Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

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roger
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Re: Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

Message par roger »

Merci à vous tous pour vos encouragements. Devant l'avalanche de vos commentaires positifs, je vais écrire une suite à cette histoire. Soyez patient. Je vais prendre quelques jours d'avance et vous pourrez me suivre sur la route des étoiles. Merci encore.

Dale Carnegie a écrit : «je n'ai encore trouvé personne qui ne s'applique davantage et ne fasse meilleure besogne sous l'influence des encouragements que sous celle des critiques.»
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roger
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Re: Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

Message par roger »

Je vais essayer d'écrire la suite de mon histoire. Pour ceux qui n'ont pas lu le début, il est préférable de le faire, sinon vous ne comprendrez rien à l'histoire. Pourquoi je me remets à écrire ? C'est que ces temps-ci, j'ai des problèmes personnels (vol d'identité sur le net) et je crois que cela me fera du bien de m'évader dans la fiction. Alors, allons-y et prenons la route des étoiles.
MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER

chap.23

Samuel s’assit aux commandes du vaisseau, fronça les sourcils et prit une grande respiration : cela faisait plusieurs années qu’il avait effectué cette routine, pourtant il se le rappelait comme s’il avait piloté une fusée la veille. Il se souvenait de ce que le professeur à l’aérospatiale disait à propos du rituel de départ : « Vous êtes comme le pianiste au début de sa prestation. Première chose : faire craquer tous ses doigts pour les détendre. Deuxième chose : les placer à quelques centimètres au-dessus du clavier. Troisième et dernière chose, vous jouez sans regarder la partition. » Il ricana de plaisirs en se souvenant de cette comparaison un peu boiteuse avec un pianiste. Il manipula diverses commandes pour s’assurer que tous les éléments soient en ordre de marche. Les boutons passaient successivement au vert. C’était un bon point. Alors qu’il allait se pencher vers le siège du co-pilote pour régler l’allumage des tuyères, il aperçut le jeune Victor qui l’observait attentivement. Il se tourna vers lui.
— Garçon, veux-tu être mon copilote pour ce départ ?
Victor manqua de s’étouffer. Il allait piloter une fusée. Ce n’était même pas croyable. Personne, et là il pensa à son père, ne lui avait fait une telle proposition. Sur le grand vaisseau qui reliait Terra à Naturalys, on lui avait fait visiter la cabine de pilotage… comme à tous les autres enfants. Mais c’était à peine si la porte avait été entrouverte pour qu’il puisse voir l’habitacle.
Le garçon s’avança timidement vers le fauteuil. Il posa une main sur le dossier. Il se souvint qu’il avait quitté l’uniforme de la secte et qu’il était tout nu. Il baissa les yeux et déclara :
— Je n’ai pas de serviette pour poser sur le siège
Samuel lui fit un clin d’œil.
— Ce n’est pas grave. On ne dira rien au suivant. Par contre, si tu sens le besoin de… enfin, tu sais ce que je veux dire, on demandera à ta cousine un peu de son remède. Allez, viens-t’en. On doit déguerpir d’ici au plus vite.
Victor ne se fit pas prier une seconde fois. Il se laissa choir dans le fauteuil du second pilote. Mais inquiet devant le nombre de commandes devant lui, il se retourna vers Samuel.
— Et là, que dois-je faire ? Sur quel bouton, j’appuie ?
— Sur aucun bouton, mon garçon. Par contre, tu tournes lentement vers la droite la manette qui a le chiffre un.
Victor sentit une vibration faible, mais bien réelle.
— C’est la tuyère une. Et là que dois-tu faire maintenant ?
— Tournez la manette avec le chiffre deux peut-être ?
— Eh ! Mais tu es devenu un champion du pilotage. Je pense que je vais aller m’étendre en arrière. Je n’ai plus besoin de t’apprendre quelque chose.
Samuel esquissa un mouvement comme s’il voulait vraiment laisser le jeune garçon aux commandes de la fusée. Mais il se rassit immédiatement en riant.
— Non, c’est une blague. Tu as encore quelques trucs à apprendre avant que je te laisse seul. Par exemple, que dois-tu faire maintenant que la seconde tuyère s’est enclenchée ?
Victor regarda le tableau de bord. Il vit une troisième manette. Il étendit la main vers cette dernière tout en regardant le jeune homme.
— Surtout, tu ne fais pas cela. C’est justement ce que j’ai fait tout à l’heure pour esquisser mon faux départ. La manette trois sert à annuler les deux premières. C’est une manette de secours lorsque l’une des deux autres a des ratés.
— Alors que dois-je faire ?
— Tu me rends tout simplement les commandes.
— Et comment je fais cela ?
— En me disant : « C’est parti, mon commandant » ou tu peux aussi dire « prenons la route des étoiles. » C’est un classique dans l’aérospatiale.
Le garçon fronça les sourcils.
— À mon école, nous avons un monument où sont gravés ces mots.
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roger
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MAMAN, NOUSAVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER
chap.24

Samuel regarda le garçon avec un petit sourire narquois.
— Tu dis que ton école a un monument sur lequel sont inscrites ces paroles : « Prenons la route des étoiles. » Eh bien, laisse-moi deviner : ton école doit s’appeler l’école Youri Gargarine.
Victor regarda l’homme avec les yeux et la bouche grande ouverte. Comment avait-il fait ?
— Oui, c’est bien cela. C’est le lycée technique Youri Gargarine. Comment pouvez-vous savoir cela ? Il y a des centaines de livres sonores, de vidéos et de jeux électroniques qui ont pour titre « la route des étoiles ». Quand j’étais petit, il y avait même une bande dessinée. Wôw !
— Très facile, mon ami. Si on a pris la peine de graver ces mots sur un monument, c’est que la personne honorée par cette stèle a été la première personne à les prononcer. Non ? Je parie que même si on a sculpté le personnage en question, il doit avoir été représenté avec un drôle de casque.
— C’est vrai. On dirait qu’il a un casque de pompier et un vêtement avec des tuyaux qui sortent de la combinaison. C’est bizarre.
— C’est normal, on ne connaissait pas grand-chose de l’espace à l’époque. On prenait toute sorte de précautions inutiles. Ce Youri Gargarine est le premier humain à être sorti de l’atmosphère terrestre.
— Et sur quelle planète s’est-il rendu ?
— Sur aucune. On n’était même pas capable d’atteindre la lune.
— Alors, où est-il allé ? Sur un des laboratoires spatiaux qui tournent autour de Terra One ? Non, je sais il s’est rendu sur le parc thématique de l’espace qui est en orbite. J’y suis allé avec mes parents. Ah non ! C’est vrai. Il vient juste d’être inauguré.
Samuel passa la main dans les cheveux de son petit co-pilote.
— Non, à l’époque, on avait réussi à envoyer de tout petits satellites, à peine plus gros qu’un ballon. Il y avait eu des essais avec des animaux, une chienne nommée Laika entre autres. Mais Youri Gargarine n’alla pas trop loin. C’était le 12 avril 1961 et le vol n’a pas duré deux heures. Il a fait juste un tour de la terre en orbite et puis il est redescendu sur Terra One que l’on appelait à cette époque la Terre tout simplement puisque c’était la seule que l’on connaissait. Il s’est éjecté du vaisseau et a fini sa course en parachute. Imagine la tête de la vieille femme et de sa petite fille qui l’ont vu atterrir. Elles ont cru à un extra-terrestre. Plus loin de jeunes garçons ont pénétré dans la capsule et ont mangé la nourriture en tube qu’ils ont trouvé. C’était vraiment la préhistoire de la conquête spatiale.
— Wôw ! Et il aurait dit « en route pour les étoiles » ?
— Non on pense qu’il ne l’a pas vraiment dit, mais c’est le titre de son autobiographie, parce qu’il pensait à nous dans l’avenir, à tous ces pilotes qui parcourent l’espace vers de nouvelles terres, comme Naturalis ou bien d’autres. Parlant de Naturalis, j’aimerais bien que tu demandes à tout le monde de venir ici. Nous avons une décision à prendre.
Victor, tout fier d’être le co-pilote de Samuel, se mit au garde-à-vous, droit comme un I, les yeux tournés vers le ciel. Il salua son commandant de bord.
— Bien-chef. Tout de suite chef.
Il se rappelait des jeux qu’il faisait avec ses copains. Ils imaginaient des aventures fantastiques avec des extra-terrestres, même si on n’en avait toujours pas trouvé sur les planètes visitées. Comme il allait quitter la cabine de pilotage, un voyant lumineux sur son clavier passa du verre au jaune. Samuel fronça les sourcils et lui lança
— Dépêche-toi. J’ai besoin des autres pour prendre une décision.
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MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER
chap.25

Victor n’eut pas le temps de se rendre jusqu’au salon. Toutes les lumières du vaisseau s’éteignirent : seules les veilleuses d’urgence restèrent allumées. Le père de Victor suivi des autres se précipita vers la cabine de pilotage. Il posa une main sur l’épaule de Samuel.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Nous nous mettons en orbite.

— Ah, ce n’est que cela. La fusée s’apprête à s’élancer, je suppose. Mais pourquoi est-elle en mode d’urgence ? D’habitude, les lumières ne s’éteignent pas. L’air climatisé s’est lui aussi arrêté.

— Non, il ne s’est pas mis en orbite avant de s’élancer, mais parce qu’il est justement en mode d’urgence.

— Mais pourquoi ?

— Regardez ce cadran. Vous avez la réponse.

Marcel se pencha : l’aiguille indiquée par Samuel s’approchait du zéro et l’icône d’un éclair indiquait sans aucun doute qu’il s’agissait de la réserve d’énergie. Le vaisseau n’avait plus assez de réserve pour aller plus loin. L’ordinateur de bord s’était de lui-même mis en urgence. Les données récoltées sur la planète proche lui permettaient de comprendre que le seul moyen de ne pas se retrouver à errer dans le vide interstellaire était de se mettre en orbite stationnaire autour de la planète la plus proche. Marcel regarda ses compagnons.

— J’aurais dû avant de décoller constater le manque d’énergie. Je m’en excuse. La compagnie qui a livré ce véhicule ne l’a chargé que pour le faire atterrir sur la planète. C’est à l’acheteur bien sûr de faire le plein. J’ai oublié cela.

— Votre beau-frère n’y a pas pensé, lui non plus. Les responsables du spatioport n’ont sans doute pas laissé de réserve avant de décoller. En a-t-il lui-même ?

— Je crains que non. Nous sommes condamnés à revenir à notre point de départ. L’ordinateur va nous permettre de rester en orbite géostationnaire à 36 000 kilomètres au-dessus de l’équateur, car c’est celle qui demande le moins d’énergie, puis le vaisseau descendra vers le spatioport. Les balises de celui-ci se mettront en fonction pour l’atterrissage.

La petite Jessica tapota le bras de Samuel.

— Dites monsieur : on ne va pas s’écraser, non ?

Samuel la serra dans ses bras.

— Rassure-toi ma chérie. L’ordinateur de bord et celui du spatioport vont se connecter. Nous ne sommes plus au début de la conquête spatiale. Les machines sont intelligentes et font tout ce qu’il faut pour sauver les humains en danger.

Jacques reprit sa fille dans ses bras.

— Ce ne sont pas les machines dont nous devons avoir peur, mais plutôt des humains mal intentionnés. Vous, Samuel, pensez-vous que votre beau-frère sera là pour nous attendre ?

Le pilote secoua la tête.

— Il a vu la fusée décoller. Pour l’instant, nous sommes tranquilles : il pense que c’est moi qui fais des tests. C’est sûr qu’en la voyant revenir, il va penser que tout va bien. Il sera là au spatioport. Par contre si je reste en orbite, il s’en demandera la raison. L’ordinateur peut nous laisser en l’air quelques jours, en fonction des ergols qui contrôlent sa position et des autres réserves d’énergie puis il amorcera tout doucement la descente jusqu’à 180 km qui est le périgée de la planète, le même que Terra One. Lorsque l’on a le contrôle de l’atterrissage, nous ne laissons pas l’ordinateur gérer la descente. Nous la provoquons nous-mêmes. C’est ce que suppose mon cher beau-frère. Malheureusement, il ne s’attend pas à vous voir sortir du vaisseau.

Victor s’était rassis dans le siège du co-pilote. Il ne comprenait rien aux explications données par Samuel et commençait à s’ennuyer lorsqu’un bouton rouge s’alluma sur le côté de sa console. Il se tourna vers Samuel.

— Mon commandant, nous avons du nouveau de mon côté.
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MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER

chap.26

— Oh merci, Victor. Je ne l’avais pas vue. Tout n’est donc pas perdu.

— Mais, n’est-ce pas une mauvaise chose ? D’habitude, les lumières rouges annoncent un problème. Pour vous, ce n’est pas le cas, cette fois-ci.

— Eh bien, disons que c’est une mauvaise annonce, mais qui amènera peut-être du positif dans un avenir proche. Cette lumière rouge c’est une balise de secours.

— Que voulez-vous dire ?

— L’ordinateur principal a déduit que la mise en orbite ne suffisait pas. Peut-être trouve-t-il que le spatioport de la planète n’est pas suffisamment équipé pour accueillir en toute sécurité le vaisseau. Il a essayé de communiquer avec le sol, mais sans résultat. Le directeur de la concession a peut-être éteint certaines infrastructures, comme des radios relais avant de quitter. L’ordinateur de bord préfère jouer sur deux tableaux. Mon faux départ simulé a dû lui donner aussi l’impression que je ne suis pas un bon pilote. Il a donc déclenché la balise de secours. Celle-ci envoie dans toutes les directions de l’espace un signal d’aide. Le vaisseau le plus proche de nous se détournera de sa route pour venir nous secourir.

Marcel eut une expression de doute.

— Nous sommes dans un désert galactique. La plus proche planète est Naturalis, l’endroit même où nous nous rendions justement. Elle est à plus de quatre jours de distance et ceci pour un vaisseau de la puissance de celui que nous avons raté. Si nous sommes secourus par un navire de notre taille, je parie que cela prendrait le double ou même le triple de temps.

— Vous avez tout à fait raison. Il faut avoir un manque de jugeote et être un monstre d’orgueil comme mon beau-frère pour s’acheter un tel engin inutile dans cet endroit. Le code du transport demande à tous les pilotes de venir au secours des vaisseaux en perdition. Ce que je ne sais pas, c’est si leurs ordinateurs ne vont pas penser que le spatioport est le premier intervenant dans ce cas. Nos ordinateurs ont la même puissance de déduction que les humains, mais justement ils pensent comme eux, pas mieux.

Marcel qui, en tant que député de Naturalis, avait l’habitude de faire une ou deux fois par an le trajet, hocha de la tête.

— J’ai l’impression que nous sommes pris pour au moins quatre jours. Peut-être devriez-vous enclencher immédiatement la descente vers le spatioport. Avec de la chance, votre beau-frère ne sera pas là. Nous aurions le temps de nous réfugier dans la forêt proche en reprenant nos tenues.

L’idée d’avoir à se rhabiller fit faire une grimace à tout le monde, mais Marcel continua.

— S’il se trouve là pour nous accueillir, nous pourrions nous cacher dans la mini-cuisine. Vous Samuel vous lui annonceriez le manque d’énergie et il repartirait sans monter dans le vaisseau. Enfin, je l’espère.

Gladys leva la main pour intervenir.

— Je ne connais rien au pilotage, mais n’y a-t-il pas quelque chose de plus simple : pourquoi n’utilisez-vous pas le système de communication ordinaire ? Tout véhicule interstellaire possède un micro et un haut-parleur pour envoyer ou recevoir des messages. Vous avez un micro sur votre tableau de bord. Je le vois d’ici.

Samuel secoua la tête de découragement.

— Oui, vous avez raison. Le problème, c’est que mon beau-frère, en bon escroc qu’il est, a fait mettre un mot de passe sur le système. Il ne veut pas que l’on écoute ses conversations plus ou moins légales. J’ai essayé, mais je n’ai pas pu découvrir la clé. Non, je crois que le mieux, c’est de rester en orbite le plus longtemps possible. Avec de la chance, un vaisseau se présentera dans les quatre prochains jours. En attendant, nous pourrions manger.

Gladys releva la main.

— J’ai bien peur que nous soyons à la diète pour quatre jours. Les placards et le réfrigérateur de la mini-cuisine sont désespérément vide. Le livreur du vaisseau, tout comme pour l’énergie, n’avait pas prévu de les remplir.
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Re: Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

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MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER
chap.27

Victor, en entendant les paroles de Gladys, manqua de tomber à terre. Heureusement, le siège du copilote était juste à hauteur de ses fesses et le reçut. Les placards vides, cela voulait dire la famine. Le garçon se souvenait d’une chanson apprise à la maternelle et qui racontait la malheureuse histoire d’un jeune matelot que les adultes à bord d’un vaisseau en perdition avaient tiré à la courte paille pour savoir à quelle sauce ils allaient le manger. À l’époque, « il était un petit navire » l’avait fait bien rire, mais là, on était dans la réalité. Le pire c’est que « le petit navire » de la chanson était un vaisseau qui naviguait sur les mers de la planète Terre et non pas un vaisseau spatial. Le petit matelot avait pu supplier une déesse appelée « bonne Sainte Vierge » qui avait fait sauter des poissons sur le pont du vaisseau. Ainsi les marins purent manger autre chose que le jeune matelot. Mais ici, nous étions dans l’espace et il n’y avait pas de poissons à manger à l’extérieur.

Victor, en voyant sa cousine, se sentit plus ou moins rassuré, en se disant qu’elle allait servir d’entrée au premier service. La petite fille avait une silhouette dodue. Peut-être que les adultes attendraient un peu avant de transformer Victor en plat principal. Il regarda son père, avec des yeux suppliants.

- Papa, va-t-on mourir?

Cette question fit sourire Marcel.

- Non, rassure-toi, mon grand. Le plus longtemps que nous avons à attendre, c’est quatre jours. D’ailleurs, ils ont dû voir dans notre fusée que nous manquions à l’appel. Nos sièges vides, dans la navette, auraient dû sonner au moment du départ de la planète. Enfin, on aura une explication dès notre arrivée sur Naturalis. En attendant, nous allons pratiquer le jeûne.

- C’est quoi le jeûne, papa?

- C’est une ancienne pratique. Nos ancêtres avaient la mauvaise habitude de mal manger tout au long de l’année et au lieu de faire de l’exercice pour éliminer les calories en trop, ils passaient le temps assis sur leur gros derrière. Il fallut un ordre de leur chef religieux, un ordre divin supposément, pour les amener une fois par année à pratiquer le jeûne. Ce sera une bonne discipline pour toi, Victor. Quatre ou cinq jours, c’est vite passé, ce n’est pas terrible. Et pour toi aussi Jessica. Vous allez voir, les enfants. Votre corps ne s’en portera que mieux.

À voir le regard de la petite fille, elle n’était pas sûre du bienfait du jeûne. Elle regarda quelques secondes encore son oncle, puis elle se tourna vers sa mère. L’instant d’après elle était assise sur les genoux d'Andréanne. Elle s’empara d’un sein et téta avidement à la grande surprise du groupe d’adultes.

Andréanne rougit fortement en voyant tous les regards se tourner vers elle. Ce fut Jacques, son mari, qui l’aida à expliquer ce qui se passait.

- Ma chère femme était membre dans sa jeunesse d’un groupe naturiste radical. Pour ses parents et les autres membres, il était inconcevable de ne pas suivre les préceptes de la nature. Une étude indique que les humains, comme les grands singes, doivent, pour atteindre une santé optimale, être allaités entre deux et sept années. Sans doute, vous ne le savez pas, mais les femmes préhistoriques allaitaient jusqu’à cinq ans. Les femmes inuit gardent les enfants au sein jusqu’à trois ans. Oui, je sais, Jessica a dépassé les cinq ans, mais une étude très poussée a prouvé que plus un enfant est allaité, plus il conserve la santé. Nous avons donc décidé Andréanne et moi que nous laisserions à Jessica le libre accès à cette cantine naturelle. D’ailleurs, on sent depuis un moment que Jessica est moins attiré, sauf dans des moments de stress comme nous en vivons un présentement.

Victor, les yeux ébahis, regarda sa petite cousine avec jalousie. Il se tourna vers sa mère, espérant le même régime, mais Juliette ne put que hocher la tête de façon négative. Ce fut finalement Andréanne qui l’invita à partager son deuxième sein. Le jeune garçon hésita, mais c’était la seule façon de passer par-dessus le jeûne de cinq jours. Il trouva le colostrum de sa tante, pas aussi bon que le lait tiré des animaux, mais comme on dit : «Il faut faire contre mauvaise fortune, bon cœur»,
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Re: Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

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MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER


Chap.28
Gladys, accotée à l’arrière du divan où était couchée la mère de Jessica, regarda avec une certaine amertume la scène. Andréanne, les yeux fermés et un petit sourire de bien-être sur le bord des lèvres, laissait les enfants savourer le lait maternel. Jessica, habituée à l’exercice, tétait sa mère avec fougue, tout en surveillant d’un œil noir son cousin. Victor, pas très sûr, tétait timidement, tout en regardant avec étonnement sa tante, dispensatrice d’un tel repas.

Gladys avait dû depuis quelques années ranger la famille à l’étagère des projets inachevés. L’agente de bord n’avait jamais eu d’enfants. Grande voyageuse de par sa fonction, elle avait collectionné sur toutes les planètes les plus beaux spécimens du genre mâle, mais jamais l’idée de former un couple ne lui était venue à l’esprit. L’âge avançant, il était maintenant trop tard. Après un grand soupir, elle chassa les idées noires et reprit sa bonne humeur en se tournant vers les adultes.

- Bon, je suppose que pour nous, il va falloir mettre en application l’expression «qui dort dîne». Au moins, ce vaisseau hyper luxueux possède assez de divans pour servir de lit à chacune et chacun d’entre nous. Avec ce que nous avons vu à la piscine, je m’imagine très bien, mon cher Samuel, ce que votre beau-frère avait l’intention de faire ici. Pour une fois, on peut comprendre ce que l’expression «s’envoyer en l’air» veut dire puisque nous sommes dans un vaisseau proche des étoiles.

Samuel était gêné et mal à l’aise, car il devinait les pensées des autres. Il respira un grand coup et chercha à s’expliquer.

- Je reconnais que j’ai été son associé dans de nombreux crimes financiers. Il a deviné très vite que j’avais un vrai talent pour extorquer l’argent aux naïfs, mais au grand jamais je ne me suis retrouvé dans ses dégoûtantes orgies. En fait, ce fut la cause de ma séparation avec sa sœur. J’ai très vite pris conscience qu’elle avait comme lui une forte attirance pour les jeunes. Lors d’une de nos nombreuses disputes, elle m’a avoué que c’était son frère qui avait arrangé notre union. Il pensait ainsi m’attacher à lui plus fortement. C’est de ce moment que je me suis retrouvé rejeté du cercle restreint. Le seul lien qui me rattache à lui, c’est mon fils.

Marcel leva la main.

- N’allez pas plus loin. Nous faisons tous des erreurs dans notre vie. Vous pouvez réparer les vôtres, tout comme moi. Je m’explique. J’étais déjà membre du corps législatif lorsque nous avons accepté de vendre cette planète à votre beau-frère. Pourtant nous savions à l’époque qu’elle était vitale pour Naturalis. On ne pouvait pas relier Terra One d’une seule traite. Mais l’appât du gain nous a aveuglés. L’argent récolté nous a permis un développement rapide de Naturalis. Nous n’avons pas réalisé que cet argent venait de pauvres gens, trompés par de fausses paroles.

Marcel se rapprocha de Samuel et lui posa une main sur son épaule.

- Si vous le voulez, nous pouvons nous associer pour réparer mutuellement nos fautes. Vous vous souvenez sûrement de faits ou d’actes illégaux qui pourraient nous aider à mettre un terme à cette situation. De mon côté, je peux convaincre mes camarades députés que les soupçons que nous avions se sont avérés réels. Les photos que nous avons prises à la piscine, renforcées par votre témoignage, aideront à démarrer une enquête criminelle. Je ne peux vous garantir que vous serez absous totalement de vos propres actions, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour en diminuer la portée.

Tous les adultes, émus par les paroles de Marcel, vinrent serrer la main de Samuel.
Gladys se permit même une accolade plutôt énergique. Mal à l’aise, elle changea le sujet de la conversation.

- Bon, si l’on ne peut manger, on peut tout de même rester propre. J’ai vu qu’il y avait une douche en arrière de la cuisine. J’y vais de ce pas.

Elle fit un sourire gêné aux autres et disparut.
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Re: Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

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MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER


Chap.29
La douche de Gladys parut aux autres très rapide. À peine avait-on entendu le jet d’eau couler que l’agente de bord réapparut toute mouillée à la porte du salon.

- Samuel, pourrais-je vous demander un service?

Le jeune homme sourit d’un air malicieux.

- Si vous voulez que je vous frotte le dos pendant que vous prenez votre douche, je le ferai avec grand plaisir.

- Dans un autre moment moins stressant, je ne dirais pas non, mais ce que je veux maintenant, c’est un service plus technique. Dans la douche, il y a un hublot. J’aimerais cela prendre ma douche en admirant les étoiles. Malheureusement, la fenêtre semble opaque.

- Ah, ma chère Gladys! C’est très facile. Il doit y avoir dans un coin un bouton. Il suffit d’appuyer dessus et la fenêtre deviendra transparente.

Elle le regarda en affichant un sourire ironique.

- Vous me prenez pour une innocente. J’ai des années de voyage dans l’espace et j’ai dû appuyer sur ce bouton des milliers de fois pour des voyageurs moins expérimentés. Non, mon cher ami, le bouton est bien allumé, mais le hublot est toujours noir.

Samuel fronça les sourcils.

- Cela pourrait être le soleil d’Eden perdu qui se trouve caché en arrière de la planète, mais nous verrions tout de même les étoiles. Si vous permettez, je vais aller voir cela.

Marcel se permit une blague.

- Profitez-en pour frotter le dos à notre amie.

Tout le monde se permit un sourire.

Arrivé dans la salle de toilette, Samuel arrêta le jet d’eau : même s’il était nu, il ne désirait pas être mouillé. Il se pencha vers le hublot, puis se retourna très intrigué.

- La fenêtre est bien transparente et ce que nous voyons là n’est pas l’opacité de la fenêtre, mais le fuselage d’un autre vaisseau.

Comment se faisait-il que la balise de secours à peine allumée, une fusée se soit présentée pour leur porter secours? Il fallait que ce vaisseau soit très proche. Ce qui était étonnant, vu le désert galactique dans lequel se trouvait Eden Perdu.

- Excusez-moi, Gladys, mais je dois retourner au poste de pilotage. Ils doivent essayer de communiquer avec nous.

Il ne put s’empêcher de lancer un trait d’humour avant de franchir la porte.

- Pour le frottage de dos, ce n’est que partie remise.

Il pénétra dans le salon et mit au courant les autres. Tout le monde eut la même interrogation  : qui pouvait bien être ce mystérieux sauveur?
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Re: Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

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MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER

Chap.30
On suivit Samuel dans le poste de pilotage et là, sur l’écran, on découvrit l’identité du vaisseau.

- Il s’agit de l’appareil qui a livré notre véhicule. Voyez sous l’aile droite : de ce côté le vide à l’endroit où il se trouvait, et de l’autre côté, à gauche, le véhicule qui a permis à l’équipage de revenir sur le vaisseau après livraison. Je vous demanderai de retourner au salon. Il ne faut pas les effrayer. Toi aussi, mon petit ami. Ils seraient bien surpris de voir un aussi jeune copilote. Ils me connaissent puisque j’étais sur le tarmac lors de leur arrivée.

Marcel lui fit remarquer un détail.

- Vous oubliez une chose. Sur le tarmac, vous portiez le fameux uniforme de la secte. Ici, vous êtes nu. Mais ce n’est pas grave : nous sommes en état d’urgence.

Samuel seul, il déconnecta les principales manettes qui dirigeaient les moteurs pour se mettre sous le contrôle et ainsi regagner la place sous l’aile. L’écran de la console changea. Le commandant du vaisseau apparut : C’était un gros homme au ventre proéminent, le corps recouvert de poils de la tête aux pieds. Il comprit que Samuel ne pouvait utiliser le système vocal de son appareil et que c’était sa façon de communiquer. Avec un large sourire, il dressa son poing avec le pouce vers le haut. Des câbles vinrent s’arrimer à divers électro-aimants du petit vaisseau. Très vite, celui-ci fut accroché sous l’aile. La porte étant collée à un sas, tout le groupe put suivre Samuel dans une coursive menant au cœur du grand vaisseau. En voyant le groupe totalement nu, sans aucun des uniformes noirs habituels sur Eden perdu, le commandant du vaisseau partit d’un grand éclat de rire et s’adressa à eux.

- Je vois que les normes vestimentaires ne sont pas les mêmes au Ciel que sur la Terre. C’est vrai que l’espace interstellaire fait partie du domaine public, alors que votre planète est privée. Mais je ne vous en aurais pas tenu rigueur. Les lois constitutionnelles sont permissives. Il vous est toujours loisible de vous habiller, même si la grande majorité des habitants de l’univers préfère éviter ces nids à infections que sont les vêtements. Bon, mais à part cela, quel est votre problème? Lorsque nous livrons de nouveaux appareils, nous nous attendons toujours à des réajustements mineurs. Nous ne nous mettons jamais en vitesse supersonique, le premier jour. C’est pour cela que nous avons pu revenir aussi vite.

Samuel s’avança pour lui expliquer leur problème.

- En fait, le vaisseau n’a aucun réel problème si ce n’est que nous n’avons pas l’énergie suffisante pour aller beaucoup plus loin que l’orbite de la planète.

- Je vous avais prévenu, vous ou l’autre personne de qui j’ai reçu la commande.

- Oui, c’était mon beau-frère sûrement.

- Nous ne fournissons que le minimum requis d’énergie pour un ou deux tests. Vous aviez donc à l’époque demandé un plein supplémentaire, mais lorsque je me suis adressé au Bureau national de l’Énergie de Naturalis, votre commande a été annulée à la demande de l’Assemblée législative, car vous êtes en dehors des limites de la planète.

En entendant ces mots, Marcel s’avança près de Samuel.

- J’approuve la décision de mes collègues-députés. La planète Naturalis est encore en voie de développement et nous devons préserver nos ressources énergétiques. Je me présente : je suis le député Marcel Lemieux du secteur IV de Naturalis.

Le commandant du vaisseau s’approcha en souriant pour lui serrer la main.
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roger
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Re: Histoire de Roger : MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE

Message par roger »

MAMAN, NOUS AVONS RATÉ LA FUSÉE
par Roger SCHAEFFER


Chap.31


- Ah, mais je vous connais! Mon nom, Olivier Laprise, ne vous dit peut-être rien. Mon entreprise de vaisseau spatial se trouve justement dans le secteur IV de Naturalis. J’ai toujours approuvé vos décisions politiques. Je suppose que vous êtes ici sur Éden perdu pour négocier une alliance. J’ai cru comprendre en lisant les journaux électroniques que cette planète en a bien besoin.

Marcel, avant de répondre, jeta un rapide clin d’œil vers Gladys. Cette dernière rougit instantanément et s’apprêta à répondre. Mais Marcel l’en empêcha.

- Non, en fait, j’étais, avec ma famille, de retour de congés sur Terra One. Lors de l’escale, nous avons voulu profiter pour visiter un peu cette planète. C’était une erreur : nous avons raté le départ de notre fusée. C’est aussi bête que cela. Mais peut-être pourriez-vous nous aider, car Éden perdu n’est pas précisément un lieu ouvert à la saine habitude de nudité ?

- Vous aider, cela me ferait grand plaisir. Que puis-je faire pour vous?

- Ce serait de nous prendre à votre bord. Je suppose que vous regagnez Naturalis et c’est là où nous voulons nous rendre aussi.

L’homme se gratta la tête en esquissant un air gêné.

- Oui, je pourrais faire cela, mais il y a un gros problème. Mon vaisseau est un atelier dans lequel nous effectuons les livraisons et les réparations mineures. Il n’est pas aussi luxueux que le vaisseau que je viens de livrer. C’est le moins que l’on puisse dire. En fait, il aurait besoin d’un gros nettoyage. De plus, mon équipe se contente d’un confort minimum et le cuisinier est surtout spécialisé dans le réchauffage des plats congelés.

Marcel chercha à le rassurer.

- Ne vous inquiétez pas. Nous nous contenterons du minimum.

- Mais vous êtes huit et je n’ai pas assez de lits pour satisfaire…


- Non, nous sommes ou plutôt devrais-je dire ils sont sept. Moi-même, je retourne sur la planète avec le petit vaisseau.

C’était Samuel qui venait d’intervenir dans la discussion. Il continua en se tournant vers Marcel.

- Pendant que vous alerterez les autorités de Naturalis, de mon côté, je préparerai votre retour. Je suis certain qu’il y a parmi la population d'Eden Perdu des gens qui n’attendent qu’un sauveur. Je serai celui-là.

- Vous êtes courageux, mon ami. En tant que député, je vais faire tout mon possible pour revenir le plus tôt possible. Ce qui serait utile, ce serait que vous ayez avec vous un moyen de communication assez puissant pour que nous puissions échanger et ainsi préparer mon retour avec les autorités judiciaires.

- Malheureusement, mon beau-frère et quelques-uns de ses complices surveillent de près ce genre de choses. Comme dans toutes les sectes, il est très difficile de correspondre avec l’extérieur. J’ai bien des appareils, mais pas assez puissant pour atteindre Naturalis.

En entendant ces mots, Olivier Laprise intervint.

- Je peux résoudre votre problème. En tant que constructeur de vaisseaux, j’ai souvent besoin de communiquer avec le sol d’une planète. J’installe temporairement des satellites géostationnaires qui peuvent transmettre les messages. Un seul satellite ne couvre pas toute la planète, bien sûr. Il vous faudra me donner la position la plus intéressante pour vous.

Samuel n’hésita pas.

- Au-dessus du spatioport, ce serait parfait, monsieur Laprise. Ma cabane est à un jet de pierre de là. C’est aussi la zone la plus peuplée et je crois que je pourrais recruter certains membres. De plus, le fameux temple ou villa de luxe de mon cher beau-frère ne se trouve pas bien loin, lui non plus. C’est la région la plus prospère de la planète.

- Je vous fournis un radio en plus. Par contre, le signal n’est pas très fort. Naturalis est trop éloigné pour capter les ondes radio. Il vous faudra, monsieur le député, être au deux tiers de la distance entre les deux planètes pour entendre le message. Qu’en pensez-vous?

- Tout ce que vous pouvez faire pour nous aider sera le bienvenu. Ce que j’ai vu à la piscine du spatioport m’a révulsé et je crois aussi ce que nous a dit notre ami Samuel à propos de son beau-frère. J’ai lu plusieurs essais sur l’histoire des religions et cela me conforte dans l’idée que nous devons mettre le ho là sur ces activités dégoûtantes.

Tout le monde se regroupa autour de Samuel pour lui souhaiter bonne chance. Jessica et Victor laissèrent couler quelques larmes. Mais ce fut Gladys qui parut la plus émue par ce départ.

- Soyez prudent Samuel. Il y a des gens qui veulent vous revoir.

Elle pensait aux autres, mais peut-être aussi beaucoup à elle.
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