Histoires de Cor; L'école secondaire Montesorri

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Histoires de Cor; L'école secondaire Montesorri

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Titre d’origine ;
Montessori HS
Par Cor van de Sande en 2011, 2012
L’univers de Manatee Bay est la propriété intellectuelle de Lordship Mayhem ; utilisé ici avec son aimable permission.
Traduit par Cor van de Sande en 2012
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CHAPITRE 1 ;

L’article principal fut situé en haut du pli, directement sous l’en-tête du Moniteur de Manatee Bay, avec un titre de 5 cm de haut. Il a même déplacé les minutes de la dernière réunion du Rotary vers la page 3, un fait inusité en lui-même. Même l’ouverture de l’École Primaire Barracuda Beach n’avait pas eu autant d’espace consacrée à elle…

‘Émeute à Manatee Bay’ lit le titre. La signature fut tout aussi remarquable… « Histoire par Walt Cheevers, reportages supplémentaires par Mabel Glock, photos par ‘Frenchy’ Gareau, photographe officiel.’ Walt avait sorti les gros canons pour celui-ci… Qu’il fût écrit par Walt n’était pas du tout hors de l’ordinaire ; il écrivait 80% des articles (c’était Jennifer Perkins, la secrétaire du Rotary Club qui produisait les minutes et c’était Jeremy, le fils d’Alfie Jones, qui écrivait les potins de l’école secondaire) et volait le reste directement de l’Internet. Je devinai qu’il avait demandé à Mabel, qui avait eu un emplacement de choix pour ainsi dire, le pire de l’émeute se trouvant directement devant le resto de son mari, Chez Horace, à écrire l’histoire. Quant à Frenchy, il a dû s’acheter un nouvel appareil-photos… j’avais ‘accidentellement’ laissé tomber son dernier à la mer quand il avait essayé de rentrer mon centre en cachette avec, l’été dernier.

Puisque j’étais pris en ville de toute façon ; il paraîtrait qu’il y a eu un gros accident sur l’autoroute et le camion de livraison de l’épicerie ‘BreadBasket’ était pris dans l’embouteillage, j’ai décidé de me rendre chez Horace et de lire l’article sur l’émeute. Contrairement à mon habitude, je n’étais pas en ville ce matin-là ; j’avais à conduire Rose à l’hôpital de la contée pour son échographie. Je fus content de l’avoir manqué car je suis certain qu’un de ces voyous en aurait profité pour passer son bâton de baseball par ma pare-brise et je doutais que des pare-brises de rechange pour des camionnettes datant de 1930 existaient encore.
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J’ai rentré le resto et j’examinai l’endroit ; autre qu’une vitrine qui fut placardé, ce n’avait pas l’air pire que d’habitude. Je me suis assis à une table auprès d’une fenêtre intacte et j’ai signé Mabel de m’apporter une tasse de leur décapant à peinture… on ne pouvait surtout pas appeler ça du café… et j’ai commencé à lire l’article.
  • « La journée débuta paisiblement…, » lisais-je… « Vers neuf heures, le Révérant Samuel B. Jackson, prêcheur Baptiste et démagogue, est arrivé devant l’École Secondaire Manatee Bay sur la rue Elm, où se tiennent habituellement les réunions de l’Association Parents et Enseignants, avec une vingtaine de membres de sa congrégation pour tenir une marche vers la Commission Scolaire situé à l’Hôtel de Ville au coin des rues Harbour et Centre. Winnifred Vickers, porte-parole de l’Assemblée de la Droite Chrétienne, expliqua que le Rév. Jackson fut outragé que la Commission Scolaire ait décidé de décréter l’École Intermédiaire des Palmettes à vêtements facultatifs et qu’il espérait, avec cette manifestation, influencer les citoyens de la ville à forcer la municipalité à renverser ce décret. »

    « En octobre dernier, l’École Primaire Willow Lane avait brûlé et l’école de remplacement fut érigée dans la seule espace disponible, le centre naturiste de Manatee Bay. Paul Jackman, homme d’affaires et propriétaire du Centre Barracuda Beach, avait insisté, cependant, en cédant le terrain qui était situé entre le domaine résidentiel naturiste Willow Lane et le bureau de réception de Barracuda Beach à la Commission Scolaire, que l’uniforme de l’école soit la nudité intégrale. »

    « Arrivé au mois de mai dernier, il était plus qu’évident que les étudiants de cette nouvelle école, nommée École Primaire Barracuda Beach, réussissaient mieux leurs études que toutes les autres écoles primaires de la région par un ordre de 10 à 20%. Les parents des enfants qui allaient graduer de l’École Primaire ‘Cuda Beach, soucieux que leurs enfants allaient perdre cet avantage, ont fait pression sur la Commission Scolaire pour leur fournir une école intermédiaire avec le même code vestimentaire. Finalement, au mois de juin dernier, a cédé et proposa un compromis ; elle décréta que l’École Intermédiaire des Palmettes serait à vêtements facultatifs. »

    « Nos informateurs divergent sur les détails exacts mais il paraîtrait que, quand les manifestants tournèrent le coin de Elm vers Harbour, ils furent joints par plusieurs douzaines de protestataires, plusieurs portant des sacs à dos, des massues ou des bâtons de baseball. À mesure que les marcheurs approchèrent le centre-ville, l’ambiance devint plus colérique et violente. Finalement, passant de l’Église, les voyous commencèrent à briser des pare-brises et à lancer les briques qu’ils avaient apporté avec eux. Fort heureusement, aucun passant fut blessé plus gravement que par des coupures mineures, quoiqu’un citoyen (Nous ne sommes pas certains au moment d’écrire ces mots, s’il faisait partie des manifestants ou non) qui avait tenté d’intervenir fut envoyé à l’hôpital avec le bras cassé. »

    « Dès que la violence ait commencé, le Shériff Fernandez et ses députés se sont présentés mais, à part d’appeler la police de l’État à la rescousse et d’écarter les passants, ils furent dépassés par le événements. Ce fut l’escouade anti-émeute de la Police d’État, en armure complète, qui ont finit par remettre l’ordre. Il paraîtrait que certains des voyous arrêtés venaient d’aussi loin que la Géorgie et l’Alabama du nord… »
Mabel s’est approchée avec son pot de café. « Voulez-vous que je vous réchauffe votre tasse, M. J… ? »

« Non, merci, Mabel…Je vois dans le journal que tu t’es trouvé un emploi à temps perdu comme journaliste. »

Mabel sourit, gênée. « Oh, ça… ce n’est rien… Walt avait passé tandis que la Police d’État fut à faire le ménage. Nous avions passé quelques quinze minutes à parler tandis qu’Horace et Harry de la quincaillerie étaient à placarder la vitrine. »

À ce moment-là, mon cellulaire sonna ; ce fut Sandy… le camion de livraison ‘BreadBasket’ était arrivé et Harold était à assembler ma commande. « Je dois y aller… Au revoir, Mabel, » et je lui donnai deux piastres pour le café.
-0-0-
Mille six cents kilomètres plus au nord, au Centre Naturiste Sunny Acres, Lisa Cummings était à fignoler la première partie de sa thèse de Maîtrise, son autobiographie. Elle repensa à cette journée en février dernier quand elle avait rencontré le doyen, Dr Massé dans le bureau de Vénéra…
  • « … Votre travail de Maîtrise consistera quand même deux étapes mais, dans ton cas, ne demandera aucun temps en classe. Pour rencontrer les exigences du diplôme, je veux que tu me prépares deux travaux ; le premier, qui remplacera la partie académique, sera un mémoire de tout ce que tu a vécu, tes pensées, tes sentiments, du moment que Joseph Brother t’a embauché jusqu’au moment que tu as établi ton école actuelle, incluant la période chez ton amie… c’était quoi son nom déjà… ah, oui, Mme Hatcher, et toutes les étapes nécessaire à l’établissement de ton école à Sunny Acres. Je veux que tu me justifies pourquoi que tu aies choisie de t’installer dans un centre naturiste et m’expliques quels règlements de ce centre et quels arguments de Vénéra tels que décrits dans les minutes du procès t’ont fait arrêter ton choix. »

    « Je veux que tu me justifies pourquoi que t’aies optée pour la Méthode Montessori comme méthode d’enseignement. Tu vas documenter ta mémoire avec les références appropriées des minutes du procès, des évaluations de tes élèves, des descriptions des activités pédagogiques que tu as sélectionnée pour tes élèves, y inclus celles qui n’ont pas bien fonctionnées et tu vas m’analyser pourquoi unetelle activité ait fonctionné et pourquoi unetelle autre ne l’ait pas. »
Ce fut incroyable comment les choses avaient changées dans une seule année. L’année dernière, à peine débarrassée de ses couches, elle avait obtenu son diplôme d’enseignante. Sans un sou, elle fut soulagée quand Joseph Brother l’ait embauché pour enseigner à la pré-maternelle du Village quand son amie Kat Harris, qui fut embauché pour la deuxième année ne commencerait qu’en septembre.

Depuis lors, elle avait été arrêtée, elle avait passé du temps en prison, elle a été traduit en justice où elle fut déclarée non coupable de gestes inappropriés, elle avait appris à apprécier… non, ce fut plutôt ‘réjouir’… du style de vie naturiste, elle avait rencontré son partenaire de vie, elle avait démissionné de la Commission Scolaire pour commencer son école naturiste et maintenant… elle fut nommée directrice d’une école secondaire même pas encore construite.

Tout lui semblait si naturel, si… ordinaire au moment que ça lui arriva. D’accord, la prison et le procès furent moins drôles. Toutefois, ce ne fut que quand elle avait commencé à mettre sur papier tout que lui était arrivé que l’énormité de ce qu’elle avait vécue lui ait enfin atteint la surface de sa conscience.

Elle avait maintenant la responsabilité ultime de trois écoles ; la pré-maternelle, l’école primaire et l’école secondaire, les trois situés sur la propriété du Centre Naturiste Sunny Acres. On lui avait souligné lors de la rencontre avec le Comité de Supervision des Écoles à Chartes, avec le Dr Massé, Vénéra et la représentante du Département de l’Éducation de l’État, April Hastings, où on avait annoncé sa nomination qu’en tant que directrice, elle aurait peu ou pas de temps pour enseigner et que ses assistantes, la plupart d’elles des parents de ses élèves, n’avaient pas la formation nécessaire. Elle avait donc contacté la Société Montessori et s’est organiser pour que Beth, Joy et Cathy reçoivent une formation accélérée et avait embauché deux enseignantes diplômées. Joy et Cathy furent toutes les deux femmes au foyer mais Beth avait un poste dans une agence de publicité. Toutefois, elle avait préféré s’occuper de l’administration de la pré-maternelle et l’école primaire et avait démissionné de son emploi.

Une des enseignantes nouvellement embauchée, Helen Turpin, la fille de deux résidents de Sunny Acres, sera en titre comme l’enseignante de la pré-maternelle. Ce fut son ancien patron, Joseph Brother, qui lui avait recommandé Monica Napolitano, l’autre enseignante. Monica n’avait pas été élevée en tant que naturiste mais avait avoué à Lisa lors de son entrevue d’embauche qu’elle avait constatée l’existence d’une barrière entre elle et ses étudiants. Elle lui dit que quand les nouvelles du procès de Lisa furent rendues publiques qu’elle comprit enfin que cette barrière qui lui empêcha de communiquer pleinement avec ses élèves furent ses vêtements. Après le procès, elle avait demandé à Joseph Brother de lui garder en tête si jamais la commission opterait pour des classes naturistes.

Lisa avait hâte de partir son école secondaire… plusieurs des enfants plus âgés, dont l’un des enfants Asimov qui s’étaient inscrit en février dernier et les trois ‘cas problèmes’ que Joseph Brother lui avait refilé, avaient accompli des merveilles à l’intérieur du format ouvert de la Méthode Montessori (ainsi que l’environnement naturiste de l’école, elle fut heureuse de constater) et avaient largement dépassé la structure des cours de primaire de l’État.

Elle regarda son mémoire une dernière fois, ferma le cartable et le glissa sans son enveloppe. Le surlendemain, elle avait un rendez-vous avec Dr Massé pour lui déposer son mémoire en mains propres. Elle fut très satisfaite avec ce qu’elle ait accompli. Plaçant l’enveloppe sur le coin du bureau pour ne pas l’oublier (pas qu’elle ne l’oublierait jamais), elle décida de se rendre au Bare Pit pour un verre de Vermouth sur glace en attendant qu’Harold rentre à la maison.
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INTERMÈDE 1 ;

Lisa se tenait sur le bord du champ de débordement de Warner… cette partie du centre qu’il utilisa quand il avait plus de campeurs que d’espaces disponibles. La plupart du temps, ce champ resta vide ; les visiteurs de fin-de-semaine l’utilisèrent pour des piqueniques et d’activités du genre mais il y a quelques années quand Sunny Acres fut le site d’un congrès naturiste, le champ fut rempli de tentes et de tentes-roulottes.

Depuis deux semaines, toutefois, le champ fut le chantier d’une construction intense. Warner avait loué le terrain à l’État en tant qu’emplacement pour la nouvelle école secondaire et un entrepreneur en construction fut occupé à monter les bâtiments préfabriqués. La semaine précédente, ils avaient coulés les fondations, installés les égouts, l’aqueduc et les conduits d’électricité. Depuis trois jours, ils furent à monter les modules de classe. Sous peu, il ne resterait que de tirer les joints et d’installer les meubles.
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L’entrepreneur fut un ami de longue date de Warner mais pas toute son équipe ne fut naturiste. Lisa sourit quand elle vit un ouvrier lui lancer des regards furtifs à son corps nu. Elle se demanda si elle ne devrait pas se rapprocher pour mieux voir quand Harold est arrivé.

« Salut… T’es ici de bonne heure. »

« Salut, toi-même. Viens… je t’amène souper… Nous pourrions nous rendre en ville ou nous pourrions souper ici… ton choix. »
« Ah ? C’est quoi l’occasion ? »

Harold lui présenta une petite boite. À l’intérieur se trouva une bague en ambre.

« Bonne anniversaire, mon amour. »

« Anniversaire… ? Quel anniversaire ? »

« Ce fut un an, jour pour jour, que tu fus arrêtée. Ça fait également un an que je t’ai rencontré pour la première fois. »

« Oh… Bébé… je t’adore ! » Elle sauta dans ses bras.

« Et puis… où aimerais-tu manger, » demanda-t-il après qu’ils se furent séparés de nouveau.

« Allons au Bare Pit… je détesterais m’habiller pour une telle occasion monumentale. »

« Je croyais bien que tu me dirais ça… J’ai déjà parlé à Noëlla pour nous préparer un repas digne de l’occasion. »
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CHAPITRE 2 ;

La longue fin de semaine de la Fête de Travail… Selon la tradition, ce fut le Râle des dernières instances de l’Été, la fin de semaine où les étudiants abandonnent le liberté de l’été pour le corset de l’école, la fin de semaine que la marmaille se rappelle tout d’un coup qu’elle a besoin d’un nouvelle boite à lunch…

« T’es sure que ne voudrais pas celle-ci avec l’image de Hannah Montana ? »

« M’maa… ! Je serais la risée de l’école… Non, il FAUT que ce soit Justin Beiber ! »

Pour moi, la fin de semaine de la Fête du Travail fut le temps que les résidents de fin de semaine ferment leurs caravanes et leurs maisons mobiles pour la saison, la fin de semaine où je puisse me détendre quelque peu, déposer mes pieds sur le bureau… bien… pas tout-à-fait. C’est la fin de semaine où je commence à planifier l’entretient et la mise à jour des installations en prévision des oiseaux migrateurs qui nous envahissent vers la fin octobre et le début novembre. Toutefois, c’est effectivement une période de calme. Je n’aurais plus à faire des visites journalières vers l’épicerie ‘BreadBasket’, le marché agricole ET la poissonnerie de Paco. Le Chef Jacques est toujours aussi pointilleux sur la qualité de ses ingrédients mais, à l’automne, son menu est moins diversifié donc je peux me détendre quelque peu. Ce serait à souhaiter que ce sera plus calme que l’année dernière.

L’année dernière, nous avions tout ce remue-ménage au sujet de tous les écoliers qui devaient être conduits chez moi pour les cours de natation… et puis, il y avait l’école Willow Lane qui avait brulé… Je fus surpris que les choses se soient déroulées aussi bien mais après tout, nous, les naturistes, nous avons l’habitude de nous plier au vent.

J’avais déjà parlé avec Janet Brooks, la présidente de la commission scolaire, la semaine dernière… nous pourrions peut-être tout juste ajouter une autre module de classe à l’École Primaire Barracuda Beach ; Janet me dit que, si l’émeute du mois dernier ait accomplie qu’une chose, se fut d’augmenter la visibilité de l’école. Les demandes d’inscriptions ne font que croître. C’avait tout l’air que plus en plus de parents qui ne voudraient aucunement montrer le bout du nez au centre seraient disposés à laisser leur marmaille se prélasser dans leurs peaux, à conditions qu’ils absorbent une éducation au passage.

De toute façon, aucun parent de Manatee Bay n’avait de choix dans la matière ; la politique de l’État d’obliger que tous les enfants sachent comment ne pas se noyer fut encore en force… et moi, j’ai la seule piscine digne de ce nom. La commission scolaire commencera conduire les enfants pas autobus d’ici deux semaines. Ça me rappelle, j’espère qu’Harold puisse me commander cette soupape de pompe pour le filtreur… Je préférerais ne pas être obligé de me rendre jusqu’à la Capitale pour ça. Il y a beaucoup trop de monde et ils conduisent tous comme des fous-furieux.

« Paul… ? Paul ! »

« Oui, chérie ? » La bedaine de Rose s’en venait à merveille… Je n’arrivai pas encore à m’y faire comment elle avait l’air belle enceinte.

« J’ai Roger Hollingsworth au téléphone… il paraîtrait qu’il a une nouvelle enseignante pour l’École Primaire ‘Cuda Beach qui souhaiterait louer une cabane pour l’année scolaire. »

« J’arrive… »
-0-0-
C’est la Fête du Travail, Beth ! L’année scolaire débutera ce mardi et je ne suis pas du tout prête ! Que vais-je faire ? »

Beth furent assises sur le patio du Bare Pit à prendre un café. Beth attendais que son mari, Joe, vienne la chercher, elle et leur fils de cinq ans, Jeremy… Jeremy était là, au fond, à jouer sur le module à grimper du parc avec d’autres enfants de la maternelle qui attendirent eux aussi leurs parents. Harold avait appelé plus tôt… il serait retardé ; il avait des clients au bureau, au centre-ville.
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« J’ai vérifié avec la Société Montessori… ils n’ont presque rien pour des écoliers de secondaire. C’est quasiment que s’est trop pour eux. Ils ont toutes ces phrases pieuses à propos de laisser des jeunes d’âges différentes interagir entre eux, de laisser libre cours à leur curiosité débordante mais il n’y a rien de concret. Quand Maria Montessori fut décédée, elle avait pleinement l’intention de monter un programme pour les ados mais elle a manqué de temps et personne, ni en Europe ni ici semble vouloir prendre la relève pour compléter son travail… c’est frustrant en Diable ! »

Elle signa vers la fille blonde derrière le comptoir. « Mandy, puis-je avoir un autre café, s’il te plaît ? »

« As-tu des idées, » lui demanda Beth.

« Bien… Natasha semble démontrer un penchant pour la bio. J’aimais ça quand j’étais au secondaire donc je pourrais lui donner un coup de main mais Paul et Greg ont tous les deux encore de la misère avec la géométrie tandis que Jimmy a toujours un peu de retard avec ces temps de verbes. Je pourrais aider Jimmy avec son grammaire mais la géométrie me dépasse ; je ne pourrais reconnaître une ligne droite même après avoir trébuché dessus. Mais tout ça n’a aucune importance… À la vitesse qu’ils progressent, si j’avais dont ce que j’ai besoin, ils pourraient m’enseigner, MOI, d’ici six mois. Tel que sont les choses actuellement… d’ici six mois, ils vont s’ennuyer à mort. »

Une voiture rentra au stationnement. « Voila Vénéra… j’imagine qu’elle soit là pour la fin de semaine, » dit Beth. « Des fois, je regrette ne pas pouvoir aménager ici comme toi, Joy et Cathy l’aviez fait. »

Après que Vénéra s’est dévêtit dans le vestiaire de l’Accueil, Lisa l’a signé de venir leur rejoindre.

« Salut… Contente de te voir. Puis-je t’acheter à boire ? »

« Excellente idée… Mandy, un Gin et Ginger Ale, s’il te plaît… pas trop de glace. Merci. »

Se tournant vers Lisa, elle demanda « Alors… pourquoi es-tu contente de me voir ? »

« Je racontai à Beth que j’avais faim pour du matériel pédagogique adéquat pour mon école secondaire. »

« Ah… Qu’as-tu actuellement et qu’as-tu besoin ? »

« Ce que j’ai est rien et se que j’ai besoin est de tout. »

« Mon doux… Lisa l’avaricieuse. Je suis sérieuse… Penses-y… »

« Bien… j’ai six étudiants de secondaire… pour le moment. Je suis certaine que Joseph m’enverra d’autres au courant de l’année. Et je ne rien à leur enseigner, aucune référence, aucun support pédagogique, rien. »

« Foutaises ! Une salle de classe est une buche avec un étudiant à un bout et un enseignant à l’autre. T’as déjà identifié le deux-tiers de ton environnement. Ton problème est presque réglé. Que te manque-t-il ? »

« Bien… si je le réduis à ta définition, il me manque l’enseignant. Je pourrais en faire une partie mais certainement pas tout… »

« Qui t’a demandé de le faire… t’as déjà fait plus que n’importe quelle demi-douzaine de personnes que je connaisse. Regarde autour de toi… que vois-tu ? »

« … Je ne comprends pas… Je vois un resto, un terrain de jeux… Derrière ces arbres, il y a une série de cabanes pour des résidents permanents du centre… je ne vois vraiment pas où tu veux aller. »

« Tu y es déjà… c’est endroit est un centre, un centre NATURISTE. Tu te souviens de l’étude que je t’ai montrée l’année dernière… ? Les naturistes sont quasiment par définition au top de classe éduquée. Warner fut pilote de ligne jadis… ce qu’il ne sait pas de la navigation ne vaut pas la peine d’apprendre et qu’est-ce la navigation… ? La géométrie ! Dee est infirmière… voila la bio. Et n’as-tu pas embauché Helen Turpin comme enseignante ? Eh, bien, son père est pharmacien… voila la chimie couverte. De quoi d’autre as-tu besoin ? »

« Vénéra… je pourrais te donne un bec ! »

« Tous doux, ma fille… j’aimerais plutôt un autre Gin et Ginger Ale… je commence à me sentir vieille et mes os ont froid… »

Après avoir vu cet échange sans mot dire, Beth dit « Il y a un barbecue pour fêter la fin de la saison demain soir… Pourquoi ne pas annoncer que tu aimerais tenir une rencontre de recrutement dimanche pour des consultants…non, ce n’est pas le mot juste… des mentors ! C’est ça ! … Une rencontre de recrutement pour des mentors ici à l’accueil. Tu pourrais expliquer la situation et demander à qui cela pourrait l’intéresser d’offrir quelques heures par semaine. »

« C’est une excellente idée, Beth, » dit Vénéra. « Je pourrais faire le tour entretemps et encourager ceux qui hésiteraient… je sais où est caché le linge sale. »

« Tu n’est pas sérieuse, n’est-ce pas ? Tu ne vas pas vraiment faire du chantage aux résidents pour qu’ils m’aident… ? »

« Non, non… Mais j’ai une bonne idée de qui seraient les meilleurs mentors… je les travaillerai au coin. »
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« Donc, voila la situation, messieurs, dames, » Lisa expliqua. Elle fut débout devant le groupe. Il y avait une vingtaine de personnes dans la salle assises à des tables de cartes dans le hall de l’accueil. La plupart furent des aînés, des résidents à temps plein mais il y avait des exceptions… Jake Calloway y était, Elena Kirkova, la mère de Natasha et Anatoly Asimov y était, ainsi que Harold.

« L’idée est qu’au début de la journée, après que les jeunes aient complétés leurs journaux de bord, j’explique le sujet du jour. Contrairement à ce que vous êtes sans doute habitué… une heure de maths, puis une heure de langue étrangère puis une heure de gymnase… vous voyez ce que je veux dire, la Méthode Montessori est de permettre un minimum de trois heures en ligne pour chaque sujet mais de le faire d’une façon que les jeunes VEULENT en faire. Vous voulez les mettre au défi et non les confronter. Prenez la phrase ‘Apportez-moi vers la Lune’ par exemple… amenez-les à découvrir quelle est la distance entre elle et la terre… comment y arriver… Plusieurs parmi vous y étaient quand Neil Armstrong a frôlé la Lune pour la première fois ; moi, non… et les jeunes, non plus. Amenez-les à se poser des questions… vous leur permettrez d’accéder une multitude de royaumes magiques… la géométrie, la physique, l’astronomie et dieu sait quoi d’autre. »

« Et que dire de l’histoire… Nous avons tous entendu parler de l’Âge de Pierre, de l’Âge de Cuivre, de l’Âge de Bronze et ainsi de suite. Quand avaient-elles eus lieu, comment sommes-nous allés de l’une vers l’autre, comment vivaient les gens dans ces temps-là ? Ce sont tous des questions fascinantes que les jeunes se posent. Dans le programme régulier, nous mémorisons des données sans vie ; la bataille de Hastings en 1066, la signature de la Magna carta en douze cent quelque… Ce serait intéressant de savoir ce qui se passa en Angleterre en ce temps-là, qu’avaient les nobles de l’époque sur le Roi Jean pour qu’il soit forcé à le signer, ont Robin des Bois et le Roi Arthur vraiment existé, et ainsi de suite. »

« Ce que je suis en train de vous distribuer sont les exigences de l’État en matière de la pédagogie pour les écoles secondaires, leur syllabus-maître, en quelque sorte. J’aimerais que vous y jetiez up coup d’œil… que vous y pensiez… s’il y a un sujet qui vous passionne particulièrement… que vous sentiez le goût de partager avec les générations futures, laissez-moi le savoir. Merci de bien vouloir me donner de votre temps. »

Tout le monde avait écouté avec beaucoup d’attention. Après que Lisa ait fini sa présentation, ils se sont levés et se sont regroupé, à discuter de ce que Lisa avait parlé. À mesure qu’elle passa d’un groupuscule à l’autre, elle écouta les bribes de conversations…

« … J'ai toujours été fascinée par Wicca… mais je n’avais jamais fait le lien entre ça et la légende Arthurienne et les Druides…, » expliqua Morag O’connor.

« … Je suis convaincu qu’il sera possible de meuler le miroir pour le télescope…, » disait Mike Rutherford.

Warner approcha Lisa. « Tu parlais de géométrie, tantôt… Depuis des années, j’ai eu l’idée de me faire faire une carte à l’échelle du centre mais cela n’a jamais donné que je puisse embaucher un arpenteur pour le faire faire. Que dirais-tu que j’enseigne les jeunes à le faire… Je pourrais me mettre les mains sur quelques lasers à bon compte… avec ceux-là, un galon d’arpenteur et un rapporteur d’angle ordinaire, nous pourrions le faire nous-mêmes. »

« Ce serait parfait, Warner… »

« Aussi…, » continua Warner, en tant que pilote, j’ai eu à apprendre la mécanique, l’aérodynamique, la météo, l’hydraulique… Je ne suis pas expert mais j’ai une bonne base dans chacun d’elles. Je serais plus que partant à partager ce que je sais. »

« Oh, merci, merci… Tu ne saurais jamais à quel point j’apprécie. »

Jake Halloway s’approcha d’eux. « Lisa, si cela te tente, Elsa Brünt et moi, nous pourrions nous occuper de ton cours d’appréciation de la musique ; je joue à la guitare classique et Elsa chante et joue au clavier. »

« J’aimerais ça. »

« Ça me rappelle, Jake…, » dit Warner. « Quand pourrais-je vous inscrire pour un autre spectacle ? Ça fait un bail depuis la dernière… »

« Bien, nous avons enfin terminé notre tournée. Elsa me parle depuis quelque temps à monter un album de chants élisabéthaines, donc nous serions aux alentours pour les quelques huit, neuf mois prochains, de toute façon. Je suis certain que nous pourrions t’accommoder. »

Lisa les quitta à discuter de dates possibles et sortit. Harold la rejoint là.

« Je n’avais jamais compris à quel point l’enseignement te passionnait. »

« Comment ça ? »

« Bien, depuis que je te connais, je ne t’ai jamais vu en classe. Tantôt, quand tu étais à parler de partager, de la façon qu’une connaissance s’emboîta dans une autre, tu bougeais les bras, tes yeux pétillèrent, tu sautillais quasiment sur place, tellement que t’étais excitée… c’était beau à voir. »

« Merci, Harold… c’est vrai ; j’adore l’enseignement. J’adore partager des connaissances, de regarder comment les yeux de ces jeunes s’illuminent à mesure qu’ils font des liens entre choses qu’ils croyaient séparées… »

« Je regardais le syllabus de l’État… il y a un sujet que tu n’as pas mentionné ; l’éthique. »

« Je sais… celui-là me cause des soucis… Je n’ai aucune idée du tout de comment l’aborder. »

« Je fus élevé en tant que Catholique. J’ai fait l’école paroissiale, tout le kit. À l’époque, nous avions un cours… ‘Religion’. Ça pourrait-il faire ? »

« Non, je tiens que l’école demeure laïque. Il y a assez de monde qui passent leur temps à tuer l’autre car ils n’arrivent pas à s’entendre sur qui des dieux soit le patron. Regarde ce qui est arrivé au frère de Vénéra. Je ne veux surtout pas continuer ce genre de chose. »

« Ce n’est pas ce que je voulais dire… je ne parle pas de ‘catéchisme’. À l’école secondaire, nous avions étudiés les différentes religions du monde… le Catholicisme, évidemment mais aussi les différentes branches Protestantes… bien, appelons-les les branches ‘Chrétiennes’ ; l’Anglicane, Baptiste, Calviniste, Luthérienne, et d’autres, ainsi que l’Islam, le Judaïsme, le Taôisme, le Bouddhisme… Si t’élimine tous ces détails sur lesquels tout le monde se dispute, ils disent tous à peu près la même chose ; soyez vertueux, respectez l’autorité, traitez votre voisin comme du monde… je suis un avocat, un maudit bon avocat. Quand on y pense, la loi n’est qu’une structure de règlements pour séparer le bien du mal. Si tu veux, je pourrais enseigner ton cours d’éthique. »

« J’étais en pourparlers avec les associés seniors… ils auraient voulu me promouvoir à associé junior mais je résistais car j’ai cru que cela me garderai encore plus éloigné de toi qu’actuellement. La semaine dernière, Georges est venu me voir… ils avaient discuté entre eux et ils m’ont offert que je travaille à partir de la maison ; ils m’ont même offert une secrétaire particulier. Quand je leur ai dit qu’elle devrait se mettre à nu, ils sont partis et m’ont trouvé une secrétaire prête à se déshabiller. Tu te souviens d’Annabelle ? »

« Tu veux dire la réceptionniste de ton cabinet… ? »

« Ils lui ont dit que si elle serait disposée de déménager ici, avec tout que cela impliquerait, ils lui accorderaient une promotion. Annabelle a sauté sur l’occasion. Elle sera ici à partir de mardi. »

« Oh, chéri… c’est merveilleux ! Pourquoi tu ne m’en n’as pas parlé plus tôt ? »

« Bien, les choses ne furent pas certaines et je croyais que t’en avais assez sur les épaules avec ta Maîtrise, ton école secondaire et tout le reste… Je ne voulais pas que tu te soucies de choses sans importance. »

« Mais ce n’est pas une ‘chose sans importance’ ; il s’agit de ta carrière… »

« Mon amour, je ne pourrais commencer à t’expliquer comment c’est peu important à mes yeux en comparaison avec toi. »
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CHAPITRE 3 ;

Janet Brooks lâcha un soupir ; ce fut le cinquième parent qui est venu se plaindre du cours de natation cette semaine et il ne fut que mardi matin. Ce fut incroyable qu’elle arriva à faire quoi que ce soit. Elle devrait enregistrer la prochaine entrevue et la faire jouer dans la salle d’attente ; cela pourrait peut-être en décourager l’un d’eux. Dieux, comment qu’elle souhaitait être la présidente d’une grande commission scolaire afin qu’elle déléguer ces pertes de temps inutiles à des subalternes et de s’en laver les mains. Quoique, si elle fut présidente d’une grande commission scolaire, elle n’aurait pas eu ces problèmes ; elle aurait eu accès à nombre de piscines pour ces damnés cours de natation.

Elle appela sa secrétaire… « Il y a-t-il encore quelqu’un, Jessica ? »

« Pas pour le moment, Madame. »

« Bon, je dois faire le plein… je ne veux pas être dérangée pour au moins deux heures. »

« Pourrais-je vous apporter un café… ou peut-être une soupe ? »

« ‘Non, mer… Attends ! Une soupe me ferrait du bien… Pourrais-tu m’en commander une ? Disons, poulet et nouilles, avec un sandwich toasté BLT, sans mayo… ? »

« D’accord, Madame. Ce prendra environs dix minutes. »

« Merci, Jessica, t’es un ange. »

Janet se pencha vers l’arrière dans son fauteuil et se ferma les yeux. Une seconde plus tard, Jessica cogna délicatement à la porte et apporta la soupe et le sandwich sur un cabaret.

« Le déposeras-tu sur le bureau, s’il te plaît ? Je vais me rincer l visage…, » dit Janet en se rendant à la toilette attenante à son bureau.

De retour à son bureau, elle commença à manger sa soupe sans y prêter attention tout en allumant son ordinateur et à s’identifier sur le site de ‘commission scolaire point net’ un service de nouvelles et d’échange pour les administrateurs de commissions scolaires. Elle passa en revue les pages tout en mangeant son sandwich quand quelque chose attira son attention. Elle s’est redressée, son sandwich oublié et lue tout l’article. En bas de la page, il y avait un lien vers des infos supplémentaires. Elle cliqua dessus et lue ça également. Finalement, elle téléchargea le tout vers son ordinateur.

Ce fut une demi-heure plus tard quand elle se rendit compte qu’elle n’avait pas fini son sandwich. Elle avala le reste en deux bouchées puis étira son bras vers le téléphone. Quand la réceptionniste répondit, elle demanda le Comité de supervision des Écoles à Chartes.

« … »

« Oui, bonjour… Je m’appelle Janet Brooks, je suis présidente de la Commission Scolaire de Manatee Bay, sur le Golf du Mexique… Je viens de remarquer un item sur le site commission scolaire point net au sujet d’une école à charte située au… Centre Sunny Acres. Je voudrais parler à la personne en charge de ce dossier. »

« … »

« April Hastings… »

« Mme Hastings, je m’appelle Janet Brooks ; je suis présidente de la Commission Scolaire de Manatee Bay, sur le golfe de Mexique… »

« Oui, Madame, Comment puis-je vous aider ? »

« Mme Hastings, je viens de m’apercevoir un item sur commission scolaire point net. Ais-je bien compris ? Il s’agit bien d’une école située à l’intérieur d’un centre naturiste ? »

« … Euh… oui, c’est vrai… » Mme Hastings semblait hésitante à l’admettre.

« Il n’y a aucune raison d’en être gênée ; je me trouve dans exactement la même situation. »

« Vraiment ?! Je me croyais la seule à être aussi… chanceuse. »

« Pas du tout. La raison de mon appel est que je voudrais parler avec les personnes responsables… En ce moment, j’ai un genre de malaise ici. J’ai une école située à l’intérieur d’un centre naturiste, avec la nudité intégrale comme uniforme d’école, il va sans dire, et j’ai plusieurs étudiants qui viennent de graduer vers l’école secondaire. Les parents de ces élèves exigent qu’ils continuent leur éducation dans la nudité la plus totale tandis que d’autres encore me citent Sodome et Gomorrhe. J’aurais aimé discuter avec les gens responsables pour leur demander comment ils se sont pris pour établir l’école, la performance des étudiants, l’opinion des gens de l’extérieur et d’autres choses du genre. »

« Bien, pour être franche, je ne suis entré dans la partie que depuis la deuxième période donc je ne connais pas tous les détails. Toutefois, de ce que j’ai compris, l’école fut d’origine une pré-maternelle sous la supervision de la Commission Scolaire de Curtis. Par une série d’événements beaucoup trop compliquée de décrire au télé phone, tous les parents de l’école ont retiré leurs enfants en bloc et ont établi leur propre pré-maternelle non-autorisée à l’intérieur de ce centre naturiste. »

« Ah ? Et ces parents furent-ils naturistes ? »

« C’est ça que je trouve bizarre… autant que je le sache, pas personne ne l’était. »

« Je vois… Et que c’est-il passé par après ? »

« Bien… vers Noël dernier, nous étions approchés par l’Université Brookdale avec une demande de transformer cette école en projet pilote sous notre système d’écoles à chartes. Ceci est un arrangement où l’école est dirigée directement par l’état plutôt que par une commission scolaire. Quelqu’un de l’Université voulait faire une comparaison a longue haleine entre un environnement naturiste et un environnement… je crois que le terme utilisé fut ‘textile’… sur l’acquisition cognitive et développement sociale. Depuis janvier, ils ont ajouté une école primaire à salle unique et, depuis septembre, il y a également une école secondaire. »

« Ont-ils publié des résultat préliminaires ? »

« Il est trop tôt pour en tirer des conclusions définitives, évidemment, mais les résultats de première année ont fait sauter toutes nos attentes. De ce que j’ai entendu, les étudiants de Sunny Acres ont dépassé la moyenne de l’État par 20 à 25%. »

« Je ne suis pas surprise… nous avons retrouvé des résultats similaires ici. Vous dites ‘de ce que j’ai entendu…’, vous n’êtes pas été vérifier sur place par vous-même ? »

April Hastings semblait se sentir coupable. « …Euh… non. Le centre exige la nudité intégrale, voyez-vous ; il n’est pas à vêtements facultatifs et… je ne suis pas nudiste. »

« Avez-vous une personne-ressource au centre ? »

« La personne sur le site qui a la responsabilité ultime des trois écoles est la directrice de l’école secondaire, Lisa Cummings. Toutefois, vous trouverez ça peut-être plus facile de rentrer en contact avec le doyen, Dr Massé du Département de l’Éducation à l’Université Brookdale. C’est lui qui gère le projet pilote et l’étude. »

« Merci, Mme Hastings. Vous avez été d’une aide inestimable… Je dois réfléchir sur tout ce que vous m’avez dit. Je suis certaine de vouloir vous parler de nouveau. À la prochaine, »

« Il n’y a pas de quoi. J’attendrai votre appel avec anticipation. Au revoir, Madame. »

Après qu’elle ait raccroché, elle imprima tout ce qu’elle avait téléchargé et puis, décrochant le téléphone de nouveau, elle composa un numéro de mémoire. « Roger ? Fais-tu quelque chose pour l’heure à venir ? »

« … »

« Parfait ! Je m’en viens ; je dois te parler… »

-0-0-
Lisa entra la salle de classe au moment que les derniers des étudiants de secondaire s’assirent sur leurs chaises.

« Bon matin, tout le monde. Est-ce que tout le monde va bien ? »

Une série d’acquisitions de têtes, de grognements et de bonjours lui furent offert.

« Merveilleux. Nous avons deux options aujourd’hui ; les maths et la physique. Pour ceux et celles qui opteront pour les maths, j’aimerais que vous rencontriez Warner à l’Accueil à dix heures. Je crois que vous allez arpenter aux alentours de la maternelle ce matin. Hernando, puisque t’es nouveau ici et que t’es encore un peu faible en maths, j’aimerais que tu te joins à ce groupe, s’il te plaît. »

« Pour ceux et celles qui choisiront la physique, Mike Rutherford sera ici dans quinze minutes… il me parlait d’aller chercher de la glace sèche pour sa chambre à brouillard. Par contre, avant d’entreprendre ça… je dois vous rappeler que mon rapport à l’État pour le premier trimestre est dû en deux semaines et que j’ai besoin de vos travaux en littérature pour le finaliser. Hernando, puisque tu n’étais pas là la semaine dernière, je dois t’expliquer de quoi il s’agit. Nous faisons une analyse comparative des créatures mythiques du premier livre du ‘Seigneur de l’Anneau’ ; les elfes, les nains et les spectres, et de celles de ‘La morte d’Arthur’ de Malory. Puisque tu ne connais probablement ce dernier livre, j’ai pris rendez-vous pour toi avec Morag… tu dois la rencontrer cet après-midi à trois heures. Ne l’oublie surtout pas… si tu le fais, elle t’enverra un mauvais sort ; c’est une sorcière. »

Les autres étudiants rirent de bon cœur ; Morag fut la sorcière la gentille qui n’avait jamais existé.

« Bon, pour résumer… qui fait quoi...
« Natasha… ? » « Physique. »
« Paul… ? » « Maths. »
« Greg… ? » « Maths. »
« Elsie… ? » « Maths. »
‘La Verne… ? » « Physique. »
« Jimmy… ? » « Physique. »
« Hernando… ? » « Maths. »

« Parfait. N’oubliez pas de mettre à jour vos journaux de bord… et je suis sérieuse, tout le monde… j’ai besoin de vos travaux de littérature pour lundi au plus tard. »

. Il était un bonhomme rondelet et de bonne humeur tard dans la soixantaine avec une moustache blanche comme neige, un peu comme le Colonel Sanders mais sans la barbiche (ou l’habit en blanc.)

« Salut, les gars… Avant de commencer, j’aimerais juste rappeler aux membres du club d’astronomie que le 16 est la journée nationale des Astronomes, et que vers le 20 de ce mois-ci, la comète Harley 2 sera visible à l’œil nu juste avant l’aube et que la même journée, ou encore mieux le lendemain, nous pourrions admirer une pluie de météores venant du quartier de la constellation Orion à partir de minuit. Tous ceux qui le voudront bien seront bienvenus à me rejoindre sur la commune ces deux nuits à partir d’onze heures et demie. »

« Bon! Comme Lisa vous l’a dans doute dit, j’ai l’intention à bâtir une chambre à brouillard. Il y a-t-il quelqu’un qui sait ce qu’est une chambre à brouillard ? »

« Moi, je sais, » dit Natasha. « C’est un appareil pour visualiser les traces laissées par le neutrons tandis qu’ils se déplacent dans l’air. »

« Tu me surprends, Natasha. En fait, ce sont les traces laissés par les particules alpha et bêta, et non les neutrons, mais ta réponse est quand même assez exacte. Comment se fait-il que tu le sais ? »

« J’avais un oncle… il est mort de cancer avant ma naissance. Les gens disaient qu’il fut mort à cause de Tchernobyl. Je veux voir ce qui l’a tué. »

« Oh… Je suis désolé de l’apprendre… Bien, nous allons essayer de mettre tes craintes de côté… Bon ! Voici comment nous allons procéder… »
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CHAPITRE 4 ;

Le vol de la Capitale vers l’aéroport O’hare de Chicago n’a duré que deux heures. Par contre, la nécessité de conduire de Manatee Bay vers l’aéroport, les trois heures d’attente interminables à l’aéroport à cause des damnées procédures de vérification de la Sécurité Interne puis le retard au comptoir de location de voiture et finalement la conduite vers Curtis avaient tous fait pour rendre la journée longue et pénible. Janet Brooks était soulagée d’arriver en fin au motel, elle avait hâte de se débarrasser de ses souliers.

Elle et Roger Hollingsworth avaient rencontrés Gregory Clarke de l’Office des Normes Éducatives à l’aéroport et ont voyagés ensemble jusqu’à Chicago. Après qu’ils se sont inscrits au motel, Roger proposa qu’ils aillent tous manger ensemble mais Janet n’avait pas du tout faim alors Roger et Gregory se sont rendus vers un de ces bars sportifs ‘Bière et Télé haute définition’ tandis que Janet s’est dirigée vers sa chambre. Avant de partir, Janet avait consulté le site web du motel et quand elle avait vu qu’il offrait les services d’un spa sur place, elle avait pensé à apporter un maillot. Maintenant, en maillot et robe de chambre, elle s’est rendue au Centre de Santé du Motel et est embarquée dans le bain tourbillons.

« Ahh… quel délice…, » pensait-elle et s’est fermé les yeux.
-O-O-
Le lendemain matin, ils se rencontrèrent pour le déjeuner au resto du motel. Ils allèrent rencontrer April Hastings du Comité de supervision des écoles à chartes, le Dr Massé du Département de l’éducation de l’Université Brookdale et un Dr. Crenshaw du Département de sociologie de ce même Université à neuf heures à l’Université. Roger n’avait rien apporté mais Gregory et Janet avaient tous les deux apportés de mallettes ; Gregory avait apporté des copies du mandat de l’État pour les cours de natation tandis que la mallette de Janet contenait toute la documentation de la Commission scolaire sur la coopérative résidentielle de Willow Lane, les résultats de fin d’année de l’École primaire ‘Cuda Beach, les procès-verbaux de la Commission à propos du cours de natation, de leur acceptation du code vestimentaire de Paul Jackman et le récent décret spécifiant que l’École Intermédiaire des Palmettes serait à vêtements facultatifs.

Quand ils arrivèrent à l’Université, ils furent guidés vers la salle de réunion du Département de l’éducation et, suite à une tournée d’introductions et de cafés, ils se mirent au boulot. La première à faire sa présentation fut Vénéra Crenshaw. Après avoir fermé les lumières, elle montra essentiellement la même présentation PowerPoint qu’elle avait utilisé pour le procès de Lisa sauf qu’elle y avait intégré les résultats de fin d’année des écoles de Sunny Acres.

Même April Hastings suivit la présentation avec intérêt car ce fut la première fois qu’elle l’ait vue. Après la présentation de quarante-cinq minutes, il y avait une période de questions importante suivit par une pause-café.

Au retour de la pause, ce fut le tour du doyen...

« La source d’énergie primaire derrière tout ceci est Lisa Cummings. Dans un sens, je suis content qu’elle ne soit pas ici car elle serait mortifié à m’entendre dire ceci ; c’est une femme très terre-à-terre. Lisa a gradué de notre programme de Bachelier en Éducation l’année dernière… »

Janet interrompit… « Vous voulez dire qu’une fille à peine sortie de l’université dirige ces trois écoles ? »

« Oui, mais ce n’est pas du tout aussi insensé que cela pourrait paraître à première vue… Habituellement, je ne le fais pas mais ce que je suis à vous distribuer est la première partie de sa thèse de Maîtrise ; les thèses de Maîtrises sont disponibles pour consultation dans notre centre de documentation mais, en général, elles ne sont pas distribuées à l’extérieur. Dans ce cas, je fais exception. Ce que je vais vous dire se trouve dans ce document. »

« Peu de gens le savent, » continua le Dr Massé, « mais c’est ma politique de surveiller de loin chacun des étudiants qui passent par nos portes et j’avais vite constaté l’étincelle qui brilla à l’intérieur de Lisa. Quand elle avait été diplômée, je me suis organisé de la faire embaucher par la Commission scolaire pour une pré-maternelle spécifique qui leur causait des problèmes. L’un des parents de la pré-maternelle fut un bigot religieux qui avait déjà forcé trois autres enseignantes soit à démissionner ou à prendre des congés de maladie. »

« Ce qui devait arriver arriva et il y a eu confrontation… Sauf que, cette fois-ci, c’était le parent qui a dû plier l’échine. Malheureusement, cet homme fut mauvais perdant et a fait arrêter Lisa pour pédophilie… c’est-à-dire, pas tout-à-fait la pédophilie mais ça se résumait à ça. C’est ici que Vénéra est intervenue ; elle a convaincue les autres parents des bénéfices d’une formation naturiste et réussit à les inciter à tous sortir leurs enfants de l’école et de créer leur propre prématernelle indépendante à Sunny Acres. »

« À Noël, les parents ont pu voir de leur propres yeux la vérité de ce que Vénéra leur disait. Le procès de Lisa le mois précédant fut un cirque médiatique et avait tout dévoilé. Le résultat fut qu’ils furent inondés de demandes d’inscriptions de parents voulant eux aussi le meilleur pour leurs enfants. »

« Nous avions décidé d’intervenir auprès de l’État pour financer la pré-maternelle en tant qu’école à charte. L’État fut très réceptif à l’idée puisqu’il fut aussi intéressé que nous par ce rapport de Vénéra que vous venez de voir. Il fut convaincu que les résultats que Vénéra avança furent des anomalies statistiques. Pour établir, une fois pour toute, la véracité de ses chiffres, il accepta de parrainer une étude sur vingt ans par les Départements de Socio et d’Éducation de l’Université et autorisa la pré-maternelle de transformer une partie du bâtiment qu’ils utilisèrent en école primaire. Ce printemps, avec l’introduction de plusieurs nouveaux étudiants dont quelques-uns furent proches de la puberté, le premier groupe a gradué, ce qui nécessita la construction d’une école secondaire. »

« Quand nous avions parlé au téléphone, Mme Brooks, vous disiez surtout être intéressée par la structure de l’école secondaire et de savoir comment ils traitent les conflits avec des parents ‘textiles’. Permettez-moi de m’adresser à ce deuxième point en premier… Il n’y a AUCUN conflit avec de parents textiles car il n’y a pas de parents textiles… Non, permettez-moi de m’expliquer… Les trois écoles sont entièrement situés à l’intérieur des limites de Sunny Acres et il n’y a aucun service de transport ; tous les élèves sont soit des résidents ou sont déposés par les parents-mêmes. »

« Le code vestimentaire de Sunny Acres exige la nudité intégrale en tout temps, dès que la météo le permet. Les parents qui déposent leurs enfants doivent nécessairement se déshabiller pour reconduire leurs enfants ou venir les chercher et le centre refuse catégoriquement qu’un enfant de moins de huit ans soit laissé à la barrière. En plus, les parents doivent accepter de maintenir une maisonnée pro-naturiste ; c’est une exigence ‘sine qua non’ pour que l’enfant soit accepté à l’école. »

« Quant à la structure pédagogique, les trois écoles appliquent la méthode Montessori, où l’enfant est encouragé de faire ses propres recherches, sous supervision, dans ce que lui passionne. Le rôle de l’enseignant se limite à celui d’un mentor, quelqu’un qui lui facilite la tâche, qui aide l’étudiant à explorer des avenues qu’il n’aurait pas évalué de lui-même. La formation est centrée sur l’étudiant ; un étudiant pourrait travailler sur un problème mathématique, un autre pourrait être en train d’explorer univers physique et un troisième pourrait être en train de lire un livre. Il est courant qu’un enfant Montessori de quatre ans sache lire, écrire et compter. Il est aussi courant que d’enfants d’âges diverses travaillent ensemble à résoudre un problème. Comme résultat, les enfants étudient souvent des sujets que l’on croit au-delà de leur capacité de compréhension. »

« Par exemple, on me dit que les étudiants d’école secondaire viennent de faire une analyse critique de ‘Le Morte d’Arthur’ de Malory pour satisfaire les exigences de l’État en littérature. »

Les yeux d’April Hastings ouvrirent grands. « Quoi ?! J’ai fait ‘Le Morte d’Arthur’ à ma première année en littérature à l’Université ! »

« Oui, je sais… J’imagine qu’ils ont choisi « Le Morte d’Arthur’ parce que personne n’avait une copie de ‘Lord Randal’ ou de ‘The Highwayman’ sous la main. »

Vénéra prit la parole. « J’ai parlé avec Lisa il y a quelques jours… comment problème de mathématiques, ils viennent d’arpenter le terrain du Centre Sunny Acres et en ci faisant, ils ont découvert une erreur fait par l’arpenteur d’origine. Et pour l’exigence en physiques, ils ont étudié les éléments radioactifs émetteurs de particules alpha et bêta. Cette semaine, ils ont commencé à meuler le miroir pour un télescope de trente centimètres qu’ils sont à construire eux-mêmes. Mike Rutherford, leur prof de physique, est astronome amateur. La clé de tout ça est que personne ne leur dit que c’est impossible, donc ils ne s’arrêtent pas inutilement. »

« Quel âge ont-ils, ces enfants, » demanda Janet, incrédule.

« La plupart ont treize ans ; la plus vieille est une fille russe. Je crois qu’elle aura quinze ans le mois prochain. »

« Ce M. Rutherford. » demanda April Hastings, « est-il qualifié ? »

« Il a un doctorat en physique nucléaire… si je comprends bien, il aurait des liens familiaux avec Ernest Rutherford, l’homme qui a décrit pour la première fois l’atome tel que nous le connaissons aujourd’hui. »

Dr Massé interrompit… « Messieurs, dames, il est déjà midi et demi ; si nous arrêtions pour le diner et que nous continuions par après ? »
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La soirée venue, de retour au motel, Janet, Gregory et Roger discutèrent de ce qu’ils avaient entendu tout en mangeant des steaks sur le grill. Ils étaient à argumenter les détails du rapport de Vénéra et de si l’on puisse croire les résultats. Finalement, Janet en avait assez.

« Messieurs, nous sommes à faire le même erreur qu’ont fait leur Comité de supervision ; puisque les résultats sont tellement au-delà de ce que nous sommes habitués de voir, nous prenons pour acquis qu’il doit y avoir un erreur quelque part. Nous n’avons aucun choix… nous devons aller sur place et examiner de nos propres yeux ce qu’on nous a dit. »

« Mais… mais…, » dit Roger.

« Attends une minute…, » ajouta Gregory.

« Fermez-la, tous les deux, » répondit Janet. « Gregory, quand l’ONÉ a émis ces exigence pour les cours de natation obligatoires l’année dernière, nous vous avions avisé de notre situation particulière ; que nous ne pouvions bâtir de nouvelles installations. Vous n’avez rien fait, ne nous laissant aucun choix que d’aller quêter auprès de Paul Jackman. Quand l’école Willow Lane ait brûlé et que nous n’avions pas de choix que d’aller chez Paul Jackman encore une fois pour installer la nouvelle école au milieu d’un centre naturiste, vous n’avez encore une fois rien fait. »

« Attend une minute ! Nous vous avons fourni la nouvelle école… »

« Ouais, ouais… L’école prenait de la place dans l’entrepôt que vous aviez besoin pour d’autre chose. Nous vous avons fait une faveur en vous aidant de vous en débarrasser… Vous avez dû vous amuser comme des petits fous à nous regarder nous déshabiller, la première fois pour les cours de natation et puis une deuxième fois pour l’école. »

« Puis, lors de cette controverse au sujet de ces maillots ‘haute technologie’, vous aviez eu le FRONT de proposer que tout le monde devrait se mettre à nu lors de compétitions afin de laisser une chance égale à tous. Vous n’êtes qu’un hypocrite ! »

« Et toi, Roger, j’en ai jusqu’à là de tes platitudes pieuses… c’est le moment de mettre la main à la pâte. Je ne suis pas plus naturiste qu’aucun de vous deux… mais MOI, je n’ai jamais évité mes responsabilités. Quand l’école fut ouverte, MOI, au moins, j’ai eu le courage d’adopter l’uniforme. Ma fille fréquente l’École primaire ‘Cuda Beach... quand il y a un événement spécial, MOI, j’y participe autant que les autres parents. Je ne t’y ai jamais vu une seule fois depuis que l’école fut ouverte, Roger. Demain, nous y allons… point final ! Et maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je dois aller me coucher. »
-O-O-
Le lendemain matin, avant que la réunion de concertation recommence, Janet parla en douce au doyen, lui informant de son désir que les trois aillent visiter les écoles.

Pendant la réunion, de la même façon que Gregory avait décrit les circonstances derrière le cours de natation obligatoire de l’État la veille en après-midi, Janet partagea les difficultés que la Commission scolaire de Manatee Bay avait eues à appliquer ces mêmes exigences de l’ONÉ. Elle expliqua les contraintes dus à se trouver dans le ceinturon biosphérique de la capitale et aussi, devait-elle ajouter, d’être à la merci des contraintes financières en étant une petite communauté n’aillant que la pêche et le centre naturiste comme seules entreprises commerciales viables.

Après la pause, elle continua, décrivant le feu et la décision subséquente de bâtir l’école de remplacement à l’intérieur du centre naturiste et les conséquences inévitables que cela ait produite. Elle conclue sa présentation en décrivant leur étonnement à voir des résultats scolaires similaires à ceux rapportés par Vénéra la veille et les pressions que les parents de l’École ‘Cuda Beach avaient appliquées pour obtenir une école secondaire naturiste afin que leurs enfants puissent continuer à étudier dans leurs plus simples atouts.

Quand Janet fut assise, le doyen s’est levé et dit « Si cela conclue les présentations, je me suis arrangé pour que nous dînions au Bare Pit, le restaurant de Sunny Acres ; les repas y sont excellents. Après le dîner, nous allons visiter les écoles et nous rencontrons Lisa Cummings, la directrice. Cela lui fera grand plaisir de répondre à vos dernières questions. »

« Bien, dans ce cas, » dit April, « je crois que je vais retourner au bureau… je vous tirerai mes révérences maintenant. »

« Non, » dit le doyen doucement. « Vous venez avec nous. J’en ai déjà discuté avec Bernie Goldstein. »

Tandis que Janet ramassa ses papiers, elle nota qu’April et le doyen furent à argumenter violemment dans un coin. Elle sourit doucement.
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Vénéra indiqua les casiers et distribua des serviettes à la ronde « … pour les échardes, » dit-elle. Dr Massé, Janet et elle se sont déshabillés sans hésiter et furent sortis dans le temps de le dire. Ils furent rejoints par Gregory, puis Roger. Finalement, April Hastings les rejoint également, sa serviette étendue soigneusement sur son avant-bras qu’elle tenait devant elle. Quand le groupe fut réuni de nouveau, Vénéra le guida vers le Bare Pit où elle introduisit Warner Matheson, le propriétaire, et Lisa.

Puisqu’il était la fin d’octobre, l’air ambiante, quoique pas encore froide, fut trop frais pour manger dehors. Ils se réunirent donc autour d’une table mise pour huit personnes à l’intérieur du restaurant. Au début, plusieurs membres du groupe furent quelque peu renfermés, lointains mais, après que la deuxième ronde d’apéritifs fut servie, la conversation coula aussi librement que dans n’importe quel restaurant textile. Le menu offrit une sélection de plats principaux et comme le Dr Massé avait promis, ils furent tous excellentes. Rendus aux desserts et aux cafés, tout le monde agissait comme si ils se connaissaient depuis des années.

Quand tous avaient finis de manger, ils se levèrent et sortirent de nouveau. En se promenant sur la propriété, Warner indiqua quelques repères comme l’aire de jeux, la piscine, les courts de ballon-volant ainsi que les cabanes des résidents permanents. Ils arrivèrent éventuellement devant le lac et le bâtiment qui servait en tant que prématernelle et école primaire. À ce point, Warner dit qu’il devait retourner au bureau et Lisa continua la visite seule avec le groupe.

Ils se dirigèrent vers le patio devant le bâtiment. « Ce bâtiment fut jadis l’Accueil de Sunny Acres quand l’oncle de Warner l’ait construit. Quand Warner a agrandi, il y a quelques années, il construisit l’Accueil actuel et le resto et utilisa ce bâtiment pour entreposer son équipement saisonnier. Quand nous l’avions approché pour lui demander la possibilité d’établir la prématernelle sur son site, il fut assez gentil pour rendre ce bâtiment disponible pour nous. »

« Si vous le permettiez, je préférerais ne pas déranger les enfants… c’est l’heure du dodo pour la gang de la maternelle et nous demandons aux jeunes de la primaire de tenir la pédale douce pendant ce temps. Toutefois, nous pouvons voir assez bien par les fenêtres. » Par les fenêtres, les invités puissent voir, à une extrémité du bâtiment, une salle avec une dizaine de lits superposés avec des enfants étendus et, à l’autre côté d’une partition, une salle ordonnée avec des meubles pour enfants et des étagères bourrées de jouets le long des murs. À l’autre extrémité du bâtiment, ils virent encore une salle, celle-ci avec à peu près huit tables à quatre personnes éparpillées à travers la salle et le long d’un mur, une demi-douzaine de postes d’ordinateurs. Il y avait une trentaine d’enfants d’âges diverses dans la salle, quelques-uns assis aux tables, d’autres aux ordinateurs et, dans un coin, deux filles lisèrent tranquillement sur un divan. Ce ne fut qu’en regardant avec soin que l’on remarqua que tous, enseignants et élèves, étaient nus.

Quittant le patio par l’autre extrémité du bâtiment, ils suivirent une piste à travers un boisé et arrivèrent à une autre bâtisse. « Voici notre école secondaire. »

Cette bâtisse fut en forme de ‘U’ avec l’ouverture du U vers eux. Lisa les fit rentrer par la porte située dans le travers. « Il y a une salle de classe dans chaque aile. Pour le moment, nous n’en utilisons qu’un seul côté mais nous nous attendons à utiliser les deux côtés dès que le nombre d’étudiants le justifie. Devant nous, nous avons une salle de bains mixte avec douches, mon bureau et derrière, un petit gymnase. »

Entrant la salle de classe, Lisa signa une belle fille blonde aux yeux pétillants et un visage carré aux allures slaves d’approcher. « Messieurs, dames… voici Natasha Asimova, elle fut notre première étudiante au secondaire. Natasha, ces gens viennent du Golfe de Mexique, ils sont ici pour investiguer la possibilité d’installer une école secondaire semblable à la nôtre là-bas. Pourrais-tu leur faire faire le tour, s’il te plaît ? »

Au groupe, elle dit « Si vous voudriez bien m’excuser quelques instants, je dois discuter de quelque chose avec Vénéra et le Dr Massé. Je serai de retour avec vous sous peu. »

Natasha leur amena visiter le bâtiment, tout en expliquant comment elle apprécia être ici et comment c’était différent de son école en Russie. April lui demanda si elle avait toujours été naturiste et Natasha expliqua comment c’est arrivé qu’elle et son frère se soient retrouvés ici. Elle ne cacha aucunement qu’elle fut expulsée de sa dernière école pour s’être battue, expliquant qu’elle avait eu beaucoup de difficulté à s’adapter à la nouvelle culture américaine mais qu’ici, elle s’est sentie bienvenue et respectée.

Janet informa Natasha qu’ils avaient entendu dire que la classe était à ce construire un télescope alors Natasha leur amena vers l’équipement de polissage ; dans un coin de la classe, il y avait une vieille barboteuse en plastique. Au milieu de celle-ci furent deux disques de verre, chacun d’eux une trentaine de centimètres de diamètre et une dizaine de centimètres d’épais. Par-dessus les disques, il y avait tout un ramassis d’essieux, d’engrenages, une chaîne de bicyclette et un moteur électrique. Tout autour des disques et couvrant ceux-là, il y avait une couche de boue rougeâtre assez fluide.

Le disque du fond fut immobile mais celui du haut tourna doucement sur lui-même tout en pivotant le long de la circonférence du fond pour que le centre du disque supérieur s’aligne constamment avec le bord du disque inférieur. Jimmy surveilla le mouvement du disque avec attention… de temps en temps, il versa un peu de cette boue d’eau mélangée à une poudre abrasive sur le disque inférieur. Il expliqua…

« À mesure que le disque supérieur glisse sur le disque inférieur, il est constamment dans un état d’instabilité. Cette instabilité, combiné avec l’effet abrasif de cette boue finira par creuser une cavité sphérique dans celui-ci, un peu comme une soucoupe satellite. Quand cette cavité aura le bon contour, nous allons construire une chambre à vide, y installer notre disque puis la vider de tout son air. Dès que le vide sera établit, nous allons faire fondre un peu d’or à l’intérieur de la chambre ; le vide causera l’or fondu à bouillir et les vapeurs d’or couvrira la surface du miroir. »

« Ouais…, » ajouta Hernando. « Nous avions pensé à utiliser du cuivre parce que s’est moins cher mais le cuivre a tendance à ternir ce qui rendra le miroir inutilisable et en plus, le cuivre fond à une température plus élevée donc nous avons arrêté notre choix sur l’or. Par contre, nous devons faire plus attention puisque l’or est plus mou donc plus fragile. »

Laissant l’installation de polissage, Natasha guida les visiteurs vers une table le long d’un des murs. Sur la table fut une maquette en trois dimensions du centre Sunny Acres, avec le lac, les écoles, l’Accueil tous à l’échelle. Une grande fille afro-américaine fut à positionner des arbres tout en consultant un calepin recouvert de chiffre et de notations.

« Nous avons fini d’arpenter la propriété il y a deux semaines. En ce moment, nous sommes à construire les modules du terrain de jeux et les courts de ballon-volant. La Verne est à s’assurer que tous les arbres soient dans la bonne position. Nous espérons avoir terminé la maquette pour Pacques. »

À ce moment-là, Lisa revint leur rejoindre. « Merci, Natasha… Je m’occuperai de nos invités, maintenant. »

Au invités, elle demanda « Avez-vous des questions ? »

« Lisa…, » Janet demanda, « quand j’ai lu ton autobiographie hier soir, j’ai remarqué que tu t’étais assuré que tout ton monde soit qualifié dans la Méthode Montessori. Pourtant je n’ai vu aucune mention de ta propre qualification. L’es-tu ? »

« Oh…, » et elle partit à rire. « C’est une omission de ma part… Dr Massé m’avait spécifié la période entre mon embauche et le présent. Je n’avais pas pensé que cela pourrait prêter à confusion. Pour un de mes cours en quatrième année, j’avais fait un stage de trois mois dans une école Montessori… Je tiens une qualification Montessori depuis deux ans maintenant. En fait, j’appliquais déjà la méthode Montessori de façon officieuse à la Garderie du Village avant de m’être installée ici. »
-O-O-
Sur le vol de retour, Janet fut silencieuse ; elle avait beaucoup à cogiter.
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INTERMÈDE 2 ;

« Paul Jackman… Bonjour ? »

« M. Jackman, ici James Bradley, le directeur de l’École des Palmettes… Il y a eu un incident impliquant votre fille, Debra. Elle est saine et sauf mais j’apprécierais si vous pourriez passer. »

« Qu’y a-t-il arrivé. » demandai-je, pris de panique.

« On lui a tiré dessus avec une carabine à paint-ball… ; elle n’a qu’une petite ecchymose. J’ai le Shériff Fernandez et votre fille ici dans mon bureau et j’aimerais que vous descendiez pour que l’on puisse en discuter. »

« J’y serai en dedans de dix minutes…, » dis-je et je raccroche.

J’appelai vers la pièce voisine « Rose, viens… On a tiré sur Debra avec une carabine à paint-ball à l’école. »

Nous sortîmes du bureau en courant et nous embarquions dans la camionnette. J’ai activé le contrôle à distance aussitôt que j’avais démarré le moteur mais malgré cela, j’ai manqué d’accrocher une aile sur la barrière qui s’ouvrait. Moins que sept minutes plus tard, je m’engageais dans l’allée devant l’école de Debra et je freinais devant la porte principale. J’étais à monter les marches en courant quand j’ai constatais que Rose ne me suivait pas. Arrêtant, j’ai vu qu’elle avait de la misère à débarquer de la camionnette. Avec une bedaine de trente-sept semaines, sa mobilité fut sérieusement compromise.

Je suis retourné pour l’aider puis je suis reparti de plus belle vers le bureau de Bradley ; cette fois-ci, Rose me suivit au pas. Je me suis arrêté en voyant Debra assise calmement devant le bureau de Bradley. Bradley, lui-même fut assis derrière, avec une expression concerné sur le visage et le Shériff Fernandez était debout, accoté contre l’un des murs.

« Allo, chérie… Ça vas-tu ? »

Debra acquiesça. Ses yeux furent rouges mais elle avait cessé de pleurer. Il y avait une ecchymose de la taille d’un trente sous en dessous de son sein droit et il y avait des traces de peinture bleue sur la poitrine et ses cheveux.

Rose entra également, suivit par Mme Hermosa, la secrétaire de Bradley, qui avança une chaise pour Rose.

« Racontes-nous ce qui est arrivé, mon cœur, » demanda Rose.

Image

« C’était la récréation… Je venais de sortir de la toilette et j’étais sortie pour une bouchée d’air frais quand, soudainement, j’ai sentis cette atroce douleur. Je me suis regardée et j’ai vu que j’étais recouverte de peinture bleue… Je n’arrivais pas à comprendre… puis j’ai compris… et je me suis mise à pleurer. » Elle s’est sentie coupable pour ce qu’elle apercevait être un moment de faiblesse.

« Ce n’est pas grave, bébé, » je lui ai rassuré. « Je suis certain que si cela m’aurait être arrivé, j’aurais commencé à pleurer, moi aussi. »

« Oui… ? C’est vrai… ? » Elle semblait encouragée.

« Oui, chérie… absolument. »

« Que veux-tu, mon cœur, » demanda Rose. « Veux-tu retourner en classe ou veux-tu plutôt rentrer à la maison avec moi… Je suis certaine que Papa aura à parler avec le Sheriff et M. Bradley de ce qui est arrivé. »

« Bien… pour tout vous dire… je ne me sens pas très bien… Peut-être je préférerais rentrer… »

« D’accord. Shériff, pourrais-tu reconduire Paul à la maison quand vous aurez terminé, » et ma fille et sa mère sortirent du bureau, leurs fesses nues bougeant de pair.

« Alors… qu’y est-il arrivé au juste ? »

Shériff Fernandez répondit. « Bien, aussi bien que j’ai pu le déterminer, ce fut pas mal tel que Debra l’a décrit. Personne n’a rien vu, évidemment. La première indication de quelque chose de travers fut quand Debra ait crié et commencé à pleurer. Je fus appelé à l’instant. Quand je suis arrivé, j’ai fouillé la scène. Il y avait quelques éraflures dans le fossé derrière la clôture de la cour… je devine que quelqu’un en costume camouflage fut étendu là, à attendre. Quand Debra est apparue, il lui aurait tiré dessus. »

« Calvaire, José… Ceci est l’Amérique et non la Palestine. Des choses comme ça n’arrivent pas ici ! »

« Je suis désolé de te décevoir, Paul, mais si nous étions en Palestine, ta fille serait morte au moment que nous parlons. Et, malheureusement, des choses comme ça ARRIVENT ici, bien trop souvent. C’est une des privilèges accordé par le Deuxième Amendement. Si je pourrais dire une chose en faveur du tireur, je dirais qu’il pensait la faire une faveur. » Sheriff Fernandez semblait amère.

« Que pourrons-nous faire ? »

Shériff Fernandez rit en dérision. « Faire… ? Absolument rien ! Si le tireur avait utilisé une véritable carabine, nous aurions peut-être pu attraper ce trou-du-cul… éventuellement… si nous aurions eu de la chance. Dans cet état, tout le monde, absolument tout le monde, a le droit de porter une carabine ou un pistolet, à condition qu’il soit bien visible. La seule chose qu’on ne peut pas faire est de le cacher dans une poche. »


_______________________________
Note de l'auteur ; Quand j'ai publié cette histoire la première fois, j'ai reçu un courriel de bêtises de trois pages au sujet de l’incompétence du Shériff, des spécifications sur la loi permettant le port d'armes et je ne me souviens pas quoi d'autre. C'était drôle à lire comment cette personne s'emporta. Malheureusement, j'ai égaré le courriel et, de toute façon, je n'avais aucune intention de 'corriger' l'histoire - c'est de la fiction, après tout et rien ne dit que je dois respecter la réalité.
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CHAPITRE 5 ;

Nous étions tous assis autour de la table de déjeuner le lendemain matin. Rose n’avait pas bien dormi… les événements de la veille combiné avec les kata d’Aïkido que le petit était à pratiquer pendant la nuit ont fait qu’elle avait passé plus de temps réveillée qu’endormie.

Debra avait demandé si elle pouvait rester une journée supplémentaire à la maison et, après avoir discuté avec elle qu’elle ne pouvait pas, ne devrait pas, rester le reste de sa vie à se cacher, nous lui avions accordé cette grâce pour s’ajuster à sa propre mortalité. Ce n’est pas facile quand un enfant réalise pour la première fois que ses parents ne peuvent la protéger de tout.

Tori partirait sous peu pour son école (une tâche monumentale puisqu’elle devrait traîner son sac une distance de cent cinquante mètres à l’autre côté de la rue et le long d’une allée) ; dieu merci que ses choix vestimentaires furent limités sinon nous n’en entendrions jamais la fin.

Quant à moi, j’irais faire ma tournée habituelle… Les choses furent assez tranquilles au centre, nous aurons nos deux chargements d’autobus scolaire d’enfants pour le cours de natation plus tard dans la matinée mais ça cela fut de la routine ; ni moi ni mon personnel n’y étaient nécessaires. Toutefois… la fin de semaine de l’Action de Grâce serait sur nous en deux semaines et chef Jacques aime être prêt d’avance. Je devrai me rappeler de m’embaucher du personnel ménager supplémentaire pour la foule.

« Paul… Paul. » Rose interrompit mes pensées.

« Oui, chérie ? »

« C’est l’heure. » Je me suis levé la tête pour la regarder ; elle tenait sa bedaine à deux mains.

« Oh ! » Je me suis secoué. « Très bien… Debra, serais-tu un amour et changer les draps de notre lit et Tori, pourrais-tu aller courir vers la maison d’Ingrid Freyasdottir et lui demander de venir, s’il te plaît… Moi, j’irai au resto pour voir si Shelly pourrait faire la commande, ce matin. »

En dedans de dix minutes, le tout de ‘Cuda Beach fut au courant de l’événement et j’ai eu à remercier plusieurs mères femmes au foyer pour leurs offres d’aide. Shelly n’aurait pas à aller en ville, après tout ; quand Chef Jacques ait placé sa commande par téléphone, Sandy a offert de la ramener personnellement… depuis des années, elle avait résisté mes invitations de faire un tour mais là, comme Rose fut sur le point d’accoucher, tu ne pouvais pas l’empêcher de venir.

Rose et moi avions planifié ceci depuis des mois déjà ; Debra fut née à l’hôpital (Quand je pense, actuellement, à la façon dont ‘La Médecine Organisée’ s’était appropriée même cette activité la plus naturelle sous son ombrelle toute-puissante en Amérique du Nord, je tremble), tandis que Tori fut née sur l’autoroute sur le chemin de l’hôpital (il y avait eu un accident). Cette fois-ci, Rose ait choisi d’accoucher à la maison.

Une partie de ce qui nous a fait choisir cette option fut que le vieux Doc Harvey commença à faire de l’âge… Même quand Tori fut née, il n’était plus jeune, jeune et cela fit déjà douze ans. Il n’avait pas pris sa retraite mais les citoyens de Manatee Bay prenaient soin de leur vieux (et seul) Doc. Le facteur clé fut, toutefois, qu’Ingrid et son mari, Eric Thorsson, aient aménagé à Willow Lane à partir de Reykjavik, l’été dernier. Eric est ingénieur et spécialiste en géothermie ; il avait été embauché par l’État pour gérer l’aménagement du ceinturon biosphérique de la Capitale tandis qu’Ingrid était sage-femme professionnelle en Islande. Elle avait passé ‘haut les mains’ les procédures de certification de l’État au mois d’août dernier et depuis lors, elle avait établi son cabinet à Manatee Bay. Depuis son arrivée, elle avait assisté à une moyenne d’une naissance par semaine. Pendant ces trois derniers mois, elle et Rose sont devenus amies proches.

Sous la tutelle d’Ingrid, Rose ait adopté un régime d’exercice et de saine alimentation qui l’a non seulement permit de maintenir son tonus musculaire, il a même amélioré sa forme pré-grossesse. Depuis le mois d’août, elle entreprend à tous les jours deux randonnées d’une heure le long des pistes de randonnées du centre et elle ait planté et entretient une grande platebande fleurie auprès de l’Accueil. Tout cet exercice, combiné du fait que ce soit son troisième enfantement, rendit l’accouchement extrêmement facile. Nous quatre, accompagnée d’Ingrid, furent ensemble pour l’accouchement, seuls dans notre chambre à coucher. Debra et Tori furent fascinées et extasiées de pouvoir y assister. Leurs yeux furent grands comme des soucoupes quand elles ont vu le crane puis la tête du bébé sortir. Ce fut Tori qui coupa le cordon, accueillant ainsi officiellement son frère cadet, Charles Henri, dans ce monde.

Quelque peu avant quatre heures, cet après-midi, Rose, tenant Charles Henri à son sein et entouré par Debra et Tori, les deux avec des sourires béats sur le visage, sortirent de la porte avant et furent acclamées par quelques deux cents personnes nues qui attendirent.

Il serait inutile d’ajouter que la Maison d’Or fut plein à craquer ce soir-là ; les résidents de ‘Cuda Beach, le complexe Willow Lane, les étudiants et le personnel de l’École primaire ‘Cuda Beach, et plusieurs parents de l’extérieur furent tous de la fête. Sandy avait appelé Harold et lui a fait apporter quelque deux mille dollars de nourriture et elle, toute nue, et Chef Jacques ont passé l’après-midi à cuisiner tandis que toute une armée d’adjoints cuistots aient mis les tables et préparés les à-côtés.
-O-O-
À peu près une semaine plus tard, j’étais seul au bureau à travailler ma paperasse quand le téléphone sonna. « Centre Naturiste Barracuda Beach… Puis-je vous aider-?-»

« Oui… Bonjour. Je m’appelle Vénéra Crenshaw… je suis à chercher une place pour rester pendant la fin de semaine de l’Action de Grâce et pour la semaine suivante. Janet Brooks me dit que vous aviez le seul endroit digne de recevoir des invités à Manatee Bay. »

« Vous savez-vous, Madame, que nous sommes un centre NATURISTE ? »

« Oui, merci… je suis au courant. Je vous aurais sans doute appelé de toute façon, même si vous aviez eu un hôtel digne du nom. »

« Très bien, Madame… Que cherchez-vous au juste ? »

« Rien d’élaboré… J’y serais pour affaires ; quelques réunions avec la commission scolaire et le Département de l’Éducation de l’État. Je n’ai besoin d’un endroit pour dormir la nuit. »

« Il me reste une petite cabane à prix raisonnable ; il y a une petite chambre à coucher, un salon avec une cuisinette. Si vous préféreriez, nous avons un restaurant complet sur les lieux et tous les services du centre seront à votre disposition de temps de votre résidence. Le salon est équipé d’une prise RJ45 si vous avez besoin de vous connecter à l’Internet. Nous ne sommes pas équipés pour le WiFi, malheureusement. »

« Ce n’est pas grave… cela me convient parfaitement. »

« Très bien… Puis-je vous demander de me répéter votre nom et un numéro de carte de crédit pour confirmer la réservation… ? »
-O-O-
Debra fut en service à la réception quand Mme Crenshaw est arrivée le mercredi après-midi suivant.

« Bonjour… Mon nom est Vénéra Crenshaw… J’ai une réservation… »

« Certainement, Mme Crenshaw… Si vous voudriez bien me remplir cette fiche d’inscription et j’aurais besoin de faire une impression de votre carte de crédit… »

« Pendant que Mme Crenshaw remplisse la fiche, Debra décrocha le téléphone de service et m’appela. « P’pa… Mme Crenshaw est arrivée… »

Quand Vénéra lui passa la fiche remplie et sa carte, Debra raccrocha et passa la carte au lecteur, puis sortit une clé du tiroir. « Si vous voudriez bien me suivre, je vous emmènerai vers votre cabane. »

Indiquant la porte de sortie, elle passa devant et guida Vénéra le long du bâtiment d’accueil, à gauche de la piscine extérieure et vers une rangée de petites cabanes préfabriquées. Arrêtant devant l’une d’elles, elle débarra la porte et invita Vénéra à entrer.

Elle indiqua la cuisinette. « La cuisinette est équipée avec de la vaisselle, de la verrerie, tout ce vous auriez besoin… il y a des pochettes de café pour la cafetière dans cette armoire, ainsi que du sucre et du lait en poudre. S’il vous manque quelque chose, il y a un petit dépanneur à l’Accueil avec quelques produits de base et notre restaurant, La Maison d’Or, se trouve à l’autre côté, vers la mer. Mon nom est Debra… si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas à le demander. Je vous souhaite un agréable séjour. »

« On m’a dit qu’il y avait une école sur la propriété… ? »

« Oui, c’est vrai… elle est aussi de l’autre côté de l’Accueil, face au restaurant… elle est fermée, en ce moment, à cause du congé. »

« Ce n’est pas grave… je ne voulais que voir la bâtisse. »

« Sentez-vous libre de vous promener… derrière l’école, il y a un complexe résidentielle et nous avons également des pistes de randonnée… Si cela vous intéresse, nous avons quelques cartes du site au bureau… Maintenant, à moins qu’il y ait d’autre chose, je dois retourner au comptoir. Je vous souhaite encore un séjour agréable. »

« Non, merci beaucoup, Debra … ce sera tout. Au revoir. »
-O-O-
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Le lundi suivant, suite à un déjeuner prolongé sur le patio ensoleillé de la Maison d’Or, Vénéra téléphona la commission scolaire.

« Janet Brooks, s’il vous plaît… La Dr Vénéra Crenshaw à l’appareil. »

« … »

« Dr. Crenshaw… Il me fait plaisir d’avoir de vos nouvelles… »

« Mme Brooks, j’aimerais vous rencontrer ; j’aurais à discuter de mes recherches avec vous. »


« Comme vous voulez… Quand pourriez-vous venir… ? Vers la fin de la semaine…, la semaine prochaine… ? »

« En fait, je suis déjà en ville… Je me suis permis d’essayer le Centre Barracuda Beach pour la fin de semaine. »

« Vous auriez dû m’appeler ; on aurait pu se rencontrer plus tôt. »

« Pas du tout… Vous avez besoin de passer du temps en famille, comme n’importe qui. Toutefois, la fin de semaine est terminée et c’est le retour aux mines... »

« Pourquoi ne pas venir me rencontrer à l’Hôtel de Ville ; nos bureaux sont aux deuxième. Je vous invite à diner. La nourriture n’est pas aussi bonne qu’à la Maison d’Or mais le service est rapide et courtois. Disons… onze heures trente ? »

« Ce serait parfait. »
-O-O-
Quand Vénéra s’est présentée aux bureaux de la commission scolaire, Jessica la fit immédiatement rentrer le bureau de Janet.

« Bonjour, Vénéra… Depuis que vous m’aviez appelé, je n’ai pas cessé de me demander dont ce que vous voulez me parler. »

« En fait, c’est assez simple… Comme vous le savez, je suis à analyser la corrélation entre la nudité et la performance scolastique accrue. L’Étude des Grand Lacs recueille tous les résultats de toutes les écoles de l’État ; écoles privées, écoles à charte et écoles publiques. Ces dernières sont encore sous-divisées en écoles de milieu ouvrier, écoles de milieu favorisé, ainsi qu’écoles en milieux résidentielles. Toutefois, je n’ai qu’un seul groupe d’écoles naturistes et ceci me fatigue. Je souhaitais pouvoir vous convaincre de participer à mon étude afin que je puisse élargir ma base statistique. »

« Je crois que c’est une excellente initiative… ma fille fréquente l’École primaire Barracuda Beach… »

« Je l’ai vue… »

« … Donc, je me sens hautement motivée par les résultats éventuels de votre étude. »

« Je peux très bien apprécier cela. »

« Seriez-vous à distinguer entre les enfants de parents naturistes et les enfants de parents textiles ? »

« Je voudrais bien mais j’admets que ce serait difficile… je dois présumer que les enfants fréquentant des écoles textiles sont eux-mêmes textiles mais je suis parfaitement consciente qu’une telle présomption n’est pas du tout acquise. Pourquoi… ? »

« Parce que dans le comté King, pour ainsi dire, notre voisin, il y une autre centre naturiste avec une école mais celle-ci est exclusivement pour les résidents du centre. Je me demandai si leurs résultats pourraient aider. »

« Ça vaut certainement la peine d’investiguer. »

« Allons dîner… J’appellerai Gregory Clarke cet après-midi pour voir si nous ne pourrions pas se rencontrer pour en discuter. »
-O-O-
Je venais de sortir de chez Horace et j’étais en chemin vers Sandy à l’épicerie ‘BreadBasket’ pour régler ma facture de nourriture de la fin de semaine quand j’ai vu Janet sortir de l’Hôtel de Ville avec une dame qui me semblait vaguement familière. Je fus sur le point de les saluer quand j’ai senti un pincement fulgurant à l’épaule et j’ai vu des éclats de peinture bleue jaillir dans tous les sens. D’instinct, j’ai écarté mes bras et je me suis laissé tomber, entraînant les deux dames par terre avec moi. Une minute plus tard, je me suis rendu compte que j’étais étendu sur tout mon long sur le trottoir, encore couché par-dessus d’elles.

Gêné, je me suis remis sur mes pieds et j’ai essuyé mes mains sur le fessier de mes shorts pour enlever les gravillons du trottoir. J’ai aidé Janet à se lever puis j’ai étendu la main ver l’autre dame. Elle resta là, immobile.

Janet la regarda et cria « Vénéra… ça vas-tu ? »

Cette femme, Vénéra, semblait être en train d’appeler tous les saints du ciel. « Non, » dit-elle après un moment. « Je n’arrive pas à bouger mon bras… »

Je lui regardai avec plus d’attention. Son épaule gauche semblait tout replié sur elle-même et se trouva dans les cinq centimètres plus vers le centre de son corps par rapport à son épaule droite… sa clavicule était cassée.
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