Chapitre 11 ; Le Cercle de la Vie
Partie 5
La onzième année ; la dernière de l’école secondaire… Scott était assis avec Nick Barber et Anthony Price auprès des courts de tennis qui servaient comme terrain de jeu pour les étudiants de la dernière année. Ils étaient à regarder passer les nouveaux étudiants quand Donna et Nicole se sont approchées.
« Salut Scott. Dis, as-tu vu Chloé et Jess ce matin, » demanda Donna. « Nous avions hâte de tout savoir de leurs vacances. »
« Bien, elles voyagent toujours ensemble pour se rendre à l’école donc, quand tu trouves l’une, tu trouveras l’autre, également. »
« Oh, merci, Scott. Ça, ça m’aide VRAIMENT beaucoup, » rit Donna.
« Plaisir. Et, vous deux, comment sont passé vos vacances, » demanda Scott.
« Bien… tu sais… ça a pu être mieux. »
« Ça, c’est dommage. Vous devrez compenser en passant plus de temps chez Chloé et chez Jess, si ce temps s’améliore avant que l’automne arrive. Tiens, les voilà qui arrivent. Je vais aller les chercher. Donnes-moi deux secondes. »
Scott ne se pressa aucunement ; il traîna pour se rendre jusqu’à elles. Et, quand il avait dit qu’il les avait laissées dans la compagnie de Nick et d’Anthony, Chloé et Jess partirent à rire et ne se dépêchèrent pas non plus pour aller les rejoindre.
« T’es vraiment un diablotin, tu sais, » dit Jess à Scott.
« Qui ça, moi ? C’est elles qui sont venues nous voir, » ria Scott.
« Ouais, surement, et dès que nous arriverons, cela mettra fin à leur tête-à-tête, » dit Chloé.
Avant que Scott, Chloé et Jess arrivent à rejoindre les quatre autres, la cloche sonna pour appeler les étudiants vers leurs salles d’assemblage. Avec la nouvelle année vint une nouvelle salle et un nouvel enseignant attitré ; Scott passa son doigt sur l’affiche affixée au tableau d’annonces et vit que la classe ‘11D’ devait se réunir dans le labo de Physique. Les présences furent prises par M. Cooke, le Chef des Sciences et, après, tout le monde descendit vers le hall principal pour l’assemblée générale. Cette assemblée, étant la première de l’année était quelque peu différent que d’habitude, plutôt pour accueillir les nouveaux étudiants et le personnel. En plus des annonces habituelles, vers la fin, on annonça les noms de nouveaux préfets et les étudiants nommés montèrent l’estrade pour recevoir leurs macarons d’office. Scott était content que ses amis Nick et Anthony soient parmi les nommés, leurs notes et leurs dossiers eurent fait que leurs nominations furent inévitable. Aucun de leurs amis ne fut surpris, toutefois, que le fil pour les macarons se dissipa sans que les noms de Scott et de Chloé ne soient appelés, comme s’ils savaient ce qui alla se passer.
Le directeur, M. Braithwaite, prit alors le micro. « Sans tarder plus, j’aimerais que vous applaudissiez les nouveaux préfets-en-chef, Scott Lowry et Chloé Evesham. »
Sauf pour l’acclamation vocale de leurs amis proches, la salle applaudit d’une façon polie mais neutre pendant que Scott et Chloé approchèrent l’estrade, secouèrent la main du directeur, reçurent leurs macarons et retournèrent à leurs places, puis l’assemblé fut dissout et tous retournèrent vers leurs salles de classe.
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Pendant cette première semaine de classe, Scott trouva du temps pour ajouter le club d’échecs à ses activités parascolaires en plus de siéger sur les forums de discussion espagnole et français avec Chloé. En tant que préfets-en-chef, Chloé et lui présidèrent également les groupes de résolution de conflits étudiants. Finalement, Chloé et Jess avaient réussit à convaincre Scott, ainsi que Donna, Nicole, Nick et Anthony de s’inscrire au club de badminton, quoique personne n’informa Nick et Anthony de leur habillement usuel quand ils pratiquaient chez Chloé. On parla quelque peu de la possibilité que Donna et Nick sortiraient en double avec Anthony et Nicole mais, pour le moment, rien de concret ne s’est présenté.
Vendredi était la seule journée que Scott ne prit son vélo pour aller à l’école et pour revenir chez lui, puisque c’était la journée que la onzième année avait ses activités sportives. C’était aussi la seule journée qu’il ne salua pas Chloé à la fin de l’école avant de retourner à la maison donc, il n’était nullement surpris qu’il ne l’ait pas vue depuis la prise des présences de l’après-midi. Ce qu’il l’a surpris, toutefois, était qu’elle ne répondit pas non plus à ses habituels textos de fin de journée. Il n’était pas inquiet outre mesure, toutefois, car cela lui arriva parfois d’oublier de remettre son téléphone à recharger ou encore d’épuiser sa carte de minutes.
Après son rarissime trajet en autobus vers Hawkshaw, il dut traverser le développement au complet pour arriver à sa maison, située sur un coin. En entrant, il entendit sa mère à faire la conversation toute seule ; elle dut être au téléphone. En refermant la porte, la poignée lui glissa dans les mains et la porte ferma durement.
Beth l’a entendu et cria « Scott ? Es-ce toi ? Ne te déshabille pas ; nous sortons à l’instant. »
Scott rentra à la salle à diner où sa mère était au téléphone.
« … Scott vient tout juste d’arriver. Nous y serons bientôt. À bientôt… C’est ça… au revoir. »
« Scott…, » dit Beth, tournant vers lui, « t’es mieux de t’assoir, Chérie. Je viens de recevoir de mauvaises nouvelles. »
Scott se tira une chaise vers lui et s’assit, inquiet.
Beth soupira profondément et dit « Il n’y pas de façon facile de dire ceci mais George est mort dans son sommeil tôt ce matin. Susan l’a appris de son frère cet après-midi. Mark a été chercher Chloé et Robert de l’école et Chloé semble avoir très mal prit la nouvelle. »
Scott s’est laissé tomber dans sa chaise ; c’était comme perdre son propre grand-père. Il n’avait pas vraiment connu le père de sa mère puisqu’il était mort quand il était encore très jeune, suivit de sa grand-mère pendant l’hiver de sa septième année d’école à Heywood. Son père s’était coupé de sa propre famille peu après qu’il eut marié Beth donc George et Muriel furent les seuls qui avaient endossé ce rôle qui lui restaient. Anne se sentirait sans doute pareille. Scott comprit qu’il était tout de même égoïste ; George était le grand-père de Chloé et de Robert et Scott sentait qu’il devrait être là pour eux.
Beth s’habilla, prit ses clés de voiture et rejoint Scott à l’auto, disant qu’elle appellerait Anne plus tard dans la soirée. Pendant qu’ils roulèrent vers Edenfield, Scott réfléchissait sur ses pertes antérieures et se demanda comment qu’il pourrait offrir du support à Chloé et a Robert.
Inhabituellement pour elle, Quand Susan répondit à la porte, elle était vêtue. Beth lui enveloppa dans une accolade réconfortante pour un instant, tandis que Scott continua vers le salon, encore à moitié sous le choc. Jess et Robert y étaient, jouant tristement et aléatoirement à un jeu vidéo, encore habillés dans leurs uniformes scolaires. Scott devina que Jess dut se sentir aussi mal que lui puisqu’elle avait perdu son propre grand-père juste avant le début de la neuvième année. S’assoyant sur le plancher à côté de Robert, Scott mit sa main sur l’épaule de Robert et la serra en guise d’encouragement. Robert lâcha son contrôleur et couvrit la main de Scott en lui donnant un sourire triste.
« Je sais comment c’est, » dit Scott, « donc, si tu aurais besoin de moi, je suis disponible, soit à l’école ou au téléphone. Appelles-moi si t’as besoin de parler, n’importe quand. D’accord ? »
« D’accord, merci, » dit Robert, retournant vers le jeu vidéo qui l’intéressa aucunement.
Scott se leva pour offrir ses condoléances à Susan qui était maintenant assise sur l’un des sofas avec Beth. Après avoir reçu son accolade, elle dit que Chloé était dans sa chambre et qu’il devrait monter la rejoindre. Scott se dirigea vers les escaliers et monta.
Cognant doucement à la porte, Scott appela « Chloé, puis-je rentrer ? » Il essaya de nouveau, « Chloé ? »
Ceci fut la première fois qu’il croyait qu’il pouvait lui apporter quelque chose, et elle ne répondit pas. Il aurait pu ouvrir la porte lui-même mais c’était sa chambre, son espace. À entrer sans y être invité serait un viol de la confiance qui s’était établie entre eux. Scott avait connu George beaucoup plus longtemps qu’il ait connu son propre grand-père et il avait sa propre peine qui avait besoin d’être soulagée. Alors il comprit la peine de Chloé mais Chloé s’est repliée sur elle-même. Déçu, il descendit de nouveau. Ayant remarqué que Scott était descendu, Susan lui demanda pourquoi et puis monta elle-même pour voir Chloé.
Quand Susan revint, elle le tapa sur l’épaule pour attirer son attention. « Ça va, Scott, tu peux y aller. Elle avait ses écouteurs et elle ne t’avait pas entendu. »
Cette fois-ci quand Scott cogna à sa porte, Chloé répondit « Entres. »
Quand il ouvrit la porte, Chloé se leva vers une position assise sur le lit, toujours habillée. Ses yeux étaient rouges et bouffis, et plein de larmes. Scott s’est assis à côté d’elle, se reculant pour adosser le mur. Chloé changea de position sur le lit pour s’accoter contre Scott, déposant sa tête sur son épaule. Avec leurs uniformes d’écoliers qui leur gardaient séparés, elle ne se sentait aucunement réconfortée.
« J’ai besoin de sentir ta chaleur… s’il te plaît, déshabilles-toi avec moi. »
Scott et sa mère ne s’étaient pas dévêtus à leur arrivée. Dans toutes leurs années en tant que naturistes, Mike et Beth n’eurent jamais pensé à discuter de l’étiquette naturiste pour de telles situations. Chloé lui avait demandé spécifiquement de se mettre à nu et il n’eut aucune intention de le lui refuser ça. Se levant, il retira sa cravate et veston, les déposant sur sa chaise, puis poursuivi avec son chandail. Chloé retira son propre chandail et, le lançant dans un coin, commença à déboutonner sa blouse. Ils se déshabillèrent en parallèle sauf pour l’arrêt pour que Chloé puisse dégrafer et retirer sa brassière, sa chemise à lui, sa chemise à elle, ses souliers à lui, ses souliers à elle, ses pantalons à lui, ses pantalons à elle, et de suite jusqu’à temps qu’ils étaient là, ensemble, sans artifice.
Scott s’est rassis sur le lit et rampa jusqu’au mur ; Chloé le rejoint, assise elle aussi comme avant, sa tête sur l’épaule de Scott et sa main sur sa poitrine. Ils étaient là, assis tous les deux sur le lit, nus, sans aucun mur qui les séparaient. Ils réalisèrent qu’aucun de leurs copains d’école ne pourrait comprendre ; que les autres ne pourraient saisir la confiance, le soin et le souci du bien-être de l’autre qu’ils avaient jurés l’un pour l’autre dans leurs cœurs.
Après une éternité, ce fut Scott qui brisa le silence. « Je ne sais pas comment je pourrais te réconforter plus en ce moment ; tu sais que je ne crois pas vraiment au ciel ou à une vie après la mort. »
Chloé ne fit qu’acquiescer.
« Toutefois, je suis convaincu que nous ne perdons pas vraiment personne, aussi longtemps qu’elle se trouve ici, » il toucha sa tempe, « ici, » il toucha le tempe de Chloé, « ici, » il déposa sa main sur son cœur, « et ici, » il plaça la paume de sa main sur le cœur de Chloé. « George restera là, dans nos souvenirs, dans nos pensées et dans nos cœurs pour aussi longtemps que nous vivrons. »
« Je ne me souviens pas d’avoir jamais vu George froncer les sourcils sauf le fois qu’il était à me réconforter suite à l’harcèlement à Heywood. Je me souviens de ses blagues plates et son rire contagieux. Je me souviendrai toujours des crèmes glacées qu’il m’acheta quand j’étais plus jeune et ses tours de magie bidon. Simplement dit, je me souviendrai que je l’aimais. »
« Je me souviendrai de sa chaleur, » dit Chloé, « de comment, les premières choses qu’il faisait quand il vint visiter étaient de se déshabiller et puis nous faire à Robert et moi un gros sert-fort, parfois un après l’autre, parfois tous les deux ensemble. Moi aussi, je me souviens de ses crèmes glacées et de comment il me promenait sur ses épaules quand j’étais jeune et de comment il souriait toujours. Il écoutait aussi ; il ne me traitait jamais comme un enfant quand j’avais quelque chose d’important à dire. »
« Tu vois, Chloé, il continue a vivre à mesure que nous parlons de lui. »
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