Histoires de Cor : La colonie de vacances

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Épisode 20 ; Confessions


Lisa sourit dans son fort intérieur mais fut très attentive que rien de ça ne paraisse sur son visage. Elle ne voulait aucunement que Ginger puisse croire qu’elle ne respectait pas l’importance de ce qu’elle vivait.

« En premier… en tant que je suis concernée, tu n’es plus une fille mais une femme. Quand une fille commence à se poser la question si elle est assez vieille pour faire l’amour, c’est qu’elle ait franchie la frontière vers l’âge adulte, qu’importe son âge chronologique. Ceci dit, il n’y a pas de presse… beaucoup de filles, et je dis bien ‘filles’, feront l’amour avec un gars parce qu’elles se sentent anxieuses ; elles pensent peut-être que le gars la laisserait tomber si elle ne s’ouvre pas à lui. D’autres encore, et moi, je faisais partie de celles-là, malheureusement, croient que la ‘virginité’ soit un défaut qui devait être ‘réglé’ avec le premier mec disponible. Je le regrette, maintenant… »

« Je sais maintenant que la première fois qu’une femme fait l’amour doit être un événement spécial, une façon de combler le sentiment d’intimité qu’elle ressent pour son partenaire. Je dis bien partenaire parce que c’est pareil pour toutes les filles… euh, pardon… les femmes, celles qui préfèrent d’autres femmes autant que celles qui préfèrent les hommes. Il n’y a pas de différences entre elles et l’un n’est pas mieux que l’autre. »

« Si toi et Luke aimeriez former un couple, tout ce que je puisse te dire est ‘félicitations’ mais avant de prendre ce pas final, prends ton temps et réfléchis y bien. Parles-en avec Luke mais n’oublies pas que pour un gars, la première fois c’est différent ; ne laisse pas son empressement t’aveugler – c’est toi qui tiens toutes les cartes, pas lui. »

Juste là, Pete les rejoint de la piste.

« Ah… vous voilà. Nous vous cherchions… Nous avons fait un gros seau de gruau et c’est en train de refroidir. Que faites-vous ici ? »

« Oh… rien. Une discussion entre filles… n’est-ce pas, Ginger ? »

« Ouais… c’est ça. Nous y allons… je suis affamée. »
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Quand la vaisselle du déjeuner fut rangée, la discussion sur la table fut au sujet de ce que le groupe allait faire de la journée. Les gars furent tous en faveur de batailles navales de toutes sortes et des concours de force et d’habileté. Quoique les filles aient voulu participer à quelques unes des activités, les batailles intenses que les gars voulaient leur laissaient froid. Finalement, Samantha, qui fut la plus attirée par ce genre de concours, tout garçon manqué qu’elle était, proposa un compromis.

« Je suggère que nous, les filles, aillent faire un tour autour de l’île ; après tout, vous, les gars, vous êtes déjà venus ici…, » et voyant de la façon que Thomas et Henry réagirent, ajouta « … la plupart de vous, du moins. Nous, les filles, n’avons jamais visité les lieux auparavant. Nous pourrions peut-être trouver une place où nous pourrions nous faire bronzer au soleil et parler entre nous de votre… équipement. » Et elle partit à rire des regards abasourdies qu’elle obtenait.

« Toute blague à part, » ajouta Lisa, « je crois que c’est une excellente idée. N’y a-t-il pas une carrière de sable sur l’île, Pete ? Je pourrais mener une randonnée jusque là et vous laisser vous épuiser avec les ronde préliminaires. Nous prendrons les gagnants cet après-midi et nous balayerons le plancher avec eux. »

Pete sourit mais les autres, leur masculinité mis en doute, protestèrent vivement.

« Ouais, » répond Pete, « prenez la piste là-bas et, rendu à la fourche, gardez la gauche. Nous vous reverrons à midi. »

Quand elles arrivèrent à la carrière, elles virent qu’en fait c’était un ancien lit de rivière entre deux collines qui fut soulevé jadis par des forces tectoniques qui avaient formé l’île. Trouvant un endroit où elles pourraient se bronzer sans être cuites par le soleil ardent, elles se couchèrent dans le sable. Sam continua à explorer la possibilité de devenir monitrice en demandant sa sœur ainée ce que l’avait motivé à choisir cette piste et en demandant également quelle genre de formation elle a dû suivre pour être embauché.

Les cinq autres filles ; Ginger, Linda, les jumelles et Susan, qui fut aux combles du bonheur d’être incluse dans ce groupe de filles plus âgées, étaient assises en tailleur dans un cercle et parlèrent de ce que tous les filles de cet âge parlent ; les garçons, la puberté, si elles aient déjà eu leurs premières menstruations, les garçons, la musique, les vêtements et les garçons.

En fin, Linda ne put se contenir plus longtemps ; elle devait le dire…

« Karen, Heather… je suis curieuse… comment avez-vous aimé cette sortie ? »

« Nous adorons ! Nous étions assez méfiantes quand nous sommes arrivées à l’île et que personne sauf nous semblait surprise que les gars furent également sur l’île et encore plus quand nous avions remarqué que personne ne semblait surprise qu’ils soient nus et que les gars ne furent pas surpris que nous étions nues également. Rendu au moment que nous sommes arrivées à l’emplacement des gars et Pete était à distribuer des tasses de chocolat chaud, nous avions compris que tout fut organisé avec le gars des vues mais nous ne comprenions pas pourquoi ? »

« Je dois vous avouer quelque chose… j’ai planifié cette sortie depuis un mois ; lors de la première journée, en fait. Je n’avais pas aimé votre attitude hautaine alors j’en ai parlé avec mes amis et nous avions décidé que la meilleure chose serait de vous emmener sur cette île, toutes nues. »

« Donc vous vouliez nous descendre d’une coche… ? »

« Pas du tout… j’ai cru apercevoir que vous vous sentiez seules, touts seules dans votre grande maison. Je pensais qu’en vous traînant vers cette île, vous pourriez apprendre à lâcher prise et de devenir des amies. »

« Mais pourquoi tout nu ? »

« J’étais convaincue que, tant que vous auriez vos vêtements de riches sur le dos, vous ne pourriez pas laisser tomber vos attitudes de riches. En m’assurant que tout le monde soit nu, je pensais que j’arriverai à vous montrer que nous sommes tous pareils et que nous avons besoin l’un de l’autre. »
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Épisode 21 ; Batailles navales


Les deux filles avaient des larmes aux yeux. « Mais… comment… comment as-tu pu organiser ça ? Je veux dire… Lisa, Pete… ? »

« Je te dis un secret… même Jennifer, la monitrice-en-chef est impliquée. C’est elle qui a transporté tout notre équipement vers l’île en cachette afin que Hartwell ne le découvre pas. La seule chose qui me fatigue est qu’aujourd’hui est notre dernière journée ici ; demain, nous devons tout remballer et retourner vers le camp. »

« C’est pas vrai ? J’avais complètement oublié le camp… Wouaach… des maillots de bain…, » dit Heather.

« Des douches séparées…, » rappela Karen.

« Devoir être ‘convenablement’ habillée… ajouta Ginger. « Ça me pique juste à y penser. »

« J’ai une idée, » sortit Susan.

Toutes les filles la regardèrent ébahies. Jusqu’ici, Susan n’avait jamais émise une opinion.

« Pourquoi ne pas rester nu quand nous y retournerons ? »

Ginger eu un regard machiavélique. « Non… pas quand nous y retournerons… nous devrons le faire quand, selon la cédule, nous avons une baignade. Ça devrait être une baignade mixte, avec les gars… et nous ne disons RIEN à Lisa ou à Pete… Ils ont déjà tout fait pour nous ; si Hartwell découvre qu’ils étaient impliqués, il les congédierait si fort qu’ils ne trouveront plus jamais d’emplois, nulle part. »

Linda, organisatrice extraordinaire, prit tout en charge. « Karen, Heather… cet après-midi, j’imagine que Ginger et moi serons prises avec les batailles navales. Pourriez-vous dire à Thomas et à Henry d’en parler aux gars ; dites-leurs ce que nous avions décidés et faites leurs embarquer avec nous. J’en parlerai à Sam ; je suis certaine qu’elle sera d’accord. »
-0-0-
Après que la vaisselle du diner fut rangée, tout le groupe descendit vers la plage et les canots. Ils se sont entendus sur trois événements distincts ; deux ensembles de courses, un ensemble où Tom et Linda courseraient contre Luke et Ginger, une course avec les filles à la poupe et l’autre avec les gars, puis un deuxième ensemble avec Thomas et Karen contre Henry et Heather, encore avec une course chaque avec les filles et les gars à la poupe. La finale serait une dernière course entre l’équipe qui ait fait le meilleur temps de parmi les deux ensembles de courses précédentes.

Le deuxième événement serait une cours ‘sans pagaies’ entre Sam et Robert ; chacun se mettrait debout dans la poupe du canot et, à force de sautiller de haut en bas, ferait avancer les canots… le premier à passer la ligne d’arrivée serait le gagnant. Si les deux tombèrent à l’eau, ils devraient repartir de la ligne du départ, encore et encore, jusqu’à l’un touche la ligne d’arrivée, aucun forfait serait accepté.

Le dernier évènement serait une bataille royale entre les quatre équipes de Linda et Tom, Ginger et Luke, Karen et Thomas et Heather et Henry, sans aucune restriction. Le dernier équipe encore à flot (mais pas nécessairement à flot dans leur propre canot) serait le gagnant.

Lisa et Pete seraient les arbitres et Robert et Sam, chacun avec un des deux jeunes Ames à bord de leurs canots, agiraient comme équipes de sauvetage pour tous les courses à part de la leur.

Dans le premier set de courses en équipe, Linda à la poupe eue le meilleur temps, suivi de proche par Luke. Dans le deuxième set, Heather dépassa sa sœur. Lors de la course finale, Linda fit une faute technique et, avant qu’elle puisse se reprendre, Heather avait gagné.

Dans l’événement ‘sans pagaie’, à la surprise de tout le monde, tout fut décidé par une seule course. Les deux avaient parti avec force, Sam ayant, possiblement, un rythme plus calme et soutenue. Les deux furent pas mal à l’égalité tout le long de la course. Vers six mètres avant la ligne d’arrivée, Robert tenta de chercher un peu de vitesse supplémentaire et pompa plus fort, enfonçant plus le canot. La fin fut inévitable ; son canot a sombré et la course fut finie.

En terminant, dans l’événement ‘Couler la marine suisse’, ce fut toute une mêlée le temps que cela a duré mais, à l à fin, Tom et Linda furent les deux seuls à ne pas avoir sombré (quoiqu’ils se trouvent maintenant dans le canot d Karen et Thomas – ils avaient réussi à sauter vers celui-ci quand leur propre canot fut inondé. Karen et Thomas avaient perdu leur équilibre plus tôt et avaient tombé à l’eau, laissant flotter leur canot sans personne à bord.)

Le souper fut de la soupe aux pois en boite et des sandwichs au fromage.

Ce soir-là après que la vaisselle fut rangée mais avant le feu de camp, Luke et Ginger approchèrent Lisa, la main dans la main et lui demandèrent de lui parler en privé.

Après s’être éloignés des autres, ils hésitèrent, gênés. « Lisa, nous aimerons te demander une faveur. Bien… pendant cette sortie, nous avons découvert que nous aimons beaucoup être ensemble, Luke et moi, et… bien… nous parlions avec Linda et Tom et nous nous demandions… bien, si tu nous permettrais de dormir un à côté de l’autre dans la même tente cette nuit ? »

Lisa fut abasourdie. « Vous ne me demandez pas de vous laisser… ? »

« Oh, non ! J’ai beaucoup réfléchit au sujet de ce que tu m’as dit ce matin et j’ai décidé que je n’étais pas encore prête. Non… c’est que c’est tellement agréable, à être assis ensemble devant le feu… nous espérions pouvoir se tenir par la main cette nuit. Nous ne ferions rien de pas convenable. »

« Je ne peux décider de ça, seule. Laisse-moi en parler avec Pete et je vous reviens, d’accord ? »

Lisa se dirigea vers le foyer où Pete supervisa la construction du feu de camp de la soirée. « Pete… Ginger et Luke viennent de venir me voir… ils ‘ont demandé la permission de pouvoir dormir ensemble dans la même tente. »

« … »

« Non, je dis BIEN ‘dormir’. Ils m’ont juré de ne rien faire d’inapproprié. Après tout, Linda et Tom dorment déjà une à côté de l’autre dans ma tente et ils ont été très bons à ne pas dépasser ce qui est ‘convenable’. Qu’en penses-tu ? »

« Bien, j’ai eu Luke comme campeur depuis quelques années ; je l’ai toujours trouvé que c’était un jeune sérieux et plein de bon sens. Si j’ai à dire s’il a changé, je dirais que le fait que sa famille s’est convertie au naturisme récemment l’a rendu encore plus mature. C’est quoi ton impression de Ginger ? »

« Tu sais cette discussion entre filles nous avions eu ce matin… ? Elle me demanda à quel âge serait-il approprié pour une fille à penser à faire l’amour. Je lui ai dit de prendre son temps pour y penser avant de se décider et qu’il n’y avait pas de presse. Ce soir, elle me dit qu’elle ne se sentait pas encore prête et que tout ce qu’ils voulaient faire était de se tenir la main. Je la crois. »

« Dans ce cas, je dirais… laissons-les la chance. Si nous le faisions pas, ils pourraient d’y aller et de le faire quand même. Je proposerais que Robert et soit Thomas ou Henry prennent la petite tente ce soir et moi, je dormirai dans la grande tente pour garder un œil sur eux. Qu’en penses-tu ? »

« Ça me semble acceptable. J’irai le leur dire. »

Comme histoire, Pete raconta une histoire apeurante dans la tradition la plus pur des feux de camps au sujet d’Enrico Fermi, l’un des inventeurs de la bombe atomique, qui fut supposément mort d’empoisonnement par la radiation mais qui, ni mort ni vivant, aurait quitté les environs de Chicago pour se rendre de nouveau au New Jersey et qui aurait été vu aux alentours du Lac Diamant, il y a deux étés.
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Épisode 22 ; Le retour…


Comme d’habitude, le lendemain matin, Lisa fut de nouveau debout à l’aube. Tandis qu’elle mettait la bouilloire sur le feu, elle glissa et échappa la bouilloire avec une clameur effrayant. Peu après, elle vit Ginger et Luke sortir de l’autre tente. Elle sortit deux tasses supplémentaires, le sucre et le lait. Bientôt, ils se rendirent à l’abri de cuisine, la main dans la main.

« Bon matin. Ai-je vous réveillé quand j’ai échappé la bouilloire ? »

« Non, j’ai dû être réveillé pour au moins une demi-heure déjà… ce furent les oiseaux qui chantèrent qui m’ont réveillé. »

« As-tu bien dormi cette nuit ? »

« Oh, oui… ce fut merveilleux… Je me réveillais de temps en temps, je sentais la chaleur de son corps, j’écoutais le son de sa respiration, de son cœur qui battait et je savais que tout était bien. »

« Et toi, Luke ? »

« Je ne crois pas être encore réveillé ; je suis à faire ce rêve merveilleux à propos de Ginger… je n’arrive pas croire mon immense chance. »

« C’est peut-être le dragon de Lisa, » dit Ginger.

La bouilloire se mit à siffler, arrêtant le fil de la discussion. ‘Alors, que voulez-vous ce matin ? Du café ou du chocolat chaud ? »

« Café, s’il te plaît. »

« Du chocolat chaud pour moi, s’il te plaît. »

Pendant qu’ils remuèrent leurs cuillères dans leurs tasses, Lisa remarqua Linda et Tom sortir de la tente à leur tour. « Voici les autres amoureux… »

« Bon matin…, » dit-elle quand ils s’étaient approchés. « Café ou chocolat chaud ? »

« Chocolat… »

« Moi aussi, s’il te plaît. »

« Je voudrais en profiter pendant que nous ne sommes que nous cinq, » dit Lisa, « pour vous souligner quelque chose…Ce que nous avons vécu ici est spécial et je sais que vous n’avez rien fait pour abuser de ma confiance en vous mais, au sens de la loi, vous êtes encore mineurs. Après le déjeuner, nous devrons tout remballer et retourner vers le camp. Beaucoup de gens qui pensent bien faire pourraient tirer des conclusions erronées s’ils apprennent ce qui c’est passé ici et les conséquences seraient plus que désagréable pour nous tous. J’aimerais que vous gardiez ça en tête. »

« Nous le savons, Lisa, » dit Ginger. « Nous en parlions justement hier. Nous apprécions au plus haut point que vous nous avez toujours traités en adultes. Nous ne vous décevrons pas, c’est promis. »

« Merci également à vous pour ne pas avoir abusé de ma confiance en vous. Bon… que diriez-vous que nous partions le déjeuner ? Nous avons beaucoup à faire ce matin donc, le plus vite que nous nous mettons à l’œuvre, le plus vite que nous aurons fini… »

« D’accord… » dit Linda, « quoique j’aurais évité cette fin-ci si je l’aurais pu. »

« Même chose pour moi, » disent les autres.

Quand les autre campeurs aient réussit de sortir de leurs tentes, le déjeuner fut prêt et tout le monde mangea avec appétit même si l’ambiance générale fut assez sombre ; tout le monde le savait – ils retourneraient ce matin. Ils mangèrent lentement, voulant retarder l’inévitable.

En fin, le dernier bol de céréales fut gratté et la dernière tasse de chocolat fut vide et ils se mirent à l’ouvrage. La vaisselle et les ustensiles furent lavées et rangées une dernière fois, Lens tentes furent balayées, démontées et emballées, La literie, y inclut les sacs des filles, enfin secs furent ramassés et les cordes à linge défaites. Les restants de bouffe furent rangés soigneusement, prêts à être ramené. Les couvertes et les équipements que Jennifer avait déposés furent rangés dans les armoires pour être recueillis plus tard, également. Plusieurs seaux d’eau furent versés dans le foyer afin de s’assurer qu’aucun tison pernicieux ne puisse mettre le feu au sol riche en matières organiques.

Dix heures venu et tout fut descendu à la plage. Les canots furent remis à l’eau et l’équipement distribué parmi eux. Il fut impossible de retarder encore plus ; tout le groupe s’est recueillit autour des tables de pique-nique, ils prirent les vêtements qu’ils allaient porter pour le retour et avec le cœur lourd, ils se rhabillèrent pour la première fois depuis qu’ils avaient accosté trois jours plus tôt. Tandis que Lisa et les autres descendirent pour la dernière fois, Pete et Robert firent une dernière tournée d’inspection et allèrent les rejoindre.

Tous rampèrent dans leurs canots respectifs et partirent au large. Comme avec une entente tacite, tous les canots virèrent de bord afin que les campeurs puissent faire un dernier adieu à leur coin du paradis puis, suite au signal de Lisa, ils virent de bord encore une fois et se dirigèrent vers le camp.
-0-0-
Le retour au camp fut une déception ; quand ils accostèrent à la plage de débarquement, ils ont rapidement accumulé une trolée de curieux. Le groupe tirèrent les canots hors de l’eau, ils déchargèrent et commencèrent à transporter le matériel vers l’entrepôt de Cookie et leurs sacs à dos vers leurs cabanes. Il fut entendu que, si jamais on posa la question, qu’ils avaient décidé de prolonger leur sortie en allant chacun de leur côté à l’île et que ce ne fut que rendu là-bas qu’ils découvrirent que l’autre cabane ait eu la même idée.
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Épisode 23 ; La révolte


L’après-midi fut une période de déprime généralisée ; personne n’avait le gout de rien faire. Pete et Lisa étaient partis vers le bureau de Jennifer afin de lui donner un compte-rendu de la sortie et des activités. Les filles, sautant sur l’occasion, sont allés en bloc visiter la cabane des gars pour discuter en plus de détail la suggestion de Susan. Le babillard indiqua que les cabanes 6 et 7 furent cédulées pour une baignade mixte le lendemain matin alors il fut décidé, à la fin, que tous seraient au rendez-vous en maillot mais, qu’au signal, ils laisseraient tout tomber d’un coup et courraient vers l’eau. Toutefois, même l’idée de faire un pied de nez à Hartwell ne fut suffisante pour égayer les esprits.

Karen, surtout, semblait déprimée. Linda le remarquant, lui demanda ce qui n’allait pas.

« Bien, je me suis tellement amusée sur l’île… je me sentais faire partie du groupe. Quand nous étions ici, nous étions toujours seules dans notre coin ; j’aurais tellement aimé vous rejoindre à votre table mais il n’y a de la place que pour huit. »

Susan se redressa. « Puis-je dire quelque chose ? J’aimerais vous dire que j’ai toujours apprécié la façon que vous nous aviez toujours fait sentir bienvenu, Jake et moi ; vous nous avez jamais méprisé ni ridiculisé puisque nous étions plus jeunes que vous. Mais je sais que je suis plus jeune et que vous aimeriez être ensemble. Si tu veux ma place, Karen, je pourrais aller rejoindre Jake à sa table… ça me ferai plaisir. »

« Oh… tu ferais ça ? Merci, merci beaucoup…, » et elle se leva et donna Susan un gros sert-fort.

« Et toi, Heather… ? demanda Thomas. « Aimerais-tu te joindre à la table aussi ? Je pourrais toujours rejoindre Henry et ses amis… »

Heather regarda Karen, gênée. « Merci pour ton offre, Thomas, et je ne voudrais aucunement vous offenser tous mais… je pense que je préférerai rejoindre Henry à sa table. » Elle sourit. « Comme ça, tu pourras rester avec Karen. … Mais je participerai quand même à la manif demain. Ça, ça n’a pas changé. »

Thomas lui remercia avec un sourire ; lui, aussi, fut gêné.
-0-0-
Au déjeuner, le lendemain, Robert demanda à la ronde ;

« Sommes nous encore déterminé pour la baignade à poil, ce matin ? Je viens de passer par le bureau… Hartwell est de retour. »

«Karen répondit. « Plus que jamais ! Heather me dit qu’elle l’annoncerait à sa table et Susan m’a dit que Jake et elle avaient parti la rumeur parmi les plus jeunes qu’il y aurait un événement choc ce matin. Si j’aurais à deviner, je dirais que vers neuf heures, presque tout le camp se tiendrait ‘par hasard’ près de la plage pour voir ce qui ce passera. »

« Merveilleux ! J’ai hâte. »

Le déjeuner fini, ce fut l’heure de la douche pour les filles. À l’intérieur du bloc, toutes les filles en discutèrent fébrilement…
« Tu vas vraiment le faire ? » demanda Jessie
« Vraiment… complètement à poil ? répéta Jill
« Ça ne te dérange pas à montrer tes boules et ta chatte ? demanda Toni, incrédule.
« J’embarque ! J’ai voulu faire ça depuis l’ouverture, » dit Alice. « Toi, Francine ? »
« Mais les queues de gars, on va les voir… ? » s’énervait Helen.
« Je n’oserais pas… je mourrais…, » dit Betty.
« On va avoir du FUN ! cria Lucy
« Je veux voir ÇA ! murmura Jaki, émerveillée.

Vers neuf heures trente, les gars de la cabane 6 et les filles de la cabane 7 sortirent et se dirigèrent doucement et tranquillement vers la plage, faisant semblant d’ignorer la fébrilité et l’excitation générale. Derrière eux, presque tout le campement, avec la possible exception de l’équipe attitré à la vaisselle de la salle à dîner, suivait à une distance raisonnable.

À la plage, les moniteurs maîtres-nageurs sentirent la fébrilité ambiante sans pouvoir mettre le doigt sur la source de leur inquiétude et furent particulièrement attentifs. Pete et Lisa sentaient également la fébrilité mais, devinant que ce furent leurs cabanes qui en étaient l’origine, furent beaucoup plus relax. Enfin, Robert, qui fut désigné comme ‘démarreur officiel’ donna le signal et, dans un seul geste rapide, tous les campeurs des cabanes 6 et 7 avaient ôté leurs maillots et couru vers l’eau aux acclamations des autres campeurs. Dès qu’ils avaient plongé dans l’eau, au moins deux douzaines d’autres campeurs ; des garçons, des filles, des ados, des pré-ados et des jeunes, ôtèrent également leurs shorts et leurs hauts et sautèrent dans la mêlée.

Tout le monde criait, tout le monde riait, tout le monde sautait, éclaboussait, plongeait… tandis que ceux qui étaient encore sur la terre ferme, ceux qui n’avaient pas osé participer acclamèrent, encouragèrent ceux qui étaient dans l’eau. Les maîtres-nageurs se regardèrent, complètement dépassés, incapables d’agir. Pete et Lisa se roulaient en boule, tellement ils rirent.

Robert, après avoir donné le signal, c’est retiré de la foule et nagea jusqu’à la plateforme. Bientôt, il fut joint par une très belle blonde de peut-être quatorze, quinze ans.

Ça te dérangeras-tu si je grimpe à bord ? »

« Pas du tout, viens. »

« Je t’ai vu donner le signal… est-ce que c’est toi qui a tout organisé ça ? Mon nom est Alice… Alice Petersen. »

« Bonjour. Moi, je m’appelle Robert Fairbanks. Non… en fait, celle qui a eu l’idée est la fille de huit ans dans la cabane 7. »

« Tu me niaises… ? Et vous avez tous embarqué… ?

« Bien… les campeur des cabanes 6 et 7 sont un groupe avec des liens étroits ; nous nous tenons ensemble. »

« Ça te dérangerait si je te demande quelque chose d’indiscret… ? » demanda Alice. « Pourquoi… ? »

« Pourquoi m’être embarqué dans cette manif de baignade a poil, tu veux dire ? » Alice acquiesça.

« Parce que une colonie de vacances est sensé être pour la liberté, le plaisir de jouer… Avec les règlements de Hartwell, c’était aussi plate que l’école. Et toi… ? Je te regarde… c’est certainement la première fois t’es toute nue… pourquoi t’es-tu déshabillée ? »

« Je ne sais pas… quand j’en avais entendu parler ce matin, je savais que je devais participer… je suis tannée des barrières, j’imagine. »
-0-0-
Dans le bureau, la secrétaire de Robert Hartwell est rentrée en courant.

Ils font QUOI !, » cria Hartwell.

Il sauta sur ses pieds pour courir vers la plage. Tout à coup, il arrêta sec avec une grimace de douleur, plia le bras vaguement vers sa poitrine et tomba lourdement par terre.
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Épisode 24 ; Crise cardiaque


La nouvelle s’est propagée comme un feu de paille…

Linda, suivies de très proche par Samantha et Karen, courut vers la cabane des gars et rentra sans même penser à cogner.

« Avez-vous entendu… ? Hartwell à fat une crise cardiaque ! »

Robert fut étendu sur tout son long, nu, sur son lit et les autres furent à des degrés d’habillement divers car ils se préparaient à aller dîner. Robert rit. « Je ne suis pas surpris. Quand nous lui avions démontré ce que nous pensions de ses règlements à la con et que, en plus, les autres campeurs se joint à nous à la baignade, il a dû sauter une coche. »

« Vous ne comprenez pas… il a vraiment eu une crise cardiaque. Jennifer a réussit à le ramener avec un massage cardiaque… l’infirmière est avec lui en ce moment en attendant que l’ambulance arrive. »

« T’es pas sérieuse… ! »

Ils sortirent tous en trombe et se sont recueillit, tout un nombre grandissant d’autres campeurs, autour du bureau administratif. Alice, la fille de la cabane 10 qui est venue rejoindre Robert sur la plateforme ce matin-là c’est faufilé jusqu’à lui.

« Hé, Rob… pas que ça me dérange mais, vue les circonstances, tu ne pense pas que ce serait bien d’au moins enfiler une paire de shorts ? »

Robert pencha la tête pour se regarder. « Oh ! Ouais… peut-être…, » et commença à se faufiler à travers la foule. Alice le suivit.

« Que penses-tu qu’il va arriver maintenant ? » demanda-t-elle pendant qu’ils retournèrent ensemble vers la cabane 6.

« Je ne sais pas… J’imagine que Jennifer continuera comme patronne jusqu’à temps que le bureau-chef nous envoie quelqu’un d’autre. » Entretemps, ils arrivèrent à la cabane 6. Alice suivit Robert vers l’intérieur.

« Wow… votre cabane est beaucoup plus propre que la nôtre. Les filles dans la mienne laissent tout traîner. »

« Bien, la plupart des gars dans cette cabane sont des naturistes et si il y a une chose que j’ai appris par rapport aux naturistes, c’est qu’ils respectent les besoins des autres. Les filles de la 7 sont pareilles. »

« Comment le sais-tu ? »

« Parce que nous faisons tous partie du même gang… » Robert indique vaguement un des lits. « La sœur de Luke, Susan, et la sœur de Thomas, Ginger sont tous les deux dans la 7 et la blonde de Tom, Linda, est celle qui ait organisé notre sortie sur l’île des baigneurs à poil. »

« Wow… j’aimerais pouvoir déménager vers la 7. »

Pendant qu’ils parlèrent ainsi, Robert s’était accroupi devant son coffre, sortit une paire de shorts et les enfila. Ils venaient juste de ressortir de la cabane quand ils entendirent la sirène de l’ambulance partir et s’éloigner. Au moment de ne plus pouvoir l’entendre, la cloche à vache sonna pour appeler tous les campeurs vers la salle à dîner.

Depuis la sortie, l’allocation des sièges à la table du groupe avait changé quelque peu… Susan s’est jointe à la table de Jake afin de laisser la place à Karen tandis que Heather ait intégré la table de Henry, qui s’était trouvé quelques autres jeunes qui aimèrent jouer à ‘Robinson Crusoé. Quand Robert arriva à la table, suivi par Alice, il s’est emparé sans façon d’une chaise et d’une assiette de la table voisine et l’ajouta à leur propre table.

« Tout le monde… voici Alice ; elle aimerait s’intégrer au groupe. Alice… ceci est Linda, Tom, Samantha, Luke, Ginger, Karen et Thomas. »

Pendant que tous se saluèrent, Jennifer s’est mise debout à la table de la direction et Pete lâcha un coup de sifflet strident pour attirer l’attention.

« Messieurs, mes demoiselles, je présume que, rendu là, tout le monde sait que M. Hartwell, notre directeur, a eu une crise cardiaque. Il est bien mais, évidemment, il sera absent pour le reste de la saison. Je suis confiante que vous êtes tous avec moi à lui souhaiter un prompt rétablissement. Entretemps, j’aimerais vous annoncer que j’ai contacté le bureau-chef et que, pour le moment, du moins, ce fut entendu que moi, je continuerai comme directeur... »

Avec un cri sauvage, Samantha avait sauté sur sa chaise et, sous les regards médusés de chacun dans la salle, arracha son tee-shirt et poussa ses shorts à ses chevilles. Elle ne porta rien en dessous. Se penchant pour les ramasser ensemble, elle les envoya vers l’autre côté de la salle. Entendant tous les applaudissements et les acclamations, Karen et Heather se mirent debout et se dévêtirent également.

Pendant que d’autres campeurs se levèrent à leur tour, le sifflet de Pete retentit de nouveau. Un immense sourire éclairât le visage de Jennifer.

« Calmez-vous, s’il vous plaît… Quoique que j’apprécie cette démonstration spontanée de support et d’encouragement, j’aimerais vous mentionner une chose, cependant. Je n’ai aucune réticence à exprimer sur comment, ou comment peu vous choisissez de vous vêtir. Ceci dit, pas tout le monde ici est aussi… enthousiaste, disons… que Samantha, là-bas. Il y a un temps et un endroit pour tout. Je vous permettrai de vous déplacer entre vos cabanes et les douches nus si cela vous chante et, dorénavant, la plage est à maillots facultatifs mais, ailleurs, y inclut cette salle, je vous demanderai de porter des shorts, au minimum… si vous préfériez d’être torse nu, ça me va. Le mot-clé ici est ‘respect’, messieurs, mes demoiselles… respectez vous-mêmes et respectez les autres autour de vous. Même si vous, vous êtes à-l’aise dans votre peau, pas tout le monde ici partage votre opinion sur la mode. Gardez en tête les limites de vos voisins.

« Que faites vous de cette cédule de douche ridicule ? » demanda quelqu’un dans la salle.

« Que voulez-vous dire ? Et à qui a parlé, d’ailleurs ? »

Un gars de la cabane 2 se leva. « Cet arrangement où les filles prennent leurs douches le matin et les gars, après le souper… Je dois me doucher plus souvent ; j’ai une défaillance glandulaire… les autres dans ma cabane se plaignent. » Il y a eu un roulement de rires généralisés dans la salle.

« SILENCE ! C’est justement de ça que je suis en train de parler… ce n’est pas la faute de Carl qu’il sente la transpiration après s’être appliqué physiquement ; j’en connais plusieurs avec des conditions similaires. Ayez un peu de respect pour la diversité humaine. Pour te répondre, Carl… et ceci va pour tout le monde ; si vous avez besoin d’une douche, allez-y, qu’importe l’heure. Ça te vas-tu ? »

« Oui, Madame… merci. »
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Épisode 25 ; Journée des parents


Ce fut la politique de la colonie d’accepter les campeurs par blocs de deux semaines. Quelques enfants furent là seulement pour deux semaines, d’autres pour un mois, ou pour la saison en entier. La journée de rotation était le dimanche et cette même journée fut également la Journée des Parents ; où les parents puissent visiter les jeuner qui furent inscrit pour des périodes plus longues. Ceci fut surtout apprécié par les plus jeunes qui souffraient occasionnellement d’un manque de repères familiaux.

Il était le sixième dimanche de la saison et tout s’était stabilisé depuis la crise de Hartwell, une semaine et demie auparavant. Les campeurs saisonniers furent le plus conscients de l’ambiance plus décontractée. Aucun campeur ne démontra le moindre inconfort à partager la douche avec quelqu’un du sexe opposé et, s’il arriva qu’un gars se tienne face à un urinoir quand une fille rentra au bloc sanitaire, le plus souvent, la fille poussa le gars dans le dos pour taquiner.

Tous respectèrent le code vestimentaire de Jennifer ; tous portèrent des shorts et la majorité des adolescentes portèrent encore des hauts quoiqu’il y en avait quelques unes, même parmi les monitrices, qui se promenèrent torse nu. La plage et les pistes entres les cabanes et celle-ci fut généralement nue ; ceux et celles qui portèrent encore un maillot furent rarissime et les pistes entre les cabanes, et les blocs sanitaires et les douches, également. Même Jennifer, quand elle décida de se rendre à la plage pour se baigner, le fit en tenue de peau et la plupart des moniteurs suivirent son exemple.

La veille au dîner, Jennifer avait tenu une assemblée générale pour rappeler à tout le monde qu’aujourd’hui fut journée des parents et qu’elle s’attendait que tous portèrent, au minimum, des shorts et que la plage fut hors limites ce jour-là puisqu’il n’y aurait pas de maîtres-nageurs de disponible.

Le groupe de l’île des baigneurs à poil, qui inclue dorénavant Alice, s’était décidé de s’installer à l’écart sur la plage où Jennifer avait pris Linda et Tom en flagrant délit, jadis, et de se bronzer en tenue de peau ce jour-là puis-qu’aucun d’eux ne s’attendait à avoir de la visite. Quand Robert eu approché Jennifer suite à la crise de Hartwell, expliquant que le groupe fut prêt à accéder à ses règlements mais désiraient avoir un endroit où ils puissent se recueillir ensemble et nu, elle avait hésité puis à fini par céder. Ce fut maintenant accepté par tous que cette partie de la plage fut le domaine exclusif du groupe de l’île des baigneurs à poil et de leurs ‘invités’.

Ils furent à s’étendre au soleil et parlèrent vaguement de l’école ; ils étaient à discuter des avantages et des désavantages de l’école en classe versus la formation à la maison des jumelles, quand une voix étrangère dit…

« On m’a dit que je vous trouverai ici. »

Karen, étonnée, regarda vers l’étranger et, avec un cri, sauta debout et dans les bras de celui-ci. Heather la suivit de proche en criant « Père… »

Elles lui donnèrent l’accolade, tout-à-fait inconscientes de leur nudité et leur père retourna l’accolade avec autant de ferveur. Après un temps, ils se détachèrent et Karen fit les introductions.

« Père… voici nos amis ; Robert, Alice, Linda, Tom, Ginger, Luke, Susan et Jake. Et voici…’ajouta-t-elle gênée, « Thomas et Henry. Les gars… ceci est notre père. »

M. Douglas nota que quand ils se levèrent lors de la présentation, aucun ne semblait le moindrement gêné ni fit quelque geste qu’il soit pour se cacher, même les deux garçons qu’il devina être les chums de ses filles.

Robert agit en porte-parole pour le groupe. « C’est un plaisir de vous rencontrer, Monsieur. »

« Pour moi, également. Je ne savais pas que ce camp fut à vêtements facultatifs. »

Robert toussa. « Il ne l’était pas… Disons que nous l’avions imposé. J’espère que cela ne vous mets pas mal-à-l’aise. »

« Pas du tout ; pas quand mes filles semblent être si épanouies. »

« Euh… Je crois que nous sommes mieux d’y aller… Je suis certain que vous aurez beaucoup à vous raconter et ce sera plus aisé si nous ne sommes pas là pour écouter. Karen, Heather, nous serons à la 6 si vous voulez nous rejoindre plus tard. Ce fut un plaisir, Monsieur. »
-0-0-
Ce fut plus qu’une heure plus tard quand ils entendirent la voix de Heather dehors.

« Voici la cabane 6, la cabane des gars… la nôtre est la 7, juste là mais, pour la plupart, nous nous tenons ici. »

Robert les accueillit à la porte. « Bienvenu chez nous, Monsieur… »

M. Douglas examina rapidement les lieux ; l’endroit fut propre ; d’une propreté toute naturelle qui laissa l’impression que ce ne fut pas qu’occasionnelle – il n’y avait de linge à la traîne sous les lits ou dans les coins et les lits furent bien faits. Tous sauf Sam avaient enfilés des shorts, les filles ayant choisis de rester torse nu. Jake et Susan avaient quitté pour rejoindre des copains de leur âge mais Alice avait resté et fut assise sur le lit de Robert.

« Aimeriez une chaise, Monsieur, ou quelque chose à boire ? Je peux vous offrir de l’eau ou l’un de nous peut courir vers la salle à diner vous chercher un jus si vous le désirez… »

« De l’eau sera parfait, merci. Il y a quelque chose que je voulais vous demander… mes filles m’ont raconté comment vous les aviez piégées pour être nues sur cette île. J’aimerais entendre de vous ce que vous a motivé de faire une chose pareille. Je ne suis pas en colère ; je ne veux que comprendre. »

« Bien, Monsieur… ça, ça serait de ma faute à moi, » dit Linda. « Quand Karen et Heather sont arrivées la première journée, la première chose qu’elles aient faites fut de changer leurs lits qui étaient tout-à-fait propres ; je me suis sentie insultée. Plutôt de rester en colère, j’ai tenté de comprendre leur geste… et je me suis attristée quand elles nous décrièrent leur grande maison aride. J’ai deviné qu’elles se sentaient seules et je me suis décidé de devenir leur amie malgré elles. La première barrière que je devais franchir fut de passer outre leurs défenses. Ce fut Robert qui a pensé à l’île… À la fin, même Jennifer fut impliquée dans le complot. »

« Jennifer… ? »

« Oui… elle est maintenant la directrice du camp ; elle ne l’était pas à ce moment-là.

Le soir venu, M. Douglas a eu un long entretient avec Jennifer.
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Épisode 26 ; « Dois-je appeler mon avocat ? »

« M. Douglas, c’est un plaisir vous rencontrer, » dit Jennifer et l’accueillant dans son bureau.

« J’espère ne pas prendre beaucoup de votre temps, » dit Douglas, « et appelez-moi Hunter. J’aimerais garder ceci au niveau informel. »

« Ce n’est pas du tout un problème, Hunter. Je garde toujours du temps de libre pour rencontrer les parents de mes enfants. »

« Bon… J’ai vu mes filles cet après-midi. Je n’ai pu que remarquer qu’elles et que plusieurs de leurs amis furent nus. »

« Oui… plusieurs de mes jeunes se sont épris du sentiment de liberté que donne le naturisme, » affirma Jennifer. « Est-ce un problème pour vous ? Je peux vous assurer qu’il n’y a eu aucun comportement inapproprié. »

« Je vous crois. Mes filles viennent ici depuis quelques années maintenant et jusqu’ici, elles ne… »

« M. Douglas, devrais-je avoir un avocat à mes côtés ? » interrompit Jennifer.

« Non, non… je vous crois sur parole. J’allais dire que mes filles n’ont jamais été aussi heureuses comme je les ai vues cet après-midi. On m’informe que l’une de leurs nouvelles amies ne fut pas étrangère à ce changement par rapport à leur état habituel, » dit Hunter.

« Hunter, je dois vous avouer que moi, aussi, je suis naturiste, » dit Jennifer. « Je ne vois aucun mal dans la nudité en commun, ni même entre jeunes sous bonne supervision. Cela aide à briser la glace et les barrières que le gens soulèvent d’instinct pour se protéger. La nudité en commun rend illusoire toutes les distinctions de la société. Par le passé, vos filles utilisèrent votre richesse et votre position pour ce maintenir à l’écart des autres Cette année, ce ne fut pas le cas. »

« Je dois admettre qu’elles me semblaient beaucoup plus extraverties. »

« Ça mérite une bonne réflexion, n’est-ce pas ? commenta Jennifer. « Y a-t-il d’autre chose que je puisse faire pour vous ? »

« Je me demandais si ce serait votre intention de continuer cette politique de… comment dirais-je… cette nudité aléatoire ? »

« Je me dois d’être honnête avec vous, » admit Jennifer. « Toute cette année en fut une de coïncidence après coïncidence. En premier, la colonie de vacances de filles fut brûlée en entier, nous obligeant de partager l’emplacement de la colonie des garçons, puis vos filles furent mises en contact avec Linda qui, elle, ait démontré la maturité exceptionnelle de voir la solitude de vos filles sous leur armure hautaine, puis la crise cardiaque de M. Hartwell. M. Hartwell était contre toute forme de nudité, ni même toute forme d’activités mixtes sauf des plus banales. Je ne sais pas ce qui arrivera dans le futur ; ce camp, ainsi que celui des filles, appartiennent à une fondation dont M. Hartwell est propriétaire majoritaire. »

« Vraiment ? Il me faudra peut-être que je m’y penche dessus. J’ai un certain talent pour faire bouger les choses. »

« Je vois, » dit Jennifer. « Avant de ‘faire bouger les choses’ comme vous le dites, puis-je vous suggérer de faire quelque chose vous-même ? »

« Et ce serait… ? »

« Vous devriez adopter le naturisme, vous également, » affirma Jennifer, « du moins, quand vous êtes avec vos filles. Et vous devriez passer plus de temps à la maison avec elles… »

Douglas se sentit devenir en colère. « Je ne crois pas que vous êtes qualifiée pour… »

Jennifer l’interrompit. « Durant toute leur vie, les seules personnes que Karen et Heather avaient étaient qu’elles-mêmes. Vous avez tenté de compenser pour la perte de leur mère en voulant acheter le monde. Essayez autant que vous le pouvez, les choses matérielles ne remplaceront jamais le temps perdu ou votre simple présence dans le cœur d’un enfant. »

Hunter allait dire quelque chose puis se révisa… il se leva et se dirigea vers la porte. « Merci, Jennifer, pour votre temps… et pour vos conseils. Je dois réfléchir. » Et il fut parti.

La tête lui tourna. Il avait l’habitude de tout avoir comme il le voulait. Il ne fut pas habitué à se faire dire qu’il avait tort. Étourdi, il se dirigea de nouveau vers la cabane des garçons pour demander où il pourrait retrouver ses filles. De par la porte ouverte, il vit que tous étaient encore là sauf qu’entretemps ils avaient retiré leurs shorts.

« Oh, je suis désolé, » dit-il.

Seule Ginger devina qu’il s’excusa parce qu’il croyait interrompre quelque chose d’intime entre eux.
« Euh… Karen, Heather, puis-je vous parler ? »

« Eh, les gars, » dit Linda, « ça doit faire plus qu’une heure que les parents doivent être partis. Que diriez-vous que nous allions nous baigner ? »

Le groupe entendit le message et suivit Linda, laissant Karen et Heather avec leur père.

« Qui a-t-il, Père ? » demanda Heather.


« Écoutez, je voulais vous dire… c’est-à-dire… votre mère fut l’une des personnes les plus merveilleuses que je n’ai jamais rencontrée. Quand je l’ai vue pour la première fois, mon monde a chaviré. Je savais qu’elle serait une mère parfaite et qu’elle élèverait des enfants merveilleux. Mais mon monde, notre monde, a chaviré de nouveau quand elle fut prise. »

« J’ai toujours été bon en affaires, même avant de rencontrer votre mère… j’étais millionnaire. Mais les interactions personnelles me font défaut ; j’ai tenté être le meilleur père que je puisse être – de faire tellement d’argent que je puisse nous sortir de n’importe quel contretemps. »

« Je réalise que j’ai échoué… » Il hésita.

Ils furent assis en silence pour quelques instants, à se tenir les mains. Hunter se retenait de pleurer.

Heather demanda « Aimerais-tu te promener, Papa ? »

Hunter acquiesça et ils sortirent de la cabane. Il prit les mains de ses filles dans les siennes et ils prirent ainsi la piste à travers le boisé. Personne ne dit un mot pendant qu’ils marchèrent et se rendirent à la clairière et leur plage personnelle. Les autres membres du groupe y étaient déjà, à se baigner.

« Allons les rejoindre, » proposa Heather.

Hunter hésita.

« Ne t’inquiètes pas, Papa, » dit Karen. « Personne ici ne s’en soucie que tu sois nu. Nous le sommes tous. »

Hunter comprit que son choix serait d’une importance primordiale, et pour ses filles et pour leur lien familial. Il prit un grand respire, se redressa et se dévêtit.

« Le dernier à l’eau est une poule mouillé, » cria Heather tandis qu’elles prirent chacun une de ses mains. Ils marchèrent ainsi vers l’eau mais les filles accéléraient le rythme et après le cinquième pas, elles couraient, traînant leur père derrière elles. Rendus dans l’eau jusqu’aux cuisses, elles lâchèrent prise et les trois plongèrent la tête en premier dans le lac.
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Épisode 27 ; Bâtir des ponts


Ils remontèrent à la surface presque en même temps. Les filles rirent mais Hunter reprit son souffle bruyamment à cause de l’eau froide du lac avant de, lui aussi, à se mettre à rire comme un enfant de huit ans. Les trois se mirent à chamailler ensemble comme des loutres, à nager et à plonger dans un complexe ballet en trois dimensions sans aucune gêne ni soucis d’intimité personnelle.

Après dix, quinze minutes, ils commencèrent à se fatiguer et sortirent de l’eau. Entretemps, la cloche à vache avait sonné et les autres avaient quitté la plage pour se rhabiller et aller souper, les laissant seuls. Ce fut le coucher du soleil et ils étaient assis, l’un contre l’autre, peau à peau, à regarder le soleil se cacher derrière les montagnes à l’autre extrémité du lac.

« Je suis vraiment désolé de ne pas être là à vous regarder grandir. Je vous regarde et je vois deux jeunes femmes que je connais à peine. J’ai voulu m’occuper de vous au mieux de mes capacités et je suis parti sur une mauvaise piste. »

« Papa, comment c’était-il avec Grand-père… je veux dire, quand tu étais petit ? »

« Quand j’étais jeune, je ne le voyais jamais. Quand j’ai eu mes quinze ans, il commença à me traîner avec lui ; je le suivais partout où il avait des affaires, en Asie, en Afrique, dans le Moyen-Orient. Je détestais et je me suis promis que je ne vous ferais pas subir ce que j’ai enduré avec lui. »

« Ce que tu as fait n’était guère mieux… c’est vrai que tu nous as pas traîné partout mais, au moins, tu étais avec ton père. Nous, nous n’avions eu que des domestiques. »

« Je voulais m’assurer que vous ne manqueriez jamais de rien… »

« P’pa, aucun des jeunes ici ou les familles que nous avons rencontrées n’ont même un partie de l’argent que nous avons, » dit Heather.

« Par contre, ils ont des parents, des familles qui les aiment et des amis. » ajouta Karen.

« Nous, nous avons eu des domestiques et des professeurs particuliers, » continua Heather. « Ils étaient corrects avec nous mai nous avions toujours sentis que ce fut un travail, comme celui du jardinier. »

« Tout que l’argent peut donner, c’est la possibilité d’acheter des draps en soie et pour être franche, des draps en soie, c’est froid… »

« Ouais, » surenchérit Heather, « c’est tellement plus agréable de se coller à son chum, tous deux nus devant un feu sans rien qu’une couverte à se partager à deux et des amis avec qui on peut parler. »

« Ce que nous voulions… non, ce dont nous avions besoin, sont des parents et un chez nous, » expliqua Karen.

« C’est ça… et nous l’avons trouvé ici… du moins, la partie ‘chez nous’, » confirma Heather.

« Nous savons que tu nous aimes et que t’es un bonne personne ; c’est juste que nous aimerions t’avoir avec nous, » termina Karen.

« Très bien, mes amours… je vais penser à tout ça. Il reste encore deux semaines au camp et moi, bien, je devrai réorganiser des choses si je suis à rester plus souvent à la maison. J’ai déjà raté dix ans dans la vie de mes filles ; je ne voudrais pas rater encore dix ans parce que j’ai précipité les choses. »

« Entretemps, j’ai faim ; est-ce que je vous amène manger quelque part ? »

« J’ai une meilleur idée…, » dit Heather avec un sourire malin. « Allons voir s’il y reste de la bouffe à la salle à dîner… Nous pourrions faire un raid de frigo ‘tel quel’. »

« Très bien…, » dit Douglas et se pencha pour ses vêtements.

« Tu ne m’as pas écouté, Papa… j’ai dit ‘tel quel’. »

« Tu veux dire… tout nu ? »

« Bien… ouais ! Pourquoi pas ? Tu n’as jamais fait quelque chose de pas correct quand t’étais jeune ? »

« … »

Karen ramassa les vêtements de son père et courut en avant vers la cabane 6 tandis que Heather et on père suivirent à un rythme plus tranquille. Déposant le linge sur le lit de Robert, elle annonça « Les gars…nous organisons un commando pour attaquer les frigos de Cookie – tout nu. Qui vient avec moi ? »

Donc, au moment que Heather et son père franchirent la porte, tout le groupe fut en haleine pour le raid. Ils procédèrent selon les meilleures techniques des marines attaquant un point fort ennemi. Une fois à l’intérieur, une partie du groupe sortirent la vaisselle et les ustensiles, une autre partie envahit la cuisine ; deux sortirent du frigo tout le poulet froid qui resta, un autre trouva un grand seau de salade de patates que Cookie avait caché pour Hartwell et ses amis et un quatrième découvrit quatre litres de limonade maison. Tous s’amusèrent comme des fous et discutèrent de leurs parties de ‘Capture du Drapeau’ sur l’île quand, tout à coup, tous les lumières de la salle à dîner furent ouvert d’un coup et là, dans le cadre de la porte ouverte, fut Lisa !

« QUE faites-vous ici ? cria-t-elle.

Heather souleva la tête, aussi calme que si rien ne se passa et dit « Oh, salut, Lisa… viens. Nous sommes à initier mon père au club de l’île des baigneurs à poil. »

« … Ton… père… ? »

« Ouais… mets-toi debout, P’pa, et dis bonjour. »

Étonné, Douglas se leva, nu et gêné, et salua Lisa avec une cuisse de poulet dans les mains.

« Ah bon ! Dans ce cas… faites-moi une place…, » et Lisa, se déshabillant en route, vint rejoindre son groupe de malfaiteurs préféré. « Passez-moi une cuisse, quelqu’un… et est-ce qu’il y a encore de la limonade ? »
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Épisode 28 ; Goulag


Le lendemain matin, les choses se sont calmées quelque peu. La nouvelle meute de campeurs s’adapta comme des poissons dans l’eau à la mode vestimentaire aléatoire. Plusieurs trouvèrent que même l’exigence de Jennifer pour le port de shorts fut trop contraignante. Ce fut encore une belle journée ensoleillée et tous ceux qui n’avaient pas quelque chose de spécifique au programme furent à la plage. Même Jennifer, après avoir accueillit les nouveaux campeurs, c’est rendue à la plage qu’avec une serviette à la main.

Elle venait tout juste de déposer sa serviette et était au point d’aller à l’eau quand elle entendit une commotion derrière elle ; Robert Hartwell, en habit trois-pièces beaucoup trop chaud pour ce temps-ci de l’année, suivit par un homme et une femme, également habillés en costume d’affaires. Le visage de Hartwell fut blanc comme un drap.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? » cria-t-il, la sueur lui coulant le long du visage. « C’est scandaleux ! Des campeurs et des moniteurs se pavanant tout nus ! C’est dégouttant ! C’est immoral ! »

Les campeurs regardèrent la scène, bouche bée… Les gens habillés étaient vraiment en train de sauter une coche.

Jennifer se redressa. « Puis-je vous aider avec quelque chose, M. Hartwell ? » demanda-t-elle.

« Vous êtes toute nue ! » cria la femme derrière Hartwell. Les sons joyeux d’enfants qui s’amusèrent se sont dissipés à mesure que des yeux étonnés continuèrent à regarder la confrontation.

« M. Hartwell, Mme Baker, M. Small, » dit Jennifer calmement, « Les campeurs et moi sommes à jouir de la plage dans les costumes que dieu nous a fournit, Je ne vois rien ‘d’immoral’. »

Hartwell avança et frappa Jennifer à la figure. « Allez ! Vous êtes congédiée ! »

Il n’y avait aucun bruit, à peine le son de quelques feuilles qui ruisselaient au vent et des vaguelettes qui se brisèrent contre la plage. Sans dire un mot, Jennifer abandonna se serviette et retourna vers sa cabane, la tête haute et le dos droit.

Hartwell n’avait pas fini avec ses peines. Pas un campeur ne fit le geste de se rhabiller. Ils avaient pris l’habitude de se rendre à la plage en tenue de peau car ça ne servait à rien d’enfiler quelque chose que pour les deux ou trois cent mètres entre la cabane et la plage.

« Qu’attendez-vous… la trompette de Gabriel ? » cria Hartwell.

Personne ne bougea ; tous le regardèrent, bouche bée.

« J’AI DIT…ALLEZ-VOUS EN ET RHABILLEZ-VOUS ! » cria-t-il encore plus fort, tout en poussant quelques campeurs vers les cabanes.

Certains des campeurs les plus jeunes commencèrent à bouger, d’autres encore restèrent sur place. Le visage de Hartwell fut maintenant la couleur d’un homard bouilli ; la sueur coula à flots. « ALLEZ-VOUS RHABILLER, MA GANG DE PERVERS… ! »

Ce dernier flot d’invectives fut coupé court tandis qu’il s’écroula au sol. Les deux autres membres du conseil se regardèrent, impuissants. « M. Hartwell a tombé dans les pommes. » cria Linda qui fut sur la plage.

Lisa s’est approché de lui en courant et le roula sur le côté. « Il ne respire plus. Et je n’arrive pas à trouver un pouls ! »

De sa cabane, Jennifer avait entendu les cris de Linda et Lisa et est revenu en courant. Elle ne pu que confirmer le diagnostic de Lisa. « Vous ! » pointant Small du doigt, « appelez le 9-1-1. Moi, je commencerai le massage cardiaque et toi, Lisa, fais le bouche-à-bouche-! »

Un instant plus tard, Pete fut sortit de l’eau et arriva à côté des deux femmes.

« Peter, je crois que M. Hartwell a encore fait une crise cardiaque, » dit Jennifer. « Va chercher le défibrillateur ; nous venons d’entreprendre le massage cardiaque et la bouche-à-bouche il y a à peine une minute. »

Quand l’ambulance fut arrivée, ils avaient administré le défibrillateur et, par miracle, avaient ressuscité Hartwell. Il ne parlait pas mais ses yeux firent ouverts et répondirent aux stimuli. Les deux autres membres du conseil avaient finalement repris leurs esprits et avaient envoyé les campeurs vers leurs cabanes. Jennifer avait disparu.
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Épisode 29 ; « Papa… au secours »


Ce soir-là, après le couvre-feu, les filles de la cabane 7 continuèrent à discuter du désastre. Finalement, Heather n’en pouvait plus. D’un geste abrupte, elle arracha ses couvertes et sautait par terre.

« Ce n’est pas juste… Je vais aller appeler Papa… »

S’assurant d’être ‘proprement habillée’ en shorts et en tee-shirt (elle ne voulait pas s’attirer encore plus d’emmerdements qu’elle en aurait pour être sortie après des heures), elle sortit sur la pointe des pieds et se dirigea vers le téléphone payant au bureau de l’administration. Cinq minutes plus tard, elle fut de retour, pleurant ouvertement.

Entre ses pleurs, elle expliqua que les sbires de Hartwell avaient cadenassé le téléphone. En entendant cela, Karen fut furieuse…

« C’est déjà assez pire que cette face de citron de Hartwell congédie Jennifer, la meilleure monitrice que nous n’avons jamais eue mais ceci dépasse les limites… Ils n’ont aucun droit d’empêcher un enfant d’appeler ses parents. Quelqu’un a-t-elle une suggestion ? »

Samantha dit « Moi, je pense à quelque chose… il y a un téléphone public au quai municipal… »

« Mais comment s’y rendre ? »

« Laisse-moi ça entre les mains… » D’un bond, elle fut sortie du lit et dehors. Contrairement aux autres filles, elle avait toujours ignoré les règlements de Hartwell au sujet de vêtements de nuit acceptables ; elle porta ce qu’elle avait toujours porté – rien. Avec Karen qui suivit de proche, elle marcha d’un pas déterminé vers la 6 et rentra sans hésitation.

« Robert, réveilles-toi ! » elle le dit assez fort pour réveiller tout le monde.

« Quoi ? »

« Toi et moi, nous allons voler un canot… Karen doit appeler son père et les sbires de Hartwell ont cadenassé le téléphone. Nous l’amenons au quai municipal. »

« MAINTENANT ? … Bon, d’accord. Donnes-moi une seconde. » Il sortit du lit et enfila une paire de shorts (il avait toujours admiré le culot de sa sœur mais il n’avait jamais eu le courage de le faire avec autant de panache… il préférait agir avec plus de subtilité.)

« Les gars, si nous ne sommes pas de retour à l’aube, nous nous cacherons sur l’île des baigneurs à poil pour la journée. Couvrez-nous, d’accord… ? Ne dites rien à personne sauf Lisa et Pete, et ça, seulement s’ils le demandent. »

Quelques instants plus tard, ils étaient aux supports de canots. Tandis que Samantha et Karen choisirent le canot le plus rapide que possédait la colonie (un canot de lac à profil bas en Kevlar qui fut hors limite à tous sauf le personnel senior du camp) Robert s’occupa de prendre des pagaies. Elles furent embarrées dans une armoire en métal car les porcs-épics adoraient les manger (à cause du sel incrusté dans les poignées dus à la transpiration) mais comme pour la plupart des choses importantes du camp, Robert en avait mémorisé la combinaison depuis des lunes. Ce soir, plutôt que les pagaies en forme de queue de castor qu’il affectionna habituellement, il prit deux pagaies à course avec des larges lames.

Lançant la plus large des deux pagaies à Sam, il embarqua dans la proue. Tandis que Sam retint le canot, Karen embarqua dans le milieu puis Sam poussa le canot au large et sauta à bord. Ajustant son rythme à celui de son frère, elle se mit à pagayer également. En dedans de quelques instants leur vitesse fut telle à soulever un sillage. Dirigeant le canot vers l’étendu d’eau claire entre l’île des baigneurs à poil et la rive gauche, ils pagayèrent. À chaque coup, Robert se redressa sur ses genoux et se tendit le plus vers en avant qu’il le pouvait. Sam, quant à elle, adopta la position de coursière expérimentée ; solidement installée sur un genou avec l’autre jambe étirée devant elle pour garder l’équilibre. Le coup de pagaie de Robert était quelque peu plus fort que celui de Sam, ce qui l’obligeait de tirer quelque peu en diagonale mais ils firent ainsi un meilleur temps que si Robert ait prit la poupe et ait donc dû compenser pour le coup de pagaie de Sam. Sans relâche, ils pagayèrent ainsi, changeant de bras à tous les quinze minutes.
Image
Il était déjà plus qu’une heure et demie et ils étaient déjà à pagayer au-delà de trois heures quand ils approchèrent le quai municipal. Ni Robert, ni Sam ne connaissaient l’endroit mais, fort heureusement, en se rapprochant, la pleine lune sortit de derrière un nuage et éclairait la scène d’une lumière glauque, suffisamment pour qu’elle puisse diriger le canot. Bientôt, ils approchèrent d’une échelle pratiquée à même le quai, auquel Robert fixa la haussière et ils grimpèrent sur le quai.

Trouvant le téléphone, Karen inséra sa carte d’appel et composa le numéro principal de la maison.

« Bonsoir, c’est Karen. Laissez-moi parler à Père… c’est urgent. »

« … »

« Salut, P’pa… C’est Karen. Nous avons besoin de ton aide… Jennifer s’est faite renvoyé. »

« … »

« Non. Ce pudibond de Hartwell et son conseil d’administration sont venu faire une inspection surprise et ils n’ont pas aimé que nous étions à nous baigner en tenue de peau. »

« … »

« En fait, Hartwell lui-même a fait une autre crise cardiaque mais Jennifer a réussit à le réanimer. Après que l’ambulance était partie, la Gestapo de Hartwell a prit le contrôle et a tout cadenassé. »

« … »

« Pardon… ? Non, nous ne pouvions pas appeler plus tôt parce qu’ils ont cadenassé le téléphone aussi. Robert et Sam ont dû m’amener jusqu’au quai municipal en canot afin que je puisse te téléphoner. »

« … »

« À peu près trois heures… Je pense ça, aussi. »

« … »

« D’accord… Je vais te laisser. Nous sommes sortis en cachette et nous devons retourner avant qu’ils découvrent que nous sommes partis. »
« … »

« Oui, je t’aime moi aussi, P’pa… et merci. Au revoir. » Elle raccrocha et récupéra sa carte.

À Robert et Sam, elle dit « Il m’a dit qu’il s’en occuperait… »

« A-t-il dit ce qu’il allait faire ? » demanda Sam.

« Non mais, une fois, je l’ai entendit dire ça à un prince arabe dans exactement le même ton de voix… Le gars a presque soulevé ses jupes et été courir se cacher chez Maman… »
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L’aube se pointa juste quand ils retournèrent le canot sur son support et rangèrent les pagaies. Pete et Lisa, quand ils ont entendu ce qu’ils avaient fait, les ont laissé dormir en paix, s’assurant seulement qu’il y aurait de la nourriture mise de côté pour quand ils se réveilleraient.
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