Histoires de Cor; La leçon de Miru

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Pour briser le Mur ; Chapitre 5

Partie 1

Le 20 janvier :

Jaime était assise à l’une des extrémités du divan dans le bureau de Getty. « Lors de notre enquête dur le problème SV30, j’ai demandé aux enquêteurs d’essayer d’isoler certains facteurs de stress qui n’étaient pas liés au véhicule. Nous avons demandé aux pilotes comment ils vidaient leur stress accumulé. La majorité disaient ‘dormir’, ‘jouer sur l’ordinateur’ ou encore ‘… pas de temps’. Tout sauf ‘aller au Dôme Récréatif’. J’y suis allée l’autre nuit. Normalement, le Dôme est plus qu’en moitié occupé lors de la période de pause. »

« Je suis convaincue que les troupes vivent une pression subtile pour ne pas fréquenter le Dôme. »

« J’en avais aucune idée, » avoua Getty en se levant. « Allons-y. »

« Où ? »

« Nous allons informer le Général Minot de tout ça. »
-0-0-
Le Général Minot pénétra le bureau de l’Inspecteur Général.

« Bon après-midi, mon Général. Puis-je vous aider, » lui demanda un commis à la chemise blanche.

« Oui, j’aimerais rencontrer le Colonel Lenehan, s’il vous plaît. »

« Oui, Monsieur, » dit le commis en en détalant à toute vitesse.

Minot jeta un coup d’œil aux autres commis qui, du coup, étaient fort occupés à leurs besognes.

Le Colonel April Lenahan sortit accueillir Minot. « Bon après-midi, Monsieur, » dit-elle avec entrain.

« J’ai besoin de vous parler, Colonel. »

« Par ici, s’il vous plaît. »

« Après avoir fermé la porte, il regarda Lenahan. « J’aimerais examiner vos dossiers actifs, s’il vous plaît. »

« À quel sujet, » demanda Lenahan.

« Des plaintes à propos d’abus des troupes. »

« Abus des troupes ? »

« Je viens de quitter le bureau du Personnel et j’ai appris que la moitié d’une équipe de la Compagnie M avait démissionné avant que j’arrive en poste. J’ai fouillé un peu et j’ai vu que deux autre compagnies avaient subi d’incidents similaires. Je veux savoir pourquoi ils ont démissionné. »

« Monsieur, ils ne sont jamais venus me voir à ce sujet. »

« Pourquoi ? »

« Je ne sais pas. Je ne suis pas télépathe. »

« Quoique ce n’est que ouï-dire, j’ai entendu dire que c’était parce que les commandants de compagnie n’arrêtaient pas de leur attitrer des corvées après leurs missions. Des corvées qu’on ne peut décrire autrement que des ‘travaux inutiles’ qui ne font que les priver de leur temps de repos et de sommeil autorisés. Les troupes connaissent les règlements autant que n’importe qui. Alors explique-moi pourquoi ils ne sont pas venus ici ? »

« Je ne pourrais vous répondre. »

« Il y en a deux qui conviennent. Soit ils ne sont pas venus parce qu’ils ne savaient pas qu’ils le pourraient, ce que je doute fortement, ou encore ils ne sont pas venus parce qu’ils savaient que vous ne les supportiez pas dans leurs démarches. »

« Monsieur, cela est injuste ! »

« Attendez ici, Colonel, » dit Minot et sortit vers le bureau extérieur et interpella le commis à qui il avait parlé plus tôt. « Viens ici. »

« Oui, Monsieur ? »

« Quel est votre nom, s’il vous plaît ? »

« Technicien de support grade trois Winston, Monsieur. »

« Vous traitez la documentation d’un enquêteur, n’est-ce pas ? »

« Oui, Monsieur. Pour le lieutenant Maples, Monsieur. »

« Je veux voir sur quoi le Lieutenant Maples enquêtait. »

« Oui, Monsieur, » et se dirigeait vers un terminal. « Voulez-vous voir un mois en particulier ? »

« Le mois de décembre de l’année dernière. »

Quelques touches du clavier plus tard et l’écran afficha vingt-deux dossiers. Chacun des dossiers portait la notation ‘La personne déposant la plainte a été transférée’ et le dossier fermé par le Colonel Lenahan. Minot sortit la liste qu’il avait obtenue du Bureau du Personnel et vit que dix-sept des noms correspondaient à la liste qu’il avait reçue. « Merci, » dit-il à Winston, retourna au bureau de Lenahan et ferma la porte.

« Colonel, vous m’avez menti. Je vous congédie pour avoir manqué d’intégrité. Faites vos valises. »
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Pour briser le Mur ; Chapitre 5

Partie 2

Le Major terminait d’emballer son dernier sac.

Pas d’alcool veut dire pas de problèmes avec l’alcool. La discipline doit être maintenue à tout temps.

La sonnerie de sa porte se fit entendre. Se forçant de garder son calme, il ouvrit sa porte pour accueillir le lieutenant Yates et le Sereant Goodwin.

« Monsieur, pourrions-nous vous parler pour quelques instants, » demanda Yates.

« Bien sûr. Entrez. »

« Monsieur, nous croyons qu’un a été injuste avec vous, » dit Yates avec soin.

« Je suis d’accord, Monsieur, » ajouta Goodwin.

« Je ne sais pas si vous le saviez mais le Général Minot à également congédié le Colonel Fletcher, le Colonel Lenahan, Le Commandant du Premier Battaillon ainsi que trois commandants de compagnie aujourd’hui. On dirait qu’il fait du ménage par le Vide, » dit Yates.

« Je vous remercie de vos opinions mais le Général a statué et nous devons suivre le protocole. J’ai l’intention d’apporter ceci aux plus hautes instances. »

« Monsieur, j’ai eu vent de différentes rumeurs à propos du nouveau Chef des Psys, »

« Quelles rumeurs ? »

« B’en, au sujet d’un nouveau programme super flyé d’utiliser de la nudité sociale pour combattre le stress à la Base Douze. J’ai appris que la moitié du personnel là-bas se promènent tout nu et qu’elle a tellement soumis le commandant à son jeu qu’il a embarqué. Elle a été beaucoup vue avec Minot et Getty. Je n’ai aucun doute que la possibilité d’inconduite professionnelle soit liée au changement d’égard envers vous et pourrait être utilisé à contester votre congédiement et la mauvaise note dans votre dossier, » commenta Yates.

« J’aurais besoin de preuves tangible de ceci quand j’irai plaider ma cause. »

« Je pourrais vous fournir ces preuves, Monsieur, » dit Goodwin.

« Comment ? »

« Nous pouvons faire dévier les caméras qu’utilisent les techniciens pour surveiller des dommages éventuels. Quelques commandes à l’ordinateur et ces caméras n’examinent plus l’acier transparent mais plutôt les gens. Je pourrais envoyer l’information vers la Terre par la fusée de courrier afin que vous ayez toutes les preuves nécessaires. »
-0-0-
Le 22 janvier :

Le Général Minot attendait tranquillement pour être identifié à l’entrée du Dôme récréatif. Il faisait exprès pour porter sa chemise bleue à manches longues car le Commandant-Chef est toujours ‘en fonction’. Après avoir laissé son empreinte de paume, il entra dans le Dôme à moitié plein. Au moins les proprios des franchises ne se plaignent plus d’un manque de clientèle, pensa-t-il avec plaisir.

Il regarda la Police de la Base en chemises argentés se promener entre les tables, deux par deux. À l’extrémité du Dôme, un groupe de musiciens en herbe tentèrent une chanson. Note pour le Directeur des loisirs ; imposer des règles de base pour de la musique tolérable, dit-il à lui-même et continuant sa promenade.

Plus à gauche, une tablée de techniciens en chemises à manches longues vertes mangeaient tranquillement.

Une voix criarde se fit entendre. « C’est nous les champions, bande de mangeurs de ragoût ! »
« Gang de branleurs de Manchester. La seule chose auquel vous êtes champions est de vous branler à mort ! » se fit entendre aussitôt d’une table voisine.

Une paire de policiers se dirigeait vers la perturbation. Trois autres paires approchèrent pour prêter main-forte. L’un des premiers policiers sur scène s’imposa entre les deux bagarreurs qui se crièrent des insultes tandis que les autres aux deux tables étaient débout, prêts à s’impliques dans la discussion.

Les insultes arrêtèrent à l »instant. Après quelques mots le policier envoya l’un des participants s’asseoir à une table vide derrière lui puis se tourna vers l’autre bagarreur et l’envoya, lui aussi, à s’asseoir à une table vide. Satisfaits qu’il n’y ait pas de bataille, les policiers s’écartaient et continuèrent leur patrouille.

Curieux, Minot suivit le policier qui est intervenu. Après quelques instants, il l’avait rapproché. « C’était quoi, tout ça ? »

« Du soccer européen. Manchester United vient de défaire Liverpool pour le championnat. »

« Oh, merde, » dit Minot en se roulant les yeux. « Et quoi leur as-tu dit ? »

« Je leur ai dit de rester tranquilles ou ils pourraient continuer leur discussion dans le gymnase selon les règles, » dit le policier. «-L’autre option était de continuer la discussion avec nous huit qui étions des amateurs de Barcelone et de Dortmund, Monsieur. »

Minot partit à rire. « C’est bon, Sergent, continuez. »

Fin du chapitre
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Pour briser le Mur ; Chapitre 6

Le 24 janvier :

Jaime lorgna les dix psychologues attitrés au problème de la claustrophobie cumulative. « Comment ça, vous n’arrivez pas à trouver le facteur déclencheur ? »

« Pas à partir des rapports, non. Certains équipiers parlent d’une impression de crainte, de dégoût et une hantise de vouloir entrer dans le véhicule, » avoua le Dr. Kevin Jerwinski. « Je mets en doute la validité de ces rapports. »

« Pourquoi ? »

« Le protocole d’évaluation spécifie qu’aucun Agresseur puisse être vu par les même interrogateurs deux fois de suite afin d’éviter des partis-pris. Je suis reculé cinq ans en arrière et les Agresseurs utilisaient le même jargon lors de l’interrogatoire qu’ils utilisent actuellement. »

« Cinq ans, » demanda Jaime.

« C’est ça. Ces gars-là ont appris comment fausser une évaluation psychiatrique bien avant que nous sommes venus en poste. »

« Pourquoi feraient-ils ça ? »

« Dis quelque chose de travers et dis ‘bonsoir’ à ta carrière ; fais-toi accorder une évaluation négative et oublies toute carrière valable dans le civil en même temps. La préservation de soi va beaucoup plus loin que seulement le physique. »
-0-0-
J’aime a décidé de prendre son lunch d’avance et fit une promenade vers le ‘Monastère’, le garage des véhicules blindés. Elle vit Alyssa et Nathan aider les mécanos retirer la tourelle d’in SV30. Après plusieurs minutes, ils déposèrent la tourelle dans un ber et décrochèrent la grue. Alyssa et Nathan grimpèrent alors sur le fuselage et commencèrent à éponger l’huile hydraulique d’où était assise la tourelle.

Tout en examinant le poste de pilotage exposé, elle demanda « Que faites-vous ? ».

« Le système hydraulique de la tourelle a lâché et devines qui sont les joyeux lurons pris à ramasser tout ça, » demanda Nathan en souriant pour indiquer que cela ne le dérangeait aucunement de se salir.

« Je n’avais aucune idée que c’était si petit que ça, » dit-elle en examinant le tunnel vers le trou du pilote.

« Tu n’y es jamais rentré lors de ta formation ? »

« Non, le fait de faire un mètre quatre-vingts m’a exclu, » dit Jaime, toujours en train d’examiner le trou du pilote.

« Je vois. Que vaut l’honneur de ta visite ? »

« J’aurais besoin de vous à l’arboretum ce soir. »

«Pour… ? »

Jaime regarda au tour d’elle. « Nous avons identifié une vingtaine de pilotes qui avaient des difficultés. Leurs évaluateurs leurs ont informés d’une nouvelle technique de relaxation qui serait enseigné à l’arboretum ce soir. »

« Nouvelle technique ? »

« Le cours d’étirements et de méditation que j’enseignait à la Base Douze. J’aimerais que vous soyez là afin d’aider ceux qui y sont et d’écouter leurs soucis. Il se pourrait que certaines de leurs difficultés soient mécaniques. À faute de rien d’autre, vous pourriez au moins filtrer les non-sens. »

« Que fais-tu de l’atteinte à la vie privée ? »

« Tout comme à la Base Douze, l’arboretum est fermé après 20 heures. Il n’y aura que nous et les autres pilotes. Nous aurons jusqu’à 22 heures. Mon premier focus sera d’enseigner comment relâcher le stress. Je ne m’attends pas à apprendre dès le premier soir pourquoi ils se sentent anxieux mais on ne sait jamais. »
-0-0-
En excluant Alyssa et Nathan, dix-sept des vingt se sont présentés. Les jeunes hommes et jeunes femmes se e surveillaient mutuellement avec méfiance comme si leur stress était une MTS contagieuse.

Alyssa et Nathan se joignirent au groupe séparément plutôt qu’en couple afin de mieux intégrer celui-ci. La lumière ambiante s’estompa. De façon instinctive, le groupe regarda vers le haut pour voir la lueur du ciel qui imitait celle de l’Aurore Boréale. « Ciel vert, le retour clair, » dit l’un des pilotes ; car la décontamination des véhicules était plus facile quand la lueur était verte.

Jaime approcha le groupe. « Bon soir, tout le monde. Rapprochez-vous – je ne mords pas. »

Les dix-neuf Agresseurs formèrent un fer à cheval autour de Jaime.

« Je m’appelle Jaime et je suis très content de vous voir tous ici. De soir, nous allons faire un peu de méditation. J’aimerais que nous commencions en se disant nos prénoms, » dit-elle en pointant Alyssa, qui était le dernier arrivé, du doigt.

Quand tout le monde s’était présenté, Jaime reprit la parole. « Ce qui arrive ici ce soir, reste ici. Nous avons l’arboretum à nous tous seuls, donc vous pouvez parler sans crainte. Ça va pour tout le monde ? Compris ? »

« Compris, » répondit le groupe.

« Merveilleux. Je vois que plusieurs entre vous soyez encore courbaturés. Commençons par quelques étirements. Formez un cercle et mettez-vous à l’aise. »

« Jusqu’à où voulez-vous que l’on se met à l’aise, » demanda Nathan tout innocemment. « Puisque je suis seul dans ma chambre, d’habitude, je me mets tout nu pour mes étirements après être rentré de mission. »

« Moi, je n’y vois aucun problème, » dit Jaime et regardait les autres. « Avez-vous, euh… des hésitations… que Nathan se déshabille ? »

Un instant plus tard, Nathan était nu. Alyssa a retiré son haut, comme si elle testait l’ambiance. Plusieurs hommes retirèrent également leurs chemises tandis qu’une femme rejeta tout sauf slip et brassière. La plupart rejeta souliers et bas afin de pouvoir se régaler de la sensation d’une véritable pelouse entre les orteils.
-0-0-
Après les étirements, Jaime a fait asseoir le groupe et leur a enseigné la technique de base en méditation de se visualiser un ‘endroit sécuritaire’ dans leur esprit, avec du gazon sous les pieds, des brizes chaudes et plein de soleil. Après vingt minutes ainsi, elle les ramena doucement vers le monde réel avec des exercices de respiration contrôlées.

Quand elle fut satisfaite qu’ils aient maîtrisé la base et leur donna un petit répit. À leur retour, elle leur a dit de reprendre le cercle et a initié une discussion sur le relâchement des règlements à propos des uniformes afin de mettre les pilotes encore plus à l’aise. La discussion s’est déviée tranquillement vers le ‘Mercredi noir’, le jour où Minot eut congédié tout le personnel-clé. La plupart furent abasourdis que le Général Minot était à redresser la situation.
Image
Jaime laissa libre cours à la discussion tout en gardant le groupe centré sur un même topique plutôt de le laisser s’éparpiller. Elle tenait que les pilotes apprennent à se faire mutuellement confiance l’un et l’autre.

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Pour briser le Mur ; Chapitre 7

Le 25 janvier :

Les psys invitèrent cinq autres pilotes à participer au groupe. Après s’être présentés, plus que la moitié des équipiers se déshabillèrent. Jaime les guida à travers une session légère d’étirements et de méditation. Leur visualisation était une journée ensoleillée de Kronskye une fois que la décontamination soit terminée.

« J’aimerais vous poser une question à tous, » dit Jaime. « Mon rôle est de vous aider à maîtriser le stress lié au SV30. Cependant, j’aurais besoin de votre aide. À tous les mois, nous perdons 30 à 40 personnes à cause du trou. Si nous pourrions régler ce problème, cela rehausserait notre image et aiderait nos copains. Seriez-vous d’accord à participer ? »

« … Et de quoi serait-il composé, cette aide, » demanda un gars baquet nommé George.

« Votre participation sera totalement anonyme, totalement bénévole et se composera de m’avouer honnêtement comment vous vous sentez. Nous allons échanger nos idées. J’ai des psys qui sont à explorer tous les variables, quelques-uns, même, sont à suivre la formation des Agresseurs mais aucun d’eux n’a vos connaissances et surtout pas votre familiarité avec le sujet. Si cela ne vous intéresse pas à participer après la méditation, on ne sera pas moins amis. Arrêtons-nous pour une pause. »

Vingt minutes plus tard, les pilotes eurent décidé d’un commun accord de participer à la discussion.

« Merci, j’apprécie vraiment, » dit Jaime.

« De rien, nous prenons soin de l’un l’autre, » dit George.

Cette nuit-là, la discussion s’est centrée sur ce qui faisait qu’une journée soit moche.

« Dans mon cas, la journée s’annonce mal quand on m’informe que c’est moi qui pilote, » dit Nathan.

« Et c’est quoi qui fait qu’elle soit moche, » demanda Jaime.

« Du moment que je m’installe à mon poste jusqu’au moment que je sors enfin, je me sens comme je ne faisais qu’une partie de l’engrenage, » avoua Nathan.

« Je te comprends tout-à-fait, » dit l’un des pilotes sans chemise.

« Moi, j’ai l’impression de m’enterrer vivant, » dit Helen, une femme avec une poitrine minuscule.

« Ouais, c’est ça, » accordèrent plusieurs.

« Mon commandant de véhicule ne parle pas du tout sauf pour me donner des directives. Je comprends bien qu’on ne puisse se bavarder comme des pies mais quand même… J’aimerais ça entendre autre chose que ‘En route’, ‘Stop’ ou ‘Vires à droite’ de temps en temps. »

« Moi, c’est le guidon qui m’inquiète. Avez-vous déjà été pris dans un char qui s’est fait tirer dessus ? Un de mes copains n’a pas réussi à dégager le guidon. Il était pris au trou pendant que les batteries fuyaient dans le compartiment. Depuis, plusieurs ont commencé à traîner leurs couteaux dans le trou avec eux afin d’en terminer sans douleur. »
-0-0-
Le 26 janvier :

À 20 heures, Jaime regarda les pilotes. « Où est Nathan ? »

« Il a dû rester à aider les mécanos, » dit Alyssa.

« Dommage, Commençons, voulez-vous ? »

Après la prise de présences, les pilotes se sont étirés, ont fait une méditation dirigée et se sont détendus.

« Nkrumah, choisis donc un thème pour la discussion de ce soir, » demanda Jaime.

Le soldat d’origine rwandaise regard les autres. « Il y a deux mois, le Général Noyes nous aurait tous passés au crible pour être nu. Ou encore il nous aurait tous collé une évaluation administrative négative. »

« Pourquoi, Nkrumah, » demanda Jaime. « Qui a-t-il de différent entre ceci et prendre une douche ? »
« Parce que, dans les douches, tu n’as pas d’autre choix. Ici, c’est au choix de chacun. Le mois d’octobre dernier, j’ai eu une évaluation administrative négative parce que j’étais à lire mes courriels tout nu quand mon coloc est rentré. Il n’a rien dit mais deux jours plus tard, je me suis fait coller. J’ai réussi à la contester mais depuis, j’ai des problèmes avec mon coloc.

« La même chose m’est arrivée. Avant que mon commandant soit viré, j’avais toujours l’impression d’être sous la loupe, » dit une femme.

« Mon commandant de compagnie était membre de l’Église de la Deuxième Reforme, » dit George.

« Pas vrai ! »

« Oh, que oui, » affirma George en massant la tête.

« Leur Dieu exige une discipline et une obéissance sans failles. Rien ne peut distraire le croyant de se joindre à Dieu, » expliqua Nkrumah.

« Comment le sais-tu ? »

J’y suis été faire un tour pour voir si j’y aurais réponse à mes problèmes. Dieu ne m’est pas venu à la rescousse là mais plutôt à l’Église de la Pentecôte. »

« Ah, bon. Ç’a-t-il donné des idées, » demanda Jaime.

« Bien, Dieu nous montre différents facettes de lui-même. Quoiqu’Il veut que nous témoignions notre croyance en Lui. Il ne veut pas que nous forcions notre croyance sur autrui. »

« … Et, t’est-il venu en aide ? »

« Oui, quand même. Mais c’est plus que la détente. Je veux dire que c’est plutôt une façon de voir la vie, » dit Nkruma. « Désolé… Je sais que plusieurs n’aiment pas qu’on parle de Dieu. »

« Ne t’en fait pas. Ceci est une discussion ouverte. Nous sommes tous apeurés à piloter ces véhicules. »

« C’est quoi qui te fait peur à toi, » demanda Jaime.

« Moi, c’est le scaphandre. On ne sent rien mis à part la combine intérieur. Ils ont dessiné nos casques pour des sorties de véhicule à chasser des pirates dans les maisons. Ils ont dessiné nos armures pour être furtives. Ils ont tellement bien réussi qu’on n’entend même plus le ventilateur du CPU, » dit Nkrumah.

« Y a-t-il quelque chose qui vous aide à résister à ça, » demanda Jaime.

« Bien, les étirements et la méditation, » répondit l’homme noir. « Par contre, j’ai mérité toutes sortes de regards bizarres de mon coloc quand j’ai fait mes étirements après être rentré de mission. »

« J’ai essayé d’en faire chez moi mais cela me semble toujours contraignant, » dit la femme aux petits seins.

« Contraignant… ? »

« J’ai plus ou moins la chambre à moi seule mais j’ai l’impression de toujours me sentir au trou quand je fais mes étirements. »

« Ouais, je sais ce qu’elle veut dire. De pouvoir faire des étirements chez soi, c’est bien mais de pouvoir les faire ici en groupe, ça me nourrit plus. Je me sens plus… appuyé. »
-0-0-
Au-delà de tout le monde, une caméra mince et silencieuse enregistrait le tout. Le Sergent Goodwin surveillait de proche ; il était convaincu que Dieu lui pardonnerait pour lorgner ces corps nus car Il était plus tolérant envers ceux qui étaient en Sa faveur.

Fin du chapitre
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Pour briser le Mur ; Chapitre 8

Partie 1

Le 1er février :

Jaime se tenait debout devant la table de conférence. Le Général Minot et le Ministre adjoint Getty lui regardaient attentivement. « Nous avons réussi à identifier plusieurs facteurs déclencheurs dans le problème de la claustrophobie cumulative. C’est pire encore que nous le croyions. »

« Pire ? Comment ? »

« Nous sommes à leur insérer dans ce qui équivaut à un caisson d'isolation sensorielle mobile. »

« Quoi, » demanda Minot.

« C’est exactement ça. Je ne le croyais pas au début mais la recherche le confirme. »

« Guide-nous à travers ton cheminement. »

« Les Véhicules d’exploration avaient été jugés idéal pour notre mission sur Kronskye. Ils sont légers, rapides, extrêmement agiles quoique très bruyants. Le KSD les a modifiés pour le travail extérieur et les a voués à agir comme défenseurs pour les M9. À l’époque, le taux d’inaptitude psychologique pour les pilotes était très acceptable, dans les vingt par mois en moyenne. »

« Après un temps, le KSD a décidé de les améliorer, des canons plus impressionnants, de l’armure plus performant, des meilleurs batteries et plus de vitesse. Ils ont également déniché toutes les sources de bruit et les a amortis afin de les rendre plus furtifs. À même temps, ils se sont attaqués aux scaphandres pour les rendre plus furtifs également. »

« La formation des équipiers insiste que les communications intra-personnel soient réduites au minimum afin de pouvoir se concentrer sur la mission. Si rien d’extraordinaire se produit, le plus qu’un pilote entend sont des directives de conduite. »

« La combine intérieur du scaphandre nuit au touché du pilote. Le respirateur émet de l’Oxygène pur qui détruit l’odorat du pilote. Toutes ces choses-là affectent les sens ; la vue, le touché, l’odorat et l’ouïe d’une façon ou une autre. Ajouter à ceci une espace retreinte, un inconfort extrême et d’être pris avec une couche sale et vous comprendrez que tous finissent par sauter une coche, » expliqua Jaime.

« Pourquoi n’avons-nous pas découvert ceci auparavant ? »

« Quand ils nous ont livrés les premiers SV30, ils étaient attitrés aux équipes d’Agresseurs-Sauveteurs, des gens qui avaient six mois d’expérience et d’un index de stabilité hors-normes. Quand finalement les équipes régulières en ont eus également, c’est là qui les problèmes commencèrent car, même si les Agresseurs sont stables, leur index est insuffisant pour en faire des Sauveteurs. Pour ce genre de travail-là, il faut que vous soyez de glace, » dit Jaime.

« Que pouvons-nous faire pour corriger le problème, » demanda Minot.

« Pour commencer, cessez de réprimander les équipiers qui parlent. Un des équipiers me dit que la politique d’éviter le bavardage est normal pour des équipes armées afin de ne pas se faire distraire de la job. Si tu parles trop et les autres équipiers ne peuvent se concentrer, alors là, tu mérites tout-à-fait une réprimande mais pas de bavardage du tout est tout aussi distrayant. »

« Il y a aussi des modifications mécaniques que nous pourrions introduire. Une inquiétude majeure est le guidon ; les pilotes ont tous peur qu’il leur empêcherait de sortir lors d’un incident. Les pilotes me disent d’avoir une bonbonne d’Azote liquide dans le trou pour le fracturer au besoin leur soulagerait beaucoup. J’ai la liste complète des modifications proposées dans mon rapport, Messieurs, » dit Jaime.

« Cela prendra quelque temps pour instaurer ces suggestions, surtout les modifications mécaniques, » jugea Minot.

« Quoi d’autre pourrions-nous faire ? »

« Quand j’étais mutée à la Base Douze, j’ai commencé à tester une technique que j’appelle de la ‘thérapie par insertion sensorielle’, » commença Jaime.

Minot était encourageant. « Explique. »

« Les pilotes sont souvent endoloris quand ils sortent du véhicule alors j’ai enseigné à plusieurs à la Base Douze de faire des étirements pour soulager la douleur. Je leur ai proposé de s’installer tranquillement nus chez eux afin d’expérimenter le bruit ambiant sans casque. Se sentir le vent frôler la peau, de sentir les tuiles froides du plancher par leurs pieds, je genre de choses-là. »

« Ça me semble assez simple, » dit Minot.

Jaime sourit. « En travaillant avec des pilotes bénévoles, j’ai fignolé le procédé. Présentement, nous utilisons des étirements spécifiques pour travailler des groupes musculaires ciblés, des exercices de respiration contrôlées et des visualisations guidées lors de la méditation. La majorité des équipiers constatent une amélioration marquée après qu’ils aient appris la technique. »

« Merveilleux. Applique-la à l’instant, » ordonna Minot. « À travers la planète. »

« Nous ne pouvons pas l’appliquer du coup. Il va falloir y aller mollo, » dit Jaime avec soin.

« Pourquoi ? »

« Le tiers du groupe me disent ne pas obtenir les pleines bénéfices voulues de la technique. »

« Pourquoi, » demanda Minot encore.

« Vous ne diriez rien si votre coloc rentrait, se déshabillait, prit une douche puis se rhabillait par la suite. Mais comment agiriez-vous si ce même coloc se déshabillerait et commençait à s’étirer devant vous puis s’installerait, toujours nu, en Bouddha pour une demi-heure ou quarante-cinq minutes sur son lit ? Dépendant de variables tels que sexe, orientation sexuelle, croyances religieuses, la façon que l’on soit élevé et sa personnalité, les réactions peuvent aller d’une indifférence absolue jusqu’à se sentir offensés à mort, en passant par l’idée qu’il soit fou à lier. Ces facteurs font qu’on ne peut pas utiliser la technique là où en en aurait le plus besoin. »

« J’ai proposé que ceux qui se trouvaient dans cette situation fassent le compromis de s’étirer habillé mais, malgré ça, ils se sentaient quand même jugés. Je propose que pour éviter des problèmes et des rapports administratifs suite aux plaintes, je montes un vidéo pour enseigner la technique, » expliqua Jaime. « Il faudra refondre les critères des comportements bizarres à rapporter. »

« Vos comédiens, seront ils nus, » demanda Minot.

« Oui. Rien de flagrant, je vous assure. C’est vous qui aura le dernier mot car nous devons quand même nous soucier de ne pas offenser les autres. »

« C’est bon, allez-y. »
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Pour briser le Mur ; Chapitre 8

Partie 2

Jaime voulait que la ‘réalisme transperce l’écran’. Pour y arriver, même avant de commencer à filmer, elle envoya Nathan et Alyssa dehors en mission dans un SV30. Nathan avait l’air d’un octogénaire à peine capable de marcher sous le poids d’un fardeau gros comme le monde.

« Rappelez-vous de ne pas vous appeler par vos vrais noms mais autrement de rester fidèles à vous-mêmes. Le but n’est pas de rafler l’Oscar pour le meilleur film de l’année… Et éviter de le rendre en film XXX, d’accord ? »

« Zut ! Et moi qui voulais que mon corps d’Adonis soit immortalisé à tout jamais dans toute sa gloire. » Nathan fit avec une moue d’enfant gâté.

« Jaime partit à rire. « Pas aujourd’hui, d’accord ? Alors… Action ! »
-0-0-
Nathan ouvrit la porte en rentra, suivie par Alyssa. « Enfin de retour au bercail » dit-il avec une pointe de mauvaise humeur.

« Ainsi soit-il, » ajouta Alyssa. « J’imagine que tu sois content que c’est enfin fini. »

« Onze heures dans une boite ç sardines, c’est trop ! »

Alyssa rit en déposant son sac à équipement dans son casier, ouvrit le frigo, sortit un soda et c’est assise devant son ordi.

Nathan, quand à lui, sortit une serviette de son casier et ajusta l’eau de la douche. La caméra le suivit et le filma à travers la porte translucide de la douche.

Narrateur : « Lors d’une mission, vous ne respirez que de l’Oxygène pressurisé. Plusieurs Agresseurs rapportent qu’après mission, ils ont constaté une sensibilité accrue aux odeurs. Le savon de décontamination spécial émet une légère odeur de boulle à mites. En général, cette odeur n’est pas incommodant mais si c’est votre cas, n’hésitez pas à vous baigner de nouveau. »

Nathan ferma l’eau et renifla l’épaule à quelques reprises puis sortit de la salle des bains, La caméra continua de lui filmer la tête et le torse tandis qu’il s’essuya.
Image
Nathan retourna vers la pièce principale, essuya quelques gouttes oubliées sur son épaule puis lança sa serviette vers le coin de son lit (qu’ils avaient séparé pour les besoins du vidéo). Il s’est assis sur le lit et fit quelques étirements, les mains croisés négligemment devant son pubis. Après plusieurs minutes de flexions de son dos, il s’est assis en tailleur, déposa ses avant-bras sur ses cuisses et commença à respirer lentement.

Alyssa s’est retourné dans sa chaise. L’angle de la caméra indiqua qu’Alyssa vit tout de Nathan. « Est-ce que ça va, Earl ? »

Narrateur : « La nudité n’est pas sexuelle sauf lors des relations sexuelles. Earl ne se comporte pas d’une façon érotique. Il n’essaye pas de s’exhiber ou de se pavaner. Janet, non plus, ne se comporte pas d’une façon sexuelle ; elle ne regarde pas son corps outre mesure ni fait de commentaires équivoques. La nudité dans un contexte non-sexuelle est l’équivalent de la nudité dans une douche mixte. »

« Ça va, » dit Nathan. « Je suis juste à bout de nerfs. »

« Oh, bien… si ça te tente d’en parler, je suis là, » dit Alyssa.

« Merci, Janet. Plus tard, peut-être, » dit Nathan en retournant vers sa méditation.

Alyssa s’est retourné vers son ordi.

La prise de vue s’est élargie pour montrer Nathan assis sur son lit tandis qu’Alyssa continua à jouer sur son ordi. Une horloge numérique apparut en accéléré dans le coin inférieur droit de l’écran. Trente-cinq minutes se sont ainsi passées en deux minutes. Pendant ce temps, Alyssa joua sur l’ordinateur, est allé à la toilette et parla à une amie sans que Nathan bougeait du lit. Finalement, Nathan ouvrit ses yeux et l’horloge disparut.

Le visage de Nathan s’anima et, avec un grand sourire, il dit « Voilà qui est mieux ! »

Alyssa raccrocha son téléphone et s’est retourné vers Nathan tandis qu’il descendait ses pieds du lit. « Ça te tente de rencontrer l’équipe au Dôme ? »

Le vidéo termina avec une vue d’un équipage qui monta à bord d’un SV30 pour une mission.

Narrateur : « Ces techniques simples vous aideront à réduire votre stress et améliorer l’efficacité de votre équipe en situation de combat en maintenant votre état mental. »

-0-0-

« Je suis impressionné. Simple, sans fioritures, monté avec délicatesse et aucun érotisme, » dit Minot. « J’en voit aucun problème. »

« Moi, non plus, » ajouta Getty. « Très bien fait. »

« C’est beau, allez-y de front. »
-0-0-
« Ça, c’est ignoble ! Du monde tout nu dans l’arboretum qui font une moquerie d’Adam et Ève ? … Et cette vidéo – scandaleux ! »

« Ils n’ont aucun savoir-vivre, » avisa Yates.

« C’est pire que ça, encore, » dit Goodwin. Cette technique de méditation ressemble à celle utilisée par les Pèlerins de la Perfection. Elle s’en sert pour promulguer de force ce culte infect ! »

« Comment sais-tu que c’est celle des Pèlerins ? »

« Quand j’étais jeune, je me suis égaré. Quand enfin je me suis retrouvé sur le Droit Chemin, Dieu a accepté mon retour à la foi. »

« Que son Nom soit sanctifié, » dit Yates.

« Ainsi soit-il’ » confirma Goodwin. Il regarda les plaquettes vidéo. « Qu’allons-nous faire de tout ceci, Monsieur ? »

« Envoies le tout à l’adresse-courriel du Frère Vivaldi par La fusée-messagerie. C’est une preuve irréfutable d’endoctrinassions religieuse des troupes. »
Fin du chapitre
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Pour briser le Mur ; Chapitre 9

partie 1

Le 2 février :

Alyssa et Nathan se tenaient au repos devant le bureau de Jaime. « Alyssa et moi sommes mutés au Dôme Trois pour rejoindre notre nouvelle équipe. »

« Laquelle, » demandait Jaime.

« Quatre, Vingt-six. »

Jaime regarda le plafond un instant. « Ah, oui, ça c’est l’équipe de Hiram Nelson. Son équipe est formée que de couples d’orientation sexuelles diverses. Comme tel, l’équipe n’a pas eu de fatalité en presque neuf ans et le dernier accident grave date d’au-delà de cinq ans. »

« Oui, Hiram nous l’a dit, » affirma Alyssa.

« Vous êtes chanceux d’avoir été choisis pour cette équipe, » dit Jaime. « J’espère que nous pourrions nous revoir de temps en temps. »

« Sans aucun doute. Nous serons à la chambre 311 dans le Dôme 4, » expliqua Alyssa. « Tu passeras nous voir un moment donné. Nous allumerons la lumière pour bronzer. »

« Quelle lumière ? »

« Dans la chambre, nous avons une lumière programmable Pic Shop. Des magnifiques levées de soleil, accompagnées de nuages. »

« Ça a l’air délicieux. »
-0-0-
Le 9 février :

Alyssa rentra la pièce un soir pour voir Nathan regarder un drame vidéo sur son ordi.

« Salut, mon amour. »
Nathan mit l’ordi en veille et se leva. « Salut, chère dame incroyablement belle. »

« Déesse, quel beau parleur, » roucoulait Alyssa en lui donnant un bec. Elle regardait Nathan, un drôle de sourire en bouche. « Qu’y a-t-il ? »

« Alyssa, voudrais-tu te Promettre à moi ? »

« OUI ! »
-0-0-
Jadis, les troupes l’appelèrent la ‘Promesse Finale’ où des coéquipiers juraient de s’accorder mutuellement une mort facile si l’autre ne pouvait être sauvé. Avec le temps, la tradition a changée et s’est formalisé. Puisque le haut commandement interdisait le mariage entre coéquipiers sur Kronskye, les couples amoureux choisissaient cette cérémonie de ‘Promesse’ pour avouer publiquement leur union en attendant de se marier formellement. Un à-côté de cette cérémonie était l’un ou l’autre partenaire prolongeait son service afin que le couple puisse quitter Kronskye ensemble. Dans le cas de Nathan et Alyssa, Nathan a dû prolonger son service par deux semaines.

La ‘paperasserie bureaucratique’ s’est vite organisée puisque tous les autres couples de la nouvelle équipe étaient également Promis. En dedans d’une semaine, l’approbation du haut commandement de la KSD revint, les rassurant qu’ils ne seraient jamais séparés lors d’une réaffectation éventuelle.

Alyssa demanda Jaime de célébrer leur Promesse.
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Message par Cor »

Pour briser le Mur ; Chapitre 9

Partie 2

Alyssa et Nathan portèrent des robes bleues à longueur du genou. À mesure que chaque équipier rentrait la salle, ils l’accueillirent chaleureusement et l’amena à sa place. Quand Ben et Tomas eurent également pris place, ils se mirent débout devant toute l’équipe en se tenant la main gauchement.

« Merci d’être venus, » dit Alyssa, souriante. « Ce soir, nous allons nous Promettre afin d’avouer l’amour que nous ressentissons l’un pour l’autre. Nous avons calqué notre cérémonie sur la cérémonie de mariage des Pèlerins de la Perfection. Lors de cette cérémonie, le couple Pèlerin explore mentalement un concept-clé. Nous, ici, lors de notre Promesse, nous allons explorer pleinement le concept de l’amour. Pour ce faire, nous allons consommer du Lotus Blanc et du Lotus Bleu. Ce sont des faibles dépresseurs et hallucinogènes ce qui nous rendre quelque peu chancelants. Quand ce moment arrivera, il se pourrait que nous ayons besoin d’aide pour prendre nos places. »

« Êtes-vous prêts à nous aider, » demanda Nathan.

Le groupe acquiesça.

« Merci beaucoup, » continua Nathan.

« Nathan et moi avions discuté ce que l’amour signifiait pour chacun de nous. Lors de notre méditation, nous allons mutuellement vivre nos définitions. Nous vous invitons d’explorer ce thème avec nous. »

Le couple s’est rendu à une table située le long du mur de droit. Ils ont retiré les robes puis marché vers deux coussins bleus épais situés sur une petite plateforme devant un coussin blanc placé sur une plateforme un peu plus haute. Ils se sont mis à genoux face-à-face, se sont pris les mains et commencèrent à méditer.

Après quelques minutes, Jaime, habillée d’une robe en satin d’un blanc immaculé et la tête recouverte d’une longue voile épaisse blanche. Elle était suivie par deux Adjointes, chacun portant une longue robe à capuchon, l’une bleue et l’autre blanche, recouvertes de symboles de la Déesse signifiant Amour ou Perfection. Jaime se mis à genoux devant le couple.

L’adjointe en bleu baissa les lumières.

« Alyssa et Nathan, aimeriez-vous perfectionner votre amour ? »

« Nous le voulons. »

L’Adjointe en blanc s’approcha, une boite en bois dans les mains. Jaime ouvrit la boite et y sortit une feuille de Lotus Blanc de deux centimètres. Elle le cassa en deux et plaça une moitié de feuille sur les langues d’Alyssa et de Nathan.

À mesure que les feuilles fondèrent, ils fermaient leurs yeux et descendirent plus profondément dans leur méditation.
-0-0-
Nathan sentit son corps s’engourdir tandis qu’il expérimentait les effets diu Lotus Blanc pour la première fois. La sensation de ne plus être en contrôle de lui-même le fit paniquer pour un instant jusqu’à qu’il imagina la caresse momentanée d’Alyssa lui frôler le visage.

Deux femmes vinrent vers lui en retirant leurs peignoirs et l’invitaient vers un lit chaud et douillet où attendirent d’innombrables plaisirs. Elles se dirigèrent vers le lit, se retournèrent vers lui puis se vaporisèrent doucement avec le lit quand Nathan ne réagit pas.

Nathan de dirigea vers une maison accueillante. En regardant ses pieds, il remarqua le pied d’une canne près de son pied droit. Un jeune garçon riant quitta la cuisine en courant. Dans la cuisine, Nathan vit deux femmes et une fille se disputer joyeusement la place devant une cuisinière empilée de casseroles.

Une vieille dame ridée aux yeux d’un bleu étincelant et des rayures marron parmi ses cheveux gris annonça que le repas de Noël était servi.

Nathan sentit son cœur se combler en constatant qu’Alyssa était la personnification de l’amour.
-0-0-
Alyssa accueilli la bienfaisante et chaleureuse lourdeur du Lotus Blanc en longeant un long couloir bondé de portes fermées. Elle en ouvrit une au hasard et reconnut son ex-fiancé Kenneth agenouillé devant elle ; il tenait dans ses mains un bouquet de fleurs et un coffret pour une alliance. Il afficha un regard plein d’espoir mais il regarda ailleurs.

Alyssa suivit son regard et vit Nathan debout et silencieux au fond du couloir.

Nathan lui regarda dans les yeux et étira sa main.

Alyssa referma la porte et se dépêcha à rejoindre Nathan à tout jamais.
-0-0-
À mesure que les effets du Lotus Blanc se dissipèrent, Alyssa et Nathan ouvrirent leurs yeux.

« Alyssa, as-tu retrouvé la Perfection que tu recherchais, » demanda Jaime,

« Je l’ai retrouvée. »

« Nathan, as-tu retrouvé la Perfection que tu recherchais, » demanda Jaime.

« Oui, je l’ai retrouvée. »

« Avez-vous résisté à la tentation ? »

« Nous l’avons fait, » répondirent ensemble Nathan et Alyssa.

« Dans votre quête pour la Perfection, vous aurez besoin de support. Vos amis sont-ils prêts à vous aider, » demanda la Prêtresse en signant à leur équipe.

L’équipe se leva dans le silence et guida la couple vers deux sièges situées au pied d’une plinthe.

Sur la plinthe se trouvait une pièce acier poli avec une même gravure incisée sur les deux côtés. L’équipe forma un cercle au tour du couple en laissant une espace vide pour la Prêtresse et ses deux adjointes. Le cercle formée, les trois dames se sont levées d’un mouvement fluide et ferma le cercle. L’Adjointe en blanc resta dans le cercle tandis que Jaime et l’Adjointe en bleu continuèrent à avancer pour rejoindre Nathan et Alyssa.

« Prononcez vos déclarations, » dit Jaime solennellement.

Alyssa regarda la plinthe et déposa son avant-bras gauche contre la plaque de la Promesse. « Nathan, je t’aime de tout mon cœur. Je te promets mon cœur, mon cerveau, mon âme et mon corps à tout jamais, » dit Alyssa, ses yeux larmoyants de joie.

Nathan déposa, lui aussi, son avant-bras gauche contre la plaque de la Promesse. « Alyssa, je t’aime de tout mon cœur. Je te promets mon cœur, mon cerveau, mon âme et mon corps à tout jamais, » dit Nathan.

« Êtes-vous prêts à subir le troisième épreuve de l’amour, » demanda Jaime.

« Nous le sommes. »

Jaime vérifia le placement de leurs bras et s’est tourné vers son Adjointe en bleu. Celle-ci sortit une feuille de Lotus Bleu de la boite qu’elle tenait dans ses mains, la cassa en deux et en plaça un morceau sur leurs langues à chacun. Puis Jaime pesa sur l’interrupteur installé sur la plinthe et recula avec son Adjointe pour refermer le cercle. Alyssa et Nathan se regardèrent dans les yeux et, sous l’effet de la Lotus Bleu, commencèrent à vivre la perfection de l’amour et la vie à deux.

Des images accueillantes de leur vie à deux inondaient leurs cerveaux ébahis. Ils complétèrent leur but de devenir des militaires Professionnels et d’éventuellement prendre leur retraite. Lors des nuitées froides, ils se collèrent ensemble. La main dans la main, ils étaient assis dans un gymnase sombre à regarder leurs enfants sur l’estrade. Avec le temps qui passe, ils devinrent grands-parents, toujours en amour, tous les deux.

Avec l’injection d’Oxygène liquide, la température de la plaque de Promesse chuta à cent degrés sous zéro Celsius, l’image gravée se transférant par brûlure à l’intérieur de leurs avant-bras. Quand la plaque ait de nouveau atteint la température de la pièce, une cloche sonna doucement. Les Adjoints décollèrent délicatement leurs avant-bras de la plaque pour laisser apparaître un dessin d’une paire de tigres qui ce circulèrent mutuellement dans un cercle ‘Yin-Yang’. Les Adjoints prirent le temps d’appliquer des pansements transparents imbibés d’un analgésique sur les avant-bras du couple avant de détacher la plaque de la plinthe et de partir discrètement.

Les effets du Lotus Bleu dissipèrent pour Alyssa en premier. Elle remercia la Déesse de l’avoir protégée de la noirceur de l’Imperfection. Elle savait au plus profond d’elle-même que leur amour serait Parfait, autant de façon émotive que physique.

Nathan, quant à lui, savait qu’il avait trouvé une copine qu’il aimerait à tout jamais.

Sans mot dire, Alyssa et Nathan se sont levés, se sont éloignés de la plinthe et se sont échangés un bec. Alyssa vit l’une des Ajointes revenir avec la plaque, suivi par les traiteurs. « Tout comme nos amis nous ont servis, allons les servir, » souffla Alyssa. Les traiteurs disposèrent les plats chauffés sur la longue table qui longea le mur et quittèrent.
-0-0-
Pendant leur Lune de Miel, Nathan regarda le plafond tandis qu’Alyssa s’assoyait en tailleur sur son côté du lit à siroter un soda. Elle prit une lampée puis gémit de bonheur. « Tu as ce regard encore une fois, » taquina-t-elle doucement. À quoi penses-tu ? »

Nathan sourit et éteignit sa nicotette. Il prit délicatement la cane de soda de ses mains, prit une gorgée et la déposa sur la table de nuit. Il se tourna vers elle, plaça ses mains sur ses hanches et dit « Regardes où nous sommes actuellement. »

Alyssa regarda autour puis dit « Je ne comprends pas. »

« Les chambres pourront changer – mais jamais il n’y aura autre que nous deux. »
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Le 21 février :

Dans les trois semaines depuis que la politique des évaluations psychiatriques a été modifiée et que les nouvelles techniques de méditation furent introduites, les taux de claustrophobie cumulative ont baissé dramatiquement à travers la planète. Suite à une évaluation approfondie, ils durent transférer tout de même neuf pilotes ayant sauté une coche. De ceux-là, sept eurent pratiqué la technique, deux non.

Jaime et recherchistes psychologiques étaient quand même très satisfaits d’avoir baissé le taux par 75%. Des améliorations mécaniques aideraient également mais quoi qu’on fasse, il y aurait toujours ceux qui n’étaient simplement pas aptes à endosser le travail.

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Message par bobettebob »

Est-ce la fin ? :confus:
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Cor
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Re: Histoires de Cor; La leçon de Miru

Message par Cor »

Non, il reste encore quelques pages mais la traduction n'avait été terminée. Pendant que j'affichais cette histoire, j'étais fortement occupé avec d'autre chose et l'affichage m'a dépassé. D'ici quelques jours, j'y retournerai pour finir cette traduction et vous aurez la fin.

Désolé pour vous faire attendre,
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