Re: Histoires de Cor; Canicule
Publié : 09 févr. 2017, 09:04
Chapitre 7
Cela faisait maintenant plus qu’une semaine que Mélanie n’eut eue de nouvelles à propos du signalement. Megan lui avait offert de prendre la soirée mais Mélanie pensait que de s’immerger dans le travail l’aiderait à surmonter ses craintes. En fin de compte, ça avait été la bonne décision car l’accusation avait été le sujet de conversation du pub ce soir-là et tous les clients lui avaient signalé leur support et encouragement lors de cette épreuve.
Le soir-même, Mélanie avait téléphoné Karine pour lui dire ce qui était arrivé et pour l’avertir de ce qu’elle l’avait raconté à propos de la naissance de Fiston mais Karine ne semblait pas se faire de soucis au sujet de sa participation aux évènements. Tout comme les clients du pub, elle était beaucoup plus concernée par comment Mélanie se sentait.
Sans que son anxiété s’estompe totalement, la routine de tous les jours fit qu’elle se retira graduellement vers l’arrière de ses pensées. Elle avait l’impression toutefois que Sean, Megan et ses clients agissaient peut-être avec plus de circonspection, avec plus… d’attention… à son égard, si elle aurait osé le dire. Elle ne pouvait que penser que la police continua son investigation et elle essayait de deviner qui, de parmi ses clients, la police aurait interviewé.
Son téléphone sonna… C’était Karine. Depuis que la police était venue, elles avaient commencé à s’appeler mutuellement les après-midis, après que Karine entra de sa shop et avant que Mélanie commence son shift pour voir s’il y avait des nouvelles.
« Salut, Karine. Comment va la vie amoureuse ? »
« Pas de nouvelles encore, non pas que je me plains. Si j’oserai le dire, je dirai que Roger est encore plus intentionné qu’avant et le sexe est encore plus intense, d’une certaine façon, maintenant que nous avons un but. J’ai hâte, par contre, que cette vague de chaleur ait finie ou encore s’il y aurait une brize de temps en temps – c’est une véritable fournaise icitte. Ça donne presqu’envie de s’abstenir… remarque ; j’ai bien dit ‘presque’. T’es chanceuse, là où tu habites ; on y est bien. »
« Hier soir, » continua-t-elle, « après le souper, nous avons eu la visite d’un détective de la Sureté. Il nous a posé un tas de questions à Roger et moi à propos de toi. Moi je lui ai surtout parlé de l’accouchement dans à peu près les mêmes mots que toi. Je crois bien avoir mentionné, par contre, que Butch n’avait jamais rien fait pour subvenir aux besoins de Fiston. Aussi bien qu’il reçoit un peu de monnaie de sa pièce. »
« Le flic voulait savoir le nom de la sage-femme mais je lui ai dit qu’elle était retournée en Amérique Centrale. Je ne tiens pas lui causer d’ennuis. Et Roger s’est souvenu du coup d’avoir rencontré Butch à la brasserie il y a un mois, après que je t’avais appelé la première fois. C’est lui qui l’avait dit que t’habitais Sherwin’s Falls. Ça lui avait sorti de l’esprit par après et il ne me l’avait pas dit. Et toi, encore rien de plus du côté ‘investigation’ ? »
« Salut, Mélanie. Je pensais que t’aimerais savoir le résultat de nos investigations et comme je te connais et que c’était moi qui t’avais interviewée en premier, j’ai demandé de te l’annoncer personnellement. Nous avons une bonne nouvelle pour toi. »
« Il paraîtrait que ton ex est un petit voyou de petite envergure. Sans que l’on n’a rien pu prouver, nous savons qu’il est impliqué dans plusieurs petites affaires douteuses. Il est, comme disent les journaux, ‘connu de la police’. D’après ce que j’ai su, à même temps qu’il avait déposé cette accusation de kidnapping chez nous, il aurait aussi déposé un signalement de négligence chez la DPJ de Montréal, insinuant que tu travaillais dans une maison close… »
« Quoi ? »
« Il aurait dit à la DPJ que cet auberge est un bordel… En tout cas, nous avons interviewé les voisins ici et le bureau-chef a envoyé des détectives parler à ton amie, ton ancien employeur et celui de ton ex. Nous avons décidé de fermer le dossier. Une suggestion par contre, » dit-elle avec le sourire, « arrange-toi pour au moins avoir un permis de conduire la prochaine fois que ‘t’emprunte’ une voiture. »
Mélanie rougit. « Je ne crois pas que ça risque d’arriver de sitôt. »
« Je suis bien à l’Auberge de Sherwin’s Falls ? »
« Oui, Monsieur. L’auberge fait partie du centre naturiste à côté ; c’est la politique de la maison que tous, personnel et clients, soient nus en tout temps. Est-ce que je peux vous aider ? »
L’homme toussa, gêné. « En fait, j’ai besoin de rencontrer une Madame Mélanie Turgeon. Est-elle ici ? »
« Oui, un instant, s’il vous plaît… » Passant par la porte à côté, elle appela « Mélanie, il y a quelqu’un en avant pour toi… »
Quelques instants plus tard, Mélanie passa sa tête par la porte. « Oui ? »
L’homme sortit un document jaunâtre de sa poche intérieure de veston. « Madame Mélanie Turgeon ? Je suis huissier pour la cour. Vous êtes convoquée à vous présenter au tribunal de la jeunesse, rue St. Denis, mardi prochain à dix heures, avec votre fils, Jean Turgeon. Si vous ne vous présentez pas, des poursuites seront entamées contre vous. Les détails sont inscrits dans cette convocation. Bonne journée. » Et il fit demi-tour et sortit presque en courant.
Cela faisait maintenant plus qu’une semaine que Mélanie n’eut eue de nouvelles à propos du signalement. Megan lui avait offert de prendre la soirée mais Mélanie pensait que de s’immerger dans le travail l’aiderait à surmonter ses craintes. En fin de compte, ça avait été la bonne décision car l’accusation avait été le sujet de conversation du pub ce soir-là et tous les clients lui avaient signalé leur support et encouragement lors de cette épreuve.
Le soir-même, Mélanie avait téléphoné Karine pour lui dire ce qui était arrivé et pour l’avertir de ce qu’elle l’avait raconté à propos de la naissance de Fiston mais Karine ne semblait pas se faire de soucis au sujet de sa participation aux évènements. Tout comme les clients du pub, elle était beaucoup plus concernée par comment Mélanie se sentait.
Sans que son anxiété s’estompe totalement, la routine de tous les jours fit qu’elle se retira graduellement vers l’arrière de ses pensées. Elle avait l’impression toutefois que Sean, Megan et ses clients agissaient peut-être avec plus de circonspection, avec plus… d’attention… à son égard, si elle aurait osé le dire. Elle ne pouvait que penser que la police continua son investigation et elle essayait de deviner qui, de parmi ses clients, la police aurait interviewé.
Son téléphone sonna… C’était Karine. Depuis que la police était venue, elles avaient commencé à s’appeler mutuellement les après-midis, après que Karine entra de sa shop et avant que Mélanie commence son shift pour voir s’il y avait des nouvelles.
« Salut, Karine. Comment va la vie amoureuse ? »
« Pas de nouvelles encore, non pas que je me plains. Si j’oserai le dire, je dirai que Roger est encore plus intentionné qu’avant et le sexe est encore plus intense, d’une certaine façon, maintenant que nous avons un but. J’ai hâte, par contre, que cette vague de chaleur ait finie ou encore s’il y aurait une brize de temps en temps – c’est une véritable fournaise icitte. Ça donne presqu’envie de s’abstenir… remarque ; j’ai bien dit ‘presque’. T’es chanceuse, là où tu habites ; on y est bien. »
« Hier soir, » continua-t-elle, « après le souper, nous avons eu la visite d’un détective de la Sureté. Il nous a posé un tas de questions à Roger et moi à propos de toi. Moi je lui ai surtout parlé de l’accouchement dans à peu près les mêmes mots que toi. Je crois bien avoir mentionné, par contre, que Butch n’avait jamais rien fait pour subvenir aux besoins de Fiston. Aussi bien qu’il reçoit un peu de monnaie de sa pièce. »
« Le flic voulait savoir le nom de la sage-femme mais je lui ai dit qu’elle était retournée en Amérique Centrale. Je ne tiens pas lui causer d’ennuis. Et Roger s’est souvenu du coup d’avoir rencontré Butch à la brasserie il y a un mois, après que je t’avais appelé la première fois. C’est lui qui l’avait dit que t’habitais Sherwin’s Falls. Ça lui avait sorti de l’esprit par après et il ne me l’avait pas dit. Et toi, encore rien de plus du côté ‘investigation’ ? »
-O-O-
Deux jours plus tard, Françoise Dubeau est revenue visiter l’auberge. Megan était à la réception. Ensemble, elles sont venues rejoindre Mélanie, qui était en train de faire son inventaire, au pub. Quand Mélanie les a vues rentrer, elle figea puis, voyant leurs sourires, elle a tout laissé tomber et courut vers elles.« Salut, Mélanie. Je pensais que t’aimerais savoir le résultat de nos investigations et comme je te connais et que c’était moi qui t’avais interviewée en premier, j’ai demandé de te l’annoncer personnellement. Nous avons une bonne nouvelle pour toi. »
« Il paraîtrait que ton ex est un petit voyou de petite envergure. Sans que l’on n’a rien pu prouver, nous savons qu’il est impliqué dans plusieurs petites affaires douteuses. Il est, comme disent les journaux, ‘connu de la police’. D’après ce que j’ai su, à même temps qu’il avait déposé cette accusation de kidnapping chez nous, il aurait aussi déposé un signalement de négligence chez la DPJ de Montréal, insinuant que tu travaillais dans une maison close… »
« Quoi ? »
« Il aurait dit à la DPJ que cet auberge est un bordel… En tout cas, nous avons interviewé les voisins ici et le bureau-chef a envoyé des détectives parler à ton amie, ton ancien employeur et celui de ton ex. Nous avons décidé de fermer le dossier. Une suggestion par contre, » dit-elle avec le sourire, « arrange-toi pour au moins avoir un permis de conduire la prochaine fois que ‘t’emprunte’ une voiture. »
Mélanie rougit. « Je ne crois pas que ça risque d’arriver de sitôt. »
-O-O-
Quand l’homme se présenta à la porte de l’auberge et vit Megan lui approcher, nue, il hésita une seconde.« Je suis bien à l’Auberge de Sherwin’s Falls ? »
« Oui, Monsieur. L’auberge fait partie du centre naturiste à côté ; c’est la politique de la maison que tous, personnel et clients, soient nus en tout temps. Est-ce que je peux vous aider ? »
L’homme toussa, gêné. « En fait, j’ai besoin de rencontrer une Madame Mélanie Turgeon. Est-elle ici ? »
« Oui, un instant, s’il vous plaît… » Passant par la porte à côté, elle appela « Mélanie, il y a quelqu’un en avant pour toi… »
Quelques instants plus tard, Mélanie passa sa tête par la porte. « Oui ? »
L’homme sortit un document jaunâtre de sa poche intérieure de veston. « Madame Mélanie Turgeon ? Je suis huissier pour la cour. Vous êtes convoquée à vous présenter au tribunal de la jeunesse, rue St. Denis, mardi prochain à dix heures, avec votre fils, Jean Turgeon. Si vous ne vous présentez pas, des poursuites seront entamées contre vous. Les détails sont inscrits dans cette convocation. Bonne journée. » Et il fit demi-tour et sortit presque en courant.
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