Partie 1
Le 20 novembre :
« Assoyez-vous, Agresseur. Je suis certain que vous devinez pourquoi vous êtes ici. »
« C’est au sujet de mon naturisme, Monsieur, » dit Nathan.
« Exact. Vous nous avez créé de sérieux problèmes, » dit Michaels.
« Comment ça, Monsieur ? J’ai respecté les règlements. »
« Expliquez-vous. »
« La première fois je me suis déshabillé… bien, c’était une blague qui s’est transformé en pari qui a échappé notre contrôle. J’étais convaincu que la Police de la Base allait me mettre aux fers et tout qui s’en suivrait. Ils ne l’ont pas fait. Mes visites subséquentes au Cinq Nord étaient vêtues. J’ai étudié les règlements de la Base et ils n’interdisent pas la nudité dans le Dôme tant qu’il n’inclut pas des gestes ou un comportement lascif. C’est pour ça qu’on permet le Mille Mètres Nus. J’y suis retourné il y a quelques jours, n’ai pas vu de contre-indications et je me suis déshabillé. Je me suis assis sur mes pantalons pour éviter le contant de ma peau avec la chaise et tout, » expliqua Nathan.
« Vous et quelques autres ont offusqué les Islamistes, les Catholiques Varitiens et les Fondamentalistes de la Deuxième Réformation avec votre nudité. Ils se sentent, et avec raison, exclus du Cinq Nord, » dit Michaels.
« Oh, Non ! » Nathan se baissa la tête de honte. « Je n’avais pas réfléchi à ça. Ils ont raison, vous savez. Je veux dire qu’ils ont autant le droit de socialiser au Cinq Nord dans un environnement qui leur est aussi confortable qu’il l’est devenu pour moi. Je n’y avais pas pensé. J’en suis désolé. Que puis-je faire pour redresser la situation ? »
« Que pensez-vous que nous pourrions faire ? »
« Nous, Monsieur ? »
« Oui, nous. Je ne suis pas naturiste mais je suis assez futé pour voir que les troupes recherchent une façon de ventiler le trop-plein. C’est pour cette raison nous autorisons le Mille Mètres Nus. ‘Maintenant, je proposerais un compromis. Nous sommes tous ici pour protéger et pour restaurer Kronskye. Moi, je ne vois pas la nécessité de me promener nu en tout temps mais ça, c’est moi. Moi, je préfère ventiler en écoutant de la musique classique. Nous devons trouver une solution assez simple pour être implémenté, qui est juste envers tout le monde concerné et qui maintient la discipline. Si tu n’y arrive pas, ta prochaine sortie au naturel te mettra dans l’eau chaude. »
« Chérie, il t’a donné la solution au problème. T’es seulement trop proche pour le voir. Propose un compromis. Propose qu’après le Mille Mètres Nus, chaque deuxième soir soit à vêtements facultatifs. Affiches une notice ou un horaire à l’entrée du Cinq Nord afin que tous qui pourraient être offusqués soient avertis. Personne n’arrêtera le Mille Mètres Nus mais ils pourraient arrêter ceci si ta solution ne soit pas satisfaisante. »
« Nous pourrions peut-être s’organiser que l’Arboretum soit à vêtements facultatifs pour ceux qui tiennent à être nu les soirées où le Cinq Nord est à vêtements obligatoires. Merde, il n’y a presque personne qui y va de toute façon. »
« On n’y permet pas la bière, » dit Alyssa.
« Quiconque qui ne peut passer une soirée sans bière a besoin d’être vu par les psys. Les naturistes sont plus conscients de leur environnement que les non-naturistes donc je ne vois pas que l’Arboretum soit mis en lambeaux ou un centre de rencontre pour des amants en manque. »
« Et la logistique ? »
« Logistique, » demanda Nathan.
« Il est interdit de fumer dans l’Arboretum. Il y a-t-il un endroit à proximité où les gens peuvent fumer ? Lors des nuits nues au Cinq Nord, comment les gens qui veulent se dénuder s’organiseront-il ? Nous devons leur fournir un endroit où laisser leurs vêtements. Le vestiaire n’a que cinquante casiers. »
« Pourquoi ne pas demander ceux et celles qui veulent y aller au naturel d’y aller en robe de chambre ? »
Alyssa sourit à Nathan. « Tu n’as aucune idée à quel point t’as changé, n’est-ce pas ? »
« Comment ça ? »
« Quand je t’avais rencontré, tu étais ce gentil gars nu qui garde sa chose toute lisse comme du monde civilisé, » Alyssa sourit de nouveau. « Puis quand je t’ai vu avec tes vêtements, t’étais M. Le gêné. Il me fallait quasiment te sortir les mots de la bouche à la pelle. Maintenant, nous voilà ! T’es habillé, relax et, pourtant, tu chantes comme un canari. Tout ceci t’a changé pour le mieux. »
« C’est toi qui m’a changé pour le mieux, » dit Nathan en se levant pour entourer Alyssa de son bras.
« Je n’ai fait qu’aider. C’est toi qui as fait les premiers pas. Maintenant, penses-tu pouvoir amener ceci à terme ? »