Histoire de Roger: LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES ...

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roger
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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
par Roger Schaeffer
Chapitre un : La revue érotique


Nous étions trois copains inséparables. On se connaissait depuis la maternelle et nous avons vécu bien des aventures tout au long de notre jeunesse. On s’appelait entre nous «les trois mousquetaires» : Denis était Aramis pour la raison qu’il était le plus réservé, le meilleur en classe et qu’il passait ses temps libres à la bibliothèque. Michel, lui, c’était Athos parce qu’il se vantait toujours que les filles couraient après lui et puis moi, le plus gros, le plus grand et le plus fort, j’étais bien sûr Porthos.

Mais comme dans le roman, nous avions un quatrième mousquetaire : mon petit frère. Il avait seulement six ans et durant les vacances scolaires, j’étais censé le garder quand mes grands-parents étaient absents. On ne trouvait pas cela drôle parce qu’à douze ans, on aurait préféré être entre nous pour certaines de nos aventures. Mais je vous parle de mon petit frère car il tient un rôle essentiel dans l'histoire que je vais vous raconter : la plus folle qui nous est arrivée.

Un jour, Denis, alias Aramis se pointa à notre cachette favorite (la grange d’un voisin) avec un magazine érotique. Il l’avait découvert chez lui dans le bureau de son père où il lui était pourtant défendu de pénétrer. Dans ce temps-là, on n’avait pas internet et les revues pour adultes étaient bien sûr interdites aux mineurs. Alors la trouvaille de Denis était comme un trésor. On s’installa donc pour découvrir le monde mystérieux des filles.

Mais on fut tout d’abord déçu. Les femmes sur les photos n’étaient pas des miss univers. Elles ressemblaient à nos mères, à nos tantes ou à nos voisines. Au lieu de l’excitation prévue, nous nous sentions inconfortables. Mais le plus gênant, on y voyait aussi des hommes, des gros et des minces, des jeunes et des vieux. Ce n’était pas vraiment ce qu’on attendait d’une revue porno. On feuilleta les pages en espérant découvrir des photos plus aguichantes, mais elles étaient toutes pareilles. Les clichés servaient d’illustrations à des articles sur l’hébertisme, les voyages dans le sud, le bien-être de la vie au soleil ou dans la nature. On y trouvait même une recette végétarienne concoctée par une vieille dame dans sa cuisine. Ce n’était vraiment pas ce à quoi nous nous attendions.

En tournant les pages, Michel découvrit vers la fin une liste d’endroits où ces gens se rencontraient. Nous allions refermer la revue lorsque Denis s’écria :
– Oh, attendez, je viens de voir un truc. Là dans les adresses ils parlent de la Guimorais, vous savez, la plage près de Paramé.

Cela ne prit pas trente secondes pour que la même idée germât en nous. On se regarda fixement et on s’exclama d’une seule voix.
– Et si on y allait?
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roger
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Re: Histoires de Roger

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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
par Roger Schaeffer
Chapitre deux : L’expédition

L’expédition devait avoir lieu le lendemain tellement nous étions pressés de découvrir à quoi ressemblaient dans la vraie vie ces gens bizarres. On se disait qu’il devait bien y avoir une ou deux jeunes beautés dans le lot. On avait hâte de comparer leur anatomie. Le soir même, Denis remit la revue dans le bureau de son père afin que celui-ci ne se doutât de rien.

Mais le lendemain, j’eus une mauvaise nouvelle à annoncer à mes deux partenaires : mes grands-parents avaient un examen à l’hôpital. Ma mère allait leur servir de chauffeur et mon père devait se rendre à Rennes pour proposer un article au journal Ouest-France. Étant professeur, il se transformait en pigiste durant l’été. J’étais donc pris avec mon petit frère. Il fallait remettre la sortie.

Denis et Michel, comme moi d’ailleurs, nous avions rêvé toute la nuit à ce que l’on allait découvrir et ils étaient prêts à se rendre à la Guimorais sans moi. Il n’en était pas question. Je décidai donc de traîner notre quatrième mousquetaire dans notre expédition. J’empruntais le vélomoteur de ma mère. J’embarquais mon petit frère dans le panier en arrière et nous partîmes dans ce qui allait être la plus folle aventure de notre enfance.

Après plus de deux heures de pédalages au milieu des champs d’artichauts et de choux fleurs, nous découvrîmes enfin ce fameux camping de la Guimorais. Ce fut la déception totale : tout le monde se promenait vêtu de maillots de bain ou de bikini comme dans tout bon site qui se respecte. Comme cela lui arrivait souvent, Michel piqua sa crise.

– On a transpiré pour un horrible terrain tout ce qu’il y a de plus normal alors que nous en avions juste un à côté de chez moi à la Cité d’Aleth. Je n’ai jamais autant pédalé de ma vie. Franchement les gars, laissez-moi reprendre mon souffle avant de repartir parce que là je n’en peux plus.

Denis «le raisonnable Aramis» eut alors un coup de génie comme cela lui arrivait souvent.

– Pourquoi n’irions-nous pas à la plage? On se baigne et après on pourra retourner. Cela nous rafraîchira et au moins on n’aura pas perdu la journée. Non?

L’idée était brillante, mais j’avais moi-même un problème.

– Je n’ai pas de maillot de bain sur moi. Mon petit frère non plus d’ailleurs.

Denis n’était pas à court de solutions.

– Il suffira de garder votre slip pour vous baigner. Au retour, vous mettrez vos pantalons sans culotte.

Ce n’était pas bête. On descendit vers la mer. D’après un panneau, c’était la plage des Chevrets. Il y était écrit que suivant un arrêté municipal, le naturisme y était interdit. Elle était remplie de monde sur son côté gauche. Les gens portaient maillot de bain, chemise et chapeau : un bord de l’eau comme nous en avions juste à côté de chez nous. On fut tous les trois d’accord pour se diriger vers un endroit isolé, car comme tous les garçons de douze ans, nous étions en pleine puberté et cela nous gênait de nous déshabiller à proximité des gens. Je dis tous les trois parce que mon petit frère, le quatrième mousquetaire n’avait pas encore à six ans ce genre de problèmes.

Rendus à peu près au centre de la plage, on s’aperçut que plus loin tout à fait sur la droite, il y avait d’autres personnes. C’était bizarre ce partage en deux des baigneurs. Denis, avant de s’asseoir, chercha à comprendre ce mystère. Il mit ses mains au-dessus de ses yeux pour atténuer le reflet du soleil, puis il lança un cri de victoire.

– Hey, les gars. Ils sont là.

– Qui?

– Nos tous nus.
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Arkayn
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Vivement la suite ! :thumbsup:
La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, certains brillent en société... jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent !
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roger
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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
par Roger Schaeffer
Chapitre trois : Le quatrième mousquetaire

Michel et moi, nous étions assis en train d’enlever nos pantalons. En entendant Denis, on se releva brusquement. Les culottes aux chevilles, on scruta l'espace vers la droite. Denis avait raison. Tout au fond, au milieu des rochers, se trouvaient plusieurs personnes qui nous semblaient sans vêtements. C’était dur à dire parce que la plage était grande. Nous n’étions pas vraiment proches, mais à part les parasols ou les toiles coupe-vent, on ne voyait pas de taches de couleurs. Ils étaient nus. Un peu plus bas, proche de l’eau, ils avaient installé un filet de volley-ball et une dizaine de jeunes couraient pour se relancer la balle. Nous étions déçus parce qu’il était difficile de mieux les distinguer. Michel proposa une solution.

– On pourrait passer par les rochers. On les verrait du dessus.

– Ce serait risqué. Ils nous remarqueraient lors de l'approche. Et puis, il y en a sûrement qui surveille, vous savez, comme les chiens de prairie.

Ça, c’était Denis, l’intellectuel du groupe. Il avait toujours des références bizarres, mais d’un autre côté, on comprenait son allusion à ces petits animaux qui se tiennent debout sur leur terrier. Moi, je regardais mon petit frère qui était déjà en slip. Cela me donna une idée lumineuse.

– On pourrait aller se baigner, ici juste au centre de la plage et petit à petit, on s’approcherait de la droite. Eux, ils ne verraient pas nos maillots de bain et nous, on serait tout près du filet de volley. Non?

Mes deux copains applaudirent à l’idée. J’étais pas mal fier parce que je n’étais pas d’habitude le plus brillant de l’équipe. Mon petit frère trempait déjà ses pieds sur le bord, On se dépêcha de le suivre.

L’eau était fraîche comme elle l’est toujours en Bretagne, mais il suffit habituellement de s'immerger une dizaine de minutes pour ressentir une sensation de bien-être. Comme nous étions pas mal intimidés par la vue de nos voisins, on resta un peu plus longtemps. Mon petit frère avait sa propre recette pour se réchauffer : il battait des mains la mer, faisait des roulades dans les vagues et sans que l’on s’en aperçoive, il se dirigea inconsciemment vers le côté droit de la plage. On le suivit en surveillant les joueurs de volley-ball. Plus on en approchait, plus on prenait des airs indifférents comme si on ne les avait pas vus. Mais du coin de l’œil, je voyais bien qu’il y avait des filles et pas n’importe quelle fille : des adolescentes de notre âge.Je voyais pour la première fois de ma vie «le truc» des filles. J’étais trop hypnotisé pour m’occuper de mes partenaires. Pourtant Denis me ramena tout de suite à la réalité.

– Hey, regarde, ton frère.

– Quoi mon frère. Il est où? Je ne le vois plus.

– Là devant toi. Il sort de l’eau, l’imbécile.

C’était la catastrophe. Mon petit frère n’était plus du tout dans l’eau. Il se tenait sur le bord et regardait avec plaisir les joueurs de ballons. Mais le pire, c’était qu’il n’avait plus son slip sur lui. Ce n’était pas la première fois que je voyais les fesses nues de mon petit frère, mais disons que ce n’était pas l’environnement habituel.

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roger
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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
par Roger Schaeffer
Chapitre quatre : Monsieur Parfait

Je ne savais pas quoi faire. Si je l’appelais, les joueurs seraient attirés par ma voix : leurs yeux se tourneraient vers l’eau. Si j’allais le chercher, ils verraient mon slip. Les garçons et les filles du volley-ball comprendraient que j’étais un sale voyeur. Ils me dénonceraient à leurs parents peut-être. J’étais perdu.

Par contre lui, mon petit frère, ne semblait aucunement dérangé par la situation. À six ans, on n’a pas encore acquis des notions de pruderie. Il se retourna même vers moi pour me saluer en souriant. J’eus beau lui faire mille grimaces et mille gestes pour le sommer de replonger dans l’eau, il n’en fit rien. Au contraire, il s’approcha du filet pour mieux regarder les joueurs. Je ne pense pas que la nudité des garçons et des filles le dérangeait. Il avait enlevé son slip sans doute pour être comme eux. Sa petite culotte flottait au milieu des goémons dans la dernière vague.

Puis une chose m’intrigua : au lieu de rester à observer le jeu, il franchit les limites du terrain pour aller parler avec l’un des garçons. Je me demandais bien qui … «Sapristi, c’était Philippe Helgouarch, le fils de notre directeur d’école». Bien sûr, mon petit frère le connaissait. Il remportait tous les prix en sport aussi bien que dans les matières académiques. Il avait même tenu le rôle de Roméo dans la pièce de théâtre de fin d’année. C’était le garçon le plus populaire de l’école. Toutes les filles, à part sa sœur bien sûr, rêvaient d’être la petite amie de ce beau Brummel de douze ans.

Au fait où était-elle sa sœur? Elle était sa jumelle et partageait avec lui l’élégance blonde de leur mère norvégienne. Je fantasmais depuis le début de ma puberté sur elle comme sans doute tous les garçons de la classe. À cette pensée, je me retournai vers mes deux copains. Ils étaient tous les deux complètement immergés dans l’eau. Seule leur tête comme la mienne apparaissait à la surface. Je constatais que Michel, le mousquetaire Athos, donc le charmeur de ses dames dans le roman, regardait les filles avec des yeux brillants d’envie. Il avait repéré la sœur de Philippe au milieu de toutes ces beautés naturelles. Denis, lui, fixait Philippe comme s’il s’agissait de son pire ennemi. Denis, alias Aramis, jalousait depuis toujours Philippe qui lui prenait toutes les premières places à l’école. Heureusement durant les vacances, on oubliait pour un temps celui que l’on surnommait «monsieur parfait».

Et aujourd’hui «monsieur parfait» réapparaissait dans toute sa gloire. Il était là tout nu au milieu des joueurs et je ne l’avais pas remarqué. Philippe n’était pas vraiment un copain. Il était tellement brillant en classes et moi, je ne l’étais pas, même si mon père était professeur à notre école. Je le vis se pencher vers mon petit frère et mettre une main sur son épaule pour mieux l’écouter. Je me doutais de ce qui allait se passer. Si j’avais été religieux, j’aurais fait une prière. Je me contentais de serrer les dents, les yeux, les poings, enfin tout, même les fesses. Je commençais à enfoncer la tête sous l’eau pour éviter l’inévitable.

Hélas, je vis mon petit frère se retourner très lentement vers nous, puis tendre son bras et son doigt en direction de la mer. Les trois mousquetaires étaient pris en flagrant délit de voyeurisme.
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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
par Roger Schaeffer

Chapitre cinq : Tout nu et tout rouge

Qu’est ce que j’allais faire? Je devais sortir de l’eau et être humilié par tous ces gens. Le pire c’était que j’allais l’être deux fois. D’abord en tant que voyeur, mais aussi à cause de mon slip. J’allais être ridiculisé par des personnes qui non seulement n’en portaient pas, mais qui devait avoir un vrai maillot de bain dans leur sac. Non, non, non, il fallait que je fasse un homme de moi, surtout que je ne voulais pas entendre le petit ricanement moqueur et énervant des filles en pleine puberté. Comme celles-ci étaient nues, je m’imaginais avec raison que mon slip ridicule les ferait plus pouffer de rire que l’aspect riquiqui de mon «truc de garçon». Je me décidais d’enlever la seule barrière à ma fragile virilité.

Je glissais discrètement le slip le long de mes jambes puis le tenant sous mon pied gauche, je traînais un galet avec le droit pour maintenir ma culotte au fond de l’eau. Ceci fait, je respirai une grande bouffée d’air et avançait courageusement vers la plage. J’étais rouge des pieds à la tête. Était-ce de honte? Sans doute, mais cela pouvait passer pour l’eau froide de la Manche. Enfin je l’espérais. Heureusement, les jeunes qui jouaient au volley-ball avaient repris leur match. Seul Philippe, accompagné de mon petit frère, s’avança vers le bord de l’eau. Il était tout souriant avec cette figure franche et positive qui m’avait dès notre première rencontre énervé chez lui. C’était le genre de gars qui aimait tout le monde, comprenait tout le monde, ne critiquait jamais personne. Finalement j’avais toujours eu une envie de lui écraser son positivisme par un gros coup de poing dans les gencives. Mais aujourd’hui, je crois que je n’étais pas en position pour réaliser ce fantasme. Je n’avais pas le bon costume non plus. Être nu, c’est se sentir un peu désarmé même si notre arme ce sont nos poings.

Philippe avança sa main. Je tendis la mienne, mais on n’arriva pas à se les serrer, car j’étais obnubilé par son regard. Je ne voulais surtout pas baisser les yeux, des fois que j’aurai vu «son truc». Je ne savais pas quoi dire. Je le laissais mener la conversation.

– Alors comme ça, toi et ton petit frère vous venez sur cette plage. Vos parents sont-ils avec vous? J’aimerais les saluer.

– Non pas aujourd’hui. Mon père devait aller porter un nouvel article au journal et ma mère conduisait mes grands-parents pour un examen médical.

– Ah bon! Alors ce sera pour une prochaine fois. Et les deux autres là-bas, c’est Denis et Michel. Non?

– Oui, c’est cela.

Philippe se rapprocha du bord et agitant les mains, il exhorta mes deux copains à venir le rencontrer. À leur voir la mine, je crois qu’ils auraient préféré se noyer.


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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
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Chapitre six :


À voir leur mine ahurie, je crois que mes deux copains paniquaient vraiment. Je les comprenais, car je venais de vivre la situation et je n’étais pas très sûr de laisser mes fesses et «mon truc» exposés trop longtemps au regard du monde. Je me préparais donc à saluer négligemment Philippe, puis à traîner mon petit frère vers la mer. Je sais : ce n’était pas trop logique de repasser par l’eau pour regagner nos vêtements au centre de la plage, mais cela évitait la traversée des groupes de nudistes. Finalement j’abandonnais cette solution. Depuis mon entrée au secondaire, mon père me martelait trois fois par jour cette petite phrase : «Fais un homme de toi». Ayant mon «attribut viril» à l’air, c’était sûrement le temps d’appliquer cette exhortation. Ma mère, qui avait la culpabilité chevillée au corps préférait cette maxime  : il faut boire le vin jusqu’à la lie. J’allais donc suivre courageusement les conseils de mes deux parents.

Je tournais la figure vers le large et commençait une série de grimaces qui, je l’espérais, allait inciter mes deux copains à venir à mon secours. Je vis Denis entamer un déhanchement étrange, mais qui voulait dire qu’il cherchait à se débarrasser de son maillot de bain. Il imitait ma méthode. Michel ne bougeait pas. Il avait les yeux tournés vers les filles : il vivait mille tortures. J’étais avec lui. Il faut avoir passé par cette épreuve à douze ans pour le comprendre. J’étais nu souffrant moi-même d’être là à le regarder traverser cette douloureuse expérience. L’imagination est souvent pire que la réalité.

Philippe «Monsieur Parfait» ne semblait aucunement deviner le drame. Il devait me prendre pour son meilleur copain, car il avait passé son bras autour de mes épaules. J’étais tout mal de sentir sa hanche touchée ma peau. Denis avançait prudemment, découvrant peu à peu ce qu’on lui avait appris jusqu’à aujourd’hui à cacher. Il marchait la tête bien droite, les yeux levés au ciel et lorsqu’il fut près de nous, son regard s’accrocha désespérément au nôtre, tellement il avait peur de voir une autre partie de notre anatomie. Michel, alias Athos, le bourreau des cœurs le suivait. Il avait gardé sur lui le dernier rempart de sa pudeur. Philippe, sourire aux lèvres, s’avança vers Denis pour lui serrer la main. Puis il jeta un œil furtif sur le maillot de Michel et se contenta d’un rapide signe de tête. Reprenant son attitude de «monsieur parfait positif» il se tourna vers Denis et moi.

– Je suis si heureux de vous rencontrer sur cette plage. Je suppose, Denis, que tes parents, eux aussi, ne sont pas là. Allez, venez. Les miens seront enchantés de vous voir.

Denis et moi, nous étouffâmes en même temps un cri d’horreur.

(à suivre)
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roger
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Re: Histoires de Roger

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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
par Roger Schaeffer
Chapitre sept : Le directeur d’école



Le père de Philippe, faut-il vous le rappeler, était le directeur de notre école et le patron de mon père. Être convoqué à son bureau en période scolaire était sans doute l’expérience la plus traumatisante de notre jeune vie. Et pourtant, là-bas nous étions habillés. Ici sur cette plage, il allait nous voir tout nu, la honte, mais ce n’était pas le pire. Denis et moi, nous nous regardâmes avec de l’angoisse dans les yeux et sans doute la même pensée : «Nous allions le voir, lui, notre proviseur, tout nu, c’était l’horreur».

Je dois avouer que je n’étais pas vraiment bon à l’école. En fait j’étais nul, archi-nul. La seule matière pour laquelle je performais était le français. Je faisais des dictées sans fautes. Mes rédactions étaient tellement imaginatives qu’elles étaient lues devant toute la classe. Je vendais même pour cinquante centimes ou un franc des copies originales aux élèves moins bien nanties. Mes bonnes notes en français contrebalançaient pour les maths. J’étais pourri dans cette matière. Encore aujourd’hui, je ne suis pas capable de faire une règle de trois. Le prof ne m’aimait pas. Peut-être que mon père à la même école en était la cause. Je ne sais pas, mais ce monsieur portait le sadisme à m’envoyer régulièrement au tableau pour résoudre des problèmes dont je ne comprenais pas le moindre mot.

Comme j’étais déjà plutôt frondeur à l’époque, je sortais devant toute la classe des réflexions qui avaient pour résultat de m’envoyer chez le directeur. Par trois fois je dus suivre le long couloir qui menait aux bureaux administratifs et par trois fois je dus subir la colère du proviseur. Il ne ressemblait pas du tout à ses enfants qui avaient hérité de la beauté scandinave de leur mère. Lui, monsieur Helgouarch n’était pas très grand, plutôt râblé, la taille épaisse, le nez camus et le sourcil broussailleux. Mais ce qui impressionnait les jeunes garçons comme moi, c’était sa voix de stentor qu’il nous assénait à quelques centimètres de la tête en nous tenant par les épaules. Lorsque je ressortais de cette épreuve, l’onde sonore provoquée par sa voix faisait vibrer mon cerveau pendant un bon dix minutes. C’était ce monstre que son fils voulait nous présenter à un détail près : il allait en plus être tout nu.

Il nous fallut passer à travers les gens de tous âges qui s’étalaient entre les rochers. C’était comme retrouver les illustrations du magazine en trois dimensions. Pour certains, c’était plus que trois. Heureusement ils semblaient tout à fait indifférents à nous. De mon côté, je continuais à poser mon regard le plus haut possible sur les rochers, le sable et «ah tiens, une mouette, elle n’a pas l’air d’être dérangé par le spectacle, celle-là.»

Mais tout ce long discours sur mes relations avec monsieur le directeur dans le monde textile toutes ces appréhensions que j’éprouvais en suivant Philippe s’avérèrent finalement bien inutile. Contrairement à la maxime, «L’habit ne fait pas le moine» ici sur la plage des Chevrets, nous avions affaire à un tout autre homme. En enlevant son costume, monsieur le directeur perdait l’été venu son rôle de méchant. Là entre les rochers, sur une langue de sable Philippe nous présenta un bon vieux monsieur assis dans son transat, peut-être un peu rondouillard, certainement très poilu, mais le visage épanoui, le ton rieur. Il lisait le journal qu’il eut la bonne idée de poser sur ses cuisses pour nous accueillir. Au moins, une partie de notre pudeur était sauve. En nous voyant, il ouvrit la bouche et j’eus un geste de recul. Allait-on se faire assommer par sa voix? Non, à mon grand étonnement, ce fut comme si un ange chantait un psaume. Une voix qui coulait comme la sève au printemps, douce comme le miel, une voix que tous les élèves rêvaient d’entendre à l’école.

– Alors les garçons, je suis bien contente de vous voir ici.

Denis et moi, on se retourna. Elle était là, celle qui nous faisait fantasmer : Karen, la sœur de «monsieur parfait» venait de couper la parole à son père et ainsi de sauver nos tympans.
(à suivre)
p.s. : je rappelle aux éventuels lecteurs que ce texte est un premier jet, même je dirais un projet. Cela se sent encore mieux en lisant cette page. Elle aurait besoin d'être retravaillée, je m'en excuse. Au fait, comme je tiens à la propriété de mes textes, je les envoie à mon frère et donc ils sont enregistrés à mon nom, même celui-ci. Merci.
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Inac
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Message par Inac »

Bravo pour cet excellent texte qui retrache une histoire tout à fait vraie et réaliste s'étant certainement déroulée réellement quelque part.
Le naturisme, un bonheur de tous les jours
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roger
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Re: Histoires de Roger

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LES TROIS MOUSQUETAIRES CHEZ LES NATURISTES
par Roger Schaeffer
Chapitre huit : Karen, oh, Karen

Karen était la jumelle de Philippe «le monsieur parfait». Ils se ressemblaient bien sûr. Pourtant ce qui m’énervait en lui me faisait fantasmer en elle : ses lèvres pulpeuses que l’on rêvait d’embrasser, ses yeux bleus ciel d’azur dans lesquels nous voulions nous noyer, sa chevelure de blé d’or, son sourire… Mais en plus Karen voyait, avec la puberté, se développer deux magnifiques petites choses que nous n’avions pas, nous les garçons. Je devais absolument détourner mon regard, car je sentais que mon émotion déclenchait une manifestation gênante. Je n’étais pas le seul. En baissant les yeux, je remarquai que mon voisin réagissait lui aussi.

Notre excitation, à Denis et à moi, était évidente. Elle se voyait comme le nez au milieu du visage ou pour être plus explicite beaucoup plus bas que le nez, en dessous de la taille. À douze ans ce sont des choses qui ne se contrôlent pas chez le garçon.

Karen devait être habituée à ce genre de manifestations chez ses amis, car elle ne fit aucune remarque.

Dans l’équipe des trois mousquetaires, je n’étais pas le spécialiste du département filles. C’était Michel normalement, mais au milieu de toutes ces fesses dénudées, Athos en maillot de bain avait perdu tous ces moyens. Il se tenait loin de nous, cherchant à se faire oublier. Je me tournais alors vers Denis, pensant que Karen s’adresserait à lui. Mais Aramis faisait tout pour dissimuler son enthousiasme viril derrière Philippe et moi. De mon côté, je me servais de mon petit frère pour cacher ma réaction.

Bien que gentille avec tout le monde, Karen, à part quelques sourires qui me chaviraient le cœur, ne me remarquait jamais à l’école. Pourtant ce fut à moi qu’elle parla. Moi, le grand et gros Porthos, la plus ravissante fille s’adressait à moi

– Je suis contente de te voir. Je n’osais pas t’appeler, mais comme tu es ici, je suis sûr que tu vas accepter.

En entendant ces mots, j’allais crier mon indéfectible soumission à la jolie Karen. J’allais m’agenouiller et jurer fidélité à «la dame de beauté». Heureusement, il me restait encore deux sous de jugeote (expression favorite de mon grand-père) et je me demandais donc ce que voulait dire «mais comme tu es ici». Alors je me contentais de répondre.

– Oui quoi?

Karen se mit à rougir en jetant un coup d’œil vers son père.

– C’est que c’est privé. On pourrait s’éloigner pour se parler, non?

Je n’en pouvais plus tellement j’étais excité. Que me voulait Karen? Quel secret merveilleux allait-elle divulguer à un garçon de douze ans, en pleine révolution hormonale et qui plus est se promenait tout nu sur une plage publique. J’étais au bord de la crise de nerfs.
(à suivre)
p.s. En ce qui me concerne, c'est une fiction mais tu as bien raison, Inac, c'est sûrement arrivé quelque part. A douze ans, la curiosité, qui n'est pas malsaine à cette époque mais justifiée par le manque d'informations, nous amène à chercher des réponses là où l'on peut. Personnellement je me souviens avoir cherché dans le dictionnaire Larousse tous les termes sur la sexualité. Si la nudité était une chose courante, nous aurions des réponses à bien des maux de notre société.
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