Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

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Chapitre 6 ; La vue du voisin…
Partie 5


Stuart aussi avait des nouvelles à raconter. Louise a eu le courage de dire à Max comment elle voulait élever les garçons dorénavant en tant que naturistes et comment, malgré ses bonnes intentions, les commentaires de Max lui avait blessé et l’a conduit à vouloir se couvrir ce qui, selon elle, avait même endommagé leurs liens de confiance. Ils se sont entendus que tous pourraient dorénavant être habillés ou nus, selon leur goût du moment, Louise, Stuart et Ben choisissant de rester nus quand il n’y avait pas de visiteurs. Max, quant à lui, hésita quelque peu avant de décider qu’il se sentait à-l’aise avec l’habillement familial mais, éventuellement, les imitait quand cela s’adonnait.

Un jour, quand Ben était à parfaire sa technique de maintenir un ballon de soccer dans les airs dans la cour arrière, une prude qui vivait en arrière l’a vu et déposa une plainte. La police est venu faire un tour mais a conclut qu’aucun mal n'avait été commis et est retourné voir la dame de ne plus leur faire perdre du temps avec des nullités. L’occasion a mis un froid dans l’ambiance, par contre, et la famille a donc décidé de déménager vers une propriété plus à l’abri. Comble de chance, l’ancienne maison de Scott était de nouveau sur le marché donc Louise déposa un offre qui a été accepté.

Scott, Chloé, Jess et Stuart avaient tous hâte à commencer leur dixième année, où ils pourraient choisir des options qui mèneraient vers les qualifications scolaires finales. Jess avait particulièrement hâte de faire rayer son ancien nom de famille du registre et d’inscrire ‘Finnegan’ sur ses cahiers d’exercice. Chloé était contente que Robert joigne officiellement le rang des ados et transférerait vers leur école cette année-là pour sa septième année. Quand Stuart a entendu Chloé dire cela, il s’est souvenu que Ben serait aussi dans la même école que lui. Aucun d’eux, par contre, n’anticipait avec plaisir l’obligation de se faire étouffer par des uniformes scolaires.
-O-O-
Durant tout le mois d’octobre, une frénésie d’activité autour de la maison au numéro dix-sept a amené la construction à sa fin. Au début de septembre, Chloé avait constaté la livraison de quantités de panneaux vitrés, suivi par l’arrivée d’électriciens et de plâtriers. La terrasse du toit avait été emmurée du côté de la maison de Chloé par un éventail de panneaux solaires, coupant ainsi la vue surplombant la cour de Chloé. Maintenant qu’un haut muret briqueté avec une barrière automatique à l’entrée entoura la maison, les seuls travailleurs que Chloé a vu arriver et ressortir étaient des décorateurs et des jardiniers.

Le premier vendredi de novembre, Chloé descendait les escaliers pour le déjeuner quand elle a entendu le son d’une lettre s’être enfoncée dans la fente du courrier et de tomber par terre. Chloé a ramassé l’enveloppe ; elle était dorée. Le tournant en endroit, elle voyait une seule ligne de texte calligraphié ; « La Famille Evesham’. Chloé a apporté l’enveloppe à la salle à dîner et l'a passé à son père. Mark a pris le couteau à beurre, le premier objet à proximité, et l’a ouvert.

« Nous sommes invités à pendre la crémaillère à la maison d’à côté demain soir, » annonça Mark

« Il y a-t-il un nom d’inscrit, » demanda Susan, de la cuisine.

Mark examina le carton et l’enveloppe, tournant chacun de tout côté. « Non. Pas de nom. »

« Pas de nom, » répéta Chloé, avec un clin d’œil à son père.

Quand Chloé est arrivée à l’école, elle demandait à Scott si sa famille aurait eu une invitation pour le lendemain soir. Scott n’en savait rien ; il n’avait rien vu ou entendu.

Chloé a aussi vérifié auprès de Jess qui a confirmé qu’Eddie avait ouvert une invitation au déjeuner.

Toute certitude que Chloé puisse avoir au sujet des invitations s’est évaporée, cependant, quand Scott lui a téléphoné le soir venue que sa mère avait effectivement reçu une invitation ce matin-là mais qu’il l’avait manqué car il était en retard et devait courir pour arriver à l’école à l’heure.

Samedi soir arriva et, puisqu’il n’y avait aucune mention vestimentaire sur l’invitation, la famille de Chloé choisit leur meilleur, ne sachant qui, à part leurs amis intimes, puisse être invité. La barrière était fermée quand Mark poussa la sonnette mais, après un instant, sans qu’il y eu réponse, la barrière s’est ouverte puis s’est refermée derrière eux. Dans l’éclairage subtil des phares de jardin, Chloé a pu voir que la maison était recouverte de planches en cèdre huilé pour remplacer les panneaux muraux temporaire de jadis. Le mur parallèle à l’entrée avait les mêmes fenêtres étroites que le mur du côté du jardin des Evesham. Installés en hauteur, ils laissèrent entrer lumière mais aucune vue de l’extérieur ou de l’intérieur. À la fin de l’entrée, il y avait un hall d’entrée fenêtré avec connexion vers un garage détaché. Il y avait le son vibrant d’un solénoïde et la porte d’en avant ouvrit.

Quand Mark précédait sa famille dans le hall, ils étaient suivis par la famille Lowry et la famille Finnegan qui sont arrivées en même temps et, quelque instants plus tard, par Louise et Max Clay avec Ben et Stuart. Le hall d’entrée menait vers un coin avec un grand salon à la droite et une cuisine bien équipée avec aire de repas attenante à gauche. Il y avait de la nourriture préparé en évidence dans la cuisine mais aucune personne visible pour la servir.

« Allo ? » Mark appela. Aucune réponse. Chloé croyait que son père joua un rôle et que sa mère et le père de Scott faisaient partie de la distribution.

Devant les visiteurs il y avait une fenêtre allant du plancher au plafond mais la vue au-delà était dans la noirceur. Mark allait se diriger vers le salon quand les lumières de la pièce commencèrent à baisser ainsi que celles de la cuisine. En même temps, l’éclairage de la cour centrale augmenta et une fontaine s’est activée. Au fond de la cour, il y avait ce qui semblait être un grand sauna avec basin de plongeon attenante.

De l’autre côté de l’agora du salon, il y avait des pièces qui étaient encore en noirceur. Le groupe avait encore un moment pour apprécier la vue avant que les lumières ne se sont estompées à rien et que les lumières des autres chambres ont augmenté en séquence, comme pour inciter les invités d’aller dans cette direction.

Un corridor avec les fenêtres étroites longeait le mur extérieur de la maison, avec toutes les portes internes à droite menant vers des chambres à coucher avec des doubles portes menant vers l’agora. La première chambre à coucher était de toute évidence la chambre des maîtres, avec vestiaire et salle de bain attenante équipée d’un bain à remous et une douche séparée. La deuxième chambre à coucher était conçue comme chambre double mais n’avait qu’un lit simple d’installée. Cette pièce avait aussi une salle de bain attenante mais avec la douche à même le bain. Les deux dernières chambres étaient des chambres simples sans salles de bains. Il y avait deux portes à l’extrémité du couloir, l’une vers une salle de bain familiale et l’autre vers l’agora, auprès du sauna.

Après un temps, les lumières des chambres à coucher se sont estompées à leur tour et les lumières du corridor se sont éteint à partir de l’extrémité, incitant le groupe de revenir vers le salon. Personne n’avait remarqué que Jess n’avait pas quitté la deuxième chambre à coucher. Elle était la dernière à revenir dans le salon. Elle pleura à chaudes larmes et dans ses mains, elle avait quelque chose qu’elle avait trouvé sur le lit de la deuxième chambre. C’était une poupée de chiffon – sa poupée de chiffon. Jenny s’approcha pour prendre Jess dans ses bras.

« Bienvenue chez toi, Jess, » dit Jenny.


Fin du chapitre
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Chapitre 7 ; Trêve
Partie 1


C’était la mi-décembre et Jess n'était pas encore las d’explorer sa nouvelle demeure. Elle n’a pas pu utiliser la terrasse du toit encore car la température automnale avait été particulièrement corsée cette année et elle était interdite d’utiliser le sauna sans la présence de Jenny ou d’Eddie car les jeunes avaient tendance à se déshydrater beaucoup plus rapidement que les adultes. Elle avait, toutefois, maîtrisé l’Intelligence Artificielle de la maison et avait programmé sa chambre pour qu’elle lui joue sa musique préférée pour la réveiller, tout en ouvrant les rideaux et de d’augmenter graduellement l’intensité de la lumière, tout à heure fixe.

Noël approchait et Jess anticipait d’aller magasiner pour Noël avec Chloé et Scott comme elle l’avait fait l’année dernière. Cette année, par contre, il y avait Stuart. Jess s’étendait sur son lit et ferma ses yeux pour revivre la dernière fois que Stuart la tenait dans ses bras pour l’embrasser, peau à peau, chaleur à chaleur.

Sa musique arrêtait tranquillement pour être remplacé par un son rythmé. Ceci était son alarme de dernières instances ; elle devait se dépêcher. Jess s'est rendu à sa garde-robe, choisi un uniforme propre et l'a déposé sur le lit. Elle ne s’habillerait qu’après le déjeuner, juste avant de quitter la maison.

Les assemblés du matin étaient tenus par année scolaire le mardi, avec la dixième année convoquée au gymnase. Finis étaient les jours de sermons religieux ; ils avaient été remplacés par des messages plus séculaires, suivis par de annonces et des mises-à-jour. Quand l’assemblé était terminée, tous les étudiants se sont mis en file pour sortir. Au moment que Jess allait franchir la porte, elle était sortie de la file par Mlle Grundy, le prof d’éducation physique, qui voulait lui parler. Scott et Chloé étaient un peu plus loin dans la file et chacun lui lançait un regard interrogatoire. Jess, toutefois, a retourné leurs regards par une semblable, n’ayant aucune idée de ce qui se tramait.

Chloé était pas mal avancée dans se préparatifs pour son cours d’arts plastiques quand Jess est enfin revenue avec un sourire diabolique sur le visage.

« Et puis, » demanda Chloé.

« Oh, Mlle Grundy voulut m’avertir des dangers d’utiliser un banc solaire pour le bronzage. Je lui informais toutefois que je me sentais insultée par cette accusation et que mon bronzage était tout-à-fait naturel. »

« Et puis, » demanda Chloé encore.

« Rendu au moment qu’elle arrêta de s’étouffer et avait tout épongé le café sur son portable, j’étais en retard pour mon cours donc je lui ai demandé de m’excuser. »

« T’es vraiment méchante, tu sais ! Que ferras-tu si ça revient contre toi ? Je ne veux pas que cela affecte Robert de la façon le bavardage d’Anne est rebondit sur Scott. »

« Ne t’inquiètes pas, elle est enseignante. À qui le dirait-elle ? »

Toutefois, Mlle Grundy a rattrapé Jess à la pause et lui a annoncé qu’elle ne fut aucunement scandalisée de l’aveu de Jess qu’elle se bronzait ‘au naturel’ mais plutôt surprise que Jess l’avouerait aussi franchement. Ce qui avait soulevé les inquiétudes de Mlle Grundy était que le bronzage de Jess s’était intensifié remarquablement et qu’elle voulut avertir Jess des problèmes de santé inhérentes à l’utilisation des bancs solaires si Jess aurait voulu maintenir son bronzage à son intensité actuel pendant l’hiver. Jess remercia Mlle Grundy pour son sollicitude mais dit qu’elle avait l’habitude de se bronzer ainsi depuis sa plus tendre enfance et que jamais, on ne lui permit de prendre un coup de soleil. Elle dit alors qu’elle laisserait son hale s’estomper pendant l’hiver jusqu’au retour du soleil. Satisfaite, Mlle Grundy ne revint plus à la charge.

Scott trouvait ça drôle quand il avait entendu l’histoire au complet à l’heure du dîner. Il pouvait facilement imaginer Jess attendre le moment que Mlle Grundy ait prit une gorgée de café pour lui avouer, cul-sec, qu’elle se bronzait nue. Quoiqu’il n’en ait jamais servi lui-même, il n’était pas aussi convaincu des risques des bancs solaires. Selon lui, ils prenaient le même degré d’attention et de soin que de bronzer au soleil et que quiconque qui en abusait ne faisait qu’inviter des problèmes.
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Chapitre 7 ; Trêve
Partie 2


« Oh, merveilleux ! Un véritable bijou, » dit Stuart en entendant l’histoire de Jess à son tour.

Scott, Chloé et Jess s’étaient rencontré à Edenfield et de là, avaient pris l’autobus vers Bury, samedi matin, pour rejoindre Stuart au plazza intérieure du centre d’achat Mill Gate. Chloé et Scott n’étaient pas impressionnés par les cappuccinos qu’on servait ici par rapport à ceux de leur café préféré mais il fit trop froid pour rester dehors et il n’y avait pas assez d’espace à l’intérieur de chez Othello. Par contre, il y a une compensation ; la sélection de gâteaux ici était É-écœurante ! Scott proposa le tiramisu.

Après avoir fini leurs consommations, le quatuor visitait le centre d’achat puis se dirigèrent vers The Rock, où étaient situés les principaux magasins griffés. Le sujet de la discussion n'était pas le magasinage de Noël mais plutôt la baignade plus tard dans la soirée. Jusqu’ici, la famille de Stuart n’avait pas encore participé puisque son père ne se sentait pas encore à-l’aise nu dans des groupes plus grands. Toutefois, Max était de retour sur son plateforme de forage aux champs pétrolières du Mer du Nord jusqu’à Noël et Stuart, voulant élargir ses activités naturistes, avait convaincu sa mère de lui emmener ainsi que son frère, Ben, cette soirée-là.

Après une heure de lèche-vitrine, Chloé et Jess se sont séparées des gars afin de magasiner plus discrètement mais après encore une heure de vaines recherches qu’à eux deux, elles avaient les pieds ankylosés et décidèrent de prendre une pause au Café Costa de centre The Rock. Il y avait foule mais Chloé vit une table en train de se libérer, alors elle dirigea Jess de l’occuper avant que quelqu’un d’autre la prenne pendant qu’elle irait commander les cafés.

Elles n’avaient pas été assises très longtemps, à discuter de ce qu’elles voulurent acheter quand elles étaient bêtement interrompues. « Hé ! Vous deux, » dit une fille d’environs leur âge aux cheveux blonds délavés. « Vous êtes les blondes de Stuart Clay et de Scott Lowry, n’est-ce pas ? »

Chloé a regardé la fille pour un moment, l’évaluant. Elle avait trop de maquillage, mal appliqué, un bronzage artificiel et n’arrivait même pas à se tenir debout correctement dans ses souliers à talons hauts. Chloé n’arrivait pas à la placer mais elle reconnaissait la fille qui l’accompagnait, Nicole Kersey, une fille effacée du groupe-classe de Jess.
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« Chloé, tu te souviens de la première fois que nous avions sorti ensemble avec Stuart et Scott, » demandait Jess.

« Ah, oui, » dit Chloé, retournant vers la fille. « Au cinéma. Scott m’avait dit ton nom… que c’était, donc ? Deborah ? Non, Donna. Mais Scott me dit que tu ne valais pas la peine de vouloir te connaître plus. »

« Cette tapette ! Pourquoi devrait qui que ce soit s’occuper de ses opinions ? »

Chloé est restée calme mais elle s'est levée de toute sa grandeur, un bon quatre centimètres de plus que Donna malgré ses talons hauts et a zyeuté son opposante avec un air de mépris. « Tu viens d’admettre que je suis sa blonde donc, en partant, ton affirmation ne tient pas l’eau. Je crois plutôt qu’il ne te regarderait pas deux fois. T’es une contrefaçon, à prétendre à être quelque chose que tu n’es pas, de tes cheveux qui sortent d’une bouteille jusqu’au talons avec lesquels tu n’arrive même pas à marcher convenablement. Et, crois moi, je sais reconnaître un bronzage artificiel quand j’en vois un. T’es agressante et Scott n’aime pas se faire agresser. Il préfère la subtilité et la profondeur. Toi, t’es tellement superficielle qu’une assiette mouillée a plus de profondeur. »

Donna fut bouche-bée pour un instant puis se recueillit pour son attaque suivant. « Pourquoi voudrais-je qu’un pervers que se dandine avec sa chose à l’air me regarde par deux fois ? Je parierais que toi, t’es l’une de ces nudistes, également. Et quoi dire de la négresse à côté de toi, vous vous mettez-vous à poil tous les deux ensemble ? Vous n’êtes que deux truies qui s’en foutent qui puisse vous voir nu, »

Chloé retirait son bras pour lui envoyer une taloche à travers sa figure mais, à l’instant-même ou le coup allait partir, son bras était emprisonné par derrière et un autre bras lui entoura délicatement la taille. C’était Scott. Stuart, aussi, était arrivé et il a donné Jess une accolade chaleureuse et un baiser.

« Alors, Donna, » dit Stuart, « ai-je bien entendu ? Étais-tu en train de traiter nos blondes de truies ? Moi, à ta place, je commencerai par me regarder dans un miroir. »

« Qu’en sais-tu ? T’es juste en crisse parce que je ne voulais pas sortir avec toi. »

« J’imagine que je te dois des remerciements pour m’avoir repoussé. Quant à ce que je sais, que faisais-tu exactement avec Graham dans les douches des gars lors de notre voyage d’école en Allemagne dans la septième année ? …Non, n’essaies pas à trouver d’excuses car Graham l’a dit à tout le monde, vraiment tout le monde. Il a même un palmarès dans son casier de tous les gars qui pouvaient se vanter de t’avoir faite, ça couvre une feuille A4. »
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« Oh, laisse-moi deviner qui est sur la liste, » intervint Scott, « Abdul Haleem ? »

« Non, sa religion lui interdit de consommer du porc. »

Donna s’est retournée et a sorti du café aussi vite qu’elle le pouvait avec ses talons. Nicole, qui est restée là sans mot dire tout le long de cet échange, s’est mordue la lèvre pour cacher son sourire mais ses yeux pétillants lui trahirent.

Scott était le seul à avoir vu les deux filles plus qu’une fois mais c’était Jess qui s'est tournée vers Nicole. « Si je comprends bien, Donna est ta cousine ? »

Nicole a acquiescé.

« Suis-la et assures-toi qu’elle ne fait rien de totalement con. De se faire dire quelque chose comme ça peut vraiment blesser quelqu’un qui se fie sur sa popularité. »

Nicole a acquiescé de nouveau et s'est retournée pour partir, elle aussi.

« Oh, et Nicole, » a ajouté Chloé, « nous aurons à nous parler lundi… »

Nicole réfléchit un instant et acquiesça encore une fois, puis est sortie pour courir après Donna qui disparaissait à vu d’œil.

« Stuart, » dit Jess, « je n’ai aucun droit d’exiger une réponse mais l’as-tu vraiment demandé à sortir ? »

« Ouais. C’était dans l’automne de ma huitième année. Scott et moi avions l’habitude de regarder les filles passer. Scott ne lui prêta aucune attention du tout mais elle me fascinait de par sa vulgarité. Je l’avais regretté à l’instant-même de l’avoir fait, non pas parce qu’elle m’avait refusé mais plutôt que j’avais tant gratté le fond de la poubelle. Je savais déjà le genre de fille qu’elle était. J’imagine que j’étais attiré par ses manières alléchantes. Je ne me sentais pas encore prêt à sortir avec des filles à l’époque mais après que Scott eut disparut, j’ai vécu beaucoup de stress. »

« Je ne sais pas pour vous autres, mais moi, je voudrais boire quelque chose, » dit Scott, « et vous, mes dames, avez l’air d’avoir besoin de consommations fraîches. » Stuart et Scott se sont installés à la fin de la file et Chloé et Jess ont repri leurs sièges.

« Quand nous serons de retour chez nous, rappelles-moi de t’apporter ma trousse de manucure, » dit Jess à Chloé. « Après avoir griffé Donna de la sorte, je suis certaine que tes ongles doivent être abîmés. »

« Miaou, » ria Chloé en faisant le gestuel d’un chat qui sort ses griffes.
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Chapitre 7 ; Trêve
Partie 3


« Allons, Stuart, t’es capable, » pensait Stuart à lui-même. « Mais que ferai-je si cela est l’une des farces de Scott et je sors nu pour retrouver tout le monde en maillot, » se demanda-t-il. « Voyons, ne sois pas ridicule. Tu connais Scott, les filles et leurs parents et tu as déjà été nu avec eux. En plus, t’as vu des gens se déshabiller devant tout le monde. Bon, c’est l’heure de vérité. Un, deux, trois…, quatre. » Stuart sortit de son vestiaire et, à son gros soulagement, tout était tel qu’il s’attendait. Respirant calmement de nouveau, il se demandait pourquoi qu’il s’était énervé ainsi. C’était peut-être d’être nu devant autant de complets étrangers. Il cognait sur les vestiaires de son frère et de sa mère, et ils sont sortis nus, tous les deux, et de toute évidence, avec les mêmes anxiétés qu’il avait ressenti quelques secondes plus tôt. Stuart et Ben se regardaient et plongaient à l’eau. Louise a vu Beth à l’extrémité peu profonde donc elle a marché la longueur de la piscine et descendit à l’eau par l’échelle.

Ben suivit son frère vers Scott, Chloé et Jess qui faisaient du sur-place dans la section profonde mais a dévié pour rejoindre Robert, en direction d’une autre famille avec des pré-ados qui jouaient avec un ballon de plage dans le peu-profond. Stuart et Jess ont commencé à nager de longueurs tout en continuant de bavarder. Stuart admit aimer le bain tourbillon chez Chloé mais de pouvoir nager librement comme ici était cent fois meilleur et que la meilleure partie de tout était de pouvoir nager avec Jess. Jess sourit à ce chanteur de pomme indiscipliné.

À mesure que la soirée progressait, de plus en plus d’adultes se sont dirigés vers le hammam du bain turque donc le groupe de Stuart s’est rejoint au jeu de ballon chasseur/volant ad hoc qui s’était élargi pour dominer toute la section peu profonde et jouaient ainsi jusqu’à la fermeture de la piscine. Louise avait passé la grande majorité de sa soirée avec Beth, Mike, Jenny et Eddie, puisque Susan et Mark s’étaient portés volontaires pour surveiller les jeunes. Pendant qu’ils étaient à tout ramasser leurs bardas, Louise chantait les louanges du hammam, disant que se fut la plus belle détente qu’elle avait vécue.
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Même si la température avait chuté pendant la fin de semaine, ce n’était rien au froid mordant du lundi matin. Plutôt de garder les enfants dehors dans la cour d’école jusqu’au début des classes, la direction permit aux jeunes de se diriger vers leurs salles de classe d’affiliation. Puisqu’il resta pas mal de temps avant la prise des présences et puisqu’il était urgent que tout soit mis au clair, Chloé a traîné Scott vers la salle de Jess pour discuter avec Nicole Kersey.

« Salut, Nicole, » commença Chloé. « Nous avons des choses à nous dire. Pourrais-tu descendre avec nous à la salle commune ? »

Nicole ne pouvait cacher son appréhension mais a acquiescé et suivit les trois autres en bas.

Une des tables vides était entourée de six chaises. Jess invita Nicole à prendre place puis ils ont pris les autres chaises afin de décourager d’autres à s’ajouter au groupe.

Chloé a commencé avec une voix basse. « Plusieurs choses ont été dites samedi dernier que nous préférions ne pas faire ébruiter. L’une d’elles était une accusation tout-à-fait sans fondement émise par des rustres et l’autre, quoique vraie, est quelque chose qui pourrait nuire si elle est prise hors contexte par des sexistes. Tu nous comprends ? »

Nicole pensa quelques instants et puis répondit dans sa voix effacée habituelle. « Oui, je comprends. Je veux dire, il est évident que Scott n’est pas homosexuel mais, bien que j’ai remarqué vos bronzages magnifiques à toi et à Jess aux douches et que j’avais deviné que vous aviez l’habitude de vous bronzer nues, je ne comprends pas ce que Donna voulait dire en vous accusant d’être nudistes. »

Jess prit le ballon. « Imagine que ta meilleure amie te raconte un secret. On nous dit que c’est un secret honteux, qui ne doit jamais être divulgué. Dans la vie de tous les jours, nous portons des vêtements pour cacher nos corps comme si nos corps nus étaient des secrets honteux qui ne devraient jamais être montrés. Bien, nous trois avons été élevés différemment ; on nous a enseigné que nos corps ne sont pas des secrets honteux à jamais divulguer. Mais nous savons également qu’il y a des gens à qui nous ne pouvons pas faire confiance et qui voudraient nous faire du mal parce qu’ils sont convaincus que la nudité est synonyme de sexe. Contrairement à ce que Donna à laissé entendre, nous nous soucions beaucoup de qui nous permettons de nous voir nu. Nous ne nous dénudons qu’avec les gens que nous aimons ou nos meilleurs amis. Si nous nous retrouvons dans un événement où il y a de la nudité généralisée, comme une plage ou une baignade au naturel, nous nous assurons d’être accompagné par nos parents. Moi-même, je préfère le terme ‘naturiste’ à celui de ‘nudiste’, mais les deux réfèrent à des gens qui, donné les circonstances appropriées, préfèrent se présenter sans le bouclier de vêtements. »

« Je… je ne crois pas avoir un ami comme ça, » dit Nicole. « Je veux dire quelqu’un avec qui je pourrais partager un tel secret. »

« Nicole, ce que nous sommes ou ne sommes pas ne fait aucune différence, » dit Scott. « Le problème est qu’il y a des gens qui, pour se faire valoir, vont tout faire pour nuire à ceux qui les entourent. Ils sont prêts à gonfler des défauts mineurs, de les déformer, même raconter des mensonges pour augmenter leur statut. Je suis certain que Chloé, Jess et moi-même pourrons résister à toute calomnie puisque nous nous avons comme amis. Mais il en a d’autres qui pourraient souffrir si les choses tournent au vinaigre. Je suis méfiant car tu te tiens avec Donna mais j’ai besoin de savoir que cela arrête ici. »

« À propos de Donna et moi, » expliqua Nicole, « nous étions vraiment proches jusqu’à avoir dix ans tous les deux. Depuis lors, elle est devenue une véritable poison. Nos parents continuent à nous faire tenir ensemble, elle passe même la plupart de ses fins de semaine chez nous. Nos parents disent que je pourrais apprendre de son confiance en soi mais c’est plutôt elle qui fait tout pour me miner. Quand vous vous êtes mis à l’attaquer de front l’autre jour et qu’elle avait été réduite en poussière, j’étais comme "YES-S-S !" Je ne vous connais pas très bien, toi, Chloé et toi, Scott, mais Jess a toujours été amicale avec moi. Si ce n’est que pour éviter du trouble à Jess, je ne parlerai aucunement de samedi dernier ni d’aujourd’hui. Je n’ai dit à personne ce que je pensais par rapport à vos bronzages et ça, ça date de septembre dernier. »

« Je ne sais pas pour vous deux, » dit Chloé, en se tournant vers Jess et Scott, « mais je crois que Nicole est du bon monde. »

Jess s'est mise debout et a ouvert ses bras pour faire une accolade à Nicole. « Tu sais, si t’a besoin d’une amie à qui parler, t’en as une maintenant. »

« Deux, » est intervenue Chloé.

« Venez, nous sommes mieux de retourner à nos classes, sinon, ils nous maqueront absents, » rappelle Scott, « mais je crois que nous devons discuter des implications pour Stuart à l’heure du lunch. » Sur ça, le groupe quittaient la salle commune et se sont dépêchés vers leurs salles d’affiliation.

Chloé, Jess et Scott étaient tous dans des cours avancés contrairement à Nicole et puisque Nicole était dans la maison Kay plutôt que Peel ou Grant, elle mangeait dans une autre salle à dîner. Cela voulait dire que les quatre ne se pas réunit qu’après le lunch. La température dehors était encore d’un froid intense et non seulement ça, il avait commencé à grêler donc toute activité extérieure avait été annulée. Il y avait foule partout donc presqu’impossible d’avoir une discussion intime mais Scott souligna qu’il ne serait pas obligatoire de tout nommer dans les détails alors ils se sont installés au tour d’une table dans une des classes d’affiliation.

« Comment était Donna quand tu es rentré chez toi, » demanda Jess à Nicole.

« En morceaux, » répondit Nicole, « elle ne voulait pas sortir de ma chambre ni laisser personne rentrer jusqu’à temps que ma tante et mon oncle étaient prêts à retourner chez eux. Elle a manqué le souper et son émission de télé préférée, ce qui n’arrive jamais, autrement. »

« Je crois que nous devrons vérifier auprès de Stuart. Un animal blessé dans le genre de Donna peut-être dangereux. »

Scott sortit son cellulaire et composa le numéro de Stuart à partir de sa liste de contacts. Le téléphone sonna quelques dix fois avant que Stuart décrocha.

« … »

« Attends une seconde. J’ai Chloé, Jess et Nicole à côté de moi… je te mets sur mains-libres. Voilà ! Comment vont les choses aujourd’hui ? »

« Il fait froid, humide et c’est mort. Pourquoi ? »

« Je voulais dire à propos de Donna. »

« Oh, c’est tranquille. Elle ne s’est pas présentée aujourd’hui. La petite mise de niveau de samedi a dû l’assommer pas mal. »

« Nous étions inquiets qu’elle se vengerais sur toi pour avoir détruit son château de cartes. Dis… cette liste, c’est du solide ? »

« Absolument. Je l’ai vu moi-même mais j’ai tendance à croire qu’aucun des gars sur cette liste ont eu cette chance même si leurs noms y paraissent. Je ne crois même pas que Graham a réussit et c’est moi qui a manqué de les prendre aux faits. »

« C’est drôle comment un mensonge peut détruire la vie de quelqu’un. »

« Salut, chéri, » dit Jess. « Je me demandais, comment c’est pour Donna à ton école ? A-t-elle des vraies amies ? »

« Salut, mon amour, » répondit Stuart. « Elle est dans une clique. Ce sont toutes le même genre de chiennes ; elles s’entre-tueraient donné la chance. » Scott acquiesça.

« Avec des amis comme ça, aucun besoin d’ennemis, » dit Chloé.

Jess se tourna vers Nicole. « As-tu le numéro de cellulaire de Donna ? »

« Ouais. »

« Bon. Pourrais-tu lui envoyer un texto lui demandant comment ça va ? »

Jess retourna alors vers le cellulaire de Scott pour parler à tout le groupe. « Que nous le voulions ou non, nous sommes probablement les meilleurs amis que Donna puisse avoir en ce moment. Je crois que nous devrions lui offrir une branche d’olivier. Si ça marche, nous devrions ainsi réduire la chance qu’elle se prenne à Stuart. » Les autres acceptaient contre leur gré d’écouter l’idée de Jess.

« En premier, nous devons composer un message à Donna, supposément venant de Stuart, lui offrant d’enterrer la hache de guerre. Quoique c’est Stuart qui à dévoilé l’existence de cette liste, c’est ce Graham et ses copains qui doivent être descendus pour l’avoir créée. Nous devrons lui informer que nous doutons de sa véracité et que nous promettons de ne pas l’ébruiter. Deuxièmement, Nicole devra envoyer le message à son adresse-courriel, car je doute que Stuart accepte que Donna ait son adresse à lui, au cas que tout se vire cul-pardessus-tête. Puis, en troisième, Stuart devra être celui qui divulgue l’existence de cette liste aux autorités de l’école, mais seulement avec l’accord de Donna. »

Scott termina l’appel à Stuart pour qu’il puisse, avec Chloé, Jess et Nicole, aller à la salle d’ordinateurs. Ils ont rapidement composé quelque chose puis ont retéléphoné Stuart pour qu’il puisse approuver le message. Nicole a composé la mise-en-matière, lui expliquant comment ça se faisait qu’elle était celle qui retransmettait le message, colla le message du groupe sur celle-ci et envoya le tout à l’adresse-courriel de Donna. Puisque Nicole n’avait pas eu de réponse à son premier texto, elle lui a envoyé un deuxième texto pour lui dire de vérifier ses courriels. Jess donna Nicole son adresse-courriel afin que Nicole puisse la dire s’il y avait de développements.
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Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

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Chapitre 7 ; Trêve
Partie 4


C’était Mardi matin, juste avant l’appel des présences. Stuart, Malc et Connor étaient à se botter un ballon de soccer dans la cour d’école à Heywood. D’un coup, Malc arrêta et regarda par-dessus l’épaule de Stuart.

« Stuart... »

Stuart se retourna. C’était Donna.

« Allons-y ! »

« Maintenant, » demanda Stuart, éberlué.

« Oui, maintenant. Aussi bien en finir, pour que je puisse continuer avec ma vie. »

Stuart retourna le ballon à Malc et Connor, puis invita Donna à lui précéder vers les bureaux de l’administration.

« Laisse-moi parler en premier, » dit Stuart à Donna en marchant vers l’entrée principale. « Ils vont probablement me renvoyer avant de vouloir te parler en détail. Peut-être devrais-je rentrer en premier, seul, pour ne pas te faire plus honte. »

« Oui, merci. »

Stuart a cogné à la porte française du bureau de la secrétaire et ils ont entendu quelques instants pour qu’elle soit ouverte. « Nous devons parler à Mme Mathers, s’il vous plaît. C’est important. »

La secrétaire composa le numéro de téléphone de la Directrice Adjointe, lui parla brièvement puis indiqua Stuart et Donna de prendre place sur les chaises dans le couloir des enseignants. Mme Mathers n’était à l’école que depuis un an, ayant été mise en poste pour améliorer la vie pastorale suite au fiasco de l’affaire de Scott. Sa porte s'est ouvert et Stuart s'est levé. Mme Mathers regarda Donna d’une façon interrogatoire.

« Nous avions décidé que j’irais en premier pour éviter de faire honte à Donna, » a expliqué Stuart.

Donna attendait, inquiet d’avoir mis sa vie dans les mains de son pire ennemi. Non, ça, ce n’était pas vrai ; c’était Graham, son pire ennemi. Stuart n’a jamais été autrement que correct avec elle, même après qu’elle avait été tellement méchante avec son meilleur ami. Elle n’avait commencé à salir Scott que suite aux encouragements de John Maitland, lui qui n’avait qu’une seule chose en tête, dans le fond. Donna s'est souvenue d’être horrifiée quand elle avait appris les nouvelles de l’attaque sur Scott.

La porte s'est ouvert de nouveau. « Merci, Stuart. Je te contacterai si j’aurais besoin de plus d’informations. Donna, rentre, s’il te plaît, chère. »

Donna s'est levée à son tour et a rentré dans le bureau.

« Bon courage, » dit Stuart à Donna. Il s'est alors rendu à sa classe.

Il n’y avait que peu de témoins pour ce qui arrivait lors de la première période. En la présence de Mme Mathers et deux officiers de police, Graham Stott avait été sorti de classe pour ouvrir son casier. L’un des policiers avait en main une paire de cisailles au cas qu’il refuserait. Il n'y avait que peu de témoins, non plus, pour voir un nombre constant de garçons qui étaient sortis de classe, d’avoir leurs cellulaires confisqués et d’être escortés vers les bureaux à côté du gymnase pendant la journée. Personne n'a remarqué, finalement, les parents qui sont venus sortir leurs enfants de l’école.

Ç’a été une journée éreintante et Stuart était content de pouvoir rentrer à la maison. Il était sur le point de prendre son ballon de soccer de son casier quand M. Dawson, son prof attitré, arriva. Stuart était convoqué au bureau de Mme Mathers et M. Dawson devait l’escorter. Stuart resserra son ballon, accrocha sa veste de nouveau et ferma et barra son casier. C’était tout un trajet entre son casier et les bureaux et, même s’il savait qu’il n’avait rien fait, le temps de se rendre augmenta son anxiété. M. Dawson escorta Stuart jusqu’aux bureaux puis partit. Mme Mathers y était avec deux inspecteurs de police en civil. On lui assura qu’il n’était aucunement sous suspicion et qu’il pouvait demander à être représenté s’il le voulait, mais que Mme Mathers agirait en tant qu’adulte responsable s’il ne voulait pas d’avocat. Pour un instant, il pensa demander au père de Jess mais le temps que ça prendrait ferrait traîner inutilement les choses et il n’avait rien à se rapprocher, de toute façon. Stuart accepta d’être représenté par Mme Mathers. Les inspecteurs voulaient savoir ce que Stuart avait vu dans le vestiaire en Allemagne. C'était Donna qui leur avait avoué l’épisode, détaillant les choses beaucoup plus loin dans le passé que Stuart aurait anticipé et qui leur avait assuré que Stuart n’était pas du tout impliqué dans l’affaire. Ce que Stuart s'est souvenu de l'incident ne devait pas être dévoilé à qui que ce soit.
-O-O-
Vendredi matin, Nicole rentra en trombe dans la salle d’affiliation de Chloé et Scott avec Jess qui suivit. Elle avait des nouvelles. « Donna veut vous rencontrer, pour faire la paix. Elle dit qu’elle a beaucoup à confesser. S’il vous plaît, dites oui ? »

Scott regarda Chloé et Jess pour évaluer leurs sentiments. « Deux heures, demain, le même endroit ? » Chloé et Jess ont acquiescé. « Donc, nous avons un temps et un endroit. Je vais voir si Stuart sera disponible. »
-O-O-
Scott, Chloé et Jess ont fait une autre sortie magasinage de Noël de ce samedi matin-là et Stuart leur a rejoint juste avant deux heures. Scott et Stuart ont commandé les cafés habituels pour eux-mêmes et les filles pendant que Chloé et Jess se sont installées à une table basse entourée de deux fauteuils et de deux sofas deux-places puis ils ont tous attendu . Quelque peu après deux heures, Nicole rentra, suivie par une petite fille avec des cheveux bruns pâles, coupés court, ne portant aucun maquillage. Jess et Chloé étaient les premières à reconnaître Donna, bien qu’elles n’étaient que peu familières avec elle. Donna s’est approchée des amis au tour de la table pendant que Nicole est partie commander d’autres consommations.

« Bonjour, » dit Donna, anxieuse. « Merci d’être venus. » Elle s’installa dans l’un des espaces du sofa qui restait.

« J’aime ton nouveau look, ça te convient, » dit Chloé.

Donna chercha le visage de Chloé pour des traces de sarcasme mais n’en vit aucune. « Merci. Je voulais me refaire. Ce que Stuart a dit à propos de la liste, me fait réaliser comment on m’apercevait et l’ancien look allait avec ça. J’avais l’air d’une fille facile. Ces gars-là m’ont fait sentir comme une vaut-rien. »

Stuart soupira et commença doucement. « Alors, pour la liste… je présume que Mme Mathers y est passée avec toi ? »

« Oui, » dit Donna avec un pleur audible. Jess sortit un tissu-mouchoir de son sac, changea de sofa pour s’asseoir à côté de Donna et lui passa le tissu. « Il y avait tellement de noms, et ces commentaires… Tous des mensonges ! » Donna s’effondra avec ses mains couvrant son visage pour cacher sa honte.

Jess posa une main sur l’épaule de Donna et dit ; « Il n’y a pas trop longtemps, quelqu’un a essayé de me faire sentir comme une vaut-rien. Je n’ai réussit à passer à travers parce que j’avais des amis qui je savais m’aimaient. Stuart nous dit que tes amis à l’école ne sont pas de ce genre-là. »

Donna leva sa tête et essuya ses yeux. « Non, je crois que nous sommes toutes du même acabit, toujours à essayer de s’arracher nos chums. Dieu ! C’était comme une course aux armements. Le gars avec la voiture, il était gentil au début mais je voyais où cela allait mener donc, j’imagine que je te dois des remerciements pour m’avoir sauvé. Oui, j’étais en colère, surtout quand l’école a su que je me suis fait reviré. »

« Ouais, à propos de ça, » dit Scott, « je te dois des excuses ; c’était mon idée. Je voulais me venger. Ce n’était pas correct de ma part. »

« Hé, c’est à moi de m’excuser. J’étais tellement accroché à John Maitland que je faisais tout ce qu’il voulait et tous ces insultes étaient de son idée. Quand j’ai découvert qu’ils t’avaient même attaqué, ça m’a rendu malade et j’ai laissé Maitland tout de suite. »

Nicole arriva avec les consommations de Donna et elle. Donna enveloppa ses deux mains au tour de son grand latté et prit une grande gorgée.

« Alors, c’était quoi, tout ça, la semaine dernière ? Tu n’étais pas sous les emprises de qui que ce soit à ce moment-là, n’est-ce pas, » demanda Chloé, sèchement.

« J’étais encore en colère de m’être fait rejeter. Quand je vous ai reconnus, j’avais honte et j’ai sauté une coche. »

« Juste une minute, » dit Stuart, « il y a quelque chose que je ne comprends pas. Je peux voir que tu voudrais redresser les choses avec moi. Mais d’aller jusqu’à là pour t’excuser auprès de gens que tu ne courtiseras peut-être plus jamais ? Il y a quelque chose que tu ne dis pas. »

« Je… j’y arrivais. » Donna prit une autre gorgée anxieuse de son café. Après que mes parents ont parlé avec Mme Mathers, ils ont décidé qu’avec ma réputation et les mensonges, je ne pouvais continuer à fréquenter cette école. Mes parents voulaient déménager puisque nous habitons si proche de l’école mais la valeur de revente de la maison est moins que ce que nous devons dessus alors nous sommes pris au piège. La seule solution que l’école et mes parents ont trouvée est que je m’installe avec la parenté. Je refuse d’aller chez le frère de ma mère donc je vais aménager chez les parents de Nicole. »

« Mais ça voudrais dire… » Scott s’étouffa puis sauta debout avec de rage aux yeux. « Non, non, non et NON ! Jamais de la vie ! Ça ne peut pas. »

Chloé se leva et enveloppa Scott de ses bras.

« Je ne peux pas… je ne suis pas capable, » souffla-t-il aux oreilles de Chloé.

« Scott, donne-moi une chance. Je n’ai vraiment pas d’autre choix. Je ne peux pas y retourner ; il y a trop de mensonges qui traînent sur mon compte. C’est la seule option que j’ai. Nicole m’a raconté la promesse que vous avez exigée d’elle. Je vous ferrai la même promesse. »

« Écoutes, Scott, » souffla Chloé. « Tu as dit à Nicole que toi, Jess et moi pourrions résister à tout parce que nous nous avions. Sans nous, elle n’aurait que Nicole et ça, c’est une liaison qui doit être renforcie. Elle aura besoin d’aide pour éviter des mauvaises influences. Nous lui avons offert la branche d’olivier, ne la laisse pas tomber maintenant. Je ne crois pas que nous aurions notre mot à dire mais je préférerais de beaucoup être arrivé à une entente avec Donna. »

Scott serrait Chloé encore quelques instants, à réfléchir sur ses options, puis se tourna vers Donna. « Quand commencerais-tu ? »

« Lundi. »

« Dès que possible, toi, moi, Chloé et Jess, nous allons passer voir le directeur adjoint. Nous allons tout lui dévoiler, incluant les insultes, l’attaque que j’ai subie, le fait que Chloé, Jess et moi sommes naturistes et les promesses que nous nous sommes faites. Est-ce acceptable ? »

« D’accord. »

Scott offrit sa main à Donna. « Trêve. »

Donna prit la main de Scott et la secoue. « Trêve. »

Fin du chpitre
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Chapitre 8 ; Accident
Partie 1


Mark s’agitait. La brillance verte du réveille-matin indiquait qu’il était juste après six heures ; il a eu sept heures de sommeil. Susan et lui n’avaient jamais refusé aux enfants de retrouver du réconfort auprès d’eux dans leur lit quand ils en avaient besoin. Chloé avait eu dix ans la dernière fois qu’elle avait été suffisamment apeurée par un orage électrique pour venir se cacher sous leur duvet. Même si elle avait maintenant quatorze ans, ce ne faisait aucune différence pour Mark. Il n’irait certainement pas la repousser pour aller pleurer seule dans son lit ; pas cette nuit-là.

Son cellulaire commençait à vibrer, son écran allumé. Mark s’étirait du côté du lit où sa femme serait habituellement, en essayant de ne pas déranger Chloé. Il ramassait le téléphone, vu le nom affiché et balayait le doigt sur l’écran pour accepter l’appel.

« Allô ? »

« … »

« Ça va. Quand j’avais dit n’importe quand, je voulais vraiment dire n’importe quand. Je viens de me réveiller. »

« … »

« Oui, elle est ici à côté de moi. Elle est montée vers sa chambre à neuf heures mais ne s’est pas déshabillée qu’au moment de grimper au lit avec moi et d’enterrer sa tête contre mon épaule. La dernière fois qu’elle s’est endormie en pleurant ainsi était quand elle avait perdu sa poupée à sept ans. »

« … »

« Ouais. Je vais lui faire déjeuner un peu avant d’y retourner. Elle n’a pas soupé hier soir et il n’y a aucune chance qu’elle puisse se concentrer à l’école aujourd’hui. Comment ça va de ton côté ? »

« … »

« J’en suis certain. Donnes-lui un sert-fort de notre part. Je t’appelle dès que je sais quelque chose de plus. »

« … »

« C’est ça. Au revoir. »

Mark devait se lever et commencer à préparer les choses, étant donné qu’il était seul. D’habitude c’était Susan qui s’assurait que tout fonctionne sur des roulettes à la maison. Ce serait une guerre ouverte pour faire Chloé avaler quelque chose. Il demanderait à Jenny de s’occuper de Robert avant de quitter avec Chloé.

Dans la voiture, Chloé fixait l’extérieur par la fenêtre du passager, sans rien voir, ne devenant consciente d’où elle au moment de virer vers le terrain de l’hôpital. Le ciel était encore noir à huit heures trente ce matin de janvier. Mark scrutait les panneaux indicateurs et trouva l’aire de stationnement le plus près de l’Unité des Soins Intensifs. Il y aurait encore tout un trajet à parcourir à l’intérieur du labyrinthe de couloirs mais plus qu’ils approchaient, plus devenait-il difficile de restreindre Chloé. Elle a fait les dernier cent mètres au pas de course, pour n’être capturée et retenue par les bras de Mike.

Chloé cessa de se battre contre les bras enveloppantes de Mike et accepta le réconfort offerte par l’accolade au moment-même que Mark arriva aux Soins Intensifs.

« Navré, » dit Mark, « je n’ai pu la retenir. »

« Je comprends, » a répondu Mike, puis adressait Chloé. « Tu veux y aller mais tu ne peux pas rentrer comme ça. Les docteurs doivent faire leur travail. »

Mark toucha Chloé sur l’épaule et elle commençait à se dérouler de Mike. Au même moment, une porte secondaire s'est ouvert et Chloé courut vers les bras de sa mère.

Susan parlait à Mike. « Elle dort enfin. Ils vous ont trouvé un endroit à la résidence familiale. Ton idée de surveiller par quarts me semble irréalisable. T’as l’air complètement effrité. »

« Je le sais, » répondit Mike. « J’ai essayé de rester réveillé afin de pouvoir détecter des changements. Je sais que cela risque d’être long, ou permanent, ou même… terminal. Mais, la récupération peut tout aussi bien être rapide et immédiat. »

« L’un ou l’autre, » dit Mark, déposant une main sur l’épaule de son ami, « ça donnera quoi pour que tu te brûle ainsi ? Écoute, vas te coucher, et je prendrai la relève pour au moins quelques heures. Je t’appellerai s’il y a des changements. »

« D’accord. Je serai mieux d’avertir le docteur ou je serai. Susan, pourrais-tu m’indiquer le chemin ? »

« Je veux le voir. S’il te paît, j’ai besoin de le voir, » pria Chloé.

Mark et Mike se regardèrent et Mark acquiesça. Mike a pris Chloé des bras de Susan et l’escortait, avec son bras sur ses épaules, vers le poste de garde. L’infirmière levait sa tête quand ils se sont approchés.
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« Ceci est Chloé, » dit Mike. « Elle est la blonde de Scott. Quand elle est ici, je veux qu’elle soit autorisée à s’asseoir auprès de Scott comme si elle était un membre de la famille. D’accord ? »

L’infirmière lui sourit. « Aimerais-tu être auprès de lui maintenant, Chloé ? »

Chloé acquiesçait fermement et l’infirmière lui indiquait le chemin, en descendant le couloir et à travers deux grandes portes basculantes de l’une des baies des Soins Intensifs.

Mike est retourné vers Mark et Susan. Il ne sentait pas encore prêt pour se faire guider vers la résidence familiale. Il avait besoin de parler.

« Hier, j’ai perdu patience envers le policier qui est venu nous aviser de l’accident de Scott. Il ne pouvait pas nous dire grande chose, donc je lui ai demandé comment il pouvait qualifier l’événement d’un accident, comme si personne n'en était responsable ; cela contamine l’investigation. Il aurait dû dire ‘incident’. »

« Il y a-t-il plus d’information sur de déroulement de l’incident, » demanda Mark.

« Oui, un autre officier est venu nous rencontrer ici, Beth et moi, après qu’ils avaient fini d’interroger les témoins et analyser la scène. Il semblerait que Scott descendait du village de Holcombe vers Holcombe Brook et un camion lui a coupé le chemin avant l’intersection avec la route principale. Selon le couple dans la voiture qui suivait Scott, il était dans le milieu de la voie et son vélo aurait glissé de côté quand il appliqua les freins. Je me sentais obligé à souligner à cet officier que le milieu de la voie était la bonne position pour un vélo, surtout quand on approche ou on traverse un coin dangereux. Une chance que s'était mouillé ou Scott n’aurait pas pu faire glisser le vélo. Cela lui a probablement sauvé la vie car, au lieu d’enfoncer la tête en premier dans le camion, C’est son épaule qui a entré en collision. Cela veut dire que tout le poids de son corps n’était pas derrière sa tête quand il a frappé le côté du camion. »

Mark savait que Mike ne pourrait rester encore longtemps sur ses pieds. Juste l’énergie émotive qu’il avait dépensé serait assez de l’envoyer pas terre. Malgré cela, il continua.

« Un autre témoin dit que le chauffeur du camion parlait sur son cellulaire. Ça c’est typique de l’insouciance cavalière qui imbue l’attitude des conducteurs de ce pays. La police devait encore vérifier auprès de la compagnie de téléphone du chauffeur pour ce point-là. Évidemment, le chauffeur nia avoir vu Scott et cela bien que Scott se trouva dans la position prioritaire. Vous avez vu l’ensemble HTC-Highroad qu’il porte‡. Ce n’est peut-être pas fluorescent mais c’est très visible. N’importe qui, qui faisait attention l’aurait vu. Son ensemble… » La voix de Mike brisa, « il était incrusté de sang et l’équipe d’urgence a dû le découper pour le lui enlever. »

Mark s’approcha pour lui faire un sert-fort pour le réconforter mais, à ce moment-la, l’alarme sonna dans une baie vers le fond du corridor ; celle où était situé Scott. Deux membres du personnel laissèrent tomber ce qu’ils faisaient et accoururent vers la baie, suivit par Mike.
-O-O-
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‡ Le maillot htc-highroad est un maillot de cyclisme, blanc pour la plupart avec des accents noir, jaune et vert lime avec le logo de l’équipe écrit en noir.
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Chapitre 8 ; Accident
Partie 2


Tandis que l’infirmière guidait Chloé vers le lit de Scott. Chloé pouvait très bien voir l’enflure au tour de l’œil gauche de Scott, le plâtre sur son bras gauche et le tube de sa bouche vers le respirateur. Chloé figea sur place, bouleversée par l’état délabré de son amour. Elle s'est repliée sur elle-même, se retournant partiellement comme pour nier ce qu’elle voyait.

« Allez, chérie. Soit forte pour lui, » dit l’infirmière. « Tu sais que tu peux lui parler. »

Elle s'est retournée de nouveau et regarda Scott. « Va-t-il m’entendre ? »

« Il y a eu plusieurs études pour vérifier la réaction des patients comateux aux voix familières. On n’a pas encore décidé si cela fait du bien au patient mais je suis certaine que cela t’aideras, toi. » L’infirmière se déplaçait pour étudier les écrans des moniteurs puis continuait. « J’étais prêté aux urgences quand ils ont emporté Scott. L’inscription sur son bracelet d’identité ; c’est toi qui l’a acheté pour lui, n’est-ce pas ? Il avait inscrit son groupe sanguin, ‘B négatif’. Ils étaient capables d’avoir deux unités de disponible plusieurs minutes plus tôt que s’ils devaient attendre pour les résultats des analyses auparavant. »

Chloé s’est placé à côté de son lit et traçait des bouts de ses doigts les contusions sur sa tempe gauche, des marques qui reflétèrent les nervures de son casque. « Tu n’as jamais été le genre de porter des bijoux, n’est-ce pas ? Je suis contente de t’avoir trouvé ce bracelet. »

« Je vais vous laisser seul pour un petit bout, » dit l’infirmière, se déplaçant vers un autre patient de l’autre côté de la baie.

Chloé a soulevé le drap recouvrant Scott. Il était nu ; de toute évidence pour faciliter le traitement. Chloé put voir les ecchymoses sur son épaule et tout le long de son côté gauche. Cela dut être un impact violent. Chloé replaça le drap mais passa sa main sur sa poitrine, au-delà des sondes du moniteur cardiaque.

« Scott, te souviens-tu comment nous étions quand tu as commencé à notre école ? Comment nous étions proches sans pouvoir dépasser cette frontière. C’est ironique, n’est-ce pas que je ne me pouvais pas me permettre de tomber en amour avec toi parce que j’étais déjà en amour avec toi, ou plutôt l’image que m’étais fait de toi. Puis quand tu as eu cette dépression, c’était parce que tu ne savais pas encore que tu me connaissais et que tu pouvais me faire confiance. Maintenant que nous nous connaissons mutuellement, il n’y a plus rien qui nous empêche d’être en amour, sauf ceci. Donc, j’ai besoin que tu te réveilles et que tu te guérisses, non pas parce que je veux ravoir mon ami. Mais parce que je veux ravoir mon amour. »

Un bip urgent et persistant sonna du moniteur cardiaque à côté du lit de Scott et l’infirmière est venur de l’autre patient, et était rejoint par deux autres membres du personnel, l’un un homme plus âgé et l’autre une femme plus jeune, qui rentraient du corridor. L’infirmière est tout-de-suite partie vers le chariot cardiaque avec le défibrillateur et commençait à l’installer.

Chloé recula du lit. « Non, » cria-t-elle, voulant s’enfuir. Toutefois, elle rentra en collision avec Mike qui la serra contre sa poitrine.

« Fausse alerte, » annonça l’homme que Mike savait être le médecin en-charge. « Écoutez, Ce jeune homme est en forme et en santé, et de toute évidence amateur de sports d’endurance. Cela suit qu’il a un système cardio-vasculaire efficace avec un battement de cœur au repos plus bas que la norme. Ceci est la troisième fausse alerte depuis huit heures, alors je propose que nous baissions la limite de l’alarme du moniteur cardiaque par dix battements à la minute. Es-tu d’accord ? »

La femme plus jeune, que son étiquette identifia comme étant un autre docteur, était d’accord et s’est mise à reprogrammer le moniteur, puis a inscrit une note dans le dossier de Scott.

Le docteur s'est alors tourné vers Chloé et Mike. « Désolée pour ça. C’est ces jeunes en super forme, ils nous donnent toujours des problèmes. »

Mike regardait le docteur. « Écoutez, je vais rejoindre ma femme à la résidence familiale parce que je suis crevé. Entretemps, Mark, le père de Chloé, est ici pour prendre la relève. »

« D’accord, si c’est ça ce que vous voulez, » dit le docteur, « mais nous avons le numéro de téléphone de la résidence, donc nous pourrions vous laisser un message au moment qu’il y a un changement. »

« Je comprends mais je veux quelqu’un qu’il aime à côté de lui en tout temps. »

Le docteur a acquiescé puis commençait une tournée des autres patients de la baie. Mike laissaiy Chloé retourner au lit de Scott, où elle continuait de parler à Scott de tout et de rien tandis qu’il ressortit vers le corridor pour dire à Mark et Susan de la fausse alerte. Toutefois, il était au-delà de ses capacités donc il demanda Susan de l’escorter vers l’unité où était Beth, laissant Mark et Chloé à leur vigie.
-O-O-
Il était midi avant que Beth se réveilla. Elle ne savait pas exactement quand elle s’est endormie mais elle savait de ne pas avoir dormi longtemps. Dans le lit à côté d’elle se trouva Mike, nu et profondément endormi. « Pauvre Mike, il a dû être debout toute la nuit, » pensa Beth et lui caressa sa poitrine nue. Beth savait qu’il se sentit coupable d’avoir introduit Scott au cyclisme de route mais ce n’était pas de sa faute ; ce n’était qu’un incident bête et imprévisible produit par la stupidité d’autrui.

La chambre fut maigrement meublée dans un style moderne et utilitaire, comme l’était le reste de la maison. Il y avait plusieurs de ces maisons dans un cul-de-sac, appartenant à l’hôpital, surtout pour des familles de patients à long terme. Beth était contente que l’une d’elles fût disponible pour qu’elle puisse pieuter pendant une attente qui risqua d’être longue.

Le regard de Beth tomba sur son jogging et son haut, déposés sur une chaise, qu’elle avait enfilés la l’après-midi de la veille pour se rendre à l’hôpital. Il y avait une feuille de papier pliée déposée par-dessus. Se levant du lit, elle s’est rendue et ramassa le papier. C’était une feuille de bloc-notes avec le logo de l’hôpital, en toute probabilité venant du comptoir à déjeuner au ré de chaussé. Dessus, dans l’écriture rapide mais facilement lisible de Mike, fut inscrit « 9 du matin. Aucun changement, Chloé/Mark surveillent. Mike X. »

Déposant la note, Beth s'est rendue à la salle de bain. Elle sentait qu’elle en avait vraiment besoin d’une douche. Les contrôles furent tous simples ; tirer le cordon, entrer dans le cubicule et ajuster la température de l’eau. Le flot froid initial était un choc et la sorti de la léthargie qu’elle ressentit depuis la veille. Tous ses sentiments étaient pris dans un nœud derrière la tête. Ses jambes ne la supportaient plus et elle se laissa glisser vers le fond du cubicule, en émettant un cri déchirant. « TROU DU CUL ! » cria-t-elle. « CRÉTIN ! Pourquoi, MERDE, t’as pas pu regarder, DIABLE, ce que tu faisais, CÂLISSE ? C’est MON fils… mon fils… »
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Beth restait effondré là pour ce qu’elle savait était trop long, l’eau chaude rinçant ses larmes. Puis une pensée transperçait la noirceur… Scott. Elle devait retourner vers lui, c’était son devoir. Elle s'est levée difficilement et arrêtait ses larmes tout en arrêtant l’eau. Beth a pris une serviette et a entouré son corps. Elle pensait à la serviette dans laquelle ils avaient enveloppé Scott pour lui la présenter à sa naissance, au moment que son père l’avait nommé. Non, elle ne recommencerait pas à pleurer, cela ne servirait à rien. Elle devait partir. Passant une autre serviette sur ses cheveux, elle retournait vers la chambre.

Le choc de la veille fut remplacé par une rage sombre mais la faim lui tenaillait, également. Elle n’avait rien mangé depuis hier midi, et se sentait faible. Il n’y aurait sans doute rien dans la cuisinette en bas donc elle devrait se rendre à la cafétéria de l’hôpital. Il y avait d’autres choses à faire, également. Quoiqu’elle avait demandé Susan d’appeler l’école où elle enseignait, Beth voulut appeler personnellement pour les tenir au courant ; elle avait des amis là-bas qui apprécieraient être informés directement. Beth devait aussi envoyer un message à Anne, qui était au milieu de sa première année en médecine à l’Université Cardiff.

Envoyant les serviettes vers la salle de bain, Beth a enfilé ses vêtements et descendit la note. Elle trouva un stylo auprès du bloc-notes, inscrit un message sur le derrière de la note puis la remonta et la glissa sous la montre de Mike, sur la table de chevet. Il y avait un deuxième trousseau de clés accroché derrière la porte alors Beth garda le trousseau qu’elle avait et sortit. Cela prit quinze minutes à marcher vers la cafétéria de l’hôpital, assez pour faire un appel et d’envoyer un texto.

Quoique Beth avait faim, elle n’avait pas grand appétit donc elle demanda la dame du comptoir que des œufs brouillés avec deux tranches de pain multi-grains, ayant déjà choisit une bouteille de smoothie aux fruits. La cafétéria n’offrit pas la possibilité d’acheter du café pour emporter mais, heureusement, Beth avait remarqué un comptoir Costa à l’entrée. Mark et Chloé firent une vigie depuis au moins trois heures et demie quand elle serait rendue aux Soins Intensifs, donc leur acheter un café serait la moindre chose qu’elle puisse faire. Elle savait que Chloé prit des cappuccinos avec Scott mais elle ne connaissait pas les préférences de Mark. Finalement elle opta pour des cappuccinos pour tout le monde, installé dans un petit cabaret de carton et fourra une poignée de sachets de sucre dans sa poche.

à suire
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Chapitre 8 ; Accident
Partie 3


En arrivant à l’étage, Beth s'est souvenue que les aliments furent interdits, alors elle a rentré rapidement pour accrocher Mark et le faire transporter les cafés vers le patio à proximité, où ils pourraient s’asseoir et prendre leurs consommations, puis allait vers la baie pour chercher Chloé. Elle croyait bien que Scott serait sous bonne garde pour les quelques minutes qu’il serait seul mais dû quand-même convaincre Chloé.

« Merci pour nous avoir prêté main-forte, » dit Beth à Mark. « Je suis navrée que cela prit autant de temps pour m’endormir et puis revenir. »

N’y pense même pas, » dit Mark. « C’est à ça que servent les amis. De toute façon, Chloé était trop bouleversée pour ce rendre à l’école et je peux m’organiser assez bien avec mes heures. Alors, as-tu pu parler à Mike avant qu’il s’est couché ? »

« Non, il m’a laissé une note qu’il n’y avait pas eu de changements et que vous étiez là. Maintenant que je suis de retour, je suis mieux de vous laisser rentrer. Je crois bien que Mike et moi puissent s’occuper de tout maintenant. »

« D’accord, nous serons de retour ce soir, mais n’hésite pas de nous appeler si tu as besoin de quelque chose. »

« Mais, Papa, » intervint Chloé, « je veux être ici pour Scott. »

« Je comprends, chérie, mais ça c’est le rôle de la mère de Scott. Tu comprendras un jour quand t’auras des enfants, toi-même. De toute façon, j’ai parlé à Jenny tôt ce matin et Jess était bouleversée d’apprendre que Scott fut dans un accident. Elle a vraiment besoin de sa meilleure amie pour en parler, tout autant que toi, d’ailleurs. En plus, t’aurais besoin de te reposer, toi-même. T’as très mal dormi la nuit dernière. »

« D’accord, mais je veux lui dire au revoir avant. »

Le téléphone de Beth sonnait. C’était Anne ; elle venait de sortir d’un cours et téléphona suite au texto de sa mère. Beth l’informa de l’incident avec Scott la veille. Elle n’avait pas voulut appeler tant que les choses étaient incertaines pour éviter d’inquiéter inutilement Anne mais ça prenait trop de temps et Beth ne voulut pas qu’elle se sente mise à l’écart.

Anne était effectivement inquiète ; elle aimait son frère et elle sentait le besoin d’être à ses côtés. Elle a décidé que puisque les prochains jours, elle devait assister à des cours magistraux plutôt qu’à des travaux dirigés, elle irait voir ses enseignants et obtenir leurs notes et leurs polycopies d’avance et de rentrer en train.

Quand Beth avait fini son appel avec Anne, elle vit que Chloé avait abandonné son café et avait rentré. Beth finit le sien et rentra, elle aussi, aux Soins Intensifs. Quand elle est arrivée à la baie, Beth vit Chloé debout, à regarder le mouvement rythmé de la poitrine de Scott et à écouter le bip-bip régulier du moniteur cardiaque. Chloé se pencha alors aussi loin qu’elle le pouvait et donna un baiser à Scott et lui promit de revenir le soir même puis partit, donnant un sert-fort à Beth en passant.

« Ah, Mme Lowry, avez-vous bien dormi ? » C’était le docteur.

« Bien, ça va pour le moment mais je ne sais pas combien de temps que ça va durer. Mon mari c’est couché avant qu’il puisse me dire quoi que ce soit mais il m’a laissé une note pour me dire qu’il n’y a pas eu de changements. »

« C’est ça, » dit le docteur, en ramassant le dossier du pied de lit de Scott. « Nous avons eu une autre fausse alerte sur le moniteur cardiaque donc nous avons baissé la limite de l’alarme. C’est un garçon en très bonne santé et en excellente forme donc je m’attends qu’il en sorte. L’intervention chirurgicale à rapidement réparé son poumon affaissé et le saignement interne associé à cela. Ils ont vraiment fait un excellent travail, là. L’IRM de son cerveau indique que le cortex n’ait subit aucun trauma. Puisqu’il ne s’est même pas fracturé le crâne, je dirai que nous avons une excellente chance d’une récupération complète. »

Rangeant le dossier, le docteur continuait. « Vous savez, de nos jours, je suis étonné du nombre de jeunes qui arrivent à l’urgence avec des fractures suite à même des accidents mineurs. On les examine et découvre qu’ils sont pâles, comme si ils n’ont jamais sorti au soleil et leurs os sont carencé en calcium. Les os de Scott sont bien formés et solides. De son bronzage, c’est évident qu’il ne manque pas de vitamine D, qui aide à soutenir les os. Cela me met en colère que ce ragot qui dit qu’un bronzage sécuritaire n’existe pas a été permit de mettre en danger la santé des jeunes. »

« Nous avons toujours encouragé Scott et sa sœur de jouer au soleil, » répondit Beth. « Nous nous sommes assuré qu’ils étaient bien protégé. Il n’y a rien de mal dans un bronzage, même un bronzage agit en tant que protection en lui-même. Ce qui faut empêcher, ce sont des coups de soleil. »

« Exactement, c’est le coup de soleil qui est le problème. Je peux croire que les gens qui émettent de tels conseils erronés puissent être de bonne foi mais ils n’ont pas analysés des donnés suffisamment dont ils n’ont pas cerné la source du mal. Cela veut dire qu’ils prennent des décisions trop hâtivement. C’est la même chose avec la panique par rapport au vaccin ROR ou ce vague de support pour l’obligation de porter un casque de cycliste. »

« Que voulez-vous dire par rapport à l’obligation de porter un casque de cycliste ? »

« Écoutez, je suis désolé de l’avoir mentionné. C’est que ce sujet est mon dada, en quelque sorte. Je dois avouer que le casque de Scott lui a sans doute protégé de blessures mais les études jusqu’ici ne démontrent pas de bénéfices remarquables, malgré les dires de l’Ordre des Médecins. Même, d’autres études ont démontré que là où le casque est obligatoire, comme en Espagne et en Australie, il y a une nette baisse dans la pratique du cyclisme juvénile et que la réduction d’activité physique a des liens directs avec le croisement des cas d’obésité enfantin. »

« Bien, je suis prof de maths, » dit Beth, « alors, j’ai plus qu’une familiarité passagère avec le dicton qu’il y a des mensonges, des damnés mensonges et des statistiques, donc je vous comprends pleinement. »

« Je suis mieux de retourner à ma tournée sinon j’arriverai à la fin de mon quart sans avoir terminé et je serai gardé en retenu. Je vous reverrez plus tard. »

Beth lu sourit vaguement et s’installa dans le siège à côté du lit de Scott, et sortit une revue du sac qu’elle avait négligé de ramener quand elle partit chercher un endroit pour dormir. C’était l’une des revues de Scott et Beth l’avait apporté pour le lui lire pendant qu’il était dans le coma. Ce pourrait être encore une longue vigie alors elle s’installa le mieux qu’elle pouvait et commença à lire tout haut.
-O-O-
Il était 4 heures 30 de l’après-midi. Susan et Chloé avaient rattrapé leur retard dans le sommeil et étaient à commencer le repas du soir pendant que Robert fit ses devoirs. Mark avait déposé Chloé plus tôt et puis c’est rendu au travail. Jenny et Jess rentraient par la porte de derrière ouverte, ayant passé par la petite porte pratiqué dans la clôture au fond du terrain, pour demander une mise-à-jour de la situation de Scott. Jess était encore habillée dans son uniforme scolaire, n’ayant qu’à peine arrivé à la maison, et Jenny avait enfilé un jogging et une veste en molleton contre le froid. Ce serait sans doute une longue discussion alors elles se dévêtirent et laissèrent leur linge dans un coin, hors du chemin.

Susan avait été avec Beth et Mike quand le docteur leur avait expliqué l’étendue des blessures de Scott alors elle décrit le poumon affaissé, les coupures et les contusions au visage, la clavicule gauche fracturée, les trois côtes et les os métacarpiens brisés de sa main gauche. Elle était là également quand la police décrit comment le camion a omis de céder le passage en sortant du développement pour emprunter la route vers le village de Holcombe.

Jess trouvait ça difficile d’intégrer les détails. Elle disait que toute la matinée, la rumeur courrait partout à l’école du jeune qui c’est fait tué la veille. Jess se trouvait à maintes reprises à devoir les reprendre pour leur dire qu’ils manquaient de délicatesse, que c’était son ami, Scott, et qu’il n’était pas mort. Finalement, elle a dû aller vers l’administration afin de faire faire une annonce généralisée lors de la prise de présences de l’après-midi pour faire taire les rumeurs.

Puisque Eddie faisait des heures supplémentaires, Susan invita Jenny et Jess à rester pour le souper. Jenny était contente d’accepter mais elle voulait que Jess aille chercher ses cahiers pour permettre à Chloé de copier les notes de leurs cours en commun. Jess a bravé le froid pour aller chercher ses livres afin d’éviter de se rhabiller. Chloé copia les notes vers ses propres cahiers sur la table de la salle à dîner, avant que Susan demande Chloé et Robert de mettre la table pour le repas. Mark est revenu un peu plus tard que prévu, devant s’occuper de quelques affaires qu’il ne pouvait déléguer.

Avec tous les soucis qui planaient dans l’air, Jenny proposa que tous la rejoignent dans le sauna chez elle, à côté, pour se détendre un peu. Mark et Susan décidaient qu’ils avaient encore du temps avant de retourner à l’hôpital donc ils se sont rendus au sauna et le bassin de refroidissement à côté avec les filles. Robert, quant à lui, joua au Mario Carts sur l’écran géant de la salle de repos.
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Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Malheureusement, des problèmes techniques continuent à me hanter. Tant que je ne les ai pas résolus de façon définitive, je vais interrompre la mise-à-jour de l'histoire en cours.

J'en suis navrée.
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Re: Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

Message par Cor »

Bonjour,

Quoique les problèmes d'internet dont j'ai parlé la semaine dernière ne sont pas totalement résolus à ma satisfaction, pour le moment, l'accès semble fonctionner pas trop mal. Je vais donc tenter de continuer la mise à jour des histoires et des planches de la BD


Voici donc la partie suivante de l'histoire en cours ; Chloé et les Champs d'Éden.

___________________
Chapitre 8 ; Accident
Partie 4


Beth s'est réveillée en sursaut. Elle s’était endormie et la revue avait glissé de ses doigts, tombant sur son pied. Le cadran des Soins Intensifs indiqua 5 hres 15. Beth savait qu’elle eut besoin de plus de sommeil ; peut-être que ce petit somme, quoiqu’imprévu, ferrait l’affaire. Elle reconnaissait également qu’elle devait manger si elle voulait ménager ses forces. Au moment qu’elle sortit pour se diriger vers la cafétéria, elle a croisé Mike. Lui non plus n’avait pas encore mangé, n’étant réveillé que depuis une demi-heure, alors ils se sont dirigés ensemble vers la cafétéria avant de reprendre sa vigie

La file à la cafétéria était plutôt longue. Beth et Mike avancaient leurs cabarets à mesure que la file avançait, Mike avec son bras gauche fermement autour des épaules de Beth. Sans y penser, ils choisissaient ce qui semblait la plus comestible et un pot de thé chaque. Ayant terminé, ils se sont avancés à la caisse, ont payé pour les repas et se sont installés à la première table disponible. Mike brassait son thé automatiquement puis remarquait Beth qui regardait son assiette, éberluée. C’est là, que le lapsus lui frappait au front ; ils avaient choisis tous les deux des lasagnes, le préféré de Scott… tout ce qu’il leur manquait était une petite salade verte, un vers de rouge chacun et Scott, lui-même.

Mike a fondu en larmes, son visage caché dans ses mains, sans aucune pensée pour qui pourrait le voir. Beth s'est levée de sa chaise, s‘est agenouillée à son côté et l’enveloppa de ses bras. Il l’a immédiatement enveloppé à son tour et ils sont restés pris ainsi, dans leur propre monde.

« Tu t’es retenu trop longtemps, » dit Beth quand les pleurs de Mike s’étaient calmés. « Je te connais trop bien ; toujours à être l’homme sans failles. Bien, tu ne pourras pas me duper, Mike Lowry. Je connais ton cœur. Allons, je sais que cela ne se compara pas du tout avec tes lasagnes mais nous devons manger et rester fort pour Scott. »

Mike a acquiescé et s’est séparé de l’accolade de sa femme et a commencé à manger lentement mais sans appétit. La lasagne était bonne mais Mike aurait mangé de la terre si cela avait aidé à Scott de revenir.

Il était presque six heures quand Mike est retourné aux Soins Intensifs et Beth repartit se coucher ; elle prendrait la relève de Mike dès qu’elle le pourrait. C’est Mike qui lisait la revue de cyclisme maintenant et il lisait à Scott un article qui parlait de la guérison suite aux blessures. L’auteur de l’article s’était également cassé la clavicule et avait monté son vélo sur un ‘turbo trainer’ afin de garder la forme pendant que son épaule guérit. Mike connaissait ce genre d’appareil d’entraînement, un appareil qui retenait le vélo fixe et appliqua une résistance variable à la roue arrière afin que le cycliste puisse compléter une session de qualité sans les désagréments de mauvaises conditions routières et climatiques. Toutefois, il serait inutile d’en acheter un pour Scott s’il ne se réveillait pas. À cette pensée, ces yeux sont devenus humides de nouveau mais il a résisté à se laisser aller. Il a dû arrêter pour s’essuyer les yeux.

Sept heures était bientôt arrivé avec son flot de visiteurs. Mark est arrivé avec Jenny, Cloé et Jess. Susan était restée à la maison avec Robert. Mike les a vu arriver par la partition vitrée de la baie des Soins Intensifs et est sorti dans le couloir les rejoindre. Il y avait trop de monde donc Mike, qui avait besoin d’une pause de toute façon, proposa qu’ils se rejoignent tous au comptoir Costa près de l’entrée principale. Mark demanda s’il serait possible de rester auprès de Scott alors il le guida vers la baie et l’introduit à l’infirmière en poste.

Personne ne fit attention à leurs cafés, ayant plutôt le goût de parler. Il n’y avait pas vraiment rien de neuf à dire mais on le disait quand même. Beth était partie se coucher et Mike ne s’attendait pas à la revoir avant plusieurs heures. Tous furent convaincus que Scott allait en sortir, ou n’était-ce qu’un espoir ? Chloé et Jess, tous deux, broyèrent du noir et, leurs cafés abandonnés devant eux, se tinrent mutuellement sur un divan. Il n’y avait pas rien d’autre à faire que d’attendre et d’espérer.
-O-O-
Mark était assis à côté du lit de Scott pour ce qui paraissait être une éternité, ne faisant rien que de regarder le respirateur travailler et le moniteur qui enregistrait le pouls régulier de trente battements à la minute. Le son des bips et l’air qui soufflait furent les seuls bruits et cela devenait intolérable. Il devait parler à Scott si ce n’était pour briser le silence.

« Tu sais, Scott, » dit Mark, doucement en s’approchant davantage de Scott, « la chose la plus difficile à endurer pour un père est de voir sa fille souffrir, sans rien pouvoir faire pour la réconforter. Chloé a toujours eu un sens inné de qui elle pouvait faire confiance et aimer et de qui elle ne le pouvait pas. Le fait qu’elle t’aime ne démontre que comment ce sens est fort en elle. Chloé souffre et c’est au-delà de mes capacités mais pas au-delà des tiennes. S’il te plaît, ne lui brise pas son cœur, pas pendant qu’elle est encore si jeune. »

Mark savait qu’il était émotif, tellement peu comme son rôle de gérant d’usine ferme mais tellement typique du père aimant. Il se redressa, sortit un mouchoir de sa poche de pantalons et essuyait ses yeux.

C’était le changement de rythme dans les bips du moniteur qui lui fit lever la tête. Scott bougeait sa tête, comme pour repousser un malaise et le son de l’air qui souffla semblait plus forcé. Sur le moniteur, les chiffres étaient à monter ; cinquante-trois, cinquante-neuf, soixante-quatre. Pendant que les chiffres continuèrent à monter, une autre pièce d’équipement commença à sonner une alarme stridente. L’infirmière traversa la baie, et fut rapidement rejoint par un médecin, puis un autre.

« Il se lutte contre le respirateur, » dit l’infirmière.

« Préparez-vous à débrancher la respiration artificielle, » ordonna l’homme, que Mark devint était le médecin en chef.

Mark est sorti au couloir tout en activant son cellulaire et envoya un message urgent à Mike ; « VIENS TOUT DE SUITE. »

La femme plus jeune a retiré le sparadrap retenant le tube en place et le sortit délicatement de sa voie respiratoire. Scott inspira son premier respire libre depuis son arrivée. Mark resta dans le corridor, à regarder autant ce qui se passa au tour du lit de Scott qu’à surveiller pour l’arrivée de son ami.

Le docteur sortit une lampe de poche et éclaira les yeux de Scott, l’u après l’autre. « Les pupilles réagissent normalement. »

Le personnel prit quelques instants pour vérifier les autres données et pour discuter entre eux. Mike arriva, ayant de toute évidence courut jusqu’à là et se dirigea directement vers le lit de Scott au moment que le docteur en chef se sentit en confiance de faire son rapport. Mark suivit de proche.

« Il paraîtrait que Scott a fait un virage pour le mieux. En ce moment, nous ne pouvons pas dire que c’est qui va se passer ; nous aurons à faire des vérifications neurologiques afin de voir s’il y a des séquelles, mais, pour le moment, il est sortit du coma et est plutôt dans un sommeil profond. Je dirais que, d’ici vingt-quatre heures, nous allons pouvoir le transférer vers une chambre mais le neurologue devra autoriser ça au préalable. »

Mark et Mike se firent une accolade pour fêter. Après avoir pleuré de joie pour quelques instants, ils se redressèrent, gênés d’avoir été aussi démonstratifs. Ils partirent ensemble en direction de l’entrée principale pour annoncer la bonne nouvelle à Jenny et les filles pour arriver face-à-face avec elles quand elles sortirent de l’ascenseur. Ni Jenny, ni Jess n’avait été aux Soins Intensifs auparavant. Mike, quant à lui, hésita, se demandant de quel côté aller, vers la résidence familiale pour réveiller sa femme afin de lui annoncer a bonne nouvelle ou vers les Soins Intensifs pour rester auprès de Scott. Il finit par choisir la deuxième option et d’escorter Jenny et Jess auprès de Scott, sachant que Beth avait besoin de son sommeil et que ce serait une bonne nouvelle pour l’accueillir le matin.

Ceci était la première fois que Jess ait vu Scott dans cet état et les larmes lui coulèrent des yeux tandis qu’elle passa délicatement le bout des doigts le long des points de suture sur sa joue gauche.

« Il a l’air mieux, » dit Chloé.

Elle avait raison ; il avait meilleur mine et l’enflure autour de l’œil avait atténué. Son visage n’était plus déformé par le tube du respirateur. Pendant Chloé regarda, elle vit les yeux bouger derrière ses paupières, une indication sans faille qu’il rêvait dans son sommeil.

Chloé et Jess restèrent auprès de Scott pour une heure, jusqu’à temps que Jenny et Mark vinrent les chercher pour les ramener à la maison, disant qu’elles durent aller se coucher, elles aussi. Mark alla s’assurer que Chloé retourne à l’école le lendemain puisque Scott ne fit que dormir. Chloé n’en était pas réjouie mais fut consolée par le fait qu’elle pourrait utiliser ses visites pour aider Scott à maintenir ses études. À neuf heures, les visiteurs partirent, avec Jenny, Jess et Chloé qui déposèrent tous un baiser sur la joue droite de Scott avant de partir.

Mike était resté seul avec Scott. Il le savait hors de danger mais il n’était pas fatigué et voulut encore que quelqu’un soit à ses côtés quand Scott se réveillerait. Rendu à dix heures, toutefois, il était certain que soit Beth était déjà réveillée ou le serait bientôt lui fit se dépêcher vers la résidence. Il voulut lui annoncer la bonne nouvelle. Arrivé, il vit que Beth était réveillée et sur le point de se rhabiller. Mike lui annonça la nouvelle dans un seul élan puis sauta dans ses bras. Les vêtements de Mike lui gênaient mais pas pour longtemps. Dès qu’il était nu, ils se laissèrent tomber sur le lit et se donnèrent mutuellement dans la joie, l’amour et la complicité. Ce n’était point l’épuisement qui les a endormi mais plutôt le soulagement, mélangé à la chaleureuse bienséance de leurs ébats.
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