The Providers
Par Cor van de Sande © 2012
Cette histoire a été publiée auparavant sur le site storiesonline.net
L’univers de La Compétition est la propriété intellectuelle de Lordship Mayhem ; utilisé ici avec son aimable permission.
Traduit par Cor van de Sande en 2012
Les photos d’origine de l’Hôtel Grand sont, en fait, celles de l’Hôtel New Imperial, à Portland, Oregon, © Steve Morgan. Ce fichier est disponible selon les termes de la licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 2.0 générique. Certaines parties des photocompositions présentées ici sont la gracieuseté de Swift Creek Photos, par l’entremise de leur site sur DeviantArt.com
Chapitre 1 ; Des idées pour le futur
Le deuxième trimestre de leur deuxième année de secondaire fut sur le point d’être terminé et les ados de quinze ans, Rebecca York, Linda MacIntyre et leurs chums, Kevin Wilson et Paul Appleton, furent en train de flâner dans la partie peu profonde de la piscine creusée de leur copine de classe, Danielle Winter.
Rebecca avait demandé Danielle si elle pourrait emprunter la piscine des Winter puisqu’elle avait des problèmes avec le virage rapide qu’elle tentait et sa propre piscine fut trop courte pour obtenir un élan qui avait de l’allure. Le virage fonctionna bien chez elle mais les deux dernières fois qu’elle l’avait essayé lors des pratiques de l’équipe de natation, elle se trouva hors-position et cela lui a coûté une demi-seconde. Elle espérait pouvoir ajuster sa technique chez Danielle et, comme d’habitude, Linda est venue avec elle en tant que chronométrice et supporteur. Elles travaillèrent ensemble ainsi depuis ce jour fatidique où la mère de Rebecca eut forcé l’équipe de natation de Saint Dunstan à se déshabiller et de baigner nu dans le but de défaire Gymnos. Diane York venait juste de se faire élire en tant que présidente du Comité des Parents et elle tenait, depuis lors, à montrer qui tenait le gros bout.
En tant que membre de l’équipe féminine de natation de Saint Dunstan quelques vingt ans plus tôt, elle ne s’était jamais pardonné, ni à elle ni à l’équipe en générale, d’avoir perdu le concours avec Gymnos. Ce n’a pas été JUSTE ! C’était la première année que les écoles Gymnos furent inscrites en tant que participantes à l’Association Athlétique Inter-écoles. Les écoles Gymnos furent un ensemble d’écoles privées entièrement financées par les membres du centre naturiste avoisinant, Sunny Acres, et donc avaient insisté que tous les concurrents visiteurs participent dans leurs plus simples apparats. Le choc avait tellement décontenancé Diane qu’elle ait perdu la course. Depuis lors, Gymnos avait raflé tous les championnats inter-écoles, la plupart du temps par défaut puisqu’aucun autre école voulut concurrencer dans des telles conditions. Quand Diane eut gagné ses élections, elle fut déterminée que sa fille effacerait cette honte et força les nageurs à se dévêtir. Le reste fit partie des annales sportives du comté…
Maintenant, trois ans et demi plus tard, dans tout le comté, le port de vêtements est facultatif, toutes les écoles primaires sauf une et presque toutes les écoles intermédiaires furent tout-à-fait libres de vêtements et, à part Buchanan, qui s’est déclarée libre de vêtements la même année que Saint Dunstan, toutes les écoles secondaires furent officiellement à vêtements facultatifs, quoique plusieurs de celles-là avaient adopté l’exemple de Buchanan et furent officieusement aussi libres de vêtements. Depuis deux ans maintenant, tout activité sportive inter-école et communautaire à l’exception du baseball, fut au naturel. Le baseball fut excepté et continuera de l’être simplement parce que de glisser vers le marbre en tenue de peau fut trop risqué. Quant au football à l’américaine, ce sport perdit des adeptes tandis que le rugby et le soccer, tous deux plus adaptés à être pratiqué nu comme ce fut amplement démontré dans d’autres pays depuis plusieurs années déjà, gagnèrent du terrain.
Les seules écoles déterminées mordicus à demeurer textiles, pour utiliser ce terme que les naturistes utilisent pour décrire ceux qui s’entêtent de rester vêtus même lors d’une baignade, si vous pouvez imaginer une telle travestie, furent celles fréquentées par des fondamentalistes de toute étoffe, qu’ils furent catholiques, chrétiens, juifs ou islamistes. Toutefois, la rumeur voulait que ces populations fussent à décroître à mesure que ces familles quittèrent les lieux pour des communautés plus pudibondes.
L’équipe de natation de Saint Dunstan, composée comme elle fut de quatre membres plus jeunes et quatre membres plus aînés, avec une séparation d’âge plus ou moins semblable parmi les supporteurs, fut obligé de se scinder quand la moitié quitta pour Buchanan à la fin de l’année. Toutefois, les filles demeurèrent en contact et, l’année suivante, quand la deuxième moitié quitta à son tour, elles se réunirent toutes en tant que l’équipe de Buchanan. Ce devint une fierté de rester réunies. Elles répétèrent ensemble, autant nageuses et supporteurs, et elles concurrencèrent ensemble, dans la piscine et dans les estrades, elles fêtèrent leurs réussites ensemble et elles, pas souvent mais cela arriva quand même occasionnellement, déplorèrent leurs échecs ensemble.
Rachel eut beaucoup changé du temps qu’elle était la chienne alpha de sa bande de rockeuses à l’École Intermédiaire Saint Dunstan. Sa mère et elle ne s’était jamais vraiment entendues et quand le dernier chum en place de sa mère aurait voulu inclure Rachel dans leurs ébats nocturnes (elle venait d’avoir quinze ans), Rachel lui a forcé de lui payer un appartement au centre-ville, a menti par rapport à sa date de naissance et a quitté le nid. De sa bande, Christina Lopez et Carrie Simmons ont resté pour devenir des supporteurs en règle de l’équipe de natation tandis qu’Andréa avait quitté l’école lors de sa 9e année. La rumeur voulut qu’elle fût maintenant quelque part en New Jersey à faire des films pornos. Rachel et Anne apportèrent toujours leur jeu d’échecs et après une partie durement contestée, Anne donna des cours de rattrapage au point que, dans le classement scolaire, elles étaient toujours première et deuxième ; parfois, ce fut Rachel qui était en tête, autres temps, se fut Anne.
Le système scolaire public ne fut pas la seule organisation à bénéficier de cet élan vers la simplicité naturelle. Les trois écoles Gymnos ; l’école Primaire, l’École Intermédiaire et l’École Secondaire ont toutes bénéficié d’une croissance de la population étudiante. Étant une école privée, elles pouvaient établir leurs propres règles de fonctionnement (en dedans de certaines limites, évidemment) et l’une d’elles est qu’elles puissent accepter des étudiants venant de familles de l’extérieur. Avec toute l’attention médiatique que les écoles libres de vêtements recueillirent, des familles de tous les coins du pays commencèrent à inscrire leurs enfants pour une éducation naturiste. Gymnos tient plusieurs résidences pour des étudiants de l’extérieur sur le terrain du Centre Naturiste Sunny Acres.
Sunny Acres a également vu une nette croissance de son chiffre d’affaires. Auparavant, Sunny Acres et la fameuse plage ‘nue’ de l’Île Baxter (quoique, techniquement, elle fut désignée comme à vêtements facultatifs) furent les seuls endroits où ceux qui en avaient le goût puissent se promener les fesses à l’air. Maintenant que le comté lui-même fut désigné à vêtements facultatifs, la totalité de l’Île Baxter est devenu naturiste et, à l’exception du cout du traversier ($1 pour un billet aller-retour) tout-à-fait gratuit, contrairement à Sunny Acres. Toutefois, Sunny Acres a un avantage non-négligeable. Il n’est pas possible de passer la nuit à l’Île Baxter. Pendant la nuit, il y a une surveillance. (Ça ne veut pas dire que personne ne l’a jamais fait mais pour le faire, il faut non seulement tromper la vigilance des patrouilleurs, il y a un autre hic ; le billet du traversier n’est valide que pour le jour de l’achat et il n’y a pas de guichet sur l’île. Quiconque qui voudrais tenter l’expérience, ou plutôt le couple, car le plus souvent, c’est de ça qu’il s’agit, doit avoir un ami disposé à venir les chercher le lendemain avec une autre paire de billets afin que les amoureux puissent rentrer à la maison. Cependant, au contraire de cette vieille chanson de B. B. King, the thrill is NOT gone.)
Toutefois, nous étions à discuter de Sunny Acres. La raison principale que Sunny Acres a maintenu sa popularité et même grossie sa liste de membres bien que le comté au complet est, pour ainsi dire, naturiste est que c’est le seul endroit vert accessible aux campeurs à l’intérieur du comté ; le parc national le plus proche est en territoire textile ! Le Comité de Gestion de Sunny Acres (il n’y a jamais eu de propriétaire unique ou même groupe de propriétaires, comme tels) fut dès le début, attiré par l’aspect ‘nature’ du naturisme et a toujours réservé entre 75 et 80 % de la propriété dans son état vierge. Quand le centre avait besoin d’espace (et quand il avait l’argent pour le faire, évidemment) il acheta les propriétés avoisinantes et même là, une portion de ces terres nouvellement acquises furent laissées en friche. Ce n’est que depuis le comté est devenu à vêtements facultatifs, qu’il ait dévié quelque peu de cette politique. La dernière ferme acquise par Sunny Acres inclut une magnifique manse centenaire donc, il fut décidé de transformer cette propriété en terrain de golf ‘Par 3’ de 18 trous et de transformer la manse en clubhouse et boutique de golf. Bill Tierney, l’homme derrière l’installation de la plupart des infrastructures ‘vertes’ à l’intérieur de Sunny Acres sera en tête du projet.
Avec les boites de pizza vide à part de quelques croûtes desséchées et leurs panses bourrées, personne no songea à faire d’activités éreintantes, de toute façon, qu’importe de la façon la séparation puisse être faite, trois contre deux fut injuste. D’habitude, Darlene y serait également mais sa classe et elle fut partie en randonnée quelque part, sans doute aux dunes. Danielle n’avait pas encore trouvé de garçon à son gout… « Comme si j’en aurai le temps ! » dirait-elle si quelqu’un le mentionnerait. Danielle donna tout son temps libre, et plus, à faire du bénévolat au Centre de Réadaptation Saint Joseph. Donc, la conversation passa des examens à venir vers ce qu’ils aimeraient faire à la fin de leur secondaire. (Cela n’aurait pas du tout fait de parler de garçons… les gars ont tellement l’égo fragile.)
« Quant à moi, j’ai déjà un travail en vue, » dit Paul. « En fait, cet été, je commencerai mon apprentissage. »
« Et quand pensais-tu m’informer, MOI, de ça, » demanda Linda, bougon.
Eh, Lin… ne le prends pas ainsi. Ce n’est pas que je quitterai la ville… »
Elle lui fit une accolade amoureuse. « Je te taquinais… » Elle attendit… « Alors, crache-le, le morceau ! C’est QUOI que tu va faire ? »
« Bien, P’pa est un architecte chez Les Services d’Ingénierie Tierney… En fait, c’était Bill Tierney qui a introduit le naturisme à mon père et à la famille il y a dix ans. P’pa était un architecte fraîchement éclos qui cherchait à pénétrer le marché et Bill Tierney avait ce contrat à Sunny Acres pour refaire le clubhouse, les toilettes et les douches, etc. L’État avait sorti de nouvelles normes pour le traitement des eaux usées et Sunny Acres ne voulait aucunement risquer de perdre leur permit parce qu’il ne se conformait pas à celles-ci. Donc, Bill avait embauché P’pa pour travailler là-dessus. P’pa aimait ce qu’il avait vu, convainquit la famille d’y passer une fin de semaine et nous y sommes depuis ce temps-là. »
« Récemment, le Comité de Sunny Acres c’est porté acquéreur d’une terre qu’il veut transformer un terrain de golf, alors P’pa va travailler là-dessus cet été et Bill fut d’accord que je puisse travailler dessus, également. »
« C’est merveilleux, ça ! » acclama Linda. « J’adore le golf. P’pa m’emmenait avec lui quand j’étais plus jeune mais, quand Saint Dunstan a opté pour la peau, j’ai arrêté d’y aller avec lui puisque je ne voulais plus m’habiller. Il va être larron en foire d’apprendre la nouvelle. Qu’en est-il pour toi, Becky ? »
« Je ne sais pas… depuis des années, ma mère me pompe pour devenir la meilleure nageuse qui n’a jamais existée. Ça va, j’imagine et j’aime ça, nager, mais je ne vois pas ça comme une carrière. Dans ses temps libres quand elle n’est pas à dominer la Commission scolaire, elle est avocate et quand même une bonne mais ça, non plus, ça ne me fais pas frémir. Je vois à peine mon père. Il est gérant de nuit à l’Hôtel Grand et d’habitude, il dort quand, moi, je suis réveillée et il travaille quand je dors. » Elle s’est rapproché de Kevin. « Je ne voudrais pas être sur un quart de travail autre que celui de mon mari. »
« Oh, » demanda Danielle. « C’est quand, le mariage ? »
Tout le groupe partit à rire. « Voyons, vous autres, » postillonna Rebecca, « vous savez ce que je veux dire. »
« Et toi, Danielle, » demanda Linda. « Non… dis-le moi pas… laisse-moi deviner… infirmière ! »
« Absolument pas ! Jamais de la vie. Oui, le travail est passionnant mais c’est l’enfer. J’ai parlé avec plusieurs des infirmières à Saint Joseph. Là-bas, le travail est raisonnablement facile… des heures normales et pas vraiment de stress mais des endroits comme ça sont l’exception. À la plupart des endroits, les quarts de travail doubles, même triples, sont la norme, la nuit, les fins de semaines, une pile de patients comme vous n’en reviendriez pas ; ce n’est aucunement surprenant que des infirmières de 40 ans ont l’air d’en avoir 60, si elles n’ont pas été en burn-out avant et eurent démissionné. »
« Non, moi, je veux me diriger vers la gestion institutionnelle. Pas l’aspect médicale mais la gestion physique de l’endroit… surtout l’aspect alimentaire. Vous ne pourriez croire comment la nourriture en institution est infecte. Vous savez que je fus anorexique avant d’arriver à Saint Dunstan, non ? » Les filles acquiescèrent tandis que les gars n’en disaient mot. « Bien, la journée même que vous êtes venues m’accueillir, je sortait d’un centre de traitement. Là-bas, je mangeais bien. D’accord, je suis un cas spécial ; ce fut partie du traitement. Toutefois, la bouffe y était bonne. Mes parents ont payé une fortune pour m’interner là-bas. Toutefois, il n’y a pas d’excuse… tout hôpital et institution devrait être en mesure de fournir de bons repas nourrissants et APPÉTISSANTS à des prix raisonnables. C’est ça ce que je vise. Je ne sais pas comment encore mais j’y arriverai ! »
« De toute façon, sur ça… je ne voudrais pas vous expulser mais j’ai un travail à finir pour l’école… »
« Ouais, c’est vrai. Je suis mieux de rentrer et de me mettre aux études, moi-même. Merci pour m’avoir prêté ta piscine ; ce fut une aide énorme, » dit Rebecca tandis qu’ils sortaient tous, l’eau coulant de leurs corps nus. Kevin ramassa les boites de pizza vides et Paul recueillit les bouteilles de soda et les passa à Christine, la domestique des Winter tandis que Rebecca et Linda enfilèrent leurs sandales.
Les gars furent à tirer leurs casques de motos et de se diriger vers la porte de la cour quand Danielle les rappela. « Vous avez oublié vos serviettes. »
« Oh, » dit Paul, gêné, sa voix déformée par le casque et courut les chercher. « Merci. À lundi… »