Show and Tell
Par Lordship Mayhem
D’après une idée originelle de Lordship Mayhem
Paru en premier sur le site ‘storiesonline dot net’ en 2010
Traduit par Cor van de Sande en 2012
Chapitre 1 ; – L’étoile
La répétition du scénario fut presque terminée et Tanya regarda l’horloge. Un petit peu après trois heures ; ils étaient à peu près quinze minutes en retard par rapport à l’horaire. Elle crut toutefois être à même de pouvoir se rendre à sa session d’enregistrement pour quatre heures comme prévu. Si tout allait bien, une heure et demie pour enregistrer les trames vocales pour son nouveau CD et elle serait dans la piscine à la manse que les Studios Sunshine lui avaient fournie à elle et sa famille pour l’été, à bouffer des burgers. Elle passa les doigts à travers ses longs cheveux et prit une autre lampée de son jus d’orange.
Sam Twillingham, le producteur délégué, était à résumer la session. « Il y a-t-il des questions ? Comme d’habitude, demain, nous ferons la simulation dans le studio, jeudi, c’est la répétition générale et vendredi, nous filmons. » L’émission, ‘Candy Canyon’, fut toujours filmé devant une assistance réelle avec trois ciné-caméras les vendredis, deux épisodes par semaine ; une le matin et la deuxième, l’après-midi. Des dizaines de préados se mettaient en fil pour tenter d’avoir place pour voir l’enregistrement. La majorité des billets s’étaient envolé depuis mardi, déjà. ‘Candy Canyon’ fut encore parmi les plus populaires des émissions du canal satellite des Studios Sunshine.
N’importe que Sam et Tanya – ainsi que son père, Mitch – étaient tous pleinement conscients que l’émission tirait de la patte et que Tanya, elle-même, commençait à être trop vieille pour le rôle. Les derniers quatre ans avaient été fantastiques mais elle n’était plus une préado. Son corps s’est mis à développer pour de bon il y a un an, et elle était maintenant une ado en pleine fleuraison. Sur un côté, elle se sentait épanouie du fait que son corps avait acquis les formes voluptueuses des femmes de sa famille mais, de l’autre côté, elle savait que les jours de son personnages étaient comptés. Elle aimait son personnage, elle aimait l’émission, elle aimait ses covedettes et le personnel. Elle espérait que quelque chose se présenterais pour lui permettre de continuer. Elle détesterait se trouver dans la position de ‘has-been d’Hollywood’ même avant d’avoir fini son secondaire.
Tout en rampant vers le chariot de golf pour aller vers l’autre bout du terrain des Studios, la fille épuisée se disait chanceuse que ce serait bientôt septembre et le début de l’école. Elle aurait enfin le temps de relaxer quelque peu et même d’aller à la pêche avec son père, son grand-père et ses oncles.
Il n’y a rien d’important qui a dû arriver ce jour-là car sur la page 3, Tanya nota un article pleine page annonçant que peu de gens semblèrent avoir changé d’habitude suite à l’annulation il y avait huit mois plus tôt des lois sur l’indécence publique – la Cour Suprême des États-Unis aillant statué que la simple nudité publique non accompagnée de gestes ou de comportements sexuels n’avait rien d’indécent. Le Président avait menacé de refuser toute tentative de loi qui aurait comme résultat de retourner le pays vers son ancienne attitude pudibonde. Jusqu’à là, toutefois, mis à part quelques avant-gardistes sur les plages des régions chaudes du pays, peu de gens semblèrent avoir modifié leurs habitudes vestimentaires. Tanya indiqua l’article à son père qui fit une grimace de mépris en regardant l’en-tête mais, étant aussi ennuyé que sa fille, l’a lu au grand complet, lui aussi.
Elle avait l’impression, toutefois, que, malgré l’opinion de la Cour Suprême, ce ne serait aucunement acceptable pour elle de se présenter nue en public et cette impression était partagée par sa famille et par la direction des Studios Sunshine. Sa famille tendait plutôt vers la droite et Sunshine se spécialisait dans des émissions dites ‘familiales’. Comme pour tous les autres comédiens dans leur écurie, le contrat d’embauche de Tanya inclut une clause ‘moralité’ qui listait dans les détails tout comportement qui serait jugé inacceptable et entraînerait son renvoi sans préavis.
La limousine avança au rythme d’un escargot et le chauffeur continua à marmonner à la sourdine ; son discours alterna entre son opinion de la capacité mentale du conducteur devant elle qui tentait de se faufiler devant elle et son fervent souhait de pouvoir monter une paire de lance-roquettes antichar sur le toit du véhicule.
Des heures plus tard, la limousine les déposa enfin à la manse que les Studios Sunshine avait mis à la disposition de leur vedette et son père tout aussi bien connu. Sa mère Anita et sa sœur cadette Kimberley les avaient attendus pour le souper.
Tandis qu’ils mangèrent tous autour d’une immense table à diner – Dieu, qu’une table de cette taille serait utile pour les rencontres familiales chez nous, pensait Tanya – un des sujets de discussion était l’article du journal qu’elle avait lu dans la voiture.
Tous partagèrent l‘opinion de « Wouaach ! Dégueu…, » et décidèrent qu’ils préféreraient rester habillés, du moins ailleurs qu’à la douche ou dans le lit, et passèrent rapidement à autre chose.
Avec des yeux pétillants de malice, Tanya se tourna vers sa sœur et demanda « Pis, Kim, encore tenté par la vie de vedette de télé ? »
La fille de 12 ans fit la grimace. « Pas si ça veut dire travailler les heures que toi, tu fais ! »
« Bien, cette horaire-là n’est pour ce mois-ci, » lui rappela Mitch. « Après ça, c’est le retour vers la maison pour l’école et les amis, mis à part une fin de semaine de temps en temps pour de la pub ou une session d’enregistrement après l’école. Nous gardons le vendredi libre pour la plupart pour des sorties et des choses comme ça. »
Tanya fit la grimace. La dernière fois qu’elle avait eu une sortie avec un garçon, elle avait quatorze ans. Ses trois dernières ‘sorties’ étaient plutôt du genre ‘évènement promotionnel’ que ‘sortie avec un beau gars.’ Elle n’avait même pas de chum en ce moment quoique le jeune Grissom chez elle ait des possibilités.
Kimberley vit le revirement dans la loi sur la nudité publique comme une merveilleuse occasion pour taquiner sa sœur ainée. « Alors, s’ils décident d’inclure la nudité dans les programmes de télé, vas-tu donner à Gus un avant-goût ? »
Mitch et Anita prétendirent ignorer la question mais ils se regardèrent avec des yeux complices en attendant la réponse de leur fille rougeoyante. Leurs sourires éclatèrent quand Tanya marmonnait « Peut-être… »
Elle se croyait hors de danger pour le moment. Non seulement son âge et sa renommée lui protégea mais il y a avait aussi cette fameuse clause ‘moralité’ dans son contrat. Il est déjà arrivé plus qu’une fois qu’une vedette de l’écurie Sunshine soit libérée, même à des vedettes de premier niveau. Elle se souvint la dame l’année dernière qui avait été prise à conduire en état d’ébriété. On expliqua à Tanya et ses copines que ce n’était pas le fait qu’elle soit ivre, étant donné qu’elle était majeure, qui était le problème mais la combinaison d’être ivre et derrière le volant. Tout comportement criminel était sans équivoque et, si on avait moins que 19 ans, la consommation de tout produit intoxicante ou de comportement licencieux vous garantissait la porte. La nudité était-elle incluse parmi ces comportements à bannir ? Pourraient-ils quand même croire que d’être nue sur la plage soit un geste licencieux ?
Elle sortit du lit et se rendit vers la cuisine pour un verre de jus. Sa mère était déjà là, pour la même raison et habillée de la même façon. Anita était convaincue de la nécessité de ne pas cacher les réalités de la vie de ses enfants, contrairement à la majorité de ses voisins du petit patelin de Tennessee qu’ils appelèrent ‘chez nous’.
« Les grands esprits se rencontrent, n’est-ce-pas, » proposa Anita en remplissant le verre que Tanya sortit de l’armoire.
« J’imagine, » soupira Tanya. « Penses-tu qu’ils incluront de la nudité dans leurs émissions à Sunshine ? » Son anxiété fut palpable.
Anita fit la grimace. « Pas dans un avenir immédiat. Les gens sont à peine habitués à voir des corps nus sur la plage ! Pourrais-tu imaginer Gus tout nu ? »
Tanya rougit et roucoula. « Ouais, je ne pense qu’à ça ! C’est pour ça que je n’arrive pas à m’endormir ! »
« Oh, vas-t-en, » ricana sa mère, lui tapotant les foufounes nues.
Tanya était encore anxieuse mais il n’y avait rien à faire sauf retourner au lit. Donnant une accolade à sa mère en guise de bonne-nuit, elle remonta les escaliers.