Histoires de Cor; La nouvelle étudiante

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Cor
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Histoires de Cor; La nouvelle étudiante

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Titre d’origine ;
The New Student
Par Lordship Mayhem
D’après une idée originelle de Lordship Mayhem
Paru en premier sur le site ‘storiesonline dot net’ en 2010
Traduit par Cor van de Sande en 2012
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Chapitre 1

« Donc, as-tu décidé, » Stuart me regarda avec sérieux.

« Oui, j’ai décidé de prendre ton pion. » Je fis le geste approprié sur la planche d’échec entre nous.

« Je ne parlais pas de ça. Je faisais plutôt référence à ta nièce. Tu sais… Gloria ? »

« Hein ? » Je prétendis être sourd.

« Tu n’as pas encore décidé, n’est-ce pas ? »

« Non, merde, » marmonnai-je, zieutant sa tour comme si elle pourrait pousser des ailes.

« Elle t’aime, tu sais. Elle idolâtre sa tante. »

« Oui, je sais. Je suis ‘cool’. » Je frottai me tempes ; mon mal de tête était en train d’empirer. « Vas-tu faire un coup ou vas-tu céder la partie ? »

« Je n’ai pas du tout besoin de céder. Échec et Mat en sept coups. »

« Quoi ? » Je jetai un regard plus approfondie à la planche, soupirai et bascula mon roi.

« Ta tête est occupée avec le problème de ta nièce et non pas avec ton jeu, » remarqua-t-il avec une voix compréhensif. « Réglons cette affaire-là et tu pourrais mieux te concentrer ici. »

« D’accord. » J’étais fatigué mais mon ancien professeur avait raison ; je devais prendre des décisions et les communiquer à ma famille.
« Donc, elle a quelle âge déjà ? »

« Douze ans. Elle graduera de la 6e dans un mois. »

« Et quelle école intermédiaire veut-elle fréquenter cet automne ? »

« Tu sais ça déjà, donc tu dois être à me faire concentrer sur cela. Gymnos. »

« Ses parents sont-ils au courant de ta mode de vie et celle de ton mari ? »

« Oui, et leur position officielle est que cela leur dérange pas. »

« Et toi, tu travailles où ? »

« À l’École Primaire Gymnos. Et oui, cela veut dire que je peux me promener nue, 24 heures par jour, 7 jours par semaine et 365 jours par an. Et c’est exactement ça ce que je fais. » Je le regardai dans les yeux. « Et je l’adore. »

« Donc, il est où, le problème ? » Stuart se recula. Je jure que s’il aurait fumé une pipe en écume de mer comme Sherlock Holmes était sensé avoir fait, il le ferait à l’instant-même.

« Gloria n’a jamais, au grand JAMAIS même fréquenté une plage naturiste, sans parler d’avoir passé une nuit dans un centre naturiste.
Je crois que la plus proche elle n’a jamais été à la nudité sociale est de dormir sans pyjamas.

« L’as-tu discuté avec ses parents ? »

« Non. J’espérais plus ou moins que Gloria l’aurait amené sur le tapis. »

« Elle devrait s’y mettre. L’École Intermédiaire Gymnos ne lui gardera la place que pour la semaine à venir. Si nous n’entendons rien d’ici vendredi à 4 heures, je vais être obligé de leur dire que c’est trop tard et que nous avions dû prendre quelqu’un de la liste d’attente. »

« Je sais, Stuart, je le sais. Je vais tenter de parler à ses parents cette fin de semaine. »

« Ellen, la fin de semaine est presque finie. C’est déjà dimanche après-midi. » Il se leva, gloussant, encore sympathisant. « Prends-le comme une pénitence pour avoir perdue la partie. »

« Merci, » lui dis-je amèrement. Je me levai également, pris ma serviette et marchais vers mon chalet – et mon téléphone.
-O-O-
Bill fut assis à la table de piquenique sur la pelouse devant de notre chalet, à tailler un petit arbre Bonsaï. Nos deux Terriers Dandie Dinmont, Digger et Dozer, m’accueillirent avec affection quand j’approchais. J’ai ramassé le téléphone sans fil de la cuisinette et je composai un numéro longue distance de mémoire.

« Allo ? Gloria, chérie ? Comment ça va… ? Bon. Dis, as-tu déjà parlé à tes parents à propos de quelle école tu veux fréquenter… ? Oh… Non, moi, je ne les en ai pas parlé et je crois bien que t’aurais entendu l’explosion si je l’aurais fait. Tes parents, sont-ils là… ? Bon, d’accord, demande-leurs de me téléphoner quand ils reviennent, Nous devons les avoir de notre côté avant vendredi si tu veux fréquenter Gymnos le prochain trimestre. » Elle m’informa alors d’un détail pertinent. « Oui, je crois bien que cela laisserait sortir le chat du sac. » Je me retournai vers mon mari. « Elle est à se bronzer en tenue d’Ève en ce moment. Ses parents sont partis à une réunion de leur église. »

« T’essaies de leur annoncer que leur fille veut aller se gambader au milieu d’un groupe d’ados nus ? »

« Dans le mille. »

« Comment penses-tu qu’ils vont prendre ça ? »

« Ma sœur connait ma mode de vie depuis l’université, mais quand même… Je crois que je sauterais une coche si j’étais à leur place. Je n’ai vraiment aucune idée, par contre. » Je laissai échapper un soupir. « Moi, je suis adulte. Gloria est loin d’en être une. Et cela impliquerait qu’elle habiterait loin de la maison en plus d’être aussi nue qu’à sa naissance. »

Les jumelles de 5 ans du chalet voisin arrivèrent en courant à ce moment-là et les Dandies partirent à japper. J’adore mes chiens mais ils doivent être la race la plus bruyante sur la planète. Il y a une race de chiens en Afrique qui n’aboient pas, nous choisirons peut-être une paire de ceux-là quand mes filles s’en iront au Grand Chenil dans le Ciel.

« Marchez’ » ordonna leur père, en vain. Ses filles continuèrent de courir vers la maison. « N’es-tu pas contente de ne pas encore avoir d’enfants, » me demanda-t-il en gloussant tandis qu’il se dépêcha pour rattraper les deux sœurs nuvites.

Je regardai mon mari. J’avais cessé de prendre la pilule récemment. Je souhaiterais que cela ne soit pas trop long avant que nous aurions notre propre petit nuvite. Ou deux. Nous voulions deux enfants, de préférence avant que j’aurais trente ans.

Le téléphone choisit cet instant pour sonner. Je regardai l’affichage avec détresse – ce fut le numéro de ma sœur qui me regarda avec des yeux accusateurs, me reprochant en silence pour la conversation j’allais avoir avec son propriétaire. « Calmes-toi, » me dis-je, « Ce n’est qu’un numéro de téléphone. Les numéros de téléphone n’ont PAS d’opinions. »

« Megan, » criai-je comme si je fus extasié de son appel.

« Ellen, » vint la voix incorporelle de l’écouteur. « J’imagine que je dois te remercier pour la vue qui m’a accueilli en arrivant à la maison ? »

« Oh ? »

« Oui, ma fille, à prendre un bain de soleil nue comme si elle se trouvait chez toi. »

« Je l’ai peut-être influencé un peu, j’imagine. »

« Ce n’est pas encore très chaud par ici, Je ne sais pas comment elle peut endurer ça. » Elle changea rapidement de sujet. « Elle me dit que nous avons quelque chose à discuter ? Il paraîtrait que c’est à propos d’elle. »

« Oui, » dis-je J’hésitais. « Bien, tu sais comment elle vas aller à l’école intermédiaire cet automne. »

« Oui. » Sa voix était lourde de questions non formulées.

« Et tu sais comment Don et toi n’aviez jamais caché ma mode de vie d’elle. »

« Très. Elle te mimique ; elle n’est encore pas habillée. » La patience de Megan était plus qu’évidente. « Et voici l’explosion…, » je l’ai entendu marmonner.

« Bien, » dis-je et puis j’ai pris un profond respire. Avec une expiration subite, j’ai envoyé toute idée de subtilité aux quatre vents. « Elle veut fréquenter l’École Intermédiaire Gymnos cet automne.

« Elle veut QUOI ? » je n’avais pas vraiment besoin du téléphone pour l’entendre. Ils ont dû l’entendre à l’autre côté de l’Atlantique – et ma sœur habite le Michigan. « Te visiter pour une semaine à l’été, ça va encore mais GYMNOS ? » Elle se tourna pour parler à sa fille. « Et quand as-tu eu cette idée de fou ? »

J’ai pu entendre la réponse de sa progéniture (qui, j’imaginais, fut toujours dans sa tenue d’Ève). « La mère de Marcie a reçu un envoi de Gymnos. Elle fut acceptée et elle y va ! » Marcie fut la meilleure amie de Gloria depuis la maternelle.

« Ah, bon. Et tu veux partir avec ton amie vers ce, ce… » Les mots lui manquaient.

« École naturiste. » disions Gloria et moi ensemble. La voix de Gloria fut aussi velue que le lait.

« Écoute, Gloria… Bébé, c’est la mode de vie de la Tante Ellen et l’Oncle Bill, mais ils sont ADULTES. Ce n’est pas pour les enfants. » Elle essayait de se donner la voix de la raison plutôt que de celle d’une mère terrifiée.

Juste là, les jumelles d’à côté sont venues en courant pour jouer avec Digger et Dozer, enterrant la voix de ma sœur. « Navré, Megan, Je n’ai pas compris, Les jumelles de 5 ans d’à côté faisaient trop de bruit. »

« Je viens de dire à ma fille que le nudisme n’est pas pour les enfants, » cria-t-elle, vraiment en colère.

« Je te passes le père des jumelles. Veux-tu le dire à LUI que le naturisme n’est pas pour les enfants ? »

« La ferme ! Tu ne m’aides pas du tout. »

« Au contraire, je crois que si. Il y a beaucoup de jeunes ici. En fait, l’École Intermédiaire Gymnos a quelques 200 étudiants et une liste d’attente au moins aussi longue. L’École Primaire Gymnos en a à peu près la moitié, bien que sa fréquentation soit strictement limitée à la progéniture des résidents à temps plein du Centre Naturiste. Donc, en tant que mode de vie ‘pas pour les enfants’, je trouve qu’il y en a quand même pas mal ici. »

Megan bouillait. « Et que dis-tu du sexe ? »

Je pouvais entendre la voix de Gloria taquiner dans l’arrière-scène. « Alors, ÇA, c’est strictement pour les adultes. »

« Alors, ÇA, ça n’aide pas du tout, Gloria, » criai-je aussi fort que j’osais. Reprenant ma voix normale, j’ajoutai, « Ça, c’est strictement derrière des portes fermées, entre adultes consentants. Tu trouveras beaucoup de couples ici, dont plusieurs avec de jeunes ; ils monteraient les barricades s’ils verraient d’autres s’occuper ainsi en public. »

« M’man, pourrais-je, s’il-te-plaît ? Je m’ennuierais sans Marcie. Et je promets de bien étudier, juré ! »

Je pouvais sentir son regard lancer des dagues, comme s’ils rebondirent de sa fille et descendirent la ligne téléphonique. « Avant de dire oui, je veux en savoir plus. »

Excellent ! Du moins, elle n’avait pas dit ‘non’.

« Megan, » interrompe-je, parlant rapidement afin qu’elle ne me puisse faire la même chose, « tu n’auras pas beaucoup de temps à décider. Ils tiennent une place pour Gloria pour la session d’automne – puisqu’elle a de la famille qui enseigne à l’école, elle passe devant tout le monde – mais seulement jusqu’à vendredi, quatre heures. Ils doivent absolument avoir une réponse d’ici là. Mois, je crois que ce serait une bonne chose pour elle mais c’est à toi et à Don de donner votre accord. Parles-en avec Don, jette un coup d’œil à la brochure des parents de Marcie et parles-en avec eux. Je t’enverrai une liste de sites web à consulter sur la philosophie de naturisme, son influence sur les jeunes de l’âge de Gloria et qui tenteront de répondre à tous vos questions. Et, de grâce… »

« Quoi ? »

« Gardes l’esprit ouvert. »
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Chapitre 2 ;

Le souper ce soir-là fut plutôt tranquille. Je fus plus inquiète que j’aurais voulu paraître de la façon que Megan et Don allèrent accueillir le choix de leur fille d’adopter le naturisme. Je savais que ni l’un, ni l’autre ne fut à l’aise à l’idée. Je suis déjà été en visite chez eux, ainsi que chez les parents de Don mais eux ne se sont jamais rendus jusqu’ici.

J’ai eu un autre appel, tard dans la soirée de dimanche. Je fus surprise que ce soit Don plutôt que Megan.

« Nous en avons discuté, comme tu nous l’avais proposé. Les parents de Marcie sont à-l’aise qu’elle aille là-bas – il paraîtrait qu’ils ont un cousin qui habite chez vous. Connais-tu un Docteur Sutherland ? »

« En fait, oui. C’est mon gynécologue. Son fils est ma classe de quatrième. »

« Oh ? Je ne savais pas qu’il avait un enfant. »

« Il en a trois. L’ainé est l’âge de Gloria. »

« Ah, bon. Bon, entre la discussion avec eux, la lecture de la brochure et avoir investigué les sites que tu nous avais proposé, nous avions travaillé Megan au coin jusqu’à elle dit ‘peut-être’. Elle retient son droit de vouloir retirer Gloria si cela ne fonctionne pas. » Il hésita, ce qui ne fut pas dans ses habitudes. De l’autre côté, ce n’est pas à tous les jours que l’on discute de placer son enfant dans un environnement tout-à-fait étranger à tout ce que l’on ait jamais expérimenté.

« Nous nous devons de vérifier ceci pour nous-mêmes. Quand l’école sera finie, pourrions-nous prendre une semaine, de descendre en avion et de visiter avec vous ? »

« Bill et moi serons ravis de vous accueillir, mais… »
« Mais… ? »

« Il faut que ça soit clair ; Sunny Acres est un centre NATURISTE. Cela veut dire – pas de vêtements. Des chaussures, ça va – des gougounes, des espadrilles et des affaires du genre. Des bijoux, des montres, des boucles d’oreilles, des alliances, pas de problème. Des chapeaux sont fortement suggérés mais pas de chemises, pas de pantalons, pas de sous-vêtements. La seule couche permise entre ta peau et l’air ambiante est la crème solaire, facteur 30 ou plus. Compris ? »

« Compris, » répondit Don, soulagé. « Donc, on se voit dans un mois ? »

« Oui, nous serons heureux de vous voir. Si je pourrais vous proposer quelque chose… ? »

« Quoi ? » Il me semblait de nouveau inquiet.

« Commencez à dormir tout nu. Cela facilitera l’ajustement. »
-0-0-
Le lendemain, je leur ai préparé un envoi de vieilles revues naturistes, ce qui (j’ai appris plus tard) a réjouit Gloria, fasciné Don et terrifié Megan. Les formulaires d’admission de Gloria arrivèrent la même journée en format PDF dans la boite de réception de l’école et Stuart fut heureux d’en accuser réception par retour de courriel.

Le dernier samedi de juin nous trouva donc habillés en jeans et des tee-shirts mais pas de sous-vêtements – je n’ai jamais vu l’utilité de m’acheter une brassière que je ne porterais qu’une ou deux fois par année. L’aéroport régional est à l’extérieur des limites du comté, en territoire textile, tandis que dans notre comté, le port des vêtements est tout-à-fait facultatif. Au Centre, ainsi qu’à la plupart des écoles du comté, le port de vêtements est proscrit. Je dois avouer que, autant pour Bill que pour moi, ce fut bizarre de porter des vêtements de nouveau, bizarre et hautement malaisé. Ni l’un, ni l’autre n’avait le goût de passer plus de temps que nécessaire dans ces appareils de torture primitifs.

Après s’être débarrassé des salutations d’usage et les inévitables questions de ‘Et comment état votre vol ?’, je regardai ma sœur aînée chérie. « Bon, êtes-vous prêts de vouloir partir d’ici ? »

« J’imagine. » Elle me semblait être et sonner incertaine. « Aussitôt que nous avons récupéré notre bagage… » Ça disparaissait à mesure que la réalité fut sentir sa présence.

« Oh…, c’est vrai. Nous n’avons rien que du bagage à main, » avoua-t-elle, d’un élan. « Nous pensions que, vu que nous serions nus toute la semaine, pourquoi empiler du linge qui ne servirait pas ? »

Tous rirent. « Ce fut une excellente idée, » lui rassurai-je. « Tu vas trouver que de vivre nu ici, le lavage se limitera aux draps et aux serviettes. On épargne une fortune en savon à linge. »

Megan ne semblait pas rassurée.

Gloria eut une question d’une importance plus immédiate que des budgets. « Quand pourrons-nous nous déshabiller ? » Son rougissement lui donna un bel éclat.

« Dès que nous aurions traversé la frontière du comté. Il y a un café à vêtements facultatifs. Nous pourrions nous déshabiller dans le stationnement. »

« Dans le stationnement… ? » Megan fut surprise par la réponse de mon mari.

« Oui, ou tu pourrais attendre que nous avons atteint le stationnement de Sunny Acres, » rajoutai-je.

Les adultes furent attendus d’être vêtus pour traverser la ligne du comté mais toute personne n’ayant pas encore atteint la puberté, la sécurité de l’aéroport prétendit ne pas voir. La grande majorité des jeunes n’ont pas de vêtements qui leur font, de toute façon. Gloria regarda au tour d’elle ; la plupart des jeunes présents ne portèrent que des sourires ou, pour ceux et celles qui se trouvèrent dans la section des départs à dire au revoir à des amis ou de la famille, des larmes.

Quand nous fûmes arrivés au café ‘Aux petits pains dorés’ ‡, il y avait trois autres véhicules dans le stationnement où les passagers furent à se changer pour un ‘rien plus confortable’. Bill et moi sortîmes de l’auto, saluions des connaissances du Centre, introduisions la famille de ma sœur et, avec un soulagement absolument non feint, nous nous sommes dévêtus. Gloria nous suivit de proche, notant avec intérêt la présence d’une autre fille de son âge qui fut déjà nue. Don décida que si les autres puissent le faire, lui, il le pourrait aussi.

Quant à Megan… elle regarda autour d’elle, comprit qu’elle fut la seule à ne pas être dévêtue, rougit et me dit ; « Je me sens comme la seule personne nue sur une plage normale ! » Elle se cacha derrière la voiture pour se déshabiller mais nous rejoint de nouveau assez vite. Je lui passai la bouteille de crème solaire avec laquelle son mari et sa fille furent en train de s’oindre le corps. Je me suis assurée qu’ils avaient tous leurs serviettes pour s’assoir (en leur sermonnant qu’ils devaient toujours les utiliser), je les ai renvoyé dans l’auto et nous avons continué notre trajet vers Sunny Acres.

Pour nos trois invités, se promener dans un comté à vêtements facultatifs fut une révélation. Aucun enfant ne porta plus que des sandales ou des espadrilles et, souvent, même pas ça. Les adultes ne portèrent souvent que des sacs à main ou des ceinturons. Seuls ceux et celles dont la fonction fut telle qu’ils devaient porter l’uniforme ; les agents de police, les pompiers, les ambulanciers, ne portèrent des vêtements de façon régulière.

Sur le chemin, nous arrêtions à un bistro pour un dîner sur le pouce. Bill et moi sortîmes de l’auto sans aucune arrière pensée – nous fréquentions régulièrement ce bistro – et Gloria nous suivit joyeusement. Don et Megan furent beaucoup hésitants mais décidèrent que rester dans une auto surchauffée par un soleil chaud de la fin du mois de juin dans ce climat ne serait pas une activité des plus confortables. J’avais offert de prendre leur commande et de la leur rapporter mais Megan est une personne fière et n’aurait jamais osé laisser quelqu’un d’autre acheter le repas pour sa famille.

À l’intérieur du bistro, même le personnel derrière le comptoir était nu. Un monsieur d’un certain âge porta un maillot de style boxeur mais la demi-douzaine d’autres clients furent aussi nus que nous. Gloria nous inonda de questions – à combien encore fut le Centre, le genre d’accommodations avions-nous réservé pour eux, que fut le genre de l’école, quels genres d’activités furent disponibles au Centre ; la liste fut sans fin.

Megan mangea son sandwich en silence, à regarder, à écouter et à penser.

Rendus à Sunny Acres, nous leur avions montré la cabane que nous leur avions loué, nous leur avions introduit à Digger et Dozer (qui réveillèrent la moitié du camping de leur sieste avec leur jappement infernal – je jure que les prochains chiens seront des chiens en peluche…) et, en général, nous sommes occupés de nous assurer de leur installation. « Bon… que diriez-vous d’une baignade, » leur offris-je.

« Que diriez-vous plutôt d’une sieste…, » proposa plutôt Megan, épuisée.

« Tu pourrais sommeiller près de la piscine, » dit Don. « Moi, j’aimerais ça, me saucer. »

Tandis que Bill, père et fille partirent vers la piscine au pas de course, Megan et moi, nous nous installèrent dans des chaises ‘Adirondack’ à siroter des limonades et à laisser les Dandies à se disputer un jouet. Au moins les chiens furent tranquilles, du moins pour eux, pour le moment…

« C’est un bel endroit, » offrit ma sœur. « J’avoue être surprise quand Gloria nous annonça pour la première fois voulant fréquenter l’école ici. Je ne suis pas encore convaincue qu’elle ‘toughera la run’ *– pas à cause de la nudité mais plutôt parce qu’elle vivra loin de la maison pour la première fois. Tu dois être d’accord ; elle EST quand même un peu jeune pour ça. »

« Oui, mais je pense qu’elle aimera ça beaucoup ici. Elle aura sa meilleure amie auprès d’elle, elles pourraient passer tous les deux la fin de semaine avec moi et toi, tu pourrais venir les voir quand tu veux. »

« Je crois, effectivement, que les congés se passeront dorénavant ici ; Action de Grâce, Noël, Pâques, et ainsi de suite. »

« Oui, et tout cadeau de vêtement à Noël sera accueilli avec une bouffée de rires. Prends-en bonne note. »

« Et c’est quoi la politique au sujet des chapeaux de Pâques, » demanda-t-elle avec un air maligne, sa bonne humeur finalement remontant à la surface.

« Je pense bien que ceux-là passeraient les douanes. »

Elle hésita. « Que faites-vous d’Halloween ? Si vous ne portez pas de vêtements, que faites-vous des costumes ? »

« De la peinture corporelle. » Je m’étirai. « La peinture corporelle et un couvre-chef peut te transformer en un million de façons. Une des mes élèves est arrivée l’année dernière habillée en pirate, si ‘habillée’ est le bon mot. Sa mère lui avait peint des culottes noires, une chemise noire et blanche et des ceintures croisées. Elle porta un chapeau tricorne avec une énorme plume d’autruche pendant derrière elle. » Je souris à me souvenant d’elle. « J’ai une photo d’elle quelque part, si t’aimerais la voir. »

« Je croyais que de photos d’enfants nus furent interdits ? » Sa voix avait baissé à un souffle. « Tu sais, la porno juvénile ? »

« Ridicule, quoique partout ailleurs dans ce pays, ce serait mal interprété. Ici, autant que vous avez la permission des parents, des photos innocentes sont sans problèmes. »

Je voyais qu’elle devait encore ajuster sa mode de penser pour ce nouveau monde de nus dans lequel sa fille lui ait traîné de force.

________________
‡ Le nom anglais du café, ‘The Toasted Buns’ est un calembour voulant dire ‘Les fesses dorées’ - NdT
* Expression québécoise voulant dire 'résistera à la charge' dans le sens d'épuisement - NdT
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Chapitre 3 ;

Le lendemain matin quand Bill et moi prenions les Dandie Dinmonts pour leur promenade matinale, nous avions fait exprès pour passer par la cabane de ma sœur. Pour nous excuser auprès d’eux pour avoir leur imposés les Dandies jappeurs, nous avions leur aussi apporté des cafés du casse-croûte du chalet.

Megan et Don s’assoient avec Bill et moi sur des chaises sur le porche de la cabane tandis que Gloria se réjouit de l’attention adoratrice de Digger et Dozer sur la pelouse devant nous. Le café fut tout particulièrement apprécié à cette heure du matin.

« Et puis, comment fut votre première nuit dans un centre naturiste, » demanda Bill, vraiment curieux.

« J’ai bien dormi, » répondit Don, puis ajouta, « ce fut la première nuit à dormir nu pour tous les deux. J’ai trouvé ça très confortable. Toi, Bébé ? »

Les oreilles de Megan virèrent au rose foncé, mais elle s’efforça d’acquiescer, ajoutant à son tour, « J’avais complètement que J’ÉTAIS nue jusqu’au moment que tu l’aies mentionné. »

« Bien, quand vous aurez fini votre café, allez chercher vos serviettes, vos savons et votre shampoing et nous irons vers la cabine des douches et nous pourrions faire un brin de toilette, » proposa Bill.

« La cabine des douches, » demanda Megan, incertaine.

Nous poussions les trois vers une structure rustique située près des emplacements pour caravanes. Même pas vraiment une cabine, elle consistait d’une dalle de béton munie d’un drain, recouverte d’un toit supporté que par un assemblage de poutrelles entrecroisées, duquel pendirent une vingtaine de pommes de douches. La seule chose qui ressembla le moindrement un mur fut un petit muret muni d’une étagère pour le savon et le shampoing et un deuxième muret un peu plus loin avec des crochets pour accrocher les serviettes à l’écart des chutes d’eau. Les trois autres côtés furent ouverts aux éléments.

Megan cligna des yeux à la vue de l’installation. « Nous sommes sensés prendre nos douches ICI, » demanda-t-elle incrédule.

« Oui, ce n’est pas différent de la douche près de la piscine. »

« Mais nous serons à nous doucher nu devant tout… » Elle réalisa du coup comment ce commentaire fut ridicule dans le contexte actuel. « Bon, j’ai compris. »

Bill fit partie du groupe qui avait érigé la cabine de douche et fut fier d’identifier ses caractéristiques. Il identifia les panneaux solaires qui réchauffèrent l’eau et l’éolienne qui fournit tout l’énergie nécessaire à l’alimentation des pompes et l’éclairage nocturne. L’eau venait d’un puits et les eaux usées furent filtrés avant de les retourner à la nature, aussi propre que celle du puits.

Sa fille et son mari furent vite à adopter une pomme de douche et d’ajuster la température de l’eau. En fait, ce ne prit jamais longtemps pour qui que ce soit de s’habituer à prendre sa douche ainsi. Les Dandies jouèrent à nos pieds fébrilement, se réjouissant de l’eau tout autant que quiconque.

Un duo de jeunes dames approchèrent la cabine des douches pendant que nous étions à nous savonner, les deux dans les 16 ans d’âge. Je les ai reconnues en tant qu’étudiantes de Gymnos.

« Ellen, » cria l’une d’elles.

« Bonjour, mes demoiselles ! » Je leurs présentai la famille de ma sœur à Josée et Mary-Jane.

« Vous fréquentez l’école ici, » demanda Megan. « Vivez-vous dans les résidences ? »

Josie répondit qu’elle ne le faisait pas. « Mes parents travaillent en ville, tous les deux, et nous vivons ici à l’année. Ma sœur et moi fréquentons tous les deux Gymnos. Julie est au 8e – Elle débutera la 9e l’année prochaine. »

Mary-Jane, quant à elle, l’affirma. « Mes parents arriverons demain. Ils resteront ici pour deux semaines puis M’man devrait retourner au travail. P’pa pourrait rester ici – là où se trouve son portable, il pourrait travailler. »

« Nous sommes à monter une partie de ballon-volant dans la piscine plus tard. Est-ce que cela vous tenterait ? »

« Non merci, » dit Megan à l’invitation de Josie. « Je pense que je me tiendrai sur les côtés. Est-ce que Gloria pourrait participer ? »

« Si elle sait nager, elle peut participer, » décida Josie avec tout le sérieux du monde. Les yeux de Gloria brillèrent d’excitation.

« En premier, toutefois, » dis-je, « nous devons montrer Gloria l’école qu’elle fréquentera cet automne ; l’École Intermédiaire Gymnos. »

« Excellent ! Bravo, » affirma MJ. « Tu vas l’adorer ici. »

« Viens nous rencontrer à la piscine de Gymnos pour une heure trente. Nous essayerons d’inciter quelques autres à se présenter à cette heure-là. »
-O-O-
Nous quitterions la cabine de douches vers le quadrilatère de l’école. J’ai vu que Gloria fut impressionné, tout comme Don mais ce fut Megan dont je m’inquiétais.

Ce ne fut pas nécessaire. Gymnos est toute une installation.

Sur un côté du quadrilatère fut situé l’école primaire, un bâtiment d’une seule étage avec son propre aire de jeux, un centre de la petite enfance à même l’école et beaucoup de fenêtres. Son alimentation en électricité fut complétée par un système de panneaux solaires installé sur le toit et, avec toute l’école sauf le CPE en mode ‘mise en attente’, cela voulait dire que l’école n’apparaisse aucunement sur le réseau.

Megan fut fascinée par le CPE. Une vingtaine de petits rase-moquettes furent à ramper partout, tous nus sauf pour ceux et celles qui ne furent pas encore propres. Un adulte et trois ados tentèrent à maintenir un semblant d’ordre.

La minute que nous sommes apparus avec les Dandies en laisse, nous avions rendu cette tâche impossible. Les jeunes lancèrent un cri du cœur et coururent vers la clôture. Les Dandies retournèrent la faveur en jappant comme des damnés. Je le jure… mes prochains chiens seront des ornements de jardin.

Heureusement, l’enseignante du CPE est une amie de longue date et connait très bien les chiens. Elle offrit à prendre les chiens avec elle et les enfants pendant que nous faisions faire le Grand Tour de notre petit univers à Don et à Megan.

« À qui sont ces enfants, » demanda Megan.

« Quelques parents sont des résidents qui travaillent en ville, » annonça Bill, « d’autres sont des résidents de la ville qui préfèrent éduquer leurs enfants le plus naturellement possible. »

Là, une voiture arriva et se gara de l’autre côté de la rue du quadrilatère. Un homme en complet veston-cravate descendit avec sa très jeune fille. La fille porta un sac à dos et des sandales pour petites filles. À chaque pas, des lumières dans les semelles s’allumèrent.

« Bonjour, John, Kimberley, » cria Bill. « Viens rencontrer la belle-famille ! »

John est cadre à l’usine qui fut le plus important employeur de la ville. Kimberley est sa fille. Sa femme travaille à l’hôpital.

Tandis que les introductions furent faites, les jappements des Dandies furent apportés par le vent.

« Oh, est-ce que Digger et Dozer sont là, » demanda Kimberley, hors de souffle. Les enfants de cet âge sont toujours hors de souffle.

« Oui, ils le sont, » lui assura Bill.

Autant qu’elle avait hâte de rencontrer Gloria, les chiens lui appelèrent également et, à notre amusement, elle tira son père vers le CPE.
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Chapitre 4 ;

De l’autre côté du quadrilatère fut la future école de Gloria. Nous entrions par la porte principale et nous montions directement vers le bureau du directeur, où je leur ai présenté à Stuart. Il prit la famille de ma sœur pour une visite des lieux et Bill et moi suivirent.

Megan fut surprise que la structure de deux étages ressemble en fin de compte à toute autre école intermédiaire du pays. Certes, il y avait des différences ; les salles de toilettes ne furent pas ségréguées (c’est inutile dans un centre naturiste), les vestiaires furent identifiés ‘hôte’ et ‘visiteurs’, et des photos d’hommes, de femmes et d’enfants nus furent considérées ‘normale’.

« Sûrement, ils n’ont pas d’autres écoles qui viennent concurrencer ici, » demanda anxieusement Megan, en voyant les pancartes sur les portes des vestiaires.

« L’invitation fut toujours là mais ce ne fut qu’il y a deux ans qu’une école intermédiaire eut osé le faire, » lui informa Stuart. « Maintenant, nous concurrençons contre la plupart des école avoisinantes, en natation, en ballon-volant, en ballon-panier et en d’autres sports. Elles viennent ici nu et nous y allons là nu. Nos équipes de natation sont parmi les meilleurs du comté et nous sommes à la hauteur dans les autres sports, également. »

« À propos, où est la piscine, » demanda Don.

« Entre l’école secondaire et l’école intermédiaire, » dit Stuart, en pointant dans sa direction générale. « L’école secondaire est la grande bâtisse au fond du quadrilatère. Cela place la piscine assez loin des l’école primaire que les plus jeunes ne soient pas tentés outre mesure. »

Les labos furent équipés de façon impressionnante, avec amplement de microscopes, des équipements scientifiques de tous genres et même un télescope de bonne taille. Nous leur avons aussi montré la classe de cuisine très propre et bien appointée, l’atelier et la salle de musique et son piano à queue.

Elle nota l’ascenseur à chaise roulante à l’extrémité du couloir et une cabine pour chaise roulante dans les toilettes des étudiants. « Furent-elles installées quand l’école fut construite, » demanda-t-elle.

« Elles furent prévues mais l’ascenseur ne fut pas nécessaire jusqu’au moment que nous avions accepté un enfant avec spina-bifida. L’ascenseur fut une addition récente. » Stuart montra une fierté évidente de cet ajout.
Bill sourit à Megan. « Tu te souviens, l’acceptation de soi ? Personne n’a un corps parfait ? Quelques uns de nous, naturistes, avons des handicaps. Nous ne le cachons pas. Nous ne fons que continuer au mieux de nos capacités. »

J’ajoutai, « La demoiselle avec spina-bifida est dans cette école cette année, quoiqu’un an en avance sur Gloria. » Je me suis tourné vers elle. « Tu rencontra Lindsay à l’automne. »

La visite terminée, nous remercions Stuart et retournions vers le Centre pour le dîner.
-O-O-
Le dîner fut encore une autre expérience pour ma sœur et son mari. Là où le dîner d’hier fut dans un restaurant ordinaire (bien que tous les clients sauf un furent nus), ici nous étions assis sur l’immense patio du Restaurant Sunny Acres avec une vue magnifique de la piscine, des courts de tennis et de ballon-volant du Centre. Là, sur le côté, fut un grand boisé frais avec de petits oiseaux et de petits animaux habitués à recevoir des miettes des clients. S’asseoir dehors sur le patio du restaurant, à goûter aux sons de rires venant de la piscine et de la vue de deux couples énergiques à disputer un match en doubles mixtes, tout en regardant des oiseaux et des écureuils monter sur la table pour quêter des miettes de l’assiette et des lampées du verre de lait de Gloria fut un délice.

Après le dîner, nous avions tous fini par participer à une partie rafraîchissante de ballon-volant dans la piscine avec nombre d’étudiants de l’école secondaire. Ils se sont assuré que les équipes furent de force égale, ce qui impliqua que Gloria et son père furent sur des équipes opposées – et l’équipe de Gloria gagna, à son grand plaisir.

Fatiguées, nous, les femmes eurent fini à faire une sieste d’après-midi auprès du chalet sur le patio de la piscine. Pendant que nous étions à nous reposer, Megan me demanda « Faites-vous ça souvent ? »

« La partie dans la piscine… ? Oui, presqu’à toutes les fins de semaine. »

« Je peux voir pourquoi t’aimes ça ici. Ce fut une journée agréable. »

« Bien, » dis-je, lui lançant la bouteille de crème solaire, « si tu veux continuer à la trouver agréable, t’es mieux à te beurrer de nouveau. »

Elle attrapa la bouteille et commença à faire expulser de la crème. « Tu sais, jusqu’à l’instant que tu m’y fis penser avec cette bouteille, j’avais complètement oublié que j’étais nue. Bizarre, n’est-ce pas ? »

« Non, pas du tout. Il y a des légendes urbaines des années passées des habitués qui oublièrent de se rhabiller en partant vers la ville. L’année dernière, tout le comté fit le changement vers la nudité aléatoire donc maintenant, nous nous perdons dans la foule. »

« Dis. Comment c’est-il produit ? Je sais que c’est vrai car je l’ai vu de mes propres yeux hier mais je dois avouer que cela m’a surprise. »

« C’est la même chose pour beaucoup des gens qui arrivent en bateau à notre port – la police rigole quand elle reçoit des plaintes d’indécence et elle répond avec ‘Mais ils ne font que se promener tout nu…’. En fait, ça a commencé il y a un couple d’années – tu te souviens de Stuart qui mentionna que l’une des écoles intermédiaires ait accepté le défi de nous faire face ? Eh bien, ce fut une telle réussite cette année-là que, petit à petit, ils permirent de plus en plus d’écoles à opter pour le naturisme, puis des quartiers de la ville, pour en finir avec tout le comté devenant plus ou moins un seul grand centre naturiste. »

Ça donna Megan pas mal de matière à réflexion, je pouvais le voir de la façon qu’elle regarda dans le vide.
-O-O-
Lors du lundi de leur visite d’une semaine, la meilleure amie de Gloria, Marcie est arrivée avec ses parents, Joan et Len, et sa sœur de 10 ans, Lucie. Tout comme n’importe quel queue de lapin, cela leur a pris aux alentours d’une demi-heure d’outrepasser leur gêne face à la nudité sociale. Et, comme ma sœur et son mari, ils ont dû vider un tube de crème solaire chacun la première journée, tellement furent-ils craintifs d’attraper des coups de soleil sur ces endroits qui ne voient pas le soleil, habituellement. Ils ont apprécié rencontrer le cousin de Joan, le Dr. Sutherland, sa femme et ses trois enfants.

Mercredi, nous avions fait les touristes, à visiter le musée où se tenait actuellement une exposition des photos de Dale Watson, une de nos vedettes artistiques locales. Ce furent toutes des images de nus, et couvrirent toute la gamme de sujets ; des mères avec leurs filles, des photos de mariage et de mariés, des ados et même une composition de quatre générations – arrière grands-parents, grands-parents, parents et nouveau-né… seul le nouveau-né porta plus qu’un sourire fier et enjoué.

Jeudi fut la chasse aux souvenirs et vendredi, Bille et moi sommes arrangés avec le cousin de Joan, le Dr. Sutherland et sa femme, et nous avions sortis les quatre pour un souper dans un chic restaurant qui s’est établi à côté de la plage naturiste de l’Île Baxter – en toute probabilité le seul restaurant 4 étoiles à vêtements facultatifs sur la planète. Cela leur a dû donner un choc ; le maître d’hôtel porta un nœud papillon noir (et qu’un nœud papillon noir), la serveuse porta un demi-tablier amidonné, et la plupart des clients portèrent des sourires épanouis et des souliers. Le repas fut orgiaque, le décor exquis avec de riches nappes sur les tables et des serviettes du même tissu, des bougies, une argenterie confortablement pesante à manipuler et une carte de vins fournie.

Pendant toute la semaine, les deux couples de parents ont rencontré plusieurs copains de classe de leurs filles et leurs parents et ont pu parler avec plusieurs des futurs enseignants car, comme c’est le cas pour moi, la majorité du corps enseignant des écoles Gymnos vit à titre gratuit à Sunny Acres. Les deux familles en sont ressorties avec une impression positive de l’endroit.

Megan, Don et Gloria sont repartis chez eux samedi. Ce ne fut qu’il y a trois jours mais je m’ennuie déjà terriblement d’eux. Toutefois, dans le temps de le dire, ce sera la fin de semaine de la Fête du Travail et ils reviendront sur le même vol que Joan, Len et leurs deux filles. Le programme est que Megan et Don viennent installer leur fille confortablement dans sa résidence à Gymnos et de prendre le vol de retour. Je suis certaine que tous subiront une crise de larmes en se faisant leur ‘Au revoir’ à l’aéroport mais ils seront contents que leur fille soit où elle veut être, parmi des copains qu’elle connaît déjà.
FIN
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Comme je l'ai mentionné hier dans un autre fil, demain, nous commencerons le dernier volet de cette série. Quand j'avais lu ces trois histoires la première fois, j'avais jugé que, malgré leurs points communs ; la progression chronologique de l'acceptation de la nudité au comté et les noms des écoles, il manquait quelque chose pour les lier ensemble et de clore le tout. J'ai donc imaginé un scénario où nous retournions vers les jeunes que nous avions rencontrés au début, Rebecca, Paul, Anne et les autres, à la fin de leurs études secondaires pour les regarder prendre les premiers pas vers la vie adulte.
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Re: Histoires de Cor; La nouvelle étudiante

Message par bobettebob »

En effet, cette troisième mouture ressemble à un "tour de la propriété" d'un centre naturiste typique (mais moderne à l'image de Sherwin Falls) à une famille textile, où l'on a construit un scénario autour, prenant soin d'expliquer au lecteur textile curieux à quoi ressemble la vie derrière la guérite d'entrée... Sans oublier la présence des écoles à proximité dans l'environnement des histoires précédentes.

Elle sert très bien comme épisode de transition vers une autre aventure, mais sans suite par l'auteur original, elle tombe un peu à plat comme conclusion. Heureusement que Cor est là :)
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