Partie 2
Après que Beth et Oliver aient nettoyé la salle d’examen, Beth retira son uniforme chirurgical jetable.
« Je crois que nous devrons penser à fermer la section sud du centre et nous assurer que nous avons évincé tous les solus. Je préférerais fermer et m’en assurer plutôt d’être la cible d’une poursuite judiciaire, » dit Jon en regardant Beth retirer sa brassière et son slip.
Beth passa une main sous ses seins large et quelque peu pendants pour amadouer l’irritation produite par la broche de son soutien-gorge. « Cela prendra au moins un jour pour faire approuver ça – et la publicité que cela engendra bous tuerait. Cela avait failli fermer la Réserve Faunique d’Ashton pour de bon. C’était pour ça qu’Amy eut autant de clients quand elle a ouvert. Fermer le centre serait une décision facile pour toi parce que ce n’est pas ta principale source de revenu, » jugea Beth en glissant ses sous-vêtements dans son sac à dos.
Chuck passa sa tête par la porte ouverte, une planchette à pince métallique à la main. « Quel genre d’assurance médicale autorise les services d’un médecin nu, » taquina-t-il.
« Le genre mariage, » répondit Jon en riant. « Salut, Chuck. »
« Salut, »dit Beth en se redressant.
« Lisa m’a appelé, » expliqua Chuck en entrant la salle d’examen. « Comment te sens-tu ? »
« La main est quelque peu douloureuse, autrement ça va. » Jon fléchissait ses doigts.
« Ça me soulage, ça, » dit Chuck. « J’ai sorti tes chatons de ton chariot. J’ai également pris la glacière avec le chaton mort pour l’autopsie. Je te la rincerai et te la rapporterai la prochaine fois que je serai dans les parages. »
« Oublie ça. Envoies-la plutôt aux rebuts. Elle a été contaminée par le sang et je ne me sentirai pas à-l’aise pour l’utiliser dorénavant pour conserver de la nourriture. »
« Que s’est-il passé ? »
« Jon dicta son histoire de nouveau tandis que Chuck le nota en sténographie pour son rapport. « La mère – c’est-à-dire la solus femelle – est-elle encore là ? »
« J’ai demandé à la sécurité de la ramasser et d’inonder l’endroit avec de la chasse-odeurs avant qu’une autre tête dure passe par là à la recherche d’un repas facile. »
« Sais-tu où ils l’ont laissée ? »
« Dans le garage de la sécurité, » dit Jon et regarda Beth. « M’man, puis-je aller jouer avec Chucky ? Je promets de faire vraiment, vraiment, vraiment attention ! »
Beth ricana et regarda le pansement. « D’accord, mais ne fais rien avec ta main avant que mon père y a jeté un coup d’œil. Si tu remarques que ça suinte encore, reviens ici aux pas, compris ? »
« Oui, Madame, » dit Jon avec un clin d’œil que seul Beth put voir et se redressa. « Allons-y, Chuck. »
Les deux quittèrent la clinique et longèrent le terrain de jeux. Un homme et une femme portant des bandeaux verts identiques les saluèrent de la tête et continuèrent à surveiller les enfants.
« Je vois que vous avez réduit la sécurité, remarqua Chuck, non pas comme une reproche mais plutôt comme un commentaire entre amis.
« Nous avions constaté que nous avions exagéré au début. Il fallait le faire car sans sécurité, nous n’aurions pas pu obtenir de l’assurance. La compagnie jugea que nous pourrions réduire nos effectifs par dix pourcent, ce que nous avions fait. Jusqu’ici, nous n’avons pas eu un seul problème. Si ce n’était pour les solus, nous n’aurions peut-être six personnes par quart. Un à l’entrée principale, un gardien nu près du terrain de jeux, deux qui patrouillent le périmètre et deux au bureau comme support. »
« Aviez-vous à congédier quelqu’un ? »
« Non. Quelques-uns de notre personnel d’été n’ont pas pu revenir cette année donc nous avons simplement omis de les remplacer. Nous sommes actuellement à soixante-dix pourcent de nos effectifs normaux. Quand l’économie reprendra, nous embaucherons de nouveau et nous évaluerons nos besoins en sécurité. À cause des solus, nous avons décidé de garder deux gardes auprès des enfants en cas qu’une tête dure arrive jusqu’à là. »
« Bonne idée, » dit Chuck tandis qu’ils passèrent par l’arrière et entrèrent le garage des véhicules de sécurité.
Sur le plancher de béton, recouvert d’une bâche bleue, le cadavre du solus était étendu. Chuck enfila une paire de gants en latex, s’accroupit à côté de la bâche et la replia. « Tiens, elle est étiquetée, » dit-il et sortit un calepin et un stylo. Il y inscrivit le numéro de l’étiquette afin que le Service de la Faune puisse retracer les habitudes migratoires et son terrain de chasse du solus.
Même morte, le solus de la taille d’un puma personnifia la férocité, ses crocs jaunâtres exposés. Sur le côté arrière des crocs, il y avait de petits éperons qui suintaient un anticoagulant. Ses gencives roses étaient striées de blanc, un signe habituellement indiquant une femelle affamée. Chuck souleva une pate arrière et compta les griffes pour confirmer le sexe de l’animal car à peu près un mâle sur quarante pouvaient également injecter du venin.
Chuck continua son examen, cherchant tout indice qu’il devrait rapporter à l’instant.
Après vingt minutes, il retira ses gants, nota ses observations en jetant un regard occasionnel au solus. « Autant les chatons et celle-ci semblent être bien nourris ; pourtant ses glandes de venin sont archipleins. Je dois appeler le corbillard pour venir la chercher et découvrir pourquoi. »