Histoires de Cor; Téléroman

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Cor
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Histoires de Cor; Téléroman

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Titre d’origine;
Show and Tell
Par Lordship Mayhem
D’après une idée originelle de Lordship Mayhem
Paru en premier sur le site ‘storiesonline dot net’ en 2010
Traduit par Cor van de Sande en 2012
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Chapitre 1 ; – L’étoile


La répétition du scénario fut presque terminée et Tanya regarda l’horloge. Un petit peu après trois heures ; ils étaient à peu près quinze minutes en retard par rapport à l’horaire. Elle crut toutefois être à même de pouvoir se rendre à sa session d’enregistrement pour quatre heures comme prévu. Si tout allait bien, une heure et demie pour enregistrer les trames vocales pour son nouveau CD et elle serait dans la piscine à la manse que les Studios Sunshine lui avaient fournie à elle et sa famille pour l’été, à bouffer des burgers. Elle passa les doigts à travers ses longs cheveux et prit une autre lampée de son jus d’orange.

Sam Twillingham, le producteur délégué, était à résumer la session. « Il y a-t-il des questions ? Comme d’habitude, demain, nous ferons la simulation dans le studio, jeudi, c’est la répétition générale et vendredi, nous filmons. » L’émission, ‘Candy Canyon’, fut toujours filmé devant une assistance réelle avec trois ciné-caméras les vendredis, deux épisodes par semaine ; une le matin et la deuxième, l’après-midi. Des dizaines de préados se mettaient en fil pour tenter d’avoir place pour voir l’enregistrement. La majorité des billets s’étaient envolé depuis mardi, déjà. ‘Candy Canyon’ fut encore parmi les plus populaires des émissions du canal satellite des Studios Sunshine.

N’importe que Sam et Tanya – ainsi que son père, Mitch – étaient tous pleinement conscients que l’émission tirait de la patte et que Tanya, elle-même, commençait à être trop vieille pour le rôle. Les derniers quatre ans avaient été fantastiques mais elle n’était plus une préado. Son corps s’est mis à développer pour de bon il y a un an, et elle était maintenant une ado en pleine fleuraison. Sur un côté, elle se sentait épanouie du fait que son corps avait acquis les formes voluptueuses des femmes de sa famille mais, de l’autre côté, elle savait que les jours de son personnages étaient comptés. Elle aimait son personnage, elle aimait l’émission, elle aimait ses covedettes et le personnel. Elle espérait que quelque chose se présenterais pour lui permettre de continuer. Elle détesterait se trouver dans la position de ‘has-been d’Hollywood’ même avant d’avoir fini son secondaire.

Tout en rampant vers le chariot de golf pour aller vers l’autre bout du terrain des Studios, la fille épuisée se disait chanceuse que ce serait bientôt septembre et le début de l’école. Elle aurait enfin le temps de relaxer quelque peu et même d’aller à la pêche avec son père, son grand-père et ses oncles.
-O-O-
La session d’enregistrement, il fallait s’y attendre, avait, elle aussi, fini en retard mais elle avait tout de même fini et Tanya et son père étaient enfin en route vers la maison. Malheureusement, c’était le cas pour tout le monde et leur limousine était prise dans un bouchon de circulation dont seul Los Angeles en connaissait le secret. La dernière édition du journal se trouva à bord de la limousine et Tanya le paginait afin de tromper son ennui tout en écoutant le chauffeur qui, malgré elle, ajouta plusieurs mots choisis et coloriés à son vocabulaire.

Il n’y a rien d’important qui a dû arriver ce jour-là car sur la page 3, Tanya nota un article pleine page annonçant que peu de gens semblèrent avoir changé d’habitude suite à l’annulation il y avait huit mois plus tôt des lois sur l’indécence publique – la Cour Suprême des États-Unis aillant statué que la simple nudité publique non accompagnée de gestes ou de comportements sexuels n’avait rien d’indécent. Le Président avait menacé de refuser toute tentative de loi qui aurait comme résultat de retourner le pays vers son ancienne attitude pudibonde. Jusqu’à là, toutefois, mis à part quelques avant-gardistes sur les plages des régions chaudes du pays, peu de gens semblèrent avoir modifié leurs habitudes vestimentaires. Tanya indiqua l’article à son père qui fit une grimace de mépris en regardant l’en-tête mais, étant aussi ennuyé que sa fille, l’a lu au grand complet, lui aussi.

Elle avait l’impression, toutefois, que, malgré l’opinion de la Cour Suprême, ce ne serait aucunement acceptable pour elle de se présenter nue en public et cette impression était partagée par sa famille et par la direction des Studios Sunshine. Sa famille tendait plutôt vers la droite et Sunshine se spécialisait dans des émissions dites ‘familiales’. Comme pour tous les autres comédiens dans leur écurie, le contrat d’embauche de Tanya inclut une clause ‘moralité’ qui listait dans les détails tout comportement qui serait jugé inacceptable et entraînerait son renvoi sans préavis.

La limousine avança au rythme d’un escargot et le chauffeur continua à marmonner à la sourdine ; son discours alterna entre son opinion de la capacité mentale du conducteur devant elle qui tentait de se faufiler devant elle et son fervent souhait de pouvoir monter une paire de lance-roquettes antichar sur le toit du véhicule.

Des heures plus tard, la limousine les déposa enfin à la manse que les Studios Sunshine avait mis à la disposition de leur vedette et son père tout aussi bien connu. Sa mère Anita et sa sœur cadette Kimberley les avaient attendus pour le souper.

Tandis qu’ils mangèrent tous autour d’une immense table à diner – Dieu, qu’une table de cette taille serait utile pour les rencontres familiales chez nous, pensait Tanya – un des sujets de discussion était l’article du journal qu’elle avait lu dans la voiture.

Tous partagèrent l‘opinion de « Wouaach ! Dégueu…, » et décidèrent qu’ils préféreraient rester habillés, du moins ailleurs qu’à la douche ou dans le lit, et passèrent rapidement à autre chose.

Avec des yeux pétillants de malice, Tanya se tourna vers sa sœur et demanda « Pis, Kim, encore tenté par la vie de vedette de télé ? »

La fille de 12 ans fit la grimace. « Pas si ça veut dire travailler les heures que toi, tu fais ! »

« Bien, cette horaire-là n’est pour ce mois-ci, » lui rappela Mitch. « Après ça, c’est le retour vers la maison pour l’école et les amis, mis à part une fin de semaine de temps en temps pour de la pub ou une session d’enregistrement après l’école. Nous gardons le vendredi libre pour la plupart pour des sorties et des choses comme ça. »

Tanya fit la grimace. La dernière fois qu’elle avait eu une sortie avec un garçon, elle avait quatorze ans. Ses trois dernières ‘sorties’ étaient plutôt du genre ‘évènement promotionnel’ que ‘sortie avec un beau gars.’ Elle n’avait même pas de chum en ce moment quoique le jeune Grissom chez elle ait des possibilités.

Kimberley vit le revirement dans la loi sur la nudité publique comme une merveilleuse occasion pour taquiner sa sœur ainée. « Alors, s’ils décident d’inclure la nudité dans les programmes de télé, vas-tu donner à Gus un avant-goût ? »

Mitch et Anita prétendirent ignorer la question mais ils se regardèrent avec des yeux complices en attendant la réponse de leur fille rougeoyante. Leurs sourires éclatèrent quand Tanya marmonnait « Peut-être… »
-O-O-
Au lit cette nuit-là, habillée de sa façon habituelle – c'est-à-dire avec rien du tout – Tanya réfléchit. En tant que comédienne, elle savait pertinemment que les comédiens adultes étaient obligés d’inclure des scènes de nu dans leur palmarès à moins que leur renommée était telle qu’ils pouvaient se permettre de les refuser.

Elle se croyait hors de danger pour le moment. Non seulement son âge et sa renommée lui protégea mais il y a avait aussi cette fameuse clause ‘moralité’ dans son contrat. Il est déjà arrivé plus qu’une fois qu’une vedette de l’écurie Sunshine soit libérée, même à des vedettes de premier niveau. Elle se souvint la dame l’année dernière qui avait été prise à conduire en état d’ébriété. On expliqua à Tanya et ses copines que ce n’était pas le fait qu’elle soit ivre, étant donné qu’elle était majeure, qui était le problème mais la combinaison d’être ivre et derrière le volant. Tout comportement criminel était sans équivoque et, si on avait moins que 19 ans, la consommation de tout produit intoxicante ou de comportement licencieux vous garantissait la porte. La nudité était-elle incluse parmi ces comportements à bannir ? Pourraient-ils quand même croire que d’être nue sur la plage soit un geste licencieux ?

Elle sortit du lit et se rendit vers la cuisine pour un verre de jus. Sa mère était déjà là, pour la même raison et habillée de la même façon. Anita était convaincue de la nécessité de ne pas cacher les réalités de la vie de ses enfants, contrairement à la majorité de ses voisins du petit patelin de Tennessee qu’ils appelèrent ‘chez nous’.

« Les grands esprits se rencontrent, n’est-ce-pas, » proposa Anita en remplissant le verre que Tanya sortit de l’armoire.

« J’imagine, » soupira Tanya. « Penses-tu qu’ils incluront de la nudité dans leurs émissions à Sunshine ? » Son anxiété fut palpable.

Anita fit la grimace. « Pas dans un avenir immédiat. Les gens sont à peine habitués à voir des corps nus sur la plage ! Pourrais-tu imaginer Gus tout nu ? »

Tanya rougit et roucoula. « Ouais, je ne pense qu’à ça ! C’est pour ça que je n’arrive pas à m’endormir ! »

« Oh, vas-t-en, » ricana sa mère, lui tapotant les foufounes nues.

Tanya était encore anxieuse mais il n’y avait rien à faire sauf retourner au lit. Donnant une accolade à sa mère en guise de bonne-nuit, elle remonta les escaliers.

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Chapitre 2 ; – Le soleil

Les lumières brillèrent encore dans le bâtiment administratif Art Déco des Studios Sunshine mardi soir. Tous les employés de bureau étaient partis chez eux depuis belle lurette, le soleil était couché mais le Conseil d’Administration siégea toujours à huis clos. Il n’y avait qu’un seul sujet sur la table ; la réunion de ce même après-midi entre le PDG et les représentants séniors – des représentants TRÈS séniors – de la FCC.

« Pourraient-ils réaliser leur menace ? Ou est-ce plutôt peuvent-ils actualiser leur promesse, » demanda la Docteure Francine Wallace, pédiatre, psychologue pédiatrique et membre du conseil. « Avons-nous des cadavres dans le placard qu’ils pourraient déterrer ? »

Le PDG et actionnaire majoritaire Charles McInroy, le vieil Oncle Charlie, comme il était connu par des générations de jeunes, roula ses yeux et regarda le chef de la division financière, Frank Munzberger.

Frank acquiesça tristement de la tête. « Nous avons présentement une dispute avec la IRS au sujet de la validité de certaines déductions comme c’est le cas pour la majorité des boites de production télé et cinéma. Depuis que la Présidente a instauré son régime d’austérité, la IRS est à passer toutes ces déductions au peigne fin. La FCC nous a promis si nous acceptions leurs conditions, elle ferait disparaître nos ennuis avec l’IRS. » Il se déplaça dans son fauteuil, mal-à-l’aise. « Sinon, nous ferons face à des poursuites et des amendes en plus d’une facture corsée de la part de l’IRS. »

L’Oncle Charlie informa le conseil dans son doux accent de la Géorgie, « Nous avons aussi reçu des tonnes d’appels téléphoniques, de courriels et de lettres des autres maisons de production. Ils reçoivent toutes la même attention mais elles ont été avisées que c’est nous la cible de choix. Si nous acceptons, elles bénéficieront toutes du même traitement de faveur. Sinon, ce sera toute l’industrie qui subira la colère des dieux de l’IRS. » Il grimaça. « Les fédéraux nous font du chantage avec la pression des copains. »

L’ambiance au tour de la table en bois de broussin poli déprima davantage.

« Mais ont-ils vraiment le pouvoir d’appeler l’IRS au pied, » insista Dr. Wallace.

Frank regarda la table et racla sa gorge. « Il y avait deux autres personnes qui n’étaient pas introduites présentes à cette réunion. Elles ne dirent mot mais regardèrent et acquiescèrent quand la question des taxes avait été introduite. » Il leva sa tête. « Je les ai reconnu. L’une d’elles était le Chef de Cabinet de la Présidente. L’autre était la patronne de l’IRS. Oh, que oui, elles sont de… » Il allait dire ‘de connivence’ mais la salle de réunion était sous écoute. « Elles sont d’accord avec la proposition de la FCC, » finit-il par dire.

L’Oncle Charlie acquiesça d’un air pensif. « J’avais reconnu le Chef de Cabinet – il est difficilement méconnaissable avec sa barbe ‘Van Dyke’. L’autre était donc le collecteur de taxes en chef ? La réunion était donc encore plus importante que je doutais et quand j’avais vu Smitty assis là, j’étais déjà prêt de m’enfuir vers arrière-pays. » Il soupira. « Je commence à être trop vieux pour ce genre de niaiserie. »

Et, tout le long de la nuit, la réunion continua. Temps et encore, les noms de Tanya Shiell et de Candy Canyon se sont fait entendre.
-O-O-
Le lendemain midi, l’Oncle Charlie et Francine présidèrent un diner d’affaires dans la salle à manger présidentielle du bâtiment administratif des Studios Sunshine. Présents étaient deux représentants de la FCC, le président de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences, ainsi que le président de l’Academy of Television Arts and Sciences.

C’était le choix de l’Oncle Charlie d’afficher un air de bonhommie et il ne porta quasiment jamais de veston cravate. Plutôt, il affectionna des chemise sans cols, des bretelles et des pantalons en tweed sergé comme portèrent les fermiers de sa jeunesse. Son choix vestimentaire lui couta une jolie pactole mais cela valait le cout. Il affectionna également une paire de lunettes en armature d’acier qu’il porta bas sur son nez. Les verres étaient sans prescription car sa vision était parfaite. Aujourd’hui il porta une chemise sans col à rayures bleues et rouges verticales et une paire de bretelles écarlates.

Après une salade et une anodine discussion sur la pluie et le beau temps, pendant qu’ils attendirent le plat principal, l’Oncle Charlie fit son entré à la matière. « La raison que je vous ai tous invité ici est parce que nous voulons que vous, » il pointa du doigt les deux représentants de la FCC, « sachiez ce que nous prévoyons faire. Et nous voulons que vous deux, » il indiqua les magnats de deux plus grandes et prestigieuses organisations du pays, « passiez le message aux autres maisons de production afin d’éviter toute accusation de complicité. »

L’Oncle Charlie pris un gros respire. Du calme, mon ami, se dit-il. « Nous avons décidé d’accéder aux… gentilles propositions… de la FCC » Il leur lança un regard meurtrier afin que tous sachent exactement de ce qu’il pensait de leur ‘gentilles suggestions’. « Nous ne savons pas exactement comment, en ce moment, mais nous avons pleinement l’intention de les poursuivre. »

« Nous étions certains que vous seriez d’accord que nos suggestions étaient solides et nous sommes contents de l’apprendre. Nos collègues de Washington sont prêts à suivre la marche. »

« À propos, » accorda l’autre représentant, « si votre bureau de publicité contacterait ce numéro, » il avança une carte d’affaires, « vous aurez de nouveaux commanditaires pour votre émission nue en Janvier. »

Les deux bonzes de l’Académie semblèrent perdus. « Quel émission nouvelle de janvier, » demanda le président de l’AMPAS ?

« Non, » informa le représentant senior de la FCC à l’Oncle Charlie et Francine, « nous n’avons pas encore été les voir. »

L’Oncle Charlie regarda le ciel. « Nous avons eu une réunion hier pour discuter de nudité à la télé. »

Le président de l’Académie de la Télévision fronça les sourcils. « De quoi… ? Pardon ? La maison la plus orienté vers la famille de toute l’industrie ? Quand aviez-vous jamais présenté quelqu’un de nu ? »

« Le mois prochain, » dit l’Oncle Charlie sans équivoque. Francine roucoula dans sa serviette à voir le regard ahurie des deux Académiciens.

« QUOI… ? »

Le président de l’AMPAS pointa son collègue de la Télé du doigt. « C’est une blague, n’est-ce pas ? Tu es à monter un coup d’insolence d’une caméra… Où l’as-tu caché ? »

« Ce n’en est pas une et nous sommes très sérieux, » marmonna FCC senior d’un ton colérique.

Le président de l’Académie de la Télé commença à jurer tout bas. Il pointa les deux FCC. « Donc, si je comprends bien, non seulement vous êtes d’accord, vous l’aviez instigué ? »

« Non pas les instigateurs. Nous ne sommes que les agents d’une autorité supérieure. »

« Grands dieux. » Le président tomba à la renverse dans sa chaise, complètement sonné.

« Pas si haut que ça. Disons plutôt que l’Armée, la Marine et les Forces aériennes se rapportent toutes à elle. »

L’Oncle Charlie interrompit. « Et ce sera ça, votre rôle à vous. Vous avez des contacts chez toutes les maisons de productions. Nous voulons que vous les contactiez, en toute confidentialité, évidemment, et que vous les laissiez savoir que nous sommes déterminés à inclure de la nudité passagère dans nos émissions de l’automne là où il le sera possible, que nous accueillerons de la publicité axé vers les jeunes qui inclut de la nudité et qu’à partir de la première semaine de janvier, nous aurons au moins une émission à l’horaire dont un des personnages principaux sera tout-à-fait nu. » Il fit la grimace. « Il restera à déterminer si ce sera une émission déjà à l’affiche ou une toute nouvelle. »

« Nous sommes aussi à discuter la possibilité d’un échange d’émissions avec ABS, » ajouta Francine. Avant que l’Oncle Charlie ait créé son propre canal satellite, l’American Broadcasting System était leur télédiffuseur préféré. Ils continuèrent à diffuser une poignée de spéciaux aux heures de grande écoute, surtout aux environs de Noël.

« Si ABS résiste, laissez-nous le savoir et nous leur passerons un petit mot, » leur dit FCC junior.

J’en suis certain, pensait l’Oncle Charlie, tout bas. Ces petits mots résulteraient sans doute en gigots de producteur de télédiffusion rôties à la broche. Il n’enviait aucunement le président du réseau.

La discussion dévia vers la publicité. « Je présume que des annonces pour des produits pour bébé serait un premier pas inévitable, » proposa Francine. « Personne ne pourrait contester l’image d’un bébé nu dans les bras de sa mère ou sur une table à langer. »

Tous acquiescèrent à cette réflexion.

« J’en glisserai un mot à nos collègues de la FDA pour ça. Ils pourraient parler aux fabricants des produits pour bébés et pour la peau. »

L’Oncle Charlie pensait amèrement que le Conseil d’Administration voulait garder secret cette modification à l’horaire jusqu’à qu’il serait le temps d’annoncer la liste d’émissions de janvier. Le nombre de personnes non pas lié aux Studios Sunshine allait croître de façon exponentielle ; des responsables de la publicité, des responsables de la télédiffusion, les comédiens et le personnel de production des clips publicitaires qu’il devait accepter dorénavant (surtout maintenant que ‘comédien’ et ‘nu’ seraient aussi liés que ‘sauce’ et ‘spaghettis’), les responsables et le personnel administratif des autres maisons de production. Garder le secret pour la nouvelle émission nue et encore plus, tenter de restreindre la spéculation au tour de leur vedette Tanya Shiell, étaient voué à l’échec.

Au grand soulagement de Francine et l’Oncle Charlie, les plats principales étaient enfin servis et tous commencèrent de parler d’autres choses que de déshabiller Tanya Shiell et de ses covedettes.
-O-O-
Comme l’Oncle Charlie le craignait, rendu à la fin de la journée, le tout Hollywood était abasourdi de cette rumeur plus que fascinante. Pour Hollywood, la rumeur est le sang qui lui garde en vie et celle-ci était la plus riche, la plus calorique qui n’ait jamais coursé dans ses veines ; la maison de production la plus conservatrice, la plus sérieuse du monde occidentale serait à produire une émission avec des préados nus ? Des ricanements nerveux et des rires explosifs se faisaient entendre partout lors des thés d’après-midi et des pauses-café dans les studios d’enregistrement.

Contrairement à la plupart des studios, Sunshine maintenait une équipe de trois téléphonistes, afin que tous voulant appeler seraient accueillis par une personne véritable plutôt qu’une synthèse numérique proposant ‘d’appuyer sur UN maintenant’. La voix robotique était sans doute moins coûteuse et ne fit d’erreurs mais des gens véritables avaient la capacité de corriger les erreurs, de guider ceux qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient et, de toute façon, l’Oncle Charlie trouva qu’elles donnèrent un air du bon vieux temps qui était la marque de commerce des Studios Sunshine. Rendu trois heures de l’après-midi, des appels d’information de la part des journalistes avaient outrepassé la capacité des trois dames.

Dieu sait comment mais les publicistes des Studios Sunshine réussirent à dévier la curiosité des journalistes jusqu’au lendemain, brouillant les pistes et plantant de fausses rumeurs pour pointer le doigt vers d’autres maisons de production. L’Oncle Charlie n’était pas prêt d’annoncer une émission avec des personnages principales nudistes. Pas encore.
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Chapitre 3 ; – Les astéroïdes

Jeudi matin était ensoleillé et, puisque c’était le mois d’août, très chaud. Tanya remercia le ciel pour la climatisation de la limousine, même si ce n’était pour la ramener vers son boulot de forçât. Elle se sentait comme si sa douche matinale avait eu lieu il y a des semaines.

Chose surprenante, une foule de journalistes boucha l’entrée des Studios. La sécurité devait dégager un chemin à travers les paparazzis. Sam rejoint Tanya et Mitch à l’aire de stationnement.

« Qu’y a-t-il avec les vautours ce matin, » demanda Mitch. « Ils nous encerclent comme nous étions de la viande avariée. »

« Des grandes rumeurs pullulent partout à Hollywood ce matin, » expliqua Sam. « À moins que vous n’écoutiez la radio en vous venant, vous ne seriez probablement pas au courant. »

« C’est quoi ? » Tanya fut curieuse et non pas anxieuse. Son père et elle avaient passé le temps du voyage à étudier leurs rôles et non pas les journaux du matin.

« L'Oncle Charlie voulait vous en parler lui-même donc si vous n’en savez rien, je ne m’aventurerais pas à parler à sa place. Par contre, à cause de cette rumeur, l’horaire a tout été chamboulée ; il veut nous voir dans la salle de conférence avant d’aller en répétition. » Sam indiqua le chemin.

« De quoi s’agit-il, en fait, » demanda Mitch, confus et offusqué.

« J’aurais dit de ne pas vous inquiéter mais, moi aussi, j’ai une fille de l’âge de Kim. » Sam arrêta et choisit ses mots avec soin.

« Notre société vient de subir un changement de cap radical et les Studios Sunshine s’est trouvé sur la sellette pour déminer le chenal. » Il se frotta le menton de façon nerveuse. « Je vous demanderais de garder l’esprit ouvert jusqu’à temps que l’Oncle Charlie ait terminé. Après ça, vous pourriez lui refuser poliment. »

Ces mots ne firent rien pour rassurer Mitch, ni Tanya d’ailleurs.
-O-O-
Quand les trois entrèrent les bureaux au troisième étage de la bâtisse administrative, l’Oncle Charlie était à rassurer deux hommes en veston, cravate, qui quittèrent les bureaux. « Soyez rassuré, messieurs, nous allons nous plier à la directive. Nous ne savons pas COMMENT en ce moment mais nous sommes fixés à présenter une nouvelle émission en ondes pour la première semaine de janvier. »

« Nous nous sommes entendus sur une émission d’une heure les vendredis sois à huit heures. » L’homme d’affaires aîné remarqua Tanya et semblait plus énervé d’un coup. Ils secouèrent la main de l’Oncle Charlie et se sont sauvés du bureau du PDG.

L’Oncle Charlie regarda les trois debout à attendre et les invita à entrer comme si c’était une fable de La Fontaine.

Le Dr. Wallace, habillée dans une jupe en tweed et un veston fait du même matériel, était déjà assise au même endroit que la veille à la table de broussin. Une pile de dossiers était placée devant elle et une deuxième pile indiqua la place de l’Oncle Charlie à l’extrémité de la table. Millie, la secrétaire de l’Oncle Charlie était à dispenser des dossiers identiques à Sam, à Tanya et à Mitch.

Mitch regarda l’Oncle Charlie directement dans le visage. « Puis… vas-tu nous dire, à la fin, ce qui se trame ici ? »

À côté de lui, Tanya avait ouvert le dossier et haleta de surprise. Sam, à son côté de la table, ouvrit son dossier et vit la même coupure du journal de l’avant-veille que Tanya et Mitch avait étudié dans la limousine. Il fit une grimace et murmura « Doux Jésus… » Il commença à frotter son front, là où une migraine soudaine avait élu domicile.

« La FCC, à la demande de la Présidente, est à informer toutes les maisons de production de télé et de cinéma qu’elle veut voir plus des gens dans les productions futurs. » L’Oncle Charlie sourit bêtement. « Ça semble anodin, n’est-ce pas ? Le point névralgique est dans le choix des articles… elle veut voir plus DES gens et non pas plus DE gens. En fait, à partir de cet automne, elle veut voir, de façon occasionnel au début, des gens tout-à-fait nu dans l’arrière-scène. Au courant des quatre mois à suivre, le taux de nudité doit croître. »

Le cerveau de Tanya vint de faire ‘2 + 2 = OUPS’. Mitch était trop abasourdi pour dire quoi que ce soit. Par défaut, c’était Sam qui demanda timidement « Explique-nous ce que tu veux dire par ‘croître’. »

« Elle veut qu’à partir de janvier, il y a une émission lors des périodes de grande écoute où les personnages soient totalement nus pour la plupart du temps, si non tout le temps. » L’Oncle Charlie semblait résigné. « Il devra en avoir au moins une émission sur l’une des principaux postes familiales du réseau satellite et une deuxième sur les réseaux télédiffusés. Rien de salace, notez, rien d’obscène… ils veulent de la nudité sociale et non de la nudité sexuelle. »

Mitch lui mit au défi. « Il y a une différence ? »

« Oh, que oui, et ils étaient plus qu’heureux d’éclairer nos lanternes au sujet de cette différence. Pour le rendre à son plus simple, il s’agirait d’avoir des gens qui s’en foutaient s’ils soient habillés ou pas ; ils continueraient comme ce serait normal. Les dieux de l’Administration veulent que les gens s’y habituent comme un état vestimentaire acceptable. »

« Veux-tu me dire pourquoi t’acceptes même de participer à cette folie, » demanda Tanya.

Et Mitch ajouta d’un ton accusateur, « Et pourquoi devrions-nous le faire ? » Il se tourna vers Sam, qui était à gesticuler frénétiquement. « Oui, Sam, je vais le laisser parler. »

« Parce qu’ils nous ont dans un étau plutôt désagréable, du point de vue impôts, et ils ont le pouvoir de nous écraser au point de la banqueroute. C’est pour ça que nous avons accepté à nous soumettre à cela. Et nous sommes à vous parler directement car la fente qu’ils veulent dans l’horaire appartient actuellement à l’émission Candy Canyon. »

Les trois grimacèrent. Mitch était sur le point d’exploser mais Tanya déposa sa main sur son bras.

« Ne violerait ça pas la clause moralité de mon contrat ? »

Le Dr. Wallace, témoin silencieuse et mal-à-l’aise de la discussion jusqu’à lors, prit la parole. « Non, elle ne mentionne que la nudité en tant que sexuelle. Elle est formulée telle que, si les paparazzis te pogneraient dans la douche ou un vestiaire où t’aurais le droit de t’attendre à être à l’écart des appareils-photos, tu pourrais te défendre. » Elle regarda Tanya directement dans les yeux. « Je peux comprendre ce que le gouvernement tente de faire. Il y a tellement de filles de ton âge mal-à-l’aise dans leurs corps que nous voyons une épidémie d’ados, et maintenant aussi des pré-ados, qui souffrent de maladies telles que l’anorexie et la boulimie. Ils veulent essayer de contrer ça. Ils se rendent compte également qu’ils y a plein de pervers qui sont attirés par des pré-ados habillés en jeunes femmes – des jeunes filles nues sont beaucoup moins attirantes. »

« Alors vous voulez que je devienne quoi, le fer-de-lance pour un million de petites filles nues ? » Tanya fut surprise par l’étendue de ce programme ainsi que par son audace.

« ‘Nous’ non, mais le gouvernement fédéral… bien, franchement, oui. » Le Dr. Wallace haussa les épaules en sympathie. « Du moins, ils veulent que les Studios Sunshine soient le fer-de-lance. »

À ça, Tanya s’est fondue en rires. « Navrée, » dit-elle tandis des larmes lui coulaient des yeux. « Juste l’idée de me voir courir toute nue sur l’estrade du studio d’enregistrement, de saluer tous ces gens dans l’assistance et de crier « Salut, tout le monde… » Elle réussit à se calmer quelque peu mais là, elle jeta un coup d’œil à son père. Elle partit à rire de plus fort. « C’est tout-à-fait ridicule. C’est trop niaiseux. » Elle renifla. « Hé, les jeunes, essayez donc ma nouvelle ligne de vêtements pour l’école, la Tenue d’Ève ! » Elle se laissa tomber vers l’arrière dans son fauteuil, prise d’une autre crise de rires.

L’Oncle Charlie savait apprécier une absurdité. « J’en achèterai deux ensembles pour ma petite fille ! » Tout le monde au tour de la table gloussa, sinon plus.

Mitch retrouva un peu de son équanimité. « Vous êtes sérieux, n’est-ce pas, » demanda-t-il aux deux administrateurs en gloussant.

« La FCC est sérieuse, elle. » L’Oncle Charlie se maîtrisa. « Ils ont fermement l’intention de nous écraser – ou d’avoir la IRS nous écraser, ce qui serait la même chose – si nous ne sommes pas disposés à insérer une émission adéquate dans le bloc de Candy Canyon. Nous devons soit tasser Candy Canyon ailleurs dans l’horaire ou Candy Canyon devra changer de garde-robe. » Il roula ses yeux. « Et ça, c’est la vérité toute nue. »

Aussitôt que l’Oncle Charlie ait prononcé ces dernières paroles, Tanya reprit à rire aux éclats. Le tout était digne d’une scène des ‘Keystone Kops.’

Sam gloussa à la regarder. – Bien, on dirait qu’elle prend ça mieux que l’on pourrait s’y attendre, – dit-il, pince-sans-rire.

« Donc, nous allons plier au chantage du gouvernement ? » Mitch commença à voir où tout ça allait mener.

« Chantage est tellement un vilain mot mais, dans ce cas, tout-à-fait approprié. » L’Oncle Charlie n’était évidemment pas enchanté de la situation, lui non plus. « Toutefois, nous sommes décidés à que cela fonctionne. » Il prit une pause. « Pendant les deux semaines à venir, nous avons encore à enregistrer quatre émissions. Cela nous mènera jusqu’à décembre. Mais nous devons commencer la production de la nouvelle émission sous peu. Nous ne pourrons pas rediffuser d’anciennes émissions comme par le passé. »

Francine prit la relève. « Nous vous avons jeté tout un tas à tous les trois, je le sais. Enregistrons ces dernières quatre émissions et puis décidons à ce moment-là. Nous pourrons en discuter autant que vous voulez et si cela veut dire que dorénavant, nous allons nous axer sur la carrière de chanteuse de Tanya, ainsi soit-il. Que ce soit sa décision, toutefois. »

« Entretemps, que faisons-nous pour aujourd’hui, » demanda Sam. « La journée est chargée à bloc et nous aurons déjà des problèmes avec les autorités pour la charge de travail de Tanya. Nous devrons couper quelque part. »

Tanya révisa son horaire dans sa tête et décida. « Les sessions d’enregistrements pour le CD sont en avance, n’est-ce pas, P’pa ? » Mitch acquiesça. « Et il y a plus de gens qui dépendent de l’émission que du prochain CD. Je crois que nous pourrons sauter l’enregistrement d’aujourd’hui, terminer la répétition générale et ainsi, tout le monde se rend à la maison de bonne heure. »

« T’es certaine, chérie ? Je sais à quel point tu aimes chanter. »

« Je peux toujours chanter à la maison, P’pa. Tout le monde a besoin de moi en tant que comédienne, en ce moment et, pour cette semaine et la prochaine, je vais agir devant l’équipe de tournage et les autres comédiens comme si cette discussion n’a pas eu lieu. Juste une chose, par contre. »

« Oui ? » L’Oncle Charlie la regarda d’un air inquisiteur.

« Pourrais-tu aller chercher M’man et Kim et les amener ici pour le dîner ? Nous avons beaucoup à discuter. »

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Chapitre 4 ; – La lune

Tanya et Mitch devaient répéter beaucoup ce jour-là, au-delà de la répétition générale. La répétition c’est bien passé par contre et puis, c’était l’heure du diner.

Kim et Anita les attendirent à la cafétéria du personnel, une autre structure Art Déco qui resta d’une époque plus paisible.

Rapidement, Mitch et Tanya se sont servis – une assiette de sandwich pour lui et une salade Cobb pour elle – et rejoignaient la famille à la table que Sam leur avait réservée dans un coin, à l’écart de tout le monde. Ça n’a pas beaucoup aidé, toutefois. Dès que Tanya ait atteint la partie sur son choix de carrière, sa sœur cadette cria d’exubérance « Ce n’est pas vrai ! » et partit à rire.

Tandis que sa mère tenta de la taire, Kim leur souffla, « Écoutez, nous le savions tous que si Tanya continua à faire de la comédie, d’un moment à l’autre, quelqu’un lui demanderai de faire une scène de nu. Non ? Bien, maintenant, elle a une saison pleine de scènes de nu devant elle, n’est-ce pas ? »

« Nous n’avons pas encore décidé si nous allons participer ou non à cette idée de fou, » lui rappela Mitch.

« Mais vous le devez, si ce n’est que pour Gus. »

« Dieux, toute la famille et toutes mes amies le verront, aussi, » larmoyait Tanya, comprenant d’un coup la situation.

Kim gloussa.

« Écoutez, j’ai réfléchit quelque peu à la situation, » offrit Mitch. « Je vous propose ceci ; en premier, nous en discutons avec le clan. Deuxièmement, si nous acceptons d’accéder aux demandes, nous allons enregistrer devant une assistance choisie ; la famille des comédiens et de l’équipe de tournage seulement. Personne de l’extérieur, pas de fans, que des grands-parents, des parents, des oncles, des tantes et des cousins et cousines. Nous enregistrons quatre émissions et toute la famille les visionneront. Si nous n’aimons pas ce qui a été présenté, nous leur demandons de détruire toutes les copies existantes des enregistrements et nous leur laissons remplacer Candy Canyon. »

Anita acquiesça d’un air studieux. « Ça a l’air que ça devrait arriver tôt ou tard que nous aurons une émission pour enfants avec de la nudité intégrale et si nous coopérons avec l’Oncle Charlie, il fera tout son possible que cela sera de bon goût. Mais, dans le fond, tout dépend de Tanya. Mon amour, comment tu te sentirais-tu de te promener la journée entière sur l’estrade dans tes pyjamas ? Et d’avoir tous les téléspectateurs à la maison qui te regardent ? »

Kim retenait son souffle. Mitch et Anita attendirent avec anxiété. Tanya scruta sa salade. Finalement, elle acquiesça.

« Oui, Kim, t’avais raison, je m’étais fait à l’idée qu’éventuellement, je devrais faire une scène de nu – sauf que je m’attendais d’avoir atteint l’âge de dix-huit ans. » Elle regarda ses parents, leur demandant leur appui. « Ils parlent de faire quelque chose que les enfants puissent regarder ; je crois bien être capable de faire ça. »

Anita lui serra la main pour la réconforter et Mitch lui lança un sourire aimable. « Ça va bien aller, » puis il regarda son épouse. « Maintenant, tout ce que nous devons faire est d’aller chercher l’accord des grands-parents, des parents, des oncles, des tantes et des cousins et cousines. »

Dans l’autre coin de la cafétéria, assis seul à téter un café froid depuis longtemps, Sam Twillingham essayait vainement de deviner le ton de la discussion de la famille Shiell à partir des expressions sur leurs visages. Tout-à-coup, Mitch lui fit signe de s’approcher.

Sam s’appropria une chaise d’une table inoccupée, s’assied et lança un coup d’œil à Mitch. Mitch indiqua Tanya.

« Si nous prenons pour acquis que nous sommes partants, qu’y arrivera-t-il, » demanda Tanya. « Jusqu’où pouvons-nous amener la chose avant d’atteindre le point de non-retour ? » Elle expliqua, « Nous devons aller chercher l’accord de toute une panoplie de parenté quand nous retournons chez nous cette fin de semaine. »

Sam la regarda d’un air méfiant. « T’es prête à le faire ? »

« S’ils sont d’accord. »

« Voici ce que nous avions en tête pour le futur de Candy Canyon. Avec les personnages principaux qui, bien…, vieillissent, nous avions besoin d’introduire un personnage plus jeune, une cousine ou quelque chose du genre. Nous étions à discuter de divers scénarios avant que tout ceci éclate. Maintenant, ces idées doivent être déterrées, rafraîchies et avancées beaucoup plus rapidement que nous pensions précédemment. » Il regarda Kim avec crainte. « Euh… nous avions pensé à Kim, nous avons même pensé à demander Mitch si Kim serait intéressée par une carrière de comédienne comme sa sœur aînée. » Il rougit. « Il y a toute une ressemblance familiale et Mitch joue déjà le rôle de son père sur l’émission, » expliqua Sam.

« Je comprends maintenant le sens de tes questions, » dit Mitch.

« Oui, sauf que tout ça s’était avant que nous avions été commandés de produire une émission nudiste. » Il ravala.

Kim, contente au début qu’elle pourrait continuer dans la lignée de sa grande sœur qu’elle admirait, rougit d’un coup quand elle comprit que les costumes pour ce rôle de vedette se limiteraient à un ensemble de supports à vêtements vides.
-O-O-
Les médias, déjà pompés, partirent en folie quand les Studios Sunshine émirent un communiqué de presse pour annoncer qu’ils avaient été ‘priés’ de produire une «’émission naturiste’ mettant en vedette Tanya Shiell, leur comédienne la plus profitable. Cela permit certains secteurs de croire qu’il s’agissait d’une émission sur la nature.

Personne n’était dupe.

Anita passa l’après-midi dans le bâtiment administratif à discuter avec les gourous de la mise-en-marché. Eux, à leur tour, ont rapidement organisé une téléconférence entre les Shiells en Californie et le reste du clan au Tennessee par l’entremise d’un hôtel situé dans une des villes plus populeuses. C’était les Studios Sunshine qui absorbèrent les coûts de l’entreprise.

Donc, aussitôt la répétition de la deuxième épisode de la semaine terminée, Tanya, Mitch, Anita et Kim se dépêchèrent vers la salle de projection, encore une bâtisse Art-Déco construite pour imiter l’apparence d’une véritable salle de cinéma, jusqu’à inclure une distributrice de popcorn derrière le comptoir de friandises.

Avec le décalage de trois heures entre Tennessee et Hollywood, il était huit heures passé selon l’horloge familiale mais que cinq heures au Pacific. La nouvelle avait éclaté juste avant les nouvelles du soir et avait été présenté sur toutes les chaînes donc tous savaient la proposition des Studios Sunshine.

Comme il fallait s’y attendre, les grands-parents étaient loin d’être enthousiastes.

« Nous espérons que nos enfants ne sont pas à élever nos petits-enfants à être des traînées, » cria Grand-papa Howard Shiell.

Anita sentit la moutarde lui monter au nez avec cette accusation gratuite. Mitch, également, commença à argumenter. Tanya signa au technicien de la sonorisation d’augmenter le volume de son micro. Le technicien ajusta les volumes et Tanya a pu parler.

« Vous savez que Sunshine ne fait que des émissions pour les jeunes, n’est-ce pas… ? Oui ou non ? » Tout le monde acquiesça mais continua de se parler entre eux. Tanya se souvint de ce même comportement d’autres réunions familiales et ragea à l’intérieur. Têtue, elle continua. « Alors, pourquoi pensez-vous que quelqu’un leur ait tenu un fusil à la tête et leur ait forcé à le faire ? Parce que ceux qui forcent l’Oncle Charlie à le faire voulaient être certains qu’ils obtiendraient une émission pour jeunes et non pas une émission du Canal Playboy maquillé en émission pour jeunes. Bon, l’Oncle Charlie doit faire une émission avec des enfants nus, mais il fera une émission que des mères accepteraient que leurs fils et leurs filles puissent regarder, tout comme ses autres émissions, qu’importe que les comédiens soient habillés ou non. Il ne s’agit pas de sexe, il s’agit de gens qui interagissent entre eux comme les autres émission que vous avez aimé au fil des ans. »

« Alors les dieux de l’Administration se sont rendus aux Studios Sunshine et leur ont dit, ‘Vous allez faire ceci.’ Et les Studios Sunshine sont venus vers moi à genou et m’ont demandé de leur sortir du trou. Ma famille est d’une importance capitale et je ne ferai jamais rien pour la décevoir, donc je leur ai dit que je ne le ferai qu’à condition que vous soyez d’accord. Je me sens craintive face à tout ça, probablement plus que n’importe qui de vous puisque c’est moi qui se trouvera devant les caméras, avec mes co-vedettes. Mais je suis convaincue que nous pourrons le faire et que ce serait une bonne chose pour que des filles puissent voir une des leurs qui ne soit pas anorexique comme des top-modèles. Je suis fière qu’ils aient pensé à me le demander et à me demander mon opinion. Maintenant, je suis à vous demander le vôtre. »

« Racontes-leur à propos de Gus, » cria Kim, loin du seul micro fonctionnel.

La famille de Tennessee entendit ça et commença à réagir de bonne humeur. Tous connurent et aimèrent Walter Grissom. »

Kim sauta sur Tanya pour lui faire une accolade. « Elle est en amour avec Gus ! »

Tandis que la famille de Tennessee commença à rire, Tanya bougonnait. « Euh, ah oui, messieurs et mesdames, » dit-elle avec une faux air de joie, « j’aimerais aussi vous inviter ici pour assister aux funérailles de Mlle Kimberley Shiell. »

Tanya expliqua doucement, « Gus est le garçon que j’aurais aimé me voir nue, en premier de tout. »

Un de ses oncles lui cria, plein de bonne humeur, « Nous pourrons arranger ça ! » Il sortit son cellulaire. « J’ai le numéro de son papa ! »

Finalement, l’approche prudente que Mitch prôna fut choisie ; enregistrer quatre à six épisodes et de les faire approuver par la famille. L’Oncle Charlie jugea qu’il n’aurait pas pu demander une meilleure solution pour son problème.
-O-O-
Ils enregistrèrent la première émission vendredi matin, comme d’habitude, et la deuxième dans l’après-midi. Ce qui n’était pas comme d’habitude était que Kim et Anita étaient dans l’assistance – d’habitude, elles étaient à la maison à préparer pour le voyage vers le Tennessee, mais cette fois-ci, ils restèrent en Californie. Pendant la pause pour le dîner, tandis que Tanya et Mitch révisèrent les scènes qu’ils allaient jouer l’après-midi et que Sam et son équipe cogitèrent des possibilités pour l’émission de janvier, une personne arriva à la cafétéria. L’ado fut escorté par la sécurité.

« Mlle Shiell, » demanda l’agent, « pouvez-vous identifier… »

Elle glapit, sauta dans les airs et fit une accolade passionnée au garçon. « GUS… ! »

« … ce jeune homme. J’imagine que ça veut dire ‘oui’, » commenta le garde, pince-sans-rire.

« Aussi, M. Shiell, l’Oncle Charlie aimerait rencontrer la famille dans la salle de conférences, dès que vous aurez terminé votre dîner. »

« Gus, que fais-tu ICI, » lui demanda Tanya, hors d’haleine.

« Ton grand-papa a parlé à mon grand-papa et lui a dit que t’aurais peut-être besoin d’aide. » Il ne l’avait pas encore lâché. « Vas-tu vraiment faire cette émission de tous nus ? »

Tanya roula ses yeux. « Ça a l’air que oui. L’Oncle Charlie n’a pas le choix et moi, non plus, pas vraiment. »

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Chapitre 5 ; – Nouvelle Lune

Dans la salle de conférences, Mitch découvrit tout l’équipe des scénaristes et une femme que personne n’ait rencontrée auparavant. L’Oncle Charlie était encore dans son bureau, à côté, à parler au téléphone.

« Mitch Shiell ? Je m’appelle Amy O’Reilly, de la Fédération nationale des naturistes. » Elle offrit sa carte.

Mitch cligna des yeux et regarda le belle rousse d’une quarantaine d’années.

« ‘Naturiste’, » demanda-t-il, confus. Ce fut la première fois qu’il entendit ce mot.

« Oui, nous le préférons à ‘nudiste’, puisque ce mot-là a tellement de connotations sexuelles négatives parmi les Textiles. »

« ‘Textiles’ ? » Ce mot-là au moins il connaissait mais pas dans ce contexte.

« Oui, ce sont ceux qui sont encore accrochés à leurs vêtements. »

Il la passa rapidement en revue de la tête aux pieds. Elle porta un costume d’affaires gris cendre et une blouse couleur crème et, à moins qu’il ne se trompe, une brassière. Plutôt beaucoup pour une (il regarda la carte de nouveau) naturiste, pensait-il. « N’êtes-vous pas un peu sur-vêtue ? »

« Vous portez ce qu’il est approprié pour les circonstances et, pour cette première réunion, ce serait ce que j’ai sur le dos, » Amy lui avisa.

Il regarda l’équipe des scénaristes. Tous portèrent des jeans et une chemise quelconque. La plus jeune et seule fille du groupe, Sandy, porta un tee-shirt mais, puisqu’elle n’en avait vraiment pas besoin avec ses seins de pré-ado, pas de soutien-gorge. Tanya et lui portèrent également des jeans. Un costume d’affaire fut l’habillement approprié ? Pour ce gang de clown ?

L’Oncle Charlie rentra à cet instant, portant sa marque de commerce, une chemise sans col et des bretelles. Amy semblait de plus en plus trop habillée. « Je vois que nous sommes tous là, » dit-il, heureux. « Commençons. »

Tandis que tous partirent pêle-mêle se trouver des fauteuils, il commença la discussion. « La Fédération nationale des naturistes était assez gentille pour nous envoyer Mme O’Reilly, ici-même, pour nous aider avec notre nouvelle émission. Elle sera notre conseillère technique pour ce projet. Donc, Sam, que nous propose-tu ? »

Sam et son équipe s’étaient rencontrés jusqu’à tard le soir pour avoir quelques idées à proposer. Le temps était très limité s’ils voulurent commencer à filmer dès la première semaine pleine de septembre.

« Premièrement, nous pensions que la meilleur façon d’utiliser les talents de Tanya était d’avoir une émission où elle rencontrerait sa cousine. Nous avons plusieurs scénarios possibles mais vue qu’ils doivent tous la mettre en contact avec un environnement naturiste, nous pensions que la plus simple serait que le père de Candy s’occuperait de la gérance du centre naturiste avoisinant. Nous avons recherché la question et, même si l’idée ne nous enchante pas, nous croyons que quelques-uns de nous devrons passer au moins une journée à un tel centre. Il y en a un à moins d’une journée de route d’ici. »

Amy acquiesça de la tête. « Bonny Bay. Ils l’ont déjà proposé, quoiqu’ils aient proposé cette fin de semaine, de vendredi à dimanche soir. Ils ont deux maisons mobiles qu’ils retiennent pour nous, une pour votre équipe de scénaristes et une pour les Shiells. »

Kim rougit. En tant qu’une ‘des Shiells’, elle comprit qu’elle, aussi, serait nue cette fin de semaine. Ses amies étaient toutes encore à Tennessee et, en ce moment, elle était à déterminer si c’était mieux comme ça.

L’Oncle Charlie acquiesça. « Ça a du sens. Mitch, Anita, sentez-vous à la hauteur ? »

Les deux Shiells adultes se regardèrent et finalement acquiescèrent. Mitch se tourna vers l’Oncle Charlie. « Ouais, je crois que ce serait une bonne idée. Ça nous mettrait, Tanya et moi, dans le bain. En plus, » il donna un coup de coude à Tanya, « nous allons emmener Gus avec nous. Tanya voulait que ce soit lui, le premier en dehors de la famille, de la voir toute nue. »

Tanya et Gus rougirent intensément, tous le deux. Gus glissa sa main vers la sienne sous la table de broussin et le serra pour la réconforter.

« Parfait, » conclut Amy. « J’appellerai Bonny Bay pour leur dire que vous venez. De combien parlons-nous en tout ? Vous quatre et qui d’autre ? »

Sam regarda son équipe et demanda « Combien de lits dans chaque maison mobile ? »

« Il y a de la place pour six dans chacun. Vous pouvez également traîner une tente si quelqu’un voudrait le faire à la dure. »

« Juste un instant. » Il sortit ton cellulaire et commença à lui parler intensément dans un coin de la pièce.

Tandis que Sam était au téléphone, Tanya prit son courage à deux mains et demanda comment c’était à ce centre.

« J’y vais souvent. C’est une belle place. Il y a beaucoup à faire si tu aimes des jeux ou te baigner ou même te détendre et prendre du soleil auprès de la piscine. En plus, ils ont des chevaux pour des promenades, des chevaux doux, habitués au cavaliers. »

D’un coup, Kim fut décidé. Pour une fille du Tennessee, des chevaux furent comme de l’herbe à chats et Kim était l’exemple née de la fille paysanne. Elle fut prête à partir à l’instant et au diable avec leur enregistrement de l’après-midi… après tout, elle ne figurait pas dans l’émission. Des chevaux, merde. Des chevaux !

Sam était de retour. « Ma femme Amélia était d’accord pour venir et d’emmener notre fille Tracy avec nous. Je crois que c’est le fait que les filles Shiell viennent qui a fait pencher la balance. Elle aurait quelqu’un avec qui jouer. Amélia était moins qu’enthousiaste mais est prête à se sacrifier pour les besoins de l’équipe. J’adore cette femme. » Il se dirigea vers l’équipe. « Ça laisse de la place pour deux avec leurs partenaires. Il y a-t-il de volontaires ? »

LA plupart se sont viré à un beau teint d’albâtre mais Sandy sortit son téléphone. « Salut chérie. Ça te tentes-tu de mêler affaires et loisirs cette fin de semaine… ? D’acc, juste une seconde. » Elle se tourna vers l’Oncle Charlie. « Est-ce qu’on nous emmène ? »

L’Oncle Charlie acquiesça « Je vais louer un autobus pour tous nous emmener. »

Sandy retourna à son téléphone. « J’aurais un lift du travail. Je te verrai là-bas. Je t’aime ! »

Tout le monde zieutait Sandy, qui informa Sam, « T’as encore de la place pour deux couples. »

Amy regarda Sandy avec intensité. « Ton chum s’appelle Jimmy, n’est-ce pas, » devinait-elle.

« Oui. Nous avons une cabane là-bas ou, plutôt, ses parents en ont. Nous l’utilisons quand nous y allons. Toi, t’es dans la cabane 14, non ? »

« Effectivement. Il me semblait bien t’avoir reconnue. »

Deux des hommes levèrent leurs mains craintivement. « Avons-nous besoin d’un rechange de vêtements, » demanda l’un d’eux.

« Dans un centre naturiste… ? répondit Sam.
-O-O-
Tanya était debout dans la maison mobile au centre, portant des gougounes, des boucles d’oreilles et un air douteux. Sa mère et sa sœur, vêtues de façon identiques, la regardèrent. « Es-tu prête pour le grand dévoilement, » demanda Anita.

Elle ferma les yeux. C’était maintenant ou jamais. Les yeux encore fermés, elle acquiesça. « Faites-leur rentrer. »

La porte ouvrit et elle pouvait entendre Gus et son père rentrer, puis le froissement de tissus.

« C’est beau, Tanya, » entendit-elle sa mère lui dire. « Ouvre tes yeux, c’est le matin de Noël. »

« C’est la dernière fin de semaine avant la Fête du Travail, » dit-elle pour la corriger mais elle ouvrit ses yeux et tourna pour regarder Gus. « Puis, » demanda-t-elle, terrifiée.

Il la regarda rapidement. « T’es magnifique dans ce costume. Tu devrais la mettre plus souvent. »

« Mon costume ? » Elle fut véritablement confuse.

« Ta tenue d’Ève. » Il lui tendit la main. « Allons-nous baigner. »

Kim leur coupa le chemin. « D’la merde avec se baigner, ils ont des CHEVAUX ! »

Anita regarda sa fille insouciante courser vers la grange. « Lady Godiva est au galop. » Elle se tourna vers son mari. « Je ne me souviens pas d’elle étant aussi enthousiaste à courir partout à poil. »

« Nous n’avions jamais essayé de lui faire un pot-de-vin avec des chevaux, auparavant, » lui dit-il. Les deux parents nus rirent doucement.
-O-O-
Lorsque l’autobus ramena les Shiells et l’équipe des scénaristes en ville le dimanche soir, tous étaient d’accord que cela avait été un temps merveilleux. Les deux filles devaient s’admettre que jusqu’au moment où il était nécessaire de se rhabiller pour le chemin du retour, ni l’une ni l’autre n’avait pensé aux vêtements ou s’est sentie gênée du fait qu’elles n’en portèrent point.

Encore une semaine aux Studios Sunshine, savaient-elles, puis ce serait le retour vers la maison à Tennessee.

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Chapitre 6 ; –Pleine Lune

C’était la première période de dîner de l’année scolaire et, comme pour les années précédentes, elle était assise avec ses amies. Elles ne voulurent point parler de classes, d’enseignants ni d’autres étudiants. Non, le seul sujet de discussion était, oh, horreur ; allait-elle le faire ou non ?

« Les filles, je n’ai pas le choix. » Elle se recula dans son siège et regarda autour d’elle de façon morose. « Je vais faire l’émission, présumant que je ne fais pas de crise à me retrouver nue devant tout le monde et de dire adieu à ma carrière. »

Les filles faisaient plus qu’assez de crises à sa place. « Où vont-ils filmer ça, » demanda Deb. « Vas-tu être obligé de quitter l’école ? »

« Ils ont acheté un entrepôt près d’ici qui sont à transformer en studio d’enregistrement en vitesse et ils iront faire beaucoup de prises d’extérieur au centre naturiste pas trop loin d’ici. » Elle regarda au tour d’elle. « Je n’aurais même pas à retourner en Californie l’été prochain. »

« Et je suppose qu’ils auront besoin de figurants de l’endroit, également, » continua Deb, incrédule. « Pour l’arrière-scène… ? Tout nu ? »

« Oui, » confirma Tanya. « Les Studios Sunshine vont lancer un appel plus tard cette semaine. Ils ont déjà laissé tous les formulaires avec Mlle Forbes, y inclut les dispensations parentales ; vous n’aurez qu’aller la voir au bureau de la conseillère. Elle a même les formulaires pour vous associer avec mon gérant. »

« T’es plus courageuse que moi, » admit Beth. La belle brunette ajouta toutefois, « Quoique, si Bobby serait là, je pourrais le faire. Mais il faudra qu’il soit là à me tenir la main avant que j’oserais. »

Un garçon de seize ans assis à la table directement derrière elle arrêta de manger, son sandwich à mi-chemin entre la table et sa bouche et ses sourcils à mi-chemin entre ses yeux et la Station Spatiale Internationale. Puisqu’il était assis derrière elle, elle ne pouvait le voir, ni lui elle. Mais toutes les filles du côté de Tanya l’avait vu et l’avait reconnu ainsi que ses oreilles qui changèrent de couleur pour un rose foncé tellement cute. Ses amis à sa table avaient aussi arrêté de manger leurs sandwichs et s’étaient mis à mordre leurs jointures pour ne pas interrompre Beth par leurs rires.

« Donc, tu le ferrais s’il était là à tes côtés ? Tu te présenterais en tant que figurant dans l’émission de Tanya ? » Beth acquiesça à l’interrogatoire de Deb. « Toute nue ? » Beth acquiesça de nouveau. « Tous le deux, tous nus ? » Beth réfléchit une seconde puis acquiesça une troisième fois.

« Ce serait un travail de comédien, n’est-ce pas ? Je veux dire, ils nous paieraient, non, » défia-t-elle.

« Bien, oui, il le faudrait, » admit Deb, « tout comme les deux derniers été quand nous descendions en Californie. Nous sommes encore membre du syndicat des comédiens de cinéma. »

« Beth, » dit Tanya doucement, « il y a quelque chose dont je dois absolument t’aviser. »

Beth la regarda perplexe.

Le sourire de Tanya risquait de fendre son visage tandis qu’elle regarda au-delà de l’épaule de Beth. « Bonjour, Bobby. »

Le menton de Beth fit un bruit d’enfer tandis qu’il se fracassa contre la table, enterrant presque le petit « Bonjour… Tanya. » La voix déjà à peine un souffle s’affaiblissait encore davantage. « Salut, Beth… »

Le visage de Beth vira au pourpre et sa tête suivit son menton vers la table, tandis qu’elle tenta de se cacher sous ses bras. Bobby tourna dans son siège pour la regarder. « Devrais-je faire le galant et aller chercher tes formulaires de Mlle Forbes à même temps que j’irai chercher les miens ? »

« Quelqu’un appelez le croque-mort, » cria Beth tandis que toute la cafétéria s’est mise à rire aux éclats. « Je viens de mourir de honte. »
-O-O-
Entretemps, à l’école intermédiaire, Kimberley subissait un diner tout aussi gênant que sa grande sœur, Tanya.

Elle mangea comme d’habitude avec ses amis. En tête de liste était la sœur cadette de Beth, Ellen et son chum depuis toujours, Phil. D’autres les avaient rejoints puisqu’ils voulaient tous savoir à propos de la nouvelle émission nudiste de Tanya. Kim n’osait pas encore dévoiler la surprise que l’équipe de scénaristes lui avait donné la fin de semaine précédente. Au lieu de ça, elle se tenait à la ligne familiale.

« Oui, elle est décidé à faire l’émission. Ils vont en enregistrer six et laisser la famille les évaluer et voter pour leur approbation avant de les mettre en ondes mais je suis certaine que nous les accepterons. Sunshine ne fait que des émissions familiales de qualité et non de la porno. »

« Vas-tu être dans l’émission, » demanda Ellen, aussi curieuse que Deb.

Kim rougit mais ne répondit pas.

« Ah ha ! Tu y SERAS ! »

« Kim ? » Phil sembla consterné.

Kim jeta un coup d’œil au plus beau gars de sa classe.

« Kim ? Ça vas-tu ? Vas-tu vraiment le faire ? »

Le visage de Kim rougeoyait davantage. « Probablement, » marmonna-t-elle. C’était plus qu’elle voulut admettre mais elle ne pouvait pas mentir à Phil.

« Toute nue ? » Phil souffla dans son oreille.

Une partie de Kim aurait voulu que Phil mordille son oreille mais, plutôt, elle souffla agressivement à son tour. « Si je ferai partie de la distribution, je serai nue. » Ce ne fut pas un véritable mensonge de dire ‘Si’. Il y avait encore un cinquième d’un huitième d’une mince chance qu’elle ne serait pas appelée à faire l’émission … toute nue. Il était vrai que Mince avait quitté la ville mais il pourrait toujours repasser.

Les probabilités n’étaient pas du tout en sa faveur mais elle pouvait quand même dire ‘ce n’est pas certain.’

Ce soir-là, Beth, Ellen et leurs parents, Chuck et Cathy, étaient sur leur patio à attendre des mystérieux invités pour un barbecue. Chuck et Cathy sirotaient tous deux une bière en attendant tandis que les filles buvaient des colas.

D’un coup, ils entendirent la voix enjouée de Bobby qui les saluait. Il était accompagné par ses parents Millie et Roger, son frère aîné, Richard, et sa sœur cadette Rochelle.

Ellen, connaissant le faible que sa sœur avait pour Bobby, glapit joyeusement et bruyamment vers Beth que son ‘chum, Bobby’ était arrivé. Les sœurs cadettes savent toujours comment faire changer la couleur de peau de leurs sœurs aînées à une délicieuse tinte d’écarlate, surtout devant les parents.

Aussitôt qu’ils étaient installés, les Shiells arrivèrent à leur tour.

Tandis qu’il surveillait les boulettes et les pains qui parfumèrent l’ambiance de leurs arômes agréables, Chuck jeta un coup d’œil sournois à sa fille. Elle semblait effectivement amoureuse de Bobby et Bobby lui rendit le pareil.

Tout en renversant les boulettes avec adresse, il demanda dans un ton aimable mais audible « Donc, si j’ai bien compris, tu serais prête à figurer dans l’émission de Tanya si Bobby t’accompagne. »

Tous les conversations divers se tint. Bobby regarda Beth comme un daim prise dans les phares d’une auto. Lui, il n’avait parlé à personne. Aurait Beth dévoilé le pot aux roses ?

Il paraîtrait que non. « Je… euh… quoi ? Comment l’avez-vous découvert ? »

Chuck regarda sa femme. ‘Apparemment, elle l’est, » décida-t-il à la fin. Cathy acquiesça.

Ellen roucoula dans sa main. Ceci allait de mieux en mieux. Elle aurait amplement de nouveau matériel pour la taquiner après ce soir.

« Mais COMMENT L’AVEZ-VOUS DÉCOUVERT, » demanda encore Beth, horrifiée. Elle regarda Tanya qui haussa les épaules, aussi mystifiée que quiconque. « L’as-tu dit à qui que ce soit ? »

« Non, » nia Tanya vigoureusement. « Personne. »

« Beth, » lui rappela Chuck, Il y a des enseignants qui supervisent la salle à manger, et tu l’as annoncé à toute la cafétéria. Pense… Qui était l’une des monitrices ? »

Beth fit la grimace quand elle se souvint. « Mlle Forbes… oh non. »

« Oui, » confirma Cathy. « Elle nous a envoyé toute la documentation. Nous l’avons déjà signé et retourné aux Studios Sunshine par télécopie. »

Beth lança un coup d’œil à ses parents. Ils la regardèrent, amusés. « Euh… merci… je pense… »

Tout en réfléchissant comment son secret avait été dévoilé, elle en fut sidérée ; il n’y avait pas une chance dans un million que Millie et Roger laisseraient leur fils même regarder l’émission, sans mot dire d’y figurer…

Bobby regarda ses parents comme un chat dans un arbre entouré d’une meute de loups affamés. « J’imagine que M. Wilson n’en parlerait pas ainsi à sa fille s’ils ne vous avaient pas parlés au préalable. Je peux donc prendre pour acquis que vous avez signé mes formulaires ? »

« Tiens… oui, il s’adonne que nous l’avions fait, » confirma Millie avec joie.

Bobby fit la grimace et respira de nouveau. Pour un instant, il avait oublié que c’était respirer et sa vision s’assombrissait comme résultat. « Euh… merci… je crois… »

Tanya glapit et s’est sauté sur eux pour les remercier. « Merci, les gars ; je ne saurai comment passer à travers ceci sans vous. »

Ses deux copains de classe étaient trop abasourdis pour réagir. Ellen était aux anges.

« À propos, as-tu signé les formulaires pour Ellen, » demanda Anita. « Je sais que Kim apprécierait l’appui. »

Ellen cracha son cola partout sur le patio. Kim regarda sa mère, plaidant silencieusement. Anita savait qui Kim voulait en plus d’Ellen ; Phil.

« Oui, » acquiesça Cathy. « Elle y sera. A-t-on décidé de son rôle ? »

« Une amie du personnage de Kim, la cousine du personnage que jouera Phil. Ce sera un rôle assez important, elle sera dans presque tous les scènes où Kim sera présente. Ils sont à auditionner les parents en ce moment. »

Kim lui fit une accolade. « Tu vas adorer ça. »

« La partie d’être comédienne ou la partie d’être toute nue sur la télé à travers le pays ? »

Kim acquiesça. « Oui. »

Ellen protesta. « M’man ! » mais il n’y avait aucune façon de l’éviter. Elle, tout comme une demi-douzaine de ses copines de classe et une autre demi-douzaine des copines de sa sœur, seraient à tout dévoiler devant le monde.

Les sœurs cadettes savent très bien quoi ferait changer la couleur de peau de leurs sœurs ainées pour une agréable tinte d’écarlate, surtout devant leurs parents. Dans ce cas-ci, toutefois, ça n’avait pas marché comme il le fallait.
-O-O-
« É… é… et… coupez ! Celui-là est le bon – Gardez-le ! »

Kim et Ellen entendirent craintivement cette évaluation de la metteuse-en-scène, Mary Winslow, une femme robuste et passé maître dans l’art de monter les émissions populaires qui étaient la spécialité des Studios Sunshine. La dame étudia les derniers cinq minutes qui avaient été filmés, la troisième prise de vue pour cette scène et acquiesça. « Ça c’est une bonne ; beau travail, les filles. Bon, c’est tout pour aujourd’hui… couchez-vous de bonne heure ce soir, nous allons filmer à l’extérieur demain. L’autobus part pour Eden Springs à huit heures. »

« Merveilleux, » marmonna Ellen. « Pourrions-nous nous habiller maintenant ? »

« Aussi bien que non, » proposa Amy O’Reilly, l’émissaire de la Fédération nationale des naturistes sur l’estrade. Vous allez être à un centre naturiste toute la journée demain, aussi bien vous habituer. »

Kim gloussa. Les deux filles de 12 ans étaient tout-à-fait nu, ne portant même pas de souliers. Kim ‘s’habilla’ d’une paire de sandales en cuir et envoya sa serviette sur l’épaule.

C’était leur première journée d’enregistrement pour la nouvelle émission ; c’était un vendredi et il faisait tard. Demain elles commenceraient de bonne heure et les filles étaient déjà fatiguées.

Amy parla avec la metteuse-en-scène. « Est-ce vous qui filmera l’émission de vendredi prochain ? »

« Oui, ils m’ont prise pour les six épisodes puisque nous les faisons le plus vite possible. D’habitude, nous essayons de filmer tout l’épisode d’un trait mais avec des comédiens mineurs, surtout avec des acteurs aussi jeunes qu’ici, nous devons garder le temps entre prises de vues au minimum. On ne peut les garder en attente trop longtemps, surtout pendant l’année scolaire. »

Amy acquiesça. Étant elle-même membre du syndicat, elle comprit la nécessité des règlements applicables à l’utilisation de jeunes acteurs. « Je dois vous rappeler au sujet des bronzages. Faites attention d’éviter le soleil ; nous ne voulons pas que vos bronzages paraissent trop foncés ou trop égales, surtout pas au début des émissions. Avec toutes ces prises extérieures à Eden Springs, vos bronzages vont nécessairement se foncer. »

Mary signa à la maquilleuse en chef de s’approcher et la conversation continua au sujet des bronzages artificiels et de la façon d’avoir une apparence naturelle sur l’écran.

Mitch s’approchait, suivi d’Anita, Chuck et Cathy. Le père de Kim porta une robe de chambre et elle devina qu’il n’y avait rien dessous. Amy avait également des conseils pour les parents des jeunes comédiennes.

« Puisque ces deux-là sont censées jouer le rôle de naturistes de longue date, je vous suggère qu’elles restent déshabillées le plus souvent possible. Comment se passe la demande de modifier le code vestimentaire de l’école ? »

« Ils convoquent une assemblée spéciale de la commission scolaire dimanche après-midi. Ils aimeraient parler aux comédiens et leurs parents avant d’arrêter leur décision. » Chuck afficha un air calme mais cela ne trompa pas sa femme ; il était inquiet au sujet de la réaction de la commission.

L’équipe de Sam avait créé des rôles pour non seulement Kim et Ellen mais également pour Bobby, Phil, Beth et Gus. En plus, une autre demi-douzaine des copains de classe de Kim et d’Ellen, ainsi que plusieurs enfants de l’école primaire avaient été embauchés pour des rôles de figurants, surtout dans le style de se déplacer, tous nus, dans l’arrière-scène. Les prises de ce soir avaient surtout été centrées dans la chambre à coucher du personnage de Kim.

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Chapitre 7 ; - Lune Bleue pour la commission

Les écoles étaient moins qu’enthousiastes à l’idée d’avoir leurs étudiants se promener nu à travers l’école, même si une émission de télé à diffusion nationale en dépendait. Ce n’était aucunement le besoin de se couvrir leurs derrières qui leur ont fait envoyer la décision en hautes instances ; elles espéraient toutes que la commission reviendrait avec un ‘non’ ressortissant.

La commission s’était du coup trouvé prise entre deux feux. La minorité religieuse ‘pour la décence’ de droite était contre, la minorité religieuse ‘retour à l’aire d’Adam et Ève’ était pour, le groupe naturiste séculaire était pour, et ainsi de suite. Le Syndicat des enseignants d’écoles publiques, étant pour, fit pendre des carottes plutôt juteuses devant les yeux des commissaires pour faire pencher la balance.

Le dimanche, donc, la commission tint sa réunion à huis-clos. Les seules personnes admises étaient les parents et les enfants de la nouvelle émission des Studios Sunshine et un conseiller du SEEP. Personne de l’assistance ne fut surprise que cette conseillère soit Amy O'Reilly.

« Nous avons plusieurs items sur l’ordre du jour, cet après-midi, » dit le président de la commission Grant Winslow, en appelant l’assemblé à l’ordre. « Puis-je avoir une motion pour avoir Mme Amy O’Reilly admise à la réunion ? »

Proposé, appuyé et voté.

Elle adressa le premier item, modifier le code vestimentaire afin d’accepter la nudité intégrale des élèves. « Mesdames et messieurs les commissaires, avant de procéder, je crois que cela aiderait si nous nous retrouvions dans la même ambiance que les écoles. Je proposerais que nous demandions aux enfants de l’assistance de se dévêtir et de rester ainsi pour la durée des délibérations sur la question. »

Grant manqua d’avaler sa pomme d’Adam. On entendit quelques ‘Oh’ et de ‘Ah’ autour de la table. Finalement, il trouva son courage. « Je ne crois pas que cela nécessite un vote de l’assemblé. Ce serait probablement une bonne idée. » Tous acquiescèrent, certains après avoir longuement hésité. « Il y a-t-il d’opposés ? » Personne n’osait lever la main.

« Très bien, nous prendrons une pause de deux minutes. »

Rapidement, Tanya et Kim se dévêtirent. Leurs amis étaient tout aussi vite ; personne ne voulait être la dernière à être toute nue. Tous avaient prévu la nécessité de se déshabiller et avaient apporté des serviettes pour s’asseoir.

Grant ramena l’assemblé à l’ordre rapidement. « Bon, avant de débattre le Sujet du jour, il y a des items budgétaires liés au Sujet du jour qui doivent être apporté à l’attention de l’assemblé. » Tous entendirent les majuscules dans le Sujet.

Il ramassa une liste manuscrite. « Bien, si nous procédons en faveur de la modification, nous obtiendrons un don de nouvelles équipements de labo de chimie et de bio pour remplacer le matériel désuet des écoles intermédiaires et secondaires. » Tous furent impressionnés. « En plus, il y aurait un autre don anonyme pour de l’équipement sportive adéquate pour ces deux niveaux, incluant de l’équipement d’haltérophilie. Il y aura aussi des nouvelles cuisinières et d’autres équipements connexes pour le cours d’art culinaire. Un ajout pour notre budget d’amortissement. Des livres nouveaux pour la bibliothèque et de l’argent pour une bibliothèque d’école primaire. Un don pour couvrir les salaires pour un enseignant de langue anglaise et trois libraires et le cout de remplacer tous les livres de maths de tous les niveaux scolaires. » Il regarda les autres commissaires de façon sérieux. « Tout ça si nous permettons nos élèves de se promener à poil dans nos couloirs. » Il mit la note de côté. « En tout, ça fait de dons totalisant plusieurs centaines de milles dollars. Certains nous permettront de baisser les taxes de nos parents, d’autres nous permettront d’offrir une meilleure éducation sans que cela coute un sous de plus. Et puis ? Est-ce la disruption de quelques étudiants nus suffisante pour disqualifier les bénéfices de ces généreuses offres ? »

« À quel point sont ces offres concrets, » demanda une vieille routière au bec d’aigle.

Grant la rassura. « Très. Il y a un bonhomme dans le couloir avec un cellulaire en main. Si nous disons ‘oui’, il doit composer une série de numéros. L’équipement de labo sera ici en dedans d’une semaine et installé la fin de semaine prochaine. Les livres seront ici en 48 heures. L’argent pour le nouveau personnel sera dans notre compte demain et j’ai déjà des CV pour ceux-ci ; nous pourrons combler les postes dans les semaines à venir. »

La discussion continua pour plus qu’une heure avant que quelqu’un propose de mettre ça de côté et de liquider les autres points à l’ordre du jour. Ils passèrent rapidement à travers l’approbation de contrats de réparations d’infrastructures, l’état du budget annuel (ce qui souligna à quel point l’infusion des argents offertes seraient utiles) et quelques items divers. Finalement, Grant ramena la discussion vers le Sujet.

« J’aimerais attirer votre attention, » dit Amy, « que, depuis deux heures vous aviez eu une assistance respectueuse, silencieuse et particulièrement non-dérangeante, y inclut une importante proportion d’étudiants nus. »

Grant jeta un coup d’œil à l’assistance et roucoula. « Vous avez raison. J’avais complètement oublié que nous leur avaient permis de se déshabiller au début de la réunion. Y a-t-il quelqu’un qui se sent dérangé par cette nudité ? »

« Bon, je suis disposé à accepter une proposition pour que l’on essaie pour un trimestre, d’ici jusqu’à Noël. Nous demanderons aux directeurs de nous produire un rapport à ce moment-là, avec soit une recommandation de continuer ou une très bonne raison d’arrêter ça là – et les raisons sont mieux d’être bonnes, sinon nous seront dans la merde quand ils demanderont d’être remboursés. »

Tous ravalèrent à ça. À regret, la motion fut proposée, appuyée et approuvée. Elle permettait tout étudiant à temps plein d’une école de la commission scolaire d’assister dans un état de nudité intégrale – mais il devrait se rhabiller s’il contrevenait les règles d’aucune manière, ou si l’enseignant puisse soulever une objection valide pour des raisons de sécurité.

« Oh, merveilleux, » remarqua Tanya, sans entrain. « Me voilà prise à me promener toute nue pour le restant de ma vie. »

« Je m’en plains pas, » dit Gus avec le sourire.

« J’imagine que non. »
-O-O-
Amy O’Reilly expliqua la modification des règlements lors d’une assemblée générale des étudiants de l’école secondaire le lendemain matin à huit heures trente au gymnase ; « oui, certains de vos copains de classe seront nus, oui, si vous le voulez, vous pouvez vous dénuder même si vous ne faites pas partie de la distribution de l’émission et voici comment vous devriez vous comporter. » Elle insista sur la nécessité de s’assoir sur une serviette quand on est nu et d’agir de façon respectueuse, « Ce qui est la façon que vous devriez agir de toute façon. La nudité n’a rien à voir avec l’érotisme ; c’est une façon naturelle de se vêtir et de se présenter. »

Au moment que les élèves allèrent être retournés à leurs salles de classe, un livreur en bleus de travail se présenta sur le coin de l’estrade. Le directeur alla lui parler puis appela l’une des enseignants à les rejoindre. Il y a eu une discussion rapide. Le directeur se dirigea vers le micro.

« Nous aurons des nouveaux frigos, congélateurs et cuisinières installés dans la salle d’Art culinaire à la fin de la journée. » Il y a eu acclamation de la part des étudiants de cette discipline. Beaucoup de leur équipement était déjà désuet lors de la période d’après-guerre quand l’école avait été bâtie. Même le casse-croute Chez Elroy, qui avait été inauguré dans les années vingt, avait de l’équipement plus moderne. « La classe d’Art culinaire se tiendra dans la bibliothèque aujourd’hui. » La modification du code vestimentaire commença déjà à rapporter gros.
-O-O-
La bibliothèque, comme Tanya l’a découvert, n’était pas l’endroit idéal pour le cours d’Art culinaire. Le sujet du jour ne nécessitait pas d’appareils mais ne toléra pas non plus d’interrompions or, en plein milieu de la matinée, au tout début de la leçon, un équipe de techniciens commença à reformater les ordinateurs et d’installer des serveurs hyper-performants.

Toute la journée, camion après camion vint déposer d’autres équipements de rechange, d’équipements gymnastiques (l’équipe de football se fut un immense plaisir à aider à l’installation de l’équipement d’haltérophilie), de matériel de labo comme des microscopes, de nouveaux livres, des tours et des fraiseuses pour l’atelier d’usinage et j’en passe.

Finalement, tous étaient convoqués de nouveau au gymnase où chaque étudiant reçut un nouvel ordinateur portable. Ils fonctionnaient tous sur un environnement Linux et étaient complètement sécurisés ; ils ne continrent aucun jeux et personne sans accès au mot de passe pour le système d’exploitation ne put installer quoi que ce soit de non approuvé. Tous étaient mis au parfum au sujet du fonctionnement de Linux puis libérés.

Mardi, Tanya et Beth se préparèrent pour leur premier cours de gymnastique depuis que les règlements sur la nudité furent instaurés. Déjà, elles se sentirent plus à l’aise car la meute de loups en rut avaient compris (parfois douloureusement, car l’équipe de football s’était porté volontaire d’agir en tant que gardes-du-corps officieux pour les étudiants nus) de surveiller leurs main errants. Quelques-uns avaient même été convoqués au bureau du directeur et risquaient d’être expulsés, ce qui fit rappeler les autres à l’ordre, vite fait. Amy O’Reilly et la commission étaient très déterminés d’assurer que les étudiants seraient respectés.

L’enseignante de gymnastique, Mlle Edwards, se présenta dans la vestiaire, nue. « Comme vous le savez, nous avons eus une modification dans le code vestimentaire afin de permettre la nudité intégrale. Toutes celles qui tiennent à continuer de porter des maillots, allez-y, mais ils ne sont plus obligatoires. Toutefois, si vous choisissez de porter le maillot, seul le modèle de compétition sera accepté. Il y a-t-il des questions ? »

« Qu’en a-t-il pour les garçons, » demanda quelqu’un, un sourire méprisant aux lèvres.

« Même chose, sauf pour la taille du maillot. »

Tanya envoya ses sandales et sa serviette dans son casier. « Bon. Moi, je suis prête. »

« Une douche en premier, » lui rappela Mlle Edwards, « et LÀ, tu seras prête. »
-O-O-
À l’école intermédiaire de Kim, c’était plus ou moins la même chose. Lundi, tous se rapportèrent dans leurs salles de classe, suivi par une assemblé général, suivi par une journée ponctué d’interrompions ; de nouveaux livres furent livrés, des nouveaux portables furent distribués, des mises-à-jour diverses furent entreprises à travers l’école et pendant l’après-midi, on procéda à l’installation d’un nouveau labo d’informatique. Mardi après-midi, la classe de Kim et Ellen partirent pour l’école de Tanya pour le cours de natation car la leur n’avait pas de piscine. Ils y rencontrèrent Mlle Edwards dans toute sa gloire. Kim et Ellen se doutaient bien que les maillots ne seraient plus obligatoires et en ceci, elle eurent raison.

Mercredi midi, Kim s’est servi un verre de lait du comptoir de la cafétéria, le paya et s’est dirigée vers ses amis, une petite île de nudité entouré d’un océan de textiles. Il y avait deux garçons, nota-t-elle, Phil et l’un des joueurs de ballon-panier. Les quatre autres étaient des filles, Ellen et trois copines de classe.

En déposant son cabaret, elle demanda à la ronde, « Et puis, comment avez-vous trouvé ces trois premiers jours ? »

« Oh, ça ne fait pas encore trois jours mais deux et demi, » ricana May. Kim ne connaissait May que depuis peu ; elle vint d’une autre des trois écoles primaires de la ville. May s’est trouvée impliquée car ses parents étaient membres de la même église qu’Ellen et les jeunes avaient liés connaissance. Quand l’appel pour des figurants nus avait été émis, ses parents l’avaient inscrite en farce. Le fait d’être nue en classe était un autre plaisir malicieux, une façon de frôler les limites et de s’amuser un peu sans pour autant enfreindre les règlements.

« Pour moi, ça devient du pareil au même, » dit Phil. « Je n’ai eu aucun problème à part de quelques taquineries la première journée. »

L’opinion générale crut que c’était à devenir ‘Il n’y a rien là…’.

Tanya et Beth s’installèrent dans leurs chaises pour le lunch – pour tout ado, les repas furent le meilleur moment de la journée. Un groupe d’étudiants étaient debout devant les fenêtres de la cafétéria, à rire devant les comportements loufoques de quelques paparazzis qui tentèrent vainement d’obtenir des photos prises ‘sur le vif’ de la vedette nue et de la police qui tenta d’empêcher la prise de photos. Quelqu’un avait appliqué des pellicules de Mylar sur les fenêtres, les rendant à sens unique et occasionnant cette comédie dehors sur la pelouse.

« Alors, ce quoi le programme pour le reste de la semaine, » demanda Deb en sortant son agenda.

« Ce soir étant mercredi, mes devoirs inclurent l’étude des scénarios pour vendredi et samedi, » lui informa Tanya. « Demain, j’ai une rencontre avec l’équipe de mise-en-marché de la CD, et vendredi et tout le samedi, nous enregistrons. » Elle fit la grimace. « Avant ceci, j’étais censé avoir les vendredis libres. Maintenant, ça a l’air que cela ne se présentera pas avant la fin octobre. » Elle regarda Gus tristement. « Ça fait que c’est plutôt difficile de sortir. »

« Ne t’inquiètes-toi pas de ça, » lui encouragea Gus. « Je te présentes ici et maintenant une invitation officielle pour diner chez nous dimanche après-midi. M’man est bonne cuisinière, tu le sais. »

Tanya lui répondit avec un sourire radieux et un roucoulement. « YES ! »

Deb fit la fouine. « Est-ce que vous vous promenez tout nu à la maison aussi ? »

Beth acquiesça tristement. « Ellen et Kim jouent des naturistes de longue date et P’pa et M’man veulent que nous les supportions le plus possible. Du moment que nous arrivons à la maison, nous sommes censés être à poil. »

« C’est la même chose pour nous, » admit Tanya.

« Donc t’es toute nue ici à l’école et à la maison. J’ai vu ton casier, tu n’as aucun sac là-dedans pour transporter du linge… c’était quand la dernière fois que tu portas quoi que ce soit ? »

« Nous portons quelque chose, » protesta Gus, soulevant sa jambe et indiquant son pied. « Nous portons des sandales ! »

Tout le monde rit mais Tanya se mit à réfléchir. « Je dirais que c’était dimanche après-midi. Vous autres ? »

Gus, Beth et Bobby pensèrent rapidement et le confirmèrent ; à l’air libre depuis dimanche. Ce n’était qu’en y pensant qu’ils réalisèrent qu’ils n’y avaient guère prêté attention ; c’est devenu un état normal, naturel.

« Je ne me sens pas du tout à l’aise, » admit Deb. « J’aurais cru que je me sentirais moins à l’aise nue qu’habillée mais, en ce moment, c’est plutôt le contraire. »

« Vais-y fort, » proposa Beth, « T’as le droit ; ce n’est pas limité qu’aux figurants. »

« Pas ici, je ne me déshabillerais pas devant tout le monde. Et pas sans demander l’autorisation de M’man et P’pa. »

Gus, comme le gars qu’il était, vit la partie pratique de la chose. « Appelles-les. Tu peux utiliser ton cellulaire pendant le lunch. »

Deb regarda au tour d’elle avec un air coupable et activa son cellulaire. « M’man ? Oui, tout va bien. Bien… à part d’une chose. » Au bord des larmes, elle narra ses sentiments et serait Maman très déçue si sa petite princesse passerait l’après-midi habillée comme ses amis ?

Une pause lourde de sens laissait elle et ses amis sur le qui-vive. Finalement, on entendit un éclat de rires venant du petit haut-parleur de l’appareil et sa mère lui dit « Je ne suis pas du tout surprise. Merci de nous l’avoir demander avant de tout enlever. Nous en avions parlés après tu t’es couché, la nuit dernière et nous avions décidé de te laisser aller si jamais tu le demanderais. On se verra quand tu rentres ce soir, chérie. »

« Bon, » avança Deb, « comment procède-t-on ? Je ne veux pas me dévêtir à la cafétéria. »

Tanya et Beth se levèrent. « Attendez-nous, » dit Tanya tandis que les deux traînèrent leur amie vers les toilettes.

Deb passa la deuxième moitié du diner nue et se sentait soulagée. Tellement soulagée que ce ne fut qu’à son arrivée à la maison et que sa mère lui demanda où étaient ses vêtements qu’elle comprit qu’elle les avait oublié dans son casier à l’école.
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Chapitre 8 ; - Les marées sont fortes

Jeudi, on convoquèrent des assemblées spéciales autant à l’école secondaire et à l’école intermédiaire. Sam Twillingham fut le présentateur invité aux deux réunions. Son annonce fut bref mais électrifiant.

« Merci pour avoir accepté de me rencontrer ; je sais qu’il y a plein de choses que vous préfériez faire à la place, comme le calcul. » À chaque fois, l’assistance partit à rire. « Je suis le producteur de l’émission Candy Canyon et nous avons un besoin plutôt urgent. » À chaque fois, il ravala à ce point.

« Nous avons besoin des personnes pour meubler l’arrière-scène pour certaines prises de vue dans l’émission. Pour demain soir et samedi, nous aurons besoin d’une douzaine de filles et de garçons venant de la 4e à la 6e année, de préférence la moitié de filles et la moitié de garçons. Nous aimerons aussi inviter le même nombre de jeunes des années 7 et 8, ainsi que des années 9 et 10 et peut-être plus. En deuxième lieu nous prendrions des plus vieux qui ont l’air appartenir à ces groupes d’âge. Si vous avez des frères et sœurs dans ces groupes d’âge, parlez-leur-en. Vous ne jouerez pas de rôles vous-mêmes, vous feriez plutôt partie de la scène, sans vous soucier de ce que font les comédiens. Lors des prises de vues de vendredi, vous allez simplement vous promener ou être assis quelque part et pour samedi, vous serez à vous baigner, à jouer au tennis ou au ballon-panier ou à vous déplacer dans l’arrière-plan. »

À chaque fois, plusieurs mains se sont levées au ciel. « Avant que quelqu’un pose la question, les prises de vue seront faite au centre naturiste donc, oui, vous serez nu. En fait, les scènes extérieures de samedi seront prises sur place au Centre Naturiste Eden Springs aux environs d’une heure d’ici, donc on s’attendrait que vous soyez nu à l’arrivée et de rester ainsi pour la journée. Nous partirons en autobus de l’école secondaire ; c’est l’endroit qui a le plus de stationnement pour les jeunes et leurs parents. Vous devez avoir un adulte responsable avec vous, quoique nous soyons disposés à accepter un adulte responsable par douzaine de jeunes ou tout autre arrangement, aussi longtemps que les parents ou gardiens seront d’accord. »

Et, chaque fois, chacun des assemblées eurent éclatés dans un brouhaha de discussions tandis que tous eurent une million de questions à poser.
-O-O-
Tanya et Beth regardèrent la foule de nouveaux figurants. Les jeunes furent debout à ne rien faire, la plupart visiblement mal-à-l’aise, n'étant pas habitués à être ainsi exposé. On leur avait montré un vidéo documentaire sur la nudité sociale mais le message n’avait pas encore été assimilé.

Quoique tout ceux moins de 18 ans étaient nus, la même chose ne put être dit des adultes. Mitch l’était, puisque son personnage était censé gérer la place et Amy O’Reilly l’était car, en tant que consultante sur le naturisme, elle était censée donner l’exemple. La majorité de l’équipe de production avait été tellement entouré de nus au Centre et au studio d’enregistrement, qu’ils étaient maintenant à l’aise avec leur propre nudité. Les règlements locaux au sujet de l’hygiène alimentaire obligea les dames qui servirent à la table des collations d’être habillées. Il y avait plus de parents habillés que nus, quoiqu’une bonne minorité, mal-à-l’aise d’être ‘différents’, s’étaient déshabillés également.

« Bon, nous sommes prêts pour la première prise de vue, » annonça le metteur en scène en déposant sa serviette sur sa chaise. Comme la plupart de son personnel, elle ne porta qu’une paire de gougounes. « Puis-je avoir les enfants d’école primaire auprès des balançoires, s’il vous plaît ? »

Une douzaine de petits corps nus se dirigèrent vers l’aire de jeux. « Bon, souvenez-vous, je ne veux pas que vous parliez quoique vous devez prétendre de parler. Qui voudrait monter ces méga-blocs ? » Rapidement, elle distribua des tâches aux enfants, essayant de respecter les gouts de chacun.

À la fin, elle se concentra sur les ados. « J’ai besoin de quelqu’un ici à cette table à lire ou quelque chose du genre. »

Deb leva la main. « Des devoirs feraient-ils l’affaire ? J’ai un rapport à préparer pour lundi et je n’ai pas pu la toucher encore ce soir. »

« Parfait ! Assieds-toi ici, devant la caméra. Quand tu n’es pas à écrire ton travail, tu pourrais jeter un coup d’œil aux jeunes ou aux autres figurants mais il ne faut surtout pas avoir l’air ennuyé ou de directement regarder les caméras. »

Gus, qui joua le rôle du chum éventuel de Candy Canyon, fut installé comme barista derrière le comptoir à café, à servir des tasses vides aux adultes qui étaient, pour la plupart, des habitués d’Eden Springs.

Une autre ado que Deb ne connaissait pas, une fille de la première année du secondaire, fut placée auprès d’elle car elle avait amené son devoir d’algèbre. À mesure que l’enregistrement progressa, Deb avait fini son travail puis commença à aider l’autre à déchiffrer les formules. Ce ne fut pas si facile que ça car elle dut les expliquer de façon non verbale pendant les prises.

La jeune fille finit par terminer son algèbre. Entre les prises, elle s’est introduite comme s’appelant Rebecca et elle demanda Deb qu’était le plus long qu’elle avait été nue. Deb devait y penser. « Je n’ai rien porté depuis mercredi midi. » Elle indiqua les vedettes de l’émission. « Tanya et Kim ? Rien depuis dimanche après-midi. »

Quand l’enregistrement de la soirée fut sur le point de terminer, Amy vint avec quelques mots d’encouragement pour les jeunes et des conseils pour leurs parents. « Vous vous souvenez comment vos enfants sont censés être des naturistes ? Alors, Papas et Mamans, je vous conseillerais que vous gardiez vos enfants habillés comme ils le sont actuellement jusqu’à votre retour à la maison après la fin des enregistrements à Eden Springs demain soir. »

Sam fit les cent pas en attendant de voir combien de ses comédiens en herbe se présenteraient le lendemain matin. Il n’y avait aucun doute pour Tanya, Kim et leurs amis mais il ne fut aucunement convaincu que les parents des autres enfants seraient disposés à envoyer leur progéniture à se mêler à des véritables naturistes pour la journée entière. À l’heure du départ, toutefois, ils se sont tous présentés ; les enfants déjà nus et une bonne proportion des parents également. L’équipe était déjà en place, ayant passé la nuit là-bas et la fin de semaine entière dans des remorques bourrées de lits superposés, une pour les hommes et une pour les femmes. Un autre autobus s’occuperait de transporter les vedettes, leurs parents, les amis et leurs parents à eux.

L’autobus des figurants, un modèle haut de gamme du genre à relier des villes, fut bondé de convivialité tout le long du trajet. Le metteur en scène, Mary Winslow, prit du temps avec chaque groupe d’âge, leur informant de quoi elle attendait d’eux. La plupart des prises de vue de la journée serait dirigée vers les figurants et non pas vers Tanya et Kim, pour meubler le décor et pour entrecouper les scènes avec les vedettes.

À son arrivée, Mary fut horrifiée de voir ses deux vedettes nues assises sur des chevaux. « Mesdemoiselles, » exclama-t-elle le plus doucement et le plus calmement possible. « Les compagnies d’assurance ne veulent PAS que vous chevauchiez ses animaux ! Il y a trop de risque qu’ils partent en crise et vous font mal ! »

Les deux sœurs Shiell regardèrent leurs chevaux de trait placides. On pourrait allumer un pétard sous ces bêtes et elles ne feraient que fouetter leurs queues.

« Bon, d’accord, » soupira Tanya, ne voulant pas partir une dispute devant tout le monde. « On est dû au maquillage, de toute façon. Allez, Ouragan, au pas de course… allons chercher de l’avoine. »

Kim sourit de la façon Tanya avait renommé Barbie. Elle encouragea Jacinthe, sa propre monture, à la suivre. « Allez, Banchee… au trot. » Devant elle, un enfant préscolaire arrêta Barbie pour lui flatter le museau.

« Ouais, un vrai tueur, celle-là, » commenta Deb.

L’équipe de la filmographie étaient à tester leurs appareils et avait pris une photo sur le vif de Tanya, le cheval, Barbie, ainsi que la jeune inconnue et sa mère derrière elle. Ce fit une image chaleureuse qui serait parfait pour la pub pour la nouvelle émission naturiste de Candy Canyon.

Les prises de vues se sont bien passées et, à la fin de la journée, Mary crut qu’elle avait assez de matériel pour combler l’émission au besoin. Encore une fin de semaine et elle aurait terminé les six épisodes pour lesquelles elle fut embauchée. Une autre semaine pour organiser les séquences et peut-être une encore autre semaine au cas qu’elle devait reprendre quelques séquences mais, si tout allait pour le mieux, à la fin-octobre, le tout serait prêt pour un grand lancement en janvier.

Et elle pourrait enfin s’habiller de nouveau sur l’estrade des studios d’enregistrement.

Tandis que Tanya et Beth dirigeaient les figurantes admiratrices d’école primaire dans une partie enjouée de Marco Polo dans la piscine du centre, Mary, Amy, Mitch et Sam étaient assis avec des tasses de café à régler les problèmes du monde.

« Nous devrons discuter d’une campagne de publicité avec les gourous de la mise en marché si le clan donne l’approbation pour l’émission. » Mitch prit une gorgée de café et regarda les deux autres gravement.

« Ils seront quasiment obligés de donner leur accord. Trop de temps a été investie dans la série, » commenta Sam. « Si nous abandonnons maintenant, nous devrons recommencer du début, écrire des scénarios, faire les auditions, construire des décors ; tout ça prend du temps. Ce fut un miracle de coordination et de planification d’avoir terminé quatre épisodes dans ce temps. L’utilisation de jeunes dans une émission rend la tâche difficile car nous sommes limités aux heures que nous pouvons les faire travailler. » Il haussa les épaules. « La Présidente veut vraiment que cette émission voit le jour et elle arriverait peut-être à faire le syndicat fermer les yeux mais il y a des limites. Essayer de partir une nouvelle émission en aussi peu que deux mois, avec Noël et le Jour de l’An réduisant ça à un mois et demi, serait un désastre en partant. »

Mary était d’accord. « Surtout si, en plus, les comédiens doivent être nu ? Ce serait à peu près impossible dans le groupe d’âge des pré-ados et les élèves de primaire. Nous étions chanceux d’en avoir six de chaque. »

« Je me demande si nous en trouverons d’autres pré-ados prêts à venir à des endroits comme ici, » se demanda Mitch en jetant un coup d’œil à Amy.

Amy fut confiante. « Plus jeunes que pré-ado, pas de problème. Ils n’ont généralement pas les réticences des jeunes plus âgés. Jusqu’à il y a quelques années, ce fut tout autant le cas des pré-ados mais grâce aux revues de mode axées à ce groupe d’âge spécifique, elles ont maintenant les mêmes bibites que leurs sœurs ainées. L’industrie de la mode est vraiment à faire du mal à toute la gente féminine. »

« Et ils commencent maintenant à viser les hommes, » nota Mitch amèrement. « Les garçons ont déjà assez de soucis à voire que leur ‘équipement’ est à la hauteur. Maintenant, ils doivent également s’inquiéter de leurs abdominaux et leurs pectoraux. »

« Bien, la Présidente espère que cette émission réussira à renverser cette tendance. Si ça réussit, elle sera suivie par toute une panoplie de nudité aléatoire et sociale à la télé et au cinéma.

Mary regarda son corps d’une quarantaine d’années. Jamais découpé au couteau, ni même quand elle était ado, elle avait emmagasiné quelques livres de plus depuis les décennies. Elle se demanda si elle se serait retrouvée de l’autre côté des caméras si elle s’était sentie plus à l’aise avec son corps à l’université.

« Pardon… je n’ai pas compris, » demanda Sam.

« Je ne pensais pas avoir dit quoi que ce soit. » Mary comprit qu’elle a dû vocaliser ses pensées. « Je pensais justement que si je me serais mieux sentie dans mon corps quand j’avais 20 ans, j’aurais pu être comédienne. »

« Bien, tu travailles pour le bon studio si tu veux tenter ta chance devant l’œil tout-puissant, » dit Sam.

« D’ici cet été, je doute qu’il y aura encore une seule émission avec quelqu’un d’habillé, » devina Mary. « Avant de penser à devenir comédienne, je devrais m’habituer à être nue au préalable. »

Amy leva un sourcil. « Au lieu de porter ce que tu as sur le dos maintenant ? »

Mary se regarda de nouveau. Oui, elle était nue et avec du monde, même si ce ne fut que dans un centre naturiste entouré par beaucoup d’autres gens nus. En regardant au tour d’elle, elle constata que personne ne semblait le moindrement soucieux de leur propre nudité, ni des adultes ni même des enfants aux alentours. Même ceux qui ne s’étaient jamais dénudé en public auparavant semblèrent aussi à l’aise que si ils avaient été naturiste toutes leurs vies. C’était matière à réflexion.

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Cor
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Re: Histoires de Cor; Téléroman

Message par Cor »

Chapitre 9 ; - Transit de Vénus

Le théâtre, situé sur la rue principale de leur ville natale, était complètement sellé à tout visiteur non pas du clan des Shiells, de leurs invités ou du personnel présélectionné. Mitch et Anita étaient assis dans les sièges d’honneur, au centre de la première rangée, avec leurs filles à chaque côté et les chums des filles à côté d’elles. Dans la rangée derrière eux étaient assis le pasteur, sa femme et deux jeunes garçons de l’église de la famille.

L’Oncle Charlie McInroy avança vers le lutrin. Visiblement anxieux, il présenta son discours sans notes. « Ça y est, messieurs, dames, nous sommes prêts à vous montrer ce que tellement de gens ont travaillé si fort depuis six semaines pour créer. »

L’assistance fut toute aussi nerveuse.

« Quand nous avions commencé ce projet, nous savions ce que nous voulions accomplir et ce que nous devions accomplir. Nous DEVIONS montrer aux jeunes que la nudité n’avait rien de honteux et qu’il fut acceptable d’être nu quand et là où c’était appropriée. Nous DEVIONS montrer aux jeunes que leurs corps étaient normaux et naturels et qu’ils devraient ignorer ces stupides revues de mode avec leurs photos truquées et d’une perfection impossible. Nous VOULIONS créer une émissions que les parents seraient heureux de laisser regarder leurs jeunes et nous VOULIONS que ces émissions soient populaires avec notre assistance cible habituelle, les moins de 14 ans. » Il arrêta et ajusta ses lunettes sans prescription sur le bout de son nez. « Nous pensons avoir atteint nos buts. Si vous êtes d’accord, alors après ce spectacle, nous transmettrons une copie directement à la Présidente et nous organiserons une présentation spéciale pour des jeunes et leurs parents pour voir si eux, aussi, aiment l’émission. S’ils l’acceptent également, nous démarrerons la campagne de publicité. »

Il sortit de derrière le lutrin et pointa vers l’assistance. « J’aimerais remercier Tanya et Kim pour tous leurs efforts, pour avoir coopéré à ce projet et pour avoir maintenu l’ambiance du studio détendue et pleine de bonne humeur. » L’assistance appuya ses dires avec des applaudissements et des cris de joie.

« Et j’aimerais remercier chacun de vous de nous avoir permis d’entreprendre cette démarche. Sans plus de fanfare, je vous présente ‘Candy Canyon’… » Il signa vers la salle de projection et le vidéo commença à dérouler sur l’écran.
-O-O-
Tandis que le générique de la dernière épisode défila sur l’écran et disparurent, les cris et les applaudissements commencèrent. L’Oncle Charlie sortit de nouveau sur l’estrade.

« Vous avez tous deux morceaux de carton, un vert et un rouge. Si vous jugez que cette émission soit adéquate pour les heures de grande écoute, levez votre carton vert maintenant. »

Une vague de vert, assez pour faire pleurer n’importe quel irlandais, inonda les chaises.

« Merci. Maintenant, si vous ne croyez pas cette émission acceptable pour la période de grande écoute, levez votre carte rouge. »

Aucune carte rouge fut élevée à part de deux jeunes de six ans qui furent à jouer à l’escrime avec leurs cartes vertes.

Un des cousins cria à la ronde, « Hé, Tanya, pourquoi n’as-tu pas soulevé ta carte rouge ? »

À l’amusement de l’assistance, elle répondit, « Il y a deux mois, je l’aurais fait. »

L’Oncle Charlie recommença à respirer avec soulagement. « Merveilleux ! Merci à vous tous, mesdames et messieurs. Je crois que ceci sera une autre excellente saison de ‘Candy Canyon’. Il y a des rafraichissements qui nous attendent dans le lobby. Nous nous reverrons là-bas. »
-O-O-
Annonce publicitaire ; « Les Studios Sunshine annonce une nouvelle série ‘Candy Canyon’. »

En-tête de Variety ; « Candy dévoile tout ! »

Annonce télé pour la nouvelle émission ‘Candy Canyon’ ;
  • Une prise de vue de ‘Candy’, la montrant en haut des épaules et cachée derrière des arbustes ; « Hé, les jeunes, vous ne croirez pas ça mais P’pa et l’Oncle Jim ont décidé d’acheter un centre de camping et de l’opérer ensemble. La grosse surprise, du moins pour moi, est que c’est un centre naturiste ! Et je vais y vivre à temps plein ! Je savais que l’Oncle Jim et ma cousine Cindy Canyon étaient des nudistes mais enfin… quelle surprise ! Venez-vous joindre à nous pendant que nous apprenons tous à vivre tout nu. On va s’amuser ! »
Annonce imprimée pour ‘Candy Canyon’ ; une photo de Tanya sur son cheval avec une fille nue de 4 ans qui flattait le museau du cheval pendant que Tanya et la mère de la petite, les deux également nues, la regardent faire avec des sourires sur les lèvres.
-O-O-
L’Oncle Charlie et le Conseil de son entreprise étaient installés dans des fauteuils moelleux du théâtre des Studios Sunshine, à réviser la pub à être montré autant sur le canal satellite et lors du bloc horaire de Candy Canyon sur le réseau ABS. Au signal de l’Oncle Charlie, les lumières furent baissées et les annonces commencèrent à défiler.

Annonce no. 1 ;
  • Produit ; des produits de soins de la peau pour bébés, par Kinder Care Baby Care.
    La mère, le visage non apparente mais définitivement nue, change la couche du bébé en utilisant les produits de la compagnie, puis ramasse et cajole son enfant. L’image quelque peu embrouillée, elle s’installe dans une berceuse et donne le sein à son enfant tandis que sur le côté gauche de l’écran, on illustre le logo de l’entreprise et une image de l’emballage.
Annonce no. 2 ;
  • Produit ; du lait, par le bureau de le mise en marché nationale des produits laitiers.
    Des enfants accourent vers la mère pour une collation après l’école. La mère, complètement nue, remplit des verres givrés de condensation avec du lait pendant que les jeunes, tous aussi nus, clament de joie.
Annonce no. 3 ;
  • Produit ; Restaurant familial Arizona Annie’s
    Le présentateur discute du spécial-repas de l’hiver. La serveuse est habillée mais la famille assise pour le repas (père, mère, avec garçon et fille, les deux entre 8 et 10 ans d’âge) sont visiblement nus. Le présentateur ne mentionne aucunement la nudité de la famille.
Annonces no. 4a et 4b ;
  • Produit ; des meubles pour enfants, par le Manufacture de Meubles Chambers.
    La mère ouvre la porte de chambre et réveille la fille endormie (dans les 11 ans). Les deux sont nues. Une voix hors-champs mentionne à quel point la fille aime son nouveau lit. Ceci est suivi par une deuxième annonce d’un garçon endormi dans un lit-capitaine qui fut réveillé par le père qui rentre sa tête dans le cadre de porte. Les deux sont nus, le père porte deux cannes à pêche. L’image change pour une vue panoramique des deux à pied vers le quai de pêche.
Annonce no. 5 ;
  • Produit ; crème à bronzer Sunbright, par les Produits de beauté Wizard.
    Plusieurs enfants dans une classe d’école primaire. Tous, y inclut l’enseignante, sont nus. La cloche sonne, l’enseignante leur dit de bien se crémer avec du Sunbright avant de sortir dehors pour la récréation. « Restez brillant avec le soleil, utilisez du Sunbright ! »
« Est-ce que quelqu’un voit quelque chose d’inacceptable avec ces annonces, » demanda l’Oncle Charlie. « Mise à part, évidemment, de comment le slogan ’Sunbright’ est nul… »

La plupart secouèrent leurs têtes ‘non’ mais le Rév. Matthew Fox exprima un doute à propos de la première annonce. « Voulons-nous vraiment montrer ça ? »

« Montrer quoi ? » L’Oncle Charlie ne comprit aucunement l’objection du Rév. Fox. « Buck, pourrais-tu nous repasser le première annonce, s’il te plaît ? »

Buck, le projectionniste, pouvait le faire et fit comme il fut demandé.

« Vous voyez, » indiqua le Rév. Fox. « Elle est…, » et sa voix baissa en sourdine gênée, « à donner le sein. »

« Bien, oui, » accorda l’Oncle Charlie calmement. « Je l’avais remarqué la première fois. Alors, Matt, le problème est… ? »

« C’est indécent. » Il semblait choqué.

« C’est son lunch, » dit la Dr. Francine Wallace dans des monotones mortels. « Les bébés mangeant en buvant du lait maternel. Ne te souviens-tu pas de ton cours de santé à l’école primaire ? »

« Mais… mais…, » postillonnait le Rév. Fox.

« Nourrir un bébé au sein en public est légal dans tous les 50 états et l’est depuis des années, » avisa Robert Theriault, associé senior dans un des cabinets d’avocats les plus influents de la côte ouest et avocat principal des Studios Sunshine. « Il est interdit de faire de la discrimination envers une femme qui allaite. Un enfant à l’intérieur de n’importe quel restaurant ou dans n’importe quel mail pourrait voir une femme qui allaite ouvertement son enfant et aucun restaurateur ni agent de sécurité ne pourrait l’empêcher. Mais, si tu le préfères, nous pourrions demander la FCC de statuer. »

« Je crois que cela soulagerait le bon Révérend. Quelqu’un appuie ? »

Le Rév. Fox fut encore mal-à-l’aise mais n’avait rien de plus à ajouter.

Comme il fallait s’y attendre, la FCC statua qu’une scène d’allaitement suivait les ‘normes de comportement sociale acceptables’ et put être visionné sans aucun danger par des enfants, surtout que l’image fut quelque peu floue. Implicite dans leur décision était qu’une scène d’allaitement maternel serait acceptable même si elle serait claire. L’Oncle Charlie se fit une note d’inclure une scène d’allaitement maternel parmi les scènes présentés dans la transition entre une pub et l’émission comme telle de Candy Canyon.
-O-O-
Une estrade temporaire fut montée dans l’aire centrale du mail. Tout autour de l’estrade furent tassés de pré-ados excitées, toutes anxieuses de voir leurs héros en personne.

D’un coup, les murmures de la foule devint un grondement intense tandis que Tanya et Kim sortirent sur l’estrade, suivies par une demi-douzaine de danseuses professionnelles dans les 18 ans. Toutes portèrent des bottes de cowboy, avaient leurs cheveux attachés en queues de cheval et eurent d’énormes sourires pour leur assistance. Suite à un salut de leurs deux vedettes, ils firent à peu près trois chansons, firent une petite présentation d’encouragement à leurs fans et firent de la pub pour le nouveau CD qu’elles venaient de terminer ensemble puis disparurent derrière le rideau pour respirer avant de ressortir pour un ‘encore’. Tout fut de la routine, tel que vu des milliers de fois dans des centaines de mails partout au pays depuis un quart de siècle, sauf que ni l’une, ni l’autre des deux sœurs ne porta d’autre choses que leurs bottes, pas plus qu’aucune des danseuses.

« Alors, permettriez-vous vos enfants de se promener comme ça, toutes nues, » demanda un commis tandis que la folie du concert ad-hoc passa au tour d’elles.

En réponse, l’autre indiqua un groupuscule de trois filles, de 11 à 13 ans, aucune d’elles ne portant quoi que ce soit entre cou et cheville. La plus jeune s’approcha en courant. « M’man, ne sont-elles pas MERVEILLEUSES ?! »

« Oui, chérie, elles le sont. Je suis contente que tu aies aimé le spectacle. Reste avec tes sœurs, par contre. »

Le commis zieuta la jeune tandis que la fille courra rejoindre ses sœurs. « Oh, » fut tout ce qu’elle puisse dire, abasourdie.

Oui, le temps fut au changement. La plupart de l’assistance, dont la majorité était des filles pré-ados, était nue. Des clients qui les entouraient, la plupart des adultes portèrent encore des vêtements mais les garçons du même groupe d’âge – allant jusqu’aux étudiants universitaires, en fait – étaient tous aussi libres que les filles.
Finis
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