Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

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bobettebob
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Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par bobettebob »

Avant tout : L'histoire originale de fiction s'étend sur vingt chapitres, et a été écrite avec des valeurs de bravoure et courage, mais sous un angle d'exhibitionisme en public, et très peu de scènes de "plaisir charnel". Je me suis rendu compte que je pouvais garder un angle naturiste à l'histoire en ne traduisant fidèlement que les six premiers chapitres et en prenant soin de censurer les portions incompatibles tout en respectant les règles du forum.


L'été où tout a changé !

Copyright mai 2012 par Hooked6 (chez hotmail), traduit par Martin (bobettebob) pour Les-Amis-Naturistes sous permission (mars 2017). Tous droits réservés. Reproduction, redistribution, copier sur un autre site internet pour ou sans profit est interdit sans l'autorisation de l'auteur. La propriété des droits n'est pas transférable. L'histoire originale s'adresse aux adultes (cette version censurée pour naturistes convient aux adolescents). En poursuivant la lecture, le lecteur certifie avoir l'âge approprié d'accéder à ce matériel et qu'il soit permis dans la localité ou pays de résidence du lecteur. L'histoire qui suit est une oeuvre de fiction, les personnages et incidents décrits n'ont aucune ressemblance à une personne ou événements dans le monde réel. Les commentaires sont la bienvenue.

Synopsis : Il y a un grand mystère autour de la ferme de grand-maman Ruth, et Anna se retrouve malgré elle prise dans l'engrenage sans savoir pourquoi. Durant son séjour, elle se mettra dans des situations impossibles et apprendra des choses à propos d'elle en essayant de résoudre le mystère.


Chapitre 1

« Mais maman, tu ne peux pas être sérieuse ! »

« Mais bien sûr que oui. Tu verras, le changement de paysage te fera du bien ».

« Pour l'été complet ? Pourquoi je ne pourrais pas rester ici et passer l'été avec mes amis ? Et pourtant, tu ne pars pas en vacances. Pourquoi tu me punis ? J'ai rien fait de mal ! »

Ma mère soupire d'exaspération. « Anna, cesse de faire ta princesse. Je ne te punis pas. J'ai pensé que tu aurais sauté sur l'occasion de passer quelque temps sur une ferme. De toute façon, ça fait plusieurs années que tu n'as pas vue ta grand-mère. Elle commence à se faire vieille et ne sera pas éternellement avec nous. Plus tard, tu auras regreté de ne pas avoir passé du temps avec elle. »

« Mais maman... toute seule sur une vieille ferme isolée avec une vieille dame. Et elle n'a même pas l'électricité, je ne pourrai même pas utiliser mon téléphone ni mon portable ! Comment je vais faire pour mettre ma page Facebook à jour ? C'est trop injuste! Pourquoi elle ne viendrait pas nous visiter ici ? »

Maman dépose le panier à linge qu'elle a dans ses mains, se rend dans ma chambre, et place sa main sous mon menton. « Ça suffit jeune fille. T'as 16 ans et je me gênerais pas pour te donner la fessée. Demain matin, tu embarques dans l'auto, je te déposes chez grand-maman Ruth et tu vas apprécier le geste. Si j'entend encore une seule complainte de ta part, je te confisque ton téléphone, ton iPad et ton portable jusqu'à tes 18 ans. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? »

Ça ne sert à rien de continuer d'argumenter, ma mère a fait la menace ultime. C'est irréaliste de passer les deux prochaines années sans mes gadgets électroniques ! Ma mère est tellement autoritaire que ses menaces sont rarement des paroles en l'air. Lorsqu'elle atteint sa limite avec moi, je sais très bien quand il faut s'arrêter et vivre avec les conséquences. Mais... L'été complet en campagne! Ugh!!

Le lendemain matin, maman charge ma valise dans la valise de l'auto. Ne pouvant pas compter sur ma coopération, elle s'est occupée de faire ma valise avec des vêtements appropriés pour la ferme, et il est hors de question pour elle de refaire le trajet pour m'apporter quoi que ce soit. De toute façon, j'aurais rempli ma valise d'appareils électroniques qui ne sont d'aucune utilité là-bas. Après tout, maman a été élevée sur une ferme alors que moi, je suis une fille gâtée élevée en ville où tous mes besoins sont comblés.

Après plusieurs heures sur la route, nous sommes enfin arrivées. Quelle porcherie ! La maison en bois n'a de toute évidence jamais eu de couche de peinture fraîche il y a un demi-siècle. J'imagine qu'il y a des petites créatures qui courent partout, et je me demande bien ce qui peut bien retenir la grange de s'effondrer. Et le pire, c'est l'odeur typique des animaux de ferme durant les jours chauds d'été. Et pas d'électricité signifie pas d'air climatisé. Maman a raison, j'ai été élevée dans le luxe. Comment est-ce que grand-maman fait pour vivre seule au milieu de nulle part ?

Pendant que maman et grand-maman Ruth se font les salutations, je regarde tout autour de moi : Que des arbres et de l'herbe. En auto, j'avais remarqué la grande distance entre les maisons. La ville la plus près devrait être à environ 5 miles (8 km) d'ici, lorsqu'on a croisé une station-service, un magasin général, une quincaillerie et un vendeur de tracteurs. Je peux dire adieu à mon passe-temps de faire les boutiques cet été.

Mes pensées sont interrompues par grand-maman qui m'appelle « Ah, la voilà ma petite Katie! Comme tu es adorable ! »

« Grand-maman, mon nom est Anna... pas Katie ! »

« Non-sens! Je reconnaîtrais ma petite-fille de 7 ans n'importe où ! Allez, vient donner un câlin à ta chère grand-maman ! »

« Grand-maman... je ne suis pas Katie et je n'ai certainement pas 7 ans. J'ai 16 ans et je vais à l'école secondaire, bordel ! Mais c'est quoi ton problème ? T'as des problèmes de vision ?... » À ce moment-là, maman me donne son regard autoritaire et j'ai tout de suite compris qu'il fallait que je me taise, me résigne et accepte le câlin. Ouch à la cage thoracique, cette vieille dame a encore beaucoup de force.

Maman et moi sommes restées environ une heure à l'ombre du patio couvert, la mettant au courant des événements depuis notre dernière visite. À toutes les fois que grand-maman Ruth fait référence à moi, elle utilise le nom Katie, et s'adresse à moi comme une fillette de 7 ans.

Lorsque grand-maman entre à l'intérieur, je profite de l'occasion pour exposer mon plaidoyer. « Maman... tu vois bien qu'elle n'a plus toute sa tête et elle est confuse. Tu ne peux pas me laisser ici tout l'été avec une vieille sénile ! Tu devrais la placer dans un foyer, pas la laisser toute seule sur une ferme ! ».

« Elle est parfois confuse, mais je dois l'admettre, toutes les personnes âgées le sont. Tu peux voir qu'elle est parfaitement capable de prendre soin d'elle et de la ferme. Elle ne vit peut-être pas dans une jolie maison, elle n'a pas beaucoup d'argent, mais elle prend toujours soin de l'endroit et elle est bien respectée par les gens du village. Tu n'es aucunement en danger, et si tu persistes à essayer de te sortir de cet arrangement de passer du bon temps avec ma mère, rappelle-toi de ce que j'ai dit ».

Peu de temps après, maman est retournée à la voiture, nous fait les aurevoirs et repart sur le chemin de terre, me laissant seule avec Granny. Elle semble surprise de l'aide apportée durant la préparation du souper - par une fillette de 7 ans. Après trois heures d'obstination, je me suis dit que ça ne sert à rien de lui rappeler constamment mon nom et âge actuel. De toute façon, grand-maman Ruth semble heureuse avec sa mémoire bien ancrée à l'une de mes visites lorsque j'étais jeune. Par contre, sa maison est dans un état pitoyable et a besoin d'un bon coup de balai. Puisque je suis coïncée ici pour les trois prochains mois, je ferai en sorte que ce que séjour se passe dans la propreté et sans poussière. Puisqu'il n'y a pas de télé ou d'autre moyen de divertissement, ça m'aidera à passer le temps entre les corvées de la ferme.

La première nuit était particulièrement chaude, le corps en sueur m'empêchait de dormir. Les fenêtres sont ouvertes mais aucun coup de vent n'est venu à mon secours et l'air est humide. Je me suis couchée en portant mon t-shirt au lieu de ma chemise de nuit habituelle et poussé les draps au sol pour me garder au frais.

Le lendemain, question d'avoir quelque chose à faire, j'ai appris les routines de la ferme, nourrir le bétail, nettoyer la grange, et un peu de nettoyage de la maison par temps libre. L'expérience s'est révélée instructive mais épuisante. À mon pire regret, les vêtements de ferme que ma mère a mis dans la valise sont épais et lourds, des chandails en flanelle et des jeans en denim. J'imagine qu'elle ne voulait pas que je me blesse sur la ferme. En temps normal, oui, mais je vais mourir de chaleur sous ces vêtements ! Pour les prochains jours, je me suis limitée au peu de vêtements légers restants, soit deux t-shirts et une paire de shorts. Après deux journées exhaustives, ces vêtements me servaient aussi durant la nuit, faute d'air climatisé.

Au troisième matin, grand-maman voyait bien ma fatigue. « Katie, chère, je te donne congé des tâches pour aujourd'hui, va te rafraîchir au lac », dit-elle avec le sourire. « On aura une journée très chaude, et c'est pas une bonne idée pour une si jeune fille de travailler si dur ».

Pas question de refuser. Elle m'a indiqué l'emplacement du lac, accessible par le chemin de terre facilement accessible à pied. Je n'étais pas certaine de vouloir nager dans un lac effrayant sans savoir d'avance si elle sera peuplée de petites créatures et de serpents cachés en eau trouble. Mais bon, ça fera du bien d'explorer les lieux, je suis donc partie en passant dans le pâturage puis dans la forêt à la recherche du chemin de terre.

Cette marche m'a semblé très longue mais ce chemin s'est finalement dévoilé. Plus loin, j'entends soudainement des voix - d'adolescents ! Enfin, des jeunes de mon âge ! Je me suis dit que peut-être ils demeurent dans les environs et ont accès à un ordinateur ou encore à des jeux vidéo. Passant du chemin de terre au sentier entre les arbres, les rires sont de plus en plus audibles. Une petite voix intérieure me rappelle la prudence vers des inconnus, j'ai donc décidé de faire attention pour ne pas me faire repérer. Arrivée au large, je me suis cachée dans les buissons pour survoler visuellement l'endroit.

Mon coeur a sauté un battement ! Devant mes yeux, au moins cinq garçons adolescents complètement nus jouent dans l'eau et sur le rivage !!! Fascinée, j'espère bien que ce soit la coutume en campagne de se baigner dans cet état. Chose certaine, ce que mes yeux veulent me montrer, ça m'allume. Curieuse, j'attend qu'un des garçons sorte de l'eau. Éventuellement, un des beaux gosses est allé dans l'eau peu profonde afin de récupérer leur ballon, puis se retourne, remarquant qu'il est tout blanc au niveau de ses jolies fesses. Tel un défilé de mode, chaque garçon est allé récupérer le ballon à tour de rôle, me faisant voir un tel spectacle sans qu'ils s'en rendent compte. Derrière chaque marque de bronzage se cache une histoire. La tentation était forte de me rapprocher ou encore de les rejoindre, mais je n'ai pas osé bouger, craignant ce qui m'arriverait s'ils découvrent qu'ils se font observer par une fille. Je dois avouer que ce spectacle est 100 fois mieux qu'à la télé et je ne veux pas le ruiner par ma présence. La vérité, c'est que je suis une poule mouillée. J'étais prise entre la peur et mes émotions. Je me suis mise à leur place, comment réagirais-je en découvrant que je me suis fait observer dans les buissons ? Cette pensée a fait battre mon coeur encore plus vite.

En plein milieu du spectacle, les garçons sont sortis de l'eau, se sont rhabillés, pris le chemin opposé du lac et ont disparu de mon champ de vision dans la forêt. Par prudence, je suis sortie de ma cachette jusqu'à ce que je n'entende plus leurs voix. L'idée d'aller nager seule au même endroit sans maillot m'a effleuré l'esprit, mais je n'ai pas osé dans l'éventualité du retour des garçons. J'ai rebroussé chemin jusqu'à la maison de grand-maman, la tête pleine de souvenirs frais.

De retour à la maison, un bain était nécessaire pour me rafraîchir. En soirée, il faisait encore chaud, je suis restée en culotte et t-shirt dans le salon en discutant avec grand-maman. Surprenant, elle ne s'est pas du tout objectée à ma tenue vestimentaire ou dit quelque chose d'embarassant, je suppose que dans son esprit, c'est une tenue de soir d'été parfaitement naturelle pour une fillette de 7 ans. Chose certaine, maman ne me laisserait jamais porter une telle tenue à la maison ! Quel sentiment de liberté ! Mon esprit était tellement surpassé par le spectacle de la journée que j'ai eu de la difficulté à m'endormir.

Le lendemain matin, je me suis levée de la même façon que la veille - t-shirt sans brassière et culotte rose - et rejoint grand-maman pour le petit déjeuner, question d'en profiter avant de devoir m'habiller pour les corvées. Soudainement, grand-maman me demande d'aller chercher des oeufs au poulailler pour préparer son omelette. À mi-chemin, je réalise quelque chose que je ne peux pas faire en ville : aller à l'extérieur en sous-vêtements ! Et avec la température matinale, on est si bien dans ce sentiment libérateur et naturel qu'il me fallait prolonger cette course aux oeufs. Les oeufs ont trouvé refuge au bas de mon t-shirt roulé, exposant mon nombril, et ma culotte, à quiconque se trouverait à proximité de ce coin perdu. Je me suis dit qu'après mon aventure d'hier à observer les garçons qui semblent habiter à proximité, il y a une mince possibilité qu'un de ceux-là m'observe en ce moment.

Puis une voix me fait sortir de ma bulle de pensée. « As-tu trouvé des oeufs, Katie ? »

« Oui madame. Il y en a cinq, je les ai tous pris » dis-je en entrant dans la maison. En mettant les oeufs dans un bol, grand-maman me dévisage pour un moment comme si elle se doutait de quelque chose... puis retourne à la préparation de son omelette.

En m'assoyant à la table, je réalise qu'après quelques jours, je commence à m'y plaire et à reprendre le sourire. Dans nos discussions, grand-maman répète ses histoires comme si elle avait oublié de les avoir racontés la veille, mais autrement, j'apprécie nos repas ensemble.

Après le petit déjeûner, pendant que je débarrassais la table, Granny arrive avec un panier à linge sale. « Katie, je prépare une brassée de lavage dans la cuvette à l'extérieur, j'ai déjà pris le t-shirt dans ta chambre, et si tu me donnes celui que t'as sur le dos, je le laverai aussi. Il pue. C'est pas parce qu'on vit sur une ferme qu'on peut se permettre de porter du linge sale ».

« Merci Granny, mais c'est le seul chandail en coton qu'il me reste. Les autres vêtements dans ma valise sont trop lourd à porter sous cette chaleur. Je vais garder ceci pour un petit bout de temps. »

« Non-sens » dit-elle en essayant de remonter le t-shirt au niveau de la tête.

« Granny! J'ai pas encore mis ma brassière ce matin ! »

« Foutaise ! Des fillettes de 7 ans ne portent pas de brassière de toute façon. Arrête de chiâler et donne-moi ton linge sale ». Mon t-shirt s'est retrouvé dans le panier à linge et Granny se dirige à l'extérieur, me laissant seule devant l'évier de cuisine ne portant que ma culotte rose. Stupéfaite, mes mains couvrent ma poitrine durant de nombreuses secondes. Je réalise que malgré la chaleur, je devrais quand même enfiler quelque chose, mais avant tout, il faut finir la vaisselle.

En regardant par la fenêtre pendant que l'évier se remplit d'eau froide, Granny garde la forme en manipulant la pompe du vieux puit pour remplir la cuvette. J'imagine qu'elle devra bientôt faire entrer l'électricité et se procurer une machine à laver électrique au lieu de le faire à la main. Je suppose que la raison principale, comme partout ailleurs, l'argent est le facteur principal. À son âge, je présume qu'elle n'en a pas beaucoup.

Après la vaisselle vient le ménage, oubliant presque mon état vestimentaire. En réalité, j'en suis toujours consciente, mais étant seule à l'intérieur pour le moment, mieux vaut étirer le temps jusqu'à ce que mes vêtements sur la corde à linge soient secs en un rien de temps sous cette chaleur. Par contre, je ne me sentais pas assez brave de m'aventurer à l'extérieur.

Le temps est passé vite, et le niveau de progrès dans le ménage de cette maison est avancé. Je me suis mise à imaginer la réaction de ma mère si elle me voyait faire le ménage de cette façon. Elle me tuerais, c'est certain !

J'étais dans la chambre en train de faire le lit lorsque j'entend « Katie, peux-tu venir ici une minute ? »

« J'arrive tout de suite, grand-maman ».

Traversant le couloir puis tournant au salon, se trouvent deux femmes - l'une environ dans la trentaine, et l'autre quelques années de plus. « GRAND-MAMAN !!! » écriais-je sous l'effet de surprise, essayant de me couvrir. Je ne peux pas croire qu'elle a pu osé me faire ça - me faire venir au salon sans le haut devant des visiteurs étrangers !!

Granny me prend par le bras et me rapproche pour les présentations. « Mesdames, je vous présente ma petite-fille, Katie. Elle habite avec moi pour l'été. N'est-elle pas si jolie ? »

Les deux femmes ont un regard d'étonnement quand à mon habillement. J'étais tellement embarrassée. Je ne peux pas m'enfuir et suis mortifiée de me présenter ainsi. Personne ne m'a vue nue depuis que je suis toute petite - oh, attendez - grand-maman pense toujours que je suis une petite fille. La confusion totale !

La plus jeune femme étend son bras pour me serrer la main. « Enchantée de te rencontrer, Katie. Ta grand-maman nous a parlé de toi ».

Me voilà piégée. Par politesse, je DOIS lui serrer la main. Puisque grand-maman me tient toujours le bras gauche comme les crocs d'un pitbull, je n'aurai d'autre choix que d'utiliser l'autre. « En fait, mon nom est Anna », dis-je afin de corriger une erreur récurrente de grand-maman.

« Mais elle aime se faire appeler Katie, n'est-ce pas, chère ? » elle ajouta.

« Oui madame », à contrecoeur, réalisant que je n'aurai aucun moyen de gagner cet argument. Mais dans quoi je me suis embarquée ?

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Commentaires :

Hé oui, je reconnais ici un peu l'une de mes grand-maman avant son décès. D'une famille nombreuse, elle m'appelait par le nom d'un de mes cousins du presque même âge lorsqu'on venait la visiter une ou deux fois par année. Parfois, il était préférable de la laisser faire dans son bonheur plutôt que de rajouter des couches à sa confusion en essayant de corriger ses erreurs de mémoire. Heureusement, je n'ai aucun souvenir d'avoir été laissé seul chez mes grand-parents.

Anna, fille de la ville d'une mère autoritaire, découvre graduellement les libertés qu'elle peut s'offrir à la campagne, et comme on peut déjà le prédire pour les chapitres à suivre, elle testera graduellement les limites de sa grand-maman en profitant de son état de santé...
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roger
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par roger »

Amusant et original comme début. J'ai hâte à la suite.
Pour ce qui est de la confusion des personnes âgées, je me souviens d'une tante qui déroulait toute une liste de saints avant de trouver notre prénom. C'était plutôt drôle.
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Arkayn
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par Arkayn »

Ah la mémoire !

Je n'ai pas connu ma grand-mère paternelle et peu ma grand-mère maternelle. Je devais avoir huit ou neuf ans quand elle est décédée. Par contre, ma mère, passé un certain âge, se trompait systématiquement de prénom pour ses enfants (deux garçons et deux filles). Elle commençait systématiquement par le prénom du frère ou de la sœur avant de trouver le bon.

Et encore, on avait de la chance. Elle ne se trompait pas dans les genres.

Par contre, ce que je trouve étonnant dans ce texte (dont le début me plait beaucoup aussi), c'est que Anna / Katie appelle sa grand-mère "Madame" alors qu'au début, c'était "Grand-maman" pour lui parler ou "Granny" quand elle parle d'elle.
La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, certains brillent en société... jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent !
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bobettebob
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par bobettebob »

L'été où tout a changé ! (chapitre 2)


La jeune femme sourit en prenant ma main. « Enchantée Katie, mon nom est Trisha Hoffman. Je connais ta grand-maman depuis des années. C'est très gentil de ta part de lui tenir compagnie pour l'été ».

Captivée pendant que la jeune femme continuait de parler en continuant de tenir ma main, j'oubliais presque que j'avais la poitrine dénudée devant la visite. Elle complimentait ma grand-mère et mentionne qu'elle débarque parfois sans prévenir pour vérifier si tout va bien.

« Oui, je suis certaine que tu vas passer du bon temps à la campagne » dit l'autre femme, voulant aussi me serrer la main. « Je suis Madeleine, la voisine de Trisha, mais on m'appelle Maddie. Je suis propriétaire d'une petite boutique au centre-ville. Tu DOIS venir nous visiter un jour et rencontrer ma famille. Ma fille Danny aimera avoir de la compagnie - elle est très amicale ».

Granny lâche mon bras et me fait signe de m'asseoir sur le divan. Les trois femmes s'asseoient et parle de tout et de rien. Comme à son habitude, Granny se répète dans les conversations et les invitées n'en sont pas dérangées. Tout ce que je voulais faire, c'est de me trouver une raison de partir du salon et me mettre hors de leur vue, mais à chaque tentative de m'excuser et de me lever, Granny me prend par le bras pour me rasseoir et les femmes continuent de parler. Lorsqu'elles me regardent, elles me retournent un sourire comme si l'on partageait un secret personnel.

Ce calvaire a duré environ une demi-heure. En premier, je pensais que les femmes appréciaient la situation malaisante, puis je me suis demandé s'il se passe quelque chose. Peut-être que ma grand-mère tient un secret, ou que les choses se font différemment dans ce village rural. Ça me fout la trouille. Elles trouvent ça normal de retenir une adolescente en culotte sur le sofa sans intérêt dans la conversation ? Pourtant, les adolescentes de mon âge ne font jamais ça. En tout cas, d'après mon éducation.

Pendant que Mme Hoffman parle avec Granny, Mlle Maddie me demande si j'aime les chevaux. Elle m'informe que le cheval dans l'enclos est le plus doux qu'elle connaisse et ce serait une bonne idée de faire un tour à cheval pour explorer les lieux, faute d'autre moyen de transport. Lorsque je lui ai expliqué que je ne connais rien aux chevaux, elle se lève, prend ma main et dit « Viens Katie, je vais te montrer tout ce que tu dois savoir ». Elle se tourne vers Granny et Mlle Trisha et dit « Ruth, si tu nous cherches, on sera dehors avec Vieux Smokey. À tout à l'heure ».

Et c'est ainsi que je me fais escorter à l'extérieur, réalisant tout à coup que je me suis habituée à mon habillement d'intérieur. La nervosité m'a pris à détecter une présence dans l'éventualité où quelqu'un regardait de loin pendant que Maddie m'emmène au petit enclos où se trouve le joli cheval rouge et blanc, chassant les moustiques avec sa queue. « Katie, je te présente Vieux Smokey ».

« Il est beau! Mais il semble, disons, dangereux » répondis-je avec un peu d'appréhension. Bien que j'étais en charge de quelques corvées de la ferme depuis mon arrivée, je n'avais pas porté attention à l'enclos qui abrite le cheval. Le vent sur ma peau me donne un peu la chair de poule, espérant que Miss Maddie ne le remarque pas. Pendant qu'elle parlait du cheval, mon attention était plutôt détournée sur mon entourage, jouant le scénario dans ma tête qu'un des garçons entrait abruptement dans la grange... Tout est possible, puisque plus tôt je n'ai pourtant pas entendu l'arrivée des deux femmes. Je reste méfiante. L'enclos étant situé plus loin que la grange et la maison, il n'y a aucun endroit idéal pour se cacher lorsqu'on ne porte qu'une culotte.

Maddie me tape sur l'épaule pour attirer mon attention. « Il s'appelle Vieux Smokey parce que ta grand-mère en est propriétaire depuis plusieurs années et il est aussi gentil qu'un mouton nouvellement né. Quand il n'était qu'un poulain, elle le nomma Smokey parce que ce matin-là, le temps était brumeux. Elle l'a élevé et bien entraîné. Durant ses années de gloire, il a remporté plusieurs rubans à la foire de comté et tous les enfants l'ont beaucoup aimé. Il est amical avec les jeunes. Tu n'as rien à craindre de ce vieux cheval. On l'appelle maintenant Vieux Smokey ».

« J'hésite à faire une randonnée sur un si grand cheval. En réalité, je n'ai jamais embarqué sur le dos d'un cheval, je ne sais même pas où se trouve la pédale de frein ! »

Maddie rie en allant chercher une couverture et une selle dans la grange puis me montre la procédure pour l'attacher, et me demande si je serai capable de le faire seule. J'ai menti et lorsque je lui ai répondu dans l'affirmative, elle a tout détaché puis m'a demandé de lui montrer la procédure seule. Ça m'a pris quelques essais pour réussir correctement.

Elle insistait pour que je monte sur la selle. Après lui avoir donné une centaine d'excuses pour passer mon tour, je me suis exécuté sous sa persistance. Je savais très bien que debout sur la monture, je serai encore plus vulnérable et exposée à tous les regards qu'avec les deux pieds sur terre.

« Surtout, ne le lâche pas », j'ai crié, prise de panique.

« Y a rien à craindre. Vieux Smokey n'a qu'une seule vitesse - marcher lentement. Il est un peu trop vieux pour courir ». Elle ouvrit la barrière et l'emmène à l'extérieur de son enclos. Cette nouvelle sensation qui fait basculer mes hanches est plaisante. En peu de temps, elle me donne les rênes et me dit quoi faire, puis m'encourage à partir en solo.

Avec la nervosité initiale, j'ai finalement compris la base et j'avais beaucoup de plaisir, mais j'essayais de le cacher à Maddie. Pas mal pour ma première fois.

Perdue dans mes pensées, Smokey s'arrête et baisse la tête pour manger de l'herbe, arrachant d'un coup les rênes de mes mains, tombées au sol. Comme une contortionniste, j'essayais de récupérer les rênes sans débarquer de la selle, mais en vain. Puis soudainement j'entend un "bang", reconnaissant une fermeture de porte de voiture. Prise de panique, je place mes deux bras contre la poitrine, puis tente de me coucher en boule sur le dos de Smokey pour ne pas me faire repérer. Je me suis mise à penser « Oh mon dieu, les garçons sont arrivés ! »

Maddie était à environ 10 verges (9 mètres) derrière moi et s'est mis à rire. « Que se passe-t-il, chère, ne me dis pas maintenant que t'es gênée ». J'allais lui dire ma façon de penser lorsque je remarque Granny et Trisha à côté de la voiture.

« C'est le temps d'y aller, Maddie », crie Mme Hoffman du côté passager de la voiture à travers le large terrain.

Quel soulagement. Maddie se dirige vers la voiture, se retourne et dit « À la prochaine, Katie, amuse-toi avec Vieux Smokey. Tout va bien aller ».

La voiture disparaissant sur le chemin de terre, je réalise ma position en boule sur le dos du cheval et que je dois avoir l'air ridicule, et je n'ai toujours pas accès aux rênes pendant que Smokey continue de manger de l'herbe en se déplaçant d'endroit, s'éloignant de l'enclos, m'emportant avec lui. Mais je n'ose pas débarquer pendant qu'il se déplace dans ce buffet géant, nous éloignant de plus en plus de la maison.

« Allez mon vieux, on retourne à la maison.. » lui dis-je en le cajolant. « Allez vieux, on doit y aller », mais ce cheval m'ignorait. J'imagine que pour un cheval prisonnier dans un enclos qu'on vient de libérer dans la nature, c'est naturel de vouloir explorer.

« Allez mon vieux. Retourne-toi. Soit un gentil cheval et ramène-moi à la maison. T'es capable ». Smokey continuait à manger et à m'ignorer, me tapant sur les nerfs. « C'est quoi ton problème, espèce d'idiot ! Tu comprends pas l'anglais ? On s'en va, maintenant ! »

Je tente à nouveau de prendre les rênes, sans succès. Je me retourne sur la selle en direction de la maison pour crier à l'aide à Granny mais elle est déjà rentrée à l'intérieur. Il me reste à avoir recours à la corruption. Avec la voix la plus douce, je lui dit « Allez mon ami, j'ai une bonne carotte juteuse juste pour toi à la maison. Si tu le veux, tu dois me ramener à la maison pour que je puisse te le donner. Allez, on rentre ».

Je commençais à être nerveuse puisque je me trouve à 200 verges (183 mètres) de la maison sur un vaste terrain. « Allez sale bête, ON RENTRE À LA MAISON MAINTENANT !!! »

À ce moment là, j'entend un sifflement, comme si quelqu'un appellerait son chien. Smokey lève la tête et vérifie tout autour. J'étais persuadée que c'est Granny qui appelle son cheval suite à notre disparition, me donnant un sentiment de soulagement. Puis j'entend de nouveau le sifflement qui semble provenir de la direction opposée à la maison, probablement encore 200 verges plus loin.

Il faut que je fasse quelque chose. Je donne un coup à Vieux Smokey avec mes pieds et fait bouger les hanches sur la selle dans l'espoir de le faire retourner. Quelle idée idiote. Smokey a probablement compris que je voulais prendre une marche et c'est exactement ce qu'il a fait - il a marché, encore et encore, m'emportant en direction de la forêt, envers de quiconque sifflait, et je n'ai aucune façon de l'arrêter.

« NON, ESPÈCE DE CHEVAL STUPIDE. VA DANS L'AUTRE SENS », fallait que je crie.

J'entend les sifflement encore et encore, me couvrant du mieux que je peux mais de peur de tomber au sol, il a fallu m'agripper à l'arçon avec l'autre bras pour tenir ma balance. Le sifflement devient de plus en plus fort et plus mélodique, me faisant penser à un mauvais tour. S'ils m'ont déjà vue de loin, à quoi leur sert d'appeler mon cheval et me rapprocher d'eux ? L'idée de sauter du cheval m'est venue à l'esprit, mais je ne voulais pas risquer de me briser quelque chose.

La forêt s'approche de plus en plus. Ce n'est qu'une question de temps avant de tomber face à face avec l'un des garçons. Oh mon dieu. Mon coeur bat de plus en plus vite.

Le cheval entre dans la forêt, puis arrête brusquement. Je regarde autour sous l'effet de panique et ne voit personne. « Bon, qui vous soyez, vous vous êtes bien amusés. Maintenant, laissez-moi tranquille ! ». Silence.

Tour visuel de mon entourage, personne en vue. « C'EST PAS DRÔLE ! ». J'entend de nouveau le sifflement et découvre la source. Rire hystérique ! Là, sur la branche de l'arbre se trouve le plus gros pivert que j'ai jamais vu de ma vie. Il siffle de nouveau et ça me fait rire. Il n'y a personne d'autre que cet oiseau stupide !

Un gros soupir de soulagement, je débarque de la selle, prend les rênes au sol et le reconduit à la maison.

À distance de la maison, j'entend Granny à travers la fenêtre « Tu t'es bien amusée, chère ? «

« Oui madame ! » je lui répond avec confiance. « C'était toute qu'une aventure ! »

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Dans la version originale, Anna voit Smokey pour la toute première fois, ce qui ne fait aucun sens pour une fille ayant fait des corvées de ferme avec sa grand-maman et fait le tour une dizaine de fois par curiosité... Il faut bien que quelqu'un vienne le nourrir.

Concernant "Oui madame", le terme est plutôt utilisé comme « À vos ordres » par politesse ou encore « Oh que oui ! ».
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bobettebob
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

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L'été où tout a changé ! (chapitre 3)

Cette nuit-là, mon corps continuait à ressentir les mouvements sur le dos du cheval, de la même façon dont on continue de ressentir les vagues après une journée en bateau. Ma tête ne pouvait s'empêcher de revenir aux événements de la journée. Et qu'aurais-je bien pu faire si ce cheval avait continué de marcher dans la forêt ? Et s'il m'avait emmenée jusqu'à l'une des maisons des garçons ? Panique et terreur, quel embarras ! Cette journée a été fantastique. Je me suis endormie plus tard après l'appaisement des émotions.

Le lendemain matin, je suis réveillée à la voix de Granny « Katie ! Vas-tu dormir toute la journée ? Il est 7 heures du matin. Le petit déjeûner est prêt ». Ça m'a pris un peu de temps pour revenir à cette réalité où grand-maman s'adresse à moi lorsqu'elle appelle cette Katie. Ces fermiers se lèvent trop tôt !

« J'arrive ! ». Un peu d'eau au visage pour me réveiller, enfile mes shorts et t-shirt et me dirige dans la cuisine. Papillons à l'estomac, l'esprit ailleurs, je n'ai pas mangé beaucoup au petit déjeûner, par contre, je jouais mon rôle de bonne comédienne en écoutant et riant aux mêmes histoires de grand-maman, puis fait mes corvées.

En début d'après-midi, sur le patio, regardant le paysage, perdue dans mes souvenirs de mon aventure d'hier. La température était extrêmement chaude et humide, l'air un peu collant sous une faible bruine, quelques nuages, et je mourrais d'ennui. Du coin de l'oeil, je repère Vieux Smokey dans son enclos. Mon esprit d'adolescente débridée m'injecte l'idée de repartir dans une nouvelle aventure à dos de cheval sous les traits de Lady Godiva... Imaginez, moi, complètement nue sur la ferme ! Mon côté aventureuse me dit oui, mais mon côté rationel me dit t'es folle ! Et s'il arrivait quelque chose ? Il faut bien s'amuser dans la vie ! Granny m'interrompt dans mes pensées et me demande de l'aider à nettoyer les draps de lit à la main. Yuck ! Comme il fallait s'y attendre, cette tâche a meublé toute ma journée. Qui aurait cru qu'il y a autant de choses à faire sur une ferme ?

Cette nuit-là, mes rêves ont repris ma pensée folle de l'après-midi, j'étais Lady Godiva, en selle sur le dos de Vieux Smokey. C'est fou comment la bravoure et la fantaisie sont deux choses différentes. C'est décidé, je vivrai un moment de folie passagère demain matin, autrement je le regretterai. Réalistiquement, je le ferai un peu éloigné de la maison, mais pas trop loin de la ferme par sécurité.

Durant le petit déjeûner, mon coeur battait plus vite, essayant de m'imaginer une façon de demander la permission à grand-maman de partir en randonnée avec Smokey sans qu'elle se doute de mes réelles intentions. Lorsque l'opportunité se présentait, je restais muette. Elle pouvait lire l'anxiété dans mon visage.

« Que se passe-t-il, ma chère ? Quelque chose te ronge l'esprit ? »

« En fait, je me demandais... euh... à quoi ressemble le reste du terrain fermier. Je suis ici depuis déjà quelques jours et je n'ai pas pris le temps d'explorer le terrain. Maman m'a dit que c'est très grand ».

« Il est vaste ce terrain, Katie, environ 1000 acres (4 km²), il appartient à notre famille depuis des générations.

« En fait, me me demandais, si tu n'as pas besoin de moi aujourd'hui, si je pouvais... »

« Quelle excellente idée ! Je vais y aller avec toi pour te montrer le terrain ». Oh non. Mon bateau vient de couler. Les plans pour aujourd'hui sont fichues.

Puis Granny poursuit « À bien y penser, il me semble avoir prévu quelque chose aujourd'hui. Je dois... oh... je l'ai sur le bout de la langue... laisse-moi y penser... ah, mémoire de vieillesse, ça me reviendra bien à l'esprit. Vas-y seule. Encore mieux, fait faire de l'exercice à Vieux Smokey, tu pourras ainsi aller plus loin. J'espère que ça ne te déranges pas ».

Je ne peux pas croire ma chance ! « Non Granny, ça va me faire plaisir! » lui dis-je toute excitée. « Je vais prendre soin de ce Smokey. Merci beaucoup ! »

Durant l'installation de la selle sur ce vieux cheval, j'étais sur l'adrénaline de ma folle aventure. Aurais-je le courage nécessaire ? Je n'étais pas trop certaine, mais juste à penser que c'est réalisable et que j'en aurai l'opportunité, c'est quelque chose à essayer au moins une fois dans sa vie. Mais je demeure quand même réaliste, pas de risques à prendre. J'ai bien pu rêver d'être Lady Godiva, mais en réalité, ma tête avait plus de "pensées" que de "courage" dans la balance.

Après l'ouverture de l'enclos, c'est un départ. Comme Maddie l'avait dit, Vieux Smokey trotte à très lente vitesse, ce qui est parfait pour moi. Je dois admettre que le vaste terrain est très joli, isolé et de très beaux paysages. Plus je m'éloignais, plus j'étais sur l'adrénaline. Après une bonne demi-heure sans avoir perçu de présence humaine, retirer mon t-shirt, déposé devant moi, a été relativement facile. Le vent frais matinal sur mon corps était stimulant. J'étais un peu nerveuse mais je ne pouvais plus tolérer ma brassière, qui a immédiatement rejoint le t-shirt, retrouvant presque le même sentiment de ma dernière aventure.

Après quelques minutes, sûre et certaine de ne pas être observée, je commence à me débattre mentalement à propos d'enlever aussi mes shorts. C'est trop facile d'être tenté de faire quelque chose, et le faire quand on en a l'opportunité. Au point où j'en suis rendue dans cette folie, ce serait bête de faire la poule mouillée, c'est le moment ou jamais de goûter à l'expérience Lady Godiva, même si c'est pour une minute ou deux. Plus question de reporter l'inévitable. Je tire sur les rênes pour arrêter ce vieux cheval, descend de la selle, et en un seul mouvement mes shorts et ma petite culotte se retrouvent au sol. Incroyable ! Je suis fière de moi ! Je remonte sur la selle, plaçant mes vêtements sur la pile et reprend les rênes. Quelle poussée d'adrénaline, et cette sensation de sentir le soleil et le vent matinal sur tout le corps. Moi, Anna, fille de ville, gênée, conservative et obéissante, nue comme un ver sur un cheval.

Mais il semblait manquer un tout petit détail pour vivre pleinement l'expérience Godiva, c'est la pile de linge devant moi. Je sais très bien que je prend un énorme risque si je me fait surprendre, mais j'étais tentée par la sensation d'être totalement et complètement vulnérable. Oui, je suis un peu folle, mais c'est quelque chose que je dois faire ou je le regretterai pour le restant de ma vie. Et si je fais ma poule mouillée, je doute avoir le courage la prochaine fois. Au bout de la vallée se trouve une rangée d'arbres qui marque le début d'une petite forêt, et ce gros rocher me sera facile de repère sur mon chemin de retour. J'y lança ma pile de vêtements sur le rocher et poursuit mon chemin. C'est la chose la plus difficile et excitante que j'ai jamais fait. Je me sens libérée... et complètement folle ! Comme une personne différente. Appelez-moi Anna Godiva !

Perdue dans mes pensées depuis plusieurs minutes, je réalise avoir traversé plusieurs vallées et sections boisées sans les avoir comptés, et tire sur les rênes pour arrêter. J'imagine que Godiva était brave et courageuse, mais si dans quelques mètres j'attéris au centre-ville du village voisin... Ouais, c'est ici que je met fin à cette folie !

« Bonjour ! », entends-je une voix qui n'est pas celle de mes pensées. Tellement prise au dépourvu, j'étais incapable de bouger.

« Belle journée pour une ballade ».

En regardant à ma droite, j'aperçois au sol une jeune femme d'environ mon âge. Je la regarde sans dire un mot. Qu'est-ce que je dois répondre ? Je viens de me faire prendre à mon propre jeu risqué. Quelle humiliation! Pourquoi mon rêve stupide ne m'a pas prévenu de cette interruption ?

« Je ne crois pas t'avoir vue avant. T'es nouvelle ici ? »

Je la regarde pendant quelques instants, essayant de trouver une chose intelligente à dire.

La fille me fait un sourire. « Ne sois pas timide, je me balade occasionnellement ici en tenue d'Ève durant l'été », dit-elle en ricannant, « mais pas sur un cheval. J'espère que je ne t'ai pas interrompue. Mon nom est Danielle, mais tout le monde m'appelle Danny. Et toi ? »

« Euh... c'est Anna », avec difficulté. Il me vient soudainement à l'esprit que Mlle Maddie a mentionné sa fille adolescente du nom de Danny, me voilà rassurée - pas vraiment ! Danny est jolie - très jolie. Mes hormones causent probablement du brouillage, mais sur une échelle de 1 à 10, je lui donne 12. Bon, me voilà maintenant embarrassée devant une jolie jeune femme habillée. Liste mentale à cocher, sous "la sensation d'être totalement et complètement vulnérable" : Fait.

« Oh, tu es Katie, la petite-fille de Ruth. J'ai entendu parler que tu restes chez elle pour l'été ».

« Um... en effet, pour l'été. Pourquoi m'as-tu appelée Katie au lieu d'Anna ? »

La fille ricane à ma question et me regarde de la tête au pied en souriant, trouvant la situation cocasse. Je voulais la questionner davantage pour lui demander pourquoi tout le monde veut m'appeler Katie ? Mais elle m'a interrompu dans ma ligne de pensées.

« Tu te promènes souvent à cheval ? », pointant son doigt en ma direction de haut en bas.

« Non », je répond tout bas. J'imagine que mon visage paraissait rouge comme une tomate.

« Tu sais, si tu n'appliques pas de lotion solaire, ton corps va vite ressembler à la couleur actuelle de ton joli visage. En as-tu apporté ? »

« Non, pas vraiment... »

« Hé bien descend. J'en ai ici, je vais m'en occuper ».

Elle tend la main et je décide de descendre. Elle n'a pas tort après tout. Elle place son bras autour des épaules et me complimente en disant que je suis jolie, ce qui aide à maintenir la couleur de mon visage. Puis, elle sort la lotion solaire de son sac à dos, verse une quantité dans sa main et me demande de placer mes cheveux à l'avant, applicant la crème sur les épaules, dans le dos, sur les fesses (oh!), ainsi que les jambes, puis me demande de me retourner, voyant qu'elle ne se gênerait pas pour en appliquer partout sans manquer un centimètre carré.

Je recule un peu, rougissant au visage, « Je pense que je peux m'occuper du reste ». Son visage avait cette expression « plaisir d'avoir été à votre service » et me donne rapidement un bisou sur le ventre. « Maman avait raison, tu es si jolie ». Elle me regarde par admiration pendant que je termine l'application de la lotion.

« J'ai des boissons froides si tu veux me rejoindre. C'est vraiment chaud aujourd'hui ».

Je n'ai pas l'intention de rester ici à parler avec une inconnue, mais l'offre pèse dans la balance. « J'accepte volontiers ! »

Elle m'emmnêne à la couverture sur le sol et me tend une cannette de Coke sortie d'un petit cooler. « Je viens souvent ici pour écrire mon journal intime. C'est paisible et mon frère n'en sait rien. Tu sais comment sont les garçons ».

Nous avons discuté durant quelques minutes et je l'ai trouvée très agréable. On a parlé des garçons et elle m'a posé une tonne de question sur la vie en ville. Je commençais à avoir le béguin pour elle, et je pouvais voir qu'elle me dévorais des yeux. Je n'avais pas l'item "bi-curiosité" prévu au programme de la journée, mais je garderai ces pensées pour mon journal intime... si j'en avais un.

Éventuellement, le temps est passé vite. Je me suis levée et l'ai remerciée pour le rafraîchissement et la compagnie, mais je dois retourner à la maison avant que Granny commence à s'inquiéter et que tout le village passe le terrain au peigne fin à ma recherche. J'ai deviné qu'elle devait aussi partir, ramassant ses choses ainsi que la couverture, me fait un sourire coquet et me dit « À plus tard ! ». Je la regarde disparaître à l'horizon, l'esprit sur mon nuage.

De retour à la réalité, je me retourne et... oh non ! Vieux Smokey ! Je l'avais complètement oublié celui-là ! Cauchemar ! Tour d'horizon à 360°, pas de cheval dans les parages. Je suis foutue ! Granny va me tuer d'avoir perdu son cheval dans la nature !

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Erreur de débutante, je crois bien qu'Anna était tellement excitée le matin qu'elle est partie en aventure sous une chaleur d'été sans apporter de crème solaire ni de bouteille d'eau... Heureusement que Danny était là.
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L'été où tout a changé ! (chapitre 4)


Ce vieux cheval ne doit pas être bien loin. Il a probablement trouvé un endroit où manger de l'herbe en m'attendant. Je suis certaine de le trouver dans les parages. « Viens ici mon vieux. Ici cheval » je criais tout fort à travers les vallées et boisés, désespérée. Aventurée au milieu d'un champ ouvert, criant et essayant de repérer Smokey. « ALLEZ MON VIEUX, ON RENTRE À LA MAISON ! ». Silence. À l'autre extrémité du champ, aucun signe de sa présence. Ma tête est remplie de culpabilité envers mon manque de sens des responsabilités.

Je me suis dit qu'il est possible que Smokey soit resté dans les environs boisés près du picnic avec Danny et que je l'ai manqué. À sa vitesse de croisière, il ne doit forcément pas être trop loin, compensant le temps passé avec Danny. Après avoir marché sur de longues distances dans une douzaine de directions, monté sur les branches de grand arbres... c'est un échec. Pas d'indice comme un caca de cheval ou une branche brisée. Rien. C'est la panique. Mon aventure fantaisiste s'est vite transformée en aventure nue et effrayée, loin de la maison.

J'admet la défaite. Terminé la recherche de ce stupide cheval, temps de remettre à l'ordre du jour mon état vestimentaire avant de croiser quelqu'un d'autre dans cette forêt. Certaine d'avoir pris le bon chemin, je reconnais la lignée d'arbres où j'ai laissé mes vêtements. Rendue sur place, pas de rocher. « OÙ EST LA P***** DE ROCHE ? Elle est supposée être juste là ! », criais-je par exaspération en pointant l'endroit au sol où je suis sûre et certaine qu'elle s'y trouvait. « Qui aurait bien pu venir ici et transporter CETTE immense roche, spécifiquement ? Ça ne fait aucun sens ! » À bien y penser, j'ai probablement commis une erreur.

L'adrénaline pompe dans mes veines pendant que je m'aventure dans la prochaine section de boisés - pas de rocher en vue ! Une autre, encore une autre, toujours pas de rocher ! OMG, j'ai oublié où il se trouve ! Bordel, je ne sais même plus où je suis ! La panique m'envahit. Il faut que je trouve moyen de rentrer à la maison !

Le poids était lourd dans la balance. Perdue sur un vaste terrain qui ne m'est pas familier, nue comme un ver, effrayée et les chances de se faire surprendre montent en pourcentage. Je DOIS faire quelque chose. Remue tes méninges, fille ! Pense !

J'observe en profondeur ce qui m'entoure. Tiens, le boisé là-bas me semble familier, me dis-je en m'approchant. « Oui, c'est là que se trouve la fameuse roche, j'en suis certaine », en courant les cheveux au vent. Imaginez à quoi j'aurais l'air sur vidéo au ralenti... Ce sont les bons arbres, mais... pas de rocher, pas de vêtements, ni de traces de Smokey pour me guider. J'étais sur le bord des larmes lorsque je repère du coin de l'oeil - un chemin de terre !

« ENFIN ! » Un indice ! Je me rappelle l'autre jour avoir suivi un chemin de terre pour me rendre au lac, c'est probablement celui-là ! J'en étais pas certaine mais c'est le premier signe positif qui pourrait me guider vers la maison.

J'étais consciente de prendre un grand risque à m'aventurer ainsi sur le chemin où une voiture pourrait passer, mais en demeurant à l'écoute des sons, ça me laissera le temps de sauter dans le fossé ou me cacher derrière les arbres avant qu'ils puissent me voir. La marche a duré environ 30 minutes et rien ne m'était familier. C'est fou à quel point notre esprit peut nous jouer des tours lorsqu'on est anxieux et effrayé. Chaque fois que je voyais un nuage de fumée sur la chaussée, je plongeais dans le fossé pour finalement réaliser qu'il s'agissait d'un coup de vent.

Puis j'entend des voix. Des rires. Premier instinct, me cacher et détecter la provenance de ces voix. Des vraies, pas celle dans ma tête. Je dois probablement me situer près du lac, et si c'est vrai, la maison doit être tout près ! Je sentis une vague de soulagement pour un moment, puis j'ai eu un doute qu'il ne s'agit probablement pas du lac mais plutôt d'une ferme quelconque à proximité. Je dois quand même vérifier.

Accroupie en m'aventurant dans les bois pour ne pas me faire remarquer, je me faufile en direction des voix comme une ninja. Ayant besoin de confirmer si je me trouves près du lac, je me rapproche sans faire de bruit. Devant moi se trouve une grande haie, et décidé de m'y aventurer, accroupie, la tête vers le haut, puis debout pour me rendre plus rapidement vers mon objectif.

« HEY ! » quelqu'un crie, « IL Y A UNE FILLE TOUTE NUE LÀ-BAS ! » Merde, je me suis fait repérer !!! Je me suis retournée, couru aussi vite et plongé dans la haie de 3 pieds (1 mètre) de haut.

« Menteur ! T'hallucines ! »

« J'te le dis, il y AVAIT UNE FILLE JUSTE LÀ » le premier garçon insiste.

De ma cachette, je m'allonge le cou pour vérifier à qui j'aurai à faire face, se trouvait cinq adolescents, nus, les pieds dans l'eau, regardant dans ma direction. Si je ne m'étais pas fait repérer, je les aurais observés en silence comme l'autre fois, mais là, j'étais terrifiée comme un chevreuil en saison de chasse, et très vulnérable, n'ayant aucune idée de ce que cinq adolescents réagiraient en voyant une adolescente seule et nue dans la forêt. Je pouvais sentir mes battements de coeur très rapides jusqu'au cou comme si j'avais parcouru un marathon.

« T'es certain ? Je vois rien » dit un autre garçon.

« Elle est juste là » dit le premier, pointant du doigt la haie.

« Si t'en est certain, vas-y et montre-la nous ».

« Nah, j'y vais pas. C'était mon imagination ».

« Qu'est-ce que t'as ? T'es une poule mouillée ? Frank est une poule mouillée ! » Ouf, j'espère qu'ils vont arrêter de regarder dans ma direction et passer à autres choses.

« J'suis pas une poule mouillée. J'te le dis, il y a vraiment quelqu'un là-bas ! »

« Alors... prouve-le ».

« OK, j'vais te le montrer ! »

Les autres garçons riaient en suivant le garçon fauteur-de-troubles dans ma direction. Je voulais partir à courir comme un lapin mais dans la crainte de ce qui pourrait arriver par la suite, c'était pas le scénario idéal. Le garçon se rapproche dangeureusement. Je n'ai aucune idée d'où m'est venu le courage de me lever soudainement sans cacher ma poitrine et les pointer du doigt en criant « N'APPROCHEZ PAS DE MOI ! VOUS ÊTES AVERTIS... J'AI VU VOS VISAGES ! »

À ma surprise totale, les cinq garçons se sont mis à crier, cacher leurs parties intimes et partir en courant comme s'ils avaient eu le feu au c**.

« C'EST UNE FILLE ! FICHONS LE CAMP D'ICI TOUT DE SUITE !! », ramassant leur pile de vêtements au passage, en direction opposée au lac comme la dernière fois. C'est la chose la plus drôle que j'ai jamais vue. Moi qui croyait subir des conséquences pour les avoir observés, ce sont eux qui ont eu peur de moi parce qu'ils sont plus préoccupés à protéger leur modestie devant une fille. Je ne comprendrai jamais les garçons.

Au moins, j'ai trouvé le lac. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est de continuer sur le chemin de terre jusque chez Granny et ce sera la fin de ce cauchemar. De retour sur le chemin avec un nouveau sentiment de confiance, je marchais sans faire attention à mon entourage, la maison de Granny devrait apparaître d'une minute à l'autre et tout entrera dans l'ordre... À part bien sûr de lui annoncer la perte de Smokey.

Ça faisait déjà une demi-heure de marche, soit un peu plus long que la dernière fois où je suis allée au lac. Si un gros rocher peut disparaître, une maison et une grange peuvent-ils se volatiliser en quelques heures ? La prochaine courbe et quelques arbres plus loin, la maison devrait être là. La suivante, alors ? Peut-être qu'à partir du lac aurais-je rebroussé chemin ? Y a-t-il un chemin de terre identique qui mêne à la maison de Granny ? Y aurait-il deux chemins de terre qui mênent au lac ? Y aurait-il deux lacs dans les environs ?

Devant moi se trouve une courbe plus prononcée qui me semble familière. « Là, je sais où je me trouve ! La maison est juste après ! » je me dis mentalement, accélérant mes pas, contente d'arriver à la maison.

« MAIS QU'EST-CE QUE... » dis-je à moi-même au bout de la courbe. 30 pieds (9 mètres) devant moi débute la voie asphaltée qui mêne à une intersection, et de l'autre côté, la rue principale et son centre-ville. Des autos circulent et plein de gens visitent les boutiques. Je pouvais bien me douter que la malchance allait continuer de frapper en prenant la mauvaise direction à partir du lac !

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Fait intéressant, l'histoire originale ne mentionne nulle part si elle portait quelque chose dans ses pieds...
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roger
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par roger »

Je sais que je l'ai déjà dit mais c'est franchement originale comme histoire. J'ai vraiment hâte de connaître la suite :lol:
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par bobettebob »

L'été où tout a changé ! (chapitre 5)


Défaite au combat, j'étais transformée en statue, regardant à distance un centre-ville beaucoup plus grand que lors de mon arrivée en auto avec maman, comme si plusieurs boutiques s'étaient construites entre-temps. La circulation était dense, ma tête l'était autant avec une tonne de questions sans réponses, n'ayant aucune espèce d'idée comment j'en suis arrivée là. Puis la réalité frappe. Personne ne semble porter attention à moi. Oh. Une main à la poitrine, l'autre à l'entre-jambes, regardant tout autour pour me trouver une planque.

Mon mouvement brusque semble avoir attiré l'attention d'une jeune femme ayant traversé de l'autre côté du trottoir sur la rue transversale. Elle s'est arrêtée, me regarde comme si elle étudiait mon visage pour le comparer aux portraits robots de personnes disparues, puis à ma surprise, elle lève sa main dans les airs en signe de salutation et crie « Allo Katie !!! », et poursuit son chemin comme s'il était courant de voir une jeune fille nue au centre-ville. Aucune idée qui elle peut bien être, je ne l'ai jamais vue de ma vie, alors comment a-t-elle fait pour m'identifier ? Très bizarre.

Réalisant bien que je ne suis pas invisible aux yeux des autres, je me suis immédiatement faufilée dans le boisé en bordure du chemin de terre, cachée derrière les buissons. Mais comment cette étrangère sait-elle que ma grand-mère m'appelle Katie ? Pourquoi a-t-elle poursuivi son chemin plutôt que me demander si j'ai besoin d'aide ? Je veux dire, si les rôles étaient inversés, j'aurais tout de suite pensé qu'un incident lui serait arrivé, venir à son secours, appeler la police, quelque chose. Oh non. Elle a peut-être appelé la police après la salutation. Il faut vraiment que je parte d'ici.

Il ne me reste qu'une chose à faire, c'est de revenir sur mes pas. Je n'ai aucune espèce d'idée où pourrait se trouver la maison de grand-maman, mais une chose est certaine, je ne peux pas rester en bordure du centre-ville, soit que je meurs de honte, soit que je meurs de faim. Je m'apprête à sortir de ma cachette et retourner sur mes pas qu'une voiture apparaît, se dirigeant au centre-ville, et hop, retour dans la cachette. Ouf, je l'ai échappé belle. Un peu d'attente, et aussitôt que mon courage me donne le feu vert, une autre voiture provenant du centre-ville se dirige en direction de ce chemin. Il doit être probablement la fin de l'après-midi et les travailleurs reviennent à la maison, ce qui expliquerait le trafic.

Un sentiment de panique m'envahit. Je ne peux quand même pas attendre au crépuscule, les chemins de campagne ne sont pas guidés par des lampadaires comme en ville, et que dire des animaux qui pourraient surgir de nulle part à la noirceur ? Je suis foutue. Pense, fille ! Puis je la voie - un visage familier - Mme Hoffman sur le trottoir, sortant d'une des boutiques.

Comparable à mon incident sur le lac, le courage d'agir m'est soudainement venu pour sortir de ma cachette et crier « Mme Hoffman ! ». Elle arrête de marcher et regarde autour d'elle pour voir qui pourrait bien l'appeler par son nom. « PAR ICI ! » criais-je en bougeant les mains en l'air. « JE SUIS ICI ! ». Enfin, elle m'a vue et s'engage dans ma direction pendant que je retourne dans le confort de ma cachette.

« Allo Katie, que fais-tu ici ? »

« Mme Hoffman, je suis tellement contente de vous voir !! J'ai... euh... eu un petit problème ».

« Que s'est-il passé ? Es-tu blessée ? »

« Non. Je... euh, c'est Vieux Smokey, le cheval de Granny, bref, on a fait une promenade, et quand je suis débarquée, il s'est sauvé et je l'ai perdu. Je l'ai cherché toute la journée et je me suis perdue et j'ai atterri ici ».

« Et je vois qu'il n'y a pas juste Smokey que t'as perdu », dit-elle comme un reproche, me faisant rougir. Les yeux au sol, je cherchais les mots pour expliquer mon état actuel sans trop de naïveté. « Sans importance, veux-tu que je te reconduise chez toi ? » dit-elle.

« Vous feriez ça pour moi ? »

« À bien y penser, c'est pas si loin - un détour d'environ 15 minutes d'ici ». Puis elle me tend la main pour me relever, puis prononce ces mots qui font arrêter mon coeur, « Ma voiture est au coin de la rue. C'est pas loin ».

« Mais... Je PEUX PAS m'y rendre comme ça !!! »

Elle sourit, m'escorte la main sur mon épaule, « Pourquoi pas ? T'as déjà fait tout ce trajet, pourquoi s'arrêter maintenant ? C'est juste au coin, personne ne s'en apercevra ». Cherchant un autre argument, je me suis rendu compte que nous nous approchons des boutiques, ayant déjà traversé la rue... espérant que sa voiture ne se trouve pas à l'autre bout de la ville !

Une voix de l'autre côté de la rue : « HEY KATIE ! BELLE JOURNÉE, N'EST-CE PAS ? ». En me tournant la tête se trouve une adolescente d'environ mon âge qui me salue de la main, grand sourire au visage. Aucune idée de qui ça peut bien être. Elle a poursuivi son chemin avant que je puisse avoir la chance de retourner la salutation.

Heureusement, sa voiture n'est pas stationnée très loin sur la rue principale. Deux voitures circulent dans la rue. J'étais pétrifiée de peur. Mme Hoffman fait-elle exprès de ne pas reconnaître la clé de sa voiture ? En regardant autour de moi, il y a des gens partout ! Dans les boutiques, sur le trottoir, sur les bancs, mais personne ne semble porter attention à moi. Peut-être auraient-ils remarqué Katie Godiva ? Mais pourquoi je pense à ça, maintenant ? Allez, dépêche toi avec la porte de l'auto !!! Finalement, elle débarre les portes et me dit d'entrer, ce dont elle n'a pas eu besoin de le répéter.

Au début du trajet, notre conversation s'est limitée à la météo et autres sujets sans importance, pendant que je prenais note mentalement du trajet qui inclut quelques virages sur des chemins de terre avant d'entamer un chemin plus long. Je comprends maintenant pourquoi je me suis perdue ! Le reste du trajet s'est fait dans le silence, sans qu'elle me pose la question évidente. Elle s'est probablement imaginée qu'elle n'aurait pas tous les détails embarassants de mon aventure. À quelques reprises, elle s'est tourné les yeux vers moi et affiché un sourire.

Reconnaissant la ferme de Granny du coin de l'oeil, je me préparais à demander à Mme Hoffman d'arrêter la voiture et me laisser faire le reste à pied afin de ne pas attirer l'attention de Granny lorsque la voiture entrera dans la cour et me causer des ennuis. Heureusement, cette dame semble avoir lu dans mes pensées et s'est arrêtée à une bonne distance de la maison. « Je crois qu'il serait mieux pour toi de faire le reste du chemin en solo ».

« Oui madame. Et merci de votre compréhension » lui dis-je avec soulagement. Comment fait-on au juste pour sortir d'une auto, les pieds joints lorsqu'on a la peau collée sur un siège en cuir ? Peu importe, je souris et lui fait signe aurevoir. Elle change la transmission, dit « À plus tard ! » par la fenêtre et reprend la route.

Pendant que le nuage de poussière s'estompe, je me demandais ce qu'elle voulait dire par « à plus tard »... Et maintenant, le moment de vérité. En m'approchant de la maison, voilà Granny assise dans sa chaise berçante sur le patio avant, travaillant avec un équipement de couture. « T'en a pris du temps ! Où étais-tu passée ? »

« Hé bien, c'est une longue histoire. À propos de Vieux Smokey, il semble que... »

« ...que tu l'as PERDU ? », m'interrompant avant de terminer mon explication.

« En quelque sorte... tu vois... »

« Et t'as aussi perdu tes vêtements. Qu'est-ce que t'as fait dans ta journée, bon dieu ? »

« C'est pas ce que tu penses, grand-maman. Vois-tu, je... »

« Oublie ça, je déteste les longues histoires. Tu devrais desseller ce pauvre cheval et le remettre dans son enclos ».

« QUOI ? ». Granny pointe son doigt en direction de la grange. En me retournant, quelques mètres plus loin se trouve ce bon vieux cheval dans le champ, la selle sur le dos, mangeant de l'herbe. « Mais comment... ? », bouche-bée.

« Il est revenu à la maison il y a plusieurs heures. Et toi jeune fille, tu sembles avoir eu une journée intéressante. Je te demande de t'occuper de lui immédiatement et de le brosser. C'est bien compris ? »

« Oui madame », avec politesse. Je suis contente que grand-maman ne m'ait pas trop posé de questions sur ma présentation. Ce cheval a eu droit à un langage ordurier pour m'avoir laissé toute seule dans la forêt. J'espère qu'il a compris tout le tort qu'il m'a causé. Le retrait de la selle et ses équipements étant chose faite, il est temps d'entrer dans la maison et mettre fin à cet épisode de nudité.

En entrant dans ma chambre, gros problème, ma valise s'est volatilisée ! Tout ce que je possède était dedans, et par paresse, j'avais jugé inutile de transférer mes vêtements épais et mes sous-vêtements dans les tiroirs. Grand-maman l'a certainement déplacée. Sous le lit, dans le garde-robe, au salon, cuisine, les autres pièces, elle semble avoir subi le même sort que le fameux rocher. Incroyable.

« Granny, as-tu vu ma valise ? Je ne la trouves pas ! »

« Valise ? Quelle valise ? »

« Celle que j'ai apporté ici au début de l'été. Elle était à côté du lit quand je suis partie ce matin ! »

« Je ne me souviens pas t'avoir vue arriver ici avec une valise. Tu t'es peut-être trompée ».

« Granny ! Tous mes vêtements sont dedans. J'ai besoin de ma valise, maintenant, s'il-vous-plaît, essaie de te rappeler... »

« TOUS tes vêtements ? Ma pauvre chouette, tu portes la même paire de shorts et t-shirt depuis ton arrivée. Si tu étais venue avec une valise, pourquoi n'as-tu pas changé de vêtements tous les jours ? Ta mémoire doit flancher, ça arrive à moi aussi ».

« OK, grand-maman, fini la plaisanterie. Tu as ri à mes dépens, maintenant rend-moi ma valise ! »

« Ne me parles pas sur ce ton, jeune fille. Tu as perdu mon cheval, ensuite tu as perdu ce que tu portais ce matin, et pour finir, tu as perdu ta valise et tu m'accuses, MOI, pour tes malheurs ? Ce n'est pas mon problème si tu n'es pas une fille responsable ».

« Granny, J'AI BESOIN DE VÊTEMENTS ! Je peux pas me balader comme ça ! Tout ce que je possède est dans cette valise ! »

« Oh, et tu me crois assez naïve pour que je dépense le peu d'argent qu'il me reste pour t'acheter une nouvelle garde-robe ? Bien essayé. Si t'es vraiment venue avec une valise, soit tu vas la retrouver quelque part ou soit tu vas te rappeler où tu l'as laissée. Si t'en avais pas, ça va t'apprendre une bonne leçon de prendre soin de tes affaires. T'es revenue à la maison toute nue après y avoir passé la journée, ça ne semble pas te déranger tant que ça, ma chère ».

Cette vieille femme m'exaspère profondément, mais puisqu'elle montre des signes de démence, ça me sert à rien d'argumenter. Puisque Granny ne quitte presque jamais la ferme, elle a forcément déplacé ma valise accidentellement et elle ne doit pas être bien loin.

J'ai regardé partout dans la maison, au sous-sol, au grenier, autour de la maison, dans le bac à poubelles et le recyclage, et même dans la grange et le poulailler. Pas de valise.

« Katie, tu devrais rentrer prendre un bain avant que la visite arrive ».

« DE LA VISITE ? »

-----------

- Initialement, j'allais ré-écrire la partie où Anna suit Mme Hoffman à la voiture, puis je me suis rappelé l'histoire de l'été dernier à Burlington VT où un homme s'est promené flambant. C'est légal dans l'état du Vermont en autant que tu ne te déshabilles pas en public ou que ce soit obscène. Cela ne situe pas l'histoire dans cet état américain.
http://www.wcax.com/story/32329480/nake ... burlington

- Pas d'électricité, pas de machine à coudre. Que du travail manuel !

- Une ado de 16 ans responsable devrait déjà être en possession d'un porte-monnaie et d'une petite saccoche. Disons que dans l'intérêt de la continuité de l'histoire (ch11), son porte-monnaie se trouvait aussi dans sa valise...
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bobettebob
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par bobettebob »

L'été où tout a changé ! (chapitre 6)


« Granny, on peut pas recevoir de la visite, j'ai pas encore trouvé ma valise et j'ai rien à me mettre sur le dos ».

« Oh, t'en fait pas chère, elle va réapparaître - si t'en avais réellement une. De toute façon, je t'ai préparé quelque chose à porter ce soir, donc va prendre ton bain, et oh, arrange tes cheveux ». Granny est disparue vers sa chambre.

Cette journée a été incroyable et n'est pas encore terminée. Au moins Granny a "tricoté" quelque chose, probablement en lien avec l'équipement de couture lorsque je suis arrivée tout à l'heure. Pendant que le bain coule, le miroir ne ment pas, ma chevelure a vu des jours meilleurs. Après le bain, un petit soin particulier afin d'être présentable devant les invités. Encore quelques minutes et je retournerai enfin dans le monde textile.

Au salon, je retrouve grand-maman dans une belle robe avec une jolie broche épinglée à la poitrine. Je lui dit « Nos invités doivent être très spéciaux pour porter une robe si chic ».

« C'est pas tous les soirs où nous sommes invités pour aller souper ».

« Tu nous conduis quelque part pour aller souper ? »

« Non, quelqu'un vient nous chercher, ils devraient arriver d'un moment à l'autre. En fait, ils sont un peu en retard. Je n'ai pas de voiture et je ne sors pas souvent ces jours-ci. Vient ici pour essayer ce que je t'ai préparée ».

« Merci grand-maman d'avoir pensé à moi pour t'accompagner lors de ta sortie. J'ai hâte de voir ça ».

Granny me fait attendre au milieu de la pièce pendant qu'elle sort un petite boîte entourée d'un papier en tissu et y sort un chapeau de paille entouré d'un grand ruban bleu royal et deux autres rubans à l'arrière. Le ruban était orné de petites fleurs qui dégagent une bonne odeur.

« Tu aimes ? » en le tenant fièrement dans ses mains.

Le chapeau semblait très vieux, qui se porterait avec un costume le soir d'Halloween, mais je ne voulais pas la blesser. « Oui, c'est joli. On ne voit pas de femmes porter des chapeaux ces jours-ci, surtout en ville. C'est toujours à la mode dans cette ville? »

« Oh oui, surtout lors des occasions spéciales comme à Pâques et le Jour du Fondateur - spécifiquement depuis que la duchesse d'Angleterre, Kate Middleton, en porte. Essaie-le et laisse-moi l'ajuster pour toi ».

Le chapeau délicatement placé sur ma tête, Granny applique les touches finales. « Ne bouge surtout pas, je vais mettre une goupille pour la tenir en place et l'empêcher de partir au vent ». Je la sentais ajuster le tout derrière moi pendant quelques secondes. « Comment tu te sens ? »

« Très bien ». Granny tient ensuite un miroir pour que je puisse voir le résultat. À mon étonnement, je parais bien. Peut-être ais-je jugé trop vite avant de l'avoir essayé.

« Certaines personnes sont faites pour porter un chapeau. »

« Ça me va bien, Granny, merci. Je devrais me dépêcher et enfiler le reste avant que la visite arrive. »

« Oh... tu as trouvé ta valise, ma chére ?

« Quoi ? Non. Je veux dire, le reste de ce que tu as préparé pour moi ».

« Tu portes déjà ce que j'ai préparé pour toi - le chapeau. J'ai travaillé là-dessus toute l'après-midi ».

« Granny ! Je dois porter quelque chose. As-tu déjà oublié ? Je t'ai dit que je n'ai plus aucun vêtement à porter, ils étaient tous dans ma valise ! »

À ce moment-là, on frappe à la porte, auquel Granny répond immédiatement « ENTREZ, C'EST OUVERT ! » en criant. Mon coeur s'est mis à battre vite, et avant que je puisse trouver un morceau de tissu pour me couvrir, l'homme entre et sourit en me voyant, suivi de Maddie et de leur fille Danny.

« Entrez, entrez », dit-elle de façon invitante. « Heureuse de vous voir ».

Miss Maddie me regarda avec un peu d'appréhension et dit en s'excusant « Oh, sommes-nous arrivés trop tôt ? Il me semble avoir convenu 19 heures ».

« Vous arrivez juste à temps, nous sommes prêtes. Comment trouvez-vous le chapeau que j'ai fait pour Katie ? »

« Adorable », réplique l'homme, le meilleur chapeau que j'ai vu. Je ne peux m'empêcher de le regarder ». Mouais...

« Oh, bonté divine, où sont mes manières. Charles, je te présente Katie, ma petite-fille. Elle passe l'été avec moi. Katie, voici Charles, le mari de Maddie ». L'homme dans la trentaine s'approche de moi et tend le bras pour me serrer la main. « Enchanté de te rencontrer, Katie ».

« Mon nom est ANNA. Pourquoi tout le monde insiste à m'appeler Katie ? »

« Calme, calme » dit Granny avec amertume. « Excusez Katie, elle est un peu embêtée. Elle semble avoir égaré sa valise aujourd'hui ainsi que tous ses vêtements. Comme une enfant, vous savez, qui ne prend pas soin des choses qui lui appartiennent. Bon, je ne laisserai pas ce petit détail ruiner une soirée spéciale, et je commence à avoir faim. Allez, venez tous, on ne veut pas arriver en retard ».

« Peut-être que Katie aimerait rester à la maison » dit Danny précipitamment à ma défense. « Allez à ce souper entre adultes, ça me fera plaisir de rester ici avec Anna, je veux dire Katie, et lui tenir compagnie. Je vais aussi l'aider à retrouver sa valise ».

« Oh, j'avais prévu présenter ma petite-fille Katie, que je ne vois pas souvent, à notre hôte. Comme je disais, je ne sors pas souvent et je n'aurai probablement pas d'autre opportunité pour la présenter, donc elle vient avec nous. Tout ira bien. Personne ne sera dérangé qu'une jeune fille ne soit pas habillée pour l'occasion.

« Bien, je suis persuadée que tout va aller bien » dit Maddie avec hésitation.

« J'en suis certaine. Partons ! »

Mes yeux se tournent vers Miss Maddie dans l'espoir qu'elle pense à quelque chose pour me sortir de cette situation surréaliste, mais elle me retourne cet air de "ah bon" comme si elle voulait éviter de contrarier ma grand-maman et subir les conséquences de sa colère, de se plier à ses quatre volontés tout en restant consciente que Granny me traînera dans l'humiliation et l'embarras. En tout cas, c'est ma vision des choses. Derrière cette coquille externe, Granny a ce petit quelque chose qui fait qu'il est difficile de lui dire non, probablement parce que les gens savent qu'elle est vieille et un peu folle. Je savais que toute résistance est futile et que je n'ai pas d'autre choix. Miss Maddie le sait aussi. J'ai pu voir le regard d'empathie dans son visage mais elle ne va pas interférer. Mais dans quel monde parallèle au nôtre où l'idée de fou de Granny que mon manque de tenue vestimentaire est acceptable pour une sortie ? Mon regard se tourne vers son mari qui ne voulait pas s'en mêler. Danny sera-t-elle ma bouée de secours ?

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Jusqu'ici, cette version traduite était presque fidèle à l'originale en prenant soin d'enlever/substituer les parties de satisfaction personnelle, les observations d'anatomie et réduire quelques répétitions "je suis nue" inutiles. Comme vous pouvez prédire la suite de l'histoire, Anna/Katie se fera parader, en ne portant qu'un chapeau, chez des inconnus visiblement textiles pour le souper, l'histoire étant rédigée sous un angle exhibitionisme forcé... J'ai bien aimé comment l'histoire joue avec les émotions extrêmes de la jeune femme, mais c'est ici que j'arrête l'aventure "version naturiste" sur un cliffhanger de la situation impossible imposée par Granny.

J'ai imaginé la continuité de la traduction de l'histoire en imposant un changement acceptable pour un lecteur naturiste, par exemple qu'Anna s'excuse pour aller aux toilettes avant de partir et qu'elle s'entoure d'un drap de lit ou d'une serviette de bain, ou déshabiller Danny pour lui démontrer que c'est coutume dans le coin, ou qu'on crache le morceau juste avant de partir que l'hôte du souper est naturiste/vêtements optionnels... Mais après discussion avec l'auteur original, il a été convenu de rester fidèle à l'histoire originale avec un peu de censure.

À ceux qui voudraient poursuivre la lecture dans sa version original anglaise, vous voilà avertis, il y a quelques passages jugés inappropriés pour le lecteur naturiste dans les chapitres suivants (pas de photos, juste du texte)
Source (en anglais) : http://stories-by-deine-freundin.blogsp ... thing.html
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Arkayn
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Re: Histoire de bobettebob : L'été où tout a changé !

Message par Arkayn »

J'ai lu la suite, du coup, en anglais. Effectivement, on finit par comprendre le mystère qui plane autour de Katie.

L'histoire était plaisante à lire. Je remarque quand même que cette suite cloche sur plusieurs points (je vais essayer de ne rien révéler pour ceux qui voudraient la lire) :

- Les inscriptions ayant lieu bien avant les vacances, le choix de la jeune fille n'est pas logique. En effet, l'histoire se passe en été, donc trop tard.
- C'est le choix de la grand-mère et pas de la communauté, même si celle-ci finit par s'y rallier. Mais au fameux dîner, la première réaction aurait été une très vive discussion.
- L'âge de la jeune fille. Vu la situation, elle aurait déjà dû être choisie 10 ans avant. Idem pour le second choix.
- Et d'ailleurs, vu son âge, et surtout le caractère qu'on lui prête au début, elle aurait dû commencer par mettre le feux à la maison (voire à la ville). Mais bon, on est dans une histoire exhibitionniste.
- Vu l'évènement, celui-ci devrait avoir une portée nationale. Étant donné le nombre de personnes qui y sont mêlées, impossible que cela reste au niveau local. Anna/Katie en aurait forcément entendu parler.
- Et vu l'âge des protagonistes habituelles, impossible que les autorités n'interviennent pas. Il y aurait même de la prison dans l'air.

Il y en a encore d'autres, mais je n'ai plus tout en tête. Ce sont de petits détails comme cela qui gâchent un peu une histoire. Mais j'ai eu plaisir à la lire. C'est le principal. Merci Bob !
La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, certains brillent en société... jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent !
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