Comme vous vous souvenez peut-être, les premières histoires de la BD de ‘Gwenna, la femelle de Kaza’ étaient présentées sous la forme d’un album de l’époque de l’Âge d’Or de la BD américaine, au point d’avoir été "imprimés" sur du papier journal jauni simulé. Or, dans ces albums, tout comme pour les journaux ‘Tintin’ et ‘Spiroux’, on incluait souvent des planches d’histoires ‘à suivre’ afin d’inciter le lecteur à acheter l’édition suivante. Dans cette optique, j’avais inclus dans chaque chapitre de la série d’histoires "Ro-Man" et "Le diamant de Salomon" une planche d’une autre histoire – celle-ci. Malheureusement, Jay Epps, l’auteur de ces planches, avait abandonné l’histoire après cinq pages car il était insatisfait de la façon qu’elle se développait. À l’époque, je lui ai écrit pour lui proposer un scénario alternatif mais son temps est limité et il préfère se concentrer sur Gwenna. J’ai donc écrit une novélisation de mon scénario en espérant pouvoir l’utiliser un jour. Je vous la présente ici. Contrairement aux autres histoires que j’écris, je n’ai pas l’intention de l’illustrer. Vous comprendrez bien que de la produire en format BD est au-delà des mes capacités.
HISTOIRE DE NUS
Titre d’origine ;
Nudist comic
Par Cor van de Sande
Basé sur une BD inachevée par Jay Epps
Les planches de la BD se trouvent à la page de Jay Epps à > DeviantArt.com <
Le scénario pour terminer l’histoire a été écrit par Cor van de Sande en 2014 et cette novélisation en 2015
Introduction
C’est une belle journée de printemps, ce troisième vendredi matin du mois de mai. Au centre de villégiature naturiste près de la petite ville de Peytonville au Maryland, nous entendons vaguement le son d’une douche venant de l’une des cabanes. Toutefois, ce qui en sort beaucoup plus clairement, ce sont les bruits de deux voix qui discutent fermement.
« Ces vacances sont de la merde, » grogne la fille d’onze ans appuyée contre le mur près de la porte de la salle de bains.
« Tu me l’as déjà dit… à plusieurs reprises, » réponds la voix de l’intérieur.
« P’pa et Lisa étaient censés m’emmener à Disneyworld ! » rajoute la fillette avec plus de force.
« Ça aussi, tu me l’as dit à plusieurs reprises, » réponds la voix de nouveau. « Mary, aurais-tu vraiment préféré rester renfermée dans l’appart pour une semaine ? »
« Oui ! » réplique Mary avec passion.
« Mary, s’il te plaît ? Tu pourrais t’y plaire ici si tu te le permettrais. »
« Pas ici, à cette colonie de tous-nus bizarroïde de ton chum ! »
« On ne les appellent plus ça maintenant ; on dit ‘Centre naturiste’. Et tu devrais l’essayer avant de le descendre en flammes ; tu pourrais te surprendre et découvrir que tu aimes ça. »
Entretemps, le bruit de la douche cessa et on entendit le cri métallique du rideau de douche qui fut tiré de côté. Un instant plus tard, la porte de la salle de bains ouvrît et la mère de Mary sortit, nue, avec une serviette drapée sur un épaule. Mary, continuant de faire la gueule, resta appuyée contre le mur, les bras croisés sur son polo magenta.
« Il n’y a pas question que je me mets toute nue et tu ne pourras m’y forcer ! »
« Non, t’as raison, » répondit sa mère, « je ne pourrais t’y forcer. Mais tout ce que ça donnera serait que tu t’accordes des vacances de merde vraiment ennuyantes. »
« Humph ! » fut la seule réponse de Mary.
« Viens, allons retrouver Larry. J’imagine qu’il se trouvera au centre administratif. »
La mère de Mary enfila une paire de sandales, ramassa son sac à bandoulière de la table de chevet, y glissa une serviette à main fraîche et les deux sortirent et prirent le trottoir vers le centre administratif. La mère de Mary était naturiste que depuis peu et les traces laissées par un maillot une-pièce pudique en témoignaient largement.
« N’oublie pas… je suis toujours ta mère et je m’attends que tu agies correctement, surtout autour de Larry ! »
« Ouais, ouais, » marmonna Mary, en regardant ailleurs.
Un moment plus tard, ayant contourné une petite colline qui l’avait caché, la mère de Mary vit Larry en train de manœuvrer une tondeuse. Il porta un chapeau-cloche, un sac banane, des souliers, des chaussettes et un hâle profond et uniforme. Elle appela son nom et lui signa de la main.
« Carol ! » appela-t-il au retour et la salua du bras.
S’approchant mutuellement, ils se donnent l’accolade et s’embrassent. « Tu m’as manquée, » murmure-t-il.
« Ouaach ! » râla Mary, dégoûtée par les salamalecs passionnés de sa mère et de son chum.
Se retournant, Carol dit « Et cette rabat-joie est ma fille Mary. »
Larry, ayant remarqué le polo magenta et les shorts couleur chocolat-au-lait de Mary, dit « Encore un peu gênée, c’est ça ? »
« Je dirai plutôt pudibonde acharnée, » commenta Carol.
« Hé ! » protesta Mary, ne sachant pas vraiment le sens des mots de sa mère mais comprenant tout de même qu’elle se faisait insulter.
« Ne t’inquiètes-pas, Mary… Tu peux rester habillée, » dit Larry. « Tu n’es pas obligée de faire quoi que ce soit qui te fait sentir mal à l’aise. »
« Prenons cette charrette et je vous donne le grand tour de l’endroit. »