Histoires de Cor; Chloé et les Champs d'Eden

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Chapitre 4 ; 'Jess, ressuscitée...'
Partie 3


Le soir venu, le rôti du dimanche consommé et avec cafés en main, les Lowry et leurs invités se sont retiré au salon pour discuter. Jenny avait décidé de retourner à sa propre maison lundi. Après tout, la maison fut sécurisée ; même si la fenêtre n’était encore réparée, elle avait été placardée, et son ex ne ferait plus de problèmes. Beth accepta tristement que Mike déposerait Jenny et les bagages à Holcombe Brook avant de continuer vers le site de travail à Deansgate tôt lundi matin. Scott indiquerait l’arrêt d’autobus pour se rendre à l’école.

Beth sortit une vidéo de la famille pour terminer la soirée avant de vouloir envoyer Scott, Chloé et Jess au lit à dix heures trente. Scott et Chloé ont regardé le film ensemble, tous deux collés à un bout du divan. Jess, qui occupa l’autre extrémité, n’a pas sorti sa tête d’un livre sur des maisons traditionnelles à travers le monde que Mike lui avait donné. Les adultes occupaient l’autre divan, avec Beth et Mike collés ensemble également. Tous tentaient de regarder le film mais passaient la plupart du temps à regarder Chloé et Scott assis en amoureux. C’était beau à voir et Beth et Mike se donnaient un sert-fort de fierté et de satisfaction.
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Les samedis suivants étaient l’objet d’une toute nouvelle habitude pour Jess et Jenny car Mike arrêta dorénavant les recueillir quand il conduisait sa famille aux baignades nues à Manchester. Même s’ils ne disaient rien, Jess remarquait la chaleur croissante entre Jenny et Eddie ; une chaleur qui lui fit bien au cœur. Il lui semblait tout à fait naturel de commencer à saluer Eddie avec la même accolade que Jenny réserva pour lui. Jess savait aussi de s’écarter vers ses amis quand Jenny et Eddie voulurent ‘discuter du procès’.

Ce ne fut donc aucune surprise pour Jess que le jour de son anniversaire en février, Eddie avait invité Jenny et elle pour un repas gastronomique à l’un de ses restaurants préférés. Le samedi matin de la semaine précédente, pendant que sa mère et elle magasinaient pour des robes de soirées et visitaient le salon de coiffure, Jess réfléchit sur sa nature bipartisane. Oui, dès que la possibilité se présentait, elle préférait de beaucoup se dénuder mais, en même temps, elle aimait aussi la façon que du linge de qualité tomba et lui faisait paraître. Jess était également frappée pour la réalisation qu’elle ne se souvenait pas ne jamais avoir porté de robe auparavant. Pourtant, elle se trouva là, chez une couturière haut-de-gamme, à se faire mesurer pour une robe de soirée élégante. Elle finit par choisir une robe plus discrète que sa mère lui autorisa, ayant décidé de ne pas vouloir éclipser sa mère pour cette occasion, bien que c'était sensé être sa fête.

L’anniversaire de Jess tomba sur un mardi et Jenny s’était entendue avec l’école pour que Jess soit libérée pour la journée. Jess su que cela n’avait pas été facile car le directeur était d’une rigidité légendaire quand il s’agissait d’absences pour des activités familiales anodines. Jenny expliqua qu’elle a fait miroiter que Jess avait vécue tant de traumatismes qu’ils devaient rendre sa fête d’anniversaire particulièrement importante pour lui remonter le morale. Jess ne croyait pas que ça marcherait mais, apparemment, cela avait fonctionné. Pendant l’après-midi de son anniversaire, elles sont retournées au salon pour faire ajuster leurs coiffures, se faire maquiller et pour aller récupérer leurs robes chez la couturière. À sept heures moins le quart, une limousine Mercedes avec chauffeur arrêta devant leur petite maison de ville. Jess était convaincue qu’il y avait anguille sous roche. Le voyage vers le manoir converti sur la plaine du Cheshire prit trois quarts d’heure. Mère et fille furent tous deux abasourdies par l’étendue des préparatifs d’Eddie. Quand l’auto arrêta devant le restaurant, le chauffeur s’est dépêché pour sortir et ouvrir la porte de Jenny. À même temps, le portier approcha avec un parapluie contre l’averse qui menaçait et conduit les dames vers la porte du restaurant.

« Ceci est vraiment trop, » pensa Jess en soulevant sa robe afin d’éviter de marcher dessus en montant les marches en pierre.

Jenny fut accueillie par le Maître d’hôtel. « Deux pour la table Finnegan, » annonça-t-elle.

« Certainement, Madame, » répondit le Maître d’hôtel, « votre table sera libre d’ici vingt minutes. M. Finnegan vous attend au bar. » Il indiqua la direction avec un geste de la main et un sourire accueillant.

Jenny remercia le gentilhomme et guida Jess dans cette direction. Effectivement, aussitôt entré au bar, elle a vu Eddie, à attendre avec un petit verre de bière en main. Ils se sont salué avec une accolade intense et un baiser puis Eddie s’est tourné vers Jess et l’accueillit avec un sert-fort prolongé. Eddie appela alors le préposé et commanda des boissons pour Jenny et Jess. Ramassant leurs verres, ils s’installèrent à une petite table dans un recoin retiré et parlèrent gaiement. Jenny et Jess avouaient tous deux être plus qu’impressionnées par la limousine et quant au restaurant, elles étaient… sans mots. Jenny remercia Eddie aussi pour le cadeau de leurs robes de soirée.

Sous peu, Jenny, Jess et Eddie étaient convoqués vers leur table. Eddie excusa le garçon car ils auraient besoin d’un moment pour étudier le menu et d’arrêter leur choix. Cela faisait des lunes que Jenny avait oublié le peu de français qu’elle avait apprise et, quoique Jess était maintenant dans le cours de français avancé, le français du menu était au-delà de ses compétences. Eddie était plus familier avec le français de restauration, sans être vraiment habile dans la langue comme telle, et a pu expliquer les termes utilisés. Jess découvrait qu’à mesure qu’Eddie expliqua les plats, elle pouvait suivre le français écrit sans difficulté. Quand ils avaient fait leurs choix, Eddie rappela le garçon de table et ils ont placé leurs commandes. Eddie commanda aussi une bouteille de Bordeaux blanc qu’ils se sont partagés à trois. C'était la première fois que Jess prit du vin mais Eddie lui assura qu’il était parfaitement légal pour des enfants de boire en famille aux repas et que, selon Eddie, si les parents avaient mieux pris en main l’éducation des jeunes par rapport à l’alcool, qu’il y aurait eu moins d’abus en Angleterre.

Chaque service était un véritable chef d’œuvre. Contrairement aux restaurants qu’elle connaissait où les portions prônaient quantité sur qualité, les portions étaient raisonnables et laissaient la place pour le plat suivant. Par contre, Eddie lui suggérait de ralentir la cadence et de savourer chaque bouchée quand il la vit voir attaquer son entrée de Poulet Kiev de front. Eddie n'a fait que sourire et lui faire un clin d’œil quand il voyait Jess se reprendre et de réjouir de cette nouvelle expérience.

Le dessert était une mille-feuille aux framboises et à la crème Devonshire avec un glaçage aux motifs d’osier tissé entouré d’un coulis le sauce à la framboise et de chocolat. Jess regrettait presque de le détruire. Prenant une fourchette à pâtisserie (encore quelque chose dont elle ne connaissait pas l’existence), elle la démonta soigneusement étage par étage, et mangea, tout en mémorisant le goût et la texture de chaque bouchée.

Jess était tellement heureuse qu’elle se croyait dans un pays de rêves quand Eddie lui ramena à la réalité, ou n’était-ce ça qu’un autre rêve ? Même la réalité semblait trop merveilleuse pour être vraie. « Jess… bonne quatorzième anniversaire, ma chérie. » Eddie et Jenny lui ont salué avec leurs verres et Jess a retourné le salut avec la sienne.

« Bon. J’aimerais maintenant aborder pourquoi nous sommes vraiment ici, » continua Eddie.

« Je le savais…, » pensait Jess, pleine d’anticipation.

« Premièrement, je dois vous aviser, toi et ta mère, que je ne pourrais continuer à agir en tant que votre avocat dans le procès contre ton père. »

« Quoi ? Pourquoi ? » Jess était prise de panique d’un coup.

« Il n’y a aucun souci à avoir, chérie. J’ai un jeune collègue qui est tout-à-fait habileté à prendre la relève. Elle connait très bien et approuve de notre style de vie et moi, je continuerai à être disponible pour consultation. C’est que cela pourrait être interprété comme un conflit d’intérêt si je continue à agir pour vous en tenant compte de la deuxième chose que je veux t’annoncer. »

Sur ça, il sortit un petit écrin en velours d’une poche intérieure de son veston. Se leva de sa chaise et s’agenouilla devant Jenny. « Jennifer Day, me feriez-vous l’immense honneur d’accepter de devenir mon épouse ? »

« Oui, Eddie, tu sais bien que oui. » Jenny se pencha vers l’avant et les deux se réunirent leurs visages dans un baiser passionné. Jenny se leva à son tour, entourait leurs deux têtes dans ses bras et leur donna un baiser qu’ils retournèrent tous les deux. Eddie sortit alors la bague de fiançailles avec un diamant posé sur une triple bande en or tressée de l’écrin et le glissa sur l’annulaire gauche de Jenny, puis scella le contrat avec encore un baiser passionné.

« Troisièmement, j’ai renvoyé votre chauffeur car à partir de ce soir j’ai l’intention d’aménager avec vous. J’ai mon bagage dans mon auto et mon chauffeur nous conduira et viendra me chercher le matin. Je sais que ma maison est plus grande avec une belle cour mais ta mère et moi savions que ce ne serait pas juste de te séparer de Chloé et de Scott. »

« Et en quatrième, j’aurais une demande à te faire et j’espère bien que tu y accéderais, mais pour le moment, j’apprécierais que tu le gardes pour toi. J’aimerais que ce soit une surprise que nous annoncerons ensemble le temps venu alors, n’en dit rien à Chloé ou Scott, d’accord ? »
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Chapitre 4 ; 'Jess, ressuscitée...'
Partie 4


Les procès étaient entendus au début avril, avec celui de tentative de viol contre Lewis étant traité en premier. Le procès au tribunal de jeunesse pour retirer tout droit parental de Kenneth Banks sur Jess devait être retardé afin de tenir compte du procès contre Lewis. Dans celui-ci, toute la structure de la défense c’est affaissé quand le juge eut réprimandé la défense que le naturisme n'était aucunement illégal et que le juge n’apprécia guère de se faire insulté avec la prétention que c"était le moindrement malsain. Le jury était déjà convaincu de l’innocence quand Mlle Sommers, le prof d’arts plastiques de Jess, témoigna que Jess était la plus discrète et la moins alléchante de ses étudiantes de l’année. La mère de Lewis n’a aucunement aidé la défense en voulant attirer l’attention du tribunal à la violence que son fils avait subi aux mains (et aux pieds) de Jess, le jury étant déjà convaincu que ce n'étaient que des gestes défensives. Finalement, Lewis a été remis à une institution pour jeunes contrevenants pour deux ans.

Au tribunal de la jeunesse, Jess n'était même pas appelée pour témoigner ; sa déclaration sous serment avait été lue à haute voix, et cela suffisait. Lors de la présentation des faits, il avoua être séparé de sa femme, qu’il ne savait comment se conduire face à la nudité persistante de sa fille et qu’il était gêné par les opinions de sa femme mais se sentit intimidé par sa violence à son égard. Il accepta que son inaction mérite le retrait de ses droits parentaux et qu’il espérait de tout cœur, qu’un jour Jess trouverait dans soi-même de lui pardonner. La décision du tribunal était que ses droits seraient retirés à l’instant et qu’autant Kenneth et Michele durent payer des amendes, celle de Kenneth étant plus corsé pour compenser pour la terminaison de la pension alimentaire.
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« As-tu les bagues, » demanda Eddie anxieusement à Mike.

« Oui, je viens de te les montrer. Tiens, les voici. » Mike montra Eddie les bagues, « et ils retournent dans ma poche, là où ils seront en sécurité. » Mike trouva ça drôle qu’un homme tellement habile à détruire une défense mal structuré ou à dévier de fausses accusations puisse être aussi nerveux dans un moment comme celui-ci. Puis, Mike s'est souvenu que son mariage avait été la plus importante journée de sa vie, n’étant surpassées que par la naissance d’Anne et de Scott.

Malgré la politique courante de l’église de refuser de marier des gens divorcés, le vicaire était un ami d’Eddie et membre du même club naturiste que lui et leur accorda une exception. Jenny en était très contente car elle avait un côté traditionaliste qui souhaita un mariage en église. Son premier mariage avait eu lieu à l’Hôtel de Ville. Mais Eddie n’avait pas fini ; il avait encore une demande à formuler, pour une déviation du service traditionnel.

Jenny est venue à sa hauteur et s'est placée à son côté. Eddie se retourna et lui regarda dans les yeux. Il n’avait aucunement conscience du déroulement de la cérémonie, tout ce qu’il voyait était Jenny. Avait-il prononcé ses vœux correctement ? Avait-il bien prononcé son nom ? Il ne pourrait le dire. Mike passa les bagues à Jess qui les déposa sur le petit coussin puis porta celui-ci vers Jenny et Eddie. Eddie est revenu au présent à l’arrivé des deux bandes d’or. Ils ont enfilé chacun à leur tour une bande sur le doigt de l’autre et Eddie lutta de toutes ses forces pour rester dans le moment présent pour cette prochaine partie de la cérémonie.

Eddie et Jenny se faisaient face mais ils se sont reculés tous les deux afin que Jess puisse avancer entre eux, face à Eddie. Jenny prit un collier de son cou et le présenta à Eddie. Accordant tout son attention à Jess, il commença « Moi, Edward Francis Finnegan, te prends toi, Jessica Susan Banks, pour être ma fille à honorer, à aimer et à protéger pour l’éternité, » Et il plaça le collier autour du cou de Jess.

Jess n’eut aucun vœu à prononcer puisqu’un enfant ne doit rien à ses parents. Jess, avec des larmes aux yeux, lança ses bras autour du cou d’Eddie. Les paroles que Jess aurait voulu souffler à Eddie étaient entendues par toute la congrégation… « Merci, Papa. Je t’aime. »

Une éternité passa avec Eddie et Jess dans une accolade jusqu’à temps que le vicaire les interrompent pour rappeler à Eddie d’embrasser la mariée. Jenny se rapprocha de nouveau et Jess lui fit place sans pour autant lâcher prise de son père adoptif.

« Mesdames et messieurs, » dit alors le vicaire, « puis-je vous présenter M. Edward Francis, Mme Jennifer et Mlle Jessica Susan Finnegan. » Sur ce, la foule explosa en applaudissements affolées.
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Jenny et Eddie ont monté l’allée centrale avec Jess suivant derrière. Chloé et Scott, débout à chaque côté de l’allée, ne pouvaient se contenir pour plus longtemps et ont sauté sur Jess, chacun de son côté pour l’envelopper dans un gros sert-fort de groupe. Jess présenta fièrement son nouveau collier, juste à côté du collier de colombe que Chloé lui avait donnée. Le pendentif était sous la forme d’un homme protégeant une fille dans ses bras. Bien que Jess avait été sévèrement tentée de laisser tomber le morceau, elle avait réussi de le garder secret donc Chloé et Scott n’avaient aucune indication que Jess avait accepté d’être adopté par Eddie au lieu que de simplement devenir sa belle-fille. Légalement, il n’y avait aucune objection puisque son père biologique n’avait plus aucun droit parental.
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C'était un samedi matin ensoleillé au début de mai. Le soleil était chaud mais le fond de l’air était encore frais tandis que Jess était assise à une table au patio du café, à attendre Chloé et Scott de revenir de l’une de leurs randonnées de vélo prolongées. Jenny et Eddie étaient partis sur leur lune de miel vers un centre naturiste au Floride, laissant Jess sous la supervision des parents de Chloé. La place était bondée de monde faisant de la lèche-vitrine ; Jess était chanceuse de trouver une table de libre au café préféré de ses amis et elle. Il n’y avait plus de fins de semaines perdues à se faire sentir anxieuse. Elle se sentait maintenant tout-à-fait libre de partager sa vie avec ses parents et ses amis, ses amis de cœur, Chloé et Scott. Par contre, elle se demandait si, un jour, elle rencontrerait quelqu’un comme Chloé avait rencontré Scott, comme sa mère avait rencontré Eddie.

Elle était à rêvasser ainsi quand une voix la ramena au présent. « Excusez, cette chaise est-elle prise, » demanda un garçon.
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Jess semblait y penser pour une seconde puis répondit. « J’attends des amis mais je suis sure que ça ira. »

« Merci, je ne pensais pas que de se promener parmi des boutiques serait autant pénible pour les pieds, » dit-il, prenant la chaise à côté d’elle. Il l’éloigna quelque peu puis s’assit.

« Hmmm. » Jess n’avait pas vraiment le goût de lui faire la conversation.

« Tu peux faire tous les boutiques valables à Heywood dans moins que trois minutes. »

« Tu es originaire de Heywood, » demanda Jess, méfiante. « Un ami à moi vient jadis de Heywood. »

« Oh, t’es une fille de ce genre-là, alors, » taquina le garçon.

« Comme quoi ? »

« Que tu as tellement de chums que tu dis ‘un ami à moi’ plutôt que ‘mon ami’. »

« Il n’est pas mon chum. Il est le chum à mon amie de fille. »

“Ah, bon ! T’es une fille comme ça, alors, » dit-il avec un sourire endiablé.

« Hé ! » Jess lui envoya un coup de poing dans l’épaule, « T’as parfaitement compris ce que je veux dire. Arrête de niaiser. »

Le garçon s'est ’allongé et prit une longue gorgée de son café, avec un sourire. Jess sourit également ; ce garçon n’était pas si pire.

Jess allait avancer sa main vers le garçon afin de se présenter. D’un sursaut, elle retira sa main de nouveau. « Oh ! Voilà mes amis qui arrivent, » dit-elle en saluant de la main.


Fin du chapitre
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Chapitre 5 ; Réunion
Partie 1


Il se promenait de vitrine à vitrine du centre d’achats, c’est tout ce qu’il faisait – ça et peut-être jeter un coup d’œil aux filles. Heywood n’étant pas la place pour ni l’un, ni l’autre de ces activités, puisqu’il n’y avait qu’une seule rue de magasins minables et une grande surface, il avait pris l’autobus pour Bury. L’anniversaire de mariage de ses parents approchait et il devrait trouver un cadeau de la part de lui-même et de son frère cadet, c'était l’excuse qu’il se donnait pour passer les matinées à flâner.

Il aurait voulu faire ça avec un copain mais aucun de ses copains n’étaient du genre avec qui il aurait voulu se tenir ; ils étaient plutôt rustres quand il s’agissait de regarder les filles, sans aucune finesse ou style. Ça aurait été différent s’il avait été avec son meilleur ami mais lui, il avait disparu. Il y avait eu un désagrément après que son ami eut quelques problèmes il y a deux ans. Il aurait voulu faire un rapprochement mais quand il avait été chez lui, la maison était vide. Douze ans à l’époque, il s’était juré que ce serait la dernière fois qu’il pleurait.
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Ayant fait le tour des boutiques et des comptoirs à l’intérieur, il a senti le besoin d’une pause alors il était sorti du hall du marché vers le carré central extérieur pour se trouver un endroit pour s’installer et regarder de monde passer. Chez Costa, chez Othello ou chez Katsouris ; quel café choisir ? Tous étaient bondés mais qu’un seul avait ses tables extérieures au soleil. Puis il l'a remarqué ; une fille élancée aux cheveux foncés de peut-être treize ou quatorze ans, en train de siroter un café-latte. Puisque la fille portait ses longues tresses drapées sur une épaule, il pouvait voir son beau visage embrassé par le soleil.

Entrant le café-bistro ; il continuait à surveiller la fille dehors. Ce lui semblait être une éternité avant qu’il fut servit mais en réalité ce n'a pris que quatre minutes pour qu’il ressort, cappuccino en main. Pour une fois, il était content que l’endroit était bondé ; il n’avait aucune option que de partager une table.

« Excusez, cette chaise est-elle prise, » demanda le garçon. La fille leva les yeux et il figea ; ses yeux étaient d’un gris-acier époustouflants. Il n’en avait jamais vu des pareils.

Elle sembla hésiter une seconde puis répondit « J’attends des amis mais ça devrait aller, je suis certaine. »

« Merci, je ne m’attendais pas que me promener parmi les boutiques serait si dur aux pieds, » dit-il, prenant la chaise en face d’elle.

« Oh ? » Elle ne semblait pas intéressé à faire la conversation.

« Ouais, on peut faire tous les magasins valables à Heywood en que deux minutes. »

« Tu viens de Heywood, » demanda-t-elle méfiante. « Un ami à moi vivait jadis à Heywood. »

« Ah, tiens, t’es une fille comme ça, alors, » taquina-t-il

« Comme quoi ? »

« T’as tellement de chums que tu dis ‘un ami’ plutôt que ‘mon ami’. »

« Il n’est pas mon chum. Il est le chum à ma chum. »

« Ah, bon ! T’es une fille comme ça ! » Il lui lança un sourire espiègle.

« Hé ! » Elle lui claqua un coup de poing à l’épaule. « T’as parfaitement comprit ce que je voulais dire. Arrête-ça ! »

Le garçon recula sur sa chaise et prit une longue gorgée de son café, avec un sourire. Elle sourit également. Il était content ; il avait impressionné la fille.

Elle avança sa main dans le but évident de se présenter mais, d’un coup, elle la retira. « Oh ! Voila mes amis qui arrivent, » dit la fille en saluant du bras.

Le garçon s’est retourné et vit un garçon et une fille en vélo se rapprocher des jardinières. Accotant leurs vélos, les deux nouveaux-venus retirèrent leurs casques et leurs lunettes-soleil panoramiques et s’approchèrent pour faire la bise à la fille aux cheveux longs. Le garçon au vélo lui semblait familier ; les mêmes cheveux foncés et menton carré que son vieil ami mais quelques années plus vieux.

« Voici mes amis, » commença la fille aux cheveux longs, « Chloé et… »

« Scott ? Scott Lowry, » demanda le garçon, n’osant pas le croire.

« Bonjour, Stuart, » répondit Scott, sèchement.

« Quoi ? Vous vous connaissez, » demanda la fille, incrédule.

« Stuart allait à la même école que moi à Heywood, » expliqua Scott.

« Voyons…, » protesta Stuart, « nous étions meilleurs potes. »

« Ouais… comme pote, on ne peut mieux, » renvoya Chloé, sarcastique, aussitôt, prenant le bras de Scott pour le réconforter, « Tu l’as laissé seul contre une bande de sauvages. » Chloé savait que Scott soufrait encore de ça.

« Scott, s’il te plaît... Il faut que nous nous parlions. J’ai voulu réparer tout ça mais tu t’es complètement évanoui. Pas de message, pas d’appel, rien. »

« Nous pouvons parler ici, » dit Scott, s’assoyant à la table dans la chaise que la fille aux cheveux longs avait évacuée. Les deux filles ont également pris place.

« Mais nous devons parler de tout, de… tu sais. »

« Tu veux dire par rapport au fait que je suis naturiste… elles savent tout de moi, y inclut où mes démarcations ne sont pas. Chloé est ma blonde et Jess est notre meilleure amie à tous les deux, » dit Scott, indiquant chaque fille à tour de rôle.

Stuart salua chacune des filles en inclinant sa tête puis dit, « Jess ; au moins, là je connais ton nom. »

« Je crois que nous sommes mieux à chercher nos cafés, » dit Chloé, sautant sur ses pieds. « Jess, t’as l’air d’en avoir besoin d’un deuxième. » Chloé prit le bras de Jess et la traîna vers l’intérieur.

« Alors, parlons…, » commanda Scott.

« Je pensais de toi ce matin et de la façon que nous étions toujours ensemble. Scott, tu ne croirais pas comment c’est depuis que t’es parti. Quand Askew et Maitland avient été expulsés pour ce qu’ils t’ont fait, leurs potes se sont vengés sur moi pour avoir témoigné contre eux. C’était dur mais Connor et Malc se sont ralliés à moi et nous avions pu les résister. Écoutes, Connor et Malc regrettent ce qu’ils ont dit et moi, de ne pas t’avoir supporté. Tu sais comment la boue colle quand quelqu’un commence à en lancer… je ne pouvais faire face à l’accusation d’être gai. »

« Tu me connaissais. T’aurais dû le savoir, » se plaint Scott.

« Oui, je le savais mais t’as toujours eu un regard différent sur les filles. Avec les autres gars, c’était ‘Calvaire ! As-tu vu les boules sur celle-là !,’ mais toi, t’étais toujours plus relax. »

« J’imagine que c’est ça qui arrive quand tu grandis avec ta sœur, ta mère et ta grand-mère toujours nues à côté de toi. Je ne pourrais jamais voir aucune fille qu’en objet sexuel. Je dois pouvoir connaître leur personnalité, leurs émotions. »

Chloé et Jess sont sortis de nouveau, Chloé portant un cabaret avec deux cappuccinos, un café-latte et deux petits gâteaux au chocolat et Jess a tenu la porte. Chloé a distribué les consommations, mit le cabaret de côté et les deux filles se sont assis.

« Alors, comment ce fait-il que vous vous connaissez, » demanda Stuart en général, laissant le choix à qui voudrait répondre.

C’était Jess qui mordit. « Nous fréquentons tous la même école. Chloé et moi… »

« Écoutes, Stuart, »interrompit Scott, en colère, « j’apprécie que tu as appelé la police et l’ambulance quand on m’a attaqué et je te remercie pour ton témoignage au tribunal mais, comme je te l’avais dit à l’hôpital, j’ai vécu leurs attentions pour quatre mois, et non pas juste cette dernière occasion. En plus, si tu aurais voulu réparer les choses, nous étions encore à la même adresse pour deux mois et demi avant que nous avions déménagé. »

Stuart comprit le message sous-jacent ; Scott avait encore quelques crottes sur le cœur. Prenant une grosse gorgée de son cappuccino, il répondit « Je suis navré, je voulais vraiment m’excuser mais quand je t’ai vu à l’hôpital t’était tellement en colère contre moi que je n’y suis pas revenu et je me suis replié, me demandant si j’arriverais un jour à rebâtir les ponts. Nous étions ensemble depuis la maternelle et ça, c’est long, longtemps. Je ne voulais pas jeter tout ça à l’eau. Quand j’ai repris mon courage de venir te voir de nouveau et j’ai vu ta maison vide, J’étais… j’étais… » Les mots lui manquèrent. « Quand les potes d’Askew et Maitland se sont pris à moi, j’aurais vraiment aimé avoir mon meilleur ami à mes côté et j’ai enfin compris à quel point que j’avais trahis ta confiance. »

« Écoutes, Stuart, » commença Chloé, « je ne crois pas que tu réalises à quel point Scott a été blessé, non pas seulement par l’harcèlement mais aussi par la trahison. » Enveloppant la main de Scott dans les siennes, elle continua, « Quand il avait commencé à notre école, il semblait heureux mais il vivait sur le nerf et il a fini avec une dépression nerveuse. Cela nous a pris la bonne partie d’une année pour rejoindre le Scott qu’il était vraiment. »

Stuart resta assis pour un moment, à absorber ce que Chloé a dit. « Je comprend parfaitement, » dit-il à Chloé. « Je ne crois pas qu’il aurait rompu toutes les lignes de communication s’il ne s’était pas senti trahis. »

« J’ai ton numéro, » dit Scott avec finalité.

Stuart comprit que c'était son billet de départ alors il se leva et vida son café. « Je suis vraiment désolé, » dit-il encore et partit sans regarder vers l’arrière.
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Chapitre 5 ; Réunion
Partie 2


« T’es de retour de bonne heure, » dit Louise Clay, quand son fils rentra par la porte en avant, « il y a-t-il quelque chose qui ne vas pas ? »

Le non-verbal de Stuart l’avait dévoilé ; les épaules affaissés et les yeux par terre. Il a déposé son sac, accroché sa veste sur le portemanteau et est rentré la cuisine en se traînant. « J’ai vu Scott aujourd’hui. »

« Et…, » demanda Louise, « comment est-il ? »

« Il va bien, Il a une blonde mais il ne m’a pas encore pardonné. » Stuart ouvrit le frigo, sortit une cane de Coke, l’ouvrit puis hésita. « M’man, tu savais que Scott et sa famille était nudiste, n’est-ce pas ? »

« Oui, Chéri. Beth était toujours très ouverte à propos de la façon qu’elle fut élevée et de la façon qu’ils élevaient Anne et Scott. Je crois qu’elle avait une nette préférence pour le terme ‘naturiste’ car elle se voyait être plus proche de la nature. Tu ne te souviens plus comment nous t’avons laissé jouer nu quand nous les visitions les jours ensoleillés ? »

« Oui, plus ou moins. Mais je me demandais plutôt pourquoi j’ai arrêté. Je veux dire que Scott était toujours nu, qu’il y avait du soleil ou pas et cela ne m’avait jamais fait un pli, mais moi, je commençais à me sentir bizarre. »

« J’imagine que tu commençais à remarquer comment nous étions à la maison. Je te laissais juste jouer nu chez Scott parce que leur cour arrière était si bien masqué, pas comme la nôtre et moi, j’étais trop gênée de participer quand j’ai engraissé. Ton père n’as pas du tout aidé avec ses commentaires sarcastiques. »

« Je ne pense pas que ta taille fait une différence. La grand-mère de Scott était plus grosse que toi et elle ne semblait pas en soucier. »

« Tu pourrais me répéter ça autant que tu veux. Je sais que ce n’est pas logique mais c’est comme ça que je me sens. »

Stuart prit une gorgée de son Coke et monta au deuxième, prenant le sac qu’il avait déposé avec lui. Entrant dans sa chambre, il a trouvé son iPod et a branché ses écouteurs. Il voulait réfléchir sans se faire déranger. Tous les sentiments qu’il avait ressentis quand il avait perdu son meilleur ami remontèrent à la surface et il s'est enterré son visage dans ses mains comme s’il voulait cacher ses larmes de lui-même. Ne voulant pas être entendu à pleurer, il plaça son iPod dans son socle et augmenta le volume. Sa peine avait une nouvelle dimension. Non seulement était-il de nouveau rejeté par son ami, maintenant, cela avait coupé court l’occasion de mieux connaître la fascinante Jess. C’était ridicule, et il le savait mais, peut-être, c’était ça qui faisait le plus mal.

« Il n’était pas certain combien de temps avait passé mais celui paraissait comme si une vingtaine de pièces avaient passées quand il entendit quelqu’un qui cogna doucement à sa porte. Il se leva et baissa la musique. « Oui, » demanda-t-il à travers la porte fermée.

« Il y a un appel pour toi, » répondit sa mère.

Stuart essuya ses yeux et ouvrit la porte, voulant descendre prendre l’appel.

« Et tu serais mieux à te débarbouiller le visage avant de descendre pour le souper, » ajouta Louise, doucement.

Stuart descendit l’escalier, s’est assis sur la chaise auprès de la table du téléphone dans le couloir et prit le combiné. « Allo ? »

« Stuart, Scott. Écoute, je suis navré, Jess et Chloé m’ont laissé savoir qu’elles trouvaient que j’étais trop dur envers toi. En fait, Jess me dit que j’avais vraiment agit en chienne. Je me demandais, si tu n’as pas rien d’autre sur le programme demain, que je pourrais passer et que nous pourrions parler correctement. »

« Demain ? » La tête de Stuart bourdonna. « D’accord, je n’ai rien de spécial. »

« Neuf heures te vas-tu ? »

« C’est un peu tôt. Neuf heures trente ? »

« D’accord. J’imagine que t’habite encore près de l’école ? »

« Ouais, toujours la même place. Je te reverrai demain, alors. »

« Ouais, au revoir, alors. »

« C’est ça, à bientôt. »

Stuart prit un respire profond ; son corps tremblait de la décharge des tensions puis il s'est laissé expirer. Il n’était pas du tout certain que les choses reviendraient comme avant demain mais au moins, il y avait une ouverture. La question était de voir si Scott serait prêt de s’ouvrir assez pour l’accueillir de nouveau.
-O-O-
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Chapitre 5 ; Réunion
Partie 3


« Stuart, lèves-toi. Tu as de la visite, » appela son père

Prenant son cellulaire, il l’enleva de la mode ‘mise en attente’ et regardait l’heure avec des yeux ensommeillés ; précisément neuf heures trente. Sautant du lit, il a redressé ses pyjamas, enfilé une robe de chambre et est descendu de l'étage. Scott y était, au salon, habillé en jeans et une veste de cycliste bigarrée.

« Salut, Scott, je vois que t’es toujours l’oiseau matinal, » dit Stuart.

« Et moi, je constate que t’es toujours en amour avec ton lit, » répliqua Scott.

« Stuart, viens chercher ton déjeuner, » appela Max, le père de Stuart. « Scott, aimerais-tu quelque chose ? »

« Du jus de fruits, si cela ne vous dérange pas ? »

Stuart est allé à la cuisine et est revenu quelques instants plus tard avec un bol de céréales et un verre de jus dans les mains. Il a passé le verre à Scott puis s’est replié dans un fauteuil pour manger ses céréales. « Donc, » dit-il à travers une bouche pleine de Rice Krispies, « qu’y a-t-il d’autre à dire que nous n’avons pas déjà dit ? »

« Pas grand-chose, » répondit Scott, « c’est juste que tu m’as surpris hier. J’avais poussé ses évènements loin derrière moi pour si longtemps, que je n’arrivai pas à réfléchir sur le vif. Cela m’a prit longtemps à pardonner ma sœur d’avoir dit à ses copines que nous étions naturistes. J’imagine que cela m’a prit encore plus de me retrouver au même point avec toi. Je veux dire… tu savais que nous étions naturistes, donc pourquoi ne m’as-tu pas défendu ? »

« J’ai toujours su que t’aimais te promener tout nu mais nous n’avions jamais identifié ça comme étant du naturisme. Tout dont je me souviens était que nous étions toujours nus chez toi, étant jeune. Quand cela avait commencé avec le harcèlement, j’ai paniqué ; je ne voulais pas aussi devenir la cible de Maitland et d’Askew. Je regrette de t’avoir déçu. »

« C’est correct, maintenant. Il n’y pas de raison de rester amère alors j’aimerais faire la paix. En plus, si nous ne le faisons pas, je risque de perdre l’amitié de Jess. Je crois que tu l’a vraiment impressionnée, » dit Scott.

« Tu devrais voir l’impression qu’elle m’a laissé ; je ne crois pas que ce bleu disparaîtra d’ici peu, » répondit Stuart, laissant tomber sa robe de chambre et baissant l’épaule gauche de ses pyjamas pour montrer son bras supérieur et un énorme hématome près de son épaule. « En tout cas, je ne sais pas encore comment vous trois, vous vous êtes connus. »

« C’est vrai. Jess allait te le dire quand j’ai tout interrompu. Ma famille connaît les grands-parents de Chloé du centre naturiste où nous allons à chaque été, mais nous nous manquions toujours de justesse l’arrivée de la famille de Chloé. Quand j’ai commencé à la nouvelle école, ma mère c’est liée d’amitié avec la mère de Chloé mais nous ne savions pas, personne, que nous étions tous naturistes. Un moment donné, M’man m’a appelé par mes initiales, qui était le nom sous lequel les grands-parents me connaissait et Chloé fit la connexion. Les mères de Jess et de Chloé se connaissent depuis l’université et elles ont élevés les filles comme si elles étaient sœurs. Quand j’ai compris que je faisais assez confiance en Chloé qu’elle sache tout de moi, c’est là que je suis tombé en amour avec elle. »

« Tu dis que Chloé et Jess connaissent tout de toi mais si je comprends bien, es-tu en train de me dire qu’elles sont également naturiste, » demanda Stuart.

« Jusqu'à l’absence totale de démarcations, » confirma Scott.

« Wow, » murmura Stuart, ses yeux devenant vague.

« Dis, sors ta tête de l’égout ! »

« Quoi ? Je ne… »

« Je te connais assez bien, ça sert à rien de le nier. »

« Allez, Scott. Tu sais ce que je disais à propos de la façon que les autres gars zieutent les boules de filles. Tu sais que je ne pense pas comme ça. »

« Hmmm, bien je t’ai enseigné, mon jeune apprentis, » blagua Scott dans sa meilleure imitation de la voix de Yoda.

Stuart rit. « J’étais en train de penser, Jess… bien, Jess est totalement fantastique et, du peu de ce que j’ai pu voir hier, je crois que nous avons peut-être le même genre de sens d’humour. »

« T’as déjà eu le béguin pour Donna Kersey, n’est-ce pas ? »

« Ouais, mais elle était du genre ‘J’ai un chum qui a une auto. Je vais le domper dès que j’apprends à conduire’. »

« Elle a vraiment dit ça ? »

« Aussi proche de mot-à-mot que je me souvienne. »

« Alors, elle t’a repoussé quand tu l’a invité à sortir ? » Scott put voir la réponse de Stuart.

« Je savais comment elle était. » Stuart sembla déçu de lui pour l’avoir même demandé. « Bon, que dirais-tu que nous nous promenions le long des champs des fermes comme avant ? »

« Finis de déjeuner et nous allons sortir mais je connais quelque chose de mieux, » répondit Scott.

Scott a avalé le reste de ses céréales maintenant trempées et est reparti vers la cuisine pour insérer deux tranches de pain dans le grille-pain. Pendant le grille-pain était occupé, il a couru en haut pour enfiler jeans, tee-shirt et blouson à capuche, pour revenir et découvrir que le grille-pain était à boucaner. Sacrant, il ferma le grille-pain. Les rôties n’étaient pas sévèrement atteints alors il gratta le pire et puis appliqua du beurre de tournesol et une bonne couche de marmelade-maison.

S’étant versé un boc de thé, Stuart retourna au salon et offrit un de ses rôties à Scott. Stuart avait l’impression d’un coup que les deux dernières années aient disparues en lui passant la deuxième tranche de rôtie comme dans le passé. Scott prit le rôtie à la marmelade et sourit, lui aussi pris par ce souvenir heureux. Le thé, ayant longuement infusé avait un goût de décapant, donc Stuart, après avoir fini son rôtie dans le temps de le dire, vida le thé d’une gorgée. Scott n’eut pas encore entamé son jus donc il alterna entre rôtie et jus. Laissant la vaisselle à la cuisine et disant au revoir à sa mère, Stuart guida Scott vers la cour arrière et sortit son vélo du cabanon. Poussant le vélo vers l’avant de la maison, il vit que Scott avait barré son vélo en place dans l’allée. « T’as un vélo de route. Ils ne sont pas très excitant, » commenta Stuart.

« J’ai encore mon vélo de montagne et quant à l’excitation, ça dépend de ce que tu fais avec le vélo, » répondit Scott.

Ils ont traversé le développement, longé l’école qu’ils fréquentaient ensemble jadis et puis ont coupé à travers le centre-ville. La route descendait la pente d’une vallée puis remontait. Scott a baissé de vitesse afin de permettre Stuart à le suivre de proche et ils ont pris la route principale entre Bury et Rochdale.

« Bon, où allons-nous, » demanda Stuart, pas mal hors d’haleine.

« Ne fais que me suivre. Nous ne sommes pas trop loin, maintenant. »

Scott a maintenu son rythme lent le long de la route principale, jusqu’à une intersection avec une route qui longeait une vallée montante. Laissant passer une voiture venant de l’autre sens, il a changé de côté de route et descendu la côte. Stuart a perdu Scott de vue dans uns série de trois virages serrées. Quand il avait négocié les virages et se trouvait devant une section de la route qui montait droit devant, il a vu Scott l’attendre quelques quatre cents mètres plus loin. Stuart était épuisé quand il ait rejoint Scott.

« Tu peux te reposer maintenant, nous sommes arrivés, » dit Scott.

Il y avait une petite ouverture dans la clôture et la haie à droite. Scott a soulevé son vélo par-dessus sa tête et est passé par l’ouverture. Stuart essayait de faire pareille mais son vélo de montagne était trop lourd pour lui alors Scott est revenu lui donner un coup de main. Il n’y avait pas de piste à travers les fougères mais Scott se dirigeait tout droit vers un petit plateau recouvert de gazon sur le bord d’une petite vallée profonde.

« La cour arrière de notre nouvelle maison n’a qu’un petit patio assez abrité pour être utilisé pour des bains de soleil donc, il m’arrive de venir ici pour maintenir mon bronzage, » dit Scott, en commençant de se déshabiller. J’ai trouvé l’endroit en étudiant les cartes topographiques de la région. Mon père fait planter des haies matures mais, entretemps, ceci ferra l’affaire. »

« T’es complètement éhonté, tu sais ça, »dit Stuart.

« Tu dis ça comme si la honte était une bonne chose. Mes grands-parents étaient croyants et Grand-mère disait que Dieu avait fait l’homme et la femme nus et qu’il était offusqué quand il les découvrit habillés. »

Stuart avait chaud dans son blouson et l’enleva puis s’est assis. Scott était maintenant nu et étendu dans la chaleur du soleil.

« Écoutes, » commença Scott, se retournant vers son ami, « Jess a déjà sortit avec Chloé et moi et un garçon textile de l’école mais elle veut quelqu’un en qui elle peut avoir confiance et tout partager. Si tu es incapable à surmonter ta gêne, et d’accepter la nudité comme une activité sociale, tu n’auras aucune chance avec elle. »

Stuart enleva lentement son tee-shirt, ses chaussettes et ses jeans mais son courage lui a laissé tomber rendu à ses boxers. « Je sais que je n’ai aucun problème avec les douches à l’école, après les activités sportives, mais là la nudité sert à quelque chose plutôt que n’être qu’un loisir. »

« Viens, » dit Scott, se levant, « je sais ce qui te ferra sortir de ses caleçons. » Sur ce, il est parti au-delà de la crête et a descendu la pente le long d’une piste à peine visible dans le gazon. Stuart se leva et le suivit avec hésitation.

Il y avait une piste piétonnière qui longeait le ruisseau au fond de la vallée et Stuart réalisa que, pour toutes fins pratiques, Scott était nu dans un endroit public. « Scott, tu vas nous faire arrêter, » appela-t-il mais Scott continua sans hésiter.

En avant d’eux, le ruisseau passa par-dessus des rochers, ce qui forma une mare profonde derrière. Arrivé au basin, Scott y est plongé sans hésitation. Remontant à la surface, il regarda vers l’arrière et est parti à rire de Stuart, figé sur place au bord de l’eau.

« Tu voulais que ta nudité en valait la peine, alors viens-en, » appela Scott.

à suivre
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Chapitre 5 ; Réunion
Partie 4


Stuart a resté là pour quelques instants, ses lèvres bougeant comme s’il était à sacrer en silence. Puis il poussait ses boxers par terre, les envoyait plus haut sur la rive et sautait avec une immense éclaboussure. L’eau était froide, très froide. Stuart est remonté à la surface en haletant.

« Ça fait circuler le sang, » dit Scott.

« Ça te fait mourir d’hypothermie, hostie de calvaire ! »
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Scott rit et a nagé vers le centre du basin. Stuart suivit. Se tenant sur place, Scott s'est retourné vers Stuart. « Mis-à-part la température de l’eau, n’est-ce pas la plus délicieuse sensation que t’as jamais vécu ? »

« Oui, d’accord, je l’avoue. Mais c’est mal ! Qu’arrivera-t-il si nous nous faisons prendre ? Tes parents ne seront-ils pas gênés ? »

« En fait, nous ne faisons rien d’illégale, » répondit Scott. « La loi ne condamne aucunement la simple nudité. Ce qui est illégale est de créer la détresse. Nous ne faisons que nous amuser. Quoique si nous nous faisions prendre, tu pourras te fier que la police tentera de déformer la loi, mais je doute qu’ils s’attardent à nous pour avoir été nous baigner à poil. Je sais que mon père ne sera aucunement offusqué, en fait, il faisait la même chose quand il a rencontré ma mère. »

Ç’a l’air d’une histoire intéressante, » dit Stuart, curieux.

« Ouais, bien, P’pa était fana de cyclisme quand il était jeune et il étudiait souvent son itinéraire sur la carte. Il a jadis trouvé une mare auprès de sa route, à travers un boisé. Une journée chaude, il a décidé d’y jeter un coup d’œil, et puisque la mare était en retrait, a décidé d’y aller se baigner. Il y était allé à plusieurs reprises avant d’être pris par la famille de ma mère qui était propriétaire de la ferme où était situé la mare. Grand-papa était en maudit au début car la mare était leur piscine privée mais Grand-maman l’a calmé et il a été entendu que P’pa puisse continuer de la fréquenter à condition de passer par la ferme au préalable et de ne pas ébruiter sa position. P’pa et M’man commencaient à aller s’y baigner ensemble puis a sortir ensemble. Ils se sont mariés après que les deux ont fini leur université, quoiqu’ils fréquentaient des universités différentes, ce que P’pa trouvait difficile. »

“Cool,” dit Stuart.

« Allons, retournons à nos vélos, » dit Scott en sortant de basin.

Stuart l'a suit, récupérant ses boxers mais sans les enfiler afin de les garder au sec. Il n'a fait que courir après Scott sans se soucier plus de sa nudité. Ils ont remonté le plateau et se sont couchés dans le soleil pour sécher.

« Bien, je dois admettre que c’était amusant mais je ne ferrait pas de détour pour me baigner là. C’est trop froid, » dit Stuart, « et je ne vois pas comment cela m’aiderait à me rapprocher de Jess. »

« Bien, » dit Scott, « maintenant que je sais que tu n’est pas devenu prude pendant ces derniers deux ans, tu pourrais tout possiblement être à la hauteur pour être admis dans le monde de Jess. Peut-être aimerais-tu aller au cinéma avec Jess, Chloé et moi. Et après ça, si vous vous tombez dans l’œil de l’autre, nous verrons à vous laisser sortir ensemble. Nous devrons probablement organiser des occasions pour tenter de la nudité dans un contexte social afin de ne pas te sentir gêné quand nous sommes avec les filles. »

« Merde ! Je n’avais pas pensé aussi loin que ça. Je ne pourrais… je n’ai jamais été tout nu devant une fille nue, auparavant ! »

« Ce n’est pas vrai, » dit Scott. « Anne était toujours nue quand tu étais à jouer avec nous dans la cour arrière de la vieille maison. Tu vois, il y avait un temps où les filles et la nudité n’étaient pas des problèmes pour toi, nous n’avons qu’à défaire plusieurs années de programmation erronée. »

Stuart était étendu là pour un moment, perdu dans ses pensées ; ses yeux fermés. Après un temps, il se retourna vers Scott. « Tu sais, quand nous étions plus jeunes, je n’ai pas analysé le fait d’être nu ; nous l’étions, c’est tout. Maintenant, couché ici, je peux sentir la brize me caresser chaque centimètre carré de ma peau. C’est littéralement sensationnel. »

« Ouais. C’est dommage que nous ne puissions rester plus longtemps à prendre du soleil. Ça ne ferrait pas du tout que tu attrape un coup de soleil à ta première sortie, n’est-ce pas ? »

Ils se sont levés, essuyés les brins de gazon, habillés et se sont rendus lentement vers la route. C'était une lente randonnée vers chez Stuart. Scott proposa plutôt les routes secondaires car il voulut parler avec Stuart sans risque de confronter la circulation.

Louise était à regarder par la fenêtre de la cuisine quand son fils et son ami sont rentrés dans la cour arrière. Les cheveux de Stuart étaient encore plus dépeignés qu’à la normale et Scott, non plus, n’était pas aussi soigné que quand il est arrivé ce matin.

« Vous avez l’air, tous les deux, de vous avoir fait traîné à travers une haie, » dit Louise quand ils rentraient la maison. Les garçons ont lutté à contenir leurs sourires puis ont parti à rire aux éclats.

« Bon, qu’avez-vous fait, tous les deux, » demanda Louise en regardant Stuart sévèrement.

Stuart mordilla sa lèvre et regarda Scott puis répondit, gêné « Nous sommes allés nous baigner à poil. »

« Stuart ! Je suis vraiment étonné de toi. Je sais que tu aimes l’aventure mais n’est-ce ça un peu trop risqué ? »

« Je le croyais au début, » confirma Stuart, « mais nous n’étions pas vraiment dans un endroit public et Scott ma indiqué un endroit où nous pouvions prendre un bain de soleil qui était discret. » Stuart hésita puis continua. « Mais t’étais plus soucieuse de la possibilité de que nous pouvions être surpris et non pas de notre nudité, n’est-ce pas ? »

« Oh, chéri, » dit Louise, tenant le visage de son fils dans ses deux mains, « il n’y avait jamais de méchanceté dans ta tête quand t’étais nu, plus petit. Cela m’a attristé quand t’es devenu gêné car je savais que c’était parce que ton père et moi n’étions pas de bons exemples. Si tu veux être nu, soit ici ou chez Scott, je n’aurais aucune objection. Mais promets-moi que tu n’iras plus te baigner à poil. »

« Mais notre cour est top exposé, » dit Stuart, « et Scott vit maintenant à des miles. Cela me prendrait trois transferts d’autobus pour me rendre chez lui. »

« Scott c’est rendu ici en vélo alors pourquoi ne pourrais-tu pas prendre ton vélo pour te rendre là-bas, » demanda Louise.

« Pour être cru, » répondit Stuart, « je pourrais peut-être en forme pour le faire mais mon vélo ne l’est pas. Lors de notre petite promenade aujourd’hui, Scott faisait des tourlipettes autour de moi. Ce n’est pas un vélo que j’ai mais un tas de ferraille qui lui ressemble vaguement. »

« Je suis désolée, mon chéri, mais nous n’avons pas l’argent pour un nouveau vélo en ce moment. Je me vois instaurer une entreprise de taxi pendant les fins de semaines. »

La journée progressait inexorablement vers l’après-midi et Scott s’est rendu compte que s’il voulait manger du tout avant le souper, il serait mieux de prendre le chemin du retour. Scott dit au revoir à Louise et Stuart l’accompagna vers la cour pour qu’il puisse récupérer son vélo. Il le poussa vers la rue et le chevaucha dans l’entrée, calant son soulier droit dans la fixture du pédalier avec un ‘clac’ audible.

« Oh, avant que je l’oublie, » dit Scott en plongeant sa main dans la poche de sa veste, « nous n’avions pas de cellulaires quand nous étions en septième, alors j’aurais besoin de tes données de contact. »

Stuart dénombra son numéro de cellulaire que Scott composa. Stuart sortit son téléphone de la poche de son blouson et regarda l’affichage. Les deux garçons ont coupé l’appel en simultané et ont sauvé chacun le données de l’autre dans leurs listes de contacts.

« Maintenant, j’ai ton numéro, » dit Stuart, avec le sourire.

Fin du chapitre
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Chapitre 6 ; La vue du voisin…
Partie 1


Chloé ne l’avait presque pas vu ; c’était un avis affixé derrière la clôture délimitant le pré au bout de l’allée sur laquelle elle habitait. Jess et elle couraient pour éviter la pluie. L’averse avait commencé subitement quand elles arrivèrent chez Chloé après l’école un lundi de la mi-mai. C’était l’inusité de voir un carton blanc de taille A4 à cet endroit qui avait attiré son attention. Ne voulant pas arrêter pour la lire et de se faire trempé en même temps, elle laissa entrer Jess dans la maison, puis prit son parapluie et retourna lire le carton.
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C’était un avis municipal officiel avec l’en-tête de la Municipalité Régionale du Comté de Bury. Chloé continuait à lire. « Allée Curzon, numéro dix-sept. » Chloé trouva ça étrange car sa maison était la dernière de la rue et porta le numéro quinze. Le côté ‘paire’ du la rue était occupé par l’enclos d’écurie pour l’école d’équitation. Chloé lut encore…, « cottage, détaché, quatre chambres à coucher. »

« Oh, non, » pensa Chloé, « quelqu’un va construire une maison à côté de chez nous. » Sans lire davantage, elle s’est retournée et a couru vers la maison.

« M’man, M’man, » appela Chloé, « as-tu vu l’avis dehors ? Quelqu’un va construire une maison à côté de la nôtre. »

Même si elle n’aurait pas crié, Susan savait que Chloé était en envers car ce n’était que quand Chloé était offusquée ou encore excitée qu’elle se rendit jusqu’à la cuisine encore habillée. Susan savait que les voisins n’étaient pas encore rentrés alors elle a simplement pris le parapluie de Chloé et sorti lire l’affiche pour elle-même, toute nue.

Chloé et Jess avaient pris un coup de froid avec la pluie donc Chloé a rempli la bouilloire pour faire trois tasses de café et, en attendant que l’eau bouillit, Jess et elle se sont déshabillées. Susan est rentrée de nouveau avec un air soucieux.

« Nous devrons parler de ça avec ton père, ce soir, » dit Susan. La responsabilité de maintenir la haie de l’autre côté va aller aux propriétaires du pré, donc nous risquons des difficultés quant à l’intimité de notre cour. Nous pourrions peut-être compenser par une clôture mais la cour pourrait être à la vue du voisin s’ils construisent une maison à deux étages près de la ligne limitrophe.

« Oh, non ! Notre petit coin du paradis, » se lamenta Chloé.

Il n’y avait rien que Chloé pouvait faire pour le moment. Son père arriverait à la maison vers sept heures et Susan et Chloé pourraient lui parler à ce moment-là. Entretemps, elles avaient le choix de se soucier inutilement ou de le mettre de côté et de continuer leurs affaires. Chloé et Jess ont opté pour leurs douches puis ont commencé leurs devoirs.

Quand Mark est arrivé quelque peu après sept heures, il avait déjà lu l’affiche et demanda Susan ce qu’elle en savait. Susan partagea ses soucis au sujet de leur intimité et se demanda ce qu’ils puissent faire pour se protéger. Mark croyait qu’ils n’étaient qu’au début de la planification et qu’il y aurait amplement le temps pour protester ou de demander des modifications. Toutefois, Mark a cru qu’il serait une bonne idée de consulter Mike, le père de Scott, puisqu’il était architecte et connaîtrait parfaitement le processus. Chloé regardait de ses devoirs pour écouter mais elle ne savait pas quoi rajouter pour aider.

Susan a appelé le numéro de la maison de Mike sur le téléphone fixe, puis engageait la fonction ‘main libres’ pour que tous puissent entendre. Quand Mike répondit, Mark a résumé leurs soucis par rapport à l’avis et demandait quoi puisse être fait. Mike a proposé de prendre l’appel dans son bureau et a demandé Anne de raccrocher quand il aurait décroché l’extension.

Dans l’intimité de son bureau, Mike a demandé Mark quelques questions. Il a vite été établit que les plans préliminaires avaient été approuvés pour une autre maison quand les huit premières avaient été bâties mais que l’entrepreneur ne pouvait la partir sans qu’elle avait été vendue au préalable. Selon Mike, même si l’autorisation d’origine était expirée, il serait très probable qu’une nouvelle demande soit approuvée en s’appuyant sur la demande précédente. Mike doutait qu’une objection quant à la violation du droit de regard ne soit retenue tant que le constructeur respecte les normes de la municipalité par rapport aux exigences plutôt vieux-jeux des espaces libres entre la maison et les limites de la propriété. Ils ne tiendraient aucun compte du fait que Mark et sa famille soient naturistes et préféraient une intimité accrue.

Mike a versé une douche froide sur l’idée de Mark qu’il y avait amplement de temps pour déposer des objections puisque l’avis que Chloé, Susan et Mark avait vu pouvait légalement être affiché aussi tard que lors de la deuxième ou troisième semaine d’un processus qui pourrait durer aussi peu que six semaines, si le constructeur est allé directement en étude détaillé du dossier. Mark devrait recevoir le même avis par la poste sous peu. Le déroulement du processus indiquait aussi que le Bureau d’Ingénierie de la Municipalité devrait recevoir toute plainte avant deux semaines sinon, le projet serait accepté. Mike a offert d’aller chercher une copie de la demande d’autorisation et de discuter des différentes implications avec Mark et Susan puis a raccroché avec une promesse de leur appeler dès qu’il sache quelque chose.

Chloé est retournée vers ses devoirs avec Jess. Elle commençait à peine un problème mathématique complexe quand elle était interrompue par la vibration de son cellulaire pour annoncer l’arrivée d’un texto. Chloé a ouvert le téléphone et a accédé le message.

Elle rit brièvement. « C’est Scott. Ça marche pour samedi, » dit Chloé et passa le téléphone à Jess pour qu’elle puisse lire le message.

Jess sourit et rougit. « Donc, nous allons nous rencontrer au cinéma à The Rock à 7 heures, » demanda Jess juste pour être sure. The Rock est un méga-centre d’achat intérieur avec cinéplexe à Bury.
-O-O-
Samedi était une bonne journée pour sortir. Scott devait se changer les idées suite à l’intensité croissante de son programme d’entraînement et les parents de Jess, qui venaient de rentrer au pays deux jours plus tôt, avaient invité les parents de Chloé à souper pour leur remercier de s’être occupé de Jess pendant leur voyage de lune de miel. Robert passerait la soirée avec des amis comme pour les soirées du comité des parents. Chloé et Jess sont arrivées avant Scott et ont fait le tour des annonces pour les films qui étaient à l’affiche en attendant.
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Chloé a vu Scott en premier, suivie d’un deuxième garçon, un peu plus mince avec des cheveux droits et courts d’un blond foncé. – Stuart. Chloé et Scott se sont embrassés chaleureusement puis se sont retournés pour regarder Jess et Stuart pendant qu’ils se saluèrent avec des sourires hésitants.

« Que voulez-vous boire, » demanda Scott, autant pour briser la tension que pour vérifier les goûts de chacun.

« Je m’en occupe, » proposa Stuart. « Jess, ça te tente de partager une boite de pop-corn ? »

« D’accord. Au caramel, s’il te plaît. »

Scott et Chloé se sont installés dans la file pour les billets tandis que Stuart et Jess allaient vers le comptoir à friandises. Chloé a gardé un œil sur Jess et Stuart et notait comment ils parlaient ensemble plus facilement, maintenant qu’ils étaient éloignés de Scott et elle.

« Comment ça va avec Stuart, » demanda Chloé à Scott.

« Il était un peu anxieux quand Anne est descendue nous rejoindre toute nue mais quand elle commença à lu parler comme rien n’était extraordinaire, il s’est calmé tout-à-fait. Après ça, c’était comme jadis. Je suis content que P’pa et M’man aient réussis à planter la haie de conifères la fin de semaine dernière car ainsi Stuart et moi avions pu profiter de la cour comme il se doit. Je crois bien qu’il serait prêt à affronter le bain tourbillon en compagnie mixte. »

« Bon, nous devrons voir à ça sous peu. Quoique je ne sais pas si nous pourrions en profiter pour longtemps, » dit Chloé.

« Ça va aller, tu vas voir. » Scott fit un sert-fort à Chloé puis l’enlaça de plus fort pour l’encourager.

« Comment le sais-tu ? Sais-tu quelque chose que moi, je ne sais pas, » demanda Chloé et s’éloignant de lui pour le regarder.

« Non, pas plus que tu m’as dit. P’pa l’a mentionné mais il descend toujours à son bureau quand il parle à tes parents. J’essaie juste de rester optimiste pour toi. »
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Salut, tout le monde...

Désolé du retard mais quand je suis rentré à la maison hier après-midi, j'ai eu la désagréable surprise de ne plus pouvoir me connecter au 'Net. Après plusieurs longues discussions avec vidéotron hier et la visite d'un techcnicien cet après-midi, on a fini par remplacer mon 'router' Wi-Fi et j'ai enfin pu me connecter de nouveau. Voici donc enfin la partie que je voulais vous afficher la nuit dernière.
(encore des frais...) :razz:

Chapitre 6 ; La vue du voisin…
Partie 2


Scott a payé pour les billets et lui et Chloé ont rejoint Jess et Stuart au moment que ce dernier avait justement besoin de deux paires de mains supplémentaires. Le film allait commencer donc ils ont pris place dans la section centrale à deux-tiers de l’écran. Scott était en tête, puis Chloé, Jess et, en dernier, Stuart. Le film commençait avec la publicité habituelle, avec Scott et Stuart qui satirisaient les messages publicitaires. Ils étaient convaincus que cette publicité était plus qu’efficace car ils avouaient tous deux avoir envie de visiter le magasin de plomberie H&J Plumbing.

Le film principal était le dernier venu dans les films d’animation numérique pour consommation familiale. Stuart était amateur de films d’action donc il trouvait que le film était à court de scènes d’action et d’effets visuels mais, malgré ça, il apprécia surtout puisqu’il a dû se battre avec Jess pour avoir une portion équitable de pop-corn. Finalement, quand le pop-corn était chose du passé, Stuart a déposé sa main droite sur l’appuie-bras commun avec le fauteuil de Jess. Il y allait doucement, sans brusquer Jess. Jess a répondu quelques instants plus tard en reposant sa main sur la sienne et de croiser ses doigts avec les siens. Stuart regarda Jess pour un long moment. Jess lui retourna le regard pour un bref moment puis retourna son attention au film. Stuart retourna son regard au film aussi mais ses pensées étaient ailleurs.

Quand le film était fini, Stuart a escorté Jess vers le lobby la main dans la main. Scott et Chloé suivaient, enlacés, à se souffler des commentaires et à sourire à propos du nouveau couple. Chloé a pris Jess par le bras et l'a guidé aux toilettes. Scott et Stuart se sont assis dans des fauteuils du lobby en attendant que les filles reviennent.

Ils étaient à parler pour quelques minutes déjà quand Scott aperçut un orage sur l’horizon ; Donna Kersey. Scott a rapidement averti Stuart de la venue de celle-ci. Ce que Stuart lui avait raconté à son sujet quelques semaines plus tôt ne faisait que renforcer la piètre opinion qu’il avait d’elle ; non seulement était-elle vaniteuse, elle était profiteuse et une agace-pissette. Scott se souvenait de Donna aussi en tant qu’ex-blonde de Maitland et responsable de la plupart des insultes sur son compte. Si elle venait parler à Stuart, ce n’était que pour inciter la jalousie dans quelque prétendent.

« Salut, Stu, c’est qui ton ami ? » Donna s’est installé à l’autre côté de Stuart sans y être invité. Elle n’avait évidemment pas reconnu Scott.

« Donna, …, » commença Stuart.

Scott toussa et secoua sa tête légèrement. Il commença à balayer le lobby du regard et vit deux choses ; Chloé et Jess qui revenaient et un garçon dans les dix-sept ans qui ne savait évidemment pas se raser convenablement et qui cherchait partout avec deux boissons dans les mains.

Scott et Stuart se sont levés tous les deux et ont accueilli Chloé et Jess chaleureusement. Jess était prise de court mais a compris qu’elle devait jouer le jeu. Le geste était clairement aperçu par Donna en étant deux bras d’honneur à son compte. Non seulement a-t-elle été ignorée mais elle a été ignorée en faveur de deux filles avec plus de style et de grâce que Donna ne puisse contempler acquérir.

« C’est lui, le chum avec la voiture, » Scott demanda Donna, indiquant le garçon aux verres.

« Oui, mais…, » postillonna Donna.

« Donna Kersey, » continua Scott, « d’ici lundi, tu t’auras, primo, rappelé qui je suis et deuxio, t’auras recherché la signification du mot ‘karma’ dans le dictionnaire. » Sur ce, il se retourna et escorta le groupe vers la sortie, n’arrêtant que pour parler pour quelques secondes au chum de Donna. Il jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule pour voir celui-ci jeter l’une des verres à la poubelle et de sortir à son tour.
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« Merci pour l’avertissement, » leur dit le maintenant ex-chum quand il les eut attrapés à la sortie.

« Ça, c’était beau à voir, » dit Stuart.

« Qui est-ce, et c’était quoi, tout ça, » demanda Chloé.

« Une agace-pissette qui a eu ce qu’elle méritait, » répondit Scott. « Je t’en parlerai si tu insiste mais ce ne vaut vraiment pas ton attention. » Scott réfléchit quelque peu et eut une autre idée. Il avait déjà enfoncé le couteau mais là, il décidé de la tourner dans la plaie. « Stuart, lundi, tu glissera un mot à Monica que le chum à Donna lui a laissé tomber. Ça va faire baisser Donna un peu dans son estime. »

« Wow, Scott, t’es vraiment méchant, » exclama Stuart.

« Non, pas du tout. Je ne suis que l’outil du karma. »
-O-O-
Le processus de planification de la construction d’à côté des Evesham sembla progresser rondement. Mike avait confirmé que l’entrepreneur était effectivement allé directement vers l’approbation détaillée et qu’aucune objection n'avait été retenue quoique l’entrepreneur eut inséré une clause dans l’acte de vente que la haie devrait être maintenue à la satisfaction des résidents du numéro quinze sinon la remplacer avec une clôture opaque de deux mètres de haut. Chloé ne s’y connaissait pas en plans et devis mais cela lui semblait que la maison allait empiéter sur toute a propriété, mise à part une allée piétonnière tout le tour.

Chloé trouvait cela étrange que ses parents ne semblaient plus se soucier de la construction. Si la maison ferait la longueur de la cour arrière, il devrait nécessairement avoir des points névralgiques comme des fenêtres avec vue sur la cour là où la haie était clairsemée. Même si la maison n’aurait pas deux étages, on parla d’une terrasse sur le toit, ce qui inquiétait Chloé profondément.

Quelques semaines ont passé avant que Stuart se dit à-l’aise de visiter chez Chloé pour le bain tourbillon. Entretemps, Louise a eu la chance de se familiariser de nouveau avec Beth et Anne et trouva ça agréable à passer du temps à bavarder bien que ces dernières étaient nues tandis que Scott et Stuart prient du soleil ou jouaient à des jeux vidéo lors des fins de semaines ennuagées. Louise devait emmener Ben, le frère de dix ans de Stuart, avec elle puisque Max, le père de Stuart, était de retour sur les plateformes de forage de la Mer du Nord et ne pourrait s’en occuper. Ben s’entêtait à rester habillé et était, au début, quelque peu inconfortable de voir Beth, Scott, Anne et son frère nus, quoiqu’avec chaque visite, son malaise s’estompait de plus en plus.

Il était nécessaire d’accorder l’horaire de chacun et les prévisions météo pour que la réunion chez Chloé se réalise donc ce n’était qu’une belle journée en fin juin que Beth conduit Louise, Stuart, Ben et Scott chez Chloé. Beth introduit Susan à Louise dès que la porte soit ouverte. Louise était surprise que Susan avait répondit à la porte étant nue mais Susan indiqua la caméra-télé à circuit fermé et expliqua son utilisation. Susan continuait par après et introduit Mark, Chloé, Robert, Jenny, Jess et Eddie.

Louise avait remarqué que Scott et Stuart s’étaient tous les deux déshabillés et avaient rejoint Chloé et Jess qui étaient à se bronzer sur la pelouse. Stuart prit Jess par la main et l’emmenait vers sa mère. « Maman, je sais que je ne l’ai pas dit comme tel mais Jess est ma blonde. » Stuart serra la main de Jess dans la sienne.

« Je l’avais deviné, » dit Louise à Stuart. « Pendant la semaine, t’étais déprimé puis, les fins de semaines, tout pimpant et tu débordais quand tu sortais à deux couple. Tu me disais que Chloé était la blonde de Scott et de la façon que t’évitais de dire plus à propos de Jess cria qu’elle était plus qu’une simple partenaire de sortie. »

Louise sera Jess dans ses bras et dit, « Tu sais qu’il est à sourire pour en avoir des crampes au visage, n’est-ce pas ? » Stuart rougit car il savait que c'était la vérité.

« Bon, c’est l’heure du bain tourbillon, » dit Stuart afin d’arrêter sa mère de dévoiler autre chose. Chloé, Jess, Scott et lui ont aussitôt sauté dans le bassin et ont parti les jets. « Ahhh, quel délice. »

« Je connais quelque chose de mieux, » dit Jess, « se baigner nu dans une piscine intérieure. »

« Et, encore mieux que ça, » dit Chloé, « est de se baigner nu dans une piscine chauffée extérieure au sud de la France. » Scott était entièrement d’accord.

à suivre
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Chapitre 6 ; La vue du voisin…
Partie 3


Tandis que les deux couples jouissaient du bain tourbillon, Ben rejoint Robert à vouloir garder un ballon de soccer dans les airs. Quoique Robert ait maintenant onze ans, il était encore dans la même année scolaire que Ben et Ben tenta de distraire Robert de sa joute en lui parlant de l’école. La concentration de Robert était trop bonne, toutefois, et il gardait le ballon dans l’air pour des longues périodes. Ben portait son ensemble de soccer préféré aux couleurs de Manchester United et tentait d’imiter ses héros mais l’ensemble était rugueux et pinçait quand il bougeait. Il faisait également trop chaud pour qu’il puisse se concentrer sur le ballon. Il regardait Robert, jalousant sa liberté tandis que Robert prit le ballon encore une fois mais il ne pouvait concéder d’imiter son habillement.

Louise rejoint les autres parents dans une partie de cartes à la table de pique-nique. « J’espère que nous ne jouons pas au strip poker, » blagua-t-elle.

« Si c’est la cas, nous avons déjà perdu la partie. » répondit Eddie.

« Alors, que c’est-il arrivé, » demanda Beth à Louise. « Quand Stuart et Scott jouaient chez nous étant jeunes, t’avais l’habitude de te mettre nu aussi. »

« J’imagine que j’ai commencé à m’obséder au sujet de mon surpoids. Quand nous étions à la maison, Max disait toujours aimer mon derrière qui ondulait et moi, tout ce que j’entendais était que mon derrière ondulait et ç’a fini par me gêner. Max n’a jamais été aussi désinvolte devant les garçons donc quand moi, j’ai arrêté, j’imagine que les gars ne se sentaient plus libres de le faire non plus. »

« Tu sais ce que t’as à faire, Louise, » dit Jenny, « tu devrais simplement dire ‘de la merde’ et faire ce que tu sais est bon. Quand Jess est née, mon ex essayait continuellement de miner ma confiance en moi, ne voulant pas que Jess me voit nue. Mais moi, j’étais convaincue que les enfants ressentent les liens entre eux et leurs parents mieux s’il n’y a pas de vêtements pour les éloigner. Porter du linge est de se cacher de ses enfants et selon moi, ça s’est comme leur mentir par omission. »

« Et non pas juste aux enfants, mais à ton partenaire et tes amis, également, » ajouta Mark.

« Je sais, je sais, et je suis entièrement d’accord mais toute la société dit qu’une femme doit être mince et sexy. Je n’arrive pas à outrepasser cela. »

« Bon, changeons de sujet, » dit Susan. « Je crois que c’est à notre tour de profiter du bain tourbillon. Allez, les jeunes ; c’est assez, c’est à nous, maintenant. »

Chloé, Scott, Jess et Stuart ont quitté le basin et se sont installés sur les grosses serviettes sur la pelouse que Chloé et Jess utilisaient préalablement. Stuart tenait à se rattraper pour le bronzage car il voulait prévenir que Jess lui taquine au sujet de sa pâleur. Scott et Chloé continuaient de tout raconter à Stuart au sujet de leur centre naturiste auprès de Bordeaux. Jess, quoiqu’elle l’ait déjà entendu, écouta tout aussi avidement.

Louise avait apporté son maillot une-pièce et s’est rendue à la salle de bain pour se changer. En sortant, elle comprit que malgré le tissu qui lui couvrit, elle continua à se sentir inadéquate mais il n’y avait plus de recul possible ; elle a dû restreindre ses pensées et embarquer dans le basin.

Personne ne commenta quand elle entra dans l’eau même si elle se démarquait grandement des autres. Quand tous étaient installés, Susan repartit les jets. L’effet était immédiat ; tous, sauf Louise, semblaient partir dans un monde parallèle. Louise était consciente de manquer quelque chose. Elle regardait les autres femmes, tour à tour. Susan semblait la plus en forme, probablement suite à un programme d’entraînement. Beth avait un physique raisonnable, tout comme Jenny, mais ni l’une, ni l’autre s’approchait de Susan. Malgré cela, aucune en faisait un plat ; il n’y avait ni taquinerie, ni reproche, alors pourquoi serait-il différent quand il s’agissait d’elle.

Le bulles des jets brisèrent la surface et cachaient la nudité généralisée des autres de sa vue. Ils pourraient être habillés pour tout ce qui paraissait quoique Louise sache autrement. Seule la couleur bigarrée de son maillot annonça son état d’habillement. Elle a fait face à ses pensées d’infériorité et les avait maîtrisé en entrant le basin. Louise se demandait ce qu’elle risquerait maintenant en rejetant les limites que la société lui imposa. Elle conclut qu’il n’avait aucun risque du tout.

« Merde, alors, » annonça-t-elle à la ronde et défit le haut de son maillot. Beth et Susan ont ouvert leurs yeux et souriaient tandis que Louise trouva sa libération, glissant son maillot le long de ses jambes et en sortant ses pieds tout en restant assise. Jetant le maillot inutile vers l’extérieur, Louise s’affaissa, ferma ses yeux et laissa la sensation des bulles lui envahir.

« Maman, » appela Chloé.

Susan sortit de son état hypnotique et regarda sa fille.

« Scott et moi parlions des vacances avec Stuart et Jess. Serait-il possible pour Stuart et Jess de venir avec nous ? Je veux dire, entre nous, Grand-M’man et Grand-P’pa et les parents de Scott, il y aura assez de place pour tout le monde et nous pourrions être ensemble tout le mois. »

Beth, Louise et Jenny sont revenues en vie et écoutaient.

« Bien, » commença Susan, « nous parlions déjà de vous laisser chez Grand-M’man et Grand-P’pa pour deux semaines. Ils adoreraient vous avoir à eux pour un bout. La question serait alors si Beth et Mike pourraient avoir de la place pour Jess et Stuart. »

Quad ils disent ‘tout le mois’, parlez-vous du mois d’août, » demanda Louise.

« C’est ça, oui, le mois d’août, » répondit Susan.

« Je suis navrée mais ça ne marchera pas, alors. Son père sera de retour des champs pétroliers pour le mois d’août et son temps avec ses garçons lui est très important. »

« Et nous avons plusieurs membres de la famille d’Eddie qui viendront d’Australie au milieu du mois d’août pour deux semaines, » ajouta Jenny. « Ce serait dommage qu’elle ne rencontre pas ses deux nouveaux cousins. Nous allons certainement en tenir compte pour l’année prochaine, toutefois ».

« Désolée, chérie mais ç’a l’air que ça ne marchera pas pour cette année, » lui consola Susan, « mais ton père et moi parlerons avec Beth et Mike et nous verrons si nous ne pourrons pas nous organiser pour qu’au moins vous deux puissent y passer tout le mois d’août. »

« Oh, zut !, » dit Susan à elle-même. « J’ai oublié le chariot de service pour les boissons. » Elle aurait eu besoin d’un coup de main et, habituellement, elle aurait demandé l’aide de Mark ou de Chloé mais cette fois-ci, Susan décida d’entreprendre un petit exercice en déprogrammation sociale. « Louise, m’aiderais-tu à préparer quelques boissons et une collation pour tout le monde ? »

Louise acquiesça et se prépara de sortir du bassin mais vit son maillot détrempé sur le patio et étouffa. Visiblement prenant un gros respire profond, Louise continua de se lever et sortit sur le patio. Au lieu de rentrer immédiatement vers la cuisine après Susan, elle resta là, à expérimenter la sensation d’être nue et à découvert pour la première fois depuis des années.

Stuart eut remarqué la sortie de sa mère et la regarda tandis qu’elle vive cet instant. Se levant à son tour, il grimpa sur le patio et lui fit une accolade corps à corps, appuyant sa tête sur son épaule. C’était la première fois depuis des années qu’il eut donné un véritable sert-fort à sa mère.

“Bravo, Maman,” dit-il simplement.

Ben aussi l’avait vue et il sentit qu’il manquait quelque chose donc il est accouru pour participer au sert-fort, pour se faire arrêter par Louise qui craignait qu’il allait tremper son ensemble de soccer. C’était injuste… il n’y avait pas de problème que son frère soit mouillé. Puis il comprit ; c’était son ensemble qui était de trop. Il arracha son haut, ses shorts et son maillot et sauta dans le sert-fort familial.

Louise comprit alors ce que Jenny voulu dire par rapport d’y avoir une barrière émotive entre parent et enfant quand des vêtements étaient constamment dans le chemin ; elle a senti cette barrière s’évaporer. Elle donna aux deux garçons un sert-fort additionnel avant de les retourner à leurs affaires, demandant Stuart d’appliquer un peu de crème solaire supplémentaire sur Ben. Louise s'est alors rendue vers Susan dans la cuisine, s’excusant pour avoir été arrêté en chemin.
-O-O-
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Chapitre 6 ; La vue du voisin…
Partie 4


Juillet serait de la torture pour Chloé, elle en était convaincue. De l’équipement lourd avait été amenée sur le pré qui a tout arraché la terre noire. Puis un matin, un désastre ; le contremaître est venu leur avertir que la haie serait remplacée. Cela prendrait quelques jours mais le client a décidé qu’il serait trop fastidieux, trop coûteux et que cela prendrait trop de temps pour entretenir convenablement la haie et qu’il avait décidé d’ériger une clôture à sa place. Quoique, dans un sens, Chloé fut contente que la haie, avec ses trous et ses sections clairsemées, parte, cela voulut dire qu’entretemps, leur cour ne serait plus utilisable.

Chloé trouvait que simplement d’être proche de toute cette construction lui rendait trop stressée pour être à mesure de se préparer convenablement pour ses examens finaux. Ses amis et elle ont passé la plupart de leur temps soit chez Jess ou chez Scott pour étudier. La cour de Scott était maintenant assez intime pour leur permettre de prendre du soleil mais la météo pendant le petit peu de temps qui leur resta n’était pas au rendez-vous. L’avantage du bain tourbillon était que l’on pouvait se tremper même par journée pluvieuse.

Lors des quelques journées de fin de semaine sèches, Scott et Chloé sortaient leurs vélos. Chloé avait maintenant suffisamment de connaissances, de vitesse et de force musculaire pour s’attaquer à la sortie du creux de Ramsbottom et de se diriger vers Edenfield par elle-même donc, à la fin de leur randonnée lors du premier samedi de juillet, Chloé et Scott se sont séparés à Holcombe Brook et Chloé continua seule. Accédant l’Allée Curzon, elle pouvait voir jusqu’à la fin et là, elle voyait un jeune homme maigrichon à cadenasser le site de construction. Chloé avait déjà vu ce bonhomme ailleurs… mais où ? Elle révisa les coins sombres de sa mémoire. Sombre, c’est ça ; il était sombre.

« Garry, » demanda Chloé.

« Oui, c’est moi. Mais d’où connaissez… ? »

« Ce n’est pas important, » dit Chloé, sèchement, « mais tu travailles encore pour Mike Lowry, n’est-ce pas ? »

« Oui, ceci est l’un de ses projets. »

Chloé remercia Garry brièvement et continua vers son entrée, déposant son vélo par terre devant le garage. Sans prendre le temps de ranger on vélo convenablement, elle rentra la maison à la recherche de réponses. La façon désinvolte de ses parents devant cette construction s’expliqua maintenant ; ils savaient plus qu’ils prétendaient.

« M’man, où es-tu, » cria Chloé.

« Ici, chérie, dans la salle à manger. C’est quoi tout ce remue-ménage ? »

« Vous saviez que c’était Mike qui construit la maison d’à côté, n’est-ce pas ? »

« Oui, nous le savions, du moins, nous l’avions appris le lendemain du soir que nous l’avions appelé la première fois. Il a téléphoné ton père au travail et l’a avoué. C’était sensé être une surprise. Même Scott ne le sais pas. »

Chloé devait admettre qu’elle était surprise. Toutefois, elle était en colère que ses parents lui ont laissé se soucier de ça autant.

« Bon, » continua Susan, « quand je dis que nous voulions que ce soit une surprise, nous voulions que ce soit une surprise pour vous tous… alors, défense de partager ceci avec Jess. Est-ce compris ? »
-O-O-
Quoique Chloé était triste qu’elle ne pourrait partager, encore une fois, son endroit de vacance préférée avec son meilleure amie, au moins elle pourrait le partager avec le garçon dont parlaient ses grands-parents depuis si longtemps. Chloé réfléchit de la concomitance des évènements qui ont fait que non seulement était-il son chum, mais qu’il était là, à côté d’elle, dans le monospace de ses parents à lui, en chemin vers leur lieu de vacances du mois d’août en France. Chloé réfléchit aussi à qu’il deviendrait d’ici peu, le plus littéralement ‘le garçon d’à côté’.

La famille de Scott s’était réunie avec les grands-parents de Chloé avant d’embarquer sur le traversier à Portsmouth. Puisque personne n’avait mangé beaucoup sur la route, ils avaient décidé de souper tous ensemble dans le resto du traversier puis Chloé et Robert ont rejoint Muriel et George dans leur cabine tandis que Mike, Beth, Anne et Scott sont allés de leur côté. Muriel et George allaient prendre quelques heures de plus pour ce rendre à Bordeaux que Mike et Beth alors le lendemain matin, Chloé et Robert ont rejoint la famille de Scott pour le long trajet, afin d’arriver plus vite à la piscine du centre.
-O-O-
Aussitôt que Chloé plongeait à l’eau, c’était comme les derniers douze mois avaient disparu d’un coup. Tout comme l’année dernière, Yvette et Stefan était à jouer avec le jet d’eau, à s’arroser mutuellement, et Famke était partir faire de l’équitation. Toutefois, c’était aussi comme la toute première fois car Scott était là avec elle. Malgré les courriels fréquents, il y avait des nouvelles à échanger, alors le quatuor s'est installé sur les chaises longues à s’échanger des histoires tout en approfondir leurs bronzages. Scott parlait de s’être renoué avec son vieil ami et de comment cet ami eut tombé pour Jess, la fille qui ferait dorénavant partie de leur cercle de correspondance avec Yvette. Chloé racontait qu’ils avaient essayé d’inciter Jess et Stuart de venir aussi mais que, malheureusement, ce n’a pas pu s’arranger.

Il était tard le soir quand Muriel et George sont arrivés. George était le seul conducteur donc ils devaient prendre plus de pauses. Mike savait qu’il serait trop tard pour souper au restaurant du centre quand ces deux gens à la retraite arriveraient, alors Mike prit soin de cuisiner un repas qu’ils puissent manger tout le groupe ensemble. Le ragoût d’agneau, accompagné d’un sauvignon blanc de la région remplit bien un trou et George, du moins, savait qu’il dormirait bien cette nuit-là.
-O-O-
Beth, Mike et Anne sont retournés vers l’Angleterre après deux semaines et Scott déménagea chez George et Muriel tandis que Chloé et Robert sont retournés vivre avec leurs parents. Même avec ces deux semaines supplémentaires, Chloé, Scott et leurs amis ont rempli leur temps d’activités. Même quand qu’ils n’étaient qu’à prendre du soleil, ils se parlaient entre eux en quatre langues. Chloé leur ai raconté que quelqu’un était à construire une maison à côté de la leur et qu’elle craignait perdre la possibilité de vivre nu dans la cour arrière, sans laisser savoir qu’elle savait ce qui se passa vraiment à Scott.
-O-O-
La construction de la maison avoisinante s’est continuée pendant que Chloé fut partie et, quand Chloé est rentrée deux jours avant le début des classes, elle n’en revenait pas des changements. La structure d’acier qui avait été monté avant son départ vers la France était maintenant recouverte de cloisons fermées qu’avec quelques ouvertures pour des fenêtres étroites. Par contre, seul l’idée que ce serait la famille de Scott qui aménagerait rendait digeste la terrasse sur le toit. En fin de compte, Chloé pensait que le bâtiment manqua d’éclat et, pour le dire tout haut, était laid.

Jess, Stuart et Chloé se sont donnés rendez-vous chez Scott le lendemain, dimanche, afin que Scott et Chloé puissent raconter leurs aventures lors de leur voyage. Ils voulaient savoir également ce que Stuart et Jess avaient fait de leur bord. Comme de fait, Stuart et Jess ont pu se rencontrer à quelques reprises pendant le mois. Jenny et Jess avaient emménagé dans la grande vieille maison d’Eddie, premièrement pour accueillir la sœur d’Eddie et sa famille et deuxièmement pour faire le tri de ce qu’on garde et ce qu’on jette en vue de vendre la maison.

Jess avait maintenant deux cousins, là où elle n’en avait aucun auparavant. Les cousins étaient un garçon de treize ans, du nom d’Oscar, et une fille d’onze ans, nommée Yvonne. Les deux étaient nés en Australie et avaient des accents prononcés. Même si Oscar était élevé en tant que naturiste, la puberté lui a rendu gêné. Vu que Stuart eut passé par la même phase et en est ressortie, Jenny et Eddie avaient pensé que la présence de Stuart aiderait peut-être Oscar à se détendre et l’ont invité à passer quelques jours. Jess et Yvonne se sont immédiatement liées mais Oscar et Stuart étaient plus méfiants au début. Toutefois, après avoir passé du temps à jaser, ils se sont rapprochés et Oscar s’était éventuellement dénudé avec les autres.

à suivre
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