’Harold et Lisa sortirent ensemble.

« Salut Lisa… il est en arrière ; je vais te l’appeler. »

Une minute plus tard, Harold rentra dans la salle d’accueil. Il souriait chaleureusement de la voir.

« Salut. J’étais en ville pour un peu de magasinage et je pensa venir te rencontrer… as-tu le temps pour un café ? »

Harold regarda Annabelle qui acquiesça ; elle connaissait par cœur tous les emplois du temps du personnel. Prenant son veston, il escorta Lisa hors du bureau.

Au café à la mode de Seattle plus loin sur la rue, ils choisirent une banquette ; Harold avec un espresso double et Lisa avec un latte au chocolat avec crème fouettée.

« Avec l’argent que Vénéra m’a eue après avoir menacé son frère d’une poursuite en civil, je pensais venir en ville et d’acheter des cadeaux de Noël aux enfants. C’est tellement agréable de ne plus avoir à se soucier de l’argent pour payer les factures. Quoique, de m’être débarrassée de mon appartement et d’avoir signé cette entente avec Guy pour le chalet pour la durée de mon contrat d’enseignement à Sunny Acres aident aussi ; je sauve toute cette dépense pour le carburant et du temps, également. Ça me manque de ne plus être avec Meredith, toutefois. »

« La raison que je voulais te voir… disons plutôt ‘l’excuse’ pour venir te voir… je me demandais… as-tu planifié quelque chose pour les vacances de Noël ? »

« Pour être honnête. Non… » admit Harold, gêné. « Le procès m’a pris toute mon attention pendant l’automne et, depuis qu’il est fini, nous sortons ensemble et je me trouve plus ou moins dans un brume de bien-être. En fait, Annabelle me taquinait justement là-dessus ce matin. »

« Bien… j’avais vraiment aimé ma fin de semaine à Haulover avec Meredith et les autres mais j’étais déçue que tu ne puisses pas venir. Je comprends et je respecte tes raisons mais… Maintenant que le procès est terminé, elle ne s’appliquent plus et je me demandais si ça te tenterais de faire un saut aux Caraïbes pendant les vacances ; nous pourrions aller à St Martin. »

Harold la regardait, méfiant. « Oh… Et quoi pensais-tu faire ? »

“Bien… après que la décision fut déposée, et me souvenant de la plage à Haulover, je me suis mise à rechercher d’autres destinations naturistes… Il y a Cayo Largo, au Cuba, mais c’est difficile de s’y rendre avec l’embargo américaine et le Mexique ne me tente pas, je ne sais pourquoi… puis j’ai entendu parler de la Baie Orientale, sur le côté français de St Martin… »

« J’ai entendu parler de cet endroit… je ne crois pas que j’aimerais ça ; il paraît que les bateaux de croisière organisent des excursions ‘Allons voir les nudistes’. Ça ne me tente pas d’être pris pour une bête de cirque. »

« Non pas là… je suis d’accord avec toi ; si nous allons à St Martin, j’apporterais quelques bikinis – je pourrais même m’acheter une neuve pour l’occasion. Je pourrais, à la limite, laisser tomber le haut mais c’est tout. Il y a toutefois un autre centre naturiste, le ‘Club Paradisio’… il est aussi situé à la Baie Orientale mais plus vers l’intérieur ; il n’y a pas d’accès à la plage mais, par contre, il y a une piscine, ce que l’autre club n’a pas, et c’est clôturé donc pas de voyeurs. »

« Comment ça se fait que tu en sache autant ? »

« J’en parle avec les résidents au bistro au déjeuner et au souper ; c’est du bon monde – tu les aimerais. »

« T’es vraiment embarquée là-dedans, n’est-ce pas ? »

« Tu ne comprendrai jamais comment… Avant, c’était comme… je ne sais pas… vivre dans un habit de neige d’un jeune enfant quelque part au Canada en plein hiver. Je ne pouvais respirer, je ne pouvais bouger… mais je trouvais ça normal parce que je ne connaissais rien d’autre. Depuis que j’ai rencontré Meredith… je me sens comme un dauphin et avoir tout l’océan à ma disposition… J’aimerais tellement que tu adoptes ça comme moi, je l’ai fait… tu ne peux pas savoir ce qui tu es en train de manquer. »

« Mon travail me garderait toujours habillé… » dit-il avec le sourire.

« Ce ne le ferait pas nécessairement… le chalet est assez grand ; tu pourrais t’installer avec moi. Et je lisais au sujet d’une avocate sur l’internet… La femme habitait déjà dans un centre naturiste… elle aurait gagné plusieurs procès importants (comme toi, mon amour…) et les partenaires furent tellement satisfaits qu’ils installèrent un bureau avec une connexion dédiée et une secrétaire et tout dans sa maison au centre. Tu pourrais faire la même chose ; je te promets de ne pas faire la jalouse même si tu te trouves un belle jeune secrétaire toute nue. Ainsi, tu n’auras à t’habiller si tu dois plaider un procès ou si tu avais à rencontrer un client en ville. »

« En tout cas, même si ton scénario se réalise un jour, ce que je doute, nous y sommes encore loin. Pour revenir à ta proposition, cependant… ça m’intéresse. »

« Tu veux dire… tu y irais avec moi ? »

« Oui. »

« Oh, Harold… tu m’as rendue tellement heureuse… » Lisa sauta de sa banquette, courra autour de la table et sauta sur Harold, lui couvrant de becs. Les autres clients du café, levant leurs yeux vers cette agitation, sourirent avant de retourner vers leurs journaux, leurs livres et leurs portables.

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CHAPITRE 36

C’était la veille de la première journée de classe suite au congé de Noël et Lisa, Beth, Rose et même Cathy furent tous de retour à Sunny Acres à préparer la classe. Ce fut un soulagement de se retrouver nu ensemble.

« Comment c’était pendant ton congé ? » demanda Beth à Cathy.

« Oh, c’était merveilleux. »répondit Cathy. « Puisque c’était le premier Noël depuis nous avions commencé à faire du naturisme, je me suis rendue compte je pourrais sauver pas mal de sous parce que je n’aurais pas à acheter autant de linge pour Alexa. Donc, Alexa et moi, nous avons fait plein de choses le fun que je n’aurais pas pu nous payer en général. J’ai pris plein de photos de nous deux… Je les ai ici sur mon portable. »

Elle ouvrit le portable et montra les photos.

« Elles sont magnifiques, » commenta Lisa.

« Oui, il y en a parmi eux qui vont nous rappeler des souvenirs pour longtemps. »

« Et toi, Rose ? » demanda Lisa.

« C’était très émouvant, » lui répondit Rose. « Dans ma famille, c’est vraiment le Noël traditionnel mais cette fois-ci, c’était différent. Nous sommes arrivés chez mes parents l’avant-veille de Noël et le lendemain, Hao Ling, sans y penser est descendue toute nue. Plutôt de la renvoyer à sa chambre aller s’habiller, je l’ai laissé telle quel et j’ai parlé à ma famille de naturisme, de l’école et de comment, pour la première fois, je me sentais vraiment femme, malgré mon sein. Ma sœur semblait particulièrement intriguée, au point de l’inviter, elle, sa fille de seize ans et son fils de dix ans de passer la journée chez moi et Hao Ling le lendemain de Noël ; je les ai accueilli nue. À la fin de la journée nous l’étions tous.

Les femmes regardèrent Beth. Acceptant l’invitation non-verbale, Beth raconta « Joe a été chanceux au travail cette année et nous avions un peu d’argent de côté. Nous avons décidé de passer la semaine entre Noël et le Jour de l’An à Cypress Grove ; c’est un centre naturiste en Floride. La météo était excellente ; nous avions pu passer tout le temps là-bas nu. Nous avions pris quelques bonnes photos de la famille autour du centre. Tenez… je les ai sur mon cellulaire. »

Elles se sont rapprochées pendant que Beth sorta son cellulaire et faisait dérouler les photos. « Oh, j’aime le paysage… » commenta Lisa.

« Comment ça se fait qu’il n’y a pas de photos de Joe ? » demanda Cathy, « se cacha-t-il… ? »

« Il y en a quelques-unes de lui, » répondit Beth. « C’est lui qui a pris la plupart des photos… tenez… le voila. »

« Belle famille. T’es chanceux, » dit Cathy. « Joe est beau gars. »

« … Ton tour, Lisa, » continua Beth. « Avoues… »

« Vous savez que Harold et moi sortons, n’est-ce pas ? commença Lisa. « Nous avions donc décidé d’aller à St Marin dans les Caraïbes. Nous avons eu un temps merveilleux. »

« Vraiment ? » demanda Beth. « Où étiez-vous installés ? »

“Une place qui s’appelle Club Paradisio, » dit Lisa. « C’était magnifique ; j’avais apporté quelques bikinis mais je ne les ai presque pas portés. Nous étions nus presque tout le temps. »

« Quoi… ? vous étiez dans les Caraïbes et vous n’êtes pas sortis de votre chambre ? » taquinait Cathy.

« Certainement… c’est un centre naturiste. Ils ont une belle piscine et une vue incroyable de la Baie Orientale. Le soir de l’anniversaire… bien, plutôt la date du quatrième mois… de mon arrestation, nous avions demandé au chef de nous préparer un repas spécial que nous avons mangé, nus, sur le bord de la piscine. Nous étions quand même sortis quelques fois ; nous avons visité Marigot, la capitale du côté français et Philipsburg, sur le côté hollandais et, une fois, nous avons visité la plage au Club Orient. »

« Ça, c’est la plage naturiste, n’est-ce pas ? » demanda Rose.

« Ouais. Mais je n’ai fait que me saucer… la plage est publique et il y a une parade perpétuelle de gens textiles qui viennent zyeuter les nudistes. Pour ça, je dirais que la plage d’Haulover est mieux. Par contre, le centre organisa des excursions de plongé en apnée nus ; nous y sommes allés à quelque reprises avec un autre couple que nous avions rencontré là-bas. C’était incroyable. »

« Ça a du être très agréable, » commenta Rose.

« Lisa, je dois t’avouer quelque chose… » commença Beth. « Nous et les autres parents avions commencé à discuter de l’école le jour du jugement. Meredith nous a dit que la Commission Scolaire t’avait offert ton vieux poste et cela nous inquiète. Cet école a été une telle expérience bénéfique, non seulement pour les enfants mais aussi pour nous, les autres parents et même leurs autres enfants ; vivre en tant que naturistes ici et de rester nu à la maison est devenu, pour nous, une richesse immensurable. »

Rose et Cathy acquiescèrent de leurs têtes et Beth continua.

« À la fin de l’année, les enfants auront terminé la pré-maternelle et avancerons vers la maternelle et puis la première année et ainsi de suite. Nous avons discuté avec Vénéra, l’université et l’état et nous nous sommes mis, derrière ton dos, d’agrandir l’école, de le transformer en école privé licencié pour la maternelle à la huitième année. »

« Nous avons aussi parlé avec Guy et Diane, » continua-t-elle. « Ils sont d’accord à vider tout leur stock de l’autre pièce afin que nous puissions l’utiliser comme salle de classe… nous tenons que tu restes ici. Puisque tu es certifié pour tout les programmes du primaire, nous voulions t’en parler afin que tu puisses choisir quelle salle que tu voulais… et, évidemment, que tu choisisses de rester à enseigner ici. »

« Pour le salaire et les bénéfices, avec les frais de scolarité et quelques dons des parents et d’autres particuliers, nous pouvons te payer ce que la Commission te paye. »

« Donc, la question que tu dois te poser est… veux-tu enseigner ici ou dans une école publique ? » finit Rose.

Lisa réfléchit quelques secondes et sauta debout ; « Je ne pourrais partir d’ici – j’aime trop l’uniforme. »

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CHAPITRE 37

Marielle répondit au téléphone. « Sunny Acres… comment puis-je vous aider ? »

« Oui… Bonjour… mon nom est Sergei Asimov. Quelqu’un de la Commission Scolaire m’a donné ce numéro .On me dit que vous étiez une école… j’aimerais discuter de la possibilité d’inscrire mes enfants… »

« Nous ne sommes pas une école mais nous AVONS une école sur les lieux. Attendez et je vais vous transférer. »

« … »

« École Sunny Acres… Mon nom es Lisa… puis-je vous aider ? »

Bonjour. Mon nom est Sergei Asimov. Quelqu’un à la Commission Scolaire m’a donné ce numéro ; je cherche à inscrire mes deux enfants dans votre école. Je me demandais si je pourrais visiter et en discuter avec vous ? »

« Je vois… Savez-vous quel genre d’école nous sommes ? »

« Non… tout ce que j’ai est votre numéro. J’ai besoin de placer mes deux enfants à l’école. Je crains que les raisons sont un peu trop compliquées pour en discuter au téléphone ; c’est pour ça que j’aimerais visiter les lieux. »

« Puis-je demander l’âge de vos enfants, s’il vous plaît ? »

« Ma fille a quatorze ans et mon fils a neuf ans. Pourquoi ? »

« Parce que nous ne sommes pas une école secondaire, Monsieur. Votre fille pourrait être trop vieille. »

« C’est de ça que j’aimerais vous parler. Quand pourrais-je venir ? »

« Je crains que cela serait un peu malaisé. Puis-je vous suggérer que je vienne plutôt vers vous… disons… vers sept heures ce soir ? Je suis certaine que nous puissions discuter de tout ça plus confortablement chez vous. Serait-ce acceptable ? »

« Oui… j’imagine… Très bien… à ce soir, donc. »

« Très bien. C’est quoi votre adresse, s’il vous plaît ? »

« … »

« Très bien, c’est noté… je vous verrez donc à sept heures. »

Après qu’elle ait raccroché elle réfléchit pour trente secondes.

« Beth, j’ai un problème… la Commission Scolaire nous envoie des étudiants mais ils omettent de dire aux parents que nous sommes naturistes. Je ne sais pas si c’est un oubli ou s’ils veulent que nous sautions parce que nous leurs avons pilé sur les pieds. Je dois rencontrer des parents et nous n’avons rien à leur montrer au sujet de l’école. »

« Qu’as-tu comme idée ? »

« Je ne sais pas… un genre de brochure, j’imagine… quelque chose qui explique le curriculum et nos méthodes d’enseignement. J’aurais besoin de quelque chose avec des photos, aussi, afin de révéler aux parents que nous sommes naturistes mais je ne veux pas que ce soit le thème central du programme… quelque chose qui dit…’ Oh, à propos, tous les enfants et les enseignants sont nus’. »

« J’ai une idée… va écrire le texte. Cathy a encore son appareil-photo… je lui demanderai de prendre quelques photos de l’école, quelques photos des enfants dehors et dans le lac et quelques photos à l’intérieur avec l’enseignant… j’aurais besoin de toi pour quelques unes de celles-là. Oh, oui, j’en prendrai aussi quelques unes de Rose avec sa mastectomie et je vais essayer de trouver le jardinier pour avoir une présence masculine. Cet après-midi, pendant que tu sois en classe, je composera la brochure pour toi. Quand j’aurais fini, je te le montrerai. Si tu aimes, nous le sauverons en format PDF et nous en imprimerons un échantillon ou deux pour montrer à tes parents. Si sa marche, nous pourrons emmener le fichier à l’imprimeur pour des brochures de meilleure qualité pour la prochaine fois. »

« Il n’y a rien qui te fait sauter une coche, n’est-ce pas ? » sourit Lisa.

« Que veux-tu ; j’étais la seule fille parmi cinq gars… Je n’avais pas le choix. »
-0-0-
Lisa stationna la voiture (elle n’en avait pas encore mais Rose fut assez gentille de lui prêter la sienne) et resta assise, sans bouger, pour cinq minutes ; ceci fut BEAUCOUP plus difficile que le procès l’a été. Finalement, prenant un grand respire, elle sortit, ramassa son portfolio avec son portable et marcha jusqu’à la porte d’entrée du bloc appartements.

Elle sonna à la porte et quand une voix lui répondit à l’interphone, elle dit « C’est Lisa Cummings ; nous nous sommes parlé ce matin au téléphone. »

« Bonjour. Montez ; nous sommes à la cinquième. L’ascenseur est à votre gauche. »

Quand elle sortit de l’ascenseur, une belle dame slave d’à peu près trente ans lui attendais au fond du couloir.

« Entrez, entrez… Je suis Elena Kirkova… vous avez parlé avec mon mari. »

« Bonsoir… moi, je suis Lisa Cummings. »

Elena guida Lisa vers le salon, une chambre bien décorée mais aux airs tout-à-fait étrangères. Un bel homme barbu et deux enfants se levèrent tous pour lui secouer la main. « Bonsoir ; je m’appelle Sergei Asimov et ceci sont nos enfants, Natasha et Anatoly. »

« Lisa Cummings. »

« Puis-je vous offrir du thé russe ? » lui demanda Elena.

« Avec plaisir… »

S’assoyant, Lisa ouvra son portfolio et sortit son portable, qu’elle déposa sur la table devant elle. « Pourquoi ne pas commencer par me raconter exactement pourquoi vous m’avez appelé et, puis, je vous parlerez de mon école. Dès que nous aurons passé à travers ça ; nous pourrions discuter pour voir si nous ne pourrons pas arriver une entente mutuelle. Serait-ce acceptable ? »

« Très bien… nous sommes arrivés de St Petersburg il y a neuf mois. Puisqu’il était plutôt tard dans l’année scolaire, nous pensions qu’il serait mieux de garder les enfants à la maison afin qu’ils puissent… comment dire… s’acclimater à leur nouvel environnement. Nous avons inscrit les deux enfants dans votre système d’écoles publiques et ils ont commencé, tous les deux, septembre dernier. Pour Anatoly, adaptation fut difficile mais il a quand même réussit. Pour Natasha, toutefois, c’était beaucoup plus difficile. Elle commença l’école secondaire mais les différences culturelles furent trop importantes ; ses notes ont chuté et, un peu avant le congé de Noël, elle s’est battue avec des copines de classe et elle fut expulsée de l’école. »

« Je vois… »

« Nous avons parlé avec le directeur qui comprenait notre situation mais ne pouvait pas offrir de solution. Il proposa que nous en discutions avec la Commission Scolaire. Nous avons fini par rencontrer un M. Joseph Brother. Après avoir écouté notre problème, il proposa que nous vous contactions, en disant que vous pourriez peut-être réussir là où le système public a échoué. »

« Et M. Brother n’a pas dit quoi que ce soit au sujet de mon école ? »

« Non… pourquoi ? »

« Parce que tout le monde dans l’école ; étudiants et enseignants, sont nus… »

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CHAPITRE 38

Les yeux de Sergei et Elena grandit à la mention du mot ‘nu’.

« Euh… Ah… » bégayait Sergei. « M. Brother ne nous a pas dit ça. »

« Oh, je vois… ça a dû être un oubli de sa part, » dit Lisa, se demandant que ce qu’elle venais de dire fut la vérité. « Notre formation est basé sur le système Montessori. Tenez… voici notre brochure. »

Lisa offrit la brochure que Beth avait préparée à Sergei et Elena. Ils la prirent malhabilement et commencèrent à la lire.
« Sunny Acres est un centre naturiste, » continua Lisa. « Nous avons établi notre école à l’intérieur de l’enceinte de ce centre. Je suis l’enseignante principale de cette école. »

« Comme vous pouvez le constater, en tant qu’école Montessori, nous avons des groupes-classes à plusieurs niveaux scolaires et les étudiants fonctionnent à leur propre rythme et choisissent le sujet qu’ils veulent travailler au moment venu. Ils doivent évidemment respecter le curriculum mais, pour la plupart, c’est l’étudiant qui choisit quoi et quand il étudie untel sujet. »
« Ah, bon… j’avais déjà entendu parler de ces écoles Montessori, » dit Elena, plus calme maintenant. « mais je croyait qu’elles étaient des école privées. »

« Ma femme et moi, nous travaillons tous les deux mais nous n’avons pas l’agent pour se permettre une école privée, » dit Sergei.

« Oh… mis à part des frais administratifs minimes, il n’y a pas de frais scolaires, » répondit Lisa. « Nous sommes une école licencié par l’état… c’est-à-dire, nous sommes financé directement par l’état plutôt qu’à travers la Commission Scolaire. » Elle continua par expliquer le fonctionnement des écoles licenciées.

« Pourquoi voulez-vous que tout le monde soit nu ? » demanda Sergei.

« Nous avons choisi d’être nu car l’enseignement passe mieux sans la distraction des vêtements. Un de nos fondateurs, le Dr Vénéra Crenshaw, une sociologue de l’Université Brookdale, a fait une étude qui confirma au-delà de tout doute que les enfants élevées dans un milieu naturiste évoluèrent beaucoup mieux que les enfants élevés en milieu textile, c’est-à-dire, habillé. J’ai un résumé ici de cette étude… » et Lisa sortit de son portfolio une version papier de la présentation Powerpoint de Vénéra.

« Vous dites que les enfants naturistes produisent mieux… dans quel sens sont ils mieux ? » demanda Elena.

« Dans l’étude, on cite que les étudiants naturistes sont tous d’une année scolaire supérieure dans l’apprentissage de la lecture et en mathématique, » répondit Lisa. « Chez nous, à Sunny Acres, la plupart des nos étudiants fonctionnent à deux années scolaires au-dessus des normes. »

« Deux ans… ? » dit Elena incrédule.

« Oui et ce n’est pas tout, » continua Lisa. « Nous avons découvert que les étudiants démontrent des comportements sociaux mieux adaptés. Je peux vous affirmer à partir d’événements dont j’ai été témoin, que ces mêmes enfants se comportent mieux nus qu’habillés. »

« Mais c’est obligé qu’ils soient nus… ? répéta Sergei.

« Oui, tout le monde à l’école est nu, » confirma Lisa. « Autant les étudiants que la faculté. En fait, l’école étant situé au plein milieu d’un centre naturiste où la nudité intégrale est exigée en tout temps, les parents doivent se dévêtir pour venir chercher leurs enfants. Ce qui plus est, une des conditions d’admission est que les parents acceptent de vivre en tant que naturistes à la maison, tout autant. »

« À la maison, aussi… ? »

« Oui, un renforcement positif à la maison est essentiel, » répond Lisa. « Ça aide beaucoup à l’élève de s’adapter et encourage son estime de soi. Vous voyez une de mes adjointes, Rose, dans la brochure. La-voici… » et elle indiqua sa photo.
Cette dame à eu un cancer du sein, » dit elle. « Au moment qu’elle ait intégré mon équipe, elle était au bord du suicide. Mais, maintenant, nue, elle dit à tout venant par sa simple nudité… ‘Regardez-moi. Me voici telle que je suis, sans artifice, sans me cacher… J’ai survécu… je ne suis peut-être pas parfaite mais je suis forte et je suis fière’. »

« Vous nous avez donné beaucoup à réfléchir, » dit Sergei. « Mais vous résultats m’intéressent grandement. »

« Avez-vous des questions ou des inquiétudes auxquelles je pourrais répondre ? » demanda Lisa.

« Natasha, tu es restée silencieuse toute la soirée, » dit Elena. « As-tu des questions pour Mme Cummings ? »

« Donc, si j’y vais à cette école, je dois être nue ? »

« Oui, tout le monde est nu, » confirma Lisa. « Moi, tout autant. »

« Il y a-t-il des garçons à cette école ? » demanda-t-elle, encore.

« Des garçons de ton âge… ? À l’école même, pas pour le moment, mais au centre, comme au terrain de ballon-volant et à la piscine, qui sont des endroits dont vous pouvez accéder après les heures de classe, oui… et il aura des hommes et des femmes plus mature aussi. Les propriétaires sont la deuxième génération de la même famille et ils tiennent à leur statut de centre familial. Les résidents permanents sont tout aussi concernés de la bonne réputation du centre et sont toujours à l’affût afin d’éviter toute situation indésirable. Oh, j’ai oublié de mentionner qu’en tant que parents d’enfants inscrits à l’école, vous pouvez devenir membres non-résident du Centre à un taux préférentiel ; ce qui vous donnerait accès à tous les services du centre comme la piscine et les aires de jeu et aux activités. De toute façon, vous pouvez venir à tout moment pour vous assurer que tout va bien.

Les Asimov acquiescèrent, tous en profond réflexion.

Natasha pensa un moment et demanda « Que font les femmes quand c’est le moment de leur… c’est quoi le mot… leurs menstruations ?

« Bonne question, » dit Lisa pour l’assurer. « Beaucoup de femmes, comme moi, portent des tampons ou des coupes menstruelles. D’autres préfèrent des serviettes sanitaires et portent un paréo autour de leurs tailles pour cacher leurs slips. Il est évident que ci vous portez une serviette, vous ne pouvez pas vous baigner dans la piscine mais le lac est encore accessible. Pour le reste, personne ne fera de commentaire.

Ils parlèrent encore un peu, à mesure que l’un ou l’autre avait encore une question. Finalement, tout a été dit et Sergei escorta Lisa vers la porte. « Merci de nous avoir rendu visite, » dit-il.

« Vous avez notre brochure, » dit Lisa. « Si vous pensez à d’autre chose, appelez-nous. Je crois que l’étape suivante serait de nous rendre visite. »

« Nous allons vous appeler sous peu, le temps de digérer ce que vous nous avez dite, » dit Elena.
-0-0-
Le lendemain, Lisa reçut un appel d’Elena lui disant qu’ils aimeraient visiter l’école. Lisa leur rappela que la nudité était obligatoire, d’apporter une serviette chaque et fixa un rendez-vous pour dix heures trente à la salle d’accueil.

Lisa les attendait au stationnement. Elle était nue pour les accueillir et elle leur fit du social pour leur permettre d’outrepasser le choc de la voir ainsi. Après un moment, elle les escorta vers la salle d’habillage du centre.

« Je vous laisse ici… comme je vous l’ai mentionné, la nudité est obligatoire. Vous pouvez laisser votre linge dans ces casiers et épingler la clé à votre serviette. Je vous rejoindrai à la sortie de la salle. D’accord ? »

Les quatre acquiescèrent et Lisa sortit. Elle était en train de discuter avec Diane quand elle vit les Asimov sortir timidement. Elle quitta Diane et alla à leur rencontre sans faire le moindre geste qui leur donnerait l’impression d’être examiné et continua à leur faire la conversation. Tout en leur parlant de l’historique du centre, elle leur guida par le raccourci à travers la section des résidences vers le lac et l’école.

Ce matin-là, Beth et Rose travaillèrent avec les élèves en classe tandis Cathy était avec les plus jeunes, à leur enseigner à nager dans le lac. Tour-à-tour, Lisa introduit ses adjointes aux Asimov et expliqua le teneur des exercices des élèves.

« Et puis, que pensez-vous de notre petite école ? » leur demanda Beth.

« Vous semblez avoir une très belle école ici, » commenta Elena. « Les étudiants semblent tous travailler très fort. Et ils ne semblent pas du tout gênés par la nudité. »

« Pas du tout, » répondit Beth. « En fait, c’était plus dur pour nous, les adultes que pour eux. Mais tout ça, c’est du passé. »

Quand la visite fut terminée, Lisa leur demanda « Comment vous avez trouvé ça ? »

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Message par Arkayn »

Cor a écrit :« Dans l’étude, on cite que les étudiants naturistes sont tous d’une année scolaire supérieure dans l’apprentissage de la lecture et en mathématique, » répondit Lisa. « Chez nous, à Sunny Acres, la plupart des nos étudiants fonctionnent à deux années scolaires au-dessus des normes. »
Si je peux me permettre... cela ne fait que quelques semaines que le centre est ouvert et les enfants ont déjà deux ans d'avance ? :rat:

J'avais lu l'histoire originale, mais je ne sais plus où. J'adore toujours autant.
La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, certains brillent en société... jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent !
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Re: Histoires de Cor; L'enseignante

Message par Cor »

Afin de coordonner les différentes histoires, j'avais préparé une chronologie centrale de tous les évènements...
  • le bris de la climatisation -- fin juillet
  • la première rencontre parent/enseignant -- début août
  • la location de la piscine de 'Cuda Beach -- mi-août à fin août
  • L'histoire "Rescapé de l'enfer" -- mi-août à fin août
  • la deuxième rencontre parent/enseignant -- fin août
  • Plaidoyer 'Non-coupable' -- début sept.
  • Déménagement vers Sunny Acres -- mi-sept.
  • Construction de l'École Willow Lane -- octobre
  • le procès de Lisa -- nov.
  • Dépôt du jugement/le permis d'enseigner de l'École Sunny Acres -- début déc.
  • Vacances de Noël
  • le début de l'école primaire Sunny Acres - début janv.
  • L'entrevue avec la famille Asimov-- fin janv.
  • (à suivre) -- fin fév.
  • Le Forçat -- congé de Pâques, avril
  • (à suivre) -- mai
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Re: Histoires de Cor; L'enseignante

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CHAPITRE 39

« Après que vous êtes partie, nous en avons parlé entre nous. Chez nous, nous ne participions pas dans le… je ne connais pas le nom… en Allemagne, c’est le ‘FreiKorperKultur’, je crois. J’ai entendu dire que c’était très populaire en Russie aussi, peut-être parce que nous avons si peu de lumière du jour en hiver. »

« Nous n’avons pas de nom pour ça ici aux États-Unis. Ce n’est même pas reconnue officiellement, même si entre 15 et 20% des Américains le pratique à un moment donné et qu’au-delà de 50%, sans le pratiquer eux-mêmes, trouvent ça acceptable quant d’autres le font. Le plus proche d’un nom ‘officiel’ serait ‘la récréation nu’ ou encore ‘liberté de vêtements’ mais ces noms-là commencent même pas à décrire ce que c’est vraiment. Toutefois, continuez… vous disiez que vous aviez discuté entre vous… »

« Puisque Natasha est d’un âge où elle s’intéresse aux garçons et que Anatoly approche aussi de la puberté, nous leur avons demandé ce qu’ils en pensaient. Ce ne serait pas juste que nous imposions nos idées sur eux. Nous avons regardé la brochure que vous nous aviez laissé… nous croyons avoir trouvé une photo de vous en classe, également. »

« Bien… après en avoir discuté, nous avions pensé essayer… essayer de se mettre à nu, je veux dire. Ce fut… difficile. Nous nous posions la question de comment c’était… entre garçon et fille… je ne suis pas certain de bien me faire comprendre… »

« Je vous comprend très bien… Laissez-moi vous l’expliquer comme ceci… Mon… amant, mon chum, mon mari, même si nous ne sommes pas marié… choisissez parmi ces termes… il est un avocat et n’a jamais dans sa vie été nu en public avant l’automne dernier et, même là, ça n’est arrivé que deux fois quand il devait absolument nous parler. La première fois qu’il ait accepté d’être nu en public avec moi c’était il y a trois semaines quand nous sommes allés aux Caraïbes ensemble. Le problème ne s’est pas présenté… vous comprenez, n’est-ce pas ? Ce qui se passe dans la chambre à coucher, reste dans la chambre à coucher. »

« Merci ; cela nous rassure. »

« Vous dites qu’hier, c’était difficile… comment c’était ce matin ? »

Sergei semblait étonné. Il parla rapidement en russe à sa famille, qui répondirent qu’en quelques mots brefs. Retournant vers Lisa, il dit « C’est surprenant mais c’est beaucoup plus facile aujourd’hui… quand nous nous sommes déshabillé dans le… la salle d’habillement… nous étions anxieux mais… maintenant… cela fait plus qu’une heure et nous y pensons même plus. »

« Excellent ! Voici ce que je vous propose… restez ici pour le reste de la journée… C’est presque l’heure de manger, allez manger au bistro, ici… non, j’insiste, vous serez mes invités… et après le repas, promenez-vous autour de centre ; jetez un coup d’œil partout, essayez la piscine. Ça en lui-même est une expérience inoubliable si vous vous n’êtes jamais baigné nu auparavant. Moi, je serai en classe cet après-midi et j’ai de choses à préparer pour ça. Vers quatre heures, quand l’école sera finie, nous pourrions nous rencontrer ici et vous pourriez me donner votre décision. »
-0-0-
« Le bureau de M. Brother... »

« Est-il là, s’il vous plaît ? C’est Lisa Cummings à l’appareil. »

« Lisa… c’est bien d’entendre ta voix… »

« L’est-il vraiment, Joseph ? Je n’ai rien dit encore… »

« Euh… bien… tu sais ce que je veux dire… »

« Non, justement, je ne le sais PAS, Joseph… c’est pour ça que j’appelle. J’ai eu la visite ce matin des gens extrêmement sympathique ; M. Sergei Asimov et sa famille… je crois que tu les connais. »

« Oui, M. Asimov est venu me voir il y a trois jours… »

« Oui, je sais… et tu nous les a envoyé. Qu’as-tu derrière la tête, Joseph ? Il y a-t-il une raison particulière que tu aurais OUBLIÉE de mentionner que nous étions situés en plein milieu d’un centre naturiste à caractère ‘nudité obligatoire’ ? »

« Bien… euh… ah… »

« Ne niaise pas avec la rondelle, Joseph… C’est Lisa, tu te souviens ? Ta meilleure enseignante de CPE… tu me l’as dit, toi-même, après que j’avais passé ma probation juste avant que la clim nous a lâchés au mois de juillet. C’est une de deux choses, soit tu veux te venger pour avoir gagné le procès, soit tu veux me punir pour t’avoir volé vingt élèves et ainsi t’avoir fait perdre leur financement. Laquelle est-ce ? »

« Je peux penser à une troisième raison, Lisa… il s’adonne que je t’admires beaucoup. As-tu déjà posé la question à savoir pourquoi cette position au CPE était disponible ? ‘C’est parce que les deux dernières enseignantes sont parties en congé de maladie longue-durée et, dans la plus stricte confidence, je peux te donner la raison en deux mots… ‘Eugène Crenshaw’. Non seulement tu lui a fait face mais tu as survécu au cirque médiatique qu’il avait monté contre toi. Moi… et la Commission, toute entière… étaient incapables de faire quoi que ce soit pour t’aider. C’est moi qui ait dit au syndicat de déposer le grief afin que nous puissions continuer à te payer ; sinon, tu n’aurais rien eu du tout. »

« Oh… je ne le savais pas… excuse moi. Mais, Joseph… Pourquoi n’as-tu pas dit aux Asimov que nous sommes naturistes ? »
« Parce que je ne le pouvais pas sans que vous ayez l’air d’illuminés, Lisa. Je savais que tu réussirais… d’une façon ou une autre. »

« D’accord… je prendrai ça come un compliment… d’une sorte ou d’une autre… Afin que tout soit clair entre nous ; je n’ai rien à faire dans le sabotage du CPE du Village… c’était le choix des parents de me garder comme enseignante et c’était Vénéra Crenshaw qui leur a convaincu que d’être nu améliorait leur capacité d’apprendre. »

« Je sais… » dit Joseph. « J’étais présent lors de la réunion à l’Université Brookdale quand ils ont décidé de supporter ton projet d’école licenciée en tant qu’étude longue-durée. »

« Répètes ÇA ! »

« Tu m’as bien compris… t’es une étude ‘longue-durée’… et si tu dis un mot de ça, ça va t’exploser dans la figure. »

« D’accord… mais ne me fait plus ce coup-là, compris ? Je suis a imprimer quelques brochures qui expliqueront clairement le contenu du programme et pourquoi il est important que les étudiants, le personnel ET les parents doivent être nus. Dès que je les aurai, je t’en laisserai, Joseph. Je te prendrai n’importe quel étudiant que la Commission n’arrive pas… ou refuse… de former mais, de grâce, expliques aux parents à quoi ils peuvent s’attendre. »
-0-0-
« Alors…M. Asimov… » demanda Lisa. « Êtes-vous arrivés à une décision ? »

Sergei regarda ses enfants. Ce fut Natasha qui répond. « Pouvons-nous commencer demain ? »

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CHAPITRE 40

Le lendemain matin, comme convenu, Sergei a laissé ses enfants au stationnement où Lisa les accueillit. Après qu’ils aient laissés leurs vêtements, elle les escorta jusqu’à l’école. « Puisque c’est votre première journée, » expliqua Lisa, « j’ai demandé à Mme Beth de vous parrainer pour la journée. En temps normale, elle ou les autres enseignantes seront avec vous que quand vous avez besoin d’aide. »

Après leur avoir assigné un casier pour leurs livres et leurs affaires, Beth les fit rentrer dans une des deux salles. « Cette salle est selle pour les élèves de deuxième cycle ; de la quatrième à la huitième année, l’autre salle est pour les plus jeunes. En ce moment, tu es notre seule étudiante de huitième année, Natasha. »

La salle avait une série de tables de cuisine à quatre places dispersées ici et là, ainsi que plusieurs hauts armoires comme des lingeries. Le long d’un mur, il y avait des pupitres avec une demi-douzaine de terminaux d’ordinateurs. La salle fut peuplée d’une quinzaine de jeunes d’âge variant de neuf à douze ans. Ils étaient déjà au travail. « Tout le monde, voici Anatoly Asimov et sa sœur, Natasha Asimova ; c’est leur première journée ici à Sunny Acres… je suis certaine que vous allez les faire sentir les bienvenus. »

Le groupe les saluait avec des accueils allant d’un simple signe de tête ou de main à un ‘Allô’ enjoué ; plusieurs se levèrent pour leur secouer la main. Natasha, en tant que l’étudiante la plus vieille, se sentait soudainement examinée, même si tout le monde fut très amical ; d’instinct, elle croisa un bras devant ses seins et, de l’autre main, cacha son pubis.

Les salutations terminés, Beth leur donna chacun une feuille quadrillée et un cahier. « Voici un formulaire que vous aller remplir à tout les semaines ; ce sera la façon rapide que vous et votre enseignante auront pour évaluer ensemble le travail que vous avez accompli pendant la semaine. Et ceci est votre journal… ce sera votre première tâche à tous les matins, inscrire vos pensées, vos états d’âme… ce que vous voulez. Ce sera totalement privé ; seuls vous et vos enseignantes vont y avoir accès. Ce n’est pas que l’on veut vous espionner mais le système Montessori demande beaucoup de maturité de la part de l’étudiant et, surtout toi, Natasha, t’es dans une période particulièrement difficile ; le journal nous permettra de déceler des problèmes avant qu’elles deviennent majeures. Toi, Anatoly, tu y écrira deux paragraphes par jour et toi, Natasha, quatre à cinq. »

Ils choisirent une table et, prenant un crayon, et se mirent à l’œuvre. Anatoly semblait prendre le tout sans arrière-pensée mais Natasha fut visiblement gênée et se replia sur elle-même dans sa chaise. Beth pris les présences et fit le tour pour vérifier que tous les journaux furent complétés. Elle tint une rencontre générale où il discutèrent des projets de la journée et du fait qu’ils auraient un cours de natation à la piscine aujourd’hui.

Après la réunion, Beth est revenue vers Anatoly et lui proposa qu’il travaille ses mathématiques. Puis, tournant vers Natasha, elle demanda « Et toi, comment ça va-?-»

« Ça va… » répondit Natasha.

Oh, c’est bien, ça, » dit Beth. « Tu sais, n’est-ce pas, que ça prend parfois un peu de temps pour s’habituer à être nue ? Et que la façon dont une personne y arrive n’est pas nécessairement la meilleure pour une autre ? »

« Ouais… peut-être… »

« Je me souviens encore la première journée que j’ai commencé à enseigner nu avec Mme Lisa, il y a quatre mois, environs… » continua Beth. « J’étais convaincue que c’était le meilleur… non, le seul choix possible. Mais, j’étais un paquet de nerfs ce jour-là. »

« Pourriez-vous me dire… comment vous avez réussit à vous habituer ? demanda Natasha timidement.

« Bien… ça a pris un peu de temps ; les premiers matins, je devais me parler… me dire que tout allait bien. Trois jours plus tard, j’étais en classe l’après-midi et je me suis rendue compte que j’étais nue et que j’y avais même pas pensé de la journée. J’ai compris que de se promener nu n’est pas quelque chose de bizarre ; nous avons tous des corps. La tienne est beaucoup plus jeune, donc plus belle, » ria Beth.

Natasha rit également. Beth savait que si elle arriva à faire rire Natasha, ça lui permettrait d’aller vers d’autre chose et d’oublier sa nudité. Pour le reste de la journée, Lisa et Beth mirent Natasha au défit, lui donnant des projets qui nécessitèrent toute son attention.

Natasha fut une élève brillante et elle fleurissait sous l’attention de Lisa. Puisqu’elle était la plus vieille de la classe, Lisa demanda à Beth de lui accorder plus de responsabilité, de lui demander à aider les étudiants plus jeunes, Même si parfois elle se sentait très anxieuse, elle fut une excellente conseillère. Dans les moments plus sombres, elle put se confier à Lisa et surtout à Beth. Et ses études scolaires avancèrent à grands pas.
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CHAPITRE 41

Lisa avait pris la journée en congé (elle avait dit à Beth et Rose qu’elle voulait descendre en ville et choisir un cadeau spécial pour Harold lors de la St Valentin.) C’était en fait une bonne idée et elle le réaliserait en toute probabilité mais ce n’était un prétexte. Sa destination principale fut l’Université Brookdale. Après avoir stationné la voiture dans l’aire des visiteurs (Elle devrait décider une fois pour tout de s’acheter sa propre voiture et d’arrêter d’emprunter celle de Rose… mais il y avait toujours quelque chose de plus urgent, Crisse !), elle arrêta au kiosque de la sécurité pour demander le chemin vers le département de la Sociologie.

Dix minutes plus tard, après avoir bravé le labyrinthe de bâtiments dispersés sur le campus, elle arriva à la réception de la Socio et demanda la secrétaire « Le Dr Crenshaw, s’il vous plaît… ? Mon nom est Lisa Cummings. »

Aussitôt que la secrétaire lui annonça, Vénéra sortit lui accueillir. « Lisa… ! Quel plaisir te revoir ! T’as l’air bien… que puis-je faire pour toi ? »

« Je me demandais si je pourrais te parler dans ton bureau… ? »

« Certainement… par ici. »

« … »

« Maintenant… qu’est-ce si secret que tu t’es rendue jusqu’ici, Lisa ? »

« J’ai appris de ton étude ‘longue-durée’. »

« Oh… »

« Ne me méprends pas, Vénéra… je suis tout-à-fait d’accord… c’est-à-dire, si tu es à valider ce que je crois tu es en train de valider. Je suis venue offrir mes services ; je me dis que cela pourrait aider si tu avais quelqu’un à l’intérieur. »

« Tu réalises, n’est-ce pas, Lisa, que si cela s’apprend, ça faussera les données ? »

« C’est ça ce que je pensais. Personne ne sait que je suis venue te voir. Dis-moi donc ce que tu fais et nous pourrions discuter des données que tu aurais besoin pour ta recherche. »

« Très bien… Tu sais qu’avec l’internet, le système scolaire public est en train de perdre la bataille avec les étudiants, surtout les étudiants du secondaire, pour les former à devenir des adultes responsables. Leurs habiletés en lecture, écriture et en mathématiques baissent à vue d’œil. Quant à la discipline… je n’ose même pas en parler… C’est encore pire dans les quartiers pauvres. L’Université fut approché par le Ministère de l’Éducation à la sortie de ma recherche lors du procès. Ils voulaient savoir si mes données étaient du concret ou qu’une anomalie statistique. Alors, le Doyen de la Socio, le Doyen de l’Éducation et moi, le président de la Commission Scolaire, ton M. Brother et plusieurs hauts-placés du Ministère se sont entendus sur un suivi de quinze ans de ton école, de la pré-maternelle jusqu’au diplôme du secondaire. Tu n’était pas sensé le savoir… je ne sais pas comment t’as réussit. »

Lisa sourit sournoisement. « C’est à peu près ce que j’avais imaginé. La seule chose qui me surprend est que tu prolonge l’étude jusqu’à la fin du secondaire. Quel genre de données cherches-tu ? »

« Les notes des étudiants, les commentaires des enseignants sur leur comportement… les remarques habituelles que tout enseignant ramasse sur ces étudiants… nous allons les concorder avec ces mêmes données recueillis des écoles ‘textiles’ à travers l’état… toutes les écoles : des quartiers pauvres, des communautés résidentielles et même les écoles privées… donc nous ne pouvons pas demander trop d’informations ‘inusitées’ sans dévoiler le pot-aux-roses. »

« Je vois… je pense bien m’accorder à ça. Par contre, je vois un problème à l’horizon. »

« Oh… ? »

« Ouais… l’école secondaire, » dit Lisa. « J’ai déjà une fille de niveau secondaire, une belle fille… brillante et collaboratrice. Elle répète la huitième avec moi parce qu’elle est immigrante et c’est battue en classe à cause du choc culturel. Je ne suis pas équipée pour recevoir des étudiants du secondaire ; pas de place, pas de programme, pas de matériel didactique et, en plus, j’ai ouvert ma trappe et j’ai dit à Brother que je prendrais tous ces échecs. »

« Je pourrais en parler avec le Ministère, j’imagine… Où suggères-tu que nous l’établissons ? » demanda Vénéra.

« Bien… je l’aimerais à Sunny Acres… Ça garderait le tout dans un endroit restreint. Juste à l’autre côté du lac où se trouve l’école actuelle, il y a un champ vide le long du ruisseau qui alimente le lac. Il paraît que Guy le garde ainsi pour absorber le surplus de sa section tente et caravane. Je pensais que si le Ministère pourrait débourser les sous pour deux salles de classe préfabriquées (et pour payer Guy pour l’utilisation de sa propriété), Guy pourrait utiliser l’argent pour améliorer son système d’égouts. Je l’ai entendu se plaindre que le système d’eau noire lui causait des soucis encore une fois. »

« Ça, c’est une idée… je crois savoir de quel champ tu parles. Mais t’as raison ; nous devrons passer par le Ministère… Nous devrons aussi aller chercher une dérogation spéciale des règlements de zonage car Guy est à la limite permise. Les étudiants supplémentaires lui mettront en surnombre. »

« Bon… laisses-moi ça entre les mains. Maintenant… un dernier petit détail… » dit Vénéra, comme si elle venait d’y penser.

« Quoi ? »

« Qu’est-ce que TOI, tu veux, Lisa ? Je te connais pas mal et j’apprécie tout ce que tu as accompli mais… personne n’est altruiste à ce point. »

« Je veux ma maîtrise… Le Ministère exige que tout directeur d’école ait une maîtrise en éducation. Cette école est la MIENNE et je n’accepterai pas que quelqu’un essaie de me l’enlever. J’ai déjà vécue l’expérience une fois quand on m’a arrêtée et je ne veux plus JAMAIS revivre cet enfer de nouveau ! »
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CHAPITRE 42

« Assieds-toi là, » dit Vénéra. « Je reviens dans une minute… » Dix minutes plus tard, elle fut de retour avec un homme dans la cinquantaine. « Lisa Cummings… je vous présente Henri Massé. Dr. Massé est le Doyen du département de l’Éducation. »

Lisa se leva et les deux se secouèrent la main.

« Mme Cummings, Vénéra m’a expliqué que vous voudriez obtenir votre maîtrise. Pour être franc, votre nom ne m’est pas inconnu ; je dois admettre que j’ai suivi vos déboires avec beaucoup d’intérêt depuis le mois de juillet dernier mais je vous connaissais déjà avant ça. Votre ancien patron, Joseph Brother, est un de mes élèves. C’est moi qui lui a proposé votre nom pour le poste au CPE. »

« Vénéra me dit que vous étiez au courant du projet d’étude conjoint avec le Ministère, la Commission Scolaire et l’université. Je ne suis aucunement surpris que vous l’aviez découvert… votre ténacité était évidente dans la rigueur que vous aviez mis dans vos projets d’étude. »

« Mais… nous étions deux à produire ces projets… »

« Je ne dénigre aucunement la participation de Mlle Harris, Madame, mais c’était vous qui, pour la plupart, eut l’idée d’origine et qui les dirigiez… J’ai une proposition pour vous… en temps normale, l’obtention d’une maîtrise comporte deux volets, la première – une formation académique poussée dans un aspect du domaine de l’Éducation d’une durée d’un an et demi et la deuxième – un mémoire sur un sujet particulier sous la supervision d’un conseiller. Avec vous, j’aimerais faire quelque chose de complètement différente. »

« Ah… ? » dit Lisa, confuse.

« Oui… votre maîtrise comportera encore deux volets mais n’exigera aucune formation en classe. Pour répondre aux exigences, vous allez me pondre deux rapports ; la première, qui remplacera la partie académique, consistera de mettre sur papier tout ce que vous avez vécue, vos réflexions et vos états d’âme, à partir du moment que Joseph Brother vous a embauché pour le CPE jusqu’à l’établissement de votre école actuelle, y inclus votre période chez votre amie… comment s’appelle-t-elle déjà...ah, oui, Mme Hatcher, et vos démarches pour établir votre école à Sunny Acres. Je veux que vous me justifiiez pourquoi vous avez choisi de vous situer dans un centre naturiste, que vous me décriviez quels règlements internes du centre ont joué en faveur de votre choix et les arguments en faveur du naturisme soulevés lors du procès. »

« Je tiens aussi que vous me justifiez pourquoi vous avez opté pour la méthode Montessori. Vous allez annoter ce rapport avec des données sur le progrès de vos élèves, une description des activités que vous aviez choisis pour vos charges, même celles qui n’ont pas marché et vous allez m’analyser pourquoi une telle activité ait réussit tandis qu’une telle autre a échoué. »

« Vous allez me déposer ce document en mains propres pas plus tard que le premier septembre prochain. Est-ce que je me suis bien fait comprendre, Madame ? »

« Oui, Monsieur… »

« Conjointement à ça, vous allez aussi commencer l’ébauche de votre mémoire… voici dont il s’agira… »

« Excusez-moi, Monsieur, » interrompt Lisa, « mais j’étais sous l’impression que le sujet du mémoire était à la discrétion du candidat ? »

Pas cette fois-ci mais … vous allez aimer. Sous la supervision du Dr. Crenshaw, vous allez me faire un rapport détaillé, avec documents à l’appui, de tout ce qui tourne autour l’établissement de votre école secondaire… financement, exigences du Ministère, installation des locaux, embauche des enseignants… N’oubliez pas qu’en tant que directrice, vous n’auriez plus autant de temps pour enseigner vous-même et que vos adjointes, même si elles sont expérimentées et comprennent parfaitement les exigences particulières de votre école, n’ont pas les diplômes exigés. Vous aurez à vous occuper de leur inciter à poursuivre leur formation également. »

« Je veux avoir ce mémoire en main pour le trente-et-un décembre. Avec le dépôt de ce deuxième rapport, vous aurez votre maîtrise, et du fait-même, je m’assurerai que votre poste de directrice soit confirmé. Est-ce que ça vous va ? »

« Comment ça, confirmé ? » dit-elle.

« Parce que… dès que le Ministère approuve l’établissement de votre école secondaire, ce qui devrait se faire d’ici la mi-avril, on vous nommera directrice par-intérim… Est-ce que ça vous va… ? »

« Oh, oui, Monsieur… merci, Monsieur. »

Le Doyen sourit gentiment. « Non, Lisa… c’est moi qui te remercie… Vois-tu, tout comme Vénéra, j’ai été élevé en tant que naturiste et comme elle, je suis convaincu des bénéfices du naturisme… Quand j’ai commencé ma carrière d’enseignant, j’ai dû abandonner cette mode de vie pour des raisons qui me semblaient inévitables, à l’époque. Je t’admire pour avoir fait le choix contraire… Tes documents serviront de guides irremplaçables pour l’établissement d’autres écoles comme la tienne. »
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